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 And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]

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Sonny Malone

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MessageSujet: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeMer 19 Juin - 19:18

14 février
 
Personne n’aime se réveiller dans un grand lit vide alors qu’il devrait y avoir quelqu’un dans ses draps. Moi, je m’étais faite à cette idée avec Remington qui se levait toujours aux aurores. Depuis que nous vivions ensemble, ou qu’on se fréquentait, je n’avais que très rarement eu l’occasion d’être réveillée avant lui. Cela devait m’être biologiquement impossible. Donc souvent, je me réveillais seule et allais le rejoindre en mode zombie dans le salon ou la cuisine, ou alors c’était lui que se chargeait de me réveiller.
 
Sauf que ce lundi, rien ne se passa comme prévu. Pour être honnête, cela faisait plusieurs jours que rien ne se passait comme prévu. Cela avait commencé avec le retour de Jayden, souvenir désagréable qui m’avait plus chamboulée que je ne voulais bien le reconnaitre. Et deux jours après, les « vacances » de Rem avaient officiellement pris fin. Son travail. Il n’avait rien dit, mais rien qu’à son regard, j’avais su ce qu’il allait devoir faire. Cela avait été la première fois. La première fois qu’il avait exécuté un contrat – tué – pour de l’argent depuis que nous étions ensemble et que je savais. J’avais passé des heures dans l’angoisse, à l’attendre à la maison en essayant de chasser le souvenir de Carl, de la mission qui dérape, du… Je me souvenais parfaitement de ce moment de flottement quand il avait franchi le pas de la porte, à son retour. Il savait que je savais, et tout se bousculait dans ma tête. Il avait tué. Il avait pris la vie de quelqu’un et en avait certainement brisé des dizaines d’autres en faisant cela. Si un jour il se faisait tuer, je haïrais celui qui l’aurait arraché à moi et je mépriserais et cracherais au visage de la femme qui oserait aimer cette ordure. Sauf que cette fois, j’étais cette femme. Et je lui avais même fait l’amour dans la nuit, parce que j’aurais eu encore plus mal si on me l’avait pris. J’avais pensé à cela le lendemain, alors que j’avais croisé mon reflet dans le miroir de la salle de bain. Etais-je un monstre de préférer qu’il tue plutôt qu’il soit tué ? Parce que c’était la mort assurée s’il refusait… Assurément pour certains. Pour moi, les choses n’étaient plus si faciles. Mes mains avaient glissé sur mon ventre qui s’arrondissait. On ne sentait toujours pas le bébé en posant ses mains sur moi, mais je le ressentais dans mes entrailles. Il avait besoin de son père, tout comme j’avais besoin de mon fiancé.
 
Nous n’avions pas parlé du retour de Brennen. Pas eu le temps. Pas eu le courage. Et pourtant, j’en avais des questions. Est-ce qu’il sait pour nous ? Est-ce qu’il sait pour le bébé ? Où était-il passé ? Est-ce qu’il sait pour toi ? Est-ce qu’il va faire partie de nos vies ? Est-ce que je vais devoir faire semblant de l’apprécier ? Mais la discussion n’avait pas eu lieu…
 
Et là, le treize, la veille d’un rendez-vous important et surtout de notre première saint-valentin, rebelote. Il m’avait annoncé qu’il devait passer au travail. Apparemment, pas pour la même raison que la veille, mais je n’aimais pas cela. Je n’avais pas mon mot à dire, j’avais été prévenue, il ne m’avait jamais caché les désagréments de sa vie. Mais c’était pénible de le voir partir. J’avais donc veillé. Tard. Très tard. Je m’étais occupée comme j’avais pu, notamment en écrivant une liste pour ne rien oublier le lendemain : heure du rendez-vous, nom du médecin. J’avais aussi souligné « à jeun », en ajoutant un « je compte sur toi » adressé à Rem qui devrait m’empêcher de prendre un petit-déjeuner, car avant l’échographie, j’aurais une prise de sang pour mon bilan de santé. Puis j’avais composé une autre liste. Nous avions reçu la licence pour le mariage et elle ne nous laissait que quatre-vingt-dix jours – un peu moins maintenant – pour nous unir. Alors j’avais écrit : date mariage ? Lieu ? (central Park ? Great Falls ?) Robe ? Invités ? (Sacha, Brennen et ?). Que des points d’interrogation. Désespérant. Rien n’était prêt pour le mariage, ni pour le bébé, il n’avait même pas de prénom.
 
Malgré toute ma résistance, j’avais fini par m’endormir sur le canapé. Ce ne fut que dans un état presque second que je l’entendis rentrer ?
 
« Je t’avais dit que je ne voulais pas dormir dans notre lit sans toi… »
 
Je me souvenais à peine lui avoir dit cela et encore moins de comment je m’étais retrouvée le lendemain matin dans notre lit. A moins d’avoir soudain acquis la capacité de téléportation ou de lévitation, je supposais que Remington m’avait couchée. D’ailleurs, c’était certainement cela, car tout ce dont je me rappelais, en me réveillant ce matin du quatorze, c’était que pour une fois, je m’étais endormie la tête au creux de son épaule. Mais il n’était plus là à mon réveil. Fidèle à moi-même, je quittai la chambre en titubant, jusqu’aux toilettes. Les yeux à moitié clos, je me dirigeai ensuite vers la cuisine et ouvris les bras pour les entourer autour de Rem. Et je me pris une chaise et un plan de travail en pleine poire. Il n’était pas là… il n’était pas là ?
 
« Rem ? »
 
Parti courir ? Je le savais angoissé par ce rendez-vous, peut-être avait-il eu besoin de se vider la tête… je tendis alors la main vers un placard et stoppai mon geste.
 
Citation :
Pas de petit-déj, mon ange. Une urgence. Je serai rentré pour le rendez-vous, mais au cas où, je te laisse les clés de la voiture. »
 
Sérieux ? Sérieux ! on le faisait bosser aujourd’hui ? parce que c’était forcément ça, son urgence, sinon il aurait été explicite me connaissant ! ça faisait un mois que ce rendez-vous était pris, il avait promis d’y aller avec moi ! bon, il avait dit qu’il serait là. Ça ne servait à rien de m’énerver, le rendez-vous était en fin de matinée. Le ventre hurlant famine comme si cela faisait des jours qu’il n’avait pas mangé, je pris ma douche, m’habillai, zappai rageusement. Et je voyais le temps défiler.
 
Citation :
Rem, il va être l’heure… 
 
Pas de réponse. Je détestais ça. je savais ce que cela voulait dire quand il ne répondait pas : soit il était fâché, soit il ne pouvait pas. Je faisais les cents pas. S’il ne débarquait pas d’une minute à l’autre, je devrais partir sans lui. J’étais en colère. J’avais peur d’y aller toute seule et il semblait parfois oublier que c’était un saut dans l’inconnu pour moi aussi. J’allais lui envoyer un sms rageur, en lui disant que puisque c’était comme ça, je demanderai le sexe du bébé. Mais je ne le fis pas. J’avais signé un contrat de mariage… Même si techniquement nous n’étions pas mariés… Je ne devais pas faire en sorte qu’il se sente minable. Je soupirais et passais par la chambre du bébé. LA veille, j’avais eu le droit de la découvrir. J’avais récolté un coup de pinceau parfait injustifié, soit dit en passant. La chambre était parfaite. Rem devait forcément tenir à s’investir à sa façon pour le bébé… S’il n’était pas là… Je partis. Toute seule.
 
Dès mon arrivée, on me fit une prise de sang, que je refusais obstinément de regarder. Les résultats seraient directement transmis au médecin. Et on me reconduisit en salle d’attente. Et il y en avait, du monde. Beaucoup de couples et tous me regardèrent  alors que je pris place sur un siège, toute seule, comme une idiote, à triturer mon sac. La plupart des femmes avaient déjà un ventre bien rond et je vis plusieurs hommes passer doucement leur main dessus. Moi, j’avais un sac sur mon ventre… Qu’est-ce qu’il fichait ? il y avait même une femme qui avait un bébé dans les bras et un autre en préparation… le temps passa. Les couples étaient envoyés vers différents médecins, toujours ensemble. Et plus le temps passait, moins je me sentais bien. Et s’il y avait quelque chose de grave ? Je regardais mon portable.
 
« Mademoiselle, les téléphones sont interdits. Vous êtes bien Mademoiselle Malone ?
- Mademoiselle, oui…
- ça va être à vous. Vous êtes… seule ? »
 
Je regardais autour de moi…
 
« Je crois que oui.
- D’accord. C’est mieux de venir accompagnée, même pas forcément par le père, mais votre mère… Le médecin veut que je prenne votre tension et ensuite, vous n’aurez plus à patienter longtemps. »
 
Accompagnée par ma mère ? Elle croyait quoi ? Que j’étais une ado qui s’était faite engrossé par le capitaine de l’équipe de foot du lycée ? Et puis ma mère où elle était ne pouvait plus rien pour moi… Elle me passa le tensiomètre et fit une petite moue.
 
« Vous êtes un peu tendue. C’est votre premier, n’est-ce pas ? 
- Oui…
- ça va bien se passer, vous verrez, même sans papa. »
 

Elle aurait pu se le garder son clin d’œil. Je la regardai partir et je levais les yeux au ciel. Trois jours, trois appels du boulot. Je ne tiendrai pas à ce rythme. Je soupirai et baissai les yeux pour ne plus voir tous ces couples heureux. Je préférais dépiauter ma lanière, ça c’était palpitant. Parce que si ça se trouvait, Rem était en train d’agoniser à cause d’un autre Carl en se vidant de son sang dans une ruelle sombre, ou alors – et je refusais encore plus de croire à cette option – il avait décidé de ne pas venir. On passerait après son travail. Je l’avais toujours su, mais y être confronté, c’était autre chose. On n’aurait pas de vie normale. Et de toute façon, cela n’avait peut-être pas d’importance, si ça tombait, il y avait un problème avec le bébé, à cause de ma tension et tout ça. j’étais en colère, j’étais toute seule et j’étais à la fois furieuse contre Rem et morte d’inquiétude…
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Remington Pillsbury

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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeLun 24 Juin - 21:02

Si durant tout le mois de janvier, tout avait été calme, voilà deux jours que ma tranquillité s'évaporait et que l'Agence revenait en premier plan. Il y avait eu un contrat. Une longue discussion avant et par la suite au sujet de ma place au sein du groupe. J'avais croisé Brennen entre temps et nous avions pris le temps de discuter. Trois mois que je n'avais pas vu mon meilleur ami. Il fallait une absence comme celle-ci pour se rendre compte tout ce qu'on pouvait manquer dans la vie d'une personne. Pourtant le silence n'avait rien changé, nous étions toujours proches, et on savait que l'un pouvait compter sur l'autre. Quand j'étais rentré la veille, nous n'avions pas vraiment parlé avec Sonny. Je ne souhaitais pas aborder le sujet de l'Agence et je m'étais contenté de lui annoncer que Brennen était de retour. L'atmosphère avait été bizarre, quelque peu pesante jusqu'à l'heure du coucher. Nous avions fait l'amour durant la nuit, comme si on se rendait compte que cela aurait pu être une mission qui m'aurait coûté la vie, comme si elle aurait pu nous séparer.

La journée suivante avait été un peu plus détendue même si le rendez-vous du lendemain à l'hôpital pesait au dessus de ma tête et prenait tout doucement une certaine ampleur. Le soir, je m'étais de nouveau éclipsé, retournant à l'Agence. J'aurais du rentrer tôt mais j'y avais croisé Thalya et finalement, ce fut en pleine nuit que je revenais. Je n'avais pas fait rugir le moteur de la voiture dans l'allée menant à la maison pour ne pas réveiller Sonny. Je m'attendais à ce qu'elle soit couchée et dorme mais il n'en avait été rien. Elle s'était assoupie sur le canapé et non dans notre chambre. Je dus faire du bruit en ouvrant la porte malgré mes précautions car elle murmura une phrase, à moitié endormie quand j'entrais dans le salon. Un sourire aux lèvres, je m'étais approché et je l'avais prise dans mes bras pour l'emmener jusque dans la chambre. Avec douceur, je l'avais déposée sur le lit avant de m'affairer, grignotant un peu et prenant une douche. Une fois que je m'étais mis au lit, elle avait bougé, murmurant quelque chose d'incompréhensible avant que je l'attire dans mes bras.

Et enfin, vint le jour de son rendez-vous à l'hôpital pour l'échographie des quatre mois. Je me levais en général tôt mais l'appréhension de ce rendez-vous me fit me lever à une heure encore plus matinale que celle habituelle. Et si je n'y allais pas ? Ce fut la première réflexion que je me fis en quittant la chambre. Je l'oubliais un peu plus tard quand je trouvais les notes prises par Sonny et qui se trouvaient toujours sur le canapé. C'était plutôt des interrogations et quelques informations pour le rendez-vous. Je lus rapidement l'heure, le nom du médecin, me dis que jamais elle ne réussirait à ne pas manger jusque là. Je regardais la seconde feuille un peu plus attentivement. Il était question du mariage. Depuis que nous avions la licence, nous n'avions pas pris le temps d'en parler. Je n'avais aucune réponse à apporter à ses interrogation. Elle devait angoisser sur le sujet même si elle ne le disait pas. Je pouvais le ressentir à travers toutes ces questions.

Mon portable sonna brusquement et je reposais les feuilles sur le canapé. Un message. Je l'espérais mais je ne m'y attendais pas aujourd'hui. Est-ce que j'aurais le temps ? En me dépêchant, sûrement. Je me préparais rapidement, bus un verre de jus d'orange pour la route, griffonnais quelques mots sur un morceau de papier que j'accrochais sur un placard. Je mis les clés de la voiture en évidence sur le plan de travail de la cuisine avec les papiers. Et je partis en moto pour le restant de la matinée. Je crus que la raison qui m'amena à l'Agence ne prendrait que quelques minutes. Il n'en fut rien. Il n'était pas question de contrat. Il n'était pas question de mon nouveau job. C'était cette femme. Celle que je souhaitais retrouver depuis qu'elle avait proféré des menaces à l'encontre de Sonny. J'avais du sortir de l'argent pour avoir des informations. J'avais dessiné son portrait à partir de mes souvenirs. Un des petits génies du groupe avait fait le nécessaire moyennant finance. Sauf qu'il avait du s'absenter et je dus attendre qu'il soit disponible pour recueillir les informations.

Le portable vibra au fond de ma poche au moment où il arrivait et que je le saluais. Je passais les minutes suivantes en sa compagnie, à discuter de ma recherche et une fois que j'eus toutes les informations nécessaires, je repartis. J'étais en retard. La circulation pour revenir au cœur de Los Angeles ne m'aidait pas. Même en me faufilant entre les voitures, il m'était impossible de rattraper ce temps perdu. J'allais manquer le début du rendez-vous. Bizarrement, je n'angoissais plus à cause de celui-ci. Je m'inquiétais seulement de l'état d'esprit de ma fiancée. Elle devait penser que je ne viendrais pas, que je ne trouverais pas le courage. Pourtant j'avais promis...

J'eus l'impression qu'il me fallut une éternité pour rejoindre l'hôpital. Je retirais mon casque, passant une main rapidement dans mes cheveux, ce qui eut pour effet de davantage les ébouriffer que les discipliner. J'ouvris ma veste de moto en pénétrant dans le hall, jetant un œil sur une horloge. J'étais effectivement en retard. De quelques minutes mais je l'étais. Il me fallut un peu de temps pour me repérer. Pour une fois, ce n'était pas aux urgences que je devais me rendre. Pas de chance car je connais le chemin pourtant. Gynécologie... J'avais envie de faire demi tour en gravissant les marches. Je continuais pourtant à monter, les préférant à l'ascenseur. Je ne savais même pas pourquoi. Une fois parvenu au bon étage, je poussais les deux portes battantes. Ce n'était plus aussi calme que les escaliers. Il y avait des couples qui patientaient, quelques enfants. Et je la vis, seule dans son coin. Assise, tête baissée. J'avais toujours envie de tourner les talons mais je ne le fis pas, avançant vers elle.

Je pris place sur le siège juste à côté du sien. Elle n'avait pas levé la tête. Qu'y avait-il de si intéressant dans cette lanière de sac ? Je me retins de lui poser la question. D'une main je tenais le casque. Ma main libre se tendit dans sa direction, paume tournée vers le haut, entrant dans son champ de vision. « Je suis désolé pour le retard... » Je ne savais pas si elle était déjà passée ou non. Si ça se trouvait, le médecin l'avait déjà vue et elle attendait de savoir si j'allais pointer le bout de mon nez.

« Mademoiselle Malone, c'est à vous. Oh... Finalement le papa est là ? »
« J'ai été retenu au travail... »

De quoi se mêlait-elle celle-là. Et qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire de savoir si j'étais le père ou juste une personne venue assister au rendez-vous pour soutenir Sonny. Je n'étais pas à l'aise, pas du tout même. Et même si j'étais fautif d'être en retard, je prenais sur moi pour ne pas perdre les pédales et partir, attendant Sonny à l'extérieur. La promesse serait tenue, quoiqu'il m'en coûte.
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeMar 25 Juin - 18:45

Je n’avais pas envie d’être toute seule. On ne devrait pas être toute seule à une échographie. Ce bébé, même si nous ne l’avions pas prévu, nous l’avions fait ensemble. Il était bel et bien concerné ce jour-là. Autant que moi. Et il l’avait accepté. Il aurait pu me quitter, mais il l’avait accepté, il m’avait dit qu’il voulait apprendre à l’aimer. Alors pourquoi n’était-il pas là ? Soit il m’avait laissé tomber, soit il lui était arrivé quelque chose de grave. Et cela m’était intolérable. J’avais toujours su à quoi m’en tenir mais le vivre réellement, c’était une toute autre histoire. Je ne comprenais pas les femmes de militaires. Comment pouvaient-elles supporter de vivre une année entière sans leur mari ? De les voir pour des permissions de vingt-quatre heures ? Et surtout de vivre dans l’angoisse qu’il leur soit arrivé malheur ? Je n’y arriverais pas. Rem m’avait offert quelques semaines de répit, mais c’était fini. On passerait après son foutu boulot. Pourquoi on s’évertuait à avoir une vie normale ? Le mariage, le bébé, nous n’étions pas faits pour ça, il suffisait de nous voir. Même un aveugle le verrait !
 
Par contre, je n’étais pas assez aveugle pour voir cette… chose, entrer dans mon champ de vision. J’eus un mouvement de recul, à cause de la surprise. Et je le vis. Il n’avait rien. Il était là. J’avais envie de le gifler de m’avoir fait une telle frayeur, mais au lieu de ça, je caressais sa joue et l’embrassais.
 
« J’ai cru… »
 
Je ne pus pas terminer ma phrase que l’infirmière réapparut, gentiment mouché par Rem. Ma main attrapa la sienne, nos doigts s’entremêlèrent et je le regardais. J’espérais qu’il comprenne que tout allait bien se passer, qu’il n’avait pas à se sentir agressé. Le bébé n’allait pas naitre aujourd’hui et on n’allait pas le lui coller dans les bras.
 
« Il n’y a rien eu de grave ? Tu n’as rien manqué. J’ai juste eu la prise de sang et ils ont vérifié ma tension… Pas très bonne… »
 
Je fis une petite moue mais mis cela sur le stress que ce retard avait occasionné. Je le levais alors, l’entrainant dans mon sillage. Je suivis l’infirmière et pénétrai dans le cabinet du docteur. Un cabinet comme tous les autres. Bureau, fauteuil pour les patientes encerclé d’appareils sophistiqués.
 
« Bonjour Mademoiselle. Monsieur, le père je suppose ? Asseyez-vous d’abord au bureau, on va parler de votre bilan de santé. »
 
Après lui avoir serré la main, je m’assis, mais je fus incapable de lâcher la main de Remington. J’avais peur qu’il me dise qu’il y avait un problème, qu’à cause de mon comportement ma tension serait devenue dangereuse… Ma pression sur sa main s’accentua.
 
« Je vois que vous étiez suivie par le Dr Sanchez. Il est indiqué dans votre dossier que vous êtes tombée dans les escaliers au cours du premier trimestre et que vous avez eu également d’importantes pertes de sang… pas de vertiges ou de douleurs particulières ? 
- Euh… non… Sauf quand j’ai une crise d’angoisse et que je ne prends pas mes cachets pour la tension à temps…
- Bien, on s’assurera que tout va bien. En tous cas, vos résultats sont loin d’être alarmants. Pour la tension, on va pouvoir réduire le traitement, vous aurez des cachets à prendre en cas de crise et non plus quotidiennement. Par contre, je ne saurais que trop vous conseiller du repos. Pour le reste, il faudrait prendre davantage de vitamine. Et faire attention à votre taux de sucre. On décèle un début de diabète. C’est lié à la grossesse mais il ne faudrait pas l’encourager. Je peux compter sur vous pour faire attention avec le sucre ? »
 
J’allais répondre quand je vis qu’il regardait Remington. Ah bah d’accord, il ne me croyait pas capable de me restreindre ! je fis une moue offusquée.
 
« Vous allez passer sur le fauteuil ? »
 
Et là je lâchais enfin la main de Remington. Avec prudence, je m’allongeai sur le fauteuil et relevai, à la demande du médecin, mon pull pour dévoiler mon ventre arrondi. Il se plaça à côté de moi et tourna l’écran principal, de façon à ce que je ne puisse pas le voir. Il étala du gel sur mon ventre et je frissonnais, comme à chaque fois. Puis la sonde glissa sur mon ventre.
 
« Bon, la paroi de l’utérus semble s’être rétablie. Toutefois… oui, il y a encore quelques lésions. Continuez à être vigilante. Evitez les chutes et les chocs au maximum. Et le stress surtout. Dans le cas contraire, passez vite à l’hôpital. Ce serait dommage qu’on doive vous immobiliser jusqu’à terme pour éviter une fausse couche… »
 
Je tournais la tête vers Rem. Ce type était en train de me faire peur. Maladroite comme je l’étais, il allait forcément se passer quelque chose !
 
« Mais là… tout va bien ? Il est… normal ? »
 
Trois bras, deux têtes, plus de bébé, ou même un bébé lynx,  je crois que toutes les hypothèses et surtout les plus improbables passèrent dans ma tête. Et je ne pouvais même pas voir l’écran.
 
« Votre bébé va même très bien, je vais vous le montrer très bientôt, on va inspecter ses organes et ses membres, vous pourrez enfin le voir, car il est formé. J’attends juste qu’il se place bien. En attendant… écoutez… »
 
Bambambam bambambam… C’était son cœur. Ce bruit sourd, si lointain et si proche en même temps, c’était le cœur de mon bébé. De notre bébé. Et ça me remuait toujours autant de l’entendre. Il était en moi. C’était notre bébé que je portais et il vivait. Il se développait, comme si j’étais capable de réussir quelque chose.
 
« Alors, qu’est-ce que les futurs parents ont prévu pour la st valentin ? Diner en amoureux ? Ah… il est parfait pour que je vous le montre. Vous voulez connaitre le sexe ? parce que là… sinon on va attendre une minute qu’il bouge un peu. »
 
On allait enfin le voir. J’allais voir les mains potelées de notre enfant, sa petite tête. Bon, il parait qu’on ne voit rien sur les échographies, mais on devine. J’allais le rencontrer. Je souris en tournant la tête vers rem, ne pensant même pas à crier « oui ! » à la demande du gynéco… Si j’étais angoissée mais heureuse, en revanche, j’avais l’impression que Rem vivait une torture. Mon sourire se fendilla un peu. Je cherchais alors sa main et son regard. J’avais besoin qu’il cesse de voir tout cela comme une erreur monumentale et qu’il range sont cynisme et son pragmatisme quelques instants. J’avais besoin qu’il croit avec moi que tout irait bien et qu’il regarde son enfant qu’on allait nous présenter.
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Remington Pillsbury

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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeDim 14 Juil - 16:12

Il y eut un mouvement de recul quand ma main entra dans son champ de vision. De la surprise dont suivrait une envie de me gifler car elle avait cru que je ne viendrais pas ? J'étais quasiment prêt pour cette claque, je m'y attendais même. Le soulagement de me voir dut être plus fort que la colère que je ne sois pas là. Sa main effleura ma joue et ses lèvres se déposèrent sur les miennes. Qu'avait-elle donc cru ? « Cru quoi ? N'oublie pas que j'ai promis. » Et donc, même si ça me rebutait d'être présent dans cet hôpital, je ne manquerai pas à ma promesse. Sauf cas de force majeure et si ça devait arriver, on aurait le choix entre me retrouver mort quelque part, ou dans le service d'urgences d'un hôpital. Peut être même de celui-ci. Je n'eus pas le temps d'expliquer la raison de mon retard à Sonny qu'une infirmière arriva, jugeant bon de s'adresser à moi. Mal lui en prit car aussitôt je répliquais, d'humeur quelque peu grincheuse. J'aurais pu en rajouter une couche mais la main de ma fiancée agrippa enfin la mienne. Cela suffit pour que je reporte mon attention sur elle, oubliant cette infirmière.

Le regard de Sonny était rassurant alors pourquoi est-ce que je ne me sentais pas rassuré ? Je n'étais vraiment pas certain d'être prêt à voir mon enfant sur un écran. Déjà lors de son dernier séjour aux urgences, je n'avais pas regardé, me contentant d'écouter ce cœur qui battait. Et cette fois ? La réponse arriverait plus vite que je ne l'aurais voulu et j'allais devoir faire avec. « Tout va bien, je te raconterai plus tard. » Du moins, elle n'aurait que quelques détails car le fin fond de l'histoire, je ne pourrais pas la raconter. Je ne savais même pas ce que j'allais lui dire à propos de mes dernières virées à l'Agence. Je ne devais pas parler de cette facette de ma personnalité mais en même temps, je ne pouvais pas la laisser dans l'ignorance la plus totale alors qu'elle avait besoin d'être rassurée. D'ici à ce qu'on rentre à la maison, j'aurais le temps de réfléchir. Du moins, je l'espérais car déjà elle se levait et m'entraînait derrière elle jusqu'au cabinet. Nous étions si en retard que cela que j'avais l'impression qu'elle se dépêchait ? Ou alors c'était pour s'assurer que je ne me décide pas à tourner les talons.

Une fois dans le bureau, je fis un rapide tour d'ensemble, mon regard s'attardant sur les machines. Elles étaient éteintes, voilà qui me convenait, surtout si elles le restaient. Ma main lâcha brièvement celle de Sonny, le temps de saluer l'homme en face de nous. Je pris place ensuite sur un des fauteuils et je sentis les doigts de la jeune femme chercher de nouveau les miens. Je fermais brièvement les paupières. Vivement que ce rendez-vous prenne fin, je n'étais pas du tout à ma place. Et quand je sentis une pression s'accentuait sur ma main, la mienne en fit de même sans que je regarde Sonny. Je fixais un point sur le bureau, une agrafeuse en réalité. C'était passionnant. J'étais comme un spectateur absent des échanges qui suivirent. Pourtant le médecin parlait de Sonny, j'aurais du être attentif mais c'était comme si je me désintéressais complètement de ce qu'il disait ou à l'inverse que je me sentais trop concerné, craignant qu'il annonce une très mauvaise nouvelle à son sujet.

Au bout d'un instant, je sortis de ma contemplation de l'agrafeuse, me rendant compte qu'il s'adressait à moi. De quoi avait-il parlé ? Il m'avait semblé entendre taux de sucre. Je n'étais pas certain alors le seul geste que j'eus, ce fut de hocher la tête, en guise d'approbation. Je n'étais pas concentré, pas du tout même. Je jetais un regard en direction de Sonny, elle semblait vexée. C'était donc peut être de ça qu'il parlait, de son taux de sucre. S'il lui avait interdit et m'avait demandé de la surveiller, c'était exactement la tête qu'elle ferait à cet instant. Ce n'était d'une déduction que je faisais, rien n'était sûr. J'espérais juste que Sonny ne se rende pas compte que je n'avais rien suivi à la discussion, ou seulement quelques mots. Concentre-toi Remington. C'est pire que tuer une personne pour toi mais tu peux le faire. Du moins, je l'espérais. Alors pourquoi j'eus cette furieuse envie de me lever et prendre mes jambes à mon cou quand elle lâcha ma main pour s'allonger sur le fauteuil. Ma main désormais libre passa brièvement sur le front. Est-ce que j'allais perdre pied et paniqué complètement à cause d'un bébé qui ne devait mesurer que quelques petits centimètres ?

Machinalement, je me levais mais au lieu de prendre le chemin de la sortie, je rejoignis Sonny pour prendre place à ses côtés sur un tabouret. Je n'écoutais rien de ce que disait le médecin. Des futurs pères en train de paniquer, il devait en voir tous les jours, non ? Et bien j'en étais un, peu importait si ça mettait à mal ma réputation de tueur à gage. Non mais... Deux mots parvinrent jusqu'à mon cerveau. Fausse couche ? Je relevais la tête pour croiser le regard de Sonny. Elle avait peur et moi, je n'étais pas à la hauteur pour la rassurer. La seule chose que je réussis à faire, ce fut d'exercer une pression sur ses doigts, comme pour lui dire que j'étais là et que tout irait bien. Et cela commença à aller mieux quand elle demanda si le bébé était normal. Ma tête se baissa et je souris car j'eus à ce moment une image. Un bébé ayant un pouvoir quelconque dans son ventre s'amusant à faire un tour de magie qui laisserait bouche bée le médecin. Cette vision était stupide, je m'inquiétais qu'il hérite de mon pouvoir, mais dans le fond, cela eut pour effet de me rassurer un peu également.

Je ne regardais pas l'écran. Ce n'était pas pour moi ce genre de choses. Mais je l'entendis au bout d'un moment. Comme la dernière fois que nous étions aux urgences. Un rythme régulier, plutôt rapide. Le cœur de notre enfant. Je n'écoutais plus que cela, la tête toujours baissée. Il allait bien, son cœur avait un bon rythme, c'était tout ce qui importait. On pouvait partir à présent, non ? Et merde.... Mes lèvres s'entrouvrirent soudainement. La Saint Valentin ? Aujourd'hui ? Mais.... Comment avais-je pu oublier cette date ? Ou non, c'était normal que j'oublie cette date, je ne l'avais jamais fêtée auparavant et je songeais tellement à ce rendez-vous que j'avais complètement zappé l'occasion. Ma tête se releva et je croisais le regard de Sonny. Aurais-je droit à une scène pour avoir oublié cette fête commerciale ? Je ne savais pas vraiment quelle expression transparaissait sur mon visage. L'attitude blasée du futur mari ayant oublié une date qui tenait à cœur aux femmes ? Probablement. « On ne souhaite pas connaître le sexe. » Ma bouche se referma enfin. Je fis abstraction de la présence du médecin qui poursuivait son examen. Mes prunelles bleues ne quittèrent pas Sonny. « J'ai oublié la date. » Sous entendu, je n'ai absolument rien prévu en guise de cadeau de saint Valentin. Tu vas être déçue et je suis désolé de te décevoir. Quoiqu'en y réfléchissant bien, ma présence à ce rendez-vous, c'était presque un cadeau...

« Ah voilà, on le voit mieux. Vous êtes certains de ne pas vouloir connaître le sexe de votre bébé ? » J'aurais eu un flingue, je crois que la balle serait partie pour se loger entre les deux yeux du médecin juste à cet instant précis...
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeLun 15 Juil - 17:16

« Il aurait très bien pu t’arriver quelque chose. »

C’était vrai. Je me souvenais particulièrement bien de sa mission de décembre. Elle avait failli lui couter la vie. Elle avait failli nous briser. Alors il avait beau avoir promis, il y avait toujours quelque chose pour nous mettre des bâtons dans les rues. Ne serait-ce que ces derniers jours… Il devait se coucher avec moi tous les soirs. Que c’était-il passé ? Bref, ce n’était pas le moment d’en parler.

J’avais peur. C’était le moins que l’on puisse dire. Je ne menais pas une grossesse exemplaire. Cet enfant avait déjà vécu bien des épreuves, alors qu’il n’était même pas encore né. Aujourd’hui, le médecin remettait tout cela sur le tapis et j’avais peur. J’essayais de bien faire pourtant, mais contrairement à ce que pensait Calista, je n’étais peut-être pas faite pour la maternité. Et vu l’état de rem, si je n’étais pas capable d’assurer, je ne donner pas cher du développement de ce bébé. J’avais peur. Il n’était pas avec moi sur ce coup-là. Nous étions même à des années-lumière. La pression qu’il exerça sur mes doigts semblait distante. Le médecin me donnait un tas de recommandations pour que je n’aie pas à vivre une fausse couche, j’étais terrifiée parce que je savais que je finirais par tomber, ou que je ferais une crise de panique, mais là, ce qui m’angoissait le plus, c’était le regard de rem.

Le son du cœur de mon bébé… voilà qui me calma quelque peu. Il battait plus vite que celui de son père. Peut-être qu’il tenait cela de moi. Mon regard se porta sur Remington. Il vivait le martyr et cela me fit mal. Combien de fois avait-il essayé de me convaincre qu’il était heureux ? Et moi, comment étais-je censée le croire quand il m’offrait ce spectacle ? Je me fichais de la saint-valentin, je me fichais même de connaitre le sexe du bébé. Je ne tentais même pas de le doubler quand le médecin nous demanda si nous voulions savoir si j’attendais un garçon ou une fille.

« C’est rien. Je n’ai rien prévu non plus. On commandera des sushis… »

Je n’avais fêté la saint-valentin qu’une seule fois, avec mon premier petit ami. J’avais eu droit à la totale et ça avait été marrant. Même pas romantique, marrant. Et agréable. En dehors de cela, jamais je ne l’avais fêté. Et honnêtement, je ne m’attendais pas à la fêter avec Remington. Je doutais déjà qu’on fête son anniversaire et quand on voyait notre Noel ou le jour de l’an, les fêtes, il était clair que ce n’était pas pour nous. Bon, en réalité, j’avais un peu menti. Depuis plusieurs jours – bon, c’était sans compter sur ces derniers jours où je n’avais pu rien faire à cause de cette trouille que j’avais parce que son boulot me l’avait repris - je travaillais sur un dessin. J’y passais des heures, dès qu’il n’était pas dans le coin, et quand on connaissait ma patience et mon talent artistique légendaire, ce n’était pas peu dire. Et j’en étais plutôt fière. Il représentait un lynx se tenant la tête dans la patte, l’air blasé alors qu’un ange brun jouait faussement de la guitare, avec un ventre énorme. Il était dans mon sac. Une caricature, comme c’était sa spécialité. Tant pis, il resterait dans mon sac.

Apparemment, notre bébé voulait vraiment qu’on sache s’il était un mini-Rem ou une mini-Sonny. Et à voir la tête de mon fiancé, cela commençait sérieusement à lui taper sur le système. Ça me faisait mal, son attitude, son désintérêt pour tout ce qui se passait. Mais je n’avais pas envie de me disputer. J’étais trop fatiguée pour cela.

« Nous sommes sûrs, oui. »

Je tournai de nouveau ma tête vers Rem. Mon doigt caressa sa main.

« Tu peux m’attendre dehors si tu veux. Il ne peut rien m’arriver de toute façon. »

Le médecin choisit alors ce moment pour tourner l’écran et me montrer mon bébé. Enfin… si bébé il y avait parce que…

« Je ne le vois pas… »

Merde, j’étais la pire des mères du monde… je ne voyais même pas mon bébé. Ma voix tremblait, je me sentais vraiment minable. J’avais envie de pleurer, me sentant toute possible face à l’immensité des difficultés qui nous tombaient dessus.

« Ne paniquez pas, regardez… »

Je me redressai un peu et me concentrai sur le tracé que dessinait du bout du doigt le médecin. Je distinguais alors une jambe, son ventre, ses mains, sa tête.

« Ses mains sont minuscules…
- votre bébé est minuscule. Il mesure à peine quinze centimètres…
- Sérieux ? Mais… je le sens…
- Vous le sentirez de plus en plus au fil du temps. Et vers le 6e mois, monsieur pourra… »

Je lui fis signe de se taire. Ça ne servait à rien d’en remettre une couche, j’imaginais déjà Rem retirer sa main de mon ventre et ne plus jamais oser me toucher s’il sentait le bébé bouger.

« Je vais vous imprimer une belle échographie. On se revoit dans une douzaine de semaines pour la dernière échographie, d’accord. On attendant, voici votre ordonnance. Vous avez des questions ?
- Non je crois que… A part si vous avez la solution miracle pour que je ne tombe plus ou que je n’angoisse plus… »

Que mon fiancé arrête son travail sans être menacé de mort, qu’il soit un peu heureux de ce bébé, qu’on arrête de se prendre la tête pour des idioties, et qu’il ne fasse plus une tête d’enterrement à chaque fois qu’il m’accompagnait à un rendez-vous pour le bébé. Rien n’était prévu, ni pour lui ni pour le mariage et cela me stressait.

Je me rhabillai et me dirigeai vers le bureau. En prenant mon sac, je le renversai… à part ça, j’étais censée ne plus tomber… Le contenu se déversa au sol… dont mon dessin, soigneusement plié.
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeSam 10 Aoû - 20:53

Je ne savais pas si c'était mal d'oublier la fête des amoureux. Je ne savais pas si c'était mal vu que de ne pas apprécier cette fête et de penser qu'elle était seulement commerciale et non digne d'intérêt. Je ne comprenais pas qu'une telle journée puisse exister. Je ne connaissais pas grand chose à l'amour, pourtant je pensais qu'il n'y avait pas besoin d'une occasion particulière pour prouver à l'autre à quel point il comptait pour quelqu'un. Je n'avais pas la mémoire de toutes ces occasions insignifiantes dans ma vie. La Saint Valentin... Noël... La nouvelle année... Si je devais retenir une seule date, ça serait celle du treize septembre, seul jour qui méritait d'être souligné car c'était celui de notre rencontre avec Sonny. Pour les autres dates, elles me passaient complètement au dessus et ainsi j'avais oublié celle que nous étions ce jour là. Cela ne me faisait ni chaud ni froid, ce qui n'était peut être pas le cas de ma fiancée. Elle adorait noël, je ne savais pas trop ce qu'elle pensait de la fête des amoureux. Je guettais sa réaction et celle-ci me surprit. Ce n'était rien. Elle adorait les cadeaux et disait que ce n'était rien que j'ai oublié cette occasion de lui en offrir un ? Pourquoi j'étais sceptique sur sa réponse. Certes, elle ne perdait pas le nord en annonçant qu'on commanderait à manger, japonais qui plus est, mais de là à ne pas regretter d'avoir un cadeau... Je n'y croyais pas. Et je me sentis quelque peu coupable.

Notre attention fut détournée par le gynécologue qui nous demanda si on était certain pour le sexe du bébé. Bien évidemment qu'on l'était. Il ne parlait pas la même langue que nous et il fallait qu'on lui répète ? Je commençais à perdre patience à cause de lui. Sonny dut s'en rendre compte car elle me devança pour lui répondre. Je jetais un bref coup d’œil à l'homme, prêt à lui sauter dessus s'il nous posait encore la question. Très vite, je reportais mon attention sur la jeune femme quand je sentis ses prunelles posées sur moi et son doigt qui caressait ma main. Elle me proposait de sortir, m'offrant une occasion en ordre de prendre la poudre d'escampette, avec sa bénédiction qui plus est. Je pouvais sauter sur l'occasion, m'éclipser et l'attendre dans le couloir. « Je reste avec toi.. » Même si cela me coûterait pour la suite. Je n'arrivais pas à me sentir à l'aise, ni à poser mes yeux sur cet écran qu'il avait tourné vers nous.

Je me contentais d'écouter les battements de cœur de notre bébé, ma main dans celle de Sonny. Je percevais son angoisse dans l'intonation de sa voix et une fois n'était pas coutume, j'étais incapable de la rassurer. Je ne trouvais pas les mots, ni les gestes qu'il fallait pour l'apaiser. J'étais pris au dépourvu à cause de ce rendez-vous. Je m'en voulais terriblement de ne pas être à la hauteur. Surtout que j'entendais l'inquiétude dans sa voix alors qu'elle disait qu'elle ne voyait pas le bébé. On l'entendait, il devait bien être quelque part et ne s'était pas envolé comme par magie. Sauf que dans le monde dans lequel nous vivions, la magie existait en quelque sorte... Si je ne trouvais pas le courage de rassurer Sonny, le médecin savait ce qu'il faisait et lui trouva les bons mots. Il dut montrer le bébé à ma fiancée, j'écoutais. Quinze centimètres seulement ? Et on réussissait à entendre son cœur ? Les bébés étaient vraiment un mystère pour moi. J'avais du mal à me les représenter dans un ventre. Déjà dans la réalité, en voir un ce n'était pas évident alors l'imaginer... N'en parlons pas.

Ma tête se releva brusquement quand le gynécologue commença à parler du sixième mois. Que se passerait-il ? Qu'est-ce que je devrais faire ? Il n'allait tout de même pas naître si tôt ? Je ne sus pas ce qu'il voulut dire car il se tut. Revendication silencieuse de la part de Sonny ? C'était fort possible. Cela me laissa sur ma faim et n'arrangea rien à l'état dans lequel je me trouvais. Je me demandais bien ce qu'il avait voulu dire. Je me demandais ce qui se passerait dans deux mois. Voilà que je n'allais pas arrêter d'y penser et que je regarderai le calendrier, cochant mentalement les jours jusqu'à ce qu'on arrive à la période qu'il avait évoqué. Un cataclysme s'abattrait peut être sur nous à ce moment là. Je détestais ne pas savoir, les spéculations que je pouvais faire étaient pire que de connaître la vérité. Au moins en la connaissant, j'aurais le temps de m'y préparer tandis que là, j'avancerai vers l'inconnu.

Ainsi, quand le médecin nous demanda si on avait des questions, j'attendis quelques secondes, laissant le loisir à Sonny de répondre la première. Ma main se retira de la sienne pour la laisser libre de ses mouvements. Elle désirait une solution miracle pour ne plus être maladroite et ne plus angoisser. Peut être qu'il en existait une pour le premier cas. En ce qui concernait le second, il n'y en avait pas et on le savait. Pourtant, j'avais l'espoir de la rassurer un peu quand on sortirait de l'hôpital et qu'on serait seuls tous les deux. J'attendis qu'elle ait fini pour enchaîner aussitôt, sautant sur l'occasion. « Il se passera quoi vers le sixième mois pour moi ? » La question était peut être mal formulée, peu importait. Je désirais savoir même si je m'exposais au bug. Je préférais encaisser dès maintenant plutôt que de me retrouver dépourvu le moment venu.

J'entendis soudain un bruit qui me fit détourner le regard du médecin pour le reposer vers Sonny. Elle venait de faire tomber son sac, renversant son contenu. Je soupirais légèrement, m'avançant vers elle pour m'abaisser et l'aider à tout ramasser. Je pris ses affaires et les lui tendis au fur et à mesure. À un moment, j'eus une feuille de papier soigneusement pliée entre les mains. Je songeais une seconde à la déplier pour voir ce qu'il y avait d'écrit dessus. Je ne le fis pas, me contentant de la tendre à la jeune femme. Cela ne me regardait pas après tout et je n'étais pas du genre à être un jaloux possessif qui contrôlait tout ce que sa femme faisait. J'avais confiance en elle, c'était tout ce qui comptait, elle le savait et c'était à elle ne de pas trahir ma confiance.

Je me relevais et vis le gynécologue tenait un papier dans sa main. L'échographie. « C'est pour moi. » Je ne lui laissais pas le choix et la lui pris des mains. Je sortis mon portefeuille de ma poche pour glisser le papier à l'intérieur, le rangeant avec la première échographie que je gardais déjà. Un mois.... Quatre mois... Notre bébé me suivait. J'étais loin d'être prêt pour son arrivée mais je restais sur ce que j'avais dit. Je tentais malgré tout ce qui pouvait me traverser l'esprit, de m'habituer à sa présence. Je savais que j'étais loin du compte, que je n'agissais pas comme je devrais le faire. Je me débrouillais comme je le pouvais, avec mes propres moyens.  Et en attendant, on avait besoin de ma carte bleue pour régler le rendez-vous. Je la donnais sans un mot, patientant jusqu'à ce que ça se termine. Et quand enfin, on put prendre congés, je serrais brièvement la main du médecin avant de la glisser dans le dos de Sonny pour la guider vers la délivrance... La sortie du bureau en fait... Je n'étais pas à l'aise et je ne la sentais pas dans sa meilleure forme non plus. Alors, contre toute attente, je sortis la première chose qui me passa par la tête pour tenter de la détendre. « Et si on l'appelait Seth, ou Ryder ? »
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeDim 11 Aoû - 8:22

Savez-vous à quel point c’était compliqué de trouver un modèle de lynx blasé se tenant la tête dans la main ? Eh bien c’était extrêmement difficile. Et pour quelqu’un d’aussi peu habile avec des crayons, me lancer dans le dessin pour faire un cadeau à Remington, ça revenait à une séance de torture particulièrement sadique. En plus, je n’avais même pas réfléchi à la façon dont je lui donnerais le dessin. Et c’était pire maintenant que j’avais la confirmation que cette journée ne représentait rien de particulier. Enfin si, le fait qu’il m’accompagne à l’échographie, c’était déjà quelque chose en soi. Mais là… ce cadeau aurait l’air encore plus ridicule qu’il ne l’était déjà.

« Ok… C’est tout ce dont j’avais besoin aujourd’hui… »

Je lui souris. Il restait avec moi. Il resterait avec moi jusqu’à la fin de la consultation alors qu’il mourait d’envie de courir loin de cet hôpital. Je n’avais pas non plus vraiment envie d’être ici. D’un côté, ça me faisait du bien de voir mon bébé… enfin, une fois que le médecin me guida, mais d’un autre, ça rendait toute la situation réelle. J’avais réellement un enfant qui grandissait en moi, même si à l’heure actuelle, il était minuscule. Bientôt, je placerai mes pieds dans les espèces d’étriers et on me dirait de pousser et j’aurai mal et on me donnerait mon bébé. Il serait là, en vrai. Et j’étais absolument morte de trouille. Je n’avais pas su voir mon bébé ; C’était un signe ? Et si c’était parce qu’il était… mutant ? Parce que cette question, il faudrait bien se la poser. Notre différence s’était manifestée assez tard, mais parce que nos parents n’étaient pas mutants. Là et Rem et moi avions cette chose en nous. Peut-être que cela affecterait le bébé ou la grossesse. Et s’il avait le pouvoir de se rendre invisible ? Ou qu’il était une sorte de caméléon ? C’était possible après tout, non ? Bon sang, je voulais un gynéco qui s’y connaisse en mutation. Je voulais qu’on me dise s’il était comme son père et moi, s’il risquait d’avoir un de nos dons, ou s’il aurait le sien, ou rien du tout. Mais personne ne pouvait me répondre. Personne.

En revanche, rem avait besoin de réponses… Des réponses que le médecin détenait. Il me jeta un coup d’œil, puisque je lui avais demandé de se taire. J’appréhendais les réactions de mon fiancé dès qu’il s’agissait de ma grossesse et du bébé. Pourtant, tout n’était pas noir. Plus d’une fois, il avait posé sa main sur mon ventre, peut-être sans s’en rendre compte mais bon… par contre, quand je lui avais dit que je l’avais senti pour la première fois, il n’avait pas cherché plus loin. Je ne savais pas. C’était peut-être moi qui me faisais des films, peut-être que jamais il ne buguerait en m’imaginant donner le sein à notre bébé et que ça ne le dérangerait pas dans nos câlins. Peut-être qu’il ne restera pas interdit quand il sentira le bébé bouger. Peut-être qu’il ne paniquerait pas quand je perdrais les eaux. Peut-être qu’il ne tremblerait pas quand il le prendrait pour la première fois dans ses bras…

« Généralement, c’est vers six mois qu’on sent le bébé bouger en posant la main sur le ventre… »

Je lui souris doucement. Est-ce qu’il me toucherait ? Est-ce qu’il essayerait de percevoir cet enfant ? Son enfant… Le médecin hocha la tête à mon propos et le confirma.

« En effet, à cette période l’enfant se développe et bouge beaucoup dans le ventre de la mère. La plupart des pères connaissent alors leur premier contact avec leur enfant à cette occasion. C’est assez faible au début et pour certains, il faut attendre le septième mois. Et il faudra être encore plus attentif à ce que votre femme se repose. »

J’avais bien retenu la leçon, je ne voulais pas passer les derniers mois de ma grossesse complètement alitée. Mais enfin, ne pas faire de catastrophe, ne pas angoisser… c’était mission quasi impossible pour moi. J’avais déjà peur du regard de Remington quand il verrait mon ventre bouger… Le médecin reprit alors son explication, alors que j’allais m’assoir à son bureau… Et de nouveau ma maladresse se fit remarquer. Mon sac venait de tomber, étalant sur le sol un joyeux bordel. Par chance, Rem vint à mon secours. Je retins cependant ma respiration lorsqu’il prit la feuille sur laquelle j’avais dessiné entre ses doigts. Est-ce qu’il allait la déplier là, comme ça, devant le médecin qui ne comprendrait rien à sa signification ? Je n’étais déjà pas très fière de cette « œuvre », mais alors là, elle tomberait encore plus comme un cheveu sur la soupe. En même temps… ce serait fait, j’en serais débarrassée… Mais non, il me la tendit, alors je la rangeais dans le sac, avec le reste, avant de me redresser.

Je fis un geste pour récupérer la photographie que nous tendait le médecin, mais je fus devancée par Remington qui s’en empara. Je l’observai alors glisser l’échographie, sans vraiment y jeter un coup d’œil avec la première… Celle que je lui avais donnée quand je lui avais annoncé ma grossesse. Celle qu’il avait gardée sur lui pour apprendre à aimer notre bébé. Quand il la regardera, verra-t-il son fils ou sa fille alors que je n’avais pas réussi toute s’seule ? J’espérais qu’il les regarderait avec moi, pour que je lui esquisse les contours de ce bébé, et qu’il ne se sente pas aussi minable que moi de ne pas y arriver seul.

« Je vous en fais une deuxième », me déclara le médecin avant de nous tendre la facture. Commet aurais-je fait sans Remington ? Comment pouvait-on être mère célibataire ? Je saluais le médecin et me laissais guider vers la sortie. J’étais fatiguée. Fatiguée d’avoir dû faire semblant que tout allait bien. Fatiguée de peser mes mots, de vivre aussi mal ce qui aurait dû être un moment merveilleux pour des gens normaux. Certes, notre bébé allait bien et le risque de fausse couche diminuait de jour en jour, mais je retenais surtout que ça ne tenait qu’à un fil, et que nous n’étions pas prêts.

Seth ou Ryder ? Je marquai un temps d’arrêt, fixant Remington trop intensément que je ne l’aurais dû. Il venait de proposer des prénoms pour le bébé ? Sans que je ne lui demande rien ? Alors oui, ses propositions étaient nulles et en temps normal je lui aurais demandé s’il détestait vraiment cet enfant, mais là… il s’impliquait, il pensait à des prénoms pour son fils, ce petit garçon qu’il avait vu en rêve et rien que cela me fit sourire. Mon bras se glissa autour de ses hanches et je posai ma tête au creux de son épaule.

« Je te trouve sexy quand tu cherches des prénoms. Mais on va avoir un problème… Ryder, ça va soit me faire penser au nom d’une amie, soit à Flynn Rider, un personnage dans Raiponce, le dessin animé… Quant à Seth… Seth à dire ? Seth ta faute … on peut faire autant de jeux de mots qu’avec Savannah. »

Je l’embrassai dans le coup. Je riais presque maintenant, j’étais bien, même si je n’aimais pas les prénoms qu’il avait proposés. Le fait qu’il les propose valait tout l’or du monde à mes yeux et il venait de me rendre heureuse.

« Je crois que je préférais encore Malone, mais si tu les aimes vraiment, je ne suis pas fermée à la négociation. Et que dirais-tu de Chris ? C’est court et efficace, sans trop de jeux de mots possibles, et il sonne plutôt bien avec Pillsbury. Et pour une fille ? Tu as quoi en stock ? J’aime bien caitlyn moi…»

Et voilà que je souriais comme une niaise. Je ne pensais pas que ce serait si dur de trouver un prénom en réalité. Je croyais que ce serait une évidence mais même pas.

« J’ai peur, tu sais… Tout ce qu’il a dit… je ne peux pas m’empêcher d’angoisser pour rien ou me casser la figure… ça fait même plusieurs jours que j’ai la trouille de te donner ça… peur que tu le trouves moche ou que ça te semble… idiot de te donner ça aujourd’hui… »

Je venais de sortir mon dessin, toujours bien plié, pour le lui tendre.

« Je n’ai plus envie d’angoisser pour rien. Je veux être celle que tu as connue. J’ai peur depuis dès jours, quand tu pars bosser, j’angoisse au point de faire des listes… même pour notre mariage. Des listes, moi ! Comment on peut prévoir toi et moi quand on sait qu’une heure après s’être rencontrés j’étais dans ton lit… Tout ce qu’il nous faudra, c’est toi et moi. Et Sacha, pour cette fois-là. Mais sinon, toute notre vie, c’est toi et moi, alors je n’ai plus de raison d’avoir peur… »
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeVen 16 Aoû - 9:46

Je n'aimais pas particulièrement ces moments où l'on n'obtenait pas de réponse immédiate alors que l'on savait pertinemment que notre interlocuteur la détenait. Le gynécologue avait demandé si on avait des questions, j'en avais posé une, à présent, il hésitait à me répondre et regardait Sonny comme si c'était à elle de décider de me l'apporter. Devais-je leur rappeler que j'étais un adulte, majeur, vacciné et responsable. J'étais même à l'origine de plusieurs meurtres même si ce point, j'éviterais de le dire. Alors je patientais tant bien que mal alors que les secondes s'écoulaient. Enfin Sonny se décida à ouvrir la bouche. Et mon regard descendit sur son ventre. Sentir le bébé bouger... Comme une main ou un pied dont la forme apparaitrait sur sa peau ? Ok, je m'apprêtais à bugguer alors que de pires choses ne me faisaient pas sourciller. Je battis des paupières, me reprenant alors que le médecin enchaînait. Je hochais la tête quand il parla de repos. J'y veillerai, il n'y avait aucun problème à ce sujet et ce, même s'il fallait coller des post-it de partout quand je devrais m'absenter pour raisonner ma fiancée quand une idée stupide viendrait à son esprit.

La consultation se termina ensuite. Un sac avec son contenu fut renversé et ramassé. On récupéra chacun une échographie. Mon compte bancaire fut soulagé de quelques dollars. Le casque de moto dans une main, l'autre dans le dos de celle de Sonny, on prit la direction de la sortie et une fois dans le couloir, pour tenter de la détendre, et pour ne pas trop cogiter sur cette histoire de bébé qui bougerait, je fis la première chose qui me passa par la tête, et ayant pour but de lui changer les idées en la détendant. Oui car si je parlais de certains sujets, elle stresserait davantage, je le savais. Pourquoi est-ce que j'avais choisi Seth et Ryder ? Le premier sans doute car il était une divinité guerrière dans la mythologie grecque. Le second, c'était du pur hasard mais il sonnait plutôt bien en fin de compte. Dans tous les cas, cela eut l'effet escompté. Son bras se glissa autour de mes hanches et sa tête vint se poser contre mon épaule.

Par contre, cela ne sonnait pas bien aux oreilles de ma fiancée ces deux prénoms. Ses arguments tenaient la route pour réfuter mes deux propositions. Il était hors de question que l'on appelle notre enfant à cause d'un personnage de dessin animé, et j'espérais que l'idée ne lui vienne pas de me le faire regarder, encore moins si c'était une amie à elle. J'avais déjà refusé Sacha, Ryder était également mis de côté. Quant à Seth... Je n'avais pas pensé aux jeux de mots qui pouvaient être fait. Vengeance de sa part à cause de Savannah dont je n'avais pas voulu pour les mêmes raisons ? « Retour à l'envoyeur pour les jeux de mots, bien vu. » Mon étreinte se resserra un peu alors que ses lèvres se déposaient dans mon cou. Deux propositions et deux qui tombaient à l'eau. Ce n'était pas encore cette fois que l'on tomberait d'accord. Elle revint à la charge avec Malone avant de surenchérir sur Chris et de proposer un prénom de fille. « Chris je n'aime pas et si on ne tombe pas d'accord, il s'appellera vraiment Malone... » est-ce que ça ferait vraiment tâche que notre fils se prénomme avec son nom de famille à elle ? Aux yeux de certains probablement, pour moi je n'en avais que faire. Je réfléchis ensuite à la proposition féminine. « Caitlyn... Cate... Je ne sais pas. Heather ? Faith ? » Deux suggestions au hasard, encore fallait-il espérer qu'elles les prononcent mentalement à l'américaine et non à la française et ça, ce n'était pas gagné.

Tout en discutant, on prenait la direction de la sortie de l'hôpital. On entra dans la cabine de l'ascenseur quand elle me fit part de ses craintes dont celle de me donner quelque chose. J'appuyais sur le bouton du rez de chaussée quand elle sortit la feuille pliée qui était tombée de son sac et que je lui avais rendu sans la regarder. Je me détachais d'elle pour la prendre et la regarder alors qu'elle reprenait la parole. Je l'écoutais en observant la caricature qui nous représentait. Son coup de crayon était loin d'être celui d'une artiste mais je pouvais deviner la concentration, la patience et l'application qu'elle y avait mis pour tenter de bien faire. Mes yeux ne se détachaient pas du dessin. « Est-ce que tu as eu peur de te retrouver dans mon lit si tôt après notre rencontre ? » Je me décidais enfin à la regarder. Notre rencontre avait été spontanée, tout s'était enchaîné très vite et on n'avait pas eu le temps de prévoir quoique ce soit. Est-ce que c'était seulement de prévoir qui l'effrayait, ou également de prendre les choses comme elles venaient, sans avoir le temps de réfléchir. On n'en avait jamais parlé, je ne savais pas si elle avait angoissé de se retrouver dans le lit d'un inconnu ou si elle s'était laissé guidée par son intuition qui lui disait d'avoir confiance.  Peut-être qu'elle devrait arrêter de réfléchir et se fier à son intuition. J'aimais l'organisation mais il fallait laisser une place à la spontanéité dans la vie. Si j'avais prévu ce qui se passerait après ma mort, je n'avais rien préparé pour notre mariage en dehors de la licence. Non par manque d'intérêt mais prévoir une date avec le métier que je faisais, c'était impossible...

« Merci pour le dessin. Même si tu m'as dit que tu n'avais rien prévu. » Menteuse. Même si je ne lui en voulais pas. De mon côté, je n'avais rien mais une idée germa dans mon esprit alors que nous étions sur le point d'arriver au rez de chaussée. « Je sais ce que je vais t'offrir comme cadeau et il va t'aider à te rassurer un peu ''mademoiselle qui se met à faire des listes pour tout et qui s'inquiète que rien ne soit prévu''. Je prends la moto, tu me suis avec la voiture ? » Est-ce qu'elle avait le choix ? Oui. Est-ce qu'elle refuserait ma proposition ? Très peu de chances, il s'agissait d'un cadeau, et sa curiosité prendrait le dessus à un moment ou un autre sur son éventuelle crainte de ne pas savoir ce que je prévoyais.
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeVen 16 Aoû - 12:45

Cette journée était plus qu’étrange. Surtout la fin de la consultation. J’avais suivi le regard de Remington jusqu’à mon ventre. Il avait peur, je pouvais le ressentir à travers tous les pores de ma peau. Est-ce qu’il imaginait un extraterrestre qui sortirait de moi, comme dans Alien ou Stargate ? Dans les films, les futurs pères s’émerveillaient toujours quand ils sentaient leur enfant comme ça. Encore une fois, ce n’était que du cinéma. Et j’avais peur qu’il me fuie comme la peste quand les premiers mouvements se dessineraient sur mon ventre. Mais d’un autre côté, j’avais envie d’être plus forte. J’étais devenue trouillarde, et ce n’était pas la femme qu’il aimait. Je voulais affronter tout cela sans trembler, cesser de paniquer pour rien. J’avais besoin de repos, c’était un fait et angoisser pour des détails du quotidien ne m’aiderait pas. Pour l’instant, je préférais me concentrer sur les prénoms qu’il proposait. Car ça venait bien de lui, et il était plus sérieux que lorsqu’il m’avait proposé Sugar. J’avais certes l’impression que l’on ne serait jamais d’accord et que notre enfant s’appellerait « bébé Pillsbury », mais au moins, nous avions fait un grand pas en avant.

« Et encore, il y en a des pires. On peut toujours mettre Seth de côté, si on ne trouve pas mieux. »

Mais je le voyais plutôt en second prénom. Je tentais à mon tour quelques noms. Plus ou moins en vain… Alors Malone puis Seth… mouais, on pourrait s’y faire. Quant aux prénoms de filles, bon, ce n’était pas un non pour Caitlyn, mais pas un oui non plus. Et il semblait s’être pris au jeu en en évoquant trois autres… Cate, non, définitivement non. Heather Pillsbury. Non, je n’aimais pas. Faith… non plus en réalité. Bon sang, notre enfant n’aurait jamais de prénom… Je ne savais pas comment lui dire, j’avais peur qu’à force de refus il laisse tomber et je voulais qu’il cherche avec moi, car ce serait son fils ou sa fille.

« Je crois qu’on va mettre les cinq prochains mois à éplucher les dictionnaires des prénoms. Mason ? Alec ? Je suis désolée mais je ne suis pas fan des prénoms de fille… Et Cate, beurk, non, Caitlyn ce n’est pas trop long, c’est élégant, et pour un enfant et pour un adulte, mais pas de diminutif. Heather et Faith… je n’arrive pas à m’imaginer appeler ma fille comme ça. Je ne sais pas… Cassie ? Ou Charlie ? Que ce soit un garçon ou une fille. Charlie Pillsbury ? Simple, sobre et ça sonne bien, sans jeu de mots ! Mais ce serait peut-être plus simple si on savait si c’est un garçon ou une fille. »

Je sortis mon échographie et tendis le bras devant nous pour l’examiner… Je la rapprochai alors de mes yeux et lui montrai une petite ombre sur l’image.

« Tu crois que c’est son pénis ça ? »

Il serait vraiment tout petit… Heureusement que ça poussait ces petites choses-là… Dire que Remington avait été un bébé lui aussi, pas plus grand que ça. Cela était étrange de penser à cela. Mais enfin, il fallait se concentrer sur le présent et l’avenir, parce que notre bébé était bien mal barré avec des parents tels que nous. En plus, sa mère était une trouillarde, mais je voulais changer. Alors je pris mon courage à deux mains, pour montrer à Rem ce que j’avais préparé. J’appréhendais un peu sa réaction, parce que mon dessin n’était vraiment pas fameux. Pourtant, il me posa une question qui n’avait rien à voir… Du moins au premier abord, car en réalité, elle était plus pertinente qu’elle ne le semblait.

« Oui et non en fait. C’était si nouveau et si… Différent. Mais j’ai aimé. J’ai aimé être cette fille, libre et qui ne se posait aucune question. J’ai aimé passer la nuit avec toi, m’installer avec toi. J’ai aimé te dire oui après seulement quelques mois. Ou faire ça dans une maison hantée et dans la forêt. On ne serait pas dans un hôpital, je t’aurais même peut-être violer ici. Je n’aurais pas dû aller voir cet avocat, qui m’a dit que plus tôt on aurait une date, mieux ce serait pour ma situation. Je me suis focalisée là-dessus. Au lieu de me concentrer sur nous. Parce qu’on ne fera jamais autrement qu’à notre manière… »

Je lui souris. On n’avait rien de logique. On était nous. Et ça viendrait quand ça viendrait. Le mariage, le prénom du bébé… Je devais cesser de m’en faire, être plus calme et ne pas paniquer au moindre imprévu. Et je ne voulais plus me prendre la tête avec Remington, que ce soit à cause de son travail – ce serait dur, mais je connaissais les tenants et les aboutissants de son job – ou à cause des autres femmes et de son passé. J’étais son présent, son futur et il fallait que j’arrète de me poser des questions. Je ne m’en étais pas posé quand nous nous étions connus… je n’avais pas cherché si j’étais meilleure que ses précédentes conquêtes quand j’avais étalé de la glace sur mon cou… alors…

Je rougis en faisant une petite grimace. Prise en flagrant délit de mensonge, ça commençait bien.

« Ben… je n’ai pas réservé de resto, par exemple… »

Pardonnée ? Peut-être, il se moquait de moi. Généralement, c’était bon signe. Même si ce nouveau surnom était un peu long. Un cadeau ? Il avait eu une idée de cadeau là comme ça alors que moi il me fallait des jours pour trouver une toute petite piste de rien du tout ? Il me surprendrait toujours ! J’entendis le bip qui indiquait que l’ascenseur venait d’arriver au rez-de-chaussée et les portes s’ouvrirent… Je précédai Remington mais en lui faisant toujours face. Tant pis si je percutais quelqu’un en marche arrière, ils n’auraient qu’à se pousser.

« Mais si je te perds, en cours de route… Faut que tu me dises ce que c’est, histoire que je reconnaisse en arrivant… Sinon, tu connais mon sens de l’orientation… Qu’est-ce que c’est, dis ? »

Une petite moue malheureuse ? Ah non, ça ne prend pas... Aussi intraitable que pendant l’échographie, je me retrouvais dans la voiture sans avoir eu beaucoup plus d’information. Je rongeai mon frein et l’appliquai à le suivre, sans jamais le laisser me semer. Notre première saint-valentin n’avait rien de traditionnelle et je m’en moquais. Je voulais juste savoir quelle idée avait pu germer dans son cerveau après autant d’émotions fortes…
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeVen 16 Aoû - 14:00

Une impression bizarre me parcourut, celle que l'on ne tomberait jamais d'accord sur le prénom du futur bébé et qu'à un moment ou un autre, l'un de nous devrait céder pour accepter une des propositions de l'autre. Je devinais que je serais le premier des deux à le faire et que je finirais par me décider pour le prénom qui me paraitrait le moins pire dans le lot. Je ne savais pas quand je le ferais, ni combien de temps je résisterais avant de me résoudre. Une semaine, un mois, je ne faisais aucune prévision, ma résistance s'éteindrait quand elle serait prête à sombrer pour ne plus se manifester. En attendant, je participais tant bien que mal au débat que j'avais relancé en cette fin de matinée. Et pour le moment, aucune proposition ne convenait. Je secouais doucement la tête à l'évocation de Mason et Alec. Je ne raffolais pas de ces deux prénoms. Ce ne fut pas mieux pour les propositions féminines qui suivirent. Cassie et Charlie... Ce dernier prénom était le pire, aussi bien pour une fille que pour un garçon. Je n'arrivais pas à limaginer pour une fille. Quant à un garçon... Charlie et ses drôles de dames... Charles Ingalls... Non, ce n'était vraiment pas possible. « On n'a qu'à mettre quatre ou cinq prénoms chacun dans une boite et tirer au sort pour chaque sexe... » Ainsi, on laisserait le destin décidé pour nous et il n'y aurait plus à se creuser la tête pour trouver un prénom qui nous conviendrait à tous les deux. Tiens c'était peut-être le début de la fin de ma résistance dans la recherche du prénom...

Sauf que cette fin amorcée fut balayée quand je vis Sonny sortir son échographie pour la regarder. Je détournais la tête, la trouvant limite désespérante. Je fis pourtant un effort pour jeter un bref coup d’œil sur l'image quand elle m'interrogea en me montrant un point dessus. « Sérieusement mon ange... Il mesure quinze centimètres... Tu crois vraiment qu'on peut voir son sexe sans qu'un médecin nous le dise... ? » Peut-être qu'elle pensait qu'elle y arriverait, ce n'était pas mon cas. Je restais sur ce que je voulais, ne pas connaître son sexe. Et si elle se mettait dans la tête que c'était un garçon qu'elle voyait devant ses yeux, j'étais bien capable de rentrer dans son jeu, de nous fixer sur un prénom masculin et de la forcer à le lui donner même si c'était une fille au final.  L'échographie fut finalement rangée et ce qui suivit fut un dessin qu'elle avait fait de ses propres mains et avec son faible talent pour ce domaine artistique. Une oreille extérieure ne pourrait sans doute pas comprendre que l'on puisse passer ainsi du coq à l'âne en si peu de temps. De notre côté, les discussions étaient liées et certaines phrases avaient davantage de signification que d'autres et étaient moins anodines qu'elles ne le semblaient au premier abord.

« Tu as aimé tout ça, pourtant il n'y avait aucune liste, aucune prévision. Tout a été décidé sur des coups de tête, sans que tu n'aies le temps d'avoir peur et finalement, tu ne le regrettes pas. Quoique si tu me dis que tu le regrettes, je te plante là et je vais draguer la première blonde que je croiserai. » Même si je savais très bien que je ne le ferais pas pour n'importe quelle femme. J'espérais juste qu'elle comprendrait où je voulais en venir sans se laisser envahir par la jalousie d'une simple phrase prononcée pour la taquiner gentiment. « Un avocat peut être de bons conseils mais s'il ne vit pas la situation de l'intérieur, ils ne seront pas forcément efficaces. Tu noteras ma manière détourner de dire poliment que cet avocat est un crétin d'avoir augmenté tes peurs. » Et ce, même s'il n'avait fait que son travail dans le fond. À présent qu'on y voyait un peu plus clair sur ses peurs et qu'elle avait matière pour réfléchir et prendre du recul sur ce sujet, je pouvais revenir au jour que nous étions et à ce cadeau qu'elle venait de me faire. Une idée me vint rapidement et je lui proposais de me suivre, sans en dire davantage sur ce que j'avais en tête.

En attendant sa réponse, je repliais le papier pour le ranger dans la poche intérieure de ma veste. Je lançais un regard à Sonny. J'avais attisé sa curiosité, elle mordait à l'hameçon. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, elle ne se retourna pas pour sortir mais continua à me faire face en reculant. De faibles protestations furent émises. Elle tentait de savoir. Une petite voix implorante, des yeux malheureux. Je restais inflexible. « Je ne roulerais pas vite, ça me laissera le temps de garder un œil pour voir si tu rayes ma voiture. » Je me penchais alors pour l'embrasser rapidement, lui souriant au passage. Aussitôt après, je mettais le casque sur ma tête au cas où l'idée lui viendrait de se jeter à mon cou pour tenter de m'acheter avec un baiser passionné. On se sépara devant l'hôpital et j'attendis patiemment qu'elle se colle derrière moi avec la voiture.

Je restais sur ce que j'avais dit. Ma conduite fut fluide, assez lente pour garder un œil dans mon rétroviseur et constater que je ne la perdais pas en route. En réalité, je ne surveillais même pas sa conduite. Elle savait ce qui l'attendait si elle amochait mon bijou. Un grognement serait émis, un regard noir serait lancé et un rendez-vous au garage serait pris pour lui rendre sa beauté. La mauvaise humeur durerait guère longtemps et au passage je pourrais me moquer que cette fois, c'était elle qui nous faisait claquer l'argent par la fenêtre avec sa conduite. On parcourut ainsi la ville durant quelques minutes avant que je ne me décide à tourner sur la gauche, empruntant Wilshire Boulevard en faisant vrombir le moteur. Je préférais la vitesse, heureusement que l'on était presque arrivés. Au bout d'un moment, je finis par me garer sur le côté sur un emplacement pouvant contenir la voiture et la moto. J'ôtais mon casque et m'appuyais contre l'engin le temps que Sonny se gare. Et là, j'attendis qu'elle me rejoigne, faisant face au magasin qui se tenait devant moi. En fait, c'était le bureau d'une compagnie d'assurance que je fixais de ce côté de la route. Je me doutais qu'elle n'allait rien comprendre. Pourquoi une compagnie d'assurance, est-ce que j'avais encore l'intention de signer des papiers au cas où je décéderais ? Face à la tête qu'elle me fit, je ne dis rien, me contentant de faire un signe de la main, pour lui faire comprendre qu'elle devait regarder dans mon dos, ce qui se trouvait de l'autre côté de la rue. « Joyeuse Saint Valentin. »
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeVen 16 Aoû - 15:56

« Non… on n’a pas fait ça pour la maison, je ne vois pas pourquoi on choisirait le prénom de notre bébé au pif, comme ça. J’ai envie qu’on en trouve un qui nous plaise à tous les deux, même si on met des mois. Je dois t’apprendre à aimer cet enfant, pas vrai ? Eh bien ça ne fonctionnera pas si tu passes ta vie à l’appeler d’une façon que tu n’aimes pas. Et idem pour moi. Je suis sûre qu’on trouvera. Pas aujourd’hui, ça c’est sûr. »

Mais ce n’était pas grave. On avait le temps. Et puis, si ça tombe, le prénom, ce serait comme le reste. Il serait pris sur un coup de tête, spontanément, comme l’avait été toute notre vie à deux. Je n’en savais rien, j’étais déjà en train d’accepter de lâcher prise pour notre vie de couple, notre mariage notamment, alors il ne fallait peut-être pas trop en demander d’un coup. En plus, à cause de Rem je ne pouvais même pas prévoir le sexe de mon bébé. Et franchement, le gynéco ne m’avait même pas donné le moindre indice ; on aurait pu mettre au point un code… un clin d’œil droit c’est une fille, gauche c’est un garçon… Quoique j’aurais été capable d’inverser. Mais j’avais une photo de notre bébé, et il avait beau être minuscule, il était parfaitement formé. On distinguait sans difficulté – maintenant que je savais où il était – sa silhouette. Alors peut-être qu’on verrait si c’était une fille ou un garçon. Je jetai un regard blasé sur Remington.

« Tu es un briseur de rêve, Remington Pillsbury. »

Je posai brièvement ma tête contre son épaule. Je savais qu’il avait raison, c’était ça le pire. Spontanéité, Sonny, ne prévois rien ! Voilà, si ça tombe, ce serait en découvrant notre bout de chou, fille ou garçon, que le prénom deviendrait évident. Avec un peu de chance… Et toujours avec un peu de chance, j’arriverai vraiment à lâcher prise. C’était le mot d’ordre du jour, et ce que Remington tentait de me faire comprendre. D’une drôle de manière qui lui valut un coup de poing dans l’épaule, avec un petit rire.

« Hey ! En plus je suis sûre que tu n’aimes pas les blondes. Enfin, non, ne répond pas. De toute façon, elle serait morte avant que ne l’approches. Et effectivement, même si je n’ai jamais mangé la première glace, je ne regrette pas. C’était plutôt chouette même. Je vais essayer de me laisser aller pour qu’on profite de chaque moment. »

J’agrippai alors sa veste de moto et je l’attirai vers moi pour l’embrasser. Voilà. Ça c’était nous. Je n’avais pas à lui poser de questions sur les raisons de ses absences des derniers jours, je savais qu’il n’y était pour rien et qu’il faisait ce qu’il fallait pour toujours me revenir. Je devais prendre la vie comme elle venait. Que ce soit le mariage, le bébé, mes études… Même pour mes légers soucis de papiers… un avocat s’en occupait, et puis, ça finirait bien par se régler. Je ris à sa remarque.

« Je note et c’est tout à ton honneur. Mais tu sais qu’il pense que je pourrais avoir des indemnités, si on arrive à faire passer mon « décès » pour une erreur administrative. Ce serait sympa, non, on pourrait mettre cet argent de côté pour… Une réserve « spontanéité », s’il te reprend l’envie soudaine de nous emmener en vacances ? »

Et non, même pas économiser pour le mariage et le bébé. Juste pour nous, si jamais on avait encore envie de partir sur un coup de tête. Bon ok, c’était une sorte de prévision, mais ça ne comptait pas. Et puis, il pouvait me dire où il voulait m’emmener, vu que ce n’était pas une surprise préparée… Spontanément, il ne pouvait pas cracher le morceau ? Il m’emmenait chez un japonais de luxe ? Parce que je mourrais de faim, depuis la veille au soir je n’avais rien mangé. Rien du tout ! Bon, là je tenais le coup parce que je voulais savoir ce que Rem venait de mijoter… Mijoter… Oh je pouvais sentir d’ici un bon pot au feu ou un bœuf bourguignon. Je réprimais un filet de bave pour lui rabattre son caquet.

« Je n’ai jamais rayé ta voiture ! – du moins, je ne pensais pas, ou alors, je ne l’avais vraiment pas vu, alors j’étais innocente, n’est-ce pas ? Je conduis très bien ! Jamais une prune ! »

Macho ! Je pris place dans sa voiture et fis vrombir exprès le moteur en la démarrant, adressant un sourire tout à fait innocent à Remington. Je ne savais pas quelle regard il me jetait à travers son casque mais j’imaginais. Je le suivis alors avec soin dans les rues de Los Angeles. Une fois n’était pas coutume, il n’y avait pas tant de circulation que cela et Rem fit un effort pour ne pas doubler tout le monde. Je ne fis absolument pas attention aux noms des rues, de toute façon, je ne les retenais pas. Puis je le vis s’arrêter. Merde. Là, vraiment ? Purée… Créneau. Ok, pas de panique, je savais faire. Ce serait long, mais j’y arriverai… Je me mis en position et commençai à reculer. Merde, il me regardait. Et j’avais raté mon coup. Il me fallait trois-quatre manœuvres pour y arriver. Franchement, quelle idée d’avoir une voiture aussi longue ! Quand je sortis enfin du véhicule, je lui lançai les clés, avant de pointer vers lui un index accusateur.

« Aucun commentaire ! Je suis garée. »

Je me mis à côté de lui pour chercher ma surprise des yeux. Un cabinet d’assurance ? Euh… oui, mais encore ? J’avais déjà eu droit à ses fichus papiers en cas de séparation ou de décès pour la maison… j’en frissonnais encore, même si je comprenais mieux ses motivations depuis qu’il avait fait ses arrêts cardiaques. Alors quoi ? J’étais déjà sur son assurance… enfin, en fait je n’en savais rien.

« S’il faut remplir encore un tas de papiers, je déteste ton cadeau », lui dis-je en faisant une tête complètement désespérée.

Il me fit alors un signe, en me souhaitant une joyeux saint-valentin. Docile, je tournai la tête et…

OH MON DIEU !

Pincez-moi, je rêvais, ce n’était pas possible. J’ouvris grand les yeux et la bouche. Ma tête tourna. De Remington à ce magasin, du magasin à mon fiancé. Je n’en croyais pas mes yeux.

« Kid’s land ! »

Un énorme magasin consacré aux bébés et aux jeunes enfants. On trouvait de tout dans ce genre d’enseigne. Il y aurait tout pour la chambre de bébé Pillsbury ! Je fis quelques pas en trottinant vers la porte, avant de faire demi-tour encore plus vite pour sauter dans les bras de Remington et l’embrasser passionnément. Et encore une fois. Et encore.

« Je t’aime. Je t’aime, je t’aime, je t’aime. Même si on n’arrive pas à se mettre d’accord sur les meubles, j’m’en fiche. Et mon cadeau est tout ridicule à côté. »

Je redescendis sur terre, la tête toujours dans les nuages, et j’agrippai sa main avant de presser le pas vers l’intérieur. Et c’était une caverne d’Ali baba ! Qu’est-ce qu’il nous fallait ? Des vêtements de grossesse, des vêtements de bébé, une chambre, des biberons, des couches… ok, ça, ça attendrait. On traversait le secteur dédié à la femme enceinte… Horreur…

« C’est quoi ces vêtements de mamie ? Je veux pas ressembler à un sac à patates. Ça doit se trouver des tenues un peu sexy… Et un coussin de grossesse ? Tant que je dors avec toi… bref, chaque chose en son temps. On va voir les chambres ? Surtout après le travail que tu as fait à la maison, j’ai hâte de voir ce qu’on va trouver. »

La chambre était parfaite, bleu, propice au calme et au rêve. Mais elle était vide. J’avais hâte de voir ce qu’ils proposaient comme berceau, armoire et table à langer.
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeMar 20 Aoû - 20:10

Sonny réfutait ma suggestion du tirage au sort pour les prénoms. Dommage, on aurait pu couper court et nous éviter des discussions interminables sans nous mettre d'accord. On avait longuement discuté pour la maison, savoir ce qui correspondait à nos attentes parmi toutes celles que l'on avait visitées. Je n'avais pas trouvé long le temps que l'on avait passé dessus. C'était un bien matériel, pour un engagement sur du long terme. Il y avait toujours l'occasion de revendre mais si on pouvait l'éviter, autant s'y employer. Pourquoi un bébé n'était-il pas un simple bien matériel également ? Cela m'aurait encouragé à poursuivre la discussion jusqu'à ce que l'on se mette enfin d'accord. Tandis que là, je m'accordais à penser que ce n'était effectivement pas aujourd'hui qu'on lui trouverait un prénom. Je venais de bugguer un peu intérieurement sur ce qu'elle venait de dire. Passer ma vie à l'appeler.... Une fois qu'il aurait seize ou dix huit ans, on ne pourrait donc pas le mettre à la porte et il faudrait le supporter jusqu'à ce qu'il daigne enfin vivre seul ? Ah non, jamais de la vie ça.

C'était suffisant pour me faire redescendre sur terre si tenté était mon esprit d'avoir une volonté de s'évader. Et au passage, je restais également réaliste sur cette échographie. On ne voyait rien, cela ne servait à rien de tenter d'y voir un signe sur un sexe qui serait potentiellement féminin ou masculin. Alors oui, Sonny pouvait me regarder avec cet air blasé. Oui j'étais un briseur de rêve. Et oui j'avais raison même si elle ne le reconnaissait pas et se contentait de poser sa tête contre mon épaule. De toute manière, elle aurait pensé que j'avais tort, la discussion sur le sujet n'aurait pas été close si rapidement et elle aurait tenté de me faire entendre raison. Je marquais un point là dessus, comme sur le reste, essayant de donner une petite leçon de vie à ma fiancée sur la spontanéité sans prises de tête. Si au moins, elle pouvait y arriver pour la journée, cela nous permettrait de souffler, autant elle que moi. Peut être même qu'elle allait se ranger de mon côté et ne pas prendre la mouche face à mon humour.

Ce fut presque le cas, je me pris un coup de poing sur l'épaule, ce qui équivalait à une caresse vu sa force. Mais au moins, le sourire était toujours sur son visage, il ne s'était pas fermé pour m'imaginer avec je ne savais quelle femme. Je n'aimais pas les blondes... Voulait-elle vraiment parier là dessus ? Je n'eus pas le temps de répliquer, Sonny me devança, me demandant de me taire et tuant ainsi sa jalousie dans l’œuf avant de la laisser s'exprimer. Pas complètement puisqu'elle menaçait indirectement de mort une femme que j'aurais envie d'approcher. De mon côté, je ferais bien sa fête à l'avocat qui n'avait fait qu'accroître ses craintes. Peut-être que si elle me donnait son adresse, je pourrais aller lui rendre une petite visite discrètement pour lui toucher deux mots et exprimer ma façon de penser. Ou peut être pas... « ça peut être une idée... Mais on a suffisamment pour partir en vacances sur un coup de tête si l'envie nous prend. » Elle ne connaissait pas le montant de mes comptes, seulement celui du compte commun. Et encore, je n'étais pas certain qu'elle le vérifie vu que je le gérais en même temps que les autres. Je n'étais pas millionnaire, mais j'avais gagné et je gagnais encore assez d'argent pour qu'on vive convenablement et qu'on se fasse plaisir.

Je pouvais même payer des réparations pour la voiture si jamais elle l'abimait. Une vive protestation sortit instantanément, une vérité il fallait l'avouer. Je n'avais encore jamais reçu de contraventions depuis qu'elle me piquait la voiture et je n'avais pas non plus constaté de rayures les fois où je la lavais. Seulement, elle pouvait toujours rêver pour que je l'avoue, surtout quand elle s'amusait à presser la pédale pour faire rugir le moteur. Je venais de tourner la tête, lui adressant un regard noir derrière mon casque. Elle me le paierait, ma vengeance ne tarda pas à arriver quand il fallut se garder sur une place de parking quelques minutes plus tard. Je fixais les manœuvres de Sonny. Une... Deux... Trois... Est-ce qu'elle y arriverait enfin ? Ah quand même. Que de temps pour garer une voiture qui ne faisait que quatre mètres et demi de long. Ce n'était pas le plus gros modèle de porsche pourtant. Mais bon, puisque j'étais interdit de commentaire, je n'en fis aucun, me contentant de sourire discrètement. Mon comportement parlait pour moi et exprimait ce que je pensais, c'était suffisant.

Il était temps d'offrir son cadeau spontané à ma fiancée. Je venais de profiter de son air désespéré à la vue du cabinet d'assurances. Ce n'était pourtant pas ceci le cadeau, il se trouvait derrière moi et je lui indiquais la direction, observant sa réaction. Ses yeux s'agrandirent. Sa bouche s'ouvrit mais ne se referma pas. Son regard était fixé sur le magasin. Puis sur moi. De nouveau le magasin et moi. Voilà un joli bug auquel j'assistais. Sonny bugguait tellement qu'elle commença à prendre la direction de Kid's land, m'oubliant. Si au moins, elle faisait attention pour traverser la route mais toute à sa surprise, elle était bien capable de se faire renverser par une voiture. J'étais sur le point de me résigner à la laisser partir, commençant même à croiser les bras tout en l'observant quand je la vis faire brusquement demi tour. J'eus tout juste le temps d'ouvrir mes bras qu'elle se jeta sur moi, m'embrassant plusieurs fois, me déclarant son amour. Tout ça pour un magasin ? Je ne comprenais pas trop sa réaction. « je préfère ton cadeau » lui répondis-je entre deux baisers. Ce qui était la réalité, au moins on pouvait en garder une trace, alors que le sien...

Je pris conscience de ce dans quoi je m'étais embarqué quand on approcha de l'entrée du magasin. On croisa un couple dont la femme avait un ventre bien arrondi. Une fois à l'intérieur, je crus que j'allais me sentir mal. Que des objets en rapport avec la grossesse et la petite enfance. Sa main n'aurait pas été dans la mienne, je me serais arrêté en cours de route. Limite, j'aurais fait demi tour. Mais non... C'était son cadeau, je pouvais faire un effort même si je ne me sentais pas du tout à l'aise. Et sans le faire exprès, Sonny me détendit un peu. « Tant que tu dors nue avec moi... » Elle ne ressemblerait pas à un sac à patates et c'était plus propice aux câlins. Par contre un coussin de grossesse pour quoi faire ? J'étais perdu. Qu'est-ce qu'elle voulait faire avec cet objet ? S'en servir comme oreiller ? Le creux de mon épaule n'était donc pas suffisante pour s'endormir ? Rhaaaa, je ne comprenais rien. Heureusement que l'on revint à quelque chose de plus classique comme des meubles.

Alors que l'on prenait la direction des chambres pour bébés, j'exerçais une légère pression sur la main de ma fiancée pour attirer son attention. « Juste la chambre aujourd'hui. Ne m'en demande pas trop d'un coup... » Déjà ma présence dans ce magasin, c'était un miracle. En plus, j'augmentais son cadeau de Saint Valentin en ne m'arrêtant pas sur une simple visite, mais en partant sur l'idée qu'on se mettrait peut être d'accord sur les meubles. On passait déjà devant quelques modèles de chambres et la couleur des meubles me fit presque grimacer. Tout du blanc ou tout du marron foncé. Du noir... Cela ferait horrible avec la couleur des murs et la fresque. Bon ok... Si ça plaisait à Sonny, je me contenterais de sortir la carte bleue. Après tout je n'étais pas du genre à m'intéresser à ce genre de détails pour le bébé. Pourtant une exposition attira mon attention. Les meubles étaient de couleur naturel et blanc. Assez discret, ça devrait se fondre avec le bleu. « Un modèle te plait qu'on parte très vite ? » demandais-je d'un ton quelque peu distrait.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeMer 21 Aoû - 12:07

Je ne savais pas si j’attendais une fille ou un garçon. Je ne savais pas quel prénom il ou elle porterait. Je ne savais pas si Rem jouerait le jeu, pour lui trouver son nom. Je savais juste que nous allions y arriver. Cela prendrait du temps car ni lui ni moi n’étions vraiment préparés à tout ce qui nous tombait dessus. Même s’il avait du mal à y croire, j’y croirais pour deux.

« On gagne ensemble ou on perd ensemble. Alors on trouvera ce prénom tous les deux. »

Fin de l’histoire, il n’y avait plus à discuter. Et puis, il y avait plus urgent. J’avais un cadeau de Saint Valentin qui m’attendait. Et je voulais savoir ce que c’était. Ma curiosité prit le dessus sur la faim qui me tordait pourtant l’estomac. Je me moquais d’avoir faim. J’étais avec mon fiancé, bien décidée à ne plus me laisser abattre pour un rien, et je voulais profiter de ce nouvel élan. Plaisanter au lieu de m’énerver à cause des blondes… Je devais apprendre à être moins jalouse. Ou du moins, à moins le montrer. Et ça, je savais que ce ne serait pas facile. Tout comme il m’était difficile de ne pas l’interroger sur les raisons de ses absences à répétitions depuis trois jours. Nous avions eu un mois de paix… Et là, Trois meurtres ? Non, pas ce matin, je le sentais. Mais nous avions de l’argent… Et je savais d’où il venait.

« Je sais… Mais j’aimerais bien participer un peu aux frais… Tu fais déjà tant de choses pour moi. En même temps, c’est certain qu’avec ce que la maison d’édition me paye… »

Ou mes études qui ne mèneraient nulle part. Car il ne fallait pas se leurrer, mon cursus allait me conduire droit dans le mur. Avec un beau diplôme, mais droit dans le mur. Wyatt essayait de m’aider aussi… mais je n’avais toujours pas eu de révélation. Et je ne voulais pas non plus montrer à Rem à quel point j’étais paumée et à quel point il gâchait son argent en me payant mon année…  L’heure était à la spontanéité, au laisser aller… ça aurait été plus facile s’il ne m’avait pas observé tout du long quand je manœuvrais pour me garer ! Et il pouvait toujours sourire, j’avais réussi à me garer et sans abimer sa précieuse voiture. Et je découvris ce qu’il m’offrait. J’avais paniqué parce que rien n’était prêt pour l’arrivée du bébé. Il m’avait dit qu’il s’occuperait de la chambre, ce qu’il avait fait, et qu’on gérerait le reste une fois qu’on serait rassuré, qu’on saurait que tout allait bien. Et là, il m’emmenait dans la caverne d’Ali baba. De son plein gré, sans que je ne lui demande rien. Il avait tenu parole et m’avait quand même eue par surprise. Le vrai cadeau, ce n’était pas la chambre qu’il allait acheter. C’était qu’il soit là avec moi, sans râler. Et il osait dire que mon cadeau était mieux. N’importe quoi.

« Je compte bien dormir nue avec toi très longtemps. Et si j’ai froid, tu me réchaufferas, n’est-ce pas ? »

Et ce même si je commençais à avoir un ventre… Mais tout sauf ces tenues de mamies. Et ces coussins de grossesse… Je n’avais jamais compris l’intérêt. Soit disant pour caler le ventre… Si j’avais besoin de me caler, j’avais Remington. Ou panpan et teddy quand mon fiancé n’était pas là. C’était moins bien, certes… Mais tout de même. Il y avait tellement de choses… poussettes, parc, et… oh mon dieu, toutes ces layettes minuscules, toutes plus craquantes les unes que les autres. Instinctivement je m’apprêtais à dévier pour aller voir de plus prêt et imaginer notre enfant tout petit dans ces tenues. Mais il me retint et je compris qu’il me faudrait être raisonnable. Il était là, c’était un grand pas. En faire trop, trop vite le dégouterait, et je ne le voulais pas. Néanmoins… je lui fis signe de m’attendre, juste une seconde. Je venais de repérer un body et un bavoir. Je m’en saisis et lui montrai, de loin avant de les reposer.

« Notre fils aurait eu la classe là-dedans, tu t'en sortirais peut-être. Et personne ne l’aurait embêté avec le métier de son père avec ça et quoiqu'il arrive il serait fier de toi car tu vas assurer, on en est certains. »

Je lui souris en disant cela. J’étais désormais capable de plaisanter sur son travail de tueur. J’espérais qu’il le prendrait comme cela : de l’humour. Je savais pourquoi il faisait cela. Je savais que cela lui pesait. Mais je voulais qu’il sache que je ne l’en aimais pas moins, et que son enfant l’aimerait aussi. Ce travail n’était pas un obstacle à notre vie si nous en décidions ainsi. Mais il avait raison. Même si cette layette était craquante, chaque chose en son temps. Je retournai donc auprès de mon fiancée, lui prenant la main et lui souriant, pour nous décider sur des biens matériels. J’essayais d’imaginer chaque mobilier avec le bleu de la chambre et les dessins peints par Remington. Tout jurait ; et il était hors de question qu’on reste sur un nouvel échec. Même s’il était très loin d’être enthousiaste. Dire qu’il avait affirmé qu’il viendrait aux séances de préparation… je crois qu’on souffrirait tous les deux si cela devait se faire. Nous avions déjà eu une discussion sur le fait de s’écraser et de ne faire que ce que l’autre voulait. Et ce genre de choses ne fonctionnait pas. Faire des choses ensemble oui, mais des choses qui nous rendait heureux en même temps… Et cette discussion nous avait conduits à l’arrière d’une maison hantée et était probablement responsable de ce qui se passait maintenant.

« Qu’on parte vite ? Ok, je vois. Je sais que tu n’as pas envie d’être ici. Et je ne veux pas te forcer à faire ce que tu ne veux pas… alors que dis-tu de celle-là ? »

Les tons étaient clairs, sobres. Ça irait parfaitement à une fille comme à un garçon. Avec le bleu de a chambre, les nuages, tout serait propice au calme et je me voyais bien coucher notre bébé dans ce lit. Je m’approchai des meubles, passant la main sur la commode, avant de me pencher par-dessus le lit.

« Tu crois que c’est assez solide ? Et assez haut surtout ? Il parait que dès que j’ai su marcher je me sauvais de mon lit… »

Enfin, c’était mon père qui disait cela… J’avais du mal à croire que je pouvais avoir envie de me sauver des bras de Morphée… soit disant que j’étais infernale et une vraie pile électrique… J’étais sure qu’il exagérait. Et là, mon regard fut attiré par une série de chiffres sur une étiquette.

« La vache ! Ça coûte une fortune ! »

Je tournais et retournais l’étiquette avant de percuter…

« C’est que le prix de la table à langer ! Je comprends pourquoi les gens font plein de bébés, faut rentabiliser… »

Merde ! Pourquoi j’avais dit ça moi ! Rem allait croire que je voulais une tribu, alors vu qu’il paniquait déjà avec un… Je lâchai l’étiquette pour aller agripper sa veste de moto et le forcer à me regarder.

« Mais nous on n’a pas besoin de rentabiliser, hein. Et au pire, il gardera sa chambre pendant quinze ans, s’il tient de moi il sera tout petit et tiendra dans le berceau très longtemps. Ou alors il aura le pouvoir d’agrandir ses meubles qui sait ? »

Je vis alors un couple passer près de nous. A mon avis, la femme ne devait pas être loin du terme à voir son ventre…

« Tu crois que je serai si énorme que ça ?, murmurai-je presque désespérée… Je croyais que lui et moi on était d’accord pour que ça ne dépasse pas… ça. »

Je plaçais ma main à quelques centimètres de mon ventre actuel, comme je l’avais fait à Great Falls. Là… comme ça il aurait largement la place non ? A moins que j’accouche d’un géant comme Rem… Mais mes pensées furent troublées par autre chose… Une odeur… délicieuse et familière. Et pour cause, la femme mangeait…

« Gaufres ! Rem j’ai pas déjeuné, on va manger s’il te plait... »

Des gaufres, avec plein de chocolat. Et des fraises… Merde, je tombais dans le cliché mais j’avais envie de tremper des fraises dans du chocolat chaud…
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeSam 24 Aoû - 11:00

Une nouvelle fois, Sonny remettait sur le tapis tout ce que je faisais soit disant pour elle. Ma fiancée semblait préoccuper, ou du moins attacher une certaine importance à ce détail. Pourquoi, je n'en savais rien. Quelle importance que ça soit moi qui ai acheté la maison ? Quelle importance que je lui paie ses études ? Je ne réclamais rien en retour, au contraire, j'étais même prêt à tout lui laisser en cas de séparation. Je claquais trop facilement mon argent, ou peut être que je ne lui accordais pas suffisamment d'importance pour tout réguler de ce côté car j'avais pris l'habitude de me débrouiller et de m'offrir ce que je désirais à la sueur de mon front. J'aurais pu bénéficier de l'argent de Blackwell, j'avais préféré tourner le dos à cette partie de ma vie, chose que Jayden n'avait pas fait, ne réussissant pas à rompre ce lien qui la maintenait dans l'opulence. « Tu peux te payer quelques paquets de bonbons ou de biscuits avec ce qu'ils te paient. » Léger sourire en coin. Ce n'était pas pour la rabaisser, c'était juste un fait que j'énonçais. Avec ce qu'on lui donnait en travail, les rentrées d'argent étaient maigres. Elle devait persévérer, il y aurait bien un moment où ses efforts finiraient par payer. Et même si ça n'arrivait que dans quelques années, peu importait, j'assurerai jusque là. Fin de la discussion.

Il était plus important pour moi de l'imaginer nue entre mes bras, surtout si elle avait froid. Et si elle revenait à l'histoire d'argent et de revenus, cela faisait l'économie de l'achat de nuisettes. « Toujours. » Je ne me défilerais pas en cours de route pour la réchauffer et ce, même si son ventre s'arrondissait de plus en plus. J'avais déjà remarqué le changement mais je m'en étais réellement aperçu depuis peu, quand par habitude, je la prenais contre moi, enroulant mon bras autour de sa taille et posant ma main sur son ventre pour la caler contre mon torse. Je sentais l'arrondi de son ventre sous mes doigts. Je ne disais rien. La première fois que je l'avais enfin remarqué, j'étais resté une partie de la nuit éveillé, réfléchissant, tentant de m'y faire sans projeter ce que ça donnerait par la suite. Je sentais bien au fil des semaines qu'il s'accentuait. C'était progressif heureusement, alors je ne bloquais pas une nouvelle fois. Rien ne me tombait sur la tête pour m'assommer comme le jour où elle m'avait annoncé pour sa grossesse.

Même si j'avais choisi d'entrer dans ce magasin, je m'aperçus par contre que cela faisait beaucoup d'un coup pour moi. J'attirais donc l'attention de Sonny pour la freiner un peu. Non pour casser son enthousiasme, mais seulement pour ne pas me rebuter, me faire partir en courant et me dégoûter. Une chose à la fois. Comme les peintures de la chambre... Comme des meubles qui la composeraient. Le reste viendrait par la suite. Tout devait être progressif, comme l'arrondi de son ventre. Je ne comprenais pas moi-même pourquoi je réagissais ainsi alors que les imprévus ou partir à l'aventure sur un coup de tête ne me dérangeaient pas en temps normal. Peut être qu'un bébé était trop concret, que c'était une trop grande responsabilité...

Sonny me fit signe de l'attendre. Je ne bougeais pas, patientant au milieu de l'allée dans laquelle je me trouvais. Hors de question que j'emprunte une allée plus petite et que je remarque davantage tout ce qui m'entourait. Les meubles... Juste les meubles et rien d'autre. Pas même ce vêtement qu'elle me montra ni même ce bavoir. Je percevais que c'était de l'humour qu'elle faisait. De mon côté, j'avais du mal à y adhérer pour y répondre. Je n'arrivais pas à m'imaginer habillant notre enfant. Quant à le nourrir... Se rendait-elle seulement compte que je bloquais ? C'était fort possible sinon il n'y aurait pas eu cette assurance dans son regard. Elle était convaincue que je tiendrais mon rôle. Elle tentait de m'en convaincre au passage, comme je le lui avais demandé, de m'aider à l'aimer. Mais de là à dire que j'assurerai sur ce plan... Je devais être le seul non convaincu.

Je ne répondis donc rien et ma main se glissa de nouveau dans la sienne avant que l'on ne se dirige vers le mobilier. Les couleurs étaient horribles, rien n'attirait mon attention, seulement un modèle et je m'aperçus de la profondeur de ma phrase quand Sonny répéta la fin. J'avais réellement prononcé ces mots sans m'en rendre compte sur le moment. « Ce n'est pas mon univers, je ne suis pas enthousiaste comme toi à être dans ce lieu. Mais j'ai choisi d'être ici. » Alors non, même si j'avais du mal, j'avais tout de même envie d'être dans ce lieu, sinon je me serais contenté d'attendre à l'extérieur. J'avais fait des promesses, je les respectais. Je tentais même d'aller plus loin que celles-ci en prenant sur moi pour faire des choses qui ne m'attiraient pas du tout. Comme faire l'effort de regarder les meubles. D'ailleurs le modèle qui attira l'attention de Sonny fut le même que moi. « C'est neutre. » Dans le sens où ça conviendrait aussi bien pour un garçon que pour une fille. « Et ça ne détonnera pas avec la couleur des murs. » Contrairement aux autres modèles que je ne réussissait pas à projeter dans la pièce à cause de leurs couleurs, ou de leur aspect qui donnait l'impression que c'était soit vieux, soit trop bourgeois.

Sonny s'approcha du lit et se pencha par dessus. Je restais un peu en retrait, patientant le temps qu'elle inspecte le tout. « Ils doivent tester leur solidité avant de les mettre en vente. Et s'il bouge trop, on l'attachera. » Voilà pour le côté réaliste et pratique façon Remington. Une claque pour mon humour foireux ? Plaisanter sur le fait de vendre le bébé à l'Agence m'en avait valu une, alors quel verdict sur le fait de l'attacher pour qu'il ne tombe pas ? Je me décidais enfin à m'avancer pour regarder le prix noté sur l'étiquette quand Sonny percuta en le voyant. Effectivement, c'était coûteux pour un si petit être et... Rentabiliser ? Comment ça ? Que voulait-elle dire ? Plusieurs enfants ? Ah non ! Jamais de la vie. Un seul, c'était déjà trop de soucis alors qu'il n'était pas encore né. Et je passais sous silence mon métier. « On s'arrêtera à un... bien suffisant... » Surtout quand il arrivait alors qu'il n'était pas programmé. C'était déjà de trop même si je l'acceptais.

Mon regard se détacha de Sonny pour effectuer rapidement un calcul mental des objets devant lesquels on se trouvait. Environ trois mille dollars... Seulement pour quatre objets... ça braillait et ça coûtait cher. Un bébé réunissait tous les défauts dans un si petit corps.

Une autre réunissait également plusieurs défauts. Je faisais un énorme effort et elle pensait à manger. Je fus presque blasé par son comportement. « Je t'emmène ici... Et tu veux manger... Alors que ça fait même pas dix minutes qu'on est là.... Tu rêves Sonny Malone. Je déteste ce genre de lieu mais tu ne te rempliras pas le ventre avant d'avoir trouvé un vendeur, de lui indiquer ton choix pour ces quatre meubles et avant de t'être occupée des papiers pour qu'on nous les livre. C'est ton cadeau mais je n'ai pas fait l'effort de venir pour rien. Alors dépêche toi, surtout que j'ai quelque chose à te dire ensuite. » Et voilà comment la motiver. La curiosité resterait toujours un vilain défaut chez elle...
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeSam 24 Aoû - 13:49

Et pas qu’un peu que j’allais en acheter, des paquets de bonbons ! Ça payait mon goûter à la fac quand je finissais tard, ce peu d’argent que je gagnais. Pour l’instant, j’arrivais à mettre une grande partie de ce que je touchais sur le compte commun, mais je ne me leurrais pas, c’était une goutte d’eau comparativement à ce que Rem mettait. Ce qui était terrible, c’était que d’un côté, j’avais bien envie de savoir combien il touchait réellement. D’un autre, il était hors de question que ça devienne si réel dans ma tête. J’avais encore du mal à comprendre comment j’avais pu accepter cette situation. Mais à chaque fois que je songeais à cela, le souvenir de ce qu’il endurerait en cas de « rupture de contrat » me remettait sur les rails. Oui, je préférais qu’il tue plutôt que ce soit lui qui soit tué. Oui, c’était dégueulasse, mais c’était ainsi. Je l’aimais, et je voulais l’aimer encore des années. « Toujours », comme il venait de le dire. Rien que ce mot me rassurait. Plus encore que le fait d’être ici. Avec ce simple adverbe, je me sentais mariée. Plus qu’un bout de papier ou un serment. Même si j’allais devenir comme toutes ces femmes au ventre énorme qu’on voyait dans le magasin. Au début, il m’arrivait de le rentrer, pour limiter les dégâts. J’avais laissé tomber. Je faisais tout pour rester jolie, quitte à me tartiner de crèmes anti-vergetures… de quoi vous faire perdre toute foi en vous… J’essayais aussi de cacher l’arrondi de mon ventre sous des vêtements amples. Pour l’instant, il n’avait jamais fait de commentaire. Et puis, c’était dans notre contrat de mariage, après tout.

Je tentais bien une diversion pour le dérider un peu, mais rien à faire. Le déclic ne serait pas pour aujourd’hui, tout comme l’achat des vêtements. Dommage, je les trouvais plutôt amusants moi. Mais je ne perdais pas espoir. Quand il sera né, j’aurais tout un tas de petits trucs pour impliquer Rem, ça viendrait avec le temps. Je savais que ce serait difficile, je me doutais qu’il ne serait pas un de ces pères au comble de la joie à la naissance de leur enfant. Ce serait long et il suffirait que le petit lui pisse dessus ou lui crache son petit pot à la figure pour que Rem ait envie de fuir. Mais on y arriverait. J’étais lâche pour tout un tas de chose. J’avais surtout trop vite baissé les bras ces derniers temps. J’avais décidé d’être forte. Pour nous trois. Alors je le serai… quitte à ce qu’on doive revenir, à chaque fois pour à peine un quart d’heure. Sauf si réellement c’était une torture pour lui…

« Mais on est là pour se créer notre univers, non ? Alors j’en veux un qui nous plaise à tous les deux, ne dis pas amen juste pour me faire plaisir ou sortir plus vite, ok ? »

Ce serait comme pour le prénom du bébé, mais je préférais éviter d’en rajouter une couche. Donc pour l’heure, la chambre. Et le moins que l’on puisse dire, c’était qu’il y avait vraiment de tout. Dont des choses… si tristes. En gros bois massifs, comme si j’allais accoucher d’un nonagénaire. Non, j’avais une petite crevette dans le ventre, je voulais qu’il s’émerveille de tout, qu’il ait de la place pour courir partout – et se cogner sans se faire trop mal s’il tenait de moi. Je voulais une chambre lumineuse, pour qu’il puisse rêver.

« Je me demande si je pourrais voir ses rêves… ou le calmer quand il fera des cauchemars. Mais oui, elle est parfaite cette chambre. »

Il manquait peut-être un rocking-chair, pour que je puisse le bercer ou lui donner le sein. Tiens… est-ce que j’étais décidée à l’allaiter finalement ? J’avais toujours la remarque de Wyatt en tête et ça me bloquait. Et pas question de parler de ça à Rem… Certes, lui il voyait l’aspect… pratique et très matériel de la chambre, mais au moins, nous étions d’accord. Je ne savais pas s’il s’en rendait compte, mais malgré toutes ses peurs et nos caractères de chiotte, nous parvenions à nous mettre d’accord sur pas mal de choses vis-à-vis de cet enfant. Sa chambre, mais aussi le fait de lui ôter son don s’il devait être trop violent et si cette histoire de sérum annihilateur de capacité n’était pas qu’une vulgaire farce de Genetic. Ce n’était tout de même pas rien.

Je ne résistais toutefois pas à la tentation d’examiner cette chambre sous toutes les coutures. J’ignorais quel serait le caractère de mon fils ou de ma fille, mais si il ou elle héritait de ma maladresse et du côté casse-cou de son père, il valait mieux prendre quelques précautions. Je me redressai prestement, jetant un regard noir sur Rem.

« Fais ça et tu seras privé de câlin pour longtemps. Et puis d’abord… tu ne m’as jamais attachée alors que je gigote aussi dans le lit, non ? »

Et toc, s’il voulait que je me fâche ou que je lui dise que je ne le laisserai jamais seul avec le bébé, il se foutait le doigt dans l’œil. Par contre, je pourrais me fâcher tout rouge contre les fabricants et les vendeurs de cette chambre. Ça coûtait une fortune. Une fortune ! Trois mille dollars rien que pour quelques meubles… ça m’offusquait tellement que j’en oubliais qu’on ne pouvait pas rire de tout avec Remington. D’ailleurs, il ne répondit même pas à ma blague sur ma petite taille… il devait vraiment être à des kilomètres d’ici.

« Oui… surtout s’il te ressemble », tentais-je une nouvelle fois en souriant. Un seul enfant. C’était très bien, d’autant qu’il n’avait même pas été désiré. Alors pourquoi j’avais ce petit pincement au cœur ? Je n’avais jamais voulu une grande famille. Les tribus de dix, ce n’était pas pour moi… Mais j’aurais bien aimé connaitre ce désir commun, cette joie et du père et de la mère en découvrant le test positif… Nous n’aurions jamais ça, mais ça serait peut-être aussi bien.

Ce qui serait super bien en revanche là, tout de suite, maintenant, ce serait de manger. J’étais jalouse de cette femme avec sa gaufre. Moi je n’avais même pas eu le droit de manger ce matin. Je n’avais rien dans le ventre depuis hier soir ! C’était une tentative de meurtre ou je ne m’y connaissais pas ! Je fis des yeux tous malheureux à Rem, mais son côté ex-militaire revenait au galop. Alors je fis une moue boudeuse. Parce qu’en plus je devais m’occuper des papiers !!

« Tu te venges, c’est ça, tu veux que je souffre autant que toi, c'est ça ? Et puis si je ne mange pas, ton californien ne mange pas non plus, tu y penses à ça ? Mais pourquoi les papieeeeeeeeeeeeeers ? »

C’est vrai quoi, j’y connaissais rien et à tous les coups, j’allais expédier nos meubles à Trifouillis-Les-Oies. Et ce serait encore de ma faute ! Et puis qu’est-ce qu’il me réservait encore comme surprise ?

« Pourquoi ensuite ? Tu peux le dire maintenant ? S’il te plaaaaaaaaaait ? »

Non ? Ça ne plaisait pas… je soupirais en jouant avec sa veste.

« Tu voudras bien… me parler de Brennen aussi, après que tu m’aies dit ce que tu voulais me dire. Il fait partie de ta vie et… il faudra bien que j’apprenne à le connaitre, non ? Et j’espère que si j’arrive à sortir vivante de ce remplissage de paperasse, non seulement tu me payeras une énorme gaufre pleine de chocolat et de fraises, mais qu’en plus ce que tu voulais me dire c’est « je t’aime, tu es merveilleuse et parfaite », sinon je te tue. »

Je me hissai sur la pointe des pieds et l’embrassai du bout des lèvres, avant de lui attraper le menton.

« Et on n’attachera le bébé que dans son siège auto, dans la voiture, compris ? »

Et je déposai un second baiser rapide sur ses lèvres, avant de me mettre à trottiner dans les allées, à la recherche d’un vendeur… Et c’est dingue tout de même. Quand vous n’avez pas besoin d’eux, ils vous harcèlent de « je peux vous aider ? », et quand vous en cherchez, il n’y a plus personne. Je finis enfin par tomber sur un grand gaillard et il s’occupa de tout. Trois pages ! TROIS pages de documents à remplir pour justifier : de l’identité de l’acheteur, du lieu de livraison, de la date, la garantie. Et miracle absolu : je ne lui ai pas explosé le crâne. Et le mien non plus n’a pas explosé.

Papiers en main et le compte commun délesté de quelques milliers de dollars, je retrouvais Remington vers la sortie, me glissant contre lui.

« Alors, tu voulais me dire quoi, jeune propriétaire d’une chambre pour bébé qui devrait arriver dans moins de quinze jours ? »
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeMar 27 Aoû - 20:08

Chaque pas que l'on faisait dans la vie tenait d'une lutte plus ou moins acharnée entre Sonny et moi. C'était étrange cette facilité que nous avions parfois de tomber d'accord sur certaines choses alors que d'un autre côté, une discussion pouvait tenir de longues minutes ou des heures voire des jours. Des mois même quand il s'agissait du bébé. Chaque jour qui passait en était un qui faisait que ma résistance s'amenuisait. Je finirai par me contenter de répondre par l'affirmative pour éviter les dépenses d'énergie inutile. Sonny le devinait, elle tentait de reprendre en main la situation. La chambre du bébé appartenait-elle à notre univers ? Matériellement parlant, c'était le cas. Mais ce n'était pas le mien et nous le savions tous les deux. Alors pourquoi devais-je faire un effort pour que ça me plaise alors que si je me détachais de tout, chaque décision serait prise plus rapidement ? Je lançais un regard à ma fiancée, l'air de dire que ce n'était pas mon genre de dire amen pour lui faire plaisir ou pour accélérer la prise de décisions. La réalité, c'était que j'avais certains goûts, et pour moi il était plus important de m'arrêter sur un choix de vêtements à porter qu'un lit dans lequel dormir pour un bébé. Le sens des priorités n'était pas le même. Pourtant, je finis par lâcher un « ok » pas très enthousiaste mais d'un ton ferme.

Je n'avais rien à redire de toute façon. Son choix de chambre était celui que j'aurais fait si la décision me serait revenue sans qu'elle ne soit présente. Or, elle l'était et c'était son cadeau de Saint Valentin qui plus est. Même si elle désirait que l'on prenne la décision à deux, son vote compterait davantage dans la balance. Qu'elle choisisse donc sans se perdre en cours de route alors qu'elle s'interrogeait sur sa capacité à voir les rêves de notre enfant. Sonny me blasait. Il n'était pas encore né mais elle tentait de se projeter avec des années d'avance. Je doutais qu'un bébé puisse rêver ou faire des cauchemars. Peut être que je me trompais mais en dehors de manger, dormir et remplir ses couches, un être humain n'avait guère de préoccupations à cet âge là. Et il fallait attendre de vieillir pour en revenir au même stade. J'espérais mourir avant d'être dépendant comme pouvaient l'être un bébé ou certaines personnes âgées.

L'observation des meubles se poursuivit, les commentaires également et enfin, j'eus droit à un regard noir tourné dans ma direction. Mon idée d'attacher le bébé n'était pas approuvée apparemment, elle risquait même de me priver de câlins. Pourtant, elle n'était pas si mauvaise. Si on penchait le matelas du lit, qu'on attachait l'enfant pour l'empêcher de glisser, il dormirait. Et en plus peut être qu'on faciliterait sa digestion en le mettant de la sorte. Mais bon, abandonnons mon idée puisque je serai puni en retour. « J'ai des méthodes efficaces sur toi pour t'empêcher de bouger qui ne s'appliquent pas à un bébé. » Et la décence interdisait de les nommer surtout en présence d'autres clients qui emmenaient leurs rejetons avec eux. Quoique je m'en fichais après tout, je n'avais pas de tabou sur le sujet mais ne souhaitait pas non plus m'étendre dessus. Surtout que je me perdais en cours de route, ne relevant pas toutes les remarques de Sonny.

Par contre, je marquais un temps d'arrêt sur le nombre d'enfants que l'on aurait. On s'arrêterait à un, ce n'était pas négociable avant très longtemps en ce qui me concernait, pour des raisons évidentes à cause de mon métier. Sonny tentait de prendre mon choix avec légèreté, plaisantant que ça serait bien assez s'il me ressemblait. Je ne répliquais pas. À quoi bon, je n'avais rien à dire, aucun souvenir de ma petite enfance et personne dans mon entourage pour me la raconter. Et ce n'était pas plus mal de ne pas savoir quel genre de bébé j'avais été : calme ou insupportable. D'aussi longtemps que je me souvenais, chez les Blackwell je m'enfermais dans ma chambre, m'isolant et sortant seulement pour traîner avec Brennen. Peut-être que ce gamin adopterait la même attitude que son père, je ne savais pas. Je n'arrivais pas à me l'imaginer me ressemblant.

Par contre, il y avait de fortes probabilités qu'il soit un ventre sur pattes comme celle qui le portait, réclamant à manger à n'importe quelle heure de la journée. Je faisais preuve d'un peu de mauvaise foi, Sonny n'avait pas mangé depuis la veille au soir. Pour ma part, je m'étais réveillé très tôt, me contentant d'un jus d'orange. Nous étions pour ainsi dire à égalité niveau calories. Je pouvais comprendre la fringale qui l'animait, par contre il était hors de question que j'ai fait l'effort de venir dans ce magasin pour rien. Alors je posais certaines conditions avant d'accepter que l'on aille déjeuner. Je haussais les épaules. « Si le californien me ressemble, son ventre peut attendre un peu. » C'était vrai ça ! Est-ce que je me plaignais de mon ventre vide ? Non, alors elle pouvait bien s'occuper des papiers pour l'achat des meubles même si elle détestait traiter ce genre de choses. De toute manière, je savais comment m'y prendre avec elle, et j'aiguisais sa curiosité au passage.

« Non. » Réponse ferme. Ça ne me plaisait pas de lui parler maintenant. Je commençais à croiser les bras, prêt à patienter jusqu'à ce qu'elle décide à prendre ses responsabilités. Et je marquais une très légère hésitation quand elle me demanda si je voudrais bien lui parler de Brennen. J'étais parti sur l'idée qu'ils apprendraient à se connaître au fil de leurs rencontres même si je n'étais pas toujours fourré avec mon meilleur ami. Par contre parler de lui, en quelque sorte cela voulait dire parler de mon passé et de moi. « Hum... Tu me diras ce que tu veux savoir. » Car si elle attendait que je lance le sujet de moi-même, elle pouvait toujours attendre. Je n'étais pas habitué à ce genre de choses, surtout en ce qui concernait Brennen alors révéler de mon propre chef des informations à son sujet, cela relevait du miracle.

« Je t'aime mais tu es loin d'être parfaite... Moi non plus d'ailleurs. » Meurtre en perspective ? Je n'avais pas pu me retenir de glisser ces quelques mots alors que ses lèvres effleuraient les miennes et qu'elle m'attrape le menton. Quelle rabat joie. J'aurais pu l'être également en précisant qu'il n'y avait pas de place pour installer un siège auto dans ma voiture. Tiens d'ailleurs c'était vrai ça. Deux places à l'avant et aucune à l'arrière pour le rejeton. Merde. Si elle s'en rendait compte, j'aurais droit au couplet comme quoi il va falloir que je change de voiture ou que j'en achète une seconde. Et c'était moi le dépensier du couple ? Ce bébé nous faisait faire des folies sans avoir pointé son nez !

Je retins un énième soupir avant de me diriger vers la sortie le temps que Sonny s'occupe de tout. Je la laissais se débrouiller et préférais respirer un peu d'air frais, voulant surtout m'éloigner de tout cet univers de bébé. Alors que je patientais, je regrettais durant quelques secondes d'avoir arrêté de fumer. Je m'en serais bien grillé une pour me remettre de la visite dans ce magasin. J'avais l'option d'intercepter un passant pour en réclamer une. Je ne le fis pas et quand enfin j'étais sur le point de me décider, je vis arriver ma fiancée dans mon champ de vision. Tant pis, ça serait pour une autre fois. Mon bras se glissa autour de ses épaules et je la ramenais contre moi alors qu'on s'éloignait de l'entrée du magasin. « Je voulais te dire qu'une gaufre pleine de chocolat et de fraises, ce n'est pas un repas équilibré. Il paraît que je dois surveiller ton taux de sucre alors oublie on va déjeuner autre chose. » Et voilà, je venais de lui fendre le cœur et elle allait écraser une larme voire même tout un torrent en fait. C'était peut être le moment d'en profiter pour glisser ce que j'avais à lui dire. « Je vais travailler plus souvent à partir de maintenant mais je rentrerai tous les soirs. » Du moins normalement.
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeMer 28 Aoû - 18:40

J’aurais aimé que les choses soient simples, naturelles. J’aurais aimé qu’on soit heureux en même temps et des mêmes choses. Mais entre nous, ça ne fonctionnait pas ainsi. Il fallait qu’on se force, qu’on se fasse du mal pour avancer. C’était comme cela qu’on s’était installés ensemble, après s’être balancé des horreurs à la figure. C’était aussi comme ça qu’il m’avait demandée en mariage, après des semaines de silence et de mépris, à marcher tels des funambules sur un fil fragile… Nous avions été tous proches de l’implosion cette fois-là. Cette fois, c’était une autre sorte de bras de fer qui se jouait. On n’allait pas se détruire. Du moins, je ne l’espérais pas. Le tout, c’était de retenir celui qui se laisser couler. Et pour une fois, ce n’était pas moi. Je devrais le porter à bout de bras dans l’apprentissage de sa paternité. Ce serait dur, je le savais, mais je me raccrochais à des petits mots comme son « ok ». Je désirais plus que tout croire qu’il était sincère. J’essayais de me convaincre que ce désintérêt ne serait que momentané. J’avais besoin d’y croire sinon… Non, j’y croyais. Nous n’avions pas traversé toutes ces épreuves pour baisser les bras maintenant.

Par contre, il faudrait que je le polisse un peu, mon fiancé. Avec ses méthodes militaires, je n’osais pas imaginer la première fois où il se débrouillerait seul avec le bébé. Ou plutôt, je ne l’imaginais que trop bien : la couche fixée à grands renforts de scotch, du lait ou des petits pots renversés partout comme s’il y avait eu une bataille, un bébé attaché dans un lit. Une véritable catastrophe. Je préférais répondre sur le ton de l’humour. Nous avions encore le temps de corriger certains… détails.

« Ah oui ? Et qui te dit que je ne m’arrête pas de gigoter juste pour te faire plaisir ? »

Il était doué ceci dit, mais il ne fallait pas démesurément flatter son ego. C’était un amant indubitablement doué, et mon ventre en témoignait. Et si j’aimais cette part de lui, d’ici quelques temps, j’aurais aussi besoin qu’il me montre une autre de ses dimensions. La patience dont il était capable de faire preuve. Le désir de protection qui brillait en lui. Sa force qu’il parvenait à transmettre. Tout cela pour moi et pour ce bébé. L’unique bébé qu’on aurait. Raison de plus pour l’aimer et lui permettre de grandir du mieux qu’on pouvait. Le silence de Remington me pesait. J’avais cette impression de le rendre malheureux, de le faire souffrir. Mentalement. Comme Ben Blackwell. Et cette idée… elle me torturait. Le briser, l’entretenir dans cette illusion qu’il ne saurait avoir de famille bien malgré moi, ça me faisait mal.

L’avantage – comme l’inconvénient – de la grossesse, c’était les sautes d’humeur. Et je passais de plus en plus aisément d’un état à l’autre. Cette fois-là ne fit pas exception et mon attention fut captivée par l’idée de manger. Malheureusement, mon air de chien battu ne fonctionnait absolument pas sur mon fiancé. Il venait de marquer un point en retournant MON argument contre moi… ce n’était pas loyal !

« S’il te ressemble tant, alors tu seras ravi de passer des heures à lui éplucher des graines de tournesol pour les lui donner. »

Voilà, puisqu’il n’avait jamais faim, cela l’occuperait ! Et puis zut, je voulais savoir ce que c’était que cette chose secrète qu’il voulait me dire ! Et je voulais en apprendre plus sur Brennen. On ne pouvait vraiment pas faire ça autour d’une gaufre ? Ou me le dire en guise d’encouragement avant les papiers ?

« J’aime pas tes « non »… Tu n’as pas intérêt à dire ça le jour de notre mariage. »

Je lui lançai un regard noir, celui que j’avais dans mes mauvais jours. Honnêtement, je ne le croyais pas capable de me faire ça. Il ne voulait pas me faire de mal, et cela me briserait. Et de toute façon, à ma question suivante, j’eus droit à une réponse moins fermée. Je m’attendais à un peu plus d’enthousiasme, d’autant qu’il s’agissait de son meilleur ami, mais c’était kif-kif avec la joie d’être ici. Je devrais m’en contenter.

« Je suis parfaite pour toi, triple idiot, c’est suffisant, non ? »

Et il avait intérêt à dire oui parce que sinon je sortirais vraiment désespérée de cette saint-valentin. Je me décidai alors à aller remplir la paperasse. C’était un véritable cadeau empoisonné qu’il m’avait fait là ! Je le lui ferais payer tôt ou tard, mais pour l’instant, j’étais surtout heureuse que tout soit terminé et que je puisse de nouveau me caler tout contre lui. En plus j’allais enfin savoir la raison de toutes ces cachotteries.

Je déchantai vite. Ma mine se renfrogna.

« Des fois, je préfère quand tu te tais. »

C’était mon taux de sucre après tout ! Et j’avais envie de chocolat. Après tout, c’était moi qui devais me battre avec un tas d’hormones et manger pour deux ! C’était moi qui avais supporté les nausées, les envies de pipi toutes les cinq minutes, j’avais bien droit à du sucre. Et de quoi me parlait-il ?

« Je ne comprends pas… Qu’est-ce que tu entends par « travailler plus souvent » ? Et pour ce qui est de rentrer tous les soirs… En trois jours tu as disparu trois fois. Si c’est ça ton nouveau job… Tu… travailles toujours pour eux ? Je veux dire… on n’est pas en train de parler de ton travail de dessinateur ? »

Je ne saisissais pas. S’il pouvait me faire la promesse qu’il rentrerait tous les soirs, c’était qu’on ne l’enverrait plus en mission ? Mais un tueur à gages qu’on n’envoie pas en mission, ça faisait quoi ? Et puis, il n’avait pas pu démissionner, il avait été très clair à ce sujet. Alors que j’avais passé un bras autour de ses hanches, je ne pus m’empêcher de plonger mon regard dans le sien, comme si j’y cherchais la réponse à toutes mes questions.

« On ne t'enverra plus sur le terrain ? Je ne risque plus de te retrouver sur un lit d’hôpital à attendre des jours que tu reviennes vers moi ? Tu reviendras chaque soir dans notre lit et ce sera moi finirai par te supplier de relâcher ton étreinte car tu me tiendras tous les soirs dans tes bras inlassablement ? »

Comme il me l’avait promis ?

« Je ne peux pas vivre sans toi, Rem. J’ai déjà essayé et ça n’a pas marché. Même quand on se crie dessus, je suis heureuse, alors que je ne le suis pas quand on n’est pas ensemble, même si ça parait plus simple ou plus calme. Alors j’espère que c’est sérieux ce que tu me dis là, plus de mission suicide qui me prive de toi pendant des jours ? Et que tu es en train de me dire qu’il y aura moins d’exposition pour ta vie. Parce que j’ai bien l’intention de me coucher encore très longtemps dans tes bras. Et tu me diras des mots cochons en m’appelant Madame Pillsbury, ça me provoque des frissons… »

Je l’embrassai, m’attardant un peu au passage. J’allais construire ma vie avec lui. J’avais au moins cette certitude que ma vie passait par lui. Je n’arriverai jamais à ce stade avec un autre. Ou ce ne serait que mensonge. Et de toute façon, ça m’était inconcevable.

« Mais… en me mariant avec toi, je vais devoir accepter un beau-frère. Tu ne m’as jamais parlé de lui, Rem. C’est ton meilleur ami, il travaille dans la police, et ne me fais pas croire qu’il ignore tout de ce que tu as pu faire, je ne te croirais pas. Alors… Je ne sais pas… Tu m’as balancé son retour à la figure mais… comment vous vous êtes connus ? Qu’est-ce qu’il fait réellement ? Et surtout… tu es plus heureux, maintenant qu’il est revenu ? Je dois m’attendre à vous trouver à la maison en rentrant de la fac à commenter une émission sur les voitures, ou… je ne sais même pas ce que vous faites ensemble ! Et tu as le droit de me raconter tout ça devant un plateau de sushis ! »

Je n’osai pas demander où il était passé durant tout ce temps… si c’était comme Rem, il n’avait le droit de rien dire. Mais j’allais devoir accepter dans ma vie et dans celle de mon enfant un homme qui n’avait pas brillé par sa débrouillardise à Halloween et qui n’avait pas été là pour Rem quand il en avait besoin. Alors c’était difficile pour moi, mais je devais faire cet effort pour l’homme que j’aimais.
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeSam 14 Sep - 13:07

Nous n'étions pas en terrain familier mais je me sentais un peu plus à l'aise que lorsqu'on se trouvait dans l'enceinte de l'hôpital. Juste un peu plus car l'univers des bébés n'était définitivement pas le mien. Cela ne m'empêchait pourtant pas de lancer quelques répliques à Sonny, certaines complètement désintéressées, d'autres dans le but de l'embêter. Et cela fonctionnait à merveille car les réactions que cela provoquait étaient à la hauteur de ce que j'attendais. J'aimais nos joutes verbales, du moins quand on ne se disputait pas. Je n'affectionnais pas particulièrement d'avoir à hausser le ton ou à me montrer ferme et implacable avec elle. C'était dans ma nature de l'être mais si elle pouvait éviter de me donner des opportunités d'agir de la sorte, il fallait saisir l'occasion.

On passa ainsi d'un épluchage de graines de tournesol à un désamour de mes non, auquel elle eut droit en retour à un regard amusé qui voulait dire qui sait, peut être que je dirais non le jour de notre mariage. Sauf que le très léger sourire que l'on pouvait remarquer au coin de mes lèvres amenait à penser que je plaisantais et que ça serait bien un oui ferme et définitif que je prononcerai quand le grand jour viendrait. « Je préfère quand tu me dis crétin fini plutôt que triple idiot. » Je ne répondais pas à la question. La perfection je n'y croyais pas de toute façon. Et pourquoi répéter ce que je lui avais déjà dit quand je l'avais demandé en mariage. Elle ne voulait tout de même pas que je lui fasse une déclaration en plein magasin pour bébés braillards ? Alors, je la laissais s'occuper des papiers pour la chambre et je sortis pour l'attendre.

Quand enfin, elle me rejoignit, j'entrais directement dans le vif du sujet, ce qui ne lui plut pas. « Et quand je suis trop silencieux, tu t'inquiètes, te demandant ce que je pense. » Il fallait savoir ce qu'elle désirait à la fin, que je parle ou que je me taise. Allez savoir ce que voulait une femme, et c'était pire de le deviner quand elle était enceinte et que son humeur changeait comme de chemise au moindre mot prononcé qu'elle prenait de travers. Pourtant, ce fut moi le premier à changer de discussion pour une fois, lui balançant dans la foulée que j'allais être plus qu'accaparé qu'auparavant par mon travail souterrain. Je pouvais presque voir tous les points d'interrogations qui flottaient au dessus de sa tête, comme dans les bandes dessinées. Une question sortit, suivie d'une seconde et très rapidement une troisième. Je hochais doucement la tête. « On parle bien de ce travail oui. Je vais m'y rendre quasiment tous les jours, tentant de ne pas rentrer tard. Un peu comme des horaires de bureau. » Autrement dit pour moi, cela voulait dire partir le matin assez tôt et rentrer le soir alors que la nuit tombait dans le pire des cas.

Mon regard croisa celui de Sonny. Il y avait toujours une foule d'interrogations dans sa tête et les questions se mirent à pleuvoir les unes après les autres. Si encore, elle me laissait le temps d'y répondre. Bien évidemment, je tiendrais la promesse que je lui avais faite. J'allais lui confirmer une nouvelle fois quand elle reprit déjà la parole. Je soupirais intérieurement, la laissant poursuivre. Quand elle s'inquiétait, elle ne pouvait pas s'empêcher de parler, encore et encore, ne me laissant pas en placer une. Il allait donc falloir que je me décide à un moment à la bâillonner d'un baiser pour la faire taire et ensuite répondre à toutes ses questions. Peut être qu'elle devina ce que je m'apprêtais à faire car sa tête vint à la rencontre de la mienne et on s'embrassa. Un baiser plus long que la normale mais qui resta sage. Je m'écartais un peu et lui souris.

« Je prends note pour les mots cochons et le madame Pillsbury, je saurais m'en servir quand tu seras d'humeur grognon ou que je serai d'humeur joueuse. » Ce qui arrivait rarement pour son cas même si ce n'était pas exclu qu'elle le soit, tout comme moi. « Je rentrerai tous les soirs sauf exceptions. Plus de déplacements sur les routes mais plutôt du travail de bureau. » Ce n'était pas tout à fait ça pour le travail mais nous n'étions pas à l'abri d'oreilles indiscrètes. On ne pouvait pas parler librement et même si nous étions à la maison, enfermés dans notre chambre ou dans la cave, je ne lui dirais pas tout. Moins elle en savait et mieux elle se portait. « En gros, je me tourne vers l'enseignement. » Ce qui n'excluait pas que je ne rentre pas certains soirs complètement épuisé, ou avec quelques hématomes. Former des agents de terrain à mon sens, cela ne voulait pas dire balancer des ordres en les aboyant pour qu'ils progressent. Je leur donnerai mon rythme, celui que je m'imposais pour mes entraînements tout en participant en même temps. Il était hors de question que je relâche mon entrainement et que je perde de mon efficacité. Et encore moins que je devienne pantouflard.

Sonny profita de l'occasion pour relancer le sujet Brennen. Elle ne perdait pas le nord et devait penser que mon meilleur ami avait sa place dans cet univers dans lequel je travaillais. Je voyais juste, elle posait de nombreuses questions à son sujet. Je n'étais pas certain de pouvoir répondre à beaucoup car elles se rapportaient à l'Agence pour certaines. Brennen était pourtant mon meilleur ami et il fallait que je lui parle un minimum de lui, comme toute personne normale le ferait. Tellement d'interrogations que je décidais de stopper quand elle prononça le mot sushi. Mes lèvres se posèrent sur les siennes, s'attardèrent plus que de raison et je commençais à manquer de souffle quand je me décidais à m'écarter. « Viens, on va manger. » Je ne répondais à aucune question pour le moment, l'entraînant dans mon sillage le long de la rue jusqu'à ce qu'on entre dans un restaurant japonais.

Ce ne fut qu'une fois qu'on prit place autour d'une table que je me décidais à parler car si je ne le faisais pas, elle me relancerait ou croirait que je lui cachais des choses terribles. « J'ai rencontré Brennen quand j'avais quatre ans. On venait de m'inscrire à l'école et c'est le seul à être venu vers moi quand tous les autres me regardaient bizarrement. Il sait tout de moi, le pire comme le meilleur. Il ne m'a jamais lâché au fil des ans, m'acceptant comme je suis. Je sais qu'il sera toujours là, on ne dirait pas mais il est fiable. J'accepte de lui confier ma vie sans hésiter, il a même réussi à me faire prendre une cuite juste après notre rupture. » Il n'y avait d'ailleurs qu'avec lui que j'acceptais de boire de l'alcool. Car cette confiance était dans les deux sens, aveugle. Est-ce que Sonny allait se contenter de ces bribes d'informations, je n'allais pas tarder à le découvrir...
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeDim 15 Sep - 18:09

Bon, résumons la situation : je n’avais plus droit au sucre et cela Remington l’avait bien retenu. Nous n’avions toujours pas de prénom à donner à cet enfant, mais il avait une chambre. Nous étions tous les deux morts de trouille, mais nous parvenions de nouveau à donner le change. Et surtout nous nous taquinions de nouveau. Et ça, c’était plutôt bon signe.

« Tu te rends compte que lorsque je t’ai traité de crétin fini pour la première fois, tu as voulu me foutre dehors avant de me faire rôtir avec ta maison ? »

Nous avions fait réellement fort ce jour-là. Mais il nous avait liés. Je lui avais dit que je l’aimais. C’était aussi la première fois que je me l’avouais. J’avais pourtant essayé de résister, de me dire qu’il n’était qu’une passade, que je ne pouvais pas être amoureuse. Mais le résultat était là. On se chamaillait aujourd’hui de façon plus légère. On se lançait des défis ridicules et des menaces qui n’en étaient pas. Je savais qu’il était capable du pire. Nous l’avions vécu. Le regard glacial. Le sourire inexistant. Le silence le plus méprisant. Nous étions passés par là. Cette fois-ci, ça n’avait rien à voir. Son œil riait. Son sourire en coin laissait comprendre que non, le pire n’arriverait pas. Enfin, il arriverait si je ne m’en sortais pas avec tous les papiers à remplir, mais finalement, même ça je parvins à le faire. Et à mon retour, Remington m’avait privée de sucre. Voilà donc où nous en étions.

« C’est le bébé qui s’inquiète… »

Mauvaise foi ? Peut-être. Je connaissais mon fiancé. Je savais qu’il affectionnait le silence et pouvait s’y plonger durant des heures, ce qui n’était absolument pas mon cas, sauf si j’étais au plus mal. Mais parfois, quand Remington était silencieux et que son regard ne brillait pas, ça me tordait l’estomac. Je sentais qu’il n’allait pas bien, que les fantômes de son passé dansaient sous ses yeux et qu’il était à des milliards d’années-lumière de moi. Alors oui, dans ces cas-là, je haïssais le silence. Et cette fois-ci, il était plus bavard… ce qui de nouveau n’était pas forcément bon signe. La première fois que je l’avais entendu aligner plus de cinq minutes de paroles, il avait tenté de m’effrayais avec la description de son pouvoir et de la façon dont il me dévorerait… Plus tard, il m’avait aussi parlé de Ben. Cette fois, c’était son boulot. Le caché. Celui qui avait manqué de nous détruire. Celui qui me rendait malade mais que j’avais accepté car c’était lui ou les autres, et qu’en femme égoïste que j’étais, je préférais que ce soit lui qui reste en vie à la fin de la journée. Il y avait donc du changement, du changement que je ne comprenais pas immédiatement. Actuellement, il avait une mission à remplir une fois de temps en temps. Et parfois de la paperasse à remplir. Ce qui faisait qu’il était souvent à la maison. Mais là, il irait travailler tous les jours ? Des horaires de bureau ? Est-ce que c’était une façon détournée de me dire qu’il ne serait plus sur le terrain ? Qu’il aurait un travail plus sécurisé ? Je voulais être sûre. Non, j’avais besoin d’être sûre. Il fallait que je sache que je pouvais le laisser partir le matin sans me dire à chaque seconde de la journée qu’il était peut-être en train de se vider de son sang quelque part et que lorsque je rentrerai le soir à la maison, il y aurait des voiture de police me demandant d’identifier son cadavre. Je l’embrassais. C’était un cadeau encore plus beau que la chambre du bébé qu’il venait de me faire et j’ignorais s’il en avait conscience. Je souris.

« J’aime bien quand tu es d’humeur joueuse… »

Ça lui arrivait quelque fois. Pour quiconque ne le connaissait pas, cela pouvait surprendre. Mais il n’était pas si rare que monsieur me pique la serviette alors que je prenais ma douche pour m’obliger à me balader nue dans la maison ou quand il lui prenait l’envie de me faire découvrir de nouvelles… façons de nous faire plaisir. Et là, il me faisait plaisir, d’une toute autre manière.

« Donc ce matin, c’était pour ton… nouveau travail de bureau ? »

Il n’avait donc pas risqué sa vie à courir une nouvelle fois après un mutant dans la forêt de Los Angeles… Je plissais les yeux. L’enseignement… Dire qu’il avait failli avoir un poste de prof à l’université… quelle ironie du sort… Est-ce que je devais comprendre qu’il allait… « Enseigner » à d’autres son métier ? Certainement. Je me mordis l’intérieur de la lèvre. J’avais envie de lui demander confirmation, d’en savoir plus mais… non.

« Tu seras un bon prof, je te l’ai toujours dit. Mais ne leur apprends pas certaines choses comme tu l’as fait avec moi ou je serais contrainte de tuer tes élèves. »

Je pointais mon index sur lui mais je souriais. Je ne voulais pas savoir précisément ce qu’il allait leur apprendre ni comment. Je me doutais qu’il leur enseignerait notamment à tirer, mais ce qui s’était passé dans le box et au stand de la fête foraine n’appartenait qu’à nous. Il m’avait appris cela avec amour. Il leur apprendrait parce que c’était son métier. Mes mains se posèrent sur son torse, avant d’agripper de nouveau sa veste.

« C’est une belle saint-valentin. Et encore une fois, c’est chouette, même si rien n’était prévu… »

Nous aurions pu nous arrêter là, mais j’avais tout de même besoin de savoir une chose. Brennen. Remington avait accepté Sacha, il était normal que je fasse un geste envers le « frère » de mon fiancé. Toutefois, pour cela, j’avais besoin de le connaître. Et j’avais l’impression que j’allais mettre un certain temps avant d’avoir un rendez-vous en tête à tête avec lui, alors il fallait déjà que je le découvre via le peu d’info que Remington voudrait bien me donner. Alors je lui posais des questions pour savoir quand…

Il venait de m’embrasser ! Il m’embrassait pour me faire taire ! Non mais c’était nouveau ça ! Et en plus il allait m’étouffer. Je n’eus même pas le temps de répliquer quoique ce soit, trop occupée à essayer de reprendre mon souffle, alors qu’il m’embarquait déjà dans un restaurant. Déjà les odeurs de soupe miso et de saumon aiguisèrent mes narines. J’avais faim, c’était affreux. Mais je n’en oubliais pas pour autant que j’attendais toujours des réponses. Et certaines vinrent. Pas toutes. Pas s’il était heureux qu’il soit là, pas s’il serait parfois à la maison. Je devais me contenter de ce que Rem me donnait. Le serveur prit notre commande – un menu maki pour moi avec une salade de choux quand Remington termina son tout petit discours sur Brennen. Je me décidais enfin à prendre la parole, tout en lui prenant la main et en caressant sa peau de mon pouce.

« J’ai pris une cuite après notre rupture et j’ai parlé à Teddy pendant une heure. En public. »

Notre rupture avait été la pire période de ma vie. Et je n’avais jamais dit à Rem ce qui s’était passé durant cette période. Et je me rendais compte à présent que j’ignorais également comment lui l’avait vraiment vécu. Alors je savais pour cette… femme qu’il avait voulu… mais pas pu… enfin bref. Mais j’ignorais pour la cuite. Rem ne buvait pas. Jamais. Alors lui aussi avait été au plus mal…

« Brennen doit me détester alors, s’il t’a vu dans cet état à cause de moi. Après ce qui s’est passé à Halloween, j’ai du mal à lui faire confiance, mais je crois qu’on n’est pas partis du bon pied lui et moi. Tu as confiance en lui et c’est tout ce qui compte alors… ok. Tu n’auras qu’à… l’inviter à la maison un de ces jours. Je te promets que je n’essayerais pas de cuisiner, au pire on commandera quelque chose.  Et puis je dois encore le remercier pour son… cadeau. »

Nos commandes arrivèrent alors. Et c’était toujours un spectacle merveilleux. Tout en trempant un maki au saumon et à l’avocat dans la sauce soja, je souris à Rem.

« La première fois qu’on a mangé au resto, c’était dans un japonais. Et on a commandé des sushis quand on s’est remis ensemble aussi. J’aime cette saint-valentin. Je t’aime. Et il y aura des sushis à notre mariage. Ce sera la seule chose non-négociable. »

Tout comme les câlins et les "Madame Pillsbury" qui auraient intérêt à suivre après le repas. Mais pour l'instant, nous étions bien et il m'avait fait de très beaux cadeaux. En venant avec moi, en proposant des prénoms, en choisissant la chambre du bébé, en m'annonçant pour son travail. En me parlant aussi.

« Tu te rends compte de tout ce que tu m'as offert aujourd'hui ? Si tu ne fais pas attention, tu risquerais de te transformer en fiancé adorable. M'enfin, faudrait me laisser manger des gaufres pour ça. Alors pour te remercier, on fait ce que tu veux cet après-midi. Même regarder un de ces films assommant comme Volcano. Tu choisis.»
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Remington Pillsbury

Remington Pillsbury
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MessageSujet: Re: And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé]   And I don't know how I can do without, I just need you now [Terminé] Icon_minitimeMar 24 Sep - 16:45

Je n'avais pas rectifié les propos de Sonny pour ne pas obscurcir la journée. Ce n'était pas à cause du crétin fini que j'avais voulu la mettre dehors. Ce n'était pas non plus à cause de cette expression que j'avais voulu mettre le feu. J'étais en colère ce soir là. Contre elle mais à cause de Jayden. Il m'avait fallu du temps pour laisser mon passé derrière moi et Sonny avait mis quelques secondes à le déterrer. C'était contre ça que j'avais vu rouge. Je ne souhaitais pas renouer avec les Blackwell, j'avais mes raisons qu'elle connaissait désormais. Et j'avais raison de vouloir m'éloigner d'eux, elle avait pu le réaliser avec le comportement fou de ma sœur adoptive, elle était beaucoup plus dérangée que moi sur de nombreux points et agissait sans penser à toutes les conséquences de ses actes.

De fil en aiguille, la discussion dévia lentement sur mon travail officieux qui allait me prendre davantage de temps qu'auparavant. Je tentais de l'expliquer à Sonny sans pouvoir pour autant parler clairement. Je n'en avais pas le droit et je ne le souhaitais pas non plus. C'était pour notre protection à tous les deux. Je sous entendais tout de même que je devenais en quelque sorte un professeur, non de dessin comme j'aurais du le devenir. Quand elle me demanda si mon absence du matin était pour mon nouveau travail, je confirmais d'un hochement de tête. J'avais du y passer car il me restait quelques papiers à signer. Il y avait une autre raison mais je la passais sous silence. Cela la concernait mais je ne souhaitais pas qu'elle soit au courant. Je remarquais qu'elle avait des questions qui lui brûlaient les lèvres mais qu'elle se retenait de poser. Après une légère hésitation, elle ne fit qu'un commentaire, excluant les questions. Je souris. « Les cours particuliers très rapprochés, ce n'est qu'avec toi. Aucun risque de ce côté là. » Du moins sur le plan sexuel car pour ce qui était de risquer ma vie... Autant ne pas mentionner que je l'avais fait la veille en me mettant une nouvelle fois à côté d'une cible.

Puis vinrent les questions sur Brennen et quand je jugeais qu'il y en avait de trop, je coupais court pour l'embrasser avant de l'entraîner dans un restaurant japonais. Elle raffolait de cette nourriture, et vu que je lui refusais son sucré, je pouvais au moins lui accorder ce repas. Les odeurs de la nourriture achevèrent de la déconcentrer et ce fut une fois installés autour d'une table que je me décidais à parler de Brennen. Enfin l'évoquer car je ne révélais pas grand chose à son sujet, juste qu'il avait toujours été présent dans ma vie, qu'il savait tout sur moi et qu'il était fiable. Je pouvais compter sur lui, même pour m'aider à prendre une cuite alors que je ne buvais jamais. Quand le serveur nous interrompit, je commandais seulement un riz cantonais, laissant les maki et soupe à la future madame Pillsbury.

Ma cuite avait été prise au bord d'un plage, nous avions longuement discuté Brennen et moi. Avec lui, je pouvais évacuer, en étant réellement moi, sans avoir rien à cacher. De son côté Sonny avait décidé également de se bourrer à cette période là en parlant à... Teddy. Sérieusement ? Parler à une peluche dans un endroit public ? Je fronçais les sourcils. Il n'y avait qu'elle pour faire ça, pour se ridiculiser de la sorte en étant bourrée. « Il ne te déteste pas non. Je crois qu'il est un peu admiratif qu'une femme ait pu me mettre le grappin dessus et que je change sur certains points pour elle. » C'était pour elle que j'avais abandonné ma collection macabre, que j'acceptais tant bien que mal cette grossesse, et ce fichu lapin dont elle ne s'occupait quasiment pas et qui allait finir par passer à la casserole sous peu si ça continuait ainsi.

Inviter Brennen à la maison, pourquoi pas. Il ne dirait pas non, je le savais surtout si c'était moi qui cuisinais et non la catastrophe en cuisine qu'était ma fiancée. Sauf si ce soir là, on commandait des sushis. J'aimais cette cuisine mais je ne faisais pas une fixation dessus comme Sonny. À tel point qu'elle en réclamait pour le mariage en affirmant que ça ne serait pas négociable. Je soupirais, presque blasé par cette adoration mais ne fis aucune objection. Très bien, elle les aurait ses sushis quand on se marierait. Mais pour cela, il fallait qu'on fixe une date et cela, ça allait être une autre histoire. Avant que l'on tombe d'accord ou que je ne sois pas appelé d'urgence par l'Agence... Trois mois, c'était presque trop peu comme délai pour se marier.

J'attaquais mon riz quand elle me posa une question. Quoi ? Qu'est-ce que j'avais fait de particulier aujourd'hui. J'avais été en retard à son rendez-vous, je n'avais pas bien supporté de voir et d'entendre le bébé sans compter que j'avais eu l'impression d'étouffer dans ce magasin pour monstres incapables de se débrouiller seuls. Pourtant, je devais en avoir fait assez car j'avais la décision exclusive de ce qu'on ferait pour l'après midi. « T'es vraiment sûre de vouloir me laisser le choix ? » Elle ne savait pas à quoi elle s'exposait à agir de la sorte. Mais apparemment, elle était certaine de sa décision alors soit. Le déjeuner se poursuivit en discutant de choses et d'autres. Une fois terminé, on regagna les véhicules et je lui dis qu'on rentrait. J'arrivais un peu avant elle, j'ouvris le garage pour qu'elle puisse y rentrer la voiture mais ne rentrais pas la moto. Au contraire, j'attrapais son casque et je le lui tendis. « Profitons-en tant que tu peux encore monter dessus. » D'ici quelques semaines, avec son ventre qui s'arrondissait, ça ne serait plus possible. J'entendis un début de crainte au sujet d'une chute possible. « Tu peux tomber dans les escaliers à tout moment, il n'y a pas plus de risques. » Je conduirais prudemment, je lui promis. Pas de pointe de vitesse affolante, pas de voitures ou de camions doublés en plein virages comme il m'arrivait de le faire. Et je tins promesse. Elle mit son casque, enroula ses bras autour de ma taille et on partit. On sortit même de Los Angeles pour prendre une route de bord de mer. Et je l'emmenais jusqu'à cette crique et cette plage peu fréquentées où j'avais coutume d'aller avec Brennen. Rares étaient les promeneurs qu'on pouvait y croiser. On profita du soleil tout en se promenant. À un moment Sonny me demanda si c'était « cette plage » et j’acquiesçais d'un mouvement de tête. Elle vint se coller contre moi et me remercia avant de m'embrasser. J'avais ouvert une nouvelle porte de mon jardin pour la laisser entrer. Un dernier cadeau que je lui faisais pour cette journée. Puis il fut temps de rentrer, le soleil commençait à décliner. La journée avait été bien remplie, nous étions fatigués et la soirée fut placée sous le signe de la détente et de câlins devant la télévision. Jusqu'à ce qu'on finisse par s'endormir dans notre chambre sans vraiment savoir à quel moment nous avions décidé d'y aller.

FIN
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