La tempête des sentiments [Terminé]

**Ryan McC** Invité

I have died everyday waiting for you
Darling don't be afraid
I have loved you For a thousand years
I love you for a thousand more

Une ruelle sombre. Dusty, elle est là, gisante sur le sol. Elle le voit. C’est ce qu’il imagine lorsqu’elle tend la main et qu’elle appelle son nom. Il pleure. Il s’avance. Il prend sa main et s’accroupit près d’elle.
« Ne me quittes pas, les secours arrivent »
« C’est trop tard. Je t’aime Ryan, même si je sais que ton cœur appartient à une autre. Je t’aime. »
Ses yeux se ferment. Sa vie s’échappe. Il pleure, toutes les larmes de son corps.

Flash.

« Alors, c’est bel et bien terminé cette fois, n’est-ce pas ? C’est le moment où on doit se dire adieu ? »
C’était Maggie. Flash
« Maggie, tu te rends compte que si tu pars maintenant et que tu décides de m’oublier il n’y aura pas de retour en arrière ? Je ne supporterais pas de te perdre à nouveau… »
Elle s’en va, il tend la main.
« Maggie reste avec moi … »

Tourbillon noir. Ryan tombe dans un puits.

Une ruelle sombre. Dusty, elle est là, gisante sur le sol. Elle le voit. C’est ce qu’il imagine lorsqu’elle tend la main et qu’elle appelle son nom. Il pleure. Il s’avance. Il prend sa main et s’accroupit près d’elle.
« Ne me quittes pas, les secours arrivent »
« C’est trop tard. Je t’aime Ryan, même si je sais que ton cœur appartient à une autre. Je t’aime. »

Ses yeux se ferment. Sa vie s’échappe. Il pleure, toutes les larmes de son corps.
Flash.

« Alors, c’est bel et bien terminé cette fois, n’est-ce pas ? C’est le moment où on doit se dire adieu ? »
C’était Maggie. Flash
« Maggie, tu te rends compte que si tu pars maintenant et que tu décides de m’oublier il n’y aura pas de retour en arrière ? Je ne supporterais pas de te perdre à nouveau… »
Elle s’en va, il tend la main.
« Maggie reste avec moi … »
Tourbillon noir. Ryan tombe dans un puits. Et ça recommence, inlassablement.

Enfermé dans son rêve, dans son cauchemar, Ryan pleure le départ de deux femmes qu’il aimait. L’une plus que l’autre, l’une étant son âme sœur, l’autre étant son amie, sa meilleure amie. Une meilleure amie qui attendait la venue de son enfant. Il avait tout gâché, il avait tout perdu. Et depuis le 22 décembre, il revivait inlassablement la même scène, se torturant lui-même pour les erreurs qu’il avait faites. Parfois, pourtant, il sentait un esprit qui touchait le sien, ou alors une sensation de chaleur sur son bras. Quelqu’un rôdait. Il avait aussi l’impression qu’on l’appelait, ou bien qu’on lui parlait. Mais pourquoi revenir lorsque notre vie n’a plus de raison d’être ? Lorsque tout ce qui nous raccrochait aux de lambeaux de vie qu’il nous restait avait disparu. Dusty morte, leur enfant mort, Maggie partie avec John, sa mère morte, sa famille biologique morte… Lui… presque mort.

Ryan ne se doutait aucunement qu’on puisse se soucier de lui. Il ne savait pas où il se trouvait. Il ne savait pas si quelqu’un pensait à lui. Il ne savait pas, il ne voulait pas savoir. Son cœur était trop déchiré pour s’inquiéter du monde des vivants. Sa dernière mission, soigner Moïra avait été accomplie c’était le principal. Il pouvait partir en paix à présent…

**Invité** Invité

I'll Carry you Home

Elle était une petite noix, brisée encore et encore à coups de casse noix. Les morceaux de sa coquille gisaient, en millions de morceaux et elle, elle se contentait de les regarder en pleurant. Maggie n’avait plus que ça à faire, pleurer. Elle n’avait plus rien, ni personne. John s’était tiré, Ingrid avait disparu, Keat était à l’autre bout de la planète et Ryan… Elle étouffa un sanglot, une larme roula et tomba dans son gobelet de café. Cela faisait maintenant douze jours qu’il gisait sur un putain de lit d’hôpital. Douze jours que le cœur de Maggie battait en fonction des bruits stridents des machines auxquelles il était relié. Elle avait passé les fêtes de fin d’année avec lui, elle avait décoré sa chambre pour Noël. Elle s’en voulait. Elle l’aimait, il l’ignorait. Elle ne lui avait jamais dis et elle n’aurait probablement jamais l’occasion de le lui dire. Elle broya le gobelet, le café brûlant lui dégoulina le long de ses doigts. La sensation de brûlure effaça brièvement la douleur de son âme en miette. En miette, comme la coquille de noix. Une noix dont un mal puissant et dévastateur aurait mangé le cœur.

Elle se leva, traversa le couloir et balança le gobelet froissé dans la poubelle. Sur le chemin qui la menait à la chambre de Ryan, elle croisa une collègue. Collègue qui lui conseilla de rentrer chez elle. Maggie hocha la tête, hors de question. Sa place était ici, avec lui. La place qu’elle aurait toujours du occuper. Pourtant, elle était fatiguée. Elle ne dormait pas énormément. Elle lâcha un long soupir alors qu’elle poussa la porte de la chambre du biologiste. Sans un bruit, elle s’approcha du lit. Elle se pencha pour l’embrasser sur le front, c’est toujours ce qu’elle faisait en arrivant. Puis, elle enleva ses chaussures et vint s’allonger tout contre lui. Comme d’habitude, elle posa une main sur la poitrine de Ryan, à l’endroit même où se trouvait son cœur, juste pour le sentir pulser sous ses doigts.

Elle somnola d’abord, puis le sommeil finit par la gagner. Elle était tordue et elle avait froid. Mais peut importe. Elle était avec lui.

Maggie ouvrit les yeux. Le sommeil lui avait porté conseil. Elle resta encore un petit moment allongée contre Ryan. Puis, elle déposa un baiser sur sa joue, du bout des lèvres.

« Je sais comment te ramener à la maison. » elle murmura, à son oreille.

Elle ignorait si oui ou non, il l’avait entendue. Si sa voix avait résonné quelque part dans les méandres de son esprit comateux. Maggie avait trouvé. Elle savait qui pouvait l’aider, qui pouvait aller rechercher Ryan quelque soit l’endroit où il se trouvait. Sonny. Elle finit par se lever et attrapa son téléphone. Par la même occasion, elle piqua une cigarette dans son paquet, elle en avait bien besoin. Elle ne jugea pas nécessaire d’embarquer son sac. Personne n’allait le lui voler de toute façon. Elle referma doucement la porte et se rua dehors.

L’air frais de ce mois de janvier lui fit du bien. Elle commença par allumer sa cigarette puis elle fouilla dans son répertoire jusqu’à trouver le numéro de Sonny. Une sonnerie… Deux… Puis trois. Et enfin, la voix rassurante de son amie.

« Sonny ? C’est Maggie. J’ai besoin que tu me rendes un grand service. »

Puis, elle lui expliqua tout. Ryan et son coma. Qu’elle aimerait que Sonny ait recours à sa capacité pour entrer dans le rêve du biologiste pour comprendre pourquoi il ne se réveillait pas. Elle termina en lui disant qu’elle l’attendait dehors parce qu’elle avait besoin de prendre l’air, elle n’était pas beaucoup rentrée chez elle depuis la disparition d’Ingrid. Maggie, cigarette entre les lèvres, se laissa glisser le long du mur et se retrouva les fesses par terre. Sonny était son dernier espoir.

Sonny ne voulait plus penser. Penser, cela faisait trop mal. Si elle se laissait aller à penser, elle divaguerait vers Remington, sa mère… non, non, elle refusait de penser. Elle ne voulait pas avoir le temps d’avoir mal. Elle aurait peut-être dû rester à la fac. Elle y était allée, elle avait vu ses résultats. Elle avait réussi ses partiels et elle n’en tira aucune joie. Puis elle s’était assise en cours et s’était ennuyée. Elle n’en avait pas eu le courage d’y rester. Oui, peut-être qu’elle aurait dû s’abrutir à la fac pour ne pas ressasser encore et encore. Mais elle n’avait pas voulu. Elle n’avait pas pu. Au lieu de cela, elle était allée courir. Elle courait souvent depuis… Bref, elle courait. Pour oublier, pour ne pas penser, pour s’épuiser. Et ce jour là, elle avait encore couru. Elle ne s’était arrêtée que lorsqu’elle avait entendu son portable sonner. Satanée de sonnerie. Elle la détestait maintenant. C’était la même depuis des mois. « Dream on, dream on, dream until your dream come true. » Ce jour-là, Sonny avait envie d’envoyer son portable exploser contre un tronc d’arbre pour ne plus entendre cette chanson qui n’était qu’un mensonge. Les rêves ne devenaient pas réalité. Les cauchemars, ça oui. Mais pas les rêves. Ce n’était que des mensonges…

Et le coup de téléphone qu’elle reçut n’alla pas en améliorant son humeur. En écoutant Maggie, ses genoux se plièrent et elle se retrouva accroupie, en plein milieu du parc où elle courait. Sa tête vint se poser contre la paume de sa main libre. Encore mal. Encore un être qu’elle aimait et qui était en train de partir.

« Je vais venir. Je vais essayer… »

Essayer… Comme si elle pouvait sauver quelqu’un… alors qu’elle était une catastrophe ambulante. En même temps… Elle ne pouvait pas laisser un autre de ses proches disparaître de sa vie sans qu’elle n’essaie. Et cela l’empêcherait de penser…

Alors elle se releva et partit en courant à l’hôpital. Maggie devait l’attendre à l’extérieur… Et effectivement, elle y était. Assise par terre et Sonny eut l’impression de se voir. Faible. Anéantie. Elle était épuisée mais pouvait-elle ne rien tenter qui puisse apaiser son amie ? Cette amie qui était restée auprès d’elle lorsque Remington avait eu son accident. Aussi elle avança vers la rouquine et s’agenouilla auprès d’elle.

« Maggie, je suis là. Mais… je ne sais pas si je serais capable de faire ce que tu me demandes. Je… Je n’arrive pas à dormir, je suis… très faible en ce moment. Quand bien même j’y arriverais, je ne tiendrai pas. Cela sera très court et il est possible que je perde connaissance après cela et je dois éviter avec… enfin, tu sais, avec le bébé. »

Depuis le 1er janvier, elle n’arrivait pas à dormir plus de deux heures d’affilée par nuit. Ce serait suffisant pour entrer dans les rêves de Ryan, si elle arrivait à ne pas se laissait envahir par ses propres cauchemars. Mais cela ne durerait pas. Sa capacité l’épuisait et elle n’avait déjà pas énormément de forces, d’autant qu’elle ne voulait faire courir aucun risque au bébé.

« Maggie, je n’ai pas le pouvoir de sortir les gens du coma. Crois moi, j’ai déjà essayé. J’ai échoué une fois. J’ai été éjectée et je n’ai rien pu faire. C’était avec Esteban. Je ne peux qu’aller dans son rêve, le reste ne m’appartient pas. Mais souviens-toi. Tu m’as dit de ne pas perdre espoir quand c’était Remington qui était dans cette situation. Alors viens. Je vais essayer, mais… vraiment, je ne suis pas bien alors, pardonne-moi si je n’y arrive pas. »

Elle se redressa et prit la main de Maggie, pour l’obliger à la conduire dans les dédales de l’hôpital, jusqu’à la chambre de Ryan.

[HRP : euh, il m’a semblé un peu tôt pour faire « dormir » Sonny, mais si besoin est, je modifierai ^^]

**Invité** Invité

Alors qu’elle avait conduit une jeune fille à l’hôpital pour une entorse le 23 décembre, Amanda en profita alors pour se balader dans l’hôpital, à la recherche d’une de ses amies infirmières. Elle l’a trouva dans la chambre d’un jeune homme. Elle lui donnait tous les soins. Ce jeune homme était dans le coma. Il n’était pas beaucoup plus vieux qu’elle. Malgré son travail, cela impressionnait toujours Amanda de voir d’aussi jeunes victimes d’accident de la route, d’accident ménager, de fusillades, d’incendie. C’était toujours pénible de s’occuper d’une victime, mais la difficulté accroissait plus la victime était jeune.

Son amie lui expliqua que le jeune homme avait été amené la veille : le 22 décembre. Son amie, ne savait pas comment le jeune homme en était arrivé là. Elle n’était pas de garde la veille au soir. Et n’avait pas encore eu le dossier du patient en main. Tout ce qu’elle savait c’est que personne n’était encore venu le voir. Amanda était postée à l’entrée de la chambre contre le chambranle de la porte. C’était calme dans cette chambre comparé au brouhaha permanent qu’il y avait dans les couloirs de l’hôpital. Le seul bruit qui rompait ce silence était celui de l’infirmière qui parlait au malade comme s’il était mentalement présent dans la pièce et qu’il lui répondait.

L’amie d’Amanda du partir pour s’occuper d’autres patients, mais elle demanda à Amanda de rester un peu avec lui et de lui parler. Il parait que ça fait du bien à une personne plongée dans le coma de lui parler. Etrangement, Amanda passa une bonne partie de l’après-midi avec ce patient. Elle ne vit pas le temps passer. Elle lui avait parlé de diverses choses qui allaient en digression. Elle commença par le temps qu’il faisait dehors, un temps froid et sec, les nuages étaient bas dans le ciel. Cela annonçait les prémices d’un temps neigeux. Puis elle avait bordé le sujet de Noël, que ses proches devaient s’inquiéter pour lui, et qu’il lui fallait sortir du coma. Sans doute ne pourrait-il pas sortir de l’hôpital avant Noël, mais il ne serait plus seul pour le fêter.

Lorsque son amie repassa trois heures plus tard, Amanda était toujours là. Assise sur une chaise en train de parler au jeune homme. Il était seize heures et la nuit commençait déjà à tomber. Helen, son amie infirmière, lui dit de rentrer chez elle. Elle l’a remercia d’être restée aussi longtemps avec lui pour qu’il ne soit pas seul. Amanda dit que ce n’était rien, ce qu’elle ne dit pas, c’est qu’elle avait en fait apprécié discuté avec lui, qu’elle avait l’impression d’avoir fait quelque chose de bien. Elle signala juste à son amie qu’elle repasserait le lendemain pour voir s’il y avait du nouveau.

Ca faisait à présent douze jours qu’Amanda passait au minimum une fois par jour. Parfois elle ne restait pas très longtemps car elle était en service ou de garde, et ne venait qu’un quart d’heure, une demi heure. Mais elle compensait avec les jours de repos où elle restait parfois plusieurs heures le matin ou l’après-midi. Chaque jour, elle amenait un petit quelque chose à Ryan. Ah oui ! Elle avait appris par le biais de son amie comment le jeune homme s’appelait. Maintenant donc lorsqu’elle lui parlait, elle le tutoyait. Elle arrivait avec un bouquet de fleur, un cd de musique de Noël, des petits biscuits de Noël,… Elle n’arrivait jamais les mains vides.

Elle avait bien vu que certains changement c’étaient opérés dans la chambre. Quelqu’un y avait mis des guirlandes de Noël, un cadeau pas encore déballé, des fleurs aussi. La chambre semblait plus vivante. Cela réjouit Amanda de voir qu’on l’avait retrouvé et qu’il y avait au moins une personne qui se souciait de lui. Peut-être plus même. Mais bizarrement elle ne croisait jamais personne. A chaque fois qu’elle arrivait, la chambre était vide ou occupée par un infirmier ou docteur. Mais elle ne voyait personne d’autre. Alors du coup, elle continuait à venir, pensant que peut-être cette personne ne consacrait que peu de temps à Ryan, et qu’elle ne restait pas longtemps à l’hôpital à chaque fois.

Ce jour ne changeait pas des autres. Elle se rendit à l’hôpital, le soir après sa journée de travail. Elle n’avait pas eu le temps de passer plus tôt dans la journée. Cela faisait presque vingt-quatre heure qu’elle était de garde à la caserne. Elle était fatiguée, et avait hésité à venir. Mais elle ne pouvait pas déroger à la règle et le laisser seul aujourd’hui. Il fallait tout de même qu’elle passe même si ce n’était que vingt minutes. Elle arriva dans sa chambre, vide comme d’habitude.

- Salut Ryan ! Comment vas-tu aujourd’hui ?

Elle avait acheté un bouquet de fleur se rappelant que le sien était un peu fané et qu’il fallait le remplacer. Elle changea l’eau du vase dans la salle de bain, et y jeta les fleurs fanées pour les remplacer par les nouvelles. Elle arrangea les fleurs pour en faire un beau bouquet dans le vase. Puis le reposa sur la table de chevet à coté du lit où le corps toujours inerte de Ryan était allongé. Elle tint sa main. La main du jeune homme était chaude comparée à elle qui venait de dehors.

- J’espère qu’elle te plaise…

**Invité** Invité

Pleurer. C’est tout que ce que Maggie était capable de faire. Elle pleurait tellement que ses yeux lui faisaient mal, que le col de son tee shirt en était mouillé. Elle faisait peine à voir et elle se sentait misérable. Elle n’avait pas le pouvoir de ramener Ryan, elle ne savait même pas ce qu’il avait. Elle avait bien questionné les médecins mais ceux-ci lui avaient répondu qu’il était arrivé dans cet état, le vingt deux décembre. Que tout ce qu’il y avait à faire, c’était attendre. Attendre qu’il se réveille, attendre qu’il meure. A cette pensée, la rousse tressaillit. Ryan ne pouvait pas mourir, pas maintenant, pas si jeune. Pas avant qu’il ne sache à quel point elle est désolée, pas avant qu’elle n’ait eu le temps de lui dire qu’elle l’aime. Elle se rendait compte qu’il y avait un milliard de chose qu’elle n’avait pas eu le temps de faire avec lui : faire du vélo, se balader dans un parc, aller à la piscine et bien d’autres choses encore. Il fallait qu’il se réveille, il devait se réveiller, il ne pouvait pas la laisser seule ici. Cette pensée était bien égoïste mais Maggie n’arrivait pas à envisager l’idée qu’il puisse mourir. Elle préférait le savoir en vie, même s’il devait la détester pour le restant de ses jours.

Une voix lui fit relever la tête. Sonny était là, sa présence était rassurante. Le visage de la rousse était baigné de larmes même s’il était un peu tard pour pleurer. Maggie aurait du se soucier du sort de Ryan avant. L’abandonner pour John était la plus grosse erreur qu’elle n’ait jamais faite. Elle écoutait Sonny parler, se contentant d’acquiescer d’un signe de la tête.

« Oui, je comprends. Pardonne moi de te demander ça dans ton état mais je… Je ne sais vraiment plus vers qui me tourner. Les médecins ne savent pas ce qu’il a. Il est arrivé comme ça, y’a quinze jours. J’ai peur, Sonny. »

Sa voix s’étrangla alors que son amie lui demandait de ne pas perdre espoir. L’espoir s’envolait chaque jour un peu plus. Maggie savait que plus Ryan restait léthargique, moins il y avait de chances qu’il se réveille un jour. Sans oublier les séquelles qu’un coma pouvait engendrer. Elle était terrorisée, son corps tout entier tremblait.

« Je le sais. J’aimerais juste savoir pourquoi il ne revient pas. Les médecins m’ont dit qu’il ne faisait aucun effort pour se réveiller. Certains comateux se battent pour revenir et lui non. Je suis consciente que tu n’as pas le pouvoir de le sortir de là mais j’aimerais simplement que tu lui dises à quel point je suis désolée. Et que je l’attends. Je le veillerai aussi longtemps qu’il le faudra. »

Maggie venait de passer quinze jours à son chevet, mais elle était prête à y rester plus longtemps encore. Sonny lui prit la main et la força à se relever. Elle s’essuya les joues à l’aide de sa manche et pénétra dans le hall de l’hôpital. Elle serrait la main de son amie dans la sienne, peut être de peur qu’elle ne revienne sur sa décision. Sonny était son dernier espoir, la seule chance qu’elle avait de comprendre pourquoi Ryan ne se réveillait pas. La rousse poussa alors la porte de la chambre du biologiste et là… Surprise.

Elle fronça les sourcils et sa mâchoire se crispa. Une femme était déjà présente. Une femme qui tenait la main de Ryan. Une femme qui n’était pas Dusty. D’ailleurs, elle était où celle là ? Jusqu’à preuve du contraire, c’était elle sa petite amie officielle. Enfin bref, là n’était pas la question. Elle remarqua les fleurs dans un vase et tout s’expliqua. Plusieurs fois, elle avait retrouvé un cd de musique ou des gâteaux de Noël. Toutes ses choses que Maggie avait entassées dans le placard de la chambre, pensant qu’elles venaient de Dusty. Non. Tout venait de cette brune. Elle chercha Sonny du regard. Celle-ci ne pourrait pas s’endormir et user de sa capacité en présence d’une inconnue. Cette nana devait débarrasser le plancher.

« Il ne les voit pas, comment voulez vous qu’elles lui plaisent. Je peux savoir qui vous êtes et ce que vous foutez là ? »

Maggie fixait l’inconnue, son ton de voix était dur et cassant. Elle bouillonnait. La rousse ne savait pas qui elle était, ni même si elle connaissait Ryan. Si elle était un membre de sa famille, elle présenterait ses excuses. Dans le cas contraire, elle lui demanderait simplement de partir pour que Sonny puisse pénétrer tranquillement dans les songes du biologiste.

Sonny commençait à se dire qu’elle avait fait une bêtise en venant. Certes, dans les règles de l’amitié, le précepte « sois là quand ton amie a besoin de toi » figurait en bonne place, mais que pouvait-elle faire ? Elle était épuisée, à bout et émotionnellement perturbée. Elle doutait sincèrement d’être en quoi que ce soit une aide pour Maggie. Et elle s’entendait prononcer des mots creux et vides. Maggie avait peur, comme Sonny avait eu peur pour Remington. Savoir la moitié de son âme entre la vie et la mort, il n’y avait rien de pire, rien de plus douloureux. Et que pouvait-elle faire d’autre, à part répéter ces bons mots que l’on dit dans ce genre d’occasion ? Quinze jours… un coma de quinze jours ce n’était pas rien. Il y aurait certainement des séquelles, des contrecoups. Maggie devrait être forte, si forte. Et ce qu’elle lui demandait… c’était à la fois si peu et si insurmontable pour Sonny dans son état actuel. Parler à Ryan, lui transmettre un message. Rien que cela. Mais c’était si difficile à la française de lui promettre de réussir… Elle dormait peu et mal. Combien de temps tiendrait-elle ? Quelques minutes ? Si tant est qu’elle réussissait à entrer dans son rêve. Elle lui expliqua tout cela. Elle se devait d’être honnête.

Ce fut donc main dans la main que les deux jeunes femmes entrèrent dans l’hôpital. Décidément, Sonny détestait cet endroit. Et comme Cristobal ne lui donnait aucun signe de vie, elle risquait de devoir revenir ici pour ses examens. Combien de fois était-elle venue à l’hôpital, pour elle ou pour un proche, depuis son arrivée à Los Angeles ? Elle devrait les compter, histoire de se faire peur. D’ailleurs, la dernière fois, elle avait laissé Ryan, mal en point, dans la salle d’attente. Dire que c’était peut-être la dernière discussion qu’elle avait eu avec lui. Et elle se maudissait de la teneur et de la tournure qu’elle avait prises.

Mais quand elle entra dans la chambre, cette préoccupation fut reléguée au second plan. Une autre femme se trouvait dans la chambre. S’agissait-il de Dusty ? La copine enceinte de Ryan ? Si c’était ça, Sonny allait vivre en direct un épisode des Feux de l’amour et elle n’était pas convaincue d’en avoir envie. Mais à entendre Maggie, cette femme n’était pas Dusty… bonne question par contre pour savoir qui elle était… Hors de question de lui montrer ce qu’elle savait faire. La prudence était de mise.

« Maggie, calme-toi… Je… je viendrai voir Ryan après. »

Elle voyait bien que Maggie s’inquiétait qu’elle refuse d’agir, de pénétrer les rêves de Ryan. Mais elle lui devait cela. Alors elle s’approcha de Maggie et lui murmura à l’oreille :

« Je veux bien me trouver un banc ou quelque chose pas loin… je vais… essayer. »

Elle lui adressa un léger sourire en la regardant dans les yeux, avant de se tourner vers l’inconnue et de prendre un visage plus que neutre. Feindre la normalité, faire comme si tout était normal.

« Bonjour, mademoiselle. Nous sommes un peu trop nombreuses ici, je repasserai plus tard. Jolies fleurs. »

Sonny quitta alors la chambre, emportant avec elle le souvenir de la vision de Ryan, gisant dans ce lit, totalement inerte. Et le spectre de Remington se superposa dans son esprit. Elle ne pouvait pas abandonner Maggie, non, impossible. Alors elle trouva un siège, dans l’une des salles d’attente. Ici, elle passerait inaperçue. Tellement de familles en détresse, tellement de corps épuisés, dormant dans l’attente de bonnes nouvelles. Elle se coucha alors et ferma les yeux. Il y avait du bruit et de la souffrance. Mais elle parvint, au bout d’un moment à s’endormir. Par contre, elle eut rarement autant de difficulté à trouver un rêve et à s’y insérer. Elle eut tellement mal qu’elle ne chercha même pas à masquer sa présence. Et le rêve était un chaos, passant d’une image à une autre, et Sonny peinait véritablement à s’y retrouver. Une femme morte, Maggie, des séparations. Si le tourbillon ne cessait pas très vite, elle serait éjectée et tout serait fini.

« Ryan, arrête. Maggie t’attends. Bouge-toi les fesses, elle a besoin de toi ! »

**Invité** Invité

Victor Hugo disait que la haine était l’hiver du cœur… Mais qu’en était-il de la tristesse ? Celle qui vous ronge, celle qui vous fait sombrer et fait ressortir les travers les plus vile de l’être humain ? Si ce n’était pas l’hiver, était-ce les tempêtes de la planète mercure balayant tout ce qui pouvait être vivant pour le faire sombrer dans les ténèbres de la mort ? Pour Ryan, la tristesse, était l’agonie de son âme. C’était un tourbillon sans fin, qui s’accélérait et qui lui faisait tourner la tête. Un tourbillon qui l’ancrait dans ses angoisses et ses déceptions les plus profondes. Dans sa culpabilité.

Tout était sombre, comme son âme, tout était rapide, comme ce qui l’avait emporté dans ces lieux, tout donnait le tournis, comme la tristesse qu’il exprimait. Il s‘était enfermé dans ce rêve, dans ce cauchemar, pour se punir de ses erreurs et de ses échecs. Rien ne l’en sortirait. Du moins c’est ce qu’il croyait. Il était sûr de finir ses jours dans ce chaos. Ses sentiments se personnifiaient dans le vent, dans les nuages qui recouvraient la scène, dans les scènes d’horreurs qui apparaissaient et disparaissaient. C’était à se demander si c’était réalité ou fiction.

Quand tout à coup un grand bruit retenti dans le rêve. Comme un ébranlement qui aurait secoué tous les murs d’une maison. Les visions se figèrent et une voix retentit. Il la connaissait d’ailleurs cette voix, même si elle ne faisait pas partie de son monde. Elle lui disait vaguement quelque chose. Etait-ce celle qu’il avait entendu et qui devait lui parler dans l’autre monde ? Nooon, cela faisait plus longtemps qu’il l’avait entendue. Il se retourna alors :

« Sonny… ? »

Que faisait-elle ici ? Comment pouvait-elle être ici ? Son rêve ne l’intégrais pas, il n’avait pas de regrets vis-à-vis d’elle. On rien. Il l’avait aidé et il en était content. Plus ou moins, car il aurait voulu faire plus. Alors… il se souvint. Comme un vague écho d’une autre vie, lorsqu’ils s’étaient rencontrés, Sonny lui avait parlé de son don, celui de pénétrer les rêves.

*Dans la chambre d’hôpital*

Le corps de Ryan se soulève s’arque boute. Que se passe-t-il ? Un semblant de vie l’anime. Ses membres s’agitent, autant qu’ils le peuvent après quinze jours passés immobiles. Sa main agrippe la première chose qu’elle trouve, ses paupières s’agitent. Quelque chose se passe. Son rythme cardiaque s’accélère aussi. Jusqu’où cela ira-t-il.

*Dans le rêve de Ryan*

« Sonny que fais-tu ici… Maggie est avec John. Il n’y a plus rien là-bas pour moi. Laisse-moi. Occupes toi de ton enfant et de Remington… »

Le vent reprit alors de la force. Comme les prémices d’une tornade qui allait tout balayer sur son passage. Il ne voulait pas qu’elle risque sa vie pour lui. Il voulait qu’elle vive heureuse. Il ne gâcherait pas une vie de plus.

**Invité** Invité

Amanda disposait les fleurs dans le vase afin que le bouquet soit joliment arrangé. Elle parlait à Ryan même si elle savait qu’il ne lui répondrait pas, et que sans doute elle n’entendrait jamais le son de la voix du jeune homme. Cela faisait maintenant plus de quinze jours qu’il avait été admis à l’hôpital. La seule raison pour laquelle, il n’avait pas été débranché du masque à oxygène, était sa famille. Non pas que celle-ci se soit opposé au débranchement, non non, elle ne s’était juste pas manifestée jusqu’alors. Amanda était plongée dans ses pensées lorsqu’elle entendit une voix féminine froide et inhospitalière.

« Il ne les voit pas, comment voulez vous qu’elles lui plaisent. Je peux savoir qui vous êtes et ce que vous foutez là ? »

Amanda se retourna et vit face à elle alors deux jeunes femmes.

La première, la plus en avant, sans doute celle qui lui avait parlé semblait assez mal-aimable. Elle était assez grande, environ un mètre soixante-quinze. Son teint était assez pâle, voir même blafard, seule quelques tâches de rousseur rehaussaient son teint. Elle avait de grandes cernes qui soulignaient des yeux noisettes. Le plus impressionnant était sans doute la cascade de boucles rousses qui tombait sur ses épaules.

« Maggie, calme-toi… Je… je viendrai voir Ryan après. »

La seconde quant à elle semblait totalement lasse. La seconde était l’exact opposé. Ne serait-ce que dans la façon de se vêtir. La jeune femme était beaucoup plus pomponner et sophistiquée. Elle était un peu plus petite bien que tout aussi jolie physiquement. Elle était beaucoup plus typée. Son teint était celui d’une fille du sud avec sa longue crinière noire et ses yeux marron foncé. La seconde jeune femme avait l’air beaucoup plus aimable et se tenait en retrait. Cette dernière chuchota quelque chose à l’oreille de la dite Maggie.

Amanda les regarda tour à tour ne sachant que dire. Sans doute se demandaient-elles toutes les deux ce qu’Amanda faisait là. Elles avaient l’air de bien connaître Ryan. Alors qu’elle allait ouvrir la bouche dans le but de s’expliquer la jeune femme aux cheveux ébène l’interrompit dans son élan.

« Bonjour, mademoiselle. Nous sommes un peu trop nombreuses ici, je repasserai plus tard. Jolies fleurs. »

Amanda n’eût pas le temps de répondre que déjà la jeune femme sortait de la chambre en refermant doucement la porte. Amanda se retrouva alors face à face avec l’autre jeune femme : Maggie. Elle regarda la jeune femme attendant que celle-ci s’adresse à elle mais rien ne venait.

« Je… je suppose que vous êtes de la famille de Ryan ? »

Ca n’était sans doute pas ce à quoi la jeune femme s’attendait. Vu le regard noir que celle-ci lui traversait, Amanda avait bien compris qu’elle devrait quitter la chambre d’hôpital sans demander son reste, pourtant elle n’en fit rien et se rapprocha du lit de Ryan. Amanda posa sa main sur celle de Ryan et le couva du regard.

Soudainement le corps de Ryan se mit à trembloter. Puis les gestes se firent plus saccadés. L'ensemble de ses membres se fléchissent et s'étendent en alternance. Ryan était en train de convulser. Amanda s’empara du bouton d’appel qui avertit les infirmières en cas de problème. Elle regarda Maggie.

« Ne rester pas plantée là comme ça, aller chercher une infirmière ! »

Pendant ce temps là, Amanda bougeait Ryan pour tenter de le mettre en position latérale de sécurité. Elle ne savait pas la cause exacte de ces convulsions mais elle appliquait le même procédé que lors d’une crise d’épilepsie. Amanda savait qu’il ne servait à rien de l’empêcher de bouger. Elle faisait juste attention à ce qu’il ne se cogne pas la tête et qu’il ne tombe pas du lit. Pendant tout ce temps là, elle lui parlait afin d’essayer de l’apaiser. Tout ce qu’il fallait c’était une piqure d’anti-convulsant.

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Qu’elle se calme ? Sonny lui demandait elle sérieusement de se calmer ? Maggie regardait son amie avec des yeux ronds. Est-ce qu’elle aurait réussi à garder son sang froid elle si une pét…, non une inconnue, avait squatté la chambre en lui murmurant des mots doux et en lui offrant des fleurs ? Non. C’était certain que non. Alors la rousse se pencha un peu, se rapprochant de Sonny.

« Mais on la connait pas, cette nana. Elle va tout faire foirer. »

Maggie s’était efforcée de murmurer, mais finalement elle s’en foutait pas mal que la nana en question ait entendu quoi que ce soit. Elle avait décidé qu’elle ne l’aimerait pas. Parce qu’elle était trop familière avec Ryan alors qu’elle ne connaissait absolument rien de lui. Elle lui offrait des fleurs, elle lui tenait la main alors qu’elle n’était qu’une inconnue pour lui. La rousse trouvait ça déplacé et ça ne lui plaisait pas. Pour qui elle se prenait, hein ? Une sauveuse débarquée de nulle part. Peut être que son comportement partait d’un bon sentiment mais Maggie n’arrivait pas à l’envisager de cette manière. Cette fille devait déguerpir de là où elle s’en chargerait. Et manu militari !

Sonny annonça alors qu’elle reviendrait plus tard, arguant que la chambre était bondée. Oui, ça pour l’être, elle l’était. Il y avait une personne en trop. Maggie suivit son amie du regard lorsqu’elle quitta la pièce puis se retourna vers l’inconnue. Celle-ci lui demanda si elles étaient de la famille de Ryan. Qu’est-ce que cela pouvait donc bien lui faire ? Elle haussa les sourcils et contourna le lit pour aller se poster en face de la jeune femme.

« On est pas de la famille. Mais c’est tout comme. Et vous, vous êtes qui pour lui ? »

Maggie passa sous silence le statut d’orphelin de Ryan. Cela ne la regardait en rien. Alors qu’elle fixait méchamment son interlocutrice, une main empoigna fermement la sienne. Elle baissa le regard sur le biologiste. La main de celui ci était glacée mais elle la serrait si fort que Maggie avait l’impression que ses propres doigts allaient se briser. Un sourire put alors se lire sur son visage. Sonny avait réussi ! Elle était entrée dans le rêve de Ryan. La rousse ne voyait aucune autre explication à cette soudaine activité physique. Sourire qui s’éteignit quand il commença à convulser et que son rythme cardiaque s’accéléra dangereusement. Merde !

Elle allait se pencher sur lui pour le calmer et le rassurer quand l’inconnue appuya sur le bouton d’appel, lui ordonnant d’aller prévenir les infirmières. Maggie savait que cette nana ferait tout capoter. Elle interférait dans leur vie sans en connaitre les tenants et les aboutissants. C’est pas des infirmières dont Ryan besoin. Sonny était dans son rêve, Maggie servait de point d’ancrage dans le monde réel. Voilà ce dont il avait besoin !

« Non ! Il ne fallait pas faire ça ! Je suis infirmière, pauvre cloche. »

Maggie s’empressa ensuite d’enfiler sa blouse blanche abandonnée quelques heures plus tôt sur l’un des sièges de la chambre puis elle alla accueillir ses collègues qui arrivaient déjà. Elle leur demanda de partir, qu’elle s’en occupait. Les autres infirmières savaient que Maggie connaissait Ryan, la rousse le leur avait dit. Une fois la porte refermée, furibonde, elle se tourna vers l’inconnue. D’un geste brusque, elle s’empara de son poignet et la força à lâcher le biologiste. Puis elle s’interposa entre le lit et l’inconnue.

« Maintenant, dehors ! Tu ne connais rien de lui. Tu ne sais pas qui il est ! De quel droit tu viens ici et qu’est-ce qui te permets d’agir d’une telle manière ? Soit tu dégages vite fait, soit je te fous dehors à coups de pompe dans le cul, compris ? »

Après ces paroles tout ce qu’il y a de plus courtois, Maggie se retourna et s’agenouilla pour être à la hauteur de Ryan. Elle lui prit la main alors qu’elle caressa sa joue du pouce. Elle lui parlait d’une voix douce, espérant qu’il l’entende et qu’il revienne. Elle ne s’occupait plus du tout de la jeune femme qui se tenait derrière elle. Plus rien d’autre ne comptait. Juste Ryan. Elle faisait confiance à Sonny. Elle savait qu’elle le lui ramènerait.

Que faire ? Sonny se posait cette question de plus en plus souvent ces derniers temps. Et ce jour-ci ne dérogeait pas à la règle. Pourquoi avoir accepté d’aider Maggie alors qu’elle était si faible ? Que pouvait-elle faire ? Qui était cette jeune femme dans la chambre de Ryan ? Et lui, pourquoi ne se réveillait-il pas ? Combien de temps pourrait-elle rester dans ce rêve ? Trop de questions et pas assez de réponse. Tellement de cauchemar et pas assez de rêves.

Sonny avait décidé d’essayer, de calmer Maggie, qui était visiblement contrariée par la présence de l’étrangère. Qui ne le serait pas ? Si une bonne femme était venue se taper la causette avec Rem alors qu’il était dans le coma, elle l’aurait étranglée, étripée, défigurée et peut-être pas dans cet ordre. Mais bon, Sonny pouvait mener les opérations ailleurs.

« ça va aller, je vais juste m’éloigner. »

Elle n’était pas obligée d’exhiber sa capacité devant une inconnue, aussi prit-elle un visage poli pour saluer la jeune femme et aller s’occuper des rêves de Ryan… si son coma n’était pas trop profond.

Mais une fois endormie, une fois qu’elle avait réussi à pénétrer son inconscient, elle découvrit Ryan qui ne bougeait pas, comme figé dans la douleur, figé dans un no man’s land. Mais cela n’était pas la solution. Cela ne pouvait pas l’être. Elle entendit son prénom. Au moins, il avait encore des souvenirs de sa vie passée. Mais quelque chose clochait. Sonny avait mal et elle sentait que le corps de Ryan s’agitait. S’il se réveillait, elle serait éjectée, purement et simplement et elle n’aurait pas la force de retenter. Elle tenta quand même de se concentrer sur les propos de Ryan qui avait visiblement un train de retard.

« Ryan… John est parti. Il est parti et Maggie ne l’a pas suivi. Elle est restée ici et elle tient à toi. Elle sait qu’elle t’a fait du mal mais elle est dans ta chambre au moment où je te parle. Avec une autre femme d’ailleurs… Elles vont s’entretuer si tu ne reviens pas. Rem n’a pas besoin de moi à l’heure actuelle, mais toi et Maggie, si. Elle t’attend et il faut que vous parliez. Et il y a ce bébé que tu vas avoir, tu y penses ? »

Une rafale de vent lui ébouriffa les cheveux et elle dut mettre une main devant ses yeux pour les protéger. La douleur était de plus en plus violente. Etait-il en train de se réveiller ? Pourquoi cela faisait si mal alors ?

« Ryan ! Je ne sais pas ce qui se passe mais je ne peux pas tenir longtemps, j’ai trop mal. Il faut que tu te réveilles, il faut que tu parles à Maggie, je t’en prie, parle-lui. Elle aura mal comme jamais si tu meurs sans que tu ne lui aies pardonné, je le sais. Ryan… »

Elle criait presque désormais et gardait les yeux fermés à cause du vent qui lui fouettait méchamment le visage. Elle allait être éjectée sous peu, c’était une évidence.

« Ryan, j’ai perdu ma mère sans pouvoir lui dire au revoir, j’ai appris sa mort il y a deux jours, je te jure que j’aurais voulu lui parler, lui demander pardon pour tout, pour mes conneries, pour être partie, pour lui parler une dernière fois. Ne pars pas sans dire à Maggie ce que tu ressens. Elle, elle est désolée, elle t’aime et elle s’en veut ! »

Que pouvait-elle faire de plus à part hurler ces mots, ces mots qu’elle aurait voulu dire à sa mère mais pour qui s’était trop tard, et elle avait mal au cœur maintenant, les larmes aux bords des yeux car la plaie n’était pas refermée, et elle ne le serait certainement pas de si tôt.

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Tout se modifiait. Il y avait un intrus. Son rêve changeait, une tempête infernale naissait. C’était Sonny. Elle avait bouleversé l’ordre naturel du cauchemar dans lequel Ryan s’était enfermé. Il se souvenait de la voix de son amie qu’il avait aidée, avant de tomber dans le coma. Il se souvenait qu’elle lui avait dit être enceinte. Elle se souvenait qu’elle était avec Remington. Il n’avait pas vraiment d’avis positif sur l’homme, ni même négatif à vrai dire, mais il la rendait probablement heureuse puisqu’elle était avec et il préférait la voir là-bas plutôt que dans le chaos de ses songes.

Elle avait beau lui dire que Maggie l’attendait, qu’elle était là dehors, dans sa chambre pour lui, pour attendre qu’il se réveille et que John n’était plus là, il ne voulait rien entendre. Il restait distant. Il ne bougeait pas. Comment pouvait-il la croire ? Lui faire simplement confiance ? Le pouvait-il réellement ? Pourquoi s’obstinait-on toujours à vouloir le sauver ? Il ne le méritait pas, il ne servait strictement à rien dans ce monde. Le monde des songes, des regrets infinis, de la culpabilité, c’était ça son monde à présent. Récolter ce que l’on sème, lui convenait parfaitement. Etrange quand on savait qu’il avait plus subi qu’autre chose. Qu’il avait passé son temps à essayer de faire le bien, que ce soit en aidant Remington, en sauvant Moïra, ou encore en taisant son entrevue avec John à Maggie pour la préserver.

« Il ne l’aurait jamais laissé partir Sonny, dis lui de partir, il va lui faire du mal sinon ! »

Toutes les images du rêve s’étaient effacées pour laisser place à une pièce noire et vide balayée par les vents. Sonny ne lâchait pas le morceau et la voir souffrir ainsi lui brisait le cœur. D’autant plus lorsqu’elle lui dit avoir appris le décès de sa mère. Il savait la souffrance que c’était, il savait à quel point on pouvait tomber dans le désarroi. Et tout cessa. Le vent n’était plus. Dans la chambre d’hôpital, il était redevenu calme. Alors avec un regard profond, il enchaîna.

« Il n’y a plus de bébé. Dusty est morte. Je n’ai rien pu faire, je n’ai pas pu lui dire au revoir. Je sais ce que tu ressens Sonny. »

Il s’approcha et la prit dans ses bras. Ryan s’en voulait d’avoir fait mal à son amie via son rêve. Une petite brise vint à nouveau perturber la tranquillité. A croire que le rêve était coordonné avec les émotions de Ryan. Visiblement il valait qu’il se sente triste que coupable. Il caressa les longs cheveux bruns de Sonny puis la lâcha.

« Et c’est moi qui ait besoin de toi ? De toute manière je ne sais pas comment me réveiller… Je n’en ai pas envie, il n’y a rien pour moi dehors. Dis à Maggie que je lui pardonne si c’est ce qu’il lui faut. Dis lui que je suis désolé mais que je n’ai plus rien à faire dans le monde des vivants. Prends soin d’elle s’il te plaît. »

Elle n’avait pas besoin de savoir le reste. Pas besoin de savoir que Dusty était morte, l’enfant aussi, qu’il s’était fait torturé, qu’il était tombé dans le coma en soignant une petite gamine, que sa sœur était portée disparue. Maggie avait ses propres souffrances et elle devait refaire sa vie, avec quelqu’un de bien pas en se souciant d’un écorché.

« Sonny, tu es fatiguée, tu ne devrais pas être là. »

Il n’avait pu s’empêcher de le remarquer, et de lui faire la remontrance. Elle prenait des risques et même s’il était dans le coma, tant qu’il n’aurait pas donné son dernier souffle il prendrait soin, comme il pouvait des quelques personnes qui lui restaient encore. Qui lui restaient…

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Amanda regarda la jeune femme enfiler une blouse blanche. Sur celle-ci il y avait un badge : Maggie Wellsan. Ainsi c’était le nom de la jeune femme mal aimable. Cependant Amanda lui pardonnait ses sautes d’humeur étant donné la situation. Elle retrouva le sourire lorsque la jeune femme s’approcha vers la porte à la rencontre de ses collègues, persuadée qu’ils allaient prendre les choses en main. Cependant il n’en fût rien. Maggie congédia les nouveaux venus et referma assez violemment la porte de la chambre d’hôpital.

« Non ! Il ne fallait pas faire ça ! Je suis infirmière, pauvre cloche. »

Amanda regardait cette jeune femme complètement ahurie. Elle avait bien remarqué sa blouse, elle n’était pas aveugle ! Mais la jeune femme ne devait pas être de garde puisqu’elle ne la portait pas cinq minutes avant. Elle n’avait donc à ce moment pas plus de droit dans cet hôpital qu’Amanda. La jeune pompier ne se sentait pas du tout à laisser Ryan dans les mains de cette inconnue.

« Sauver la vie des gens c'est le mien ! Je suis sapeur-pompier ! »

La jeune femme qui se trouvait face à elle était plutôt assez virulente. Elle enserra le poignet d’Amanda dans sa main, puis l’éloigna du lit sur lequel Ryan convulsait toujours.

« Maintenant, dehors ! Tu ne connais rien de lui. Tu ne sais pas qui il est ! De quel droit tu viens ici et qu’est-ce qui te permets d’agir d’une telle manière ? Soit tu dégages vite fait, soit je te fous dehors à coups de pompe dans le cul, compris ? »

La jeune femme s’approcha du lit et alors qu’Amanda s’attendait à ce qu’elle intervienne, celle-ci caressa le visage de Ryan en lui chuchotant quelques mots. Elle était infirmière ? Elle avait eu son diplôme dans un paquet Bonux ou quoi ? Depuis quand caresse-t-on la joue d’un patient pendant qu’il convulse ?! Amanda s’approcha de nouveau du lit, mit sa main sur l’épaule de Maggie l’obligeant à lui faire face.

« Et toi qui es-tu pour donner des ordres comme ça ? Tu étais là quand il a eu son accident ? Tu lui as fait le massage cardiaque ? Tu as fait tout ton possible pour qu’il soit en vie ? Qu’il soit ici plutôt qu’à la morgue ? Tu te ronges de l’avoir laissé dans le coma ? … Parce que moi oui !! »

Amanda s’approcha de nouveau de Ryan afin de faire son travail. Elle commença par tenter de le mettre en position latérale de sécurité. Elle écarta la table sur laquelle se trouvaient les fleurs. Il fallait éviter tout objet dangereux à sa portée. Amanda augmenta également l’approvisionnement en O2 grâce aux tubes auquel le jeune homme était relié.

« Qui es tu ? J’ai cherché sa famille pendant des journées entières avec l’aide de la police, et je peux te dire que tu n’en fait pas partie ! Maintenant, soit tu m’aides en faisant ton travail, soit je débarque dans le bureau du directeur de l’hôpital en lui expliquant que tu caresses la joue de tes patients quand ils convulsent ! »

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Cette gonzesse allait tout faire foirer. Maggie l’avait violemment empoignée et sommée de s’en aller. Elle ne savait pas de quoi elle parlait, ni même qui était Ryan. De quoi venait-elle se mêler ? La rousse était furax. Sonny était sa dernière chance de voir le biologiste de réveiller un jour, ou ne serait ce que de comprendre ce qu’il le retenait dans son rêve comateux. Elle n’accepterait donc pas qu’une inconnue sortie de nulle part vienne tout foutre à l’eau. Elle s’était interposée, se positionnant entre la fille et le lit où Ryan était allongé. Qu’elle le touche encore une fois et elle en viendrait aux mains. Et n’importe qui connaissant un tant soit peu Maggie sait qu’elle en est capable. Surtout quand le biologiste entrait dans l’équation.

Les spasmes pouvaient paraitre inquiétants mais la rousse ne l’était pas plus que ça. Ryan était avec Sonny à l’heure actuelle. Elle n’avait donc aucune raison d’avoir peur. Elle devait simplement lui faire comprendre, comme elle le pouvait, qu’elle se trouvait à son chevet. Mais c’était sans compter sur Super Nana qui y mit encore son grain de sel. Okay. Là, les choses allaient partir en cacahuète. Elle était pompier ? Tiens donc. Cela ne lui conférait pas tout les droits qu’elle s’octroyait. Elle se prenait pour qui sérieusement. Maggie sera les dents, ravalant sa colère. Enfin, ça se fut avant que Madame le Pompier ne s’approche une nouvelle fois du lit. Elle arrivait un peu après la bataille, Ryan était calmé depuis plusieurs minutes.

Elle prétendait avoir été présente au moment où Ryan est tombé dans le coma. Maggie haussa un sourcil. Elle attrapa le dossier présent dans le bac suspendu au pied du lit. La case concernant l’identité de celui, ou celle, qui l’avait amené ici était vierge. Et ce dossier ne faisait pas état non plus d’un quelconque arrêt cardiaque.

« Tu y étais, vraiment ? Alors, pourquoi est-ce qu’il est dans cet état ? Et pourquoi le fait qu’il soit venu ici avec les pompiers ne soit pas mentionné ? Et si tu l’as amené ici en dehors de ton service, pourquoi n’as-tu pas laissé ton nom ? Ou ton numéro de téléphone, pour qu’on te prévienne de son état ? Tu as l’air si impliquée. » Elle reposa lentement le dossier à sa place et leva les yeux vers la fille. Maggie était agacée. Une tigresse toutes griffes dehors. « Tu te ronges de quoi, hein ? Tu le connais, Ryan ? Tu sais qui il est, tu connais quoi de sa vie toi ? Je te conseille de changer de ton avec moi, ça va mal finir. »

Et ce n’était pas une menace en l’air. Une gifle était si vite partie. Et voilà qu’elle se mettait à tout tripoter. Putain ! Mais cette nana ne comprenait rien à rien. Maggie alla se placer de l’autre côté du lit et attrapa la main qui touchait l’arrivée en oxygène. Le geste de trop. Elle serra le poing, essayant de rassembler le peu de self contrôle qui lui restait encore.

« Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans : On n’est pas de la famille mais c’est tout comme ? T’es blonde en plus de te mêler de ce qui ne te regarde pas ? Ce que je suis pour lui ou ce qu’il est pour moi ne sont pas tes affaires. » La piètre menace de son interlocutrice la fit rire. Elle allait se plaindre. Mais elle avait dix ans ou quoi ? « Oh mais vas y ma cocotte, va le voir le directeur. Tu vas prouver quoi ? Et à ton avis, qui est-ce qu’il va croire ? Son employée ou toi ? Moi je vais lui dire qu’une femme que je ne connais pas, qui ne fais pas partie de l’hôpital, tripote nos appareils. Appareils reliés à un patient de surcroit. Vas te plaindre et je te jure que plus jamais tu n’exerceras ton job de pompier dans cette partie de l’hémisphère. Compris ou j’te fais un dessin ? »

Elle enleva la main de la femme de la bouteille à oxygène, la lâchant avec véhémence. Maggie la fixait en fronçant les sourcils, réellement menaçante. Ses narines palpitaient, ses joues étaient rouges de colère.

« Si tu me forces à le répéter une troisième fois, j’appelle la sécurité. Dégage d’ici ! »

Rarement un rêve avait aussi douloureux. Peut-être parce que Ryan n’était pas conciliant, peut-être parce qu’elle n’avait plus de forces depuis des jours, peut-être parce qu’elle était enceinte, peut-être que son état avait plus de répercussions que prévu. Peu importait les raisons, elle avait mal, alors il fallait que Ryan se décide à se réveiller ou à lui parler, car elle ne tiendrait pas dans cette tempête, au sens littéral du terme. Mais Ryan refusait d’entendre. Maggie ne partirait jamais de Los Angeles en le laissant dans cet état. Sonny le savait car jamais elle n’aurait eu la force de laisser Remington, couché dans un lit d’hôpital, pour aller vivre sa vie, comme on disait. Qu’est-ce que cela signifiait « vivre sa vie », quand la personne pour qui on se lève tous les matins, pour qui le cœur bat, n’est pas là ? A rien, cela ne rimait strictement à rien. Les larmes coulèrent et un hoquet de tristesse lui échappa quand elle apprit la mort de la petite amie de Ryan. Et de leur bébé. Elle qui avait failli perdre le sien, elle ne pouvait qu’être affectée de cette nouvelle.

Elle commençait à perdre l’équilibre quand elle sentit un corps contre le sien. Ryan venait de la prendre dans ses bras. Sonny s’accrocha à lui pour ne pas sombrer. C’était un geste amical, doux et la main qui passait sur ses cheveux semblait si réel. Mais il ne voulait pas revenir dans le monde réel. Il préférait laisser tomber.

« Je suis désolée pour elle et votre bébé. »

Mais vraiment, il ne voulait pas. Et il osait lui demander à elle de prendre soin de Maggie. Comme si c’était son rôle, comme si elle était en état.

« Je ne peux pas… »

Elle ne pouvait déjà pas prendre soin d’elle, alors de quelqu’un d’autre, c’était courir à la catastrophe. Et il avait raison, elle ne devrait pas être là. La douleur était de plus en plus intense. Le corps de Ryan se réveillait. Ou il mourrait, elle était incapable de le dire. Et cette sensation était abominable.

« Rev… »

Et ce fut le néant. Le "reviens parmi nous" ne franchit jamais ses lèvres. Une terrible aspiration lui écrasant la poitrine puis plus rien. Elle avait été éjectée. Sans savoir s’il était vivant ou mort. Et elle, elle gisait, évanouie, sur le banc de l’hôpital. Elle ne sut pas combien de temps elle resta inconsciente, mais elle ne fut plus maitresse d’elle-même, épuisée, vidée totalement de son énergie. Il lui fallut un moment pour rêver… Et elle pensa à tout ce qu’elle devrait dire à Maggie. Il ne reviendra pas. Il te pardonne, mais il ne veut pas se battre pour toi. Je n’ai pas réussi à le ramener.

Elle ne sut pas réellement combien de temps elle avait perdu connaissance, mais elle était toujours toute seule quand elle se réveilla. Elle était épuisée et nauséeuse, au point de trembler. Instinctivement, sa main se porta à son ventre. Il fallait qu’elle arrête, qu’elle cesse de lui faire du mal, mais elle n’arrivait pas à émerger de la spirale de tristesse dans laquelle elle était prise. Totalement affaiblie, elle tenta de se remettre sur ses pieds et regagner la chambre de Ryan en titubant. Elle avait la désagréable sensation d’avoir les jambes en coton et un poids sur ses épaules tandis qu’on lui compressait le crâne. Elle tanguait et avait le ventre au bout des lèvres. Le pire était certainement que nul ne prêta attention à son état alors qu’elle se trouvait tout de même dans un hôpital. Elle poussa faiblement la porte s’agrippa à l’embrasure.

« Il te demande pardon Mag… »

Mais elle ne put pas finir sa phrase, une nouvelle fois. Ses jambes se dérobèrent et elle glissa le long de la porte. Toutes ses forces semblaient l’avoir quittée, mais elle était toujours consciente. Certainement une baisse violente de tension. Elle ne savait pas. Tout comme elle ne savait pas si Maggie était seule, si elle avait entendue. Ou si tout cela n’avait servi à rien.

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La tempête des sentiments faisait rage alors que Sonny essayait de lutter pour le ramener. Au fond de lui il croyait que tout était perdu. Il le croyait ardemment. Mais sa raison lui rappelait la présence de Sonny. Elle n’était pas là pour rien, et surtout il fallait que quelqu’un l’ait prévenu pour connaître son état. Egale à elle-même, ou peut-être pas au final, Sonny luttait. Mais il voyait que quelque chose n’allait pas. A la fois une intrusion dans un rêve n’avait rien d’agréable. Et il sentait son corps en payer le prix. C’était comme si tout se bousculait, l’ordre des choses était rompu. Pourtant, il se radoucit, il n’avait pas d’autres choix, pour son amie qui était désolée. Pour Dusty, leur bébé et lui. Mais elle n’avait rien fait, ce n’était pas de sa faute, et encore moins que Ryan aille au-delà de ses forces. Il s’était en quelques sortes poussé dans le coma. Il avait surexploité sa capacité pour sauver une gamine.

Il voulut soutenir son amie qui avait de plus en plus de mal à avoir une place dans ce rêve tumultueux. Elle ne pouvait pas. Au début, Ryan ne comprit pas, puis la lumière fut. Elle ne pouvait pas s’occuper de Maggie. Il était surpris par cette réaction et s’inquiétait d’autant plus pour le monde des vivants, pour Sonny, pour Maggie. Et Sonny allait parler quand tout bascula. Une autre émotion forte et Sonny avait disparu. Happée par le rêve. Etait-ce dangereux pour elle ? Etait-elle toujours vivante ? Il ne connaissait pas les tenants et aboutissants de sa capacité, d’autant qu’elle semblait très fatiguée. Il fallait qu’il se réveil. Le no man’s land fut à nouveau attaqué par une tempête violente, et son corps fut pris de terribles convulsions. Lui aussi avait mal à présent. Il tournait en rond quand soudain il hurla dans son rêve : « STOPPPPPPPPPP » et tout se figea. Un puits se forme et il y chuta. Cela dura une éternité pour lui alors qu’au final ça n’avait pris que quelques minutes. Un spasme et il était de nouveau conscient.

Il était vivant, de nouveau réveillé, mais ses yeux demeuraient clos, tout comme son corps restait immobile. Il y avait de l’agitation autour. Il entendait une multitude de sons. Il entendait des médecins parcourir les couloirs, un souffle sur son visage, des machines qui s’affolaient au rythme de son cœur encore essoufflé de la séance de convulsions.

« Sonny… » murmura-t-il avec une voix toue petite et enrouée.

Etait-elle saine et sauve ? C’était tout ce qu’il voulait savoir avant de replonger dans le sommeil le plus profond qui soit. Il ne se sentait pas bien, il avait envie de vomir, mais les forces de le faire n’étaient pas au rendez-vous. Mais ses yeux finirent par s’ouvrir. Il fut ébloui par la lumière. Tout ce temps enfermé dans son sommeil lui-même créant des rêves sombres, il y avait de quoi heurter la sensibilité ophtalmique. Sa tête se tourna alors d’un côté.

« Maggie, tu es là. »

C’était un murmure. Ni joie, ni colère, ni pitié, ni frayeur ne transperçait sa voix, car il n’y avait rien de tout ça. Ryan se sentait encore vide. Vider de ses forces. Un seul petit sourire éclaira ses lèvres en voyant la jeune femme rousse. Ainsi Sonny avait raison. Et à cause de lui elle avait souffert pour lui dire juste ça.

Il avait mal à la gorge et du mal à déglutir. Il chercha alors du regard une carafe d’eau. Elle était de l’autre côté de la tête de lit. Lorsqu’il tourna la tête, toutes les vertèbres de son cou firent un bruit sonore. Il aperçut alors, du coin de l’œil, une jeune femme brune qui s’agitait.

« Qui ? » fut le seul mot qui était compréhensible.

Il ne la connaissait pas.

« Eau … plaît ? »

Ca l’agaçait, de ne pas pouvoir faire ce qu’il voulait. Après tout c’était juste une grande sieste , il n’aurait pas dû avoir de problèmes au réveil. Ce qu’il ne se doutait pas, c’était qu’il avait passé 15 jours dans cet état à et forcément ça a quelques petites conséquences.

« Comment va Sonny ? »

Les mots étaient longs à venir, mais ils furent présents, enfin. Une réponse à son inquiétude, voilà ce qu’il voulait.

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Amanda n’eût pas le temps de répondre à la rouquine. Et puis elle avait tellement les nerfs contre elle. Mais elle fût coupée dans son élan, lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir derrière elles. C’était la jeune femme brune de tout à l’heure qui revenait. Elle s’était absentée un bon moment. Lorsqu’Amanda la vit adossée contre le chambranle de la porte, elle remarqua qu’en plus de la fatigue qu’elle portait sur le visage auparavant, était venue s’ajouter une nouvelle expression qui ne présageait rien de bon. La jeune femme baragouina des excuses à la jeune rousse puis s‘effondra en glissant contre le mur. Amanda courue vers la jeune femme. Celle-ci n’était pas inconsciente mais juste très affaiblie.

« Ca va mademoiselle ? »

Amanda ne savait où donner de la tête. D’un coté Ryan qui convulsait toujours, mais la rouquine faisait barrage comme si c’était chasse gardée. De l’autre coté la jeune femme qui n’avait pas du tout l’air dans son assiette. Amanda se précipita dans la salle de bain, afin de prendre un verre d’eau pour la petite brune. Elle s’accroupit à ses cotés et le lui tendit.

« S’il vous plait raisonnez votre amie, elle est complètement hystérique. C’est une vraie folle »

Cette intervention n’était pas une simple demande. Non c’était une supplique. Elle craignait réellement pour la vie de Ryan. Mais elle ne pouvait pas du tout approcher le lit où son corps sursautait. L’infirmière gardait farouchement le lit. Tel un chien de garde qui craint qu’on lui vole son os à moelle. Amanda se retourna et regarda la chevelure rousse qui continuait de parler tendrement à Ryan. Etait-elle stupide à ce point ?

Et soudain, contre toute attente, le corps de Ryan s’arrêta de convulser. Un calme assourdissant prit alors place dans la chambre. Il n’y avait plus aucun bruit mis à part ceux des moniteurs, qui eux aussi commençaient à se calmer. Amanda se releva brusquement et regarda les appareils. Les constantes et la sat revenaient à la normale petit à petit. Amanda s’approcha précautionneusement du lit, faisant garde de ne pas se faire agresser par l’infirmière.

C’est alors qu’une voix fluette se fit entendre. « Sonny » disait elle. Amanda vit le corps de Ryan bouger doucement. Rien à voir du tout avec les convulsions qu’il avait subi quelques instants avant. Amanda était complètement abasourdie et ne disait rien. Elle recula même de quelques pas pour se mettre en retrait. Après tout, elle était venue à son chevet chaque jour depuis son hospitalisation mais elle ne le connaissait…

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Maggie fixait la femme qui lui faisait face, n’appréciant pas du tout son intrusion dans la vie de Ryan. Elle n’était rien pour lui, rien pour eux. De quoi se mêlait elle donc ? Qu’est-ce qui lui donnait le droit de se mêler de leurs affaires de cette manière ? Pourquoi prenait-elle ce droit ? Elle ne faisait ni partie de l’hôpital, ni partie de la famille ou des amis de Ryan. Certes, la rousse aurait du être plus gentille avec elle, plus courtoise. Mais il fallait bien qu’elle évacue sa peine et sa culpabilité sur quelqu’un. Elle gardait ça en elle depuis bien trop longtemps. Alors même si ce n’était pas fait de la meilleure des façons qu’il soit, c’était salvateur pour elle. Pas de chance pour la demoiselle en face. C’était tombé sur elle comme cela serait tombé sur n’importe qui d’autre. Un silence pesant régnait sur la pièce, uniquement brisé par le boucan des machines auxquelles le biologiste était relié. Elle tendait le dos, attendant les réponses de la brunette. Mais celles-ci ne vinrent jamais.

La porte s’ouvrit sur une Sonny complètement exténuée. Maggie leva le regard vers elle et, avant même qu’elle n’ouvre la bouche, la rousse comprit. Ryan ne reviendrait jamais. Elle l’avait perdu, pour toujours. Pas de retour en arrière, pas de pardon possible. Rien. Le sol s’écroula sous ses pieds, ses jambes manquèrent de se dérober sous son poids. C’est de justesse qu’elle retomba sur le fauteuil destiné aux visiteurs. Elle regardait mais ne voyait rien, écoutait mais n’entendait rien. Elle l’avait perdu, Lui. C’est comme avoir perdu son cœur, la seule chose qui la maintenait encore en vie. Dans le fond, il lui semblait avoir entendu Sonny lui dire qu’il demandait pardon. La belle affaire. Elle n’avait rien à lui pardonner. Les larmes commencèrent à couler au fur et à mesure que son esprit embrumé assimilait la perte de celui qui lui était le plus cher au monde.

Sonny. Un seul mot. Cinq lettres qui venaient d’être murmurées. Maggie avait parfaitement entendu malgré le vacarme des machines, encore affolées par les spasmes dont Ryan avait été victime. D’un revers de la main, elle essuya ses larmes. Elle le fixait, cherchant à savoir si elle avait bien entendu ou si ce n’était que le fruit de son imagination. Une sorte d’hallucination auditive, refus d’assimiler complètement le drame qui se jouait. Puis il tourna la tête vers elle. Un maigre sourire vint éclairer le visage fatigué de Maggie. Elle n’avait pas rêvé. Ce soir, elle irait brûler un cierge dans l’église la plus proche et vouerait un culte à Sainte Sonny pour le restant de ses jours. Elle lui devait bien ça.

« Oui, je suis là. »

Et à partir de cet instant, si Ryan le voulait bien entendu, Maggie serait toujours là. Une sorte de serment de fidélité sans le mariage qui va avec. Elle grimaça en entendant les vertèbres du biologiste craquer à chaque mouvement. Elle savait que cela était plus ou moins normal après un si long moment sans activité physique, pourtant. Il la questionna sur la jeune brune agenouillée devant Sonny. Sonny… Tout à sa peine, elle avait oublié d’aller s’enquérir de son état de santé. Quelle ingrate elle faisait.

« J’en sais rien, Ryan. Je ne sais pas qui c’est. Elle était là quand nous sommes arrivées et elle refuse de s’en aller. »

Honnêtement, Maggie se fichait pas mal de qui elle pouvait être. Cela lui était égal mais l’interrogation de Ryan la confortait dans son hypothèse. Elle n’était rien pour lui donc elle n’avait rien à faire dans cette chambre. Sans rajouter un mot, elle se leva et alla chercher le verre d’eau qu’il réclamait. Elle l’aida à avaler, lui maintenant la tête et tenant le verre. En le lâchant, elle laissa volontairement trainer ses doigts dans les cheveux du biologiste. Elle se leva ensuite, passa devant l’inconnue sur qui elle avait passé ses nerfs sans lui décocher ne serait ce que l’ombre d’un regard. Puis, devant Sonny, elle se mit à genoux.

« Comment tu te sens ? Je suis désolée de t’avoir demandé un pareil service. Je ne l’aurais jamais fais si j’avais su que cela t’épuiserais autant. Je ne veux pas que Remington m’arrache la tête à l’aide d’un cure dent. » Elle se força à une petite blague pour détendre l’atmosphère bien pesante de cette fin d’après midi. « Je te remercie, Sonny. Infiniment. Je te serai éternellement reconnaissante de ce que tu viens de faire. »

Elle la prit dans ses bras, ravalant tant bien que mal ses larmes. Maggie n’était pas le genre de femme à pleurer. Enfin, avant, elle n’était pas ce genre de femme. Ca, c’était avant Ryan et le chamboulement qu’il opérait dans sa vie. Puis elle se remit debout et tendit la main à son amie pour l’aider à se relever. Elle pouvait bien faire ça pour elle.

J’avais mal… Je ne savais pas si Ryan était réveillé, dans le coma, ou même mort. J’avais comme un bourdonnement désagréable dans mes oreilles et j’étais épuisée. J’avais l’impression qu’on m’avait pompée toute mon énergie. C’était si pénible. Et je me sentais conne, là, assise par terre. Tout ce que je perçus, ce fut cette fille, se précipiter vers moi et me tendre un verre d’eau. J’avais effectivement soif, alors les gorgées me firent beaucoup de bien. Cela faisait un bon moment qu’un tel épuisement à cause d’un rêve ne m’était pas arrivé. Depuis Dean, si ma mémoire ne me faisait pas défaut. Je n’aimais pas me retrouver dans cet état, avec cette faiblesse généralisée. Et tout le monde me regardait en plus… Est-ce que j’allais bien ? Bonen question, je n’étais pas médecin, mais vu que j’étais par terre, je dirais que non…

« J’ai des vertiges… »

Qu’est-ce que je pouvais lui dire de plus ? J’avais forcé sur ma capacité alors que j’étais déjà faible et je me mangeais le retour de bâton. Mais pour que la brune le comprenne, il aurait fallu qu’elle connaisse mon secret. Elle me parlait encore… elle… elle était sérieuse ? Je venais de me vautrer en faisant un malaise et elle me demandait de raisonner Maggie ? Vraiment ?

« Euh… si j’arrive à me relever et à respirer, peut-être… »

Mon regard se tourna vers le lit alors que j’essayais de m’adosser contre le mur. Il n’y avait plus de bruit tout à coup. Juste… le son régulier des machines. Même pas la brune m’aurait aidée à me relever ! non, c’était visiblement trop demander. Maggie aussi d’ailleurs, même si je pouvais comprendre sa situation étant donné que j’avais été dans la même quelques temps auparavant. J’étais donc en train de me redresser tant bien que mal quand j’eus l’impression d’entendre mon nom, ce qui me coupa dans mon mouvement. Il y avait trois femmes dans la pièce et il fallait que ça tombe sur moi ? Je ne répondis pas… Cette voix d’outre-tombe ne me rassurait pas. Maggie en revanche répondit pour moi… Même si je ne comprenait pas bien le rapport entre « Sonny ? – Oui je suis là », sachant que ces mots ne sortaient pas de ma bouche… Ou alors j’avais rêvé… c’était encore possible ça. Maggie et Ryan semblaient de nouveau seuls au monde. Je ne pouvais leur en vouloir. La seule chose que je ne comprenais pas, c’était décidément l’identité de l’autre fille… Ryan ne la connaissait pas. Ou ne s’en rappelait plus… Je ne me sentais plus à ma place. Je n’avais plus rien à faire ici. J’avais au moins évité à Maggie la douleur de perdre un proche, comme j’avais pu perdre ma mère. Au moins, je ne l’avais pas vue. Pas inconsciente. Je garderais d’elle le souvenir de la façon dont elle m’avait pris dans ses bras, en me disant au revoir, alors que je prenais le train pour repartir au Domaine.

Je ne parvisn pas à me relever du premier coup et je vis Maggie arriver vers moi et se mettre à ma hauteur. Je souris. Imaginer Rem décapiter Maggie à coup de cure-dent c’était… étrange, comme vision. Et elle me prit dans ses bras. C’était si étrange. Je me sentais morte depuis que je savais. Vidée. Comme une coquille sans âme et je peinais à vraiment me rendre compte de l’affection que supposait ce geste. Mon bras, avec hésitation, se posa dans le dos de Maggie.

« Ce… n’est rien. Il est vivant, moi aussi, alors… ça n’a pas d’importance. »

Et puis, elle avait été là pour moi, quand Remington s’était retrouvé dans le coma. Elle avait été là, elle était restée. Je lui devais au moins cela. Elle m’aida ensuite à me relever et grâce à elle, je pus enfin tenir sur mes jambes. Mes yeux se posèrent sur le lit. Je voyais le draps se soulever et retomber doucement, signe que Ryan respirait aisément. Puis mes yeux se reportèrent sur Maggie. Elle échappait à la perte d’un être cher, voilà tout ce qui avait compté. Je n’avais plus rien à faire là.

« Je vais rentrer chez moi. J’appelle un taxi et je vais dormir un peu, j’ai besoin de repos. J’espère que tout ira bien. »

Je me dégageai alors et me tournai, pour voir l’inconnue. Elle ne pouvait pas se douter de ce que j’avais fait, mais je n’aimais pas trop sa présence.

« Bonne journée, merci pour l’eau. »

Ce fut tout ce que je fus capable de prononcer. Je quittai ainsi l’hôpital pour, une fois dehors, appeler un taxi qui devait me ramener à la maison.

**Ryan McC** Invité

Il sentait que quelque chose n’allait pas et après que Sonny eut disparue, une envie farouche de se réveiller l’anima. Elle ne pouvait pas subir pour les autres et à cause de sa bêtise. Et puis derrière cette culpabilité grandissante il y avait aussi le message que son amie lui avait porté : Maggie. Elle était là et elle l’attendait. Au fond ça l’avait touché et ça avait changé quelque chose en lui bien que la rancune soit son sentiment le plus puissant. C’était ce dernier, mêlé à la culpabilité qui avait éjecté Sonny du rêve.

En se réveillant, Ryan fut choqué par la lumière si intense qui régnait dans la pièce. Ca lui avait brûlé les iris tellement la différence entre son rêve et la réalité était cinglante. A côté de lui, il entendait des cris, et une précipitation. Des voix aussi différentes les unes que les autres retentissaient au point de provoquer un tambour dans ses tempes. Il se passait quelque chose, mais il ne saisissait pas bien. Il ne distinguait rien de concret. Tout ce qu’il voyait c’était Maggie, penchée sur lui. Elle était là, les larmes au bord des yeux. C’était réel. Bien réel. Et Sonny comment allait elle ? Et lui comment allait-il ? La dernière fois qu’il était réveillé il était en train de soigner Moïra. Et Moïra comment allait-elle ? Elle s’était réveillée… Mais… Non ce n’était pas le moment.

Il fallait qu’il se focalise sur quelque chose, tout partait en vrille, il avait des flashes dans tous les sens, et des douleurs aussi. Chaque mouvement lui arrachait une grimace. Il ne sentait pas vraiment ses membres pourtant. Il grimaça une dernière fois alors qu’il se tournait pour bien voir Maggie et lui demanda de l’eau. Il avait la gorge horriblement sèche. C’était peut être à peu près tout ce qu’il distinguait du monde réel. Ah… non. Il y avait aussi le toucher de Maggie. Tendre. Il ne comprenait pas. Que se passait-il ? Elle venait de l’aider à boire avec tendresse et à présent elle partait. Il n’était pas assez surélever pour voir plus loin que le bout de ses pieds, mais il entendait des mots. Elle remerciait Sonny et cette dernière quittait les lieux.

« Merci… » Murmura-t-il sans être sûr que quiconque l’ai entendu.

Il observa alors l’inconnue qui était non loin de lui. Qui était-elle ? Il avait beau essayer de mettre un nom sur ce visage il n’y parvenait pas et pourtant, sa voix lui disait quelque chose. Comme s’il l’avait entendu murmurer à son oreille… qui était –elle ?

Enfin, il jeta un dernier regard à Maggie, puis il se rendormi. Bouger et parler avaient été épuisant. A croire qu’il n’avait pas assez dormi. Et pourtant, plus de quinze jours. Ce qui était sûr c’était qu’une nouvelle vie s’offrait à lui à présent, et visiblement de nombreux mystères étaient à découvrir. Et surtout, il devrait remercier Sonny, d’une manière ou d’une autre. Ce qu’elle avait fait n’avait pas de prix, d’autant qu’elle s’était affaiblie pour lui. Elle n’aurait pas du… et pourtant. Il espérait juste qu’elle n’avait pas fait cela suite à ce que lui avait fait pour soigner Remington. Car jamais, Ryan ne faisait les choses pour en recevoir la pareille.

Enfin, désormais, il devrait réapprendre à vivre et sa rancune, la mettre de côté il devrait s’il voulait repartir de zéro avec Maggie. Etait-ce possible ? Seul l’avenir le lui dirait. Tout comme il découvrirait qui était cette jeune femme et remercierait Sonny.

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