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 Sorry, I have no choice TERMINE

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Elias J. Climber

Elias J. Climber
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MessageSujet: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeLun 8 Avr - 11:31



« ...Je suis chiant pour la bonne cause. »

redsky


17 février 2011


Ce fut clair et catégorique : le médecin ne voulait pas me donner la moindre information. Je ne peux pas lui en vouloir après tout, ce genre de nouvelles médicales ne s'adresse à première vue qu'à la personne directement concernée. En aucun cas ses connaissances…quel que soit le lien qui les unit ;
Ce coup de téléphone passé par le spécialiste m’a quand même grandement affolé. Quand bien même j’ignore ce qu’il veut dire à Capucine, pour moi ça ne sonne pas bon. Je sais qu’elle est souffrante, je suis terrassé à l’idée de la perdre à cause de cette foutue maladie et je me sens tellement impuissant face aux maux qu’elle engendre ! J’ai eu peur. Et je reste tétanisé depuis.
…elle ne s’est pas rendu aux derniers rendez-vous – pourtant indispensables pour son suivi médical – et j’ai cru comprendre qu’elle n’avait pas intérêt à trainer davantage. D’où le coup de fil de toute façon. Ils ont contacté la personne qu’elle a indiquée en cas d’urgence.
Moi. C’est mon numéro que Cap a signalé.

« La garderie peut s’occuper des maternels jusqu’à 18h30, il n’est que 16h on a largement le temps de se promener ne t’en fais pas. »

Mauvais menteur que je suis, devant elle du moins. Un avocat ne peut pas se permettre d’être mauvais en matière d’hypocrisie et de basses affabulations, mais mentir à celle que l’on aime, ça devient tout de suite plus compliqué.
Alors que je m’applique pour garer la voiture entre deux plots du parking, j’essaye de scruter chez elle un comportement suspect. N’a-t-elle pas ce type d’instinct qui souffle sans arrêt des appréhensions ? Comme toutes les femmes ; hum. Elle semble juste fatiguée par sa journée, même si je suis allé la récupérer tôt.

« On va marcher un peu, je n’étais pas sûr d’avoir une place plus loin. »

Je lui tends la main avec un sourire complice et quand ses doigts se retrouvent entre les miens, je l’attire et glisse le bras contre ses hanches.
Ce n’est pas parce que je lui tends un piège, que j’en deviens détestable. N’est ce pas ? L’intention cachée derrière est on ne peut plus louable et motivée par un amour immense. Pourquoi m’en voudrait-elle ? Je m’attends certes à ce qu’elle râle, un peu, mais après cela nous irons tranquillement nous promener en ville. Comme promis.

Je suis peut être trop optimiste…ou naïf. Mais j’y crois sincèrement : elle ne peut pas me reprocher de m’inquiéter. Quand à la prévenir sur notre réelle destination, l'hôpital, j’aurai peut être du le faire avant mais elle n’est pas bête. Capucine va reconnaitre l'endroit.

Alors que nous nous amusons des dernières bêtises d’Indio, je nous fais passer par une ruelle fine qui permet un raccourci intéressant et débouche sur l’arrière de l’établissement. Plus que quelques secondes, et il va falloir s’expliquer sans flancher ;
Sérieusement, pourquoi faut-il que les choses qui nous paraissent les plus importantes et nous tiennent le plus à cœur sont les plus difficiles à réaliser ?
Dès que je sens changer la pression de sa main contre la mienne, j’inspire un peu de courage en me mordant la lèvre.

« S’il te plait ne t’énerve pas mais ton médecin m’a appelé en m’expliquant que ça faisait un moment qu’il ne t’a pas vue…on est là, tu peux y passer rapidement et on reprend le cours de notre journée ? »

Sans doute un peu trop audacieux ;
Le regard et le sourire maladroits ;
J’essaye de te conduire sur les lieux ;
En espérant que tu ne m’en veux pas…



Dernière édition par Elias J. Climber le Mer 1 Mai - 14:58, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeLun 8 Avr - 18:39

Une balade en amoureux. Élias venait de m'enlever du travail pour une balade en amoureux. Si c'était sa manière d'agir en couple, Sarah avait perdu une perle rare. Bien évidemment, il ne fallait pas que ça arrive tous les jours dans la mesure où j'avais quelques responsabilités au salon de thé, mais j'avais envie de profiter de lui, de sa présence. Chaque minute passait loin de lui me semblait terriblement longue et c'était fou puisque nous avions passé plusieurs semaines éloignés l'un de l'autre sans vraiment se contacter. Même si cette période avait été difficile, j'avais réussi à vivre ma vie sans lui. J'étais capable de le faire, mais à l'heure actuelle, je ne le désirais pas. Je ne pouvais le concevoir. C'était idiot, stupide, naïf comme vision, seulement voilà... J'étais amoureuse.

Assise sur le siège côté passager, je le regardais à la dérobée et prenait sa main sur le levier de vitesse. J'appréciais ces petits contacts si simples, si naturels et si bénéfiques. Ce n'était pas grand chose, mais j'en avais besoin. Pour autant, je ne voulais pas que cette petite escapade ne se fasse au détriment d'Indio. A quelle heure terminait-il ? Ne serions nous pas en retard si nous allions trop loin ? Et si nous nous retrouvions dans les embouteillages ?

- « Tu sais que je comprends tes obligations de père. Je ne t'obligerai jamais à choisir entre lui et moi. »

Un petit sourire compréhensif sur les lèvres, je le regardais amoureusement. La voiture arrêtée, je décidais de regarder les alentours. Cet endroit ne m'était pas inconnu, mais je n'avais pas l'habitude de passer dans ce coin. Curieux comme endroit, mais peut être voulait-il m'emmener dans un endroit particulier. Puis pourquoi se poser des questions. Je pouvais lui faire confiance et j'étais assez fatiguée par cette journée. Aujourd'hui, j'avais dû faire l'ouverture puisque ma patronne avait un rendez vous ou je ne savais quoi. Donc, debout à 6h... C'est difficile !

- « Si tu me soutiens jusqu'à destination finale, je te suis les yeux fermés. »

D'ailleurs, nos mains se retrouvaient pour mieux nous rapprocher. Je m'appuyais doucement contre lui et me laissais guider. Nous parlions de tout et de rien, mais notre sujet principal restait Indio. Forcément, avec un petit garçon, il y avait toujours une ou deux anecdotes à raconter et il fallait dire que je ne m'en lassais pas. Par contre, mon esprit tiqua lorsqu'il nous fit passer par une ruelle. Je reconnaissais l'endroit. D'ailleurs, cela me faisait penser à l'oncologue qui voulait me voir. Il m'avait laissé plusieurs messages, sûrement pour me disputer de ne pas m'être présentée au dernier rendez vous. A quoi bon ? Je connaissais déjà les résultats. Je n'avais aucun intérêt à le voir. Autant commencer tout de suite une nouvelle série de chimiothérapie.

Alors que je le regardais, je pouvais lire un étrange sentiment sur son visage... De la culpabilité. Non... Je ne pouvais croire qu'il me fasse un tel plan foireux. Son regard croisa le mien et son expression changea. Il avait cet air de petit garçon qui venait de se faire gauler. Je m'arrêtais au moment même où il prit la parole. Le médecin l'avait appelé et Élias avait cru pouvoir me faire venir jusqu'ici avec pour prétexte une balade en amoureux ?

- « Tu... Tu te fous de moi ? Tu me proposes une balade et en fin de compte, tu m'emmènes à l'hôpital pour aller voir mon médecin ? Mais qu'est ce qui te prend ? »

Je m'écartais de lui, sentant la colère monter.

- « Pourquoi j'irai voir un mec qui va me dire que ça a encore foiré ? Rien n'a changé. Même pas une heure après le réveil, je suis déjà fatiguée. Je me tape ces perruques parce que mes cheveux sont tombés. C'est assez compliqué comme ça ! Qu'est ce qu'il a ? Il veut me regarder droit dans les yeux pour me dire que j'ai encore échoué ? Qu'il faut une troisième phase de chimio ? C'est ça qui lui fait prendre son pied ? »

Furieuse. Triste. Je n'avais pas d'autres mots pour me qualifier. J'étais blessée qu’Élias ait pu inventer ce stratagème pour assouvir les pulsions sadiques de ce docteur Frankenstein.

- « Et que tu ais pu m'amener ici de cette manière... Pffff »

Il n'y avait rien d'autre à dire. J'étais à court d'adjectifs, d'arguments. Alors que je me sentais contente de passer ce moment en amoureux il y avait quelques secondes à peine, voilà que je le disputais de me faire un tel coup bas. C'était ce qu'on pouvait appeler, une journée de merde.
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeLun 8 Avr - 19:29

Forcément, mon plan est diabolique. Traitre. Injuste. Écœurant. Sadique et plus encore. Mais s’il avait été moins dur pour Capucine, il n’aurait pas fonctionné, je le sais très bien. Sans aller jusqu’à dire que la demoiselle est bornée…si. Elle est bornée. Mais ce n’est pas qu’un défaut ! C’est juste qu’aujourd’hui, alors que j’ai le temps de l’accompagner à l’hôpital, que le docteur m’a contacté et m’a grandement angoissé, que j’avais sincèrement l’intention de passer un bout de la journée avec mon amour : elle n’a pas le droit d’être aussi têtue.

C’est quand elle prend la parole – en se détachant violemment de moi – que je réalise mon erreur. De jugement. Car même en anticipant les cris, j’aurai emmené Capucine ici, par la ruse. Mon erreur est autre : ce n’est pas – que – de l’entêtement. La demoiselle est en fait terrifiée…et pour cause.
Je suis si mal de la voir trembler, se rend-elle seulement compte de l’état dans lequel elle se met ? C’est une bonne chose que je sois là, à défaut de l’avoir bien accompagnée.

« J’suis désolé, Capucine, comprends moi j’étais mort de trouille quand le docteur a appelé. Tu dois le voir, je suis certain qu’il a une bonne raison ! S’il te plait, nous sommes sur place, allons-y, ce sera fait. Je ne t’ai pas menti, je suis à toi jusqu’à 18h30, faisons vite. »

Je m’approche d’elle pour récupérer sa main. Elle est en détresse, elle est perdue et si je savais comment la rassurer, si je savais en tout cas être un soutien assez solide pour affronter ça à ses côtés...je le ferai immédiatement.
Être fort devant la douleur de la personne qu’on aime, c’est sans doute ce qu’il y a de plus dur. La voir souffrir me fait presque autant de mal, mon cœur se serre et j’en veux à la Terre entière de faire subir ça à mon ange…et après ? Nous n’avons pas le choix. Du moins pas celui là. Mais un autre se présente à moi et je n’hésite pas : je suis là. Je dois essayer de l’être avec efficacité, utilité.

« Comment peux-tu supporter d’ignorer ce qu’il veut te dire ? Chérie…viens là. » J’essaye de la blottir dans mes bras et de poser mon front contre le sien pour ne pas la quitter des yeux. « Écoute, si c’est un échec comme tu dis, alors aucune surprise, et je serais là pour encaisser le coup avec toi…je ; je suis là. Mais si ce n’est pas le cas ? Tu n’as pas le droit de tourner le dos aux médecins. S’il te plait, je n’ai pas envie d’entendre une mauvaise nouvelle mais je préfère qu’on affronte une difficulté ensemble plutôt que de te voir fuir l’hôpital. Ils sont les plus compétents. Si tu commences par les mettre de côté, tu vas le faire avec moi ? Tu vas me cacher des choses sur ta santé ? Je suis là. On y va, et on en sort. Et la vie continue Capucine parce que je ne te lâcherais pas. Tu entends ? »

Avec anxiété mais étrange douceur ;
Je dépose un baiser sur ton nez.
Mon sourire s’étire en vainqueur ;
On n’a pas le droit d’abandonner.
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeLun 8 Avr - 21:19

Trop de choses... Trop de choses se bousculaient dans ma tête et c'était rageant de ne pouvoir tout envoyer valdinguer. Je ne pouvais pas quitter l'hôpital, car c'était effectivement le seul moyen d'en finir avec mon ennemi, tout comme je ne pouvais quitter Élias à cause de ce lien invisible qui me ramenait irrémédiablement vers lui. Je le détestais de m'avoir prise en traître, même si je ne pouvais lui en vouloir indéfiniment. Les raisons qui l'avaient poussé à agir de la sorte étaient tout à fait compréhensibles, louables et si la situation avait été inversée, il ne faisait aucun doute que j'aurais fait la même chose. Notre amour nous poussait à commettre les pires trahisons. Après tout, j'avais bien fouillé dans ses papiers pour recueillir les coordonnées de son abominable ex-femme afin de la convaincre de ne pas retirer Indio à son père. Cette bataille ne me concernait pourtant pas, mais mon attachement pour cet homme avait fait que je ne pouvais le voir souffrir plus longtemps. J'en avais payé le prix fort. Lui, plus que quiconque aurait dû savoir que j'allais mal réagir devant cette manipulation.

A distance, les bras croisés contre ma poitrine, je le toisais du regard. La tristesse, l'inquiétude que je pouvais lire sur ses traits délicats étaient exactement ce que je ne voulais pas voir. Les raisons qui m'avaient poussées à lui cacher tous mes rendez vous médicaux, c'était justement pour m'éviter cette déchirure. Mon rôle n'était pas de lui apporter des galères, mais bien de le soutenir, de l'apaiser. Mon statut de mutant n'aidait guère à me mettre à son niveau, mais merde quoi ! Ma main passait sur mon visage pour tenter d'essuyer cette honte qui semblait me coller à la peau. J'étais censée être un « être humain évolué » et au final, je n'étais même pas une humaine lambda en bonne santé. Évolution de merde, oui !

- « Oui, il a sûrement envie de discuter du poison à me foutre dans les veines. Ceux d'avant n'étaient pas assez forts, alors, il me reste quoi ? L'arsenic ? Au moins là, c'est radical ! »

A peine avais-je prononcé ces mots que je les regrettais déjà... J'étais lasse. Je me mettais dans tous mes états, mais tout ceci, cet homme amoureux le faisait pour mon bien. Mon médecin aussi. Je réagissais seulement comme une sale gamine capricieuse. Mes bras retombaient de chaque côté de mon corps et je me contentais de baisser la tête. Une larme roula le long de ma joue et d'un geste vif, je la faisais disparaître. Il était inutile de faire naître de la pitié chez Élias. J'étais assez pathétique comme ça pour en rajouter une couche. Mais rien n'y faisait, il ne comptait pas abandonner. Si j'avais osé répondre à sa première question, il n'aurait fait aucun doute que j'aurai été la seule à trouver ma réponse hilarante. Je me laissais aller contre lui, telle une poupée de chiffon. Je n'avais plus envie de me battre contre lui. Je voulais rentrer à la maison et rester sous ma couette ou alors me noyer dans une baignoire. Dans une vie antérieure, j'avais dû être un poisson rouge. Un bocal de 30 centimètres de diamètre, 6 secondes de mémoire. Bref, le rêve !

Pour autant, l'humour d’Élias me fit doucement sourire. Il y mettait tout son cœur pourtant ! Aucune surprise si j'échouais... Ouais... Pour le réconfort, il repassera quand même. Par contre, question honnêteté, c'était moi qui allait devoir repasser. Il venait de pointer du doigt un fait sur lequel j'étais indéfendable. Je l'avais laissé de côté et lui avait caché des choses sur ma santé. Son regard me pénétrait et il m'était difficile de soutenir son regard. J'essayais, tant bien que mal, de baisser les yeux, mais j'étais comme hypnotisée. A croire que les réponses à toutes mes questions s'y trouvaient. Je pouvais sentir sa force, son courage et sa bienveillance me traverser.

- « J'aimerai être aussi forte que toi... Apprends moi à être forte... »

Mes mains trouvèrent leur place dans son dos et s’agrippèrent désespérément à sa veste. Quand bien même je ne l'aurai pas tenu, il m'aurait été impossible de quitter l'enceinte qu'il avait su créer. Ses bras puissants qui me retenaient contre lui. Ses épaules fortes, carrées qui m'offraient ce réconfort et cette sécurité que je recherchais. Ce souffle court qui me laissait deviner l'émotion ayant pris possession d’Élias. Je devais tout simplement être forte pour lui. Voilà ma réponse. Au final, ce n'était pas plus dur que ça. Si je voulais rester à ses côtés encore longtemps, je devais guérir. Si je voulais guérir, il fallait donc que j'aille voir les médecins. CQFD.

- « Promet le moi... Promet moi que tu ne me laisseras plus jamais tomber et j'irais voir les médecins avec toi. »
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Elias J. Climber

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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeMar 9 Avr - 11:34

Aussi forte que moi ? Elle plaisante. Pour être aussi forte que moi il faudrait que Capucine régresse. Mais elle n’a pas l’air de s’en rendre compte. De toute façon cette demoiselle se sous-estime sans arrêt. Tout ce qu’elle a enduré – et pas seulement concernant sa maladie – c’est un amas d’épreuves qui rendent forcément plus fort. Elle se serait écroulée si elle ne les avait pas surpassés. Or, elle l’a fait. Cap est passé par-dessus des drames sans nom et sa force s’est décuplée à chaque fois… aujourd’hui elle est lasse. Fatiguée. Blasée de tant de souffrance, d’où ce semblant d’abandon. Mais je sais qu’il n’en est rien. Elle est plus solide que ça ; tellement plus forte que moi.

Mon index glisse tendrement sur sa joue en guise de réponse. Je ne sais pas quoi lui dire. Il n’est pas nécessaire de lui démontrer à quel point je suis fragile à côté d’elle, ce n’est pas le moment. Elle a juste besoin que je sois là, je crois, alors autant m’appliquer à cette petite tâche qu’elle me donne.
Je ne suis déjà pas sûr de l’accomplir correctement. N’aggravons pas les choses.

« Nous, sommes forts. Ok ? Nous sommes là, nous sommes deux. On est forcément plus fort ainsi, et puis quelles que soient les paroles de ce docteur : nous sommes nous. Je sais que c’est bête, je sais que ça ne guérira pas tes symptômes mais je suis persuadé qu’avoir conscience de cet état de fait te rend plus solide. Moins vulnérable. Ne l’oublie pas, on est tous les deux. »

C’est probablement la phrase la plus ridicule que je lui ai dite. Et après ? Je pense chacun de mes mots malgré tout. Ça me dépasse, c’est plus haut et plus loin que nous. Pourquoi est-elle malade ? Comment les choses vont-elles se terminer ? Quels sont les détails qui auront joués en notre faveur et ceux qui, au contraire, nous auront fait du tort ?
Je n’en sais strictement rien. Ce que je ressens à cet instant néanmoins, je me dois de le lui dire. J’ai l’impression qu’en ayant conscience de notre solidarité, de notre amour, qu’en le savourant, en le clamant jour après jour, tout sera moins compliqué. Moins douloureux.
Nous en serons plus forts…quelque part.
C’est tout ce que je demande. Que le combat contre sa souffrance soit moins rude.

« Je t’ai déjà fait cette promesse, et elle tient toujours bien sûr : je ne commettrais plus jamais cette erreur Cap. J’suis avec toi, tant que tu me supporteras. »

Je souris dans l’espoir qu’elle en fasse autant – pas gagné ceci dit – et je glisse mes mains sur ses bras, puis jusqu’aux siennes. Il est l’heure, ne tardons pas. J’ai hâte que ce soit terminé, qu’importe ce que l’on va devoir encaisser, l’attente est pire que tout.

J’entraine alors la jeune femme avec moi jusque devant l’accueil et, après deux secondes, me permets un raclement de gorge impertinent pour rappeler aux quelques secrétaires médicales que quelqu’un attend leurs services…
Une dame relève le nez de son ordinateur, nous jauge d’un regard indifférent avant de demander à sa collègue de s’occuper de nous. Sympa.
En évitant de soupirer trop fortement je donne le nom du médecin – que Capucine me souffle.

« Je n’ai pas de rendez-vous maintenant... »

« C’est pour mademoiselle en fait et ; j’ai eu le docteur au téléphone directement il m’a dit qu’il aurait le temps de la voir entre deux rendez-vous. Il se peut qu’il ne l’ait pas précisé au secrétariat. »

« En effet. Puisque nous n’avons pas de… ? »

« Rider. »

« Désolée. »

« Aucun soucis, on va attendre dans la salle d’attente comme ça s’il pense à nous… »

« Mais je n’ai pas votre nom mademoiselle ! »

Il fallait bien un miracle, qui a eu lieu fort heureusement. Le fameux médecin passait par là et a reconnu Capucine. Soulagé – bien qu’anxieux – je dépose un baiser sur sa joue.

« Je, j’suis pas loin. Courage. J’attends ici. »

Je peine à lâcher ta main ;
Bien conscient d’être responsable ;
En compagnon traitre et malin ;
Je voudrais enfin t’être agréable.


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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeMar 9 Avr - 17:48

Au milieu de cette petite ruelle sans intérêt se déroulait une étrange scène où deux personnages se disputaient tout en s'aimant. L'amour... Il fut un temps où la jeune femme que j'étais se poser de multiples questions à ce sujet. Fallait-il aimer ou désirer ? Vibrer ou ronronner ? Le rêver sans le vivre, le chercher sans relâche, l’écrire, le chanter ou le taire. Pour se rendre compte, au milieu du parcours qu'il n'était qu'un drôle de sentiment, du moins, il nous entraînait d’espoirs en désillusions. Mais aujourd'hui... Dans cette ruelle qui pouvait ressembler à n'importe quelle autre ruelle, Élias me donnait sa vision de notre couple. C'était, selon moi la plus belle manière de le considérer. Nous n'étions plus deux corps et deux âmes distinctes, mais bien un seul et même être. Nos membres étaient les briques de notre vie commune et notre amour pour l'autre était le ciment indestructible qui nous collait ensemble. Nous étions nous et rien ne pourrait en venir à bout. Il était là, cela me suffisait et à aucun moment, je ne souhaitais lâcher cette main qui serrait la mienne avec une telle force. Nous étions nous et rien d'autre n'avait d'importance.

- « Le seul état de fait qui me rend solide c'est mon amour pour toi. »

Seulement, mon amour pour lui ne suffirait pas à le garder auprès de moi indéfiniment. J'avais besoin de recueillir une nouvelle fois cette promesse qui comptait tellement à mes yeux. Celle qui le lierait à moi pour un petit bout de chemin. La première fois, il me l'avait faite suite à nos retrouvailles. Tout allait bien, notre relation naissait. Par contre, aujourd'hui, c'était différent. Ma maladie, même si elle lui était connue, jouait les troubles fêtes et entachait l’insouciance de nos premiers jours ensemble. J'aurai tellement aimé qu'elle se mette en stand-by quelques temps pour que nous puissions profiter d'un peu de calme et nous permette de réapprendre à nous connaître.

- « A la maison, je te ferai signer un C.D.I pour protéger mes intérêts. Un petit conseil de mon avocat... »

Sur ces bonnes paroles, je déposais mes lèvres contre les siennes dans le but de récupérer un peu de courage en lui. Mes mains dans les siennes, nos regards se croisaient afin de se mettre d'accord sur notre retour à la réalité bien que l'envie ne soit pas au rendez vous. Nous entrâmes ensemble dans l'enceinte hospitalière. Le le suivais jusqu'au secrétariat comme si l'endroit m'était étranger. Je le laissais gérer la situation préférant rester ma bulle. Je lui donnais néanmoins les renseignements dont il avait besoin pour se faire comprendre du personnel, mais force était de constater qu'il y avait un problème. De ma place, je pouvais voir la veine sur le front de la secrétaire bouger. Élias aussi commençait à perdre un peu patience.

- « Ce n'est pas grave... Rentrons... »

Malheureusement pour elle, mon avocat était prêt à attendre le docteur qui justement venait de m'interpeller dans le couloir. Ma prise sur Élias se resserra immédiatement. Je ne voulais pas y aller. Je voulais sortir d'ici, courir loin, très loin de ces murs blancs déprimants imprégnés de tristesse, de douleur et de mort. Je sortais de ma paralysie lorsque Élias m'embrassa. Sa pression sur ma main diminuait et ses mots me désarmèrent. Ne venait-il pas de dire que nous affronterions cette épreuve ensemble ? N'avait-il pas sous entendu qu'il serait à mes côtés ? Comptait-il réellement me laisser seule ? Lorsque sa main lâcha la mienne, je me sentis tomber dans le vide sidéral. Sans vraiment comprendre comment, je me retrouvais à faire quelques pas en direction du médecin avant de m'arrêter. Je pouvais entendre une nouvelle fois mon prénom prononcé par le médecin, suivis d’Élias. Je me retournais vers ce dernier pour le regarder avant de prendre une décision. Si je ne voulais pas être seule, je devais le faire savoir.

Je retournais aux côtés d’Élias et lui prenais la main pour le forcer à m'accompagner. Il fallait pas déconner non plus. Il avait dit toutes ces belles paroles, ce n'était quand même pas pour flancher au moment décisif. Il avait dit que nous serions ensemble lorsque la mauvaise nouvelle tomberait, action !

- « Tu m'aimes, assume tes responsabilités... »

Puis nous emboîtions le pas au médecin amusé de ce petit spectacle. Après les formules de politesse et les réprimandes de circonstance, le médecin se mit à parler des derniers résultats. Comme d'habitude, il s'agissait dans un premier temps, du charabia médical. Il ne restait plus qu'à attendre la conclusion qui serait nettement plus limpide.

- « Miss Rider... Vous êtes en rémission. J'ai de bonnes raisons de croire qu'il n'y aura pas de nouveaux départs, mais le risque zéro n'existe pas lorsque nous parlons de cancer. Votre guérison sera totale si vous n'avez pas de rechute dans les cinq ans à venir. Vous voyez que je peux aussi annoncer de bonne nouvelle. »

J'entendais les mots de l'oncologue, mais ceux-ci n'avaient plus de sens depuis le mot « rémission ». Je ne savais ce que je ressentais, ce que je devais dire ou faire. La seule chose que j'appréciais en ce moment même, c'était d'être assise.
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeMer 10 Avr - 13:10

Assumer c’est une chose, s’immiscer dans la vie privée de Capucine : une autre. Je lui ai bien fait comprendre, il n’y a pas cinq minutes de cela, que je ne voulais pas être mis de côté. Je veux qu’elle me tienne au courant de l’évolution de sa maladie, de ses traitements et de ses ressentis. J’estime que j’ai le droit de savoir tout ça car si c’est pour elle un fardeau insupportable, j’ai malheureusement besoin qu’elle le partage. Qu’elle en parle. Je serai plus mal encore si elle devait me cacher des choses et je pense sincèrement pouvoir l’aider un peu. Jamais je ne pourrais porter pour elle une partie de ces maux, c'est évident, je n'ai pas cette prétention et malheureusement pas ce pouvoir. Néanmoins – et je confirme ce que je lui ai fait réaliser devant l'hôpital – nous sommes deux. Ce sera toujours ainsi, elle sera plus forte si je suis là. Pour ce faire, elle ne doit rien me cacher ;
Oui mais voilà. Je ne demandais pas à être indiscret avec elle ! Que Cap m’en parle, soit, que je la suive avec le médecin…ah ?

« Je…suis là. »

Dis-je en attrapant la main qu’elle me tend pour l’accompagner. Très bien. Ça ne me pose pas de problèmes je crois, disons simplement que je me mets à sa place. Je suis si renfermé vous me direz…j’ai de mauvais réflexes de confidences ; une mauvaise idée du privée.
Capucine ne me laisse pas le choix et ce n’est pas plus mal. Je n’ai pas l’occasion de réfléchir et en fin de compte, je ne me sens pas si mal à l’aise. A ma place ce serait un peu abusé, mais presque.
Attentivement j’écoute le médecin, observe ma belle et ses réactions, caresse sa main discrètement tandis que l’heure fatidique approche.
Il est temps pour la nouvelle. Quelle qu’elle soit.

...
Bon sang, je ne vous explique pas à quel point je suis obligé de lutter pour ne pas répéter les mots du médecin. Rémission ? Ça veut forcément dire ce à quoi je pense et malgré toutes les mises en garde, tout ce blabla sensé nous faire rester lucide face à la maladie, je me sens tellement soulagé ! C’est si beau…si beau.
Mes doigts se resserrent sur ceux de la demoiselle et mon sourire ne peut que s’étirer généreusement. Je n’ai plus qu’à attendre ;
Attendre qu’elle ouvre la bouche, que le docteur termine son discours, que nous passions la porte…puis je la prends dans mes bras, faisant décoller ses pieds du sol.

Il n’y a rien à dire dans de tels instants. Je pourrais laisser mes yeux s’emplir de larmes mais à nouveau je lutte pour ne pas pleurer. C’est fantastique et je n’ai pas l’intention de gâcher ça ! Je fais plusieurs tours sur moi-même sans lâcher Capucine, le visage enfouit dans son cou que j’embrasse ; puis je m’essaye à un peu de sérieux pour la laisser rejoindre la terre ferme.

« …bravo mon cœur. Viens, allons fêter ça ! »

Parce que c’est ton combat ;
C’est une première victoire sur la maladie.
Je serais toujours près de toi ;
Quelles que soient les surprises de la vie.

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Capucine Rider

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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeMer 10 Avr - 19:37

Les paroles du médecin me parvenaient, mais leurs sens m'échappaient. Ses lèvres remuaient et même si je faisais tous les efforts du monde pour tenter de le comprendre, je n'y parvenais pas. Plaît-il ? Rémi... quoi ? Ma prise sur la main d’Élias se resserra afin de m'assurer que j'étais bien dans la même pièce et que nous entendions les mêmes choses. Le médecin avait fini son discours et me regardait. Je sentais qu'il attendait une réaction de ma part, mais j'essayais d'intégrer, de digérer l'information. J'étais en rémission, j'étais guérie.

- « Je sais pas quoi dire, en fait... Je comprends ce que vous tenter de me dire, mais ça veut pas passer. C'est con parce que c'est ce à quoi on s'attend quand on arrive devant vous, mais là... Je suis juste sur le cul et je me rends compte que je devrais seulement vous remercier et la fermer. Donc... Merci pour tout. »

Je voulais mourir. Que m'avait-il prit de sortir autant de merde en l'espace d'une minute à peine ? J'espérais vraiment que mon cancer ne se re-déclencherait pas. Ainsi, je n'aurai peut être plus à le revoir de toute ma vie et ce souvenir honteux finirait par disparaître dans les oubliettes.

- « Je vous propose de nous revoir dans un premier temps tous les trois mois pour vérifier qu'il n'y a pas de nouveau départ. Une petite prise de sang, c'est tout ce que je demande. Je vous souhaite une belle vie, Miss Rider. », termina -t-il en me tendant la main.

Je lui serrais la main avant de me tourner vers Élias. Une longue vie se profilait devant moi et il allait être à mes côtés. Que demander de plus ? Main dans la main, nous quittâmes le bureau et j'allais lui dire que je n'y croyais pas lorsqu'il me prit dans ses bras pour me faire tourner. Je ne pu m'empêcher d'éclater de rire en resserrant mon étreinte sur lui. J'avais de la chance. Et là, une image me revînt en mémoire. L'étoile filante que j'avais aperçu sur le toit du lycée il y a quelques semaines. Depuis, j'avais retrouvé Élias, vaincu le cancer et mes relations avec Sonny étaient au beau fixe.

Élias souhaitait fêter ça, mais j'avais quelque chose à faire avant. Il allait peut être me traiter de folle et se dépêcher d'appeler les blouses blanches à cause de mon idée. Seulement... C'était important pour moi et il y avait une raison à cela.

- « On doit faire un petit détour avant. On doit aller voir quelqu'un même si ça va te sembler un peu bizarre. Il faut que vous... vous rencontriez. »

Lui prenant la main, je l'emmenais vers la sortie. Ce n'était pas très loin et nous aurions largement le temps de nous balader ou de nous poser quelque part après cette visite. Après, nous irions rechercher Indio avant que celui-ci ne s'inquiète de l'absence de son père à la sortie de l'école.

Puis, nous arrivâmes sur les lieux : le cimetière où étaient enterrés mes parents. Certes, ce n'était pas l'endroit idéal pour fêter un événement, mais je devais leur dire que tout allait bien dans ma vie, qu'ils n'avaient plus à s'inquiéter pour moi. Arrivés devant leur tombe, je déposais ma tête sur l'épaule d’Élias avant de prendre la parole.

- « Maman, Papa... Je tiens à vous présenter Élias. Il occupe une grande place dans mon cœur et je sens qu'aujourd'hui est le jour parfait pour cette rencontre. Nous venons tout juste d'apprendre que j'étais en rémission et c'est grâce à lui. Il m'a donné la force nécessaire pour me battre et affronter cet obstacle. Je l'aime... et j'aimerai que vous le protégiez comme vous me protégez. Il fait parti de moi maintenant. »

Je faisais face à Élias tout en lui prenant les mains.

- « Ce n'est peut être pas l'endroit rêvé pour fêter une guérison, mais je voulais qu'ils te voient. Tu es important pour moi... »
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeJeu 11 Avr - 15:28

Dès que Capucine a parlé de me faire rencontrer quelqu’un…j’ai paniqué. Bah reconnaissez que c’est le genre de truc qui fout la trouille ! Cap et moi nous connaissons depuis quelques mois – à peine – nous sommes un couple depuis une poignée de jours, et déjà la demoiselle veut me présenter à des gens ? Des membres de sa famille ? Des amis chers ?
Suis-je au moins présentable ?! Certes la nouvelle que l’on vient d’apprendre à de quoi surprendre et mettre dans tous les états, mais pour le coup, je ne comprends pas trop où veut en venir ma belle. Je l’aime, de tout mon cœur, mais je n’ai jamais eu une belle image de la famille, de son rôle, encore moins de la belle-famille qui s’incruste dans le couple si vous voyez ce que je veux dire ;

Pour autant je la suis sans broncher. Mes doigts enlacés aux siens, les pensées en ébullition et le regard à l’affut, je cherche à comprendre car si je me souviens, ses parents sont…
Morts.

Tout contre moi, Capucine prend la parole, en s’adressant à eux comme s’ils étaient présents. Vous me direz, ils ne pourraient l’être davantage. Ils sont là, juste devant nous. Ma gorge se serre un peu et j’essaye de rendre ma respiration moins bruyante bien que l’émotion que dégage la scène est poignante. Je suis sensible, elle ne l’ignore pas.
Touché, non seulement par les mots de la fille à ses parents mais aussi par ceux de la petite amie à l’égard de son compagnon, j’esquisse un discret sourire. Pour être un peu plus présentable, leur montre que non : je ne suis pas dépressif. Qu’ils se rassurent. Je prendrais soin d’elle autant que possible, du moment qu’elle supportera ma main tendue et mes bras ouverts, je serais pour Cap…j’aimerais qu’ils le comprennent.

« Je comprends, merci. C’est émouvant et je suis honoré d’avoir droit à de telles présentations mon cœur. »

Doucement je tends la main pour laisser mes doigts caresser sa joue, tout en la bouffant des yeux. C’est vrai après tout, qui peut dire que ses parents ne nous voient pas ? Ne nous entendent pas ? Qui peut jurer que tout est finit pour eux ? Moi j’ai envie de croire, à cet instant, qu’ils sont là pour elle. A jamais. Moi le cartésien, rationnel et logique borné, j’ai envie de savoir que grâce à leur bienveillance Capucine continue d’avancer. Eux là-haut, moi ici, à nous trois je suis sûr qu’on saura l’aider.

Finalement je la colle à moi en souriant, car l’instant est loin d’être triste ! Je n’en reviens pas de cette annonce du docteur ; c’est si mérité. Je suis fier d’elle, fier d’être important, fier de faire partie d’elle…

« Vous avez une fille merveilleuse. C’est difficile d’être à la hauteur mais je ferais de mon mieux, parce que je l’aime. » Dis-je en m’approchant un peu plus de ces deux personnes, très certainement fabuleuses elles aussi. Puis, en haussant les épaules avec amusement, je reviens à mon amour. « Alors, comment est-ce qu’on fête ça ? Là, quelque part en ville ? Tu veux…qu’on sorte ce soir ? Je suis certain qu’on peut s’arranger pour Indio, et puis il nous reste plus d’une heure. Dis-moi : c’est à toi de choisir le programme ! »

Un dernier regard pour eux;
Puis je t’entraine avec envie ;
Profitons d’être maintenant tous les deux ;
Car pour tes maux, tout s’achève ici.


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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeJeu 11 Avr - 17:44

Je n'étais pas particulièrement croyante, mais il m'arrivait, de temps à autre, d'espérer qu'il y avait quelque chose de plus après notre passage sur cette Terre. Que restait-il après cela ? Un corps enfermé dans une boîte à attendre la visite des asticots ? Penser ainsi était si déprimant que je préférais imaginer mes parents ensemble, souriants et toujours aussi protecteurs vis à vis de moi. Telle était l'image que je voulais garder d'eux et je pensais que c'était le cas de tout le monde... Du moins, j'espérais qu’Élias partageait ma vision des choses, sinon les chances qu'il appelle les docteurs pour m'interner étaient plutôt bonnes. Bien que l'avocat n'avait émis aucun sarcasme, ni sourire moqueur, la gêne et la stupidité me montèrent rapidement aux joues. A bien des égards, je n'étais encore qu'une gamine. Au lieu de fêter ma guérison comme une adulte l'aurait fait, je faisais un crochet par le cimetière pour aller présenter mon copain à mes parents morts. On pourrait croire à un film pour Gulli.

Pour autant, il n'en fut rien. Élias comprenait mon intention première et l'appréciait. Ce n'était pas grand chose, mais je n'avais personne à qui j'aurai pu le présenter. Aucune figure paternelle ou maternelle, aucun oncle ou tante... Cette petite présentation était le moyen de lui montrer qu'il faisait parti de ma vie et que si les choses s'étaient passées autrement, je n'aurai eu aucune honte à le présenter à mes parents. Au contraire, j'en aurai été fière. Je tentais d'imaginer la scène et un sourire naissait automatiquement sur mes lèvres. Ma mère se serait sûrement inquiétée de la différence d'âge, mais elle l'aurait tout de suite trouvé mignon. Par contre, mon père... Ça n'aurait pas été la même chose. Il lui aurait posé toutes les questions possibles et inimaginables. Un véritable interrogatoire. L'aurait-il accepté ? Peut être... Mais dans la mesure où il était important pour moi, il n'aurait pu en être autrement. Je l'aurai poussé à l'accepter, car voir les deux hommes de ma vie se bagarrer l'un contre l'autre, je n'aurai pas pu le supporter. Enfin bref... Ce genre de considération n'avait plus lieu d'être.

Son regard, en cet instant, était si électrisant, si passionné que je me liquéfiais sur place. Son étreinte était si brûlante, si désarmante que j'aurai pu mourir dans l'heure. Ma tête contre son torse, je respirais son parfum et me surprenais à fermer les yeux. C'était si bon, si doux... Fallait-il vraiment que je me dégage de ce cocon bienveillant ? Il s'adressa quelques secondes à mes parents, entrant dans mon petit délire, et réussit à me donner une tachycardie. Il était extraordinaire quand il s'y mettait. Alors qu'il aurait été préférable de ne pas me livrer à cette petite frasque devant mes parents ou au milieu d'un cimetière, je l'embrassais.

- « Alors... Pour fêter une telle chose, je souhaite passer la soirée avec mon homme, déjà. Puis, je vois également son fils dans mon rêve. Quant à l'endroit, je dirais la maison... Une petite soirée, tous les trois à l'appartement... On commanderai des pizzas, on passerai du temps tous les trois et au moment de se coucher, tu me prendras dans tes bras et tu m'embrasseras avant que nous nous souhaitions une bonne nuit. Ce serait la soirée idéale. Tu en penses quoi ? »

Je passais ma main dans ses cheveux, avant de la laisser retomber en une caresse sur son visage. Je n'avais besoin de rien, je ne voulais rien d'autre que lui. Tout le reste me semblait si superficiel, si inutile que mon intérêt était moindre. Après avoir embrassé mes doigts pour laisser un baiser sur la tombe de mes parents, je reprenais le bras d’Élias pour quitter la dernière demeure de mes parents. Arrivés dans la rue, je regardais ma montre. Il nous restait encore une bonne heure avant d'aller chercher Indio. Que pouvions nous faire en attendant ?

- « Tu veux qu'on se balade sans but précis ou tu veux aller boire un café ? Tu as été si patient avec moi que j'aimerai que ce soit ta journée aussi. Tu le mérites ! »

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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeVen 12 Avr - 11:37

J’étais prêt à organiser la soirée que Capucine désirerais. Quelle qu’elle soit, j’avais bien l’intention de lui faire plaisir car la nouvelle que l’on a apprit ce soir se doit d’être fêtée. Je m’attendais à plusieurs idées de sa part, parfaitement tendres, romantiques, plaisantes et divertissantes à la fois. J’ai émis plusieurs hypothèses dans un coin de ma tête alors que nous nous retirions du cimetière et j’entamais les enchères sur chacune d’elles quand la demoiselle a articuler son envie.
Je ne l’avais pas prévu. Celle-ci. Je ne pensais pas que ce genre de cadre familial, calme et complice était le genre de cérémonie festive dont pouvait rêver une jeune femme de vingt ans à peine ;
C’est fantastique. Mais ne le fait-elle pas pour moi ? Pour que j’ai un œil sur mon fils ? Pour qu’on ne le mette pas de côté ? Je ne pense pas, car quand mon regard se pose dans le sien suite à sa proposition, il se dégage un réel désir de participer à ce tableau de famille.

« Je pense que c’est une excellente idée ! Indio va être surexcité s’il nous voit aussi joyeux mais c’n’est pas plus mal. Il n’aura pas l’occasion d’avoir le moindre coup de blues comme ça et puis, si je peux vous avoir tous les deux. »

Oui, ce programme pour la soirée est plus un cadeau pour moi.
Nos mains se retrouvent, s’enlacent et se caressent alors que nos pas nous enfoncent un peu plus au centre de la ville. Il est vrai que nous avons encore un peu de temps devant nous, mais j’ignore à quoi le consacrer…
Je lève les yeux au ciel suite à ses mots.

« Je ne suis pas sûr de mériter grand-chose, ça va me couter cher mais : je te rappelle que je t’ai emmenée ici, et pas de la meilleure façon qui soit ! »

Fin février ; la nuit tombe encore vite à cette période de l’année. La petite brise fraiche me rappelle que la soirée approche et que bientôt nous serons tous les trois. Chez nous. J’entends d’ici mon gamin rire, se faire accompagner dans ses bêtises par Capucine et la bonne ambiance régner en toute confiance sur ce petit royaume qu’est l’appartement ;
Mais en attendant.
Je l’attire un peu plus à ma suite pour presser le pas. Si je n’m’abuse, depuis ce quartier nous surplombons un peu le reste de la ville. Ne reste qu’à trouver le bon angle de vue, le bon balcon pour ainsi dire, et le soleil se glissera derrière L.A, juste sous nos yeux.

« On peut s’arrêter là un moment…Viens voir. »

Il n’y a rien de plus bête. Il n’y a rien de plus naturel non plus. L’image n’est pas parfaite, le ciel doucement rosé, légèrement embrumé par une pollution certaine, quelques nuages nous rappelant la saison hivernale, nous observons un couché inévitable sur un paysage instable. A la fois bruyant et consolant, irritant mais attachant.
Je me place derrière Cap une fois l’avoir placée au plus près du rebord, tout contre le muret, je dépose mon visage sur son épaule et vient embrasser son cou. Mes mains sur ses hanches, la respiration posée, soulagée, j’admire malgré tout, ce qui est notre chez nous.

« Je t’aime. »

On aurait pu se rencontrer ailleurs ;
Tout aurait pu être différent ;
Mais je ne connais d’histoires meilleures ;
Que celle de deux passionnés amants.
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeSam 13 Avr - 10:31

Élias aurait tout mis en œuvre pour me donner la soirée idéale, j'en étais persuadée. Cet amour, cette passion présents dans son regard auraient effacé le moindre petit doute si ce dernier existait. Il m'aimait, c'était une certitude et il ne me restait plus qu'à lui prouver que, moi aussi, je souhaitais faire partie de sa vie pleinement. Aussi, je lui proposais de passer une soirée, sans prétention, tranquille à la maison avec Indio. Si je pouvais bien m'entendre avec le petit garçon, ce serait le pur bonheur. Bien évidemment, je n'avais que très peu d'expérience avec les enfants, mais je n'avais rien contre. La preuve en était que je désirais moi même enfanter un jour. Ce mot, cette idée me semblaient si irréels pour le moment que j'avais du mal à imaginer ce que serait ma vie avec un bébé. Pour autant, imaginer un mini Élias ne me déplaisait pas... A cette pensée, je me foutais une claque mentale, histoire de redescendre un peu sur Terre. Pas de précipitation ! Pour l'instant, il serait préférable de stabiliser un peu nos vies.

Ma proposition semblait plaire à Élias qui était rassuré pour Indio. Je l'observais pour comprendre ce lien qui unissait un père à son fils. De notre rencontre à l'arrivée du petit garçon, l'avocat ne parlait que très peu de lui et même si je ne le connaissais pas tout à fait, j'avais très vite compris qu'il s'agissait d'un point sensible. Cela ne me surprendrait pas d'apprendre qu'il y pensait tous les jours et qu'il gardait toute cette souffrance et cette culpabilité pour lui. Toutefois, j'espérais que ce temps était révolu et qu'il partagerait ses soucis et ses peines avec moi. Il devait me donner cette chance de lui prouver que je pouvais être quelqu'un digne de confiance sur qui il pouvait se reposer.

- « Deux enfants ce soir... La soirée promet d'être longue et palpitante. Je risque de me montrer sévère en cas de débordement... Il faut bien une adulte pour cadrer tout ça », terminais-je avec un grand sourire.

Petite touche d'humour pour nous permettre d'oublier les mauvais souvenirs concernant ma maladie et je sous entendais également que je pouvais moi même être considérée comme une adulte. Quoique je n'avais aucune crainte à avoir sur ce point vu... ma relation avec Élias. Il était loin de me considérer comme une gamine et c'était rassurant.

Je lui faisais part de ma volonté de lui offrir cette soirée, ce qui me semblait normal. Il avait été là à un moment critique. Il m'avait offert un toit, il s'était occupé de moi alors que je n'étais qu'une inconnue. Il avait payé mes frais médicaux, même si nous ne nous connaissions pas. Notre relation était passée de simples connaissances à amis, puis à petits amis. Pour autant, il me rappela la manière dont il m'avait amené chez le médecin.

- « Arf... C'est vrai... C'était pas très gentil ça... Tu vas devoir te faire pardonner alors et je te conseille d'y mettre le paquet ! »

Accompagné d'un clin d’œil pour ne pas l'inquiéter outre mesure, je le suivais dans les rues de Los Angeles. Il souhaitait me montrer quelque chose et il avait réussi à piquer ma curiosité. Connaissant un peu l'endroit, je ne me rappelais pas d'un lieu particulier. Je me contentais de le suivre les yeux fermés tout en prenant mon mal en patience. Je ne fus pas déçue.

Les mains sur le balcon, je laissais Élias se placer derrière moi. La vue était belle et le fait qu'il soit avec moi la rendait tout simplement parfaite. Je me sentais bien, c'était si doux, si agréable qu'à aucun moment, je ne songerai à m'en défaire. Son parfum, sa chaleur, son amour serraient mon cœur et mon corps. Lorsqu'il prononça les trois petits mots magiques, je laissais ce merveilleux paysage pour plonger mon regard dans le sien. Je n'avais jamais rien vu de plus beau. Ce que je ressentais en cet instant était si fort que je maintenais à grand peine une énorme bêtise. C'était si difficile, voir douloureux de ne pas prononcer ces deux mots. Je l'aimais tellement !

- « Je veux revenir... Je veux revenir auprès de toi... Même si ce n'est pas dans les prochains jours pour ne pas traumatiser ton fils, je veux revenir à l'appartement. Je ne peux plus rester loin de toi. J'ai envie de te voir tous les jours, d'être là à chaque minute de ton temps libre. Je te veux toi et personne d'autre. »
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeSam 13 Avr - 12:23

Deux enfants ? L’un de nous ne sait pas compter…et c’est Capucine. Il n’y aura pas deux enfants ce soir, mais bien trois ! Indio n’a pas cinq ans et autant dire que c’est un petit – tout petit – garçon. Il a donc le caractère adéquat, immature et curieux à souhait. Si la jolie demoiselle me vise moi, en parlant du second gamin pour la soirée je ne peux pas contrecarrer telle accusation. Je peux en effet perdre quelques années de sérieux et de maturité le temps d’une soirée. Mais eh, se pense-t-elle adulte ? Quand bien même elle a atteint la vingtaine – et est à mes yeux une parfaite adulte – je sais d’ores et déjà qu’elle ne saura jouer le rôle de la grande pour veiller sur nous, mais qu’au contraire elle se fera entrainer par nos bêtises ;
Espérons néanmoins que l’un de nous se souvienne de son âge au moment voulu. Pour coucher mon fils, pour surveiller l’heure, pour éviter que toute la cuisine finisse étalée sur le canapé ? Ce genre de détail qui nécessite vigilance !

Pour l’heure, il n’y a que deux adultes. Deux adultes et rien d’autre. Le monde, les gens, le paysage, le ciel, le sol, ne sont plus. Ils sont loin, très loin, et à la fois si proches qu’invisibles. Il n’y a que Capucine et moi, deux amours, deux amants, deux cœurs immenses qui prennent à mes yeux toute la place. Je ne veux voir qu’eux, que cette passion qui nous unit, que Capucine en train de m’observer.
Cette confiance qu’elle m’inspire, ce don qu’elle a de me rassurer concernant mes aptitudes à être bon. Bon père, bon compagnon, bon avocat même. Elle me rend meilleur que ce que j’étais jusqu’à notre rencontre. Incontestablement, la demoiselle me rend différent, en mieux.
J’oublie pour autant de jouer les égocentriques parfaits et savoure son doux visage maintenant tourné vers moi.
Ce qu’elle annonce ? C’est la deuxième meilleure nouvelle de l’année. Après sa rémission.

« On, on peut faire ça petit à petit mais dès les prochains jours ! Ne t’en fais pas pour Indio, à son âge on se fait aisément aux changements et puis si on passe la soirée tous les trois, je suis sûr qu’il va t’adopter aussi vite. on va prévoir ça, d’accord, avec plaisir. Je n’osais pas aborder le sujet. »

Oui, je me souviens bien du jour de son anniversaire – superbe journée, il est vrai – nous nous sommes retrouvés et tout avoué, ceci dit Capucine avait bien souligné sa réticence à reconsidérer l’appartement comme un chez elle, malgré mon invitation. Oh ça ne m’a pas vexé, juste un peu blessé. Mais ça faisait partie du prix à payer pour mes conneries…
La voir revenir chez moi, je ne m’y attendais pas vraiment. Pas avant quelques mois au moins ! Est-ce que nous allons trop vite ? Est-ce qu’on a bien pris le temps de réfléchir ? Est-ce qu’on est sérieux de se précipiter ?...
Oh je n’en ai rien à foutre. On a perdu assez de temps elle et moi, depuis les – même pas – trois petits mois qu’elle fait partie de ma vie ;

« Allez viens, je passe à l’école prendre le p’tit, tu veux que je te dépose à l’appart’ ? Tu te mets à l’aise, comme chez toi et on arrive, ça te convient ? »

Te confiant l’appartement ;
Je m’occupe de récupérer le gamin.
Nous serons ici dans un instant ;
Pourvu que tout se passe bien

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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeSam 13 Avr - 18:16

L'impatience d’Élias de me voir à nouveau investir son appartement n'avait d'égale que ma propre impatience. Il y avait quelques jours à peine j'hésitais à revenir, craignant sûrement que notre relation ne soit qu'un mirage, une utopie. Même si ma confiance envers l'avocat était importante, celle-ci avait été quelque peu échaudée suite à ma prise en flagrant délit de violation de vie privée. Certes, je n'aurai jamais dû fouiller dans ses affaires, mais, tout comme lui, je détestais le voir souffrir et selon moi, c'était le seul moyen de lui rendre le sourire. Il avait besoin de garder ce lien, cette connexion avec son fils, sinon il risquait de se laisser bouffer par sa propre culpabilité. Élias avait autant besoin d'Indio qu'Indio d’Élias. La personne qui oserait les séparer serait sadique et criminelle.

Je constatais également qu'il avait lui aussi été échaudé par mon refus de revenir tout de suite chez lui. Cela devait être une question de fierté, mais une fois encore, je misais sur une pincée de culpabilité. Il était vrai que notre dispute m'avait valu une nuit dans un hôtel miteux, en attendant le matin dans le seul but de trouver mieux. Mais maintenant, j'étais là, dans ses bras. Je l'aimais. Il m'aimait. Nos sentiments sincères, plus rien ne pourrait se mettre en travers de notre amour. Il ne nous restait plus qu'à en profiter. Aussi, il était temps pour moi de revenir auprès de lui.

J'essayais de percevoir sur son visage un quelconque signe de réticence, de malaise devant ma décision. Peut être était-il trop tard ou trop tôt pour cela. Peut être avait-il besoin de profiter davantage de son fils, seul, sans avoir à s'occuper d'une femme. A aucun moment, je ne souhaitais être un poids pour lui. Je voulais, bien au contraire, devenir une force dans laquelle il puiserait l'énergie nécessaire pour continuer à se battre. Il devait se battre aussi bien pour lui, que pour son fils et peut être un peu pour moi aussi. Ma main se levait pour caresser son visage. Je ne me lasserai jamais de le regarder, surtout lorsqu'il me regardait ainsi, avec amour. Mon cœur battait à tout rompre, mon souffle était court.

- « Il me tarde de revenir. Ces derniers jours d'attente vont être terribles... Mais nous finirons par en voir le bout. »

La perspective d'une vie à deux me faisait doucement rêver, surtout qu'à part Wyatt, je n'avais jamais tenté l'expérience. Il fallait dire que mes relations n'avaient pas été stables jusqu'à mes deux derniers petits amis. Seulement, cette fois, il y avait un enfant à prendre en considération et cela impliquait des responsabilités. Je ne pouvais pas apparaître et disparaître du jour au lendemain. Peut être qu'Indio m'appréciera un petit peu quand même. D'ailleurs, il était temps d'aller récupérer le petit monstre. Élias me proposait de rentrer à l'appartement et aussitôt une idée me vint en tête. Quel plan diabolique !

- « Ça me convient ! Je pense vous préparer une petite surprise avant que vous ne rentriez. »

Ce soir, ce serait pizza, mais il fallait bien un dessert. Je savais d'ores et déjà qu'Indio aimait le chocolat, mon idée allait forcément lui plaire et ce serait également amusant. Main dans la main, nous quittions notre point de vue pour retrouver la voiture. Je remarquais que nos main ne pouvaient se quitter très longtemps. Il fallait tout le temps que nous nous touchions, que nos regards se croisent.

Arrivés au bas de son immeuble, je laissais nos lèvres se retrouver avant de quitter la voiture. Un petit courant d'air frais me ramena sur Terre. Il fallait que je m'y mette si je souhaitais terminer à temps les préparatifs. Je me rendais à la petite épicerie du coin de la rue pour acheter des fruits de plusieurs sortes : pommes, bananes, fraises et mandarines, puis du chocolat. Une bonne fondue au chocolat serait parfaite pour conclure une petite soirée sans prise de tête. Rapidement, je retournais à l'appartement pour laver, couper et éplucher le tout et placer dans des petits bols avant de les mettre au frigidaire. A ce moment là, les garçons arrivaient.

- «  Pile poil ! Quelle synchronisation les garçons ! Tout s'est bien passé ? »
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeDim 14 Avr - 9:00

Une petite surprise…hum, j’ai hâte d’arriver à l’appartement. Capucine est pleine de ressources, elle n’a plus à me prouver ses capacités à faire des surprises, l’étendue de son imagination ou le grain de folie qui l’habitude. J’adore cette gaieté qui pétille dans ses yeux, ce gout de l’inconscience qui pourrait coller à son âge et pourtant ce parfait contrôle des contextes les plus loufoques, comme un savoir-faire que seuls les plus expérimentés peuvent compter.
Doucement je laisse ma main glisser sur le tour du volant, dans un geste sensé m’occuper alors qu’il me faut faire preuve de patience, et je cherche – en vain – à deviner ce que la demoiselle avait en tête en me parlant de surprise. Ça se rapporte peut être au diner, mais comme nous avons parlés de pizzas…elle a brouillé mes pistes.

Enfin ! Le portail s’ouvre et une institutrice accompagne les enfants depuis la garderie jusqu’aux parents impatients. Je saute de la voiture et m’approche, mains dans les poches, en souriant quand j’aperçois le plus beau.
Un père n’est pas toujours objectif, accordez moi ça.
Dès que ses petits yeux malicieux me reconnaissent, ses pas s’accélèrent et dans un cri de joie – comme si c’était exceptionnel – il se jette dans mes bras.
Je ne perds néanmoins pas de temps et tandis que je l’interroge sur sa journée, ses copains et ses activités, je prends rapidement le chemin du retour ;

« …Elle est où sa-coupine ? » Alors que je le laisse passer dans le hall de l’immeuble, je l’écoute m’interroger. Mes sourcils se froncent, nous entamons de grimper les escaliers – surtout pas d’ascenseur ! – et je dois m’avouer vaincu : je ne comprends pas. « …Sa copine ? La copine, de qui ? Capucine est la copine de papa et elle nous attend à l’appartement. » « Oui ! Sa-coupine nous attend !!! » « Je…Indio ! Indio attends, répète après moi : Ca-pu-cine. » « …Sa-cou-piiiine ! »

Fichtre, ce gamin doit voir un orthophoniste non ?!! J’ai si peu l’habitude de les entendre parler, ces petites choses, que je ne sais même pas distinguer le normal de l’inquiétant dans leur comportement. Je ne peux retenir un sourire à la fois fier et touché alors qu’il se précipite jusqu’à la porte, visiblement excité. Il a hâte de la voir ? Ça ne pouvait pas mieux commencer !
La porte s’ouvre et le bonhomme blond se fige pour venir se placer contre moi.

« Eh bien ? Je croyais que tu étais content que Capucine soit à la maison ?! Allez, va lui faire un bisou. » Je le pousse en avant, juste assez pour pouvoir refermer la porte derrière moi puis je souris à la demoiselle. « Oui sans problème, et toi ? On n’a pas été trop long ? J’suis passé prendre la liste des pizzas devant le restaurant, ils ouvrent dans une demi heure on a le temps de choisir comme ça. »

Je retire ma veste et fais – comme à mon habitude – mon inspection des lieux. D’abord pour rendre un peu plus présentable le salon en ordonnant les coussins éparpillés ci et là, en empilant les journaux et magazines sur la table…en poussant à coups de pied les quelques jouets qui trainent. Voilà. C’est mieux.
Quand je reviens vers le coin cuisine, Indio s’est enfin approché de sa-coupine

« Elle est où la pisza ? Ça toi qui la fait ? Eeeeh, ça toi qui fais la pisza ? Je veux la voiiir ! »

J’aimerais intervenir, parce que c’est plus fort que moi. Parce que ce garnement passe son temps à poser des questions, à laisser parler sa curiosité ainsi que son imagination et qu’il faut constamment être derrière lui ; mais je n’en fais rien. J’observe, amusé, les réactions de Capucine.
Évidemment si elle besoin d’aide ou qu’il devient gênant – le bout de chou – j’interviendrai.

« Ouuuuh ina pas de pisza dans le figo ! Papaaa, ina pas à manger ! »

Il lui en faut si peu pour s’affoler ;
Je suis forcé de me moquer.
Pour me montrer alors qu’il est vexé ;
Le monstre vient dans tes bras se jeter !


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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeDim 14 Avr - 15:29

Les préparatifs terminés, il ne me restait plus qu'à accueillir les deux hommes de l'appartement comme il se devait avec cette spontanéité et ce naturel qui me caractérisaient tant. Ou pas... Je devais avouer que passer du temps avec Indio m'intimidait un peu. Il n'était pourtant qu'un gosse et je me rappelais encore ce dont son monde était composé. École, voiture et histoires de héros à tout va. Peut être finirais-je même par disserter avec lui sur le meilleur super héros de tous les temps... Pour ce sujet là, je pouvais encore assurer ! Enfin... S'il aimait autant Iron Man que moi, sinon ce serait la guerre assurée ! Cette dissertation mise à part, je mettais cette petite pointe d'appréhension sur le compte de Sarah qui restait la mère biologique du petit. Peut être que ce dernier désirait voir ses parents vivre ensemble, ainsi ils formeraient à nouveau une famille unie, car au final, je n'étais que la jeune petite amie qui avait piqué son père à sa mère. Donc, à tous les coups, je serais l'ennemie numéro un, la femme à abattre.

Mes yeux se portèrent sur le petit bonhomme qui me regardait sans oser m'approcher. Son visage ne laissait transparaître aucune émotion si bien qu'il m'était impossible de savoir s'il se préparait à attaquer ou à fuir en courant. Il était... flippant. Sans me défaire de mon sourire, je regardais ensuite Élias qui l'encourageait à venir me faire un bisou. Si à un moment, il avait été content de me voir, cette envie semblait lui être passée, car il préférait rester auprès de son père. Que se passait-il ? J'avais une tête de monstre ? Je sentais mauvais ? Un petit reniflement silencieux me rassura sur l'odeur. Non, ce n'était pas ça... Alors quoi ????

Je laissais tomber mes réflexions à deux balles pour écouter Élias qui s'adressait à moi. Autant sauter sur cette occasion pour quitter cet air de potiche qui s'était installé sur mon visage.

- « Super ! Je viens tout juste de terminer. Vous avez été parfaits question timing, mais je compte encore sur vous pour tout à l'heure. Surtout sur toi, Indio ! », fis-je en lui balançant un petit clin d’œil.

Ce fut le déclic. L'expression d'Indio venait de changer du tout au tout. Désormais, il semblait intrigué, limite soupçonneux suite à mes paroles. Il s'avançait doucement dans ma direction, pendant que son père mettait un peu d'ordre dans le salon. Si j'avais été plus rapide ou eux, plus longs, cela aurait été ma prochaine mission, mais bon... On ne pouvait pas être parfaite en tout point. Arrivé à mes côtés, Indio s'interrogeait sur la pisza et notamment si c'était moi qui m'y collait. Il n'était pas très difficile de faire une pizza en soit, mais j'avais davantage tendance à les commander.

- « Pas aujourd'hui, mon petit bonhomme. Ce soir... »

Je le voyais déjà se diriger vers le frigidaire et clamer à son père qu'il n'y avait rien à manger. Oh la la... Et l'autre, là, qui s'amusait de la situation. C'était pas sympa ça ! D'ailleurs, Indio se vengea en venant m'enlacer, mais je fus tellement surprise que je levais les bras. C'était ridicule. Ce n'était qu'un gosse, nom d'un chien ! Il n'allait pas me tuer à coup de câlins ! A moins que ce ne soit une méthode d'étouffement... Je pris une profonde inspiration pour me calmer et me donner du courage. Je m'abaissais pour me mettre à sa hauteur et le regardais dans les yeux en souriant gentiment.

- « Ce soir, on va commander et je te promets que tu ne vas pas mourir de faim. Mais la prochaine fois, si tu veux, on pourra la faire ensemble la pizza. On montrera à ton père qu'on sait faire autre chose que rigoler dans notre coin. Ça marche ? Tape m'en cinq ! »

Je levais ma main et attendais que celui-ci en fasse autant. Lorsque sa petite main claqua la mienne, mon appréhension disparu. Je n'avais pas à avoir peur de qui j'étais avec lui. Il semblait avoir compris la situation, ce qui – je devais le reconnaître – était tout à son honneur. Mais il ne s'arrêta pas là. Après que nos mains se soient touchées, il mit ses petits bras autour de mon cou pour me donner un câlin. Je restais là, accroupie à regarder Élias sans vraiment comprendre ce qui était en train d'arriver. Avais-je gagné une bataille ce soir ? Oui, car je n'osais croire qu'il me serait aussi simple d'amadouer le monstre. Puis, sa petite tête blonde se recula pour me regarder.

- « Dis... Tu veux être ma toupine ? »

Une nouvelle fois, mon regard se portait sur Élias pour voir sa réaction.

- "Il faut voir avec ton père, mais je n'y vois aucun inconvénient, mon pote."

J'insistais sur le "pote" juste au cas où. Bien sûr, il était débile de penser à ce genre de chose, mais pour le coup, j'ignorais ce qui se tramait sous cette petite tête blonde.
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeDim 14 Avr - 21:15

C’est si touchant. La complicité déjà présente entre eux, la façon dont Capucine réussi à convaincre Indio qu’elle est parfaitement adorable, la naïveté de mon fils qui le pousse dans les bras de la femme de ma vie, leurs sourires, leurs échanges déjà parfaitement accordés. C’est si émouvant d’assister à cette scène, là depuis mon rôle de père et de petit ami. C’est si consolant et merveilleux, d’avoir Capucine. D’avoir mon fils. Tous les deux avec moi, dans cet appartement ou rien à priori ne pourrait nous mettre mal.
Alors qu’ils se promettent une amitié qui j’en suis sûr, sera inébranlable, la demoiselle insiste pour que je donne mon avis. Eh bien, que dire ?

« Je suis certain que Capucine sera une de tes meilleures amies ! »

Ça me parait être une bonne réponse. Ils vont être proches c’est évident, mon petit n’a pas cinq ans et à son âge toutes les personnes que l’on croise régulièrement, quotidiennement, font partie d’un nœud, d’un foyer, d’un lien très fort, d’un cœur auquel on ne doit pas toucher sans risquer de le blesser ;
Je sais déjà qu’en quelques jours, la jeune femme va devenir un repère pour lui. par rapport à moi, car il m’a déjà interrogé sur les pourquoi de sa présence, mais aussi par rapport à lui désormais qu’il lui accole l’étiquette « toupine » dans sa petite tête.
Je ne sais pas si tous les gamins sont pareils, mais Indio a besoin de beaucoup de repères. Il s’y accroche fort et redoute l’ébranlement de son monde…sans doute depuis le divorce. Ce qui me parait assez logique.

« Et si on se mettait sur le canapé pour regarder la liste des pizzas ? Qu’on soit sûr de notre commande ! »

« Voui, mais papaaaa, on prend combien de pisza ? »

« On je n’sais pas…trois pour moi, quatre pour toi… »

« Sissss pour sa-coupine ! »

« Ca-pu-cine ! »

« …J’arrive pas. »

Je fonds devant son innocence et lui adresse un sourire protecteur après m’être – encore – moqué. Mais comment faire autrement ? Je m’accroupis pour lui ouvrir mes bras et une fois qu’il y est installé, je n’ai plus qu’à nous conduire sur le canapé.
Je n’ai réalisé que ce meuble était immense que la semaine dernière. Indio est capable de courir dessus, le temps de quelques secondes ! Il aime aussi réfléchir avant de s’assoir, pour savoir quelle portion de fauteuil il va choisir. Quelle idée aussi, de mettre un truc aussi grand dans un appartement de vieux célibataire
Ah, ce que ça peut faire du bien de voir notre vie évoluer.
Je tends la main à Capucine pour qu’elle nous rejoigne – dès que monsieur Indio a choisi une place – et j’ouvre la carte avec gourmandise.

« Ça écrit quoi là ? Et là ? Haaan papa, ina quoi dans cette pisza ?! »

« Doucement eh, reste tranquille tu me mets des coups. Installe toi correctement…là, Indio ! »

« J’veux être, iicii… » Dit-il en se plaçant entre les deux adultes que nous sommes, à qui il sourit avec malice. « Comme ça !! »

La soirée n’est pas terminée ;
Et je compte bien en profiter.
Je n’ai jamais tant aimé ;
Vous êtes ma raison d’exister.
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeLun 15 Avr - 11:15

Au niveau du petit Indio, mon regard se portait de temps à autre sur Elias qui semblait rassuré quant à la tournure des choses. Même si ce scénario m'était venu à l'esprit, je n'aurai jamais imaginé qu'il se réaliserait aussi facilement. Néanmoins, j'avais la certitude que l'avocat, mais surtout le père de famille, avait également dû y songer, sans pour autant le prendre pour acquis. Alors qu'Indio me demandait si je voulais bien devenir sa copine, je souhaitais recueillir l'avis du paternel au préalable, qu'il donna sans la moindre difficulté. Et voilà ! J'étais la copine de 20 ans du fils de même pas 5 ans de mon petit copain de 37 ans ! Mal de crâne assuré... Seulement, c'était un nouveau départ. Même si j'étais forte et indépendante, je ne pouvais passer le reste de ma vie seule. Je n'avais déjà pas pu profiter de ma famille aussi longtemps que je l'aurai voulu, il était temps, pour moi, de me construire une nouvelle famille. Peut être que le dernier essai serait le bon et pour le moment, je ne ressentais aucun doute. J'étais bien ici, chez moi, et je me sentais aimée et désirée.

Après une petite ébouriffement de la petite tête blonde, Elias proposait de regarder la carte des pizza avant de passer sur la commande. Je laissais le gamin passait devant moi, lui permettant de rejoindre son père. Le petit dialogue entre les deux garçons me fit doucement sourire et je me contentais de les regarder avec tendresse. Pourtant, il fallait me montrer car on causait de moi.

- « Bande de petits joueurs ! Si vous ne m'en commandez que six, je vais devoir vous manger aussi, sinon je vais mourir de faim ! »

Je m'approchais à mon tour du canapé suite à l'invitation d'Elias de les rejoindre. Je m'asseyais à ses côtés et me pelotonnais tout contre lui, déposant ma tête sur son épaule. Je regardais la liste des pizzas et mon regard se portait sur une particulièrement : la cannibale. Aussitôt des souvenirs me revinrent en mémoire et un petit pincement au cœur me prit par surprise. Il s'agissait de la pizza que j'avais commandé pour fêter l'arrivée de Wyatt dans mon appartement. Cela me semblait si loin alors que ça ne faisait à peine six mois. Je sortis de cette petite réflexion lorsqu'Indio se plaça entre nous deux. Celui là alors ! Ce fut la vue de cette petite tête blonde qui avait décidé de changer de place pour se mettre au milieu de nous deux que je décidais de tourner la page définitivement. Bien sûr Wyatt aurait toujours une place dans mon cœur, mais je ne devais pas arrêter d'avancer alors qu'il ne voulait plus entendre parler de moi. C'était la meilleure chose à faire.

- « Hmmmm. Je vote pour la calzone ! »

- « Y a quoi dedans ? »

- « Sauce tomate, jambon, fromage et un œuf. Après c'est pas une pizza ronde comme tu en vois partout, mais c'est sous forme de chausson. »

- « Je veux le chausson ! Je veux le chausson ! »

- « T'es sûr ? Et toi Elias ? »

Cette petite scène de famille était touchante et je l'appréciais à sa juste valeur. J'avais l'impression de faire partie de quelque chose qui allait au delà de moi et c'était vivifiant. Il ne s'agissait pas seulement d'un mec parmi d'autres, mais d'un homme extraordinaire avec son fils que je ne pouvais abandonner du jour au lendemain. Je passais ma main au dessus de la tête du petit garçon pour arriver sur les épaules et la nuque d'Elias. Ce n'était pas grand chose, mais ce petit contact, cette simple caresse me suffisait. Nos regards se croisèrent et même si la tête blonde était entre nous, je pouvais comprendre ce qu'il voulait me dire par son regard. Les mots n'avaient plus lieu d'être dans un tel moment.
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeLun 15 Avr - 12:21

« Je veux le chausson ! Je veux le chausson ! »

J’essaye de limiter les dégâts que le monstre et ses petites mains pourraient causer sur la carte des pizzas en la soulevant, juste assez pour qu’il n’y ait plus accès. Il semble décidé à prendre comme Capucine, ça m’amuse et m’étonnerait presque. Indio est méfiant, peut être pas autant que son père, mais laissez le prendre quelques années et il deviendrait un vrai soupçonneux. Imiter quelqu’un qu’il connait si peu…c’est bien la première fois ;
Il faut que j’arrête de tout analyser comme ça. C'est ridicule, d’autant plus que je n’en sais rien moi, en vrai, si c’est la première fois. C’est nouveau devant moi, mais si Sarah était là elle soulignerait – avec délicatesse, uhu – que j’ai été absent près de la moitié de la vie de mon fils. Que je ne peux donc rien conclure quand à son comportement…

« Humm moi…la spéciale m’a l’air pas mal. »

Dis-je pour répondre à Cap quand à mon choix de pizza. Je ne suis pas difficile, du moment qu’elle est chaude, relativement épicée et que la pâte craque, ça me va ! De toute façon je suis un gourmand, et la demoiselle ne l’ignore pas.
Je ferme une seconde les yeux pour profiter du tendre mouvement de ses doigts contre ma nuque, véritable massage magique et traitement anti-cafard, jusqu’à ce que je prenne un nouveau coup de coude d’Indio dans les côtes. Ah…je profiterais d’elle dans une poignée d’heure ; patience !

Quand nous sommes certains des trois pizzas à commander, je laisse les deux démons ensemble pour m’emparer du téléphone. La demi heure a du passer, ils sont probablement ouverts.
Bingo. Deux minutes chrono plus tard : on nous livre dans moins de vingt minutes. Ouais. Nous ne sommes pas à une près, il est encore tôt.

« Voilà ! Alors, que voulez-vous faire ? Indio tu as montré tes jouets à Capucine ? »

« Naaan ! »

« Eh bien, qu’est ce que tu attends ? »

Je tire la langue à ma belle devant la fourberie de ma demande – pas très passionnant de découvrir les montagnes de jouets d’un gamin – et je m’approche du petit buffet pour déposer le téléphone. Je ne vais pas la laisser seule, qu’elle compte sur moi j’ai bien l’intention de profiter de l’absence du mioche pour me coller à elle et…téléphone.

« Oui ?...Bonsoir Sarah, très bien merci, et toi ? »

« Ça maman ! Papaaa, je peux parler à maman ! Papaaa ça maman ? »

Son excitation devient vite un semblant de plainte alors que j’essaye d’échanger quelques mots avec sa mère. Pour une fois qu’elle m’accorde un instant, même si tous nos propos concernent directement le petit bout.
Fatigué de l’entendre grogner je soupire et indique à mon ex-femme que son garnement veut lui passer le bonsoir. Il ne faut pas qu’elle l’appelle si tard, il va être impossible

« Tu fais vite chéri, d’accord ? Les pizzas vont arriver et il ne faut pas laisser Capucine toute seule ! »

Un clin d’œil et je lui tends l’appareil. A peine ai-je le temps de m’approche de Cap, mains dans les poches, qu’un gémissement nous parvient.
Et merde. Je me dépêche de récupérer le téléphone – même s’il faut lui arracher des mains – et me permets de signaler à Sarah que, comme à chaque fois qu’elle appelle en fin de journée, notre fils se met à pleurer. Je n’ai pas l’occasion d’en dire plus, elle a soudainement des choses à faire et promet de rappeler demain, moins tard.
C’est ça.

« Ne pleure pas bonhomme je…papa est là et regarde on a une copine ce soir ! Tu te souviens quand même ? Vous avez pris un chausson tout les deux, gourmands ! »

Rien à faire ;
Toutes ses pensées vont à Sarah.
J’ai beau être le père ;
Je ne sais pas du tout comment gérer ça

« …Tu veux un câlin ?...Indio ? »
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeLun 15 Avr - 19:01

La spéciale... Il y avait quoi dans cette pizza spéciale ? Un coup d’œil rapide sur la carte avant qu'Indio ne la déchire m'apprît qu'il s'agissait d'une pizza épicée. Même dans le choix de nos pizzas nous étions normalement accordés. C'était le destin ! Le roi des pizzas avait mis Élias sur ma route parce qu'il était mon âme sœur de pizza. Voilà ! Youhouuuu ! J'avais résolu le mystère de notre rencontre ! Plaisanterie mise à part, il se pourrait que je pioche dans sa pizza dès qu'il aurait le dos tourné. Une fois la part dans la bouche, je ferais ma tête d'innocente qui n'avait rien. Limite, maintenant qu'il était là, il se pourrait que je pointe du doigt Indio. Non... je n'oserai tout de même pas ? J'étais adulte tout de même !

Alors que ma main se perdait sur sa nuque, je le vis fermer les yeux pour apprécier ce léger massage. Il semblait si tendu et c'était en quelque sorte ma faute. Ce foutu médecin l'avait paniqué et nous avais forcé à passer un mauvais début de journée. Bien évidemment, l'origine du problème était le médecin et non moi qui n'avait pas pris la peine de le rappeler ou de me présenter aux rendez vous. Toute la faute retombait parce qu'il était tellement plus simple que ce soit de sa faute. Je me promettais de remédier à cette tension un peu plus tard, ce soir. Chose que ne semblait pas comprendre Indio qui venait d'asséner un coup de coude dans les côtes. Petit retour à la réalité qui permit à Élias de commander les pizzas, me laissant seule avec la petite tête blonde. D'ailleurs, celui-ci me regardait fixement. Quoi ? J'avais fait une bêtise ? J'ai dis ou fait quelque chose qu'il ne fallait pas ?

- « Dis... Tu vas me voler mon papa ? »

Gros choc. Je ne m'attendais pas à une telle question, surtout de sa part. Certes, j'étais avec son père, mais je ne pensais pas le monopoliser autant depuis que nous étions à nouveau ensemble. Seulement, cette question laissait à penser que c'était le cas.

- « Non, pas du tout. Je ne... Tu es son petit garçon et personne ne pourra être plus important que toi pour lui. Même pas moi. »

C'était sincère et je devais le comprendre même si intérieurement, ça me faisait rager de devoir partager Élias dès le départ. Indio n'y pouvait rien, pas même Élias. Pour une fois, ce n'était la faute de personne.

- « Ça c'est bien vrai, d'abord ! », fit-il avant de me tirer la langue.

Était-ce une déclaration de guerre ? Il fallait croire vu son air boudeur qui s'en alla lorsqu'Elias revint vers nous. Et comme par hasard, tout allait bien dans le meilleur des mondes chez Indio qui sauta dans les bras de son père. Sale gosse, va ! Je me doutais bien que c'était trop beau de me faire aimer de lui dès le premier soir officiel. Le coucher me semblait bien loin tout à coup... Allez courage ! Le dîner n'allait pas tarder à arriver. Il ne restait plus qu'à attendre... attendre... combien de temps déjà ? 20 minutes ? Ah... Heureusement, Élias allait gérer ce moment délicat. D'ailleurs, il envoyait Indio chercher ses jouets et reposait le téléphone. Lorsque son regard se porta sur moi, je su qu'il avait une idée derrière la tête. Il m'adressait son regard viril qui me donnait des frissons le long de la colonne vertébrale. C'était fou cet effet qu'il avait sur moi.

Malheureusement, le destin était contre nous ou devrais-je dire, Sarah était contre nous. J'allais lever les yeux au ciel, mais m'en empêchais lorsque le petit entra dans la pièce en réclamant sa mère. Qu'est ce qu'il était bruyant ! Par contre, un sourire naquît sur mes lèvres quand Élias passa le téléphone à son fils en disant de ne pas traîner pour ne pas me laisser seule trop longtemps. Sarah avait dû entendre et ça me faisait plaisir de lui montrer que j'étais toujours là. Dans le langage d'Indio, cela donnerait : nananananèreuhhhhhh ! Mais bon, j'étais plus adulte ! Alors je me contenterai d'un fuck la vieille !

Élias passa le téléphone à son fils et commençait à se diriger vers moi. Son regard se faisait plus intense, plus affectueux. Hmmmmm... Un nouveau frisson... qui se transformait en crispation lorsque le petit se mit à pleurer. Horreur, malheur ! Je me levais mais hésitais à m'approcher. L'avocat semblait gérer la situation bien que les pleurs du petit ne cessèrent pas. Quelle garce cette Sarah ! Alors que son père essayait de lui montrer le bon côté des choses, Indio laissait tomber le masque.

- « Je veux pas copiiiiiine. Je veux mamaaaaaaaaaaaan ! »

Aïe ! Saleté de gamin ! Élias faisait tout ce qu'il pouvait pour éteindre les chutes du Niagara, mais le résultat n'était pas là. Que faire ? Allais-je enfin me décider à faire quelque chose ? Surtout que ses pleurs commençaient à me taper sur les nerfs... Réfléchis, réfléchis... J'ai trouvé ! Je m'approchais du duo et m'accroupissais auprès d'Indio. Je prenais un petit vaisseau spatial que le petit bonhomme avait ramené et prenais un air mystérieux.

- « Dis... Tu veux voir un tour de magie ? Par contre, il va falloir que tu m'aides. Déjà, tu vas arrêter de pleurer car un grand garçon courageux, ça pleure pas. Et après, il faut que tu te concentres. Ainsi, ce vaisseau spatial va léviter ! Ça marche ? »

Indio hocha de la tête en signe d'approbation. Maintenant, à moi de joindre les actes à la parole... Aussitôt, je faisais le vide dans mat tête et me concentrais sur ce petit objet. Dans le passé, j'avais soulevé bien pire et aujourd'hui, j'étais guérie. Il serait appréciable que ma capacité ne me lâche pas ce soir !

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeLun 15 Avr - 19:01

Le membre 'Capucine Rider' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeMar 16 Avr - 12:24

Je déteste le voir pleurer. Son visage si petit, si innocent – la plupart du temps – ainsi déformé par la douleur, par la tristesse, par le manque de sa mère. Je ne peux rien faire, du moins pas grand-chose. J’ai beau lui garantir que je suis là, que nous allons passer une soirée excellente en compagnie de Capucine, je peux bien organiser le repas le plus festif et les activités les plus amusantes, je ne suis pas en mesure de combler cette absence qui le bouffe.
Coupable et impuissant, désolé et affligé de le voir dans cet état, je prends sur moi en tentant de me montrer utile. Un minimum. Le prendre dans mes bras ? Il ne veut pas, me repousse et ramène ses dix minuscules doigts à ses yeux. Lui expliquer que sa mère va peut être appeler demain et même, si l’occasion se présente, passer par L.A un prochain weekend ? Il cri beaucoup trop fort pour m’écouter ! Alors que faire ?

Je ne m’attendais pas à ce que Cap intervienne. Pas que je la sente dépassée par la présence de mon fils, disons qu’il prend tant de place – surtout pendant un pareil caprice – que je ne vois plus que lui et mon inaptitude à l’aider.

« …Regardes comme Capucine est gentille, elle veut…léviter ? Faire léviter le jouet ?...Cap ? »

Je fronce les sourcils et m’apprête à émettre une objection mais les pleurs d’Indio s’arrêtent aussitôt. Elle a réussi à capter son attention, elle a réussi à lui faire penser à autre chose qu’à Sarah. Je suis tellement surpris de le voir s’arrêter aussi vite, que je reste bouche bée. Il s’approche de la demoiselle et je reste là, quelques mètres derrière lui, le fixant comme s’il était transformé.
Connaissant le gamin, si Capucine le prend pour un bleu en lui faisant un tour de passe-passe qu’il peut déjouer, il va se moquer et se remettre à pleurer…pour autant, je sais de quoi elle est capable. Je me demande juste si elle va oser…
Oh mais oui !

« Cap… ! » « OOOH papa t’as vu ? Ina volé le vaisseau…Encore ! Encore encore encore ! » « Non ça suffit c’est, bravo c’est bien, joli tour de magie, mais ça suffit maintenant on va préparer la table. » « Mais papaaaa ! » « …Tu n’as pas montré tes autres jeux en plus. »

J’essaye de rattraper la nouvelle scène avec cette proposition, dans une grimace pleine de suspens, mais heureusement le petit bonhomme se souvient de ce qu’il voulait montrer à sa-coupine et se précipite vers un sac à dos pour venir le déposer près de la jeune femme. Après lui avoir demandé de l’aide pour l’ouvrir, il lui déverse sur les genoux tout un tas de petits soldats en plastique.

« Tu veux lequel ? Moi j’a…lui ! »

« …Je suis. Moi ‘je suis’ lui. »

« Oui. Moi j’a lui. et toi sa-coupine ? »

En reculant je prends appui contre le mur ;
Vous observe et soupire doucement.
L’affaire mutant rend la paternité plus dure ;
Dans les deux domaines je suis débutant


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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeMar 16 Avr - 16:48

Ma proposition avait au moins eu l'avantage de capter l'attention de cette petite tête blonde qui avait cessé de pleurer. Ce que ça faisait du bien de ne pas entendre ces miaulements crispants et agaçants qui portaient sur les nerfs de n'importe quel être humain n'étant pas en lien avec cette minuscule chose braillarde. Comment une si petite personne pouvait faire autant de bruit ? Bref, je devais entrer en action afin de faire cesser cette torture. D'ailleurs, je ne remarquais même pas la panique, pourtant largement présente, dans le regard d’Élias devant mon idée de faire léviter un vaisseau spatial factice. Néanmoins, la crispation dans sa voix ne pouvait prêter à confusion et celle-ci me déconcentrait. De toute manière, je venais de promettre à Indio quelque chose et je me devais de respecter cette promesse, auquel cas la machine à pleurnicheries allait recommencer.

Je fermais les yeux quelques instants pour me permettre de faire le vide dans ma tête et de visualiser ce mini objet. Soudain, une pression se fit ressentir dans ma tête, preuve que ma capacité rentrait en action. Je tentais de la maintenir pour stabiliser le vaisseau, mais bien vite, la pression se faisait trop forte. Malgré mes efforts, la lévitation cessa, me laissant un peu sur ma faim. J'avais pourtant essayé de travailler ma capacité avec David. C'était dur, mais il m'était déjà arrivé de faire mieux que ce petit tour de passe passe. Seulement, cet essai avait convaincu Indio au point d'en redemander, mais c'était trop me demander en cet instant. Je sentais déjà le mal de tête poindre et les seules paroles du petit garçon l'aggravaient. Heureusement pour moi, Élias détournait son attention en reparlant de ses jouets. Les quelques secondes de répit qui me furent accordées étaient un cadeau du ciel. Merci seigneur ! Ou devrais-je dire, merci Élias !

Mes yeux se portaient sur Élias qui semblait distant. Que se passait-il ? Mais impossible de lui demander ou de me lever pour aider à mettre la table qu'Indio revenait à la charge pour me décharger ses jouets sur les jambes. Alors qu'il me montrait un petit soldat en disant qu'il comptait le jouer, il me demanda d'en choisir un à mon tour, malgré les reprises grammaticales désespérées d’Élias. Mais le niveau sonore était trop important à moins que ce ne soit ma migraine qui augmentait.

- « Je prends... celui là ! Mais laisse moi quelques minutes bonhomme et je reviens. »

Je lui balançais un sourire avec un clin d’œil avant de monter les marches de la mezzanine pour me rendre dans la salle de bain. Les mois passés ici avaient été bénéfiques dans la mesure où maintenant, je savais où se trouvait les choses. Là, en cet instant, j'avais besoin d'aspirine. J'ouvrais l'armoire pour en sortir un petit flacon, en sortait un comprimé que j'avalais avec une bonne rasade d'eau. Lorsque je relevais la tête, mes yeux s'attardèrent sur le reflet d’Élias dans le miroir.

- « Et Indio ? Il t'a laissé quitter le terrain de jeu ! En tout cas, c'est un sacré petit bonhomme ! Quelle énergie ! Tu ne dois pas t'ennuyer avec lui et le soir, tu dois être crevé. »

Comment parler de tout sauf de l'éléphant rose qui se trouvait au milieu de la pièce ? J'étais forte à ce petit jeu et même si je ne comprenais pas le brusque changement d'attitude d’Élias, je ne voulais pas savoir ce qu'il me reprochait. Je préférais rester dans ma bulle rose où tout se passait bien entre nous. Notre relation datait de trois jours et ça me ferait clairement chier que ça coince dès le départ.
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Elias J. Climber

Elias J. Climber
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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeMar 16 Avr - 18:00

Je ne comprends pas. Comment a-t-elle pu ? Ne se rend-elle pas compte de ce que cette démonstration de lévitation implique ? Pour elle, pour moi mais avant tout pour Indio ! Je ne suis pas capable de savoir ce que sa petite tête va en tirer comme conclusions, va garder comme souvenirs. Je ne saurais peut être jamais ce qu’il retient de cette soirée, de ce spectacle qu’elle a osé nous donner.

Depuis que je sais que tout ça existe, que certaines personnes sont affectées par une évolution génétique étrange, je prie jour et nuit pour qu’Indio ait été épargné. D’autant plus que Kate, que j’ai rencontrée à la base pour des raisons professionnelles, m’a largement fait comprendre que je n’étais pas exempt d’anomalie du genre.
Bordel ! Ajoutons à cela les horreurs que Capucine elle-même m’a raconté sur ces organisations terrifiantes, je devrais être rassuré ?
Je ne comprends pas. Elle a osé, sans mon avis, sans me consulter, sans même qu’on en reparle depuis nos retrouvailles ?
Je voudrais qu’elle n’ait pas souffert de ce don. Je voudrais être épargné et plus que tout, je voudrais que jamais mon fils ne soit mêlé à ça…raté.

Étourdi par la scène que j’ai eue sous les yeux et qui se répète péniblement dans mes pensées, je me frotte le visage en retenant plusieurs soupirs qui se présentent à mes lèvres. Je suis en colère, contre le monde entier. Contre la génétique, contre la politique, contre les têtes pensantes de ces organisations, contre les crimes déjà commis dont je ne sais presque rien et cependant déjà trop, contre Cap…
Où est-elle, d’abord ? Je ne l’ai même pas vue partir. Je prends un instant pour aider Indio dans son jeu – en fait je me contente de ramasser deux des bonshommes échoués sur le sol – puis je m’échappe, complètement ailleurs. Sonné. Bouleversé.
Quand j’arrive à hauteur de la demoiselle, celle-ci trouve le moyen de parler de tout, sauf du problème. Est-elle à ce point inconsciente ?!!

« …Je suis crevé. Je suis fatigué. Tu…t’avais pas le droit Capucine. » Je reste calme et ma voix complètement terne, presque neutre, inappropriée. « Indio ne sait rien de tout ça et dans l’idéal, j’aurai souhaité qu’il ne sache jamais rien. Mais c’est trop tard, hein ? Maintenant il t’a vu faire. Il va en redemander. Plus tard il voudra des explications. Je…j’suis dégouté. J’ai tellement peur de tout ce que cette affaire implique, je ne peux contrôler tout ça. j’aurai aimé que tu, j’sais pas, que tu m’aides à le protéger. »

L’ignorance est en train de m’exténuer ;
La présence du petit, l’appel de Sarah ;
Je ne sais plus comment gérer ;
Et j’en deviens maladroit…pardonne moi.


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Capucine Rider

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MessageSujet: Re: Sorry, I have no choice TERMINE   Sorry, I have no choice TERMINE Icon_minitimeMar 16 Avr - 19:23

L'attitude d’Élias parlait pour lui et même si je ne comprenais pas les torts qu'il m'imputait, les paroles contrariantes et peut être blessantes allaient tomber. Au moins, elles me permettraient de savoir où j'avais fauté. Je ne me prétendais nullement être parfaite, je n'avais pas son expérience et je n'avais jamais eu à m'occuper d'un enfant. Pourtant à le voir, j'avais l'impression d'avoir tué Indio, Sarah et toute sa famille tant qu'on y était. Je le laissais s'exprimer, prête à prendre mes responsabilités. Ses paroles ne montraient aucune forme de colère à mon égard, mais une certaine lassitude. Il était fatigué... De quoi ? De moi ? Je n'avais pas le droit de faire ça... Mais quoi ? Rendre le sourire à son fils ? Lui faire oublier l'absence de sa mère ? Ah non, d'avoir utilisé ma capacité devant son petit garçon de 4 ans. Que devais-je comprendre ? La façon dont il parlait était terriblement distante. Il se contentait de balancer mes griefs tel l'avocat qu'il était.

Son baratin était absurde. Comme si un garçon de l'âge d'Indio pouvait comprendre ce qui venait de se passer ! Déjà son père avait du mal à comprendre ce phénomène alors qu'il était au courant depuis plusieurs mois et il craignait que son fils de 4 ans découvre le secret de la mutation. Mon Dieu ! Vu tous le boxon que les mutants avait réussi à mettre et ce, depuis plusieurs années, sans que les humains normaux ne s'en rendent compte, cela me faisait doucement rire. Seulement, il m'acheva lorsqu'il me fit part de son dégoût. Envers quoi ? Envers qui ? Envers moi ? Je n'en croyais pas mes yeux. Je restais là, quelque peu hébétée, par cette mise en accusation impitoyable. Pour le coup, Élias était encore plus efficace qu'une aspirine. Il m'avait complètement assommé.

- « D'accord... »

Voilà, tout ce que je pouvais dire. M'énerver ? Je n'en avais pas le droit puisque Indio pourrait nous entendre et assister à une scène de ménage dès notre première soirée officielle, cela faisait mauvaise effet. Pour autant, je n'étais pas prête d'oublier ce qu'il venait de dire. Bien sûr, je comprenais son instinct de protection envers son fils et son désir de le tenir éloigner du monde dangereux des mutants. Mais qu'allait-il se passer avec moi ? J'étais une mutante confirmée et je ne comptais pas régresser alors que je commençais petit à petit à accepter ce que j'étais réellement. Me considérait-il comme un danger potentiel ? Devais-je obligatoirement refouler mon gène mutant ?

- « Je fais quoi ? La partie humaine en moi domine-t-elle la partie monstrueuse ou dois-je virer mes gènes destructeurs et dangereux de ton appartement ou tout simplement de ta vie ? Non, je dis ça car je vois que tu es mort de trouille et même si ton fils a vu un semblant de capacité en action, il n'est pas en mesure de comprendre ce qui vient de se passer. Toi même, tu n'y parviens pas alors que tu connais parfaitement tes conjugaisons. Bref... Je vous laisse vous calmer, Me Climber. Je vais jouer aux petits soldats avec votre fils. »

Ma voix était aussi neutre et terne que la sienne auparavant. Mon intention première n'était pas de lui crier dessus ou de lui faire payer. Non... mais bien de lui faire comprendre que ses réflexions n'avaient pas lieu d'être. Si j'avais simplement accepté ses remontrances ou si j'avais fait ma petite mine triste, il ne faisait aucun doute qu'il aurait culpabilisé. Et puis, merde ! J'étais sa petite amie, compagne, partenaire, peu importait le nom ! Il me fallait bien m'imposer, lui montrer que je n'étais pas une gosse qu'il pouvait remettre à sa place quand il n'était pas content. S'il pensait que notre couple serait ainsi, je doutais qu'il dure aussi longtemps que je l'avais prévu.

Je le contournais pour prendre le chemin des escaliers. Il était presque criminel de laisser Indio seul avec tous les dangers que recelaient cette maison. Mais ça, Élias n'y avait pas songé ! Bon ok, j'étais encore une gamine qui voulait qu'on la prenne pour une adulte... Pour le moment, je me contentais de m'asseoir en tailleur près d'Indio et de reprendre mon soldat.

- « Alors ! Que dois-je faire ? »

- « Toi... T'es le michant et... et... Je dois te tuer... »

Génial... Je sentais que la soirée ne serait pas aussi amusante que je le pensais. Finalement, mes rêves de famille heureuse qui s'amuse n'étaient que des rêves. Dans la réalité, ce n'était pas comme ça. Du moins, pas quand la femme était une rajouture. Malgré ce petit coup de cafard, je continuais de jouer avec le petit garçon en faisant comme si de rien n'était. Je suivais ses directives sans vraiment chercher à comprendre car au final, j'allais mourir. Voilà tout ce qu'il y avait à savoir.

Driiiiiiiiiiiiing

- « Les pisza ! Les pisza ! Les pisza sont arrivées !!!!!!! »

Indio laissait tomber ses soldats pour se précipiter à la porte. Je laissais Élias aller à sa suite pour l'empêcher de faire n'importe quoi. Pendant ce temps là, je m'occupais de mettre la table. La soirée promettait d'être longue si bien que je n'étais pas certaine de vouloir concrétiser mon plan de dormir à l'appartement cette nuit.
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