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 Dream a little dream of me [Terminé]

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Sonny Malone

Sonny Malone
La Fille de vos Rêves… ou de vos Cauchemars





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MessageSujet: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeMar 7 Aoû - 20:37

Nuit du 13 au 14 décembre

La vie est un long fleuve tranquille… Mais quel est le con qui a inventé cette phrase débile ? La vie c’était les montagnes russes, les tempêtes et les naufrages. Et le bateau de la vie de Sonny s’était échoué, fracassé sur des roches aiguisées et insurmontables. Trois jours. Cela faisait trois jours que Rem n’avait pas ouvert les yeux, qu’il n’avait pas ronchonné, qu’il ne lui avait pas parlé, ni serré la main. Et il lui manquait, chaque heure un peu plus. Et elle jouait le jeu de la vie, allant manger midi et soir, prenant sérieusement ses cachets, lui parlant de temps en temps, mais ce n’était pas ça, la vie. La vie, c’était l’embrasser, se prendre la tête avec lui, dormir dans ses bras et pas à côté de lui sur un fauteuil, rire de son regard dépité quand elle mangeait des gaufres, le contempler presque avec dégoût quand il avalait du jus d’orange. Là, il était entre la vie et la mort et Sonny l’accompagnait, telle une âme en perdition. Elle ne vivait qu’au rythme de son souffle trahi par le soulèvement léger et paisible de sa poitrine, au rythme de ses battements de cœurs, traduits sur les monitorings. Elle l’attendait, encore et encore. Elle n’avait que peu bouger, peu parler. Seulement avec Anne, et elle s’en serait bien passé finalement, puis avec Cristobal… Elle avait appris tellement de choses en si peu de temps. Qui étaient ses véritables amis ou sa vraie famille notamment. Tant d’émotions, de colère, d’incompréhension, de désir. Une famille… Elle ne pouvait plus mettre les pieds en France… au départ parce qu’elle craignait que Genetic s’en prenne à ses parents si sa survie venait à être connue. Mais maintenant que Tussle et ces soi-disant médecins l’avaient vue à Halloween, elle ne pouvait plus se cacher derrière cet argument. Ses ennemis savaient qu’elle était en vie et à Los Angeles, et s’ils avaient voulu s’en prendre à Ian et Pia Malone, ils l’auraient fait. Non, elle ne pouvait pas rentrer à cause des contrôles. Son visa, son passeports, tout était en règle… si ce n’était qu’elle était censée être morte. Que faire ? Invoquer une erreur administrative ? ça prendrait des mois, ce serait une enquête longue et pénible. Pas moyen de les revoir pour l’instant. Quant aux Malone de New York… Non, elle ne voulait pas les mêler à ça. Anne… Anne refusait de comprendre qu’elle aimait Remington malgré tout. Non, sa seule vraie famille se trouvait dans cette chambre… dans le lit et dans son ventre. Et aussi en ville. Cristobal. Il était un membre de sa famille, elle avait toujours pu compter sur lui.

Même Wyatt… elle avait beau discuter avec lui par mail, cela ne l’aidait pas. Elle dépérissait. Si le cœur de Remington lâchait une nouvelle fois, nul doute que celui de Sonny l’imiterait. En parlant de famille… Peut-être aurait-elle dû prévenir les proches de Rem, Jayden et Brennen. C’est ce que la politesse réclame n’est-ce pas ? Sauf qu’elle n’avait envie de voir ni Jayden ni Brennen et qu’elle n’était pas convaincue que Rem apprécie qu’ils le voient dans cet état. Déjà qu’il regretterait certainement que Sonny l’ait vu dans un tel état de faiblesse, alors d’autres, ce n’était pas gagné. Et puis zut, même s’il se fichait de l’avis des autres, elle, elle ne voulait pas qu’on le voit ainsi, parce qu’il n’était pas lui-même.

Le temps s’écoulait, lentement, angoissant, il n’y avait rien qui pouvait la distraire plus de quelques minutes. Elle avait rempli les documents administratifs mais cela n’aurait jamais dû arriver. Ils auraient dû être en train de déménager, de s’engueuler en faisant les cartons avant de se réconcilier sur le canapé. Là… Là il n’y avait plus rien. Sa vie était une succession de mensonges et de ratés. Une valse de monde se dansait autour d’elle, certains s’éloignant, d’autres se rapprochant mais ses yeux étaient braqués sur Remington. Sur ces prunelles bleues qui ne se posaient plus sur elle. Sur cette main qu’elle serrait dans la sienne espérant un contact, une preuve de vie, en vain. Où donc était l’homme qu’elle aimait ? Celui qui se battait férocement ? Celui qui lui faisait du mal pour qu’elle se dépasse et donne le meilleur d’elle-même.

« I said maybe, you’re gonna be the one than save me, ‘cause after all, you’re my wonderwall "

Elle fredonnait cet air, encore et encore. Parce que c’était le leur. Parce qu’ils avaient eu des fous rires épiques grâce à cette leçon de guitare qui s’était avérée être un cuisant échec. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, elle ne pouvait pas rester les bras croisés alors que l’homme de sa vie, le père de son enfant, son bourreau, son cœur, bref, en un mot Remington, était étendu immobile et inconscient, dans le coma… mot horrible prononcé par les médecins pour dire qu’ils étaient incapables de quoi que ce soit pour le sauver. Tout reposait désormais sur la seule volonté de Remington de vivre et de survivre. Et c’est là que ça pouvait coincer. Il n’allait pas l’abandonner. Il avait toujours eu un puissant instinct de survie. Mais en même temps, il n’avait pas un grand respect pour la vie, il mettait à mort aussi facilement qu’on claque des doigts. Et il avait tout prévu au cas où sa mort s’imposerait. Assurance, maison. Il avait entériné sa mort, l’idée qu’il puisse mourir. Mais ce n’était pas le cas de Sonny. Déjà, rien que lorsqu’il avait mentionné ces documents, la peur l’avait envahie. Elle n’était pas prête à imaginer sa vie sans lui. Elle avait eu une vie avant lui… elle n’en aurait pas après. Même avec cette petite vie qui grandissait dans son corps… Arriverait-elle à l’aimer de ton son être ? Elle l’avait prétendu, en disant à Rem qu’elle pourrait l’élever seule. Cela devenait de moins en moins crédible.

Deux arrêts cardiaques. Pas un seul, deux. Il était mort deux fois et là, il gisait tel un cadavre dans des draps blancs, alors que Sonny portait la vie… une part de lui dont le cœur battait. Ironie tragique. Pourquoi ? Pourquoi la mort s’acharnerait-elle contre eux ? Non, ce n’est pas tout à fait cela. Pourquoi le malheur s’acharnait-il sur eux ? Une enfance pourrie, une adolescence brimée par un père cruel, fier et autoritaire, une vie de jeune homme dans l’armée, témoin d’horreurs et victime de la bestialité des hommes pour lui. Une adolescence fauchée par la perversité de la nature humaine, par la cruauté des hommes, par la fuite pour elle. Et par l’abandon. L’abandon. Ça, c’était une chose qui terrifiait Sonny au plus haut point. Mais tant que Remington était auprès d’elle, elle savait qu’elle survivrait. Parce qu’elle ne serait jamais totalement seule, mais cela n’en demeurait pas moins douloureux. Tous ses remparts, tous ses repères étaient en train de lui être arrachés, un par un. Et Remington semblait vouloir les suivre. Inconsciemment.

Coma. Si sa main ne se pressait pas dans la sienne, c’était parce qu’il était dans le coma. Sa porsche l’attendait dans le parking, ses affaires se trouvaient dans un sac, au pied de son lit, Sonny le veillait, mais il n’était pas là. Il était ailleurs, dans le coma. Son corps n’était qu’une enveloppe inanimée. Son esprit… Personne ne savait où il était. Certains médecins prétendaient que les patients pouvaient entendre tout ce qu’on leur disait. D’autres affirmaient le contraire. Où était-il ? Etait-il reparti dans ses cauchemars d’Irak ou d’un autre pays où il avait pu être torturé ? Ce rêve que Sonny avait perçu la première fois qu’ils s’étaient vus et que depuis, elle chassait de temps à autre de son sommeil. Etait-il ailleurs ? Dans un autre espace, dans un autre temps. Etait-il comme Esteban dans un vaste désert à discuter le plus naturellement du monde avec une tortue ?

Esteban ! Coma ! Bon sang, mais voilà que le cerveau de Sonny fonctionnait de nouveau et que son cœur battait la chamade. Elle avait déjà réussi à entrer dans le rêve d’Esteban alors qu’il était dans le coma. Comme Remington en ce moment ! Voilà ce qu’il lui restait à faire, à tenter ! Trouver le sommeil, même si cela n’était pas une mince affaire, et pénétrer son rêve si les médecins ne l’avaient pas gavé de médicaments. Oh bien sûr dans le rêve, toutes les sensations seraient amoindries. Leurs corps ne dégageraient pas la chaleur habituelle, l’odeur habituelle. Les baisers ne seraient que des caresses, des effleurements, mais au moins, il serait là, ils seraient ensemble. Debout, intacts, vivants.

Elle se pencha alors au-dessus du visage de Rem et déposa un baiser sur ses lèvres.

« Je vais venir mon cœur. Je vais faire ce que je peux. Tiens le coup encore, ok ? »

Elle embrassa également les doigts de sa main droite qu’elle tenait dans la sienne et la reposa doucement sur le lit. Il n’était pas très tard… Elle se dépêcha d’avaler ses traitements, de changer son pansement à la jambe comme on le lui avait montré, et elle se coucha sur le lit, sur le côté, collée au flanc de Remington. Elle nicha sa tête au creux de son épaule et attendit…

Elle attendit longtemps. Entre les infirmières discutant dans le couloir, certains patients qui gémissaient et l’angoisse accumulée depuis des jours, le sommeil tarda à venir. Et plus elle essayait de dormir, moins elle y parvenait. Ce fut donc relativement tard qu’elle se noya dans les brumes de l’ensommeillement. Elle sut immédiatement qu’elle était endormie quand elle sentit ce moment si particulier, celui où elle était à la croisée des rêves. Où des milliers d’univers l’environnaient, des fenêtres vers d’autres horizons. Mais le seul horizon qu’elle désirait, c’était un homme. Et par n’importe lequel. Elle voulait Remington. Et elle sentit sa marque. Elle n’avait même plus besoin de chercher pour le trouver. La faute au lien qui les unissait depuis le début peut-être. Elle s’engouffra dans la brèche et fut aveuglée.

Un océan de lumière et de blanc. Un vide. Un néant. Etrange. Normalement cela aurait dû être une pièce sombre, avec une chaise à laquelle il serait ligoté, avec des bourreaux attelés à leur tâche. Là, il n’y avait rien d’autre que du blanc à perte de vue. Sonny jeta un coup d’œil à sa tenue. Pull et jean. Aucune marque visible de sa blessure. Rem serait debout lui aussi, comme si aucune balle ne l’avait transpercé. Sonny se tourna et le vit. Là, debout, vivant. En un seul morceau. Et cela lui fit un bien fou. C’était comme la première bouffée d’air après une noyade.

« Rem ? »
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Remington Pillsbury

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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeMer 8 Aoû - 14:50

Le décor m'était familier, terriblement même. Encore ce cauchemar. Cette pièce sombre, sans aucune fenêtre et avec seulement cette ampoule qui l'éclairait et qui se balançait faiblement au bout de son fil. Il y avait cette porte en face de moi, close. Je connaissais cet endroit, j'y étais resté plusieurs jours, j'y avais vécu et il me poursuivait depuis, à chaque fois que je fermais les yeux. Pourtant, en dehors de ce décor si familier, le reste était différent. Je n'étais pas ligoté à une chaise. Je n'étais pas torse nu. Mes doigts se portèrent sur mon visage. Ma vision n'était pas trouble et je n'avais pas cet œil tuméfié. Et en plus, je pouvais respirer, sans avoir l'impression que quelque chose me transperçait de l'intérieur. Mes côtes n'étaient pas cassées. J'étais libre de mes mouvements, vêtu d'un jean et d'un tee-shirt. En bon état et non blessé. Pourquoi ? C'était ma geôle. J'aurais du être attaché à cette chaise. D'ailleurs où était-elle ? Elle avait disparu, comme si elle n'avait jamais existé. Je ne comprenais pas la raison de ma présence dans cette pièce. Un cauchemar différent des autres ?

Il y eut un grincement. La poignée de la porte tourna toute seule. Mes bourreaux arrivaient. Voilà quelque chose de familier. L'un tiendrait une matraque et me taperait avec. C'était toujours ainsi que ça se produisait. Les autres se contenteraient de rire, parlant entre eux dans leur langue. Peut être qu'ils glisseraient quelques mots en américain, pour me dire que je n'étais qu'un fils de chien. Que ma résistance ne faisait que du tord à moi-même et que je ferais mieux de parler. Il en était hors de question. Je préférais mourir plutôt que d'ouvrir ma bouche. Ils ne le comprenaient pas au fil des rêves. La porte s'ouvrit, laissant pénétrer la lumière dans la pièce. Je fus aveuglé et je dus faire barrage avec mon bras, me protégeant les yeux. Mes paupières battirent, le temps de s'habituer à cette lumière nouvelle qui me paraissait beaucoup plus vive que d'habitude. Quelque chose clochait encore. Il n'y avait pas de rire. Et aucune silhouette qui apparut dans l'embrasure de la porte. Mes bourreaux n'étaient pas là. Pourquoi ? On ne leur avait tout de même pas donné un jour de repos.

Tout disparut brusquement. La pièce, les murs, l'ampoule. Je me retrouvais entouré de lumière. Un océan à perte de vue, sans rien pour venir le troubler. Que du blanc, le vide. C'était étrange. Le paradis ? Quelle bonne blague, comme si moi j'avais droit à ce genre de chose après la mort. De toute manière, je n'y croyais pas et je n'y croirai jamais. Alors pourquoi ce décor ? Mon regard se baissa vers mon poignet. Aucune montre donc aucune notion du temps. Il n'y avait que ce paradis blanc et moi. Personne pour me tenir compagnie, rien me signifiant que le temps s'écoulait. Je perdais la notion du temps. Je fis quelques pas avant de m'arrêter. Il n'y avait aucun chemin à emprunter, nul part où aller. Je pouvais déambuler, mais à quoi bon puisque c'était le même paysage et le même horizon qui s'étendaient tout autour de moi. Si encore il y avait une sorte de porche, avec une porte, comme dans la salle de l'esprit et du temps de Dragon Ball. Mais non rien. Aucun sablier. Le temps pouvait aussi bien s'écouler plus rapidement que ralentir et je n'en avais aucune notion. Il ne me restait plus grand chose à faire si ce n'était attendre.

Bizarrement cette perspective ne me contraria pas. Je n'étais pas d'un naturel très patient. Pourtant, je me sentais bien. C'était comme si j'étais enfermé dans une bulle et que celle-ci me protégeait. Ce lieu pouvait en effrayer plus d'un et pourtant, contrairement à la cellule habituelle qui composait mes rêves, il me paraissait rassurant. Alors j'attendis. Combien de temps je ne sais pas. Je savais juste que j'en avais suffisamment pour rassembler ce qui me trottait dans la tête. Des bribes qui me parvenaient. Je me souvenais d'un contrat donné par l'Agence. Par contre, je ne me rappelais plus le nom de ma cible. Je me souvenais de cette poursuite de deux jours. Il y avait eu des coups de feu, plusieurs mais je n'arrivais pas à les compter. Un groupe de randonneurs. Et puis Sonny. Je fis volte face, comme si je cherchais désespérément un moyen de sortir de ce désert blanc. Il fallait que je parte, que je me réveille. Il y avait des parties floues mais je me souvenais de cette balle que j'avais reçu. Ma tête se pencha et mes doigts relevèrent le tee-shirt que je portais. Aucune trace de sang, même pas de cicatrice. J'avais donc rêvé cette balle que je m'étais pris ou alors elle n'était pas dans ce rêve ?

Mes doigts relâchèrent le tee-shirt qui retomba, recouvrant mon ventre. Il me fallait encore du temps pour tenter de recoller les morceaux. Je réfléchissais. Puis soudain, il me sembla entendre une voix. Celle-ci m'était familière. Elle fredonnait une chanson que je connaissais également. Le Wonderwall d'Oasis. Sonny ? Pourquoi est-ce que je pouvais l'entendre mais pas la voir ? Pourquoi je ne l'avais pas entendu jusque présent et que maintenant je l'entendais fredonner cette chanson, la notre. Celle qui nous avait valu des fous rires car nous n'arrivions pas à nous mettre d'accord pour positionner nos mains sur la guitare. Cette chanson qui exprimait tellement de choses. Mes mains se mirent en porte voix. Je criais le nom de Sonny mais il n'y eut rien, même pas d'écho. Ma voix se perdit dans ce désert blanc, mourant comme si je n'avais jamais prononcé le prénom de la femme que j'aimais. Une nouvelle bribe me parvint. Un éclat de balle. Elle était blessée et par ma faute. J'avais raté ma cible. Pourquoi, je ne pouvais l'expliquer. Je ne me souvenais même pas dans quelle circonstance j'avais pris une balle. Je me rappelais juste qu'elle m'avait atteint.

Je continuais à réfléchir. A force de trop le faire, je finirai pas attraper un mal de tête. Ce ne fut pourtant pas le cas. Je me sentais toujours aussi bien. En fait, l'atmosphère de cet endroit était de telle sorte qu'on ne voulait pas le quitter. Je le devais pourtant. Sonny m'attendait, quelque part en dehors d'ici. Mes mains s'enfoncèrent dans les poches de mon jean. Je ne me rendis pas compte que je fredonnais la chanson. « I don't believe that anybody feels the way I do about you now. » Même quand je n'entendis plus cette chanson dans ma tête, je continuais à la fredonner. Inlassablement, comme si elle m'aidait à faire passer le temps. J'avançais à présent dans ce désert blanc et infini. Encore une fois, je fus incapable de déterminer la durée. Au bout d'un moment je m'arrêtais. « And after all... » J'entendis soudain mon diminutif qui fut prononcé dans mon dos. Cette voix m'était familière. Je me retournais. « … you're my wonderwall. » Elle était là, à quelques mètres de moi. Et elle semblait être en bonne santé. Pas de trace de sang ni sur son jean ni sur son tee-shirt. Mes mains sortirent des poches du jean. Mes prunelles ne la quittaient pas, gravant sa silhouette comme si elle allait disparaître aussi brusquement qu'elle était apparue. Peut-être qu'il y avait une raison à sa présence. Peut être qu'un coin de mon cerveau l'avait créé pour qu'elle me serve de guide et m'aide à trouver la voie pour sortir d'ici. Mon bras droit se leva et ma main se tendit dans sa direction. Je lui souris. « Tu m'expliques mon ange ? » Perdus dans ce désert de blanc et d'infini, elle n'avait jamais mieux porté ce surnom qu'à cet instant, un ange débarquant de nul part.
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Sonny Malone

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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeMer 8 Aoû - 20:11

Avait-elle rêvé alors qu’elle était déjà dans le rêve d’un autre ? Possible. Elle avait cru entendre la mélodie de Wonderwall. Mais c’était peut-être purement psychologique étant donné qu’elle l’avait chanté dans l’après midi. Et parce qu’elle était là pour trouver Remington. Et que cette chanson était un peu la leur. Et par bonheur, alors qu’il lui semblait entendre cette chanson, elle le vit. Il n’était pas mort. Il penchait même plus encore du côté de la vie que de la mort sinon elle n’aurait pas pu entrer dans son inconscient. Et elle se félicita intérieurement d’avoir choisi d’édulcorer un peu les choses en cachant leurs blessures respectives. Ainsi, il ne verrait pas ses magnifiques points de suture. Il ne ferait pas de commentaires. Et elle, elle pourrait peut-être oublier la balle, le sang… non, ça elle ne le pourrait jamais. Mais elle voulait voir Remington. Et Remington n’était pas un gisant. C’était un homme fort, debout, décidé. Pas un cadavre dans un lit d’hôpital. Mais cette vision, elle ne l’oublierait pas de sitôt. Elle manquait de le perdre, à chaque seconde qui s’écoulait et cela lui faisait mal. Si mal. Terriblement mal. Comme jamais. Elle ferait tout pour ne pas le perdre, pour qu’il reste en vie.

Et il était là. Sauf que cela ne l’apaisa pas. Au contraire. Le souvenir de sa blessure, de son évanouissement, des arrêts cardiaques… Elle avait mal, elle ne supportait pas l’idée même de le perdre. Rien que cette perspective suffisait à lui faire perdre la régularité de son rythme cardiaque et lui bloquait la respiration.

Pourquoi ne bougeait-il pas ? Pourquoi restait-il là ? Et pourquoi elle ne bougeait pas ? Elle aurait dû faire quelque chose, mais c’était si… troublant. Il était là, mais avait un pied dans la mort. Il pouvait basculer d’un instant à l’autre. Une seconde, elle pouvait être dans ses bras et être éjectée la seconde d’après, se réveillant sur le lit à côté de Remington qui viendrait de mourir. Il avait presque l’air de s’en moquer. Cela faisait trois jours et il s’en fichait. Ça n’avait pas l’air de l’avoir perturbé, alors qu’elle, elle s’était fait un sang d’encre. Et qu’elle s’inquiétait encore.

Le seul geste qu’il fit vers elle fut cette main tendue et cette demande d’explication. Il voulait des explications ? Vraiment ? Encore une fois, elle lui courait après, jusque dans le coma et tout ce qu’il trouvait à faire était demander des explications ? Elle s’avança alors d’un pas résolu vers cette main et elle la frappa sans ménagement.

« Tu te fiches de moi ? J’étais morte d’inquiétude moi ! Tu veux des explications ? Tu t’es mangé une balle dans le bide tripe idiot ! Et ça ne t’a même pas suffi, nooon, il a fallu qu’en plus tu fasses deux arrêts cardiaques. Pas un ! Non, pas assez classe pour monsieur, mais deux ! Et parce que tu n’es pas décidé à vivre, tu as décidé d’être dans le coma ! Le coma ! Trois jours que ça dure ! Trois jours que je suis là, à me demander si tu vas bien vouloir te réveiller et vivre avec moi comme tu me l’as promis ! ça te va comme explication ? »

Injuste ? Oui, ça l’était. Mais Sonny n’était plus dans son état normal depuis cette désastreuse randonnée. Elle en avait plus qu’assez de perdre les gens qu’elle aimait et perdre Remington c’était la goutte d’eau de trop. Elle avait enduré tant de déchirures dans sa vie. Sa meilleure amie, sa famille, sa famille d’adoption. Et plus récemment, Capucine, Kensie. Les tensions avec Anne. Il était hors de question qu’elle le perde lui. Il était tout pour elle. Si elle devait vivre et donner naissance seule à leur enfant, ce ne serait jamais ce qu’elle voulait. Elle ne serait jamais heureuse. Elle ne serait plus que la moitié d’elle-même. Ou les trois-quarts peut-être, en comptant cette vie que Remington avait créée. Si tant est qu’elle parvienne à la mettre au monde. Parce que les gens qu’elle aimait avaient la fâcheuse manie de mourir ou de disparaitre de sa vie.

Ni une ni deux, elle lui sauta au cou, enroulant ses bras autour de sa nuque et ses jambes autour de ses hanches avant de déposer un baiser profond sur ses lèvres. Baiser qu’elle approfondit, frustrée par l’amoindrissement des sensations que lui procurait ce rêve. Mais elle l’embrassa tout de même. Elle était tombée amoureuse dans un rêve. Les sensations étaient autres, pas seulement charnelles. Mentales. Violentes à leur manière. Entre deux baisers, elle collait son front contre le sien et laissait sortir toute sa peur, toutes ses craintes.

« Je ne voulais pas que tu meurs en te demandant de les protéger. Je te l’ai dit je crois. Ta vie compte plus à mes yeux que la leur. Tu n’as encore écouté que ce qui t’arrangeait. Tu avais promis ! Tu ne devais plus m’abandonner Rem. Je suis en train de tous les perdre, tous, les uns après les autres et je peux le supporter. Mais que je te perde toi, c’est hors de question. »

Et elle recommença à pleurer. Bon sang, même dans un rêve elle avait encore les glandes lacrymales surabondantes. L’abandon. La perte. La mort. Non, vraiment, tout ce qui l’approchait finissait toujours dans ce triptyque. Sans dérouler les jambes du bassin de Remington, elle s’écarta et commença à le frapper à la poitrine. D’abord doucement puis de plus en plus fortement. Avec ses muscles et l’aura du rêve, aucun risque. Elle allait le perdre, elle allait perdre tout ce qui avait de l’importance. Même leur enfant elle le perdrait, c’était une certitude, car quand elle était livrée à elle-même, elle multipliait les erreurs et elle n’était après tout qu’une catastrophe ambulante. A chaque fois qu’un bonheur surgissait dans sa vie, on venait le lui ôter. Et le destin ne se contenterait pas de lui enlever Rem… il lui enlèverait leur enfant, parce qu’il serait une part de lui, une étincelle de bonheur. Et comme toutes les autres, elle serait soufflée.

« Tu vas mourir… Je le sais. On ne vivra jamais ensemble et je n’aurais jamais notre bébé. Parce que tout ça c’est de ma faute ! C’est toujours de ma faute. Si je ne t’avais pas demandé de veiller sur eux… sur Kensie… Kensie qui n’est qu’un monstre. Tout ça pour quoi ? Je suis un monstre… Il n’y a que du malheur pour ce que j’aime. Je t’ai apporté que des emmerdes depuis le début. Depuis que tu me connais il y a eu quoi ? Ta sœur qui te poignarde, moi qui te tire dessus, cette balle, ce coma. Je vais te perdre et ce sera de ma faute. Et j’arriverai jamais à avoir notre bébé, je me demande même pourquoi je ne t’ai pas écouté… J’aurais dû laisser tomber dès le début. Parce que je vais le perdre. Ça n’a jamais été autrement. »

Ses poings cessèrent de tambouriner sur le torse de Remington et sa tête vint se nicher au creux de son cou. Elle laissa encore des larmes s’échapper de ses yeux et ses bras encerclèrent de nouveau Remington. Elle avait du mal à respirer. Ses expirations et inspirations étaient saccadées, comme si elle allait s’étouffer.

« Tu devrais me quitter une fois réveillé. Si tu te réveilles. Parce qu’il arrivera toujours quelque chose à cause de moi. Et je ne supporterai pas de te revoir dans l’état où tu es. »

Ça ferait mal… Très mal et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Pas du tout. Ce n'était même pas logique en fait. Peur de le perdre et en même temps... le garder près d'elle revenait à le condamner... S’il se réveillait et qu’il restait avec elle, il ne fallait pas se leurrer, il mourrait. C’était ainsi. Plus d’illusion à avoir. S’il partait, elle aurait mal. Mais il aurait une chance de rester en vie. Elle n’élèverait sûrement même pas son enfant. Peut-être qu’il vaudrait mieux qu’elle avorte maintenant. Parce qu’elle connaissait le destin : il attendrait qu’elle ait mis son bébé au monde, qu’elle se soit totalement imprégnée de lui et il le lui reprendrait. C’était une évidence. Alors que faire ? Que faire… ils étaient au milieu de nulle part. Aucun espace. Aucun temps. La fin ?
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Remington Pillsbury

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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 16:51

Au regard que je croisais, je compris aussitôt que je n'avais pas adopté la méthode qu'il fallait. Je tendais cette main en direction de la femme de ma vie et lui demandais des explications sur ce désert blanc infini qui nous entourait. Je ne comprenais pas très bien pourquoi ce décor. Je ne me souvenais pas l'avoir créé et si c'était elle qui l'avait fait, pourquoi cet infini alors qu'on aurait pu se trouver dans un lieu plus familier et dans lequel chacun se sentait à l'aise ? Je l'étais mais pas autant que j'aurais pu l'être. Après le regard que je croisais, Sonny s'avança vers moi. Elle ne glissa pas sa main dans la mienne comme je m'y attendais. Au contraire, elle la frappa et l'écarta. Je me demandais ce que j'avais bien pu faire pour mériter un tel traitement. Ce devait être suffisamment gravissime pour qu'elle refuse cette main tendue. J'attendais donc des explications qui arrivèrent très vite.

Mais non, je ne me fichais pas d'elle. Mon cerveau me faisait défaut et il y avait quelques passages qui restaient flous, notamment les plus récents. Elle était morte d'inquiétude pour moi, jusque là rien de nouveau. Ça je le savais qu'elle ne supporterait pas de me perdre et qu'elle s'inquiétait de trop pour ma petite personne. La balle dans le ventre. Celle-ci également je m'en souvenais. Par contre, je ne savais pas pourquoi je n'étais pas plein de sang et pourquoi cela ne m’apparaissait pas dans ce rêve. Peut être qu'elle aurait pu se passer de me qualifier de triple idiot au passage. J'avais tout de même sauvé son amie ! Tiens, est-ce que je me rappelais cet épisode ou m'était-il revenu grâce aux explications de Sonny. Voilà une bonne question que je laissais rapidement de côté. Deux arrêts cardiaques, sérieux ? Mais... Je ne m'en rappelais pas de ceux-là. Mon cœur s'était arrêté de battre et il avait redémarré deux fois. Pourquoi me faisait-il ce coup celui-là, j'étais pourtant en bonne santé, j'entretenais mon corps. Je ne buvais pas et je ne fumais quasiment plus. Et mon cœur avait lâché non pas une mais deux fois ! Incompréhensible. Voilà une faille que je découvrais et qui me contrariait quelque peu. Il ne manquerait plus que les médecins me disent à mon réveil que j'avais un petit cœur tout fragile dont je devrais prendre soin en évitant tout effort et une vie trépidante. Autant me tirer une balle dans la tête, ça irait plus vite que de ne plus rien faire de mes journées.

La question que je me posais cette fois, ce fut quand est-ce que ce rêve allait prendre fin. Pas que ça me dérangeait d'être là, aux côtés de Sonny mais en n'ayant aucune notion du temps, je ne savais guère depuis combien de temps je dormais. Mes sourcils se froncèrent brusquement. Pas décidé à vivre moi ? Cela devait être la journée blagues idiotes. Elle me sortait une de ces absurdités. Après ce que j'avais vécu en Irak, les tortures auxquelles j'avais résisté et cette volonté farouche de m'en sortir, elle osait me dire que je n'étais pas décidé à vivre ! Je m'apprêtais à ouvrir la bouche pour lui balancer une réplique quelque peu cinglante quand elle prononça le mot. Coma. J'étais dans le coma depuis trois jours. Alors là, c'était une surprise pour moi, même si je trouvais enfin une explication à cette étendue blanche qui remplaçait ma prison habituelle, et à ce temps qui défilait sans que je ne sache depuis quand. Je restais sans voix alors qu'elle me demandait si ça me convenait comme explication. Il fallait que j'assimile la situation, que je prenne le temps de l'analyser. Et de trouver une solution. Laquelle ? C'était la première fois que je me retrouvais dans le coma. J'avais frôlé la mort à différentes occasions mais là... Je ne savais pas comment en sortir. Je n'avais pas la clé qui m'apporterait les réponses aux questions que je me posais.

Je tardais à réagir. Je ne répondais rien. Mais que dire face à ça ? L'explication était claire, la solution inconnue. Et la cause de l'état plutôt erronée. Je voulais vivre bon sang ! Je lui avais dit que je tiendrai ma promesse et c'était toujours d'actualité pour moi ! Elle osait remettre en doute ma parole, je n'appréciais pas beaucoup mais je n'arrivais pas à lui en vouloir. Je le voyais à son attitude. Elle était inquiète. Pire que ça, elle avait peur et je connaissais l'origine de sa peur. Je pouvais sortir une phrase bateau, mais il n'était pas certain qu'elle me croit. Alors je ne répondis rien, laissant planer le silence entre nous jusqu'à ce qu'elle finisse par me sauter au cou. Ses jambes s'enroulèrent autour de mes hanches, ses bras autour de ma nuque. Mes bras l'entourèrent pour la maintenir contre moi. Et quand nos lèvres se rencontrèrent, je ressentis quelque chose de familier. Je me souvenais de ce premier baiser échangé lors de notre rencontre, dans un rêve. Est-ce que celui-ci était le prémisse qui annonçait ma mort ? Non, ça ne pouvait pas l'être. Je ne rêvais pas, j'étais dans le coma. Pour moi, c'était deux situations différentes. Et j'allais vivre, personne ne pourrait m'en empêcher.

Les sensations n'étaient pas les mêmes. Je ne ressentais pas le goût si habituel de ses lèvres, ne pouvant que l'imaginer. Tout comme la chaleur de sa langue qui dansait avec la mienne alors que nos baisers s'approfondissaient. Pourtant, toute sensation n'était pas perdue. Je ressentais ce léger picotement qui m'envahissait quand j'étais à son contact, qui faisait que tout pouvait s'embraser d'un instant à l'autre car le lien qui nous unissait était passionné, violent, et charnel. Je ne savais pas combien de temps durerait mon coma. Pourtant je voulais profiter de cet instant. Le graver dans ma mémoire comme s'il était réel. On pouvait dire qu'il l'était en quelque sorte. C'était nous, nos corps et nos lèvres qui se collaient les uns contre les autres. On se cherchait sans vouloir se séparer. Le temps avait été long, je m'en rendais compte à présent. Ses baisers m'avaient manqué. Sa voix également tout comme sa simple présence.

Toute bonne chose avait une fin pourtant et nos lèvres finirent pas se séparer. Elles continuèrent à se chercher, tels deux naufragés mais cette fois, les baisers étaient plus doux. Et Sonny laissait sortir ce qu'elle ressentait. Et voilà qu'elle me croyait mort à présent. Elle allait devoir chasser cette idée de sa tête, j'étais vivant. Certes dans le coma mais vivant. « J'ai promis et cette promesse tiendra toujours tant que je respirerai. » Je l'embrassais, tentant de la rassurer. Quelque chose au fond de moi me disait que ça ne suffirait pas. La peur était plus profonde et semblait bien ancrée depuis trois jours que je n'avais pas pu la rassurer. « Tu ne me perdras pas. » C'était une affirmation prononcée d'un ton résolu. Et qui n'eut guère d'effet car les larmes se mirent à rouler le long de ses joues. Elle ne me croyait pas. Je déposais un baiser sur ses lèvres mais celui-ci fut écourté car elle se recula. Et là, toujours dans mes bras elle commença à marteler ma poitrine de coups. Toute cette peine qu'elle ressentait sortait à chaque coup qu'elle me donnait. Je ne ressentais aucune douleur. Dans le réel, il n'y avait que ses gifles qui me laissaient une marque rouge et une sensation de brûlure sur la joue. Ses coups ne m'atteignaient pas. Peut être était-ce du au rêve mais je les ressentais encore moins. Alors qu'elle tambourinait ma poitrine, elle recommença à parler.

Quelle affirmation... J'allais mourir. Elle avait consulté une voyante avant de venir me rejoindre pour me sortir une telle chose ? Et encore cette culpabilité qui s'exprimait. Dire qu'elle avait faux sur toute la ligne. Je n'avais pas besoin d'elle pour risquer ma vie et frôler la mort. Au contraire, elle ne se rendait pas compte qu'elle m'apportait la vie, le bonheur malgré ses maladresses. Qui n'en faisait pas ? Les coups finirent pas s'arrêter. Sa tête vint se caler contre mon cou. « Calme-toi.. » Je doutais qu'elle m'ait entendu. Sa respiration était si saccadée. Je me demandais comment elle pouvait trouver la force de rester dans ce rêve alors qu'elle n'était pas bien. Ma tête se cala contre la sienne. Il me sembla entendre une absurdité. « ça suffit maintenant. » Mon ton s'était légèrement durci. Mon bras droit passa derrière mon dos pour la forcer à déplier ses jambes, pour qu'elle se remette debout dessus. Je ne lui laissais pas le choix et une fois que ce fut fait, mes mains englobèrent son visage pour la forcer à me regarder. « Écoute moi bien Sonny Malone car je ne le répéterai pas deux fois. » Enfin si, je le ferai s'il le fallait mais j'espérais quand même que tout rentrerait dans sa tête dès la première fois. « Petit un, je ne vais pas mourir et si tu crois que je vais rendre mon dernier soupir à cause d'une petite balle dans le bide, c'est que tu n'as pas confiance en ma volonté de vivre.  Petit deux, rien n'est de ta faute, je suis assez grand pour faire le con et risquer ma vie, je le faisais déjà avant de te rencontrer et si tu veux une preuve, je te sortirai les bilans de mes passages à l'hosto. Petit trois, tu arrêtes de penser que tu es un monstre, tu m'apportes du bonheur. Souviens-toi de la chanson, « you're my wonderwall » et il n'y a rien de plus vrai. Petit quatre, ce bébé tu vas le mettre au monde. Et ne crois pas que tu échoueras, je sais que notre fils sera en parfaite santé car c'est un battant comme nous. Et petit cinq, je ne te quitterai jamais. Ne me balance plus cette idée stupide que je ne suivrai pas. » Je marquais une pause, mon regard ne se détournant pas. Il était plus déterminé que jamais. Ma main gauche délaissa son visage pour venir prendre sa main dans la mienne. Je la levais pour la porter et la poser sur mon cœur. « Suis ce rythme et calme-toi. C'est mauvais pour ta tension, ta santé et celle du bébé que tu sois en panique. Aie confiance en moi, je vivrai. »
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeSam 11 Aoû - 15:12

L’épuisement. Jamais Sonny n’avait aussi bien compris le sens de ce mot. Car elle était épuisée, tant physiquement que nerveusement. Elle n’avait dormi que quelques heures depuis trois jours, bien insuffisant pour sa constitution et contraire aux prescriptions des médecins. D’ailleurs, ceux qui l’avaient soignée pour sa jambe avaient pris soin de vérifier sa tension. Elle n’était toujours pas bonne, mais cette fois, elle avait dessiné un pic en sens inverse. Elle s’était vue prescrire des calmants mais ne les avait pas avalés. Pas de drogue dans le corps c’était le meilleur moyen de perdre le contrôle et elle n’aurait jamais pu créer ce rêve. Et côté mental, c’était la débandade. Jamais elle n’avait eu si peur. Cette perspective de le perdre la rendait folle et l’empêcher totalement d’aligner deux pensées cohérentes. C’était un véritable miracle qu’elle parvienne à maintenir ce rêve, une chance pour elle qu’il n’y ait aucun décor à créer, et qu’elle n’ait pas besoin de se cacher, cela lui aurait demandé des efforts considérables.

Même les bras de Remington qui l’enveloppèrent ne parvinrent pas à l’apaiser. Son pic de stress était élevé, la fatigue virulente et sa panique profondément ancrée. Elle ressentait une terreur sans nom. C’était irrationnel et angoissant. Il avait beau être là et par voie de fait être vivant, elle imaginait être éjectée du rêve encore et encore, comme s’il allait mourir. Et cet amoindrissement des sens était désastreux. Ses lèvres n’avaient plus leur goût habituel. Sa langue même n’était plus si chatouilleuse. Toute une relation en mode mineur. Si cela n’avait pas empêché la passion la première fois, aujourd’hui, cela faisait naitre en Sonny l’angoisse de la mort. Elle voulait le réveiller, à tout prix, quitte à lui tirer une nouvelle fois entre les deux yeux. Il fallait qu’il se réveille, que ses bras lui confèrent une douche chaleur, que ses lèvres l’effleurent en la chatouillant. Il fallait qu’elle le retrouve.

Elle l’entendait vaguement qui parlait. La promesse. Il l’évoquait encore, comme il l’avait fait juste avant de perdre connaissance. Quelle promesse ? Celle de tout faire pour rester en vie ? Celle de passer chaque soir dans le même lit qu’elle à l’envelopper de ses bras jusqu’à ce que ce soit elle qui en ait assez ? Entre deux baisers éperdus et deux tremblements, elle ne pus que lui souffler, face à ses affirmations de présence

« Une semaine que tu n’as pas dormi avec moi alors que tu avais promis d’être là chaque soir. Et je te l’ai dit, je ne me coucherai pas dans notre lit sans toi, je préfère encore rester dans le fauteuil ou dans ce lit inconfortable. »

Rien n’y faisait. Ni les baiser qu’il lui donnait, ni les propos qu’il tenait. Elle ne pouvait pas se calmer. Tout son être était secoué, marqué à vif dans sa chair et dans son âme. Elle avait accepté cette vie, mais elle n’avait encore jamais pris conscience du poids qu’elle représentait. De la souffrance qu’elle supposait. Comme à son retour quelques jours plus tôt, Sonny le frappa. Tout était de sa faute à lui aussi. Pourquoi l’aimait-elle à ce point ? Pourquoi cet homme représentait-il tout pour elle ? Le seul horizon qu’elle avait envie de voir tous les jours de sa vie ?

Les tremblements s’accentuaient. Elle sentit la tête de Remington se caler contre la sienne et entendit vaguement ses recommandations. Mais elle avait mal. Sa tête bourdonnait et son pouls s’accélérait. Et elle savait, pour l’avoir déjà vécu, ce que cela voulait dire. Elle risquait de se réveiller. Son corps n’était pas au repos et elle ne pourrait pas maintenir cette chimère si le physique ne suivait pas. Elle ne s’en rendit d’ailleurs pas compte mais l’étendue blanche se craquelait, ce qui était un bien sombre présage pour la suite.

Elle crut percevoir un changement dans sa voix, impression qui fut confirmée par son geste pour la forcer à le lâcher. De force, il l’obligea à dérouler ses jambes, pour la contraindre à se remettre debout. Cela lui parut un effort surhumain que de se maintenir sur ses deux pieds comme une grande. C’était comme si ses jambes n’étaient que coton, tout son corps était comme engourdi. Peut-être ne parvint-elle d’ailleurs à se maintenir debout que grâce aux mains de Remington enveloppant son visage et l’obligeant à la regarder. Ça y est ? Il allait se résoudre à l’écouter et à partir tant qu’il était encore temps ? Elle venait d’abdiquer devant l’autel du destin. Elle renonçait à tout. A lui, à leur enfant, à son bonheur qu’elle n’aurait eu qu’avec lui, uniquement pour qu’il ait une chance de se réveiller et de rester en vie.

Et là, Remington se mit à énumérer une liste d’affirmations auxquelles elle voulait croire. Elle n’aimait pas cette tactique, de l’obliger à le regarder dans les yeux, comme il l’avait fait quelques jours plus tôt, après qu’elle eut honte de cette fellation interrompue. Parce qu’une fois plongée dans ses yeux, elle était hypnotisée, et elle pouvait croire n’importe quel propos sortant de sa bouche. Mais il n’avait pas le droit, parce que le coup du « petit un, petit deux etc » c’était son truc à elle. Il n’était qu’un copieur ! Allons donc, il n’allait pas mourir ! Et ne dit-on pas « jamais deux sans trois » ? Il était mort deux fois déjà. Deux arrêts presque coup sur coup. Et une « petite » balle dans le bide… cela lui resta en travers de la gorge. Quant à ses bilans de santé, non, elle ne voulait pas les voir sinon elle l’enfermerait à double tour dans la chambre alors qu’il dormirait, tout en prenant bien soin de condamner les fenêtres. La suite… si les propos étaient beaux, ils n’avaient rien de réel. De pieux mensonges pour la calmer. Elle ne lui apportait que du bonheur ? Quel menteur, même elle le savait. Le petit quatre… leur fils ? Tiens, leur enfant avait un sexe maintenant ? Rem, en plus d’être un lynx était donc un lynx voyant ? Mouais… comme s’il avait prédit la conception de ce bébé, ou cette catastrophe en randonnée. Comme si leur fils – ou leur fille – pouvait être en parfaite santé avec une mère pareille ! Bien qu’il fallût avouer qu’il faisait montre d’un désir de vivre à toute épreuve. Elle avait des réponses à chacune de ses affirmations, mais il ne lui laissa pas le temps de répliquer.

L’une de ses mains glissa le long de son corps, s’échappant de son visage pour s’emparer de celle de Sonny. Doucement, et avec délicatesse, il posa la main de la française sur son cœur, lui demandant de le suivre, pour se calmer. Pour elle, pour le bébé.

« « Aie confiance » c’est la réplique du serpent traitre, Kaa, dans Le Livre de la jungle. Depuis ça me fait tout l’effet inverse quand on me dit ça… »

Puérile et stupide. Certes. Mais elle tenta de faire abstraction et de se concentrer sur les battements de ce cœur qu’elle sentait à travers la paume de sa main. Dire que tout avait commencé par une épreuve du feu. Les vibrations se répercutaient lentement dans son corps et elle ne saurait dire combien de temps elle resta comme ça, la main sur le cœur de Remington, à se laisser bercer. Puis sa main glissa et passa dans le dos de Rem, imitée par son autre main. Et elle cala sa poitrine contre la sienne, pour être au plus proche de ces battements, comme lorsqu’ils s’aimaient, quand leur cœur faisaient des bonds en même temps. Peu à peu, sa respiration s’apaisa. L’étendue blanche redevint lisse et paisible. Mais Sonny se recula. Un pas, puis deux puis trois. Sans détacher son regard des prunelles bleues de Remington.

« Je te le fais dans le désordre. Petit un : si tu fais encore le con et que tu rentres de nouveau dans cet état, je te jure que je te ligote au lit et que je te donne la becquée et crois-moi, je le ferai, comme je t’obligerai à suivre les prescriptions du médecin parce que j’ai besoin de toi et que notre bébé aura besoin de toi parce qu’il n’a aucune chance avec moi toute seule. Petit deux, je sais que je ne m’en remettrai pas si tu pars après m’avoir fait croire que tu ne me quitteras jamais. Petit trois, notre bébé a une chance sur deux d’être fille alors à moins que tu m’aies fait passer une écho en toute discrétion pendant que je dormais, ne va pas lui acheter que des vêtements de garçon. Petit quatre, t’as intérêt à être réveillé car je n’accoucherai pas pendant que tu dors tranquillement. Petit cinq, je ne te crois pas quand tu dis que je suis ton « wonderwall ». Tu ne voulais pas te caser. Tu ne voulais pas de cet enfant. Tu ne voulais pas de famille. T’es pas heureux, il a fallu que tu t’y fasses, que tu « apprennes ». Et enfin petit six… »

Sonny se recula encore d’un pas et se concentra. Cela lui était difficile et elle puisait dans ses ressources d’énergie pour obtenir le résultat escompté mais l’espace blanc et lumineux devint vert, herbeux et arboré. Une forêt naquit de la simple volonté de Sonny. Elle fixait toujours Rem tandis que son pull devint débardeur et que son jean rétrécit pour devenir un short dévoilant un bandage large autour de sa cuisse. Puis le bandage se défit tout seul dévoilant une vilaine cicatrice. Les points de suture se détachèrent, ouvrant la plaie et du sang s’en écoulait. Les vêtements de Remington aussi changèrent, redevenant ceux de ce triste 10 décembre et une énorme tache rouge auréola son abdomen. Puis Carl apparu auprès de Sonny braquant une arme sur sa tempe.

« Une « petite » balle dans le bide, hein ? Ce n’était pas une « petite » balle dans le bide. Quelqu’un nous a tiré dessus. Sur toi et il a pointé une arme sur moi et sur notre fils ! Tu veux peut-être vivre, mais beaucoup veulent notre mort, alors t’as vraiment intérêt à te réveiller pour m’apprendre à nous défendre. Je veux pouvoir défendre notre famille, que tu sois là ou pas. »
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Remington Pillsbury

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We will fight to the death
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeDim 12 Aoû - 8:35

If you only knew
How I refuse to let you go.
If I drown tonight, bring me back to life
Breathe your breath in me
The only thing that I still believe
In is you, if you only knew

Shinedown - If you only knew

Parfois, il m'arrivait de promettre des choses à la légère, sachant parfaitement que je ne les tiendrai pas car elles n'avaient guère d'importance à mes yeux. Qu'est-ce qui pouvait m'arriver de toute façon si je rompais une promesse ? Je brûlerai en enfer, mon âme serait damnée et je perdrai la confiance de la personne à qui j'avais promis. Encore fallait-il que cette confiance m'intéresse un tant soit peu et qu'elle ne m'indiffère pas, ce qui arrivait assez souvent, il fallait l'avouer. Je n'étais pas un grand menteur en soi, j'omettais simplement la vérité, en passant sous silence ce qui m'arrangeait. Si je ne me préoccupais pas des réactions des autres, la seule personne qui avait mon attention se trouvait en face de moi. J'avais confiance en elle, je désirai sa confiance. Je lui avais fait des promesses, et parmi toutes celles que je pouvais faire, il n'y avait que celles que je lui avais faites à elle que je désirais tenir. Je ne lui mentais plus, je passais simplement sous silence quelques passages de ma vie, conscient toutefois qu'un jour où l'autre il faudrait en parler. Je ne le ferai pas de moi-même et tant qu'elle n'abordait pas les sujets épineux, tout allait pour le mieux.

Ce n'était pas tout à fait vrai. Je rompais sans vraiment la rompre cette promesse de m'endormir tous les soirs à ses côtés. Une semaine déjà alors que ça n'aurait du durer que trois nuits. Le temps pour moi d'accomplir ma mission et de revenir. Je ne comptais pas partir plus longtemps, je n'avais pas le droit de rester bien sagement à la maison pour garantir cette promesse à cent pour cent. J'avais annoncé trois jours à Sonny et voilà que nous en étions à une semaine. Légère erreur de ma part dans le calcul mais je ne pouvais pas prévoir que j'allais rencontrer son groupe de randonnée, ni que l'idée saugrenue de sauver son amie me viendrait et encore moins que je me prendrai une balle alors que ça devait être Carl qui aurait du s'en prendre une entre les deux yeux. Voilà que je me souvenais du prénom de ma cible à présent, ce qui était peu important en fait. Pour le moment, je ne me préoccupais pas de savoir ce qui était arrivé à cet homme. J'aurai le temps de le faire une fois sorti de l'hôpital. Il fallait d'abord que je me réveille pour ne plus rompre la promesse contre ma volonté.

« Je suis désolé pour le contretemps. » Je l'étais réellement. J'aurais préféré passer mes nuits entre ses bras plutôt que les deux dernières dont je me souvenais à poursuivre un homme, à ne quasiment pas dormir, à peine quelques minutes. Sans doute s'attendait-elle à ce que je lui dise que ça ne se reproduirait plus. J'aurais aimé le lui affirmer mais j'en étais incapable. Tout était si instable dans mon travail. J'étais ordonné et je planifiais mais sans être à l'abri d'un événement qui ferait échoué mon programme, m'obligeant à le rectifier en cours de route pour m'adapter. Le programme de cette mission avait été changé. Je ne l'avais pas contrôlé et je ne le contrôlais toujours pas. Il fallait dire que mon cerveau était détourné par ces tremblements que je sentais contre moi. J'oubliais le côté professionnel pour ne plus m'intéresser qu'à Sonny, à cette volonté que j'avais de la calmer. La douceur ne donnant pas de résultat, je fus obligé de durcir légèrement mon ton et de me montrer plus ferme également dans mes gestes. Je tentais de la raisonner, conscient que ça ne serait pas chose aisée. Elle était enfermée dans une spirale de peur dont je voulais la sortir. Si bien qu'au final, je lui posais sa main sur mon cœur, lui demandant de suivre son rythme et de me faire confiance.

« Tu regardes trop la télévision. Et je ne suis pas un serpent mais un lynx alors aie confiance. » répliquais-je aussitôt dans la foulée à ses propos. Mon ton était doux, il n'y avait aucun reproche ni quelconque énervement. Je lui demandais seulement une nouvelle fois de me faire confiance même si à cet instant, elle devait penser qu'elle ne devait ou ne pouvait pas. Ma main ne lâcha pas la sienne pour la garder sur mon cœur. Et le silence s'installa alors, perturbé seulement par le son très léger de nos respirations. Je n'avais pas la notion du temps dans cet espace. Je ne savais pas combien de temps s'écoula. Je voyais juste que le blanc du décor s'était craquelé et que ça ne venait pas de moi. J'exerçais une légère pression sur la main de Sonny, lui demandant silencieusement d'abdiquer et de se concentrer sur mon rythme. Au bout d'un moment, il y eut un mouvement. Une main qui se glissa dans mon dos, suivie par la seconde. Mes bras qui encerclèrent Sonny pour l'attirer plus près de moi s'il était encore possible de le faire. Cela fonctionnait, elle se calmait. Mon étreinte se resserra sans que je ne prononce un mot. Je remarquais que le décor redevenait comme avant. Tout irait bien, j'y croyais.

Pourtant, elle ne resta pas longtemps contre moi et s'écarta. Pour m'embrasser ? Non, elle recula de quelques pas. Orage en perspective ? Faites que oui, je retrouverai la femme que j'aimais et que je trouvais parfois désespérante mais si attachante. Elle reprit les énumérations du petit un, petit deux, etc. Charmante idée que de me donner la becquée. Mais ne pouvait-on pas dériver légèrement, comme pour la glace, en l'étalant sur son cou et que je vienne la lécher. Je voulais bien qu'elle me nourrisse si on pouvait joindre l'utile à l'agréable. Autrement, ça finirait par m'énerver et je n'en ferai qu'à ma tête. Je poussais un léger soupir à cause de la suite de ses propos. Encore cette négativité en pensant que notre enfant n'aura pas de chance avec elle et en s'imaginant encore que je la quitterai. Il allait vraiment falloir qu'elle ôte cette idée de sa tête ! Je souris par contre pour la suite, ne pouvant m'empêcher de glisser un « non j'achèterai juste des crayons pour qu'il colore tes cours... » Puis soudain mon visage se ferma à l'annonce du petit cinq. Là, elle était la Sonny exaspérante qui avait le don de m'énerver et à qui je tordrai bien le cou pour l'empêcher de balancer de telles absurdités. Le bleu de mes yeux dut s'assombrir un peu. Non seulement elle ne me croyait pas mais en plus elle ne me faisait pas confiance. Voilà qui ne présageait rien de bon. Je voulais bien comprendre qu'elle était perturbée par mon coma mais pas à ce point là.

Mes bras se croisèrent sur ma poitrine. Le décor changeait mais je m'en fichais. Je reconnus pourtant la forêt. Les vêtements changèrent également, je découvris sa blessure à la jambe. Un bref regard sur mon ventre et je vis la tâche de sang. Quand je relevais les yeux il était là, Carl pointant une arme sur Sonny. Cela ne me fit ni chaud ni froid, j'étais trop contrarié par ses phrases précédentes. Et les suivantes, n'en parlons pas. Lui apprendre à se défendre à et défendre notre famille ? La bonne blague. Elle se contredisait. Comment pouvait-elle me demander une telle chose. « Je trouve surprenant que tu me demandes de t'apprendre à défendre notre enfant ainsi que toi-même alors que tu ne me crois pas. Pourquoi le ferai-je si je ne suis pas heureux comme tu l'affirmes ? Que je ne veux pas de cet enfant ni me caser ? » Tant pis si ça la blessait, elle m'avait bien vexé. Je retirais les bras de contre mon torse. Ce fut à mon tour de me concentrer pour changer le décor. Nous étions dans mon coma, dans mon rêve après tout. Si je voulais le modeler elle n'avait pas son mot à dire. La forêt disparut brusquement pour laisser place à un espace de verdure. Quelques arbres. Des allées gravillonnées. Et une fontaine. Central Park. Le lieu de notre vraie rencontre à la sortie du rêve. Il n'y avait personne autour de nous, je ne souhaitais pas de présence de promeneurs. Seulement nous et ce parc. Carl n'était plus, appartenant au passé. Je fis deux pas en direction de Sonny sans couvrir complètement la distance qui nous séparait. « Je ne sais plus quoi faire pour que tu me crois quand je te dis que je suis heureux... » Mon regard se détourna un instant et se posa sur la fontaine et sur cette eau qu'elle déversait. Ainsi, dans un rêve, c'était presque irréel comme mouvement. Il me semblait plus lent. Puis mon regard se reporta de nouveau sur Sonny. Je la fixais un instant en silence. « Marie-toi avec moi. » Silence rompu et le ton était tout ce qu'il y avait de plus sérieux. « Je veux me caser avec toi, je veux connaître la signification du mot famille en étant à tes côtés. Je suis heureux, je t'aime. Et je ne laisserai rien nous séparer, surtout pas un visa étudiant qui arrivera à expiration d'ici quelques mois. »
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeDim 12 Aoû - 15:08

Alice en tombant dans le terrier du lapin, avait fait une chute vertigineuse, sans aucune paroi auxquelles se raccrocher. Il y avait eu un peu de ça dans l’âme de Sonny. Une sensation de chute à grande vitesse, sans nul espoir de ralentir cette fuite. Et cette sensation avait pour origine ce traumatisme diablement enraciné. Celle de perdre les gens qu’elle aimait. Peut-être n’aurait-elle pas dû arrêter de voir sa psy. Mais elle n’avait senti aucun progrès et Sonny était du genre pressée et impatiente. Hors de question d’attendre des années avant de percevoir un quelconque résultat. Il fallait des effets immédiats. Qu’on lui arrache cette angoisse née du 5 juin. Avec Sarah Wouns cela n’avait pas marché, alors elle avait laissé tomber. Mais ces peurs ressortaient au pire moment et étaient comme démultipliées et amplifiées car c’était Remington qu’elle risquait de perdre. Et elle ne pouvait plus réfléchir. Comme lorsqu’elle perdait le contrôle sous ses caresses. Mais là, cette perte, cette absence de maitrise prenait des proportions énormes.

Et rien n’avait fonctionné comme prévu depuis. Difficile de soutenir le regard de sa mère, celui de Cristobal. Difficile de savoir où elle en était, tout simplement. Un contretemps. Rem définissait cela comme un contretemps. Mais il ignorait tout ce qui s’était passé pour elle depuis ce temps. Un simple contretemps avait tout chamboulé dans sa vie. La cartographie de sa famille et de ses amis avait changé. Sa ligne de vie apparaissait en pointillés, rythmée par le seul bruit du monitoring.

Et lui était toujours là, désespérément calme, comme si ce coma ne voulait rien dire. Il plaisantait, imaginant déjà leur enfant saccager ses cours. En temps normal elle aurait ri. Elle aurait même certainement trouvé cela craquant, qu’il pense déjà à cela. Mais cette peur était plus forte que tout le reste. Sa souffrance était encore bien trop présente et même l’amour qu’elle vouait à Remington ne suffisait pas pour l’heure à la tirer vers le haut. Et cette spirale infernale dans laquelle elle sombrait empirait. Au point de recréer devant Remington la scène qui s’était déroulée dans la forêt avec Carl. Encore une situation où elle n’avait rien pu faire. Un homme avait pointé son arme sur elle, sur la famille qu’elle attendait, et elle n’avait strictement rien pu faire. Une proie facile. Aucun mouvement. Elle n’y arriverait pas. Car Rem ne s’arrêterait pas, et ce genre de mésaventures se réitèrerait, à n’en pas douter. Que se passerait-il si l’une de ses proies, pour se venger, débarquait dans leur maison alors qu’il n’était pas là ? Qu’elle débarque dans la chambre de leur enfant alors qu’il dormirait ? Sonny se savait prête à donner sa vie pour sa famille, mais saurait-elle faire ce qu’il fallait pour les protéger ?

Alors qu’elle le lui demandait, elle le vit croiser les bras. Il était fâché. Et alors ? Elle aussi l’était. Fâchée de le voir dans ce lit à moitié mort, fâchée d’avoir si peur, fâchée de se devoir se battre. Non, en fait, elle était surtout fatiguée. Elle lui imposait ses désirs, sa vision du bonheur. Lui, il avait dû s’y plier. Il n’avait jamais eu l’air heureux d’avoir cet enfant. En fait, ils n’en parlaient presque jamais. Pourquoi prétendre être heureux dans ce cas ? Il refusait de l’aider ? Soit. Elle irait chercher de l’aide ailleurs, mais elle refusait de demeurer de nouveau passive s’il devait arriver quelque chose. C’est qu’elle regrettait presque d’être entrée dans ce rêve maintenant. Certes, il était encore vivant, mais les choses s’effritaient. Et c’était lui qui parlait de confiance, alors qu’il avait toujours des secrets pour elle ? Sur sa famille, sur les raisons véritables de son départ ? Son regard vira au noir. Triste, en colère et déprimée, voilà comment elle allait sortir de cette chimère.

Ses prunelles quittèrent toutefois celles de Remington pour se poser sur le décor qui évoluait. Quoi ? Il ne voulait pas voir ce qui s’était passé dans cette forêt ? Ou ce qui aurait pu s’y passer ? Les arbres ne disparurent pas totalement mais s’espacèrent, le sol changea, devenant des gravillons. Et Carl disparut soudainement, de même que le sang sur leurs plaies respectives. Dans son dos, elle entendit comme de la pluie qui tombait. Elle tourna la tête pour un découvrir une fontaine. Leur fontaine. Remington avait repris possession de son rêve et avait recréé leur point de rendez-vous concret. Elle lui avait tiré dessus dans son cauchemar, après lui avoir donné rendez-vous à la fontaine de Central Park. Et il était venu. Aujourd’hui, il les y ramenait. Sauf que cette fois il n’y avait pas d’enfant jouant et courant partout, pas de couple de petites vieilles prenant un air offusqué face à leur étreinte. Peut-être aussi parce qu’il l’y avait pas d’étreinte à cet instant. Ce parc avait changé sa vie. Le lendemain de son anniversaire. A vingt-ans et un jour les choses avaient radicalement changé. Elle avait aimé un homme. Elle l’avait provoqué. Elle s’était donnée à lui sans la moindre réserve, sans comprendre pourquoi avec lui c’était si évident, si facile, alors qu’ils ne se connaissaient pas. Ce lieu avait tout changé. Une rencontre ici et un destin qui bascule. Une rencontre qui avait avec le temps fait d’elle une femme qui allait avoir une famille si elle arrivait à tuer cette angoisse maladive.

Sonny tourna de nouveau la tête vers Remington en l’entendant s’approcher d’elle, tout en restant à distance. Il lui affirma de nouveau être heureux. Comment était-ce possible ? Elle, elle l’avait été. Elle avait été heureuse dans ses bras la première nuit, la première fois qu’elle avait mangé chez lui, quand ils avaient passé leur premier soir à bouquiner ensemble, quand il lui avait balancé la première boulette de papier à la figure parce qu’elle faisait trop de bruit, quand ils avaient tiré ensemble, quand ils s’étaient promenés à la fête foraine, quand ils s’étaient laissés aller dans la maison hantée, quand il lui disait qu’il l’aimait, quand ils avaient loué leurs costumes d’Halloween, quand il l’avait appelée sa femme, quand ils s’étaient aimé dans la forêt, quand ils jouaient de la guitare ensemble, quand il lui avait dit qu’il resterait… Mais là… la peur de perdre ce bonheur l’entamait sérieusement. Et lui aussi semblait ailleurs, le regard perdu vers la fontaine.

« Marie-toi avec moi. »

Elle ouvrit de gros yeux tous ronds et tout le décor se mit à sauter et à grésiller. Tout y passait : Central Park, la maison de Remington, la pièce secrète, la maison hantée, le stand de tir, le paintball, la salle de bain, le tronc d’arbre où ils s’étaient aimés, le café où ils avaient rencontré John et Maggie, la chambre de Sonny, le resto avec Sacha, les urgences de l’hôpital. Tous les lieux de leur vie défilaient dans sa tête et devenaient tour à tour et à toute vitesse le décor de cette chimère. Elle ne contrôlait plus rien à cet instant précis et elle se sentit revenir environ quatre ans en arrière, lorsque sa capacité s’était déclenchée. Elle ne maitrisait rien, incapable qu’elle était de se concentrer. Tout la dépassait, tout allait vite et tout son organisme se mit en éveil. Elle allait se réveiller, ce n’était pas possible. Surtout s’il continuait comme il semblait vouloir le faire. Il voulait de la vie qu’elle souhaitait ? Il voulait vraiment cette famille, lui qui n’en avait jamais eue et qui avait voulu fuir celle qu’elle lui offrait ? Et son visa… il savait ? Il savait depuis le début qu’elle avait des problèmes administratifs ? Problèmes qu’elle avait presque oubliés elle-même en acceptant de s’installer avec lui et en portant ce bébé. Cette affreuse vérité ne lui était reparue que le 10, quand des policiers étaient venus l’interroger. Mais qu’elle se marie ou non, il lui faudrait bien un livret de famille ou un truc du genre ? Ils verraient qu’elle n’est pas censée être là, non ? Aucune idée, aucune notion du droit. Repartir… Son visa ne lui permettait de ne rester qu’un an sur le territoire. Mais elle n’avait pas pensé à l’après. Elle devrait soit être encore plus hors la loi, soit repartir et faire face à l’administration française. Mais son bébé ? Elle ne pouvait pas concevoir de l’abandonner ici, même à Rem, le temps qu’elle règle ses soucis sur un autre continent. Et elle ne se voyait pas privée de Remington durant des semaines.

« Comment tu sais pour mon visa ? »

Oui, ce fut la seule chose qui sortit à cet instant. Ce n’était pas ce qu’elle aurait dû répondre. En général, quand un homme demande à une femme de l’épouser, il attend un oui ou un non. Pas une autre question. Les décors changeaient encore au rythme de ses pulsations cardiaques. Lorsqu’elle en prit enfin conscience, elle respira plus calmement et la vitesse ralentit. Puis elle stabilisa la chimère dans un tout autre lieu. Un lieu qu’ils n’avaient pas souvent vu. Chez eux. Ce n’était plus « à la maison », « chez Rem » ou « chez Sonny ». C’était « chez eux ». Leur maison qu’ils avaient achetée. Elle était encore vide, mais baignée de lumière grâce à la baie vitrée. Juste un canapé, celui de Remington. Et une petite table. Ils étaient dans le salon. Remington avait fui son premier « je t’aime ». Il avait fui l’annonce de sa paternité. Mais force était de reconnaitre que c’était lui qui bâtissait leur foyer. Il lui avait demandé de vivre avec lui. Et aujourd’hui il lui demandait de l’épouser. Le mariage. Une institution en laquelle Sonny croyait. Elle avait toujours su qu’elle se marierait un jour, mais avec Remington, elle avait renoncé. Parce qu’elle n’aurait jamais cru qu’il l’aimerait au point de renoncer à ses certitudes, à ses habitudes, et à entrer dans ce qu’il voyait comme étant une mascarade.

Elle se calma quelque peu en étant dans cet endroit pourquoi vide et désert. Mais il était tout aussi symbolique que la fontaine. Dans cette maison, il y aurait un bureau avec une table à dessin et Sonny se voyait déjà traverser la maison avec un lait chaud à la main, à moitié réveillée, vêtue d’un simple tee-shirt trop long, pour se faufiler jusqu’à Remington, l’embrasser dans la nuque pendant qu’il travaillerait. Il y aurait aussi un bureau en bordel qui désespérerait Rem à chaque fois qu’il passerait devant. Il y aurait une salle d’entrainement pour lui et peut-être pour elle s’il se décidait à la former. Une piscine où ils se détendraient. Enfin, où elle glandouillerait sur les matelas alors qu’il nagerait et qu’il tenterait de la renverser. Un jacuzzi dont ils profiteraient à deux. Une grande chambre où elle le forcerait à flemmarder à coup de câlins coquins. Une chambre d’enfant. Tiens, d’ailleurs, il faudrait recouvrir les murs d’un enduit spécial pour qu’il puisse dessiner dessus et que cela parte facilement.

Bref, retour au présent. Il venait tout de même de la demander en mariage. En toute logique, il serait bienvenu qu’elle lui réponde, ce serait la moindre des choses. Elle allait vivre avec lui. Ils étaient liés à tout jamais par cette vie qu’ils avaient conçue et qui germait dans son ventre. Cela n’allait rien changer à leur vie. Ce serait juste… officiel. On pouvait le voir ainsi. Mais Sonny était certainement naïve, toujours était-il que pour elle, cela avait une signification particulière. Le mariage, c’était la famille. L’affirmation aux yeux de tous qu’ils s’étaient trouvés et qu’ils ne se trahiraient jamais. Et Remington semblait décidé à découvrir cette « famille ».

« Sonny Pillsbury… »

Sonny prit place sur le canapé… enfin, c’était ce qui était prévu, mais elle était si chamboulée qu’elle loupa le rebord et se retrouva par terre sur les fesses. Ça ne sonnait pas si mal que ça, « Sonny Pillsbury ». Ils étaient deux cinglés. Voilà tout ce à quoi elle pensait en s’adossant contre le rebord du canapé.

« D’accord… D’Accord ! », répéta-t-elle d’un ton plus assuré la seconde fois. « Si c’est vraiment ce que tu veux. Je suis déjà ta femme de toute façon. Mais tu sais que tu vas avoir une tonne de paperasse à remplir à cause de ma nationalité ? Je ne veux pas que tu aies d’ennuis. On va être contrôlés, ils vont tout vérifier. Je ne sais même pas si je dois fournir des documents et je ne sais pas comment je pourrai les avoir vu que... *Vu que je suis morte en france*. On… On va vraiment avoir une famille alors ? »

De l’espoir germait en elle. Un espoir inexplicable. Un espoir que lui seul pouvait lui donner, et elle leva vers lui des yeux emplis de cette espérance nouvelle, et plus apaisés.
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeLun 13 Aoû - 3:14

Je comptais parmi les personnes qui s'intéressaient très peu au mariage. Si dans un film je voyais un homme faire sa demande en y mettant toutes les formes pour que ça soit romantique, cela ne me faisait ni chaud ni froid. Je ne m'imaginais pas du tout mettant un genou au sol pour faire ma propre demande. Je ne me voyais pas non plus courir chez un fleuriste pour acheter un bouquet de fleurs, et encore moins inviter celle que j'aimais dans un restaurant, mettant au préalable le personnel au courant pour qu'on ait droit à la musique et aux lumières qui se réduisaient. Non, ce n'était pas moi tout ceci. Le mariage et moi, cela faisait deux et nous ne formerons jamais un si je ne gardais en ligne de compte que ma propre personne. Et pourtant, je venais bel et bien de demander à Sonny de m'épouser. Ce n'était pas un désir foudroyant de passer par cette institution pour officialiser notre union. Je pouvais me contenter de l'aimer et d'être à ses côtés quoiqu'il arrive. Encore fallait-il qu'elle me croit ce qui ne semblait pas être le cas. Elle doutait tellement à cause de sa peur. Alors s'il fallait en passer par là, on le ferait. Former une vraie famille, que tout soit officiel. Qu'il n'y ait pas besoin de se cacher car quoiqu'il se passerait dans les prochains mois, même si elle refusait ma demande, je ne voudrai pas la laisser partir et retourner en France. Je refuserai qu'on m'ôte une partie de moi, c'était une certitude que j'avais à présent. Je ne la perdrai pas, si ça se produisait, nous savions tous les deux ce qu'il adviendrait de mon âme. Je me replierai sur moi-même, pire qu'avant, et plus rien ne m'arrêterait. Il fallait donc qu'elle reste. Elle était celle que j'aimais et mon salut, peu importe si elle y croyait toujours ou non, même si c'était elle qui avait évoqué cet homme qu'elle voyait en moi et que je n'avais jamais remarqué jusque là.

Sans doute à cet instant, devait-elle se demander quelle mouche m'avait piqué de lui avoir fait une telle demande. C'était de sa faute. Elle m'obligeait à baisser certaines de mes barrières pour la convaincre de l'amour que je lui portais et du fait que j'étais heureux à ses côtés. S'il n'y avait pas eu tous ces doutes, je n'étais pas certain que je lui aurai demandé de se marier avec moi. Du moins peut être pas dans l'immédiat. En fait si, je l'aurais fait car j'avais toujours cette pensée qui trottait dans ma tête et qui me disait que les visas étudiants n'étaient pas éternels. Et le sien encore moins que les autres. Comment je savais pour le visa ? Normalement, à une demande en mariage, on répond par un oui ou par un non. Ou alors on tente une vaine explication pour justifier un refus qui viendrait. Mais jamais on ne répondait par une autre question. Et puis c'était ma méthode quand je ne souhaitais pas répondre qu'elle adoptait à cet instant. Je posais souvent une question pour faire oublier celle que l'on m'avait posée. C'était de bonne guerre, je n'avais pas hésité à employer une de ses tactiques juste auparavant. Mais ça ne m'apportait pas de réponse, et en prime je devais répondre à une question. « Tu m'as dit en octobre que tu avais été déclarée morte en France. Si tu as eu un visa étudiant en règle cette fois, à son expiration, si tu demandes à le renouveler, il y a des chances pour que les autorités s'aperçoivent de la supercherie et t'expulsent en te remettant aux douanes françaises. Je ne pose pas forcément des questions, ni ne fais de remarque mais j'écoute et mon cerveau déduit de lui-même. » Écouter était un bien grand mot. J'entendais ce qu'on me disait, c'était une certitude. Pour ce qui était d'écouter, et attentivement, les apparences étaient parfois trompeuses. Je faisais mes propres sélections des passages qui m'intéressaient. J'enregistrais tout et ça ressortait parfois quand ça s'avérait utile. Et c'était ce qui se produisait à cet instant. Je ressortais une déduction que j'avais faite suite à une conversation qui avait eu lieu deux mois auparavant. Preuve que je l'écoutais même si ce soir là, j'étais entré dans une colère effroyable.

Mes yeux se portèrent sur le décor qui nous entourait. Il n'arrêtait pas de changer depuis que j'avais fait ma demande. A chaque fois c'était des lieux familiers, certains dans lesquels nous nous étions aimés passionnément, comme cette maison hantée dans laquelle je lui avais dit pour la première fois ces trois petits mots. Je l'avais fait auparavant, mais cette fois-ci j'avais été réellement sincère. Je n'avais pas cherché à détourner la conversation par la suite pour qu'on ne s'attarde pas dessus. J'avais pensé les mots au moment de les prononcer, en la regardant dans les yeux, et j'avais voulu qu'elle les entende et en prenne conscience. Ce n'était pas rien pour moi de les sortir. Ils n'avaient jamais franchi le seuil de mes lèvres jusqu'à ce que je les prononce pour elle. Et ils ne sortiraient jamais pour une autre personne. Peut être un jour pour cet enfant qu'elle portait même si pour l'instant je ne pouvais pas encore l'affirmer. Et avec ceci, elle osait encore douter que j'étais heureux à ses côtés. A cause de cette peur irrationnelle mais pourtant justifiée, elle ne voyait même plus tout ce que j'accomplissais pour elle en matière « d'amour », ce sentiment qui était un véritable mystère à mes yeux et que j'apprenais à découvrir chaque jours qui passait à ses côtés.

Tout tourbillonnait autour de nous et je me demandais si ça s'arrêterait. Sonny forçait trop sur son pouvoir. Elle allait se faire éjecter, épuisée. Ou alors, mon coma ne supporterait pas cette présence intempestive qui chamboulait tout et il tenterait de la faire partir. Il y eut un nouveau changement de décor. Celui-ci m'était connu mais moins familier. Notre maison, celle dans laquelle nous allions emménager d'ici quelques jours. Nous nous trouvions dans ce qui allait être notre salon. Les murs étaient encore neutres, peints en blanc et sans décoration. La pièce était vide, enfin presque. Mon canapé y trônait, notre canapé désormais. Et une table. Rien d'autre. Même pas de table recouverte de dessins ou de cours. Le strict minimum. Pourquoi ce lieu ? Je me demandais ce que Sonny cherchait à me dire, ou tentait de me faire comprendre. Elle avait choisi ce décor plutôt que celui de notre rencontre. Un symbole ? En tout cas, je n'avais toujours pas de réponse à la demande que je lui avais faite. Plus les secondes s'écoulaient, plus les décors avaient défilé, et plus je me demandais si elle viendrait. Serait-ce un mal si elle ne m'apportait aucune réponse ? Elle voudrait peut être du temps pour réfléchir. Et je le lui accorderai si c'était le cas. Il m'en avait bien fallu pour accepter l'idée de devenir père et de tenir dans mes bras d'ici quelques mois un petit être qui serait bien trop fragile pour moi et avec lequel je ne saurais pas comment me comporter, ni comment tenir.

Deux mots sortirent enfin, franchissant ses lèvres. Sonny Pillsbury. Ah ? C'était l'ombre d'un espoir, cela voulait dire oui si elle changeait d'elle-même son nom de famille ? Peut être qu'elle le prononçait simplement pour voir si ça sonnait bien. Si ça n'était pas le cas, peut être qu'elle aurait l'idée saugrenue d'invoquer cette raison pour refuser de devenir ma femme. Je ne savais pas vraiment comment réagir face à ces deux mots. Je n'eus pas le temps de m'interroger dessus car je la vis soudain s'affaler à côté du canapé alors qu'elle manquait le rebord. Mes lèvres se pincèrent, retenant un rire. Mais quelle maladroite. Et malgré ceci, je voulais vraiment l'épouser ? Oh oui, j'étais bien décidé et peu importait que nous étions dans un rêve. Notre rencontre avait été ainsi, une demande en mariage pouvait être faite dans une chimère. Elle ne se plaignit pas, une chute dans un rêve était amoindrie. Un hématome ne se formerait même pas sur son postérieur. D'accord. Pour ? De nouveau d'accord, ce devait être une coutume française que de répondre ainsi plutôt que de dire simplement oui. C'était réellement ce que je voulais, ça j'en étais persuadé. Cela ne m'avait pas perturbé le jour du paintball en menaçant l'autre type de le tuer s'il touchait à ma « femme ».

De nouvelles inquiétudes surgirent aussitôt. Depuis quand elle tentait de penser à tous les côtés négatifs. C'était mon truc ça même je ne le formulais pas tout le temps ! Son regard se leva dans ma direction. Mes lèvres se desserrèrent et je lui souris. Puis je couvris la distance qui nous séparait pour me laisser tomber à ses côtés, m'asseyant en la frôlant au passage. « Je ne suis pas un spécialiste du mariage, mais ça doit être moins compliqué que dans ton pays. En Californie, il suffit de demander une licence, je m'en occuperai en remplissant le formulaire. Et le jour de la célébration, une pièce d'identité suffit, carte ou passeport. Et ils peuvent venir contrôler pour vérifier si c'est un mariage arrangé pour que tu restes. Si ton ventre rond ne les convainc pas, je me chargerai de le faire. Et s'ils découvrent que tu es « morte », on invoquera une erreur administrative française. » Je venais de prononcer une phrase à double sens qui pouvait être interprétée comme si j'avais l'intention de menacer le chargé d'administratif qui devra contrôler la nature de notre mariage. Ma main gauche chercha sa main droite, mes doigts glissant le long de son poignet pour venir s'entrelacer aux siens. Il s'était passé tellement de choses depuis septembre, tellement de bouleversements dans ma vie. Sonny acceptait qui j'étais, les risques que cela comportait. Elle m'offrait une famille, chose que je n'avais jamais souhaité car je ne l'avais jamais espéré. Ben me l'avait tellement dit que je n'étais pas fait pour ça que j'en avais été convaincu jusqu'à la rencontrer et qu'elle chamboule toute mon existence bien rangée de célibataire endurci. « Par contre j'aimerai que tu me promettes une chose... » Mes doigts se resserrèrent sur les siens, exerçant une brève pression. Ma tête se tourna et mon regard chercha le sien. « Promets moi que tu ne me rappelleras pas cette demande en mariage si jamais je viens à l'oublier en sortant du coma. Si ça doit se produire je veux pouvoir m'en souvenir de moi-même et refaire ma demande. Comme ça, on ne pourra pas dire que je fuis et tu auras une confirmation que c'est bien ce que je veux. » Si ce cas de figure devenait réalité, j'avais conscience que ça serait une véritable torture pour Sonny de tenir sa langue et de ne rien me dire. Elle n'aimait pas les surprises. Elle cherchait toujours à découvrir en avance ce qui l'attendait. Une curieuse irrécupérable. Qui devrait tenir sa langue cette fois en me promettant ce que je lui demandais. Elle me devait bien ça. Elle m'avait bien fait promettre de ne jamais abandonner notre enfant et de m'en occuper si jamais il devait lui arriver quelque chose. Se taire sur une demande en mariage devait être moins compliqué, non ?
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeLun 13 Aoû - 22:13

Toute la vie qu’elle avait eue avec lui défilait sous ses yeux. Du moins les lieux importants. De la fontaine de leur rencontre au salon de leur future maison, du premier baiser, du premier frisson à une nouvelle aventure. Une vie à deux et bientôt à trois. Une vie qui se construirait pas à après pas ensemble. Faites de prises de bec mais de fronts communs. Une vie où il ne serait plus question de fuir mais de se battre pour défendre quelque chose de plus important que sa petite personne. Et Remington proposait d’officialiser la chose. Elle ne pensait pas en avoir besoin, mais force était d’admettre qu’elle se sentait rassurée. Bien sûre, s’il décidait un beau jour de partir, ce ne serait pas un bout de papier qui l’en empêcherait. Mais qu’il fasse ce geste, vers elle, parce qu’il savait que cela comptait à ses yeux, cela la calmait. Elle qui se sentait tout perdre, il lui offrait sur un plateau cette famille à laquelle elle aspirait tant. Et lui qui se croyait incapable d’aimer, qui apparemment ne se pensait pas le droit d’avoir une famille. Se rendait-il seulement compte de l’homme qu’il était. Certes, peut-être qu’il n’était ainsi qu’avec elle, mais il était capable d’être un homme doué d’amour et il lui apportait tellement. Il l’avait demandé en mariage. Enfin demander était un bien grand mot. Ce n’était pas une question telle qu’elle était formulée, mais plutôt un ordre. Ordre qu’elle voulait exécuter. Auquel elle ne pouvait pas répondre par un oui car ce n’était pas une vraie demande. Etre sa femme, officiellement, porter son nom comme elle portait son enfant, pour qu’elle soit sa famille, pour qu’ils forment un tout tous les trois.

En tout cas, elle fut surprise de la réponse à sa question. Elle n’avait parlé de ses problèmes administratifs avec lui qu’une seule fois. En octobre, quand elle avait voulu parler de Jayden et qu’au lieu d’un sujet lancé pour détourner la conversation, elle lui avait tout raconté. Tout, depuis l’éveil de sa capacité jusqu’à sa fuite, en passant par les instants pénibles de sa vie. Et il y avait eu cette tempête violente et dramatique qui avait fini en sang. Ainsi, il n’avait pas oublié, il avait écouté. Elle, elle avait presque oublié, elle n’avait pas vu que le bonheur qu’ils essayaient de se construire était menacé par ses propres choix passés. Quand elle disait qu’avant de rencontrer Remington elle n’avait qu’enchainé les erreurs. La fuite, le passage plus ou moins frauduleux aux Etats-unis, le prêteur sur gages. C’était lui qui rattrapait ses bêtises. Et si ce mariage n’était que cela ? Juste une parade contre un retour en France ? Non, non, ce n’était pas que cela, elle le savait au plus profond d’elle-même. Cette famille, il allait se battre pour elle, lui aussi.

Là, dans cette maison qui allait être la leur, elle avait accepté de s’engager légalement à ses côtés jusqu’à la fin, de porter ce nom. Ce nom qui lui allait étonnamment bien, peut-être mieux encore que son nom de jeune fille. Ou alors ce n’était qu’une impression. Mais elle s’y reconnaissait. Il était elle, elle était lui. Il serait sa famille, son être, l’autre moitié de son cœur. Son nom, elle l’avait déjà adopté. Puis elle le vit prendre place par terre à côté d’elle, la frôlant. Voilà qu’il contrecarrait ses craintes de nouveau, en lui assurant que tout irait bien pour leur mariage.

« Mais pour la nationalité, il parait qu’il y a une quarantaine de pages à remplir ou je ne sais quoi… »

Là où il marquait un point c’était en évoquant son ventre qui allait s’arrondir. Leur bébé serait une preuve de leur lien, de leurs sentiments. Preuve que ce n’était pas un mariage arrangé, mais une famille qui se fondait. Leurs doigts s’entrelacèrent et Sonny se sentit encore un peu plus rassurée. Sa tête s’appuya contre l’épaule de Rem, avant de se redresser encore une fois, un sourire fendant son visage.

« Tu te chargeras comment, de convaincre le contrôleur ? Tu m’arracheras violemment mes vêtements devant lui avant de me faire l’amour comme jamais sur ce canapé ? »

Cela pouvait être marrant, non ? Non, peut-être pas. Une pression se fit contre ses doigts, et l’attente d’une promesse. Là où c’était mauvais signe, c’était qu’il cherchait son regard. Quelque chose d’important allait suivre. Aucun doute là-dessus. Et il faisait exprès de river ses yeux dans les siens pour l’hypnotiser. Et elle n’aima pas vraiment la suite. Mais en même temps, il n’y avait rien de plus vrai : il risquait d’oublier tout ce qui venait de se passer. Dans leur premier rêve, elle avait dû lui tirer dessus pour qu’il se réveille brutalement et que le souvenir de cette chimère se maintienne en lui. Avec Esteban, cette précaution n’avait pas été nécessaire, tout comme avec Ingrid, même si le processus avait été plus long. Pouvait-il réellement oublier cela ? Oui, par expérience, Sonny savait que oui. Et il lui demandait de garder le silence, de ne pas le lui rappeler ce qui venait de se passer. Faire semblant ? Renoncer à ce lien ? Et si ce n’était qu’un prétexte ? Non, non, elle ne devait pas se mettre à penser comme cela. Elle comprenait la logique, mais elle savait aussi qu’elle aurait mal. Au moins elle saurait. Elle saurait qu’inconsciemment au moins, il avait été prêt à cet engagement. Cela n’était pas rien. Faire comme si. Une nouvelle fois. Feindre, alors qu’elle avait toujours cru pouvoir être entièrement elle-même avec lui. Son bras s’enroula autour de celui de Remington et la pression de sa main se fit plus forte tandis qu’elle quittait son regard pour poser la tête sur son épaule.

« Très bien. Je le ferai. Je ne sais pas comment, mais je le ferai. Mais en retour, si tu me brises le cœur en te réveillant et que tu me fais passer de Sonny Pillsbury à Sonny Malone en quelques secondes, je veux au moins que ta prochaine demande en soit une. Pas un de ces trucs débiles avec la bague cachées dans le gâteau ou devant tout le monde au resto, non. Juste une question. Pas un "marie-toi avec moi". Une vraie question à laquelle je pourrai répondre « oui » dans les règles de l’art. »

Puis elle déposa un baiser sur sa joue et contempla leur salon. Pourquoi s’était-elle arrêtée sur cette image ? Aucune idée, elle n’avait pas vraiment choisie, mais elle s’y sentait en sécurité, même si la pièce était pauvre et nue. Quand Rem sera remis, ils pourront commencer à l’aménager, à se battre pour la peinture, à s’en mettre plein partout, à se creuser les méninges pour ranger tous les meubles, à se crier après. Elle chercherait mille parades pour échapper aux corvées.

« Il faut vraiment que tu te réveilles. Il y aura tant de choses à faire, ici et chez toi. Tu crois qu’on devrait laisser les murs en blanc ? ça manque de décoration, attends. »

En se concentrant un peu, elle fit apparaître, en plein milieu du salon, la fontaine de leur rendez-vous. La fontaine de sa demande en mariage. Mais cela l’épuisa un peu plus et elle dut poser son autre main sur celle de Remington.

« Je devrais arrêter de jouer avec ça, je crois… Ce qui me fait penser à une chose… »

Sans se relever, elle se dégagea du canapé et attira doucement Remington, l’obligeant à se coucher par terre, sur le dos. Lentement, elle plaça ses mains de part et d’autre de sa tête, comme il lui arrivait de le faire. Elle se retrouvait désormais au-dessus de lui, ses cheveux noirs tombant en cascade autour de son visage et elle se pencha vers lui, l’embrassant avec tendresse. Puis l’une de ses mains alla chercher celle de Remington pour la poser sur sa fesse.

« Je veux que tu te réveilles mon cœur. Je veux pouvoir sentir la chaleur de tes mains sur moi, la fermeté de ton cou quand je l’embrasse, je veux pouvoir vibrer quand mes lèvres frôlent les tiennes sans les embrasser. Je veux perdre tout contrôle sous tes baisers et crier ton nom comme si c’était la dernière chose que je devais faire. Je veux t’entendre gémir sous mes caresses… »

Et elle pouvait presque le sentir. C’était si étrange, peut-être la force de l’imagination, mais elle pouvait éprouver ces sensations. Dieu ce qu’elle aimerait faire disparaître ce tee-shirt tandis que sa main avait abandonné celle de Rem sur son postérieur pour venir caresser son torse. Mais elle ne le pouvait pas. Si elle modifiait encore le rêve, elle risquait de s’effondrer, et elle voulait passer du temps avec lui. Ses lèvres effleurant les siennes, elle murmura :

« Je ferai tout ce que tu veux, mais c’est toi et toi seul que je veux. Je n’ai besoin que d’une seule chose pour être heureuse, c’est que tu te réveilles le plus vite possible et qu’on fasse notre vie ensemble. Réveille-toi et embrasse-moi. Je n’ai pas besoin de mariage, j’ai besoin de toi pour être heureuse. »
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeLun 20 Aoû - 20:24

Une quarantaine de pages à remplir... Du moins il paraissait selon ses dires. Je n'avais aucune idée pour savoir si c'était véridique ou non. Que ça le soit ou pas, cela ne m'effrayait pas. Remplir des formulaires, faire des papiers pour être en règle administrativement, c'était une habitude que j'avais prise depuis fort longtemps. Que je le fasse pour moi ou tout simplement pour Sonny, je m'en fichais. Il faudrait que je me renseigne, du moins une fois réveillé, sur ces pages à remplir. Si elles existaient réellement, il suffirait qu'on s'installe un soir tranquillement sur le canapé pour le faire à deux. Ou je commencerai de mon côté et quand je bloquerai, je demanderai les renseignements à Sonny. Il y avait toujours moyen de s'arranger. La paperasse administrative était juste une chose à abattre. Ce n'était pas plus compliqué que tuer un homme. Peut être que si en réalité car avec tous les formulaires et leurs petits alinéas... Non, ne pas se décourager. Le courage serait trouvé à deux et si elle baissait les bras avant, je le ferai pour deux. Je n'admettais pas l'idée qu'elle me soit enlevée à la fin de son visa et je ferai tout pour que ça ne se produise pas. Si j'étais capable de vivre sans ce bébé que je n'avais encore jamais tenu dans mes bras, ce n'était pas le cas pour vivre sans elle. Et que ferais-je de cette immense maison dans laquelle on se trouvait en étant seul ?

Nos doigts étaient entrelacés et ne se quittaient pas. Sa tête vint se poser contre mon épaule. Tout allait bien. Même dans mon coma, on pouvait réussir à trouver un moment de paix qui n'appartenait qu'à nous. Mes paupières se fermèrent brièvement mais se rouvrirent bien vite quand je la sentis bouger. Un sourire illuminait son visage. Comment je convaincrai le contrôleur ? Ce fut à mon tour d'esquisser un sourire. « J'aime bien l'idée de te faire l'amour. Mais sinon il existe la torture jusqu'à ce qu'il cède. » Et puis les menaces de mort, et la mort elle-même s'il le fallait. Je ne plaisantais qu'à moitié. Sans doute n'irai-je pas jusqu'à tuer un contrôleur car Sonny m'en empêcherait. De toute manière, ce n'était pas dans mes habitudes de tuer ainsi, juste par plaisir et sans contrat à la clé. Par contre, faire pression sur un homme du gouvernement venant vérifier si notre mariage était vrai ou non, voilà une chose à laquelle j'étais prêt à adhérer. Nul besoin de le frapper, juste des mots et une présence intimidante. Un regard qui ne le lâcherait pas jusqu'à ce qu'il se sente mal à l'aise et ne sache plus où se mettre. De nous deux, ce ne serait pas moi qui céderai le premier en baissant le regard, ça j'en étais persuadé.

Une fois ce point éclairci, je cherchais les prunelles de Sonny, les captant pour qu'elle ne les détourne pas alors que je lui demandais de me faire une promesse. Je lus à cette lueur qui illumina ses yeux que ça serait dur ce que je lui demandais. Je comprenais mais je voulais qu'elle s'y tienne. Non pas pour elle mais surtout pour moi. Ce n'était pas un défi débile que je me lançais à moi-même. Me rappeler ou non de cette demande en mariage. Je ne jouais pas non plus. Je voulais juste que ça vienne vraiment de moi, que je ne me retrouve pas au pied du mur un jour qu'elle me balancerait à la figure cette demande faite dans le coma. Je ne sais pas ce qu'il se passerait alors. Je crois bien que je me sentirais pris au piège, ne me rappelant rien et devant me forcer à faire quelque chose dont je n'aurais aucun souvenir. Juste parce que je l'aurais dit mais que ça ne m'aurait pas marqué. Ce n'était pas le meilleur moyen de construire notre vie de couple à mes yeux même si je n'avais aucune expérience dans ce domaine et que je découvrais et construisais tout au fur et à mesure, au fil des jours qui s'écoulaient.

Le bras de Sonny s'enroula autour du mien. Nos mains se rejoignirent et la pression se fit plus forte. Je la regardais mais elle avait détourné ses yeux, s'appuyant de nouveau contre mon épaule. La promesse fut faite. Jamais je ne lui briserai le cœur, ce n'était pas du tout mon intention. Elle était l'unique personne à qui je ne voulais pas faire de mal. Ce fut ensuite à son tour de me faire une demande. Et l'illogisme de celle-ci me laissa sans voix quelques secondes, m'empêchant de réagir. Si je ne me souvenais plus à mon réveil que je l'avais demandé en mariage, comment pourrai-je me souvenir que la prochaine demande devra être faite en bonne et due forme, avec une vraie question à laquelle elle pourrait répondre. C'était du Sonny tout craché ceci. J'aurais pu souligner ce point et faire naître cette petite mine boudeuse sur son visage. Je m'abstins de commentaire alors qu'elle posait ses lèvres sur ma joue. « Ok, la prochaine demande en sera une vraie. Une question et une bague. » Et il fallait espérer que je m'en souvienne un jour de ces propos que je venais de prononcer. Sinon je finirai par subir son courroux et elle me houspillerait en disant que je ne tiens pas mes promesses. Alors que je faisais tout pour le faire !

J'allais me réveiller c'était une certitude. Car j'avais des promesses à tenir. Et aussi parce qu'elle n'avait pas tort. Il y avait encore tellement à faire. Imprégner la maison de notre empreinte. La décorer selon nos goûts. Mais ? « Sérieux, tu veux une fontaine au milieu du salon ? » Je me demandais si c'était seulement un amusement du moment ou un réel souhait. Mettre une fontaine au milieu du salon, même une reproduction de celle de notre rencontre, c'était faisable même si ça engagerait des frais supplémentaires. Et si c'était vraiment ce qu'elle désirait, pourquoi pas. Peu m'importait du moment que j'avais un toit, et un lit dans lequel m'endormir contre elle. Le reste n'était que superflu. Je sentis qu'elle bougeait et dans le mouvement, elle m'invita à m'allonger sur le dos avant de prendre place au dessus de moi. Mes mains se posèrent naturellement sur ses hanches. Mon regard ne se détourna pas du sien jusqu'à ce qu'elle se penche pour m'embrasser. Les baisers d'un rêve étaient frustrants. Les sensations étaient présentes, je les devinais. Pourtant elles étaient également si amoindries que je me demandais si ma main était vraiment posée sur sa fesse. Mes doigts devinaient sa fermeté mais ça s'arrêtait là. Aucune chaleur qui se dégageait à travers le tissu. Il n'y avait pas qu'elle qui désirait mon réveil. Je le réclamais. Je voulais retrouver ces sensations qui m'animaient à chaque fois qu'on se touchait, ces frissons qui pouvaient me parcourir car ses doigts me frôlaient à des endroits sensibles. Faire l'amour, ne faire plus qu'un et que nos lèvres étouffent les cris que l'on voudrait laisser échapper une fois les sommets du plaisir atteints. Que nos doigts s'étreignent comme si c'était la dernière fois qu'ils devaient le faire. Lentement et avec douceur, je la fis basculer pour qu'elle se retrouve allongée à mes côtés sur le sol de notre salon. « Je vais me réveiller, je ne te laisserai pas. On retrouvera toutes ces sensations qui nous parcourent quand on fait l'amour. Et quand on sera épuisé, on restera enlacés l'un contre l'autre et on se chamaillera pour la décoration de la maison. Jusqu'à ce que l'un fasse céder l'autre en employant les grands moyens. Si tu comptes mettre une fontaine, ou d'autres trucs farfelus, je sortirai les pinceaux et je m'amuserai à dessiner sur les tous les murs de la maison. » Tout en accompagnant mes propos, je me concentrais. La fontaine resta au milieu de la pièce, le canapé également. Rapidement les murs furent recouverts de couleurs vives. Et horribles. Un aperçu de ce que je pouvais faire pour la contrarier. Mais devant l'étendue des dégâts qui se présentaient à nous, je modifiais de nouveau le rêve pour ôter les couleurs vives des murs. Ils reprirent un aspect neutre, non blanc cette fois. C'était plutôt dans les tons beige clair. « Oublie mes idées débiles pour te contrarier même si... Attends. » L'avantage d'être dans un rêve qui m'appartenait, c'était que je pouvais le modifier à ma guise sans que cela me demande de gros efforts, ce qui n'était pas le cas de Sonny. Le salon disparut brusquement. Alors que l'on était toujours allongés l'un contre l'autre, on se retrouva dans une autre pièce complètement vide et neutre. Une des chambres. « Je pourrais peut être m'occuper de cette pièce si tu le souhaites. Tu auras juste à me dire ce que tu veux. Et ça me fera passer le temps. » Car je ne me faisais pas d'illusion. Une fois sorti du coma, je savais très bien qu'il me faudrait quelques semaines de repos avant de reprendre une activité normale. Et tout ce temps que je trouverai long et qui ne défilerait pas assez vite à mon goût, il fallait que je trouve un moyen de le mettre à profit. Ce fut ce que je fis à cet instant dans le rêve. Le blanc des murs disparut pour laisser place à une fresque que j'étais en train d'imaginer. Une sorte de jungle. Un pont suspendu, une cascade. Des arbres immenses, et des lianes. Et le ciel bleu qui apparaissait. Un singe se tenait à une branche et son regard était tourné vers un bananier qui lui faisait de l’œil. La fresque recouvrait deux côtés de mur. Et Dans l'angle de ceux-ci, je fis apparaître un berceau. Les deux autres pans de murs furent recouverts d'une peinture verte, s'accordant avec la fresque. « C'est une simple idée mais si ça ne te plaît pas, on oublie pour rester sur du classique en décoration. »
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeMar 21 Aoû - 19:55

La légende dit qu’on ne se rend compte de la valeur qu’on porte à une chose ou à une personne qu’au moment où on la perd. Si cela était vrai, alors Rem était tout bonnement toute la vie de Sonny. Rien n’existait, au-delà d’eux. Pas de passé, pas de présent, pas d’avenir s’il n’était plus là. Même cet enfant qui était là sans être vraiment là ne semblait pas pouvoir la maintenir en vie si Rem n’était plus là. C’était un état de fait inexplicable et pourtant bien réel. Mais s’ils devaient se séparer par sa faute ? A cause de sa nationalité ? Une tuile ridicule. Que se passerait-il si les dossiers à remplir pour se marier et obtenir de rester en permanence sur le territoire venait à bout de leur patience ? Ce serait trop dur de se séparer. Même avec la promesse de le revoir quand tout serait réglé. Elle le voulait lui et elle désirait qu’il découvre le sens profond de la famille. Pas celle qu’on impose, non. La famille qui nous lie, cœur et âme. Elle lui avait promis de l’aider à aimer cet enfant, et pour cela, il fallait qu’il vive cette grossesse avec elle, qu’il soit témoin de l’émergence de cette vie. Non, elle ne pouvait pas le perdre, même momentanément. Et s’il fallait supporter le dédale administratif pour cela, alors soit, elle tenterait de ne pas s’endormir dessus. Et ensemble, ils allaient devoir affronter tellement d’épreuves, tellement de monde. Car peu de gens les accepterait, il ne fallait pas se leurrer. Ils devraient toujours défendre leurs choix, leur vie, leurs sentiments. Ce serait un combat de tous les jours, face à leurs proches et face à la machine démoniaque de l’administration. Bien sûr, en étant mariée et enceinte, il y avait peu de chance qu’on vienne leur chercher misère, mais qui pouvait savoir. Quant à l’idée de Rem, de torturer un éventuel contrôleur… c’était limite mais elle-même était incapable de dire jusqu’où elle serait capable de rester pour rester auprès de lui.

Et elle resterait. Même si effectivement il ne se souvenait pas de sa demande en mariage, même s’ils demeuraient au point d’avant le coma, vivant simplement tous les deux, dans leur maison, sans rien de bien officiel. Elle était prête, à fondre sa vie et son identité avec les siennes, à ne faire plus qu’un avec lui, sur tous les plans. Elle se fichait royalement d’avoir une demande exceptionnelle, de toute façon, elle le serait, puisqu’elle viendrait de Lui, mais elle avait envie de lui dire oui. D’avoir cette petite boule au ventre au moment où on sent que sa vie basculer. D’avoir chaud, puis froid, puis chaud, avant de sentir que ces trois petites lettres vont changer sa vie. Et elle espérait bien que Remington ait encore envie de ce mariage à son réveil. Et si cela devait se faire plus tard, peut-être que ce ne serait plus un « marie-toi avec moi ». Une bague ? Ah oui, la tradition voulait une bague de fiançailles. Sonny se fichait de cela. Un bijou. Ce ne serait qu’un bijou et elle n’en portait pas souvent. Tout ce qui l’intéressait c’était qu’il lui demande et qu’elle puisse dire « oui ».

Et parce qu’ils avaient suffisamment galéré pour trouver cette maison magnifique ! Il était hors de question de la laisser vide. C’était la leur et elle leur ressemblerait. Et Sonny ne put retenir son rire quand Rem lui demanda si elle voulait vraiment ne fontaine dans leur salon. Cinq minutes plus tôt, elle n’aurait jamais cru pouvoir éclater de rire et pourtant. Ah, ça c’est sûr, leur maison aurait de l’allure comme ça, et elle ne ressemblerait à aucune autre. Mais non, ils auront un salon où se chamailler devant les programmes télé, où il pourrait jouer aux échecs avec Brennen s’il osait lui avouer qu’il allait vivre avec elle, où leur enfant pourrait apprendre à marcher. Bon sang, elle imaginait déjà un petit garçon s’accrochant aux meubles pour se hisser sur ses frêles jambes… alors qu’il n’était qu’un fœtus de deux mois.

« Et si je voulais une fontaine, qu’est-ce que cela changerait ? Non, je trouvais juste que c’était bien vide. Trop vide. Et j’aime cette fontaine. Elle me rappellera toujours de bons souvenirs. Mais rassure toi. Un canapé, une table basse, un meuble télé AVEC la télé, ce sera parfait. »

Mais cette fontaine… Elle sera toujours la fontaine de leur premier baiser en chair et en os, la fontaine de sa première demande en mariage. Un lieu bien à eux. Pour l’instant, elle avait besoin de tout ce qui la rattachait à Rem. Aussi passa-t-elle à califourchon sur lui, tentant de réveiller sa présence, de faire revenir leurs sensations amoindries. Ce rêve était un monde de paix, mais également de torture, car il les privait d’une partie d’eux-mêmes. Et c’était triste à admettre, mais leur lien était total. Corps et âme. C’était ainsi que Sonny l’aimait. Et être privée de ce corps, c’était dur. S’ils avaient été dans la vraie vie, cette simple position les aurait entrainés vers une pente glissante, dangereuse mais ô combien agréable. Leurs peaux chaudes se seraient épousées, leurs souffles se seraient mêlés, leurs âmes se seraient unies car elles parlaient un langage muet qui leur permettait de savoir exactement où et comment plaire à l’autre. C’était inné. Instinctif. Animal et mental. Mais pas là. Et en temps normal, en la faisant basculer, Rem aurait repris les choses en main, il l’aurait aimé comme lui seul savait le faire. Mais pas dans ce rêve. Ici et maintenant, il fallait faire avec les contraintes. Et Sonny se retrouva allongée aux côtés de Remington, par terre, mais si proche de lui.

Il promit. De se réveiller. D’être là. D’accord. Cette fois, elle le croyait. Elle savait qu’elle aurait encore mal de se réveiller et de le voir dormir, mais il serait là, un jour. Elle le savait maintenant. Et elle aimait bien le programme qu’il lui proposait. Câlins, déco, re-câlin. Un baiser dans le cou pour gagner sur un point, une main baladeuse pour désamorcer un conflit.

« Quelle horreur ! T’es un artiste ! Fais pas ça… c’est digne de moi ce genre de … chef d’œuvre. Allez, enlève ça, met nous quelque chose de plus calme, s’il te plait. »

Quelles horribles couleurs. Beurk. Ça piquait les yeux. Pitié, faites qu’il ne fasse jamais ça. Et le décor changea, Rem ayant opté pour des tons beiges, beaucoup plus neutres et plus lumineux aussi. Les yeux de Sonny s’émerveillèrent de ce changement. Leur maison commençait à prendre forme, même si ce n’était que dans un rêve. Mais dans combien de temps deviendrait-elle réelle ? Parce qu’il n’était pas réveillé, parce qu’il serait convalescent. Et qu’elle ne voulait pas de cette maison s’il n’y était pas. Au mieux, ils emménageraient, mais la maison croulerait sous les cartons et les meubles déposés à la va-vite.

« C’est mieux. Mais même si quoi ? »

Pas de réponse mais un canapé et une fontaine qui disparurent. Des murs qui perdirent leurs couleurs. Une pièce qui rétrécit. Une fenêtre. Sonny n’était pas bien sûre, mais il lui semblait que cette pièce était une chambre. Qu’est-ce qu’il manigançait ?

« Tu veux t’occuper de la déco alors que tu t’es pris une balle ? T’es sérieux ? Mais si tu y tiens vraim… »

Toujours allongée sur le sol, Sonny vit le décor évoluer et elle ouvrit des yeux émerveillés. Sa bouche s’ouvrit aussi et se fendit en un sourire gigantesque. Des dessins apparaissaient sur les murs. La forêt amazonienne ? Eh bien, il y avait de ça. Des arbres, un pont, de l’eau. Indiana Jones dans une chambre, il n’y avait que Remington pour faire une chose pareille. Envie de voyager ? Message subliminal ? C’était magnifique, un ciel bleu qui se mêlait aux cimes des arbres, des lianes qui pendaient et… un singe ? Un singe qui apparemment désirait ardemment une banane. La tête de Sonny accompagna le mouvement de la fresque alors qu’elle s’appuyait sur son coude. Et à l’endroit où les deux côtés de la fresque se rejoignaient, un berceau apparut. La chambre de leur enfant. Il venait de peindre la chambre de leur enfant. Il voulait vraiment s’occuper de cette chambre ? La peindre, installer les meubles, la petite commode, la table à langer, le lit, le parc… En tout cas, rien que cette chimère fendit le cœur de Sonny. Même si ce n’était pas grand-chose aux yeux du monde, pour Sonny, c’était énorme. Il allait tout faire pour que cet enfant soit chez lui. Il s’investissait dans sa vie future. Franchement, elle ne savait pas si elle aimait cette déco, si ça plairait à leur fils, ou à leur fille, mais le simple fait qu’il y ait pensé l’avait touchée. Et sa main serra naturellement la sienne.

« Si notre enfant devient un singe grimpant partout, ce sera entièrement de ta faute », lui lança-t-elle en riant. « Je crois que tu t’occuperas bien de cette pièce. Mais elle peut attendre, ne te fatigue pas trop. De toute façon, on n’emménagera que lorsque tu seras remis. »

Pour l’instant, il fallait en profiter. Même si cela allait être compliqué. Parce qu’elle fatiguait. Beaucoup. Elle n’avait pas beaucoup dormi ces derniers temps et elle avait forcé sur son pouvoir. Elle ne devait plus intervenir, mais accepter de lâcher le contrôle, de remettre les clés du rêve entre les mains de Remington. Et ça, c’était nouveau pour elle. Alors elle posa sa tête sur le torse de Rem et ferma les yeux pour se reposer.

« Je te fais confiance, pour la chambre. Mais quand tu seras remis, pas avant. Je sais que ce sera parfait et que ton fils adorera. Et moi j’adorerais te voir changer ses couches, mais ça… Et pour le salon, on restera sur du neutre, t’inquiète. Pour notre chambre aussi. Je suis fatiguée… désolée si je m’évapore en plein milieu d’une phrase. Je suis crevée. Et il faudra que j’aille bosser au bar dans la semaine. Et j'ai pas envie de te laisser, surtout si tu ne te réveilles pas tout de suite. Mais j’ai loupé mes deux derniers services et mon patron m’a dit que je serai virée à coups de pieds aux fesses si j’assurais pas. Et comme les cours sont finis, je n’ai plus d’excuses. Elles commencent mal ces vacances… »

Les vacances… Normalement ces vacances-ci étaient consacrées à l’achat des cadeaux, au retour chez la famille, à Noël. Pas pour eux…
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeSam 25 Aoû - 7:09

Pas grand chose. Ce fut que je me dis mentalement quand Sonny me demanda ce que ça changerait si elle réclamait une fontaine. Je ne changeais pas le décor et pourtant j'étais capable de l'imaginer cette fontaine au milieu du salon. Moins imposante que la vraie. Une taille plus raisonnable et plus discrète pour que notre regard ne reste pas fixé dessus. Un peu comme ces films dans lesquels les gros bonnets appartenant au monde des méchants se paient ce luxe dans leur salon. La différence, c'était que la nôtre serait de taille acceptable, non pas pour en mettre plein la vue aux visiteurs qui passeraient dans le salon. Mais juste pour notre propre souvenir si de terribles disputes devaient encore venir. La fontaine nous rappellerait notre premier vrai baiser, le premier contact entre nos peaux. Et cette demande en mariage. Peut être qu'une fois réveillé, si j'oubliais la demande mais que Sonny me parlait de cette idée, les souvenirs reviendraient d'eux-mêmes quant à cette demande. Je ne savais pas. Pourtant j'imaginais déjà les aménagements qu'il faudrait pour l'arrivée d'eau. Du travail qu'une entreprise pourrait faire. Et qu'elle ferait car elle m'empêcherait de m'y coller, jugeant ma santé trop fragile. Je pouvais déjà me préparer mentalement et deviner les phrases qui franchiraient ses lèvres. « Tu as pris une balle, ta cicatrice est fragile. » ou encore « Tu as fait deux arrêts cardiaques, repos ! » En fait, les phrases que j'imaginais étaient moins bien tournées, davantage dans la spontanéité, dans l'énervement naturel. Du pur Sonny.

Peut être qu'on ne se disputerait pas pour une fontaine à installer dans notre salon. Les équipements basiques suffiraient. La télévision était une option chez moi. Et quand elle insista sur le « avec », je me mordis légèrement la lèvre pour retenir un sourire. Elle faisait bien de le préciser. J'étais capable de mettre le meuble télévision sans l'objet dessus. Car je pouvais m'en passer. Ce n'était qu'une occupation superflue, qui braillait à travers la pièce. Et quand on regardait les informations, il y avait de quoi devenir dépressif si on ne l'était pas encore. Des prises d'otages, des fusillades dans des lycées, des décès de personnes connues pour lesquelles on se sentait le devoir de rendre un hommage. Franchement, qui se soucierait de notre mort une fois que notre tour viendrait. De milliers de personnes mourraient chaque jour et elles en faisaient davantage à leur échelle que des personnalités. Ce n'était pourtant pas à elles que l'on rendait hommage, à qui l'on décernait des noms de rues ou des plaques commémoratives. C'était une facette de la société qui me répugnait. Être connu pour être reconnu. Quelle bonne blague.

J'étais bien loin de ces préoccupations. Je ne cherchais plus à me faire une réputation. Au contraire, me fondre dans la masse était la bonne solution à mes yeux. Ainsi, personne n'atteindrait jamais Sonny. On pourrait avoir notre petite vie tranquille, même si c'était un bien grand mot avec nous, elle poursuivrait ses études, ses activités avec son groupe, et j'exercerais ma profession de tueur à gage tout en continuant ma bande dessinée. Et la banalité, même si c'était un mot qui n'existerait jamais vraiment avec nous, gouvernerait notre vie. Elle nous pousserait comme je le fis à changer le décor du rêve pour mettre des horreurs de couleurs sur les murs. Quelque chose qui ne me ressemblait pas et elle avait raison de le reconnaître, était digne d'elle et de ses talents artistiques. Les tons changèrent rapidement, des couleurs moins criardes. Du beige, plus neutre qui n'empêcherait pas d'apporter une touche personnelle pour que ça ne reste pas dans l'indifférence la plus totale.

Puis encore un changement de décor. Une chambre et une fresque que j'imaginais rapidement. J'avais d'autres idées en tête mais celle de la jungle fut la première qui sortit et à laquelle mon imagination donna forme sur deux pans de murs. Je sentis la main de Sonny venir serrer la mienne. Il ne manquait que cette chaleur entre nos peaux mais que j'arrivais à ressentir dans ma tête. Voilà qu'elle m'accusait presque si ce décor donnerait des idées à notre enfant. Avec une mère telle qu'elle, je doutais qu'il ait besoin de beaucoup d'influence pour laisser partir son imagination en vue de faire des bêtises et se retrouver les fesses à terre. Parce que Sonny était la spécialiste pour se faire mal. Et que ça ne m'étonnerait pas si l'enfant tirait d'elle. Ne pas oublier de prévoir une grande armoire à pharmacie. Aussi bien pour eux que pour moi. Car si je n'étais pas professionnel dans l'art de me faire des hématomes, depuis quelques temps je l'étais devenu dans celui de me prendre des balles ou des couteaux.

« Comme si c'était mon genre de me fatiguer. » Bon, certes ça l'était car j'étais incapable de rester tranquille, sauf pour lire et dessiner. Il fallait toujours que je trouve une occupation. Et peindre, même si ce n'était que sur les murs de la maison, serait un bon moyen de faire passer le temps entre deux contrats. Il y avait encore du temps pour cette chambre, environ sept mois. Les autres pièces par contre, il faudra que ça soit fait rapidement sinon on serait dans l'obligation de rester éternellement dans les cartons sans que tout soit déballé. Je supposais que ça ne dérangerait pas Sonny qui aimait le bordel, mais moi ça me posait un problème. Alors, j'allais sortir de ce coma, je m'occuperai des peintures des pièces principales et on emménagerait au plus vite. Et je prendrai l'excuse qu'elle pourrait mieux me surveiller durant ma convalescence si on vit rapidement sous le même toit. Excuse qui m'en fera mordre les doigts un jour ou l'autre à n'en pas douter car je lui offrirai sur un plateau l'autorisation de me crier dessus.

Ce n'était plus dans ce rêve qu'elle allait le faire. Sa tête vint se caler sur mon torse. Mes bras se refermèrent autour d'elle et je la tins un instant serré contre moi, en silence. Elle m'accordait sa confiance pour la chambre. Pourtant je ne désirai pas y faire grand chose. Juste la peindre en laissant vagabonder mon imagination. Si elle comptait sur moi pour choisir les meubles, on courrait au désastre. Hormis un berceau, je ne savais même pas ce qu'il fallait dans une chambre d'enfant. Alors elle choisirait et en bon et docile mari que je serai (ou pas), je me contenterai de monter les meubles. Quant à changer les couches de notre fils... Elle pouvait toujours rêver. Démonter et remonter une arme les yeux fermés, j'étais capable de faire. Trouver le sens d'une couche, voilà qui me posait problème. Et puis l'odeur.... Et il ne manquerait plus que le bébé se mette à uriner au moment où je le changerai. Ah non, hors de question. J'eus même une légère grimace à cette pensée qu'elle ne vit pas. Heureusement sinon elle se serait foutue de moi.

« Dors et repose-toi. Je serai toujours là à ton réveil... » Peut être pas réveillé mais au moins je serai présent. Elle n'aurait pas à me courir après pour savoir où je me serai sauvé. Une dépense d'énergie en moins. Et du calme pour ses nerfs, ainsi que pour sa tension. C'était ce qu'il lui fallait et que les médecins avaient du lui prescrire : du repos. Alors tout naturellement, les mots sortirent. « Ne retourne pas au bar. Tu peux t'en passer de ce travail. » C'était vrai. Mes revenus suffisaient pour nous faire vivre. Elle n'avait pas besoin de s'user la santé dans un bar immonde où les clients devaient tenter de la tripoter. Jusque présent, je m'étais contenté de l'attendre à la sortie. Mais si je venais à entrer et que j'en surprenais un avec une main posée sur ses fesses ? Il serait mort dans les minutes qui suivraient. Je comprenais pourtant pourquoi elle voulait travailler. Elle ne souhaitait pas dépendre complètement de moi, participer aux frais de la maison et garder une liberté. Alors je cherchais le compromis. « Augmente un peu tes heures à la bibliothèque si tu peux et si tu veux vraiment travailler. J'aimerais profiter de ma femme les week end et sortir avec elle les vendredi et samedi soirs. » Ce n'était pas en semaine avec ses cours le lendemain qu'on pourrait le faire. Si encore peu d'heures de sommeil lui suffisait. Mais non, c'était une vraie marmotte ayant un besoin vital de dormir plus de six heures pour ne pas être grincheuse au réveil. J'adorais sa tête endormie le matin mais si je pouvais me passer de l'humeur grognonne, j'étais preneur...
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeSam 25 Aoû - 13:57

C’était une sensation étrange que de se retrouver ici, dans ce salon qui serait bientôt le leur. Et avec cette fontaine. Une fontaine qui leur rappellerait tellement de choses. Mais ce n’était qu’une excentricité dans une maison. Dans le cœur de Sonny, en revanche, ce serait à jamais un point de repère. Il y a un film dont le titre est « La premier jour du reste de ta vie ». C’était ce que cette fontaine représentait. Il y avait eu la vie avant sa rencontre avec Remington et il y en aurait une autre après, organisée autour de cette fontaine. Ce serait même mignon de montrer un jour cet endroit à leur enfant. Mais pas dans le salon. Pour qu’il se noie quand il commencera à galoper partout ? Non merci ! Hors de question qu’il arrive quoi que ce soit à cet enfant. Déjà qu’il risquait gros s’il héritait de la maladresse de sa mère… Et si en plus la vision, jour après jour et nuit après nuit d’un singe lui donnait des idées de bêtises, Sonny aurait intérêt à trouver des couches à triple épaisseur. Pas pour la grosse commission, non… mais pour amortir les chutes. Bref, une famille presque normale à parler de décoration alors que l’un des deux était dans le coma. Parfaitement normal. Mais ils n’avaient pas encore vraiment abordé ce sujet. Est-ce qu’ils mettraient des photos au mur ? Est-ce que Rem peindrait des tableaux qu’ils accrocheraient ? Comme disposeraient-ils les meubles ? Quelle chambre serait la leur ? Quelle autre pour leur fils ? Et ça, ça coinçait. Sonny se sentirait rassurée si la chambre était proche, voir mitoyenne, pour être sûre de pouvoir intervenir rapidement en cas de problème. Parce que tout peut arriver avec un bébé, et il ne fallait pas perdre de temps. Mais d’un autre côté, il faudrait qu’elle garde son intimité avec Rem, qu’ils aient un endroit pour être eux. Et si les murs n’étaient pas assez épais, s’ils pouvaient entendre leur enfant pleurer, alors lui pourrait entendre quand ils… et ça, c’était plutôt dérangeant comme idée. Bref, encore une chose à laquelle il faudra réfléchir. Mais plus tard, quand il sera remis et qu’ils pourront se râler dessus…

La fontaine, la chambre d’enfant. Voilà. Rem était dans le coma, Sonny dans son rêve et les voilà transformés en décorateurs d’intérieur. Et même si la chambre ne ressemblerait pas à cela – après tout, il l’avait dit lui-même, il risquait d’oublier – elle savait qu’il ferait quelque chose de bien. De toute façon, en le laissant dessiner ou peindre, il n’y avait rien à craindre. Enfin, si, pour lui. Parce qu’il était encore capable de décider d’aménager la maison alors qu’il était encore convalescent et que les médecins l’auraient mis au repos, au risque de rouvrir sa plaie ou de fatiguer son cœur. Bon sang, son cœur. Faites qu’il n’ait pas de maladie ou de problème x ou y.

« Oui, c’est parfaitement ton genre ! Et pas de chance pour toi, plus de cours, ça veut dire que je vais pouvoir être sur ton dos jusqu’à ce que tu sois réparé. »

Et ça, ça relevait du défi. Parce que si dans un premier temps il ne se confronterait pas directement à elle – parce qu’à tous les coups, il veillerait lui aussi à ce qu’elle se repose à cause de ses risques de fausse-couche et tenterait de ne pas trop la contrarier – ça ne durerait pas. Il bougerait les meubles en douce, peut-être même qu’il tenterait de filer hors de la maison en sournois. Et ça, si elle lui tomberait dessus, il passerait un sale quart d’heure. Elle aussi certainement, mais elle s’en fichait. S’il fallait lui tenir tête pour qu’il reste en vie alors soit, elle se battrait contre lui jusqu’au bout. Et s’il se sauvait, elle lui courrait après pour lui passer un sermon mémorable et elle aviserait pour la suite, selon son degré de colère. Non, décidément, ces vacances ne seraient pas reposantes.

Mais avec un peu de chance, tout se déroulerait bien. Il serait raisonnable (oui, on peut toujours rêver), puis ils emménageraient. Peut-être même qu’elle trouverait une excuse pour se débiner des corvées les plus pénibles. Choisir les meubles, ok… les monter… si, à la limite visser et dévisser, mais c’était tout. Et ranger… brrr, elle frissonnait rien qu’à ce mot. Et un jour, elle irait faire un tour, peut-être avec lui, dans les boutiques pour choisir la chambre de leur enfant. Et acheter tout l’équipement. Et plein de biberons ! Oh oui, plein de biberon… il voulait un garçon, on ? Il rigolerait moins quand, au moment de lui changer sa couche, son fils le gratifierait d’un petit jet de pipi. Et là, ce serait elle qui rirait. Déjà, rien que de l’imaginer changer une couche. Quoique… il y avait un peu plus de trois mois, il ôtait encore le foie de ses victimes, donc il avait l’habitude des trucs dégoutants, des odeurs nauséabondes etc.

Mais même cette image ne la maintint pas en grande forme. Elle ne voulait pas quitter cet endroit. Elle voulait rester avec lui. Combien de temps encore, avant qu’il ne revienne ? Elle était prête à passer toutes les nuits dans ses rêves, quitte à finir inconsciente à la fin, à cause de l’épuisement, mais elle avait l’habitude. Mais peut-être pas son bébé… Alors elle posa sa tête sur Remington et tenta de trouver un peu de repos. Elle ne masquait pas sa présence, elle ne touchait plus au décor pour économiser ses dernières forces. Mais c’était si dur… Après un tel rêve, il lui faudrait au moins 7 ou 8h de sommeil pour pouvoir tenir debout dans la vie réelle. Et Rem qui l’encourageait à dormir… Peut-être qu’il fallait. Pour aller travailler, gagner de l’argent, tout le tralala. Elle s’était faite porter pâle au bar mais aussi à la bibliothèque… Si là-bas ils étaient super tolérants, ça ne durerait pas. Et ce boulot ne lui déplaisait pas. Au moins, elle avait accès aux livres, elle pouvait travailler ses cours en parallèle. Et en même temps, elle se voyait mal retourner bosser le lendemain, comme si rien ne s’était passé.

Pfff, rien que de penser à travailler, cela l’épuisait. Et le bar… c’était pire que tout, car vraiment épuisant. Les horaires décalés, le fait de courir partout et tout le temps avec des plateaux, les gens ivres. Non, elle n’aimait pas. Mais cela lui avait permis de joindre les deux bouts pendant quelques temps. Et d’avoir une fausse carte d’identité. Se passer de ce travail ? Mais comment elle paierait son loyer ? … Oh… elle n’allait effectivement plus de loyer à payer. Mais elle devait toujours rembourser Rem pour ses frais d’inscription. Et puis… depuis l’incendie, elle avait appris à se débrouiller seule. Certes très mal, mais dépendre de nouveau de quelqu’un comme elle avait dépendu de ses parents ou de Anne – fut ce Rem – cela la dérangeait. Surtout si elle allait être mère. Elle voulait prouver à son enfant que même dans la panade la plus totale, on pouvait s’en tirer. Utopique… peut-être. Mais elle était allée jusqu’à refuser l’appartement d’Anne alors qu’elle était dans le besoin, ce n’était pas pour se remettre entièrement entre les mains de Remington. Il n’était pas son père, mais son compagnon, son mari, peut-être un jour. Quelqu’un avec qui elle allait partager sa vie, pas se mettre sous sa tutelle. Et apparemment, il paraissait comprendre cela, car il lui proposait déjà de faire plus d’heure à la bibli, pour compenser. Pourquoi pas. Celle des arts, où elle bossait déjà, ou une autre si tous les services étaient complets.

« J’aimerais bien avoir les week ends de libre aussi. Ça nous ferait du bien de sortir de temps en temps. Ou de passer une soirée rien qu’à deux. Mais encore faut-il que je puisse. Avec les cours, pas sûr que je trouve des créneaux. Et je fais déjà 17h-19h… je me vois mal enchainer avec la plage suivante, ou alors on se verra pas de la soirée. C’est un cercle vicieux. Mais peut-être que je pourrai trouver une heure ici et là. Ou un autre boulot. Peut-être un autre boulot. Mieux payé, ou plus cool sur les horaires… Je sais pas où chercher seulement, je ne connais pas encore les réseaux ici. Je déposerai un préavis au bar si je trouve une alternative. Je sais ce que tu vas me dire, il faut que je me repose mais je vais bi… »

Plouf. Le trou noir après cela. Et vive la perte de crédibilité sur le « je vais bien »… Son corps avait décidé pour elle, elle avait trop tiré sur sa capacité, et elle n’eut même pas le temps de dire au revoir à Remington ou à l’embrasser. Son esprit plongea dans l’obscurité et son corps disparut de la chimère de Remington. Elle s’enfonça dans une nuit noire où son esprit put se reposer et où son organisme entra enfin en phase de sommeil. Si des infirmiers étaient passés par là, ils auraient trouvé un corps inconscient sur le lit d’un comateux. Belle image. Plus rien ne pouvait désormais la réveiller, sinon le cours naturel de son sommeil. Aucun rêve après cela, juste un repos forcé. Mais au moins, elle avait pu voir l’homme de sa vie. Lui parler. L’embrasser. Et rêver grâce à lui à un nouvel avenir.
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Remington Pillsbury

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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeSam 25 Aoû - 21:30

Réparé... Sonny avait parlé comme si j'étais un robot. Il n'y avait pourtant aucune pièce à changer chez moi, ni à huiler. Il m'arrivait beaucoup de péripéties mais jamais au point de ne pas m'en remettre. Et cette fois, je n'avais rien de cassé. Juste une nouvelle cicatrice sur mon flanc droit qui viendrait s'ajouter aux nombreuses autres. Celle-ci, même pas besoin de lui raconter comme elle aurait été faite car elle le savait déjà. Alors non, il n'y avait pas à me réparer, j'étais en parfait état de fonctionnement ! Si être en vacances pour elle signifiait me surveiller pour que je me repose, nous n'avions pas le même point de vue. On occuperait autrement notre temps. Il y avait tellement à faire avec ce déménagement. Et il faudrait bien qu'on fasse des pauses que j'envisageais d'occuper d'une manière qui défiait la décence. Une semaine déjà que nous n'avions pas été ensemble... Et combien de jours encore s'écouleraient avant que je sorte du coma ? Non, elle ne m'empêcherait pas de rattraper le temps perdu même s'il ne se récupérait jamais. Ni de profiter de ce corps que j'aimais caresser et mener aux sommets du plaisir. Le repos attendrait, il viendrait une fois que l'on serait repu et heureux, blottis dans les bras de l'autre et que Morphée viendrait nous chercher pour nous amener au pays des songes.

Il n'allait plus tarder à venir la chercher même si quelque part, elle dormait déjà tout en utilisant son pouvoir. Sonny était blottie contre moi. Je sentais qu'elle était de moins en moins alerte. Ses réactions étaient plus lentes. Ce qui me disait qu'elle commençait vraiment à s'épuiser, ce fut ses mains, elles n'étaient pas baladeuses. Elles ne se promenaient pas sur mon torse, s'amusant à le caresser et tentant de me provoquer des frissons. Elle restait juste ainsi, sans bouger, se contentant de discuter. Comme si elle tentait d'économiser ses forces. D'ici quelques minutes, elle me serait enlevée et je me retrouverai seul. Le décor redeviendrait blanc à l'infini. Et ça serait d'un ennui mortel. Je n'entendrais même plus notre chanson qui laisserait la place au silence. Je ne savais pas combien de temps s'écoulerait avant qu'elle soit suffisamment reposée pour revenir. De nouveau, je perdrai toute notion des minutes puis des heures qui s'écouleraient. Ce n'était guère joyeux comme programme, pourtant je n'avais pas le choix.

En attendant, il fallait que je me concentre sur ces quelques minutes qui nous restaient. Nous discutions d'un sujet sérieux sans garantie que je m'en rappelle à mon réveil. Est-ce que ça valait vraiment la peine de l'aborder ? Sans doute, au moins pour elle. Qu'elle sache qu'elle n'avait pas besoin de retourner au bar si elle ne désirait plus y travailler. Que si elle voulait compenser en faisant davantage d'heures à la bibliothèque je ne dirai rien. Et si elle voulait arrêter aussi ce travail, même si je doutais qu'elle le fasse vu son amour pour les livres, je ne m'y opposerai pas. Sonny était libre, c'était un point auquel je tenais et que je souhaitais qu'elle garde à l'esprit depuis que nous étions ensemble. Elle n'avait pas à dépendre de moi si elle ne souhaitait pas être dépendante, et elle savait qu'elle pouvait se reposer sur mes finances et sur moi si elle le désirait. Quand je lui proposais quelque chose, il y avait une contrepartie pour qu'elle sache qu'elle avait toujours une porte de sortie en gardant sa liberté au cas où elle accepterait. Je connaissais son antipathie pour les hommes qui se prenaient pour des machos et qui enfermaient leur femme dans des cages dorées, voulant qu'elles restent à la maison pour s'occuper de celle-ci et des enfants. Je ne pouvais pas me comporter ainsi. Je refusais de perdre ma liberté et mes pensées, ce n'était pas pour les lui ôter. Vu son caractère, j'en serai incapable. Ça se finirait en troisième guerre mondiale avant que j'y parvienne.

Trouver un boulot plus cool sur les horaires, c'était peut être la solution. Elle travaillerait si c'était ce qu'elle désirait, et ça laisserait du temps pour nous. Sortir au resto, se faire un cinéma, ou tout simplement se promener dans les rues de Los Angeles, l'écoutant alors qu'elle me parlerait. Et m'arrêtant en me retournant car il y aurait brusquement un silence. Une glace dans un bar ayant attiré son attention. Ou l'odeur d'un café parvenant jusqu'à ses narines et l'attirant irrésistiblement. Avec un peu de chance ses envies de glace et de café lui passeraient avec la grossesse. Ou alors ça serait décuplé et je n'en finirai pas de la trouver désespérante. Mais le café ce n'était pas bon pour une femme enceinte non ? Ça risquerait de faire de notre fils une vraie pile électrique. Et nous n'avions pas besoin de ça. Et puis elle avait raison. Il fallait qu'elle se repose même si elle allait me sortir qu'elle allait bien. Qu'est-ce que je disais, elle était en train de le faire. Sauf qu'il n'y eut jamais de fin à sa phrase.

Mes bras qui l'entouraient retombèrent sur mon corps. Sonny venait de disparaître, s'évaporant. Elle m'avait prévenu que ça risquait de se produire. Pourtant je ressentis tout de même comme un vide. Je me redressais, me remettant assis, dans cette chambre d'enfant que j'avais créée. D'un coup, elle me semblait terne. Quel intérêt de l'avoir sous mes yeux si elle n'était plus là à mes côtés. La chambre et la maison en général disparurent brusquement. Mon imagination s'arrêta de fonctionner. Je me retrouvais assis sur ce sol blanc. Et l'infini s'étendait autour de moi. De nouveau seul avec ma solitude. Mes jambes se replièrent. Mes bras les entourèrent et ma tête vint se caler sur mes genoux. J'attendis. Espérant entendre cette chanson de nouveau. Mais rien. Combien de temps est-ce que j'attendis ainsi ? Je fus incapable de le dire. Je ne bougeais pas, restant dans la même position. Patientant le temps qu'il faudrait avant que de nouveau j'entende le son de sa voix et que sa silhouette apparaisse à mes côtés. Et si elle était trop épuisée pour revenir ? Il fallait que je sorte de ce coma mais je n'avais aucun indice me disant comment faire. La force de l'esprit ? Si tout était aussi facile qu'un claquement de doigts... Il y eut soudain une lumière vive qui m'obligea à bouger. Mon bras droit fit barrage pour ne pas être aveuglé. Elle devint de plus en plus forte. C'était comme si je ressentais une chaleur provenant de cette lumière. C'était pourtant impossible. Elle s'amplifia encore jusqu'à ce que je ferme les yeux pour ne pas être aveuglé. Puis ce fut le trou noir.

Matin du 14 Novembre 2010

Un son me parvenait. Mes yeux étaient fermés. Ce son était régulier. C'était comme les battements d'un cœur. Mon propre cœur. Mes paupières battirent sans pour autant s'ouvrir. Je ne savais pas ce qui se passait. Je sentais quelque chose contre moi, du côté gauche. Une chaleur. Ma main bougea légèrement. Elle se posa sur ce corps chaud. Je n'ouvris pas les yeux. Je savais qui était à mes côtés en train de faire sa marmotte. J'allais devoir faire doucement pour me glisser hors du lit sans la réveiller. Je tentais de bouger quand je ressentis une légère douleur du côté droit. Voilà qui était anormal. Ma main droite se porta au niveau du picotement que je ressentais. Un pansement. Mais ? Et ce bruit toujours aussi régulier. Nous n'étions pas dans sa chambre sur le campus. Je le compris brusquement. Et mes yeux s'ouvrirent.

Le soleil perçait à travers les lamelles du store de la chambre. Mon regard se posa sur le plafond. Blanc et surtout très terne, comme si on avait oublié de le repeindre. Ma tête se tourna et mes prunelles se posèrent cette fois sur l'appareil dont le son provenait. Les battements de mon cœur. J'étais relié à tout un tas de fils. Voilà de quoi me mettre de bonne humeur. Ils allaient être arrachés dans les prochaines secondes. Sauf qu'il y avait toujours ce corps chaud contre le mien qui m'empêchait de bouger comme je le désirais. Je bougeais pour la regarder. Et mes lèvres se posèrent tout naturellement sur ses cheveux. Ma main gauche pressa légèrement son dos pour la serrer contre moi. La porte de la chambre s'ouvrit lentement. Une infirmière pointa le bout de son nez et quand nos regards se croisèrent, je posais mon index droit sur mes lèvres, lui signifiant de ne pas faire de bruit. Elle sembla comprendre ma requête et s'approcha de moi pour me parler à voix basse.

« Enfin de retour parmi nous monsieur Pillsbury.  Quatre jours que votre femme vous attend. » fit-elle en désignant Sonny d'un signe de tête avec un sourire.

Effectivement, j'étais de retour. J'avais l'impression d'avoir dormi depuis très longtemps. Seulement quatre jours ? Pourquoi j'avais cette impression d'éternité. Je tentais de rassembler mes souvenirs. La randonnée de Sonny. Ma mission. La balle. La promesse de rester en vie. Puis le trou noir. Je n'eus pas le temps de penser davantage. L'infirmière me prit ma tension. Toujours à voix basse, elle me posa quelques questions auxquelles je répondis en murmurant, prenant soin de ne pas bouger. Elle souleva mon pansement pour vérifier l'état de ma blessure. Elle ne semblait pas trop moche. Alors elle finit par me glisser que le médecin passerait me voir en fin de matinée, quand il serait arrivé et entreprendrait sa tournée. Il y avait bien un interne de garde mais pour le moment il était occupé. Je ne sus pas si je la remerciais quand elle quitta la chambre. Je sentais mes paupières s'alourdir. Je plongeais cette fois dans un sommeil.

Quand j'ouvris les yeux pour la seconde fois, il me fallut moins de temps pour me familiariser avec la pièce dans laquelle je me trouvais. Sonny n'avait pas bougé, toujours blottie contre moi et dormant. Mes bras étaient toujours autour d'elle, reliés à ses fichus fils. Je penchais légèrement la tête pour l'embrasser sur le front. « Un ange... Mais seulement quand tu dors... » Je déposais un nouveau baiser sur son front. Puis j'attendis patiemment qu'elle quitte Morphée pour me retrouver, ne la quittant pas du regard.
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeDim 26 Aoû - 18:14

Pour qui était capable d’admettre que Sonny et Rem étaient du genre à avoir une discussion sérieuse au beau milieu d’un rêve, allongés par terre, la situation aurait pu paraître tout à fait normale. La jeune fille avait même retrouvé quelque chose de sa bavardise innée. En dépit de sa fatigue, elle parlait. Encore et encore. De la chambre, de la maison et de ses boulots. Le seul décrochage avec la réalité et la « normalité » de leur couple résidait peut-être dans le fait qu’ils soient si sages. Pas de cris, pas de bras de fer, pas de câlin non plus. Même si elle avait eu envie de faire disparaître le tee-shirt qui la privait du corps de son homme… Non, son corps à elle faiblissait. Et même l’envie qu’elle pouvait avoir de lui ne constituait plus une forte assez puissante pour la maintenir. Sage, pour économiser ses forces. Pour grappiller quelques minutes, ou même quelques secondes auprès de lui. Cela lui suffisait. Sa présence lui suffisait. Même si c’était artificiel, même si lui l’oubliait. Même si ce n’était pas « réel ». Et puis la vie réelle serait dure. Il faudrait prendre soin de lui, veiller à ce que tout cicatrise bien, que son cœur bat normalement. Il faudrait se crever à esquiver le montage de meubles, faire semblant que rien ne s’était passé. Sentir la chaleur de ce corps mais le contraindre au repos. Ne pas penser que tout cela s’était passé la nuit du 13… 3 mois jour pour jour… 3 mois seulement… 3 mois déjà. 3 mois depuis lesquels sa vie avait à jamais basculé.

Mais bientôt, tout cela n’eut plus d’importance. Plus de réalité. Sonny perdit connaissance et s’évapora, littéralement, du rêve de Remington. Ce qui s’y passa après demeura un mystère pour elle et elle ne rêva pas, pendant un long moment. Une bonne partie de la nuit, elle demeura inconsciente. Pas endormie. Véritablement inconsciente. Ce ne fut qu’après de longues heures qu’elle revint plus ou moins à elle. Plutôt moins d’ailleurs, car elle entra en phase de sommeil et son organisme put reprendre des forces. Lentement, car ses rêves étaient agités. Tout lui revenait par bribes, comme un fantôme en lambeaux. La randonnée… Carl… Sa blessure… Rem s’interposant pour sauver Kensie… Rem s’écroulant… L’hôpital et un rêve. Leur rêve. Ou jamais les choses n’avaient été aussi profondes entre eux. Aucune réalité ne pouvait équivaloir à l’importance que ce rêve illusoire aurait pour Sonny. Tout avait été dit dans ce rêve. La vie sauve de Remington. Son désir d’elle et de leur enfant. Une… Une demande en mariage aussi. A moins qu’elle ne le rêve cela… Oh non, projeter un rêve dans un autre rêve cela était bien trop complexe. Non… Et au fond de son cœur, elle savait que cela s’était produit. Du moins, elle le saurait en se réveillant. Mais pour l’heure, elle devait reprendre un peu d’énergie, en dormant comme un bébé, la tête au creux de l’épaule de Remington, comme s’ils étaient chez eux, entre eux, et non à l’hôpital, entourés de machines et de personnel médical.

13 septembre-13 décembre. Comme si cela était important, les anniversaires. Pas vraiment, mais la coïncidence était belle. L’inconscient de Sonny s’y attarda. Rêvant d’un rêve… quelle ironie. Tout avait commencé par là, entre eux, de toute manière. Dans un rêve. Violent, dur, barbare au début… Non jusqu’au bout en fait, puisqu’elle l’avait tué pour le réveiller. Une balle entre les deux yeux. Alors qu’elle l’aimait déjà, sans le savoir vraiment. Et ce dernier rêve. Un rêve de souffrance, un rêve d’angoisse pour aboutir à un îlot de paix. Un rêve qu’il faudrait oublier jusqu’au prochain. Parce qu’elle allait recouvrer ses forces et recommencer ! Elle retournerait dans son rêve la nuit prochaine et elle resterait encore jusqu’au bout. D’habitude, elle savait s’arrêter à temps, quitter les chimères avant de sombrer dans l’inconscience. Mais elle voulait profiter de chaque seconde qui lui était offerte à ses côtés. Quitte à mettre sa santé en péril.

Puis Sonny entendit quelque chose, qui la tira des tendres bras de Morphée, le seul avec qui elle tromperait jamais Rem. D’ailleurs, c’était peut-être lui qui s’immisçait dans sa tendre relation privilégiée avec le dieu du sommeil. Jaloux. Tout ça parce que son lit l’aimait plus qu’il ne l’aimait lui… Mais elle était si épuisée qu’elle ne trouva pas la force de répliquer. Ni même de se réveiller en fait. Elle eut simplement la sensation d’un effleurement et elle se cala un peu plus contre Rem bercée par le son régulier de son cœur. Il fallait dire qu’elle se sentait bien ainsi. Elle était bien blottie, au chaud, contre ce cœur qui battait. Tout aurait été parfait s’il n’y avait eu comme des bruits parasites mais ils ne furent pas suffisamment puissant pour vaincre son sommeil. Puis le calme revint. Le repos demeura.

Mais quelqu’un parla et Sonny commença à émerger. Ce son… cette chaleur… Si c’était Remington qui tentait de la tirer du lit pour aller faire ce fichu déménagement, il pouvait toujours aller courir !

« Gnnnnnnnnnnnnnné… l’est trop tôt. »

Et elle bougea sa tête pour que son front se colle à l’épaule de Rem et que ses yeux ne soient pas gênés par la lueur du soleil qui filtrait à travers les stores. Sa main libre, qui reposait sur le corps de Rem, se mit à chercher fébrilement un drap pour se recouvrir entièrement… mais la quête fut vaine. Ce fut ce qui lui mit la puce à l’oreille. Où était son drap ? Elle redressa alors la tête, ses cheveux joyeusement en bataille et passant sans vergogne devant ses yeux qu’elle garda à moitié clos. Elle ne voyait pas grand chose et fronça le nez. Quelque chose clochait… Elle regarda Remington, puis son propre corps. Déjà elle était habillée. Ça, ce n’était pas normal… Pas avec lui dans le même lit. Et ensuite… mais où était donc son fichu drap ? Et là, cela fit tilt dans son cerveau et elle ouvrit grand la bouche avant de se tourner de nouveau vers le visage de Remington.

Ils étaient à l’hôpital et il était là, les yeux ouverts. Elle n’était plus en train de le veiller, et elle n’était plus dans son rêve. C’était vrai, c’était réel, concret, véritable. Il était revenu, comme il le lui avait promis. Il était revenu seul, par ses propres ressources, alors qu’elle n’avait rien pu faire pour l’aider, comme à l’époque avec Esteban. Elle était partie avant de pouvoir le sauver. Mais il était là. Bel et bien là. Elle en aurait pleuré si son corps ne l’avait pas poussée à saisir le visage de l’homme qu’elle aimait pour l’embrasser à pleine bouche.

« Tu es revenu ! J’ai cru… Je n’ai pas réussi à te réveiller cette nuit. Si j’avais su que venir te hanter te ferai revenir, je l’aurais fait plus tôt ! Aïe ! »

Elle porta vivement sa main à sa cuisse. Hum… elle l’avait oubliée celle-là. Dans le rêve, elle avait effacé les blessures et la douleur, mais là, elles étaient bien présentes. Mais si sa plaie la lançait, cela devait être pire pour lui.

« Ton ventre ? ça va ? C’est pas trop grave ? Les médecins m’ont dit deux-trois trucs sur ta blessure et tes problèmes à cause des arrêts cardiaques mais je n’ai pas tout compris. Et oh, je suis rentrée chez toi, prendre des vêtements pour que tu ne sortes pas avec cette affreuse blouse d’hôpital. Enfin, quand tu sortiras. Je pense qu’ils vont devoir te faire passer des examens, alors les coups de peinture pour la maison attendront. Et… et je parle encore trop, hein ? »

Elle se mordit la lèvre en faisant une petite moue. Elle allait l’endormir ou le faire replonger dans le coma en lui parlant autant et si vite. Et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Oh que non. Plus jamais elle ne le laisserait lui filer entre les doigts. Elle irait le chercher jusqu’au bout du monde. Quitte à lui crier encore dessus, mais jamais il ne lui échapperait. Elle lui sourit. L’embrassa de nouveau, plus doucement cette fois et, collant son front contre le sien, plongeant ses yeux dans les siens, elle effleura sa cicatrice au-dessus de la lèvre.

« Tu n’arrêtes pas de te moquer de moi parce que je dors beaucoup… Là ça fait 4 jours, mon cœur. Je saurai te le rappeler. Va falloir te faire pardonner pour tout ça… et moi je m’occuperai bien de toi quand tu pourras sortir. Je te le promets. Et je te jure que même en faisant ta mauvaise tête, tu vas te reposer. Sinon, je mords… »

Et combien on pariait qu’il allait ressortir le déménagement, ou son envie de peindre les murs comme dans le rêve ? D’ailleurs, s’en souvenait-il seulement ? Est-ce qu’ils étaient redevenus de simples… amants ? Bonne question, dont il ne fallait pas brusquer la réponse, qu’elle soit favorable, ou pénible…
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeLun 27 Aoû - 8:13

Mes paupières étaient lourdes. Si je les fermais, je me connaissais assez pour savoir que j'allais sombrer dans le sommeil. Je ne me sentais pas particulièrement fatigué, j'avais dormi quatre jours selon l'infirmière. Pourtant je clignais des yeux. Mon regard se détacha de Sonny pour se poser sur cette aiguille plantée dans ma main droite. Il y avait un tuyau qui remontait jusque la poche de la perfusion, accrochée à une perche. Il devait y avoir quelque chose là dedans, sûrement pour calmer la douleur et m'aider à dormir. Je sentais ce tiraillement constant au niveau de mon ventre. Morphine ? Peut-être bien. Ce n'était pas cette perfusion qui aurait raison de moi. J'avais décidé de rester éveillé jusqu'au réveil de Sonny. Alors mes paupières se contentèrent de cligner sans que je me décide à les fermer. Mes yeux s'étaient posés sur celle qui était blottie contre moi et je ne la quittais plus. Tenant par la seule force de la volonté à vouloir rester éveillé. C'était un exercice que j'avais l'habitude de faire. A l'époque de l'armée, on nous poussait à tenir, à ne pas dormir durant quarante huit voir parfois soixante douze. Car en situation réelle, nos ennemis ne nous laissaient aucun répit.

Mes lèvres s'étaient déposées sur le front de Sonny. Elle ne bougea pas. Une mèche de cheveux retombait sur son visage. Je me retins de tendre la main pour l'écarter. Elle était si calme en dormant. Un vrai ange, d'ailleurs je ne pus m'empêcher de le constater en le murmurant à voix basse. Quatre jours qu'elle me veillait. Elle n'avait pas du beaucoup dormir, ce qui devait être un supplice. Elle aimait tellement prolonger l'instant où il faudrait quitter le lit, profiter de ces dernières minutes avant de replonger dans la réalité. Une vraie marmotte. Ce fut ce que je me dis quand mes lèvres se posèrent une seconde fois sur son front. Je ne bougeais ensuite plus. Mais ma voix, ou alors mes baisers avaient du perturber son sommeil. Ses paupières bougèrent sans pour autant s'ouvrir. Et le marmonnement à moitié endormi qu'elle prononça amena un bref sourire sur mes lèvres. Mademoiselle la marmotte ne voulait pas quitter Morphée. Elle était encore assez endormie pour ne pas se rendre compte du lieu dans lequel elle se trouvait. J'étais prêt à le parier.

Elle se trompait. Il n'était pas trop tôt. Bien au contraire. Le soleil était haut dans le ciel. Nous devions approcher les dix heures ou quelque chose du genre. La matinée était déjà bien avancée. Il était temps de se lever. Sauf que Sonny n'était pas du même avis que mes pensées. Sa tête bougea et son front vint se coller sur mon épaule. Voici un joli refus d'admettre qu'il 'était tard et que le soleil filtrait à travers les lamelles du store. Je sentis sa main bouger sur mon torse. Mes yeux se posèrent brièvement dessus pour observer son petit manège. Elle ne rentrerait en contact avec aucun drap. Il y en avait un mais il me recouvrait à moitié. Et elle était dessus. Je ne disais rien, la laissant faire. Et quand enfin sa tête se redressa, je dus me mordre la lèvre pour ne pas parler et placer une petite remarque pour la taquiner. Elle avait vraiment sa tête d'endormie, les cheveux en bataille et les yeux encore à moitié fermés. Et dire que j'allais avoir droit à cette tête tous les matins. J'allais pouvoir en profiter et m'amuser un peu quand il faudrait la réveiller pour qu'elle se rende en cours. Menacer de la tirer du lit avec un verre d'eau. Ou tout simplement employer des stratagèmes plus subtiles en effleurant une épaule nue d'un baiser qui glisserait jusqu'à son cou et... Bon sang, que ça allait être agréable de la réveiller tous les matins.

Je vis sa bouche s'arrondir alors que ses yeux se posaient sur son corps. Puis ils se tournèrent vers moi et nos regards se croisèrent enfin. « Salut la femme de ma vie... » Ma voix était plus rauque que d'habitude, la faute à quatre jours de coma sans parler. A une légère déshydratation également, j'avais la gorge sèche. Quant à mes lèvres, elles reprirent de l'activité quand ses lèvres se posèrent sur les miennes. Ma main gauche glissa dans son dos. Quatre jours sans l'embrasser. Une semaine sans lui faire l'amour. C'était beaucoup trop. J'avais bien fait de revenir même si je ne savais pas ce qui m'avait poussé à sortir du coma. Quelques bribes d'informations me furent données. Ainsi, elle m'avait rejoint dans mon coma. Je n'avais donc pas rêvé cette chanson qui revenait sans cesse dans ma tête. Par contre, le reste m'était obscur. Je n'arrivais pas à recoller les morceaux. Je ne le cherchais pas de toute façon, trop occupé à profiter de ces lèvres qui se posaient sur les miennes. « Tu aurais du m'envoyer Greta, ça aurait été plus efficace dès le premier jour je parie. » Et elle, je n'aurais eu aucun regret à ne pas me rappeler ce qui se serait passé. Je l'aurais même souhaité !

Il y eut alors un « aïe » et je me souvins alors de sa blessure à la cuisse. Un éclat de balle. De ma faute car j'avais raté mon coup et elle en avait subi les conséquences. Je ne ratais jamais normalement alors pourquoi cette fois-ci, ça s'était produit ? Mes yeux ne se posèrent pas sur sa cuisse mais sur son ventre. Et si l'éclat avait touché cette partie, que se serait-il passé ? Je n'aimais pas cette sensation qui, déjà commençait à prendre de l'ampleur en moi. Culpabilité : la plus grande faiblesse de l'homme. Chose que je ne ressentais jamais en temps habituel mais qui arrivait à faire sa place depuis trois mois quand c'était en rapport directement avec Sonny. Je me préoccupais des conséquences de mes actes sur elle. De son côté, elle s'inquiétait pour mon ventre. Oh ça, ce n'était qu'une routine. Un petit incident de parcours qui serait très vite oublié et qui d'ici quelques semaines ne me gênerait plus du tout. Par contre les arrêts cardiaques... L'infirmière venue plus tôt les avait évoqués. C'était bizarre, cela ne m'était jamais arrivé auparavant, pas même en Irak. Pourtant j'en avais fait des séjours à l'hôpital. Alors pourquoi mon cœur s'était-il arrêté de battre deux fois. Un avertissement pour me faire comprendre quelque chose ?

« Ça va. Mon cœur est en parfaite santé et mon ventre ne fait que me chatouiller. » Pieux mensonge. Tant que je n'aurais pas vu un médecin, j'étais incapable de dire si je n'aurais pas de nouveaux accidents cardiaques. Quant à mon ventre, la douleur était présente mais je la supportais en silence, ne laissant rien transparaître dans mon attitude ou sur mon visage. Les fils devaient me tirer. La cicatrisation était douloureuse. Ce n'était qu'une broutille pour moi, sans importance et sur laquelle je ne m'attarderai pas. Par contre, qu'elle soit allée chez moi, voilà qui m'étonnait. Elle ne voulait plus y mettre les pieds depuis le 1er novembre. Une fois seulement, elle y était revenue et c'était pour m'annoncer qu'elle était enceinte. Cette fois-ci, elle y était allée toute seule, en repoussant son dégoût pour cette pièce qu'elle savait vide mais toujours bien présente. Mais bon, elle avait bien fait. Des vêtements, voilà exactement ce qu'il me fallait. Je continuais à écouter sans arriver à en placer une. Elle trop parler ? « On va dire que tu te rattrapes des quatre jours que tu n'as pas pu me saouler. La voiture est là aussi ? »

Coup bas. Je la taquinais en sachant très bien qu'elle n'oserait pas me taper en retour pour se venger. Parce qu'à ses yeux je devais être fragile, que les médecins avaient du lui sortir des trucs censés la rassurer mais qui n'avaient eu pour effet que de l'inquiéter. Il n'y avait pas lieu à se préoccuper de moi. J'allais bien. Et je la convaincrai. Par contre les coups de peinture ? Mon esprit revint là dessus, ne sachant pas très bien de quoi elle parlait. Je supposais qu'il s'agissait de la future maison. Sauf que d'après mes souvenirs, on n'avait jamais discuté des couleurs que l'on mettrait sur les murs. Je voyais bien des tons clairs, genre dans le beige. Assez lumineux et neutre. Mais serait-ce à son goût ? Voilà une question qui méritait d'être posée mais qui ne franchit pas mes lèvres. J'étais trop occupé à regarder ce sourire qui illuminait son visage. Ses lèvres se posèrent une nouvelle fois sur les miennes, un baiser plus doux que le précédent. Et qui me laissa sur ma faim. Il fallait pourtant rester sage. Se contenter de ce front qui se collait contre le mien, de ces lèvres qui effleuraient ma cicatrice. Sans pour autant détourner mes yeux de ce regard noisette que j'aimais tout particulièrement.

« Quatre jours... » Je restais pensif, ne comprenant pas comment j'avais pu dormir autant. La faute au coma car jamais ça ne me serait arrivé en temps normal. « Il est donc grand temps que j'arrête de tirer ma flemme ». Voilà qui n'allait sans doute pas lui plaire. Elle avait prononcé le mot repos alors que je pensais à activité. Conflit imminent. Bras de fer sur le point de s'engager. Je devinais déjà que l'on ne serait pas d'accord sur le sujet. « Je me reposerai. Quand j'aurais fini de me faire pardonner ces quatre jours en te faisant l'amour. Et aussi quand le déménagement sera terminé. » Une partie était emballée déjà mais il y avait encore tous les meubles à s'occuper. La société de déménagement à contacter. Et je ne parlais même pas de tout ce qu'il resterait à faire ensuite : aménager la pièce et la sécuriser pour les armes. Transformer la grande cave en salle d'entraînement. Il y avait aussi cette dépendance dans le jardin que l'on pouvait exploiter. Et puis les murs aussi. « Tu as parlé de coups de peinture, tu veux les murs de quelle couleur ? » Autant que je connaisse la réponse de suite pour savoir ce qu'il faudrait acheter et me mettre au boulot plus rapidement avant le jour du déménagement. Il restait si peu de temps. Hors de question d'attendre qu'un médecin me donne le feu vert. « J'attends le médecin pour savoir ce qu'il a à me dire, et demain je signe une décharge pour sortir. Plus vite je sortirai, plus vite tout sera fait et je pourrai me reposer. Et interdiction de me mordre, espèce de cannibale. » Très légère pointe d'humour. Pourquoi Sonny ne souriait-elle pas ?
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeLun 27 Aoû - 19:12

Comme c’était étrange, de le voir là, de le sentir de nouveau. Cela ne faisait guère qu’une semaine dans le fond. Et pourtant, cela lui avait semblé une éternité. Elle avait si vite pris l’habitude de se coucher auprès de lui, de percevoir sa présence réconfortante et chaude dans le lit. De se réveiller, ou plutôt d’être réveillée par lui. Très vite, prendre son petit déjeuner sous ses moqueries, prendre sa douche avec lui, tout cela s’était gravée en elle et tout cela avait un sens. C’était le rythme de sa vie désormais et elle n’aimait pas du tout ce changement imposé depuis quelques temps.

Mais ce réveil avait un goût bien différent. Un goût délicieux. Comme un premier réveil, quand on est enthousiaste en se disant « je n’ai pas rêvé, il est bien dans mon lit ». Même si ce n’était pas sa voix habituelle, même s’il ne recourrait pas à un quelconque stratagème pour la tirer du lit, il était bel et bien de retour. Et il n’avait pas oublié qu’elle était la femme de sa vie. Là, au moins il gagnait des points. Restait à savoir ce dont il se souvenait encore. En tout cas, il n’avait pas perdu son humour. Ah, il aurait préféré Greta pour son réveil ? Possible, en effet. Mais elle se gardait de ressort en cas de vengeance. Si elle devait lui faire payer un sale tour, hop, elle hanterai ses rêves avec pleins de Gretas qui lui raconteraient la dernière aventure de son petit fils, qui lui parlerait de ses prothèses auditives, qui dirait « c’était mieux avant », qui lui demanderait s’il s’était remis avec Sonny etc. Oui, ce piège là. Même si elle savait parfaitement qu’il aurait rêvé d’une arme pour tirer une balle entre les deux yeux de sa pauvre voisine à chaque fois que Sonny en aurait créé une.

« Avec Greta j’aurais eu peur de t’achever… »

Puis elle se mit à lui parler en vrac d’un peu tout, comme les pensées se présentaient à son cerveau. Elle avait besoin d’extérioriser tout cela, sans trop en dire, au cas où vraiment il aurait oublié une certaine chose. Quoique… s’il avait oublié la demande, il avait aussi oublié la promesse qu’il l’avait obligée à faire. Logique. Oui, mais elle, elle ne l’oubliait pas, alors elle s’y tiendrait, si dur soit-il. Elle espérait une vraie demande. Qui vienne du cœur, pas d’un sentiment d’obligation. Et pour l’heure, elle le lui avait dit, tout ce qui pouvait la rendre heureuse, c’était son réveil. Et c’était chose faite. Ils n’avaient pas besoin de se marier pour être ensemble et cela pouvait attendre. Ce qui comptait, c’était son retour et son état. Et apparemment, il n’allait pas si mal que ça puisqu’il trouvait encore la force de minimiser la gravité des faits.

« Et comment tu sais que tu es en parfaite santé ? tu n’es pas médecin que je sache. Et deux arrêts presque coups sur coups, ça n’est pas rien. Tu as peut-être quelque chose de grave et j’aimerai savoir si je risque de te perdre d’une seconde à l’autre ! »

Ne pas s’énerver… ne pas retomber dans la discussion qu’ils avaient eu dans le rêve. Ne pas laisser l’angoisse refaire surface et tout gâcher. Parler d’autre chose. Parfois il faut savoir taire ses sentiments, différer ou esquiver les conflits potentiels pour avancer. Et Rem ne râla même pas et ne fit pas de moue désappointée face à son flot de parole. Par contre, elle ne sut pas si la question sur la voiture était un test ou non. Il n’aimait pas qu’on touche à sa voiture. Même si c’était elle. Toujours à grogner, soi-disant parce qu’elle n’était pas assez douce avec l’embrayage. Mais flut, ce n’était qu’un tas de ferraille et d’électronique… Mais bon… il allait voir que la voiture était sur le parking… à moins qu’elle feigne d’aller la chercher quand il le lui aurait expressément demandé. Non, le mensonge, ce n’était pas la solution. Pas entre eux.

« La voiture est en bas MAIS tu n’iras. Ils m’ont donné une clé, j’ai su que c’était celle de ta maison. Alors j’ai pris des affaires, le lendemain de ton admission ici. Et je me suis permise de fouiller un peu tes papiers pour pouvoir remplir les dossiers pour l’hôpital, la couverture sociale. Pour toi et pour moi, parce que je savais que tu m’aurais fait un sermon sinon. Et j’ai pris ta voiture… et elle va très bien ! »

Puis elle l’embrassa de nouveau avant de plonger ses yeux dans les siens. Voilà… ce regard lui avait manqué. Ce regard qui avait le don extraordinaire d’effacer le monde alentour, comme si rien d’autre qu’eux n’existait. Ce regard dont elle avait été privée pendant quatre jours. Même si elle y avait eu droit dans le rêve, mais ce n’était pas pareil. Le rêve atténuait tout. Or ses prunelles bleues transmettaient tellement. Sonny vibrait à travers elles. Elles lui disaient quand il allait bien, quand il allait faire une bêtise. Elles l’hypnotisaient. Elles participaient à la montée du plaisir qu’il savait si bien lui donner. Oui, il allait se reposer pour qu’elle puisse profiter tous les jours de ses yeux… sauf que. Le bougre n’avait pas du tout l’intention de se reposer en fait ! Et c’était ça ses excuses ? Lui faire l’amour et déménager ! Mauvaises excuses ! Elle aussi elle voulait vivre au plus vite avec lui, mais l’aménagement de la maison pouvait attendre, quelques jours ou semaines à vivre dans les cartons ce n’étaient rien, quant à faire des galipettes. Certes, elle en avait envie mais pas dans son état, pas avec un trou dans le ventre. Si c’était pour que sa plaie se rouvre et se mette à saigner pendant leurs ébats, non merci. Pour ça et pour le reste, ils avaient le temps. Ils n’allaient plus se quitter, mais faire leur vie ensemble, alors qu’est-ce que c’était que quelques semaines ? Ce n’était pas la mer à boire. Par contre, sa question sur la couleur des murs acheva de la convaincre qu’il avait oublié. Envolée la demande en mariage. Envolée la fresque dans la chambre du bébé. Envolée son envie de s’en occuper. Les lèvres de Sonny se pincèrent et sa gorge se noua. Mais il ne fallait rien laissé transparaitre. Elle avait promis. Alors elle resterait Sonny Malone encore quelques temps. Ou toujours. Et il fallait oublier la fontaine dans le salon et les mus aux couleurs criardes. S’efforçant de sourire, elle se concentra pour lui répondre sans trahir son émotion.

« Rêve. Tu vas te reposer et ENSUITE on fera des cochonneries et le déménagement. Et même si tu meurs d’envie de me prouver que ta blessure n’entamera pas tes coups de rein, je ne veux pas que ça s’aggrave. Ces choses peuvent attendre. Un lit dans la chambre et une table pour manger, ça suffira. Et sinon, on était partis sur du beige clair, pour avoir de la lumière et pour pouvoir décorer comme on le voulait. On en a parlé cette nuit. Tu vois… parler de déco… rien de bien important… »

Rien d'important... leur mariage, la chambre de leur enfant, leur fontaine. Et elle devait le regarder dans les yeux et lui dire que ce n'était rien d'important. Quel mensonge éhonté. Mais il ne fallait pas le brusquer, il fallait... Ok… elle avait donc parlé dans le vide puisque monsieur répliquait déjà qu’il exigerait de sortir au plus vite de l’hôpital. Il avait beau avoir 29 ans, il avait parfois des réactions de gamin. Gamin pourri gâté habitué à avoir ce qu’il voulait. Ce qu’il n’avait pas été, cela, Sonny le savait bien. Mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie, et cela, il ne semblait pas prêt à l’admettre. La jeune femme leva les yeux au ciel. Mais pourquoi, pourquoi, lui avait-on envoyé une tête de mule pareille ? Sa logique était déplorable. DE-PLO-RABLE.

« Je vais t’expliquer une chose mon cœur et je vais essayer d’être claire parce que tu ne semble pas comprendre et tant que tu auras une attitude puérile je te parlerai comme à un gamin. Tu as fait DEUX arrêts cardiaques, ce n’est pas quelque chose qu’on prend à la légère. C’est très grave. Que tu ne veuilles pas rester ici, soit, je le comprends, mais si on rentre à la maison ce n’est pas pour que tu recommences à faire le con. On n’est pas à trois jours prêt pour tout installer. On peut prendre notre temps et on le prendra. Et tu prendras le traitement qu’on te donnera et tu te reposeras. On installera les choses après. Apprends à vivre un peu dans le bordel, ça ne te fera pas de mal. »

Comme s’il allait l’écouter. Il était trop têtu pour ça, mais il fallait qu’il apprenne à faire des concessions. Pour elle, pour eux, pour leur bébé. Et là, il fallait qu’il se repose et ce n’était pas négociable.

« Je te ligoterai et je te nourrirai de force, je m’en fiche. »

Elle le lui avait déjà dit mais visiblement, il ne s’en souvenait pas. Et pourtant, elle était très sérieuse. Elle devait se reposer, lui aussi. Le reste pouvait attendre. Ensuite, ils feraient tous les deux un bilan de santé et si tout allait bien, alors ils reprendraient là où ils s’étaient arrêtés.
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeMar 28 Aoû - 7:33

L'amour de ma vie manquait d'originalité. Me sortir un tel cliché, comme si j'allais l'écouter et en prendre note. Je savais très bien que je n'étais pas médecin. J'avais un diplôme avec une dominante en dessin. J'avais à ce qu'il paraît un don entre les mains. J'exerçais à côté une profession peu recommandable et que l'on ne rêvait pas. Et accessoirement, j'étais un ancien arracheur de foie humain. Alors je savais que je n'étais pas médecin. Mais je connaissais mon corps et si lui me disait que je pouvais me lever et sortir, je pouvais l'écouter. Allez, avec un manque de chance, en posant les pieds au sol, je perdrai légèrement l'équilibre. Normal après quatre jours de coma, il fallait un peu de temps avant de reprendre pied dans la réalité et de retrouver toutes ses sensations. Quant aux arrêts cardiaques. Baliverne, ils n'avaient pas entaché ma santé, je n'avais rien de grave et elle ne risquait pas de me perdre ! De toute façon, apprendre que j'avais quelque chose de grave n'arrangerait rien. Je continuerai ma vie à cent à l'heure car je refusais de vivre autrement. Je refusais d'être grabataire, de dépendre de quelqu'un constamment. J'acceptais de me reposer sur elle parfois, mais ça s'arrêtait là. Si je devais devenir dépendant, autant me mettre une balle en pleine tête immédiatement.

Je ne répondis rien à sa remarque. Pas envie de m'énerver et de me prendre la tête avec elle. Surtout après plusieurs jours d'absence. On avait mieux à faire que de se prendre la tête. Donc, ne pas râler. Et ne même pas désespérer car elle parlait de trop et que c'était difficile à supporter à peine réveillé. La laisser rattraper le temps perdu, du moins tenter. La laisser se rassurer en lui montrant qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Cela passa par une prise de nouvelle de ma voiture. Ma jolie porsche blanche. C'est que j'y tenais à ce petit bijou qui souffrait à chaque fois qu'elle se mettait derrière le volant. J'avais beau lui faire la remarque, Sonny n'avait aucune douceur avec l'embrayage. Heureusement qu'elle ne me traitait pas ainsi sinon je souffrirai également. Bonne nouvelle, la voiture était en bas. Comment ça je n'irai pas ? Mais si j'irai et on partirait loin de cet hôpital ! Que Sonny ait fouillé dans mes affaires pour les dossiers de l'hôpital ne me dérangeait pas. Au contraire, elle avait raison. Elle ne l'aurait pas fait, refusant d'utiliser ma carte bleue et ma couverture sociale pour se soigner, j'aurais vraiment grogné. Il était inutile qu'elle s'amuse à s'endetter alors que des choses basiques comme des séjours à l'hôpital, je pouvais les payer. Il allait vraiment falloir que l'on songe à mettre une assurance santé à son nom. Elle devenait aussi habituée que moi au milieu hospitalier, il lui faudrait une carte d'abonnement également.

« Tu as bien fait pour les papiers... Et je constaterai par moi-même si mon bijou va bien. Quand tu m'auras donné les clés. » Ce qui n'était pas pour tout de suite, je le sentais venir. Un nouveau baiser et nos regards qui se croisèrent, ne se quittant plus. Je lui fis part de mon intention d'arrêter de tirer ma flemme. J'avais quatre jours de perdus. Quatre jours à rattraper. Tant de choses à faire comme préparer le déménagement et monter au septième ciel avec elle. Mon programme était simple sauf que... Il n'était pas du goût de mademoiselle. Rêver ? Mais c'était son domaine les rêves. C'était son domaine de rester endormi durant des heures et de s'amuser à faire la marmotte. J'étais incapable d'en faire autant. Très peu d'heures de sommeil me suffisaient. Le restant des heures de la journée, il fallait bien que je les mette à profit ! J'avais certaines idées en tête qu'elle refusa d'entendre. Tiens, il me semblait que cette discussion on l'avait eu il y avait très peu de temps, mais que les situations étaient inversées. C'était elle qui devait se reposer et moi qui refusais de faire l'amour. Vengeance de sa part ? C'était fort possible mais peut être que ça n'était que de l'inquiétude pour cette fichue blessure. Je serrais les dents pour ne pas ronchonner.

Et je ne me détendis seulement lorsqu'elle parla de la couleur des murs, répondant à ma question. Je fus même étonné que l'on ait eu cette discussion alors que j'étais dans le coma. « Et bien... Parler de décoration dans un coma, nous sommes vraiment bizarres.. On a parlé d'autre chose ? » Je n'arrivais vraiment pas à m'en rappeler, c'était presque frustrant. Du beige clair. C'était une bonne idée cette couleur et nous étions d'accord pour une fois. Pour toutes les pièces ? Sans nul doute. Sauf peut être pour la chambre de l'enfant. Elle voudrait probablement la personnaliser. J'avais une idée en tête, partant dans les tons bleus. Il faudrait que je la lui expose, mais une autre fois, quand elle aurait accepté l'idée que je puisse sortir de cet hôpital au plus tôt. Peut être même que je lui ferai la surprise de ce que j'avais en tête. Ainsi elle ne pourrait pas me crier dessus quand elle serait devant le résultat qui, j'espérais lui plairait.

Pour le moment, c'était l'heure des explications et il fallait l'avouer, celles qui suivirent glissèrent au dessus de ma tête. Me parler comme à un gamin, alors que j'aurai bientôt trente ans. Je poussais un léger soupir. Et encore ces deux arrêts cardiaques qu'elle me ressortait. Elle restait bloquée dessus, obnubilée par ça. J'étais vivant, c'était tout ce qui comptait ! Elle ne comprenait rien. Si je rentrais, ce n'était pas pour jouer au con mais parce que je le devais. Je connaissais mes propres limites. J'avais toujours agi ainsi. Elle semblait l'avoir oublié. « Rêve. Je ne vivrai jamais dans le bordel. » Si elle pouvait y arriver, ce n'était pas mon cas. Faire quelques concessions pour laisser traîner les affaires, je pouvais le faire. Mais vivre dans le chaos, jamais. Plutôt mourir même que de le voir. Ou brûler tout simplement la maison. « Je vais t'expliquer quelque chose mon ange et il faudra bien que tu apprennes à l'intégrer. Une balle ne m'a jamais arrêté. Je ne suis pas en sucre. Si tu espères faire de moi un pantouflard, même quelques semaines, tu peux oublier. Je ne le serai jamais. Je veux bien promettre de ne pas forcer si ça peut te rassurer mais je ne resterai pas inactif. Et si malgré tout tu tiens à me ligoter, fais en sorte d'étaler la nourriture sur ton corps. Je me nourrirai avec plaisir de cette façon même si je ne suis pas du genre à me laisser mourir de faim. » Je marquais une pause. Ce n'était pas ce jour là que j'intégrerai la notion de repos complet. Ce n'était pas ce jour là non plus, à peine sorti du coma que nous ne nous engueulerions pas. « Peu importe ce que dit le médecin, je sortirai demain. Tu es en vacances, tu pourras me surveiller, non ? » Et peu importait également que Sonny me fasse la tête. Ma décision était prise et je ne reviendrai pas dessus. Ce fut alors que la porte s'ouvrit, laissant apparaître dans son encadrement un homme en blouse blanche avec dans son dos, l'infirmière qui était venue quelques heures auparavant...
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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeMar 28 Aoû - 16:26

Peut-être qu’elle aurait dû poursuivre ses séances avec la psy. Oui, peut-être. Avec un peu de chance, elle aurait cessé d’avoir aussi peur. Là, encore, à l’hôpital, ça pouvait aller, mais quand elle mettait un pied dehors, elle imaginait voir Carl à tous les coins de rue. Carl qui avait tiré sur Rem et qui avait failli le tuer. Elle angoissait. Comme dans le rêve. C’était affreux. Elle partait en vrille et le sentait. Mais elle ne pouvait rien contre cela. Et Remington ne l’aidait en rien. Avec son attitude désinvolte face à la gravité de la situation, il ne faisait que l’enferrer dans sa peur, comme si elle devait s’inquiéter pour deux. Il se fichait de mourir. Il se fichait de la laisser toute seule avec leur enfant. Juste parce qu’il avait décidé de ne faire que ce dont il avait envie. Elle n’avait pas envie d’être un poids financier (plus qu’elle ne l’était déjà) pour lui et pourtant, elle avait jouer le jeu. Il pouvait bien en faire autant non ? Non. Il voulait ses clés ? Pfff, il était plus atteint qu’il ne le pensait ! Déjà qu’il avait oublié… Et qu’il lui fit mal une fois de plus en lui demandant de quoi d’autre ils avaient parlé. De se marier. De décorer la chambre du bébé avec une fresque représentant une jungle. Bref, d’être une famille. Mais ça, ça ne comptait pas. Ça ne devait pas compter.

« De rien d’important, je te l’ai dit. De mettre une fontaine, notre fontaine, en plein milieu du salon, mais c’était surtout une plaisanterie. Il n’y a rien eu. »

Rien… Et finalement, cela n’avait été qu’une chimère… rien de plus qu’une illusion. Elle avait rêvé dans le rêve de Remington. Alors oui, ils étaient bizarres. Mais cela, ce n’étaient pas nouveau. Tout comme elle savait qu’il refuserait d’entendre. Ce n’était pas nouveau non plus. Tout comme sa manie de reprendre ses façons de s’exprimer pour les retourner contre elle. Et là, il avait le don de l’agacer. Quand elle disait qu’il n’était qu’un gamin. En voici une nouvelle preuve ! Qu’elle étale de la nourriture sur son corps ? S’il lui avait promis de se reposer et qu’il s’y était tenu, peut-être qu’elle l’aurait fait. Mais là, il ne le méritait pas. Il lui faisait du mal à se mettre ainsi en danger. Et il ne s’en rendait même pas compte. Ou s’en fichait complètement. Il était borné et totalement fermé à la discussion et franchement, si le médecin n’était pas entré, elle aurait quitté la chambre dans la seconde, ne tenant plus face à un tel manque de responsabilité. Elle salua le médecin et l’infirmière et se leva du lit sans un regard pour Remington, avant d’aller se placer en retrait, dos à la fenêtre, pour contempler le manège médical qui allait se jouer. Qu’est ce qu’elle pouvait faire, s’il décidait réellement de sortir ? Rien… Mais il allait se tuer et ça… L’infirmière lui demanda si elle avait bien dormi, tandis que le médecin auscultait Remington.

« ça aurait pu être mieux. »

Sous-entendu : surtout le réveil.

« Pourtant votre mari m’a demandé de ne pas faire de bruit pour ne pas vous réveiller tout à l’heure. »

« On n’est pas mariés. »

Non, ils n’étaient pas mariés. Il avait oublié. Ce n’était pas important. Et de toute façon, il allait se tuer… Quant à l’avoir laissé dormir, c’était gentil, car elle avait l’impression qu’elle n’aurait plus jamais un repos paisible. Pauvre infirmière, elle n’y était pour rien, et Sonny n’avait plus envie de parler. Elle était en colère. Il voulait sortir alors que ce n’était pas le moment. Il était trop faible. Que croyait-il ? Qu’on pouvait guérir en un claquement de doigts ? Par l’opération du saint-esprit ? Et là, cela fit tilt dans son cerveau. Elle ne sut pas entre « guérison » et « saint-esprit » ce qui lui fit penser à cela mais le visage de Ryan s’imposa dans son cerveau. Ryan qui lui avait réparé sa cheville par pure bonté d’âme. Ryan qui connaissait Remington. Peut-être qu’elle pourrait lui demander de l’aide. ça ne se faisait pas et il n’avait aucune raison d’accepter, mais… lui seul pouvait améliorer l’état de Rem.

« Il faudra passer des tests régulièrement M. Pillsbury. On va vous garder encore quelques temps, pour être sûrs qu’il n’y ait pas de contrecoup à votre coma. Vous aurez un traitement et il faudra vous plier à une certaine hygiène de vie. »

Sonny eut envie de lui dire qu’il rêvait éveillé. Comme si Remington allait l’écouter. D’ailleurs, elle même n’écoutait plus. Qu’il parle encore ou non, son esprit était ailleurs. Elle s’était tournée vers la fenêtre et regardait l’horizon. Ryan, si jamais il voulait vraiment sortir. Mais elle dans tout ça ? Devait-elle vraiment passer sa vie à se battre pour lui ? Elle l’aimait, ça, ça ne changeait rien. Mais elle supportait de moins en moins tout cela. Comment faisait les femmes de pompiers ou de militaires ? Comment vivaient-elles chaque jour en ne sachant pas si leur mari allait revenir un jour ou crever dans la seconde ? Notez que là, Rem était présent mais elle n’était pas sûre de vouloir rentrer avec lui. Le trouver mort dans son sommeil… non. Et elle deviendrait folle à le veiller. Parce que s’il rentrait dans son état, elle le surveillerait, ce serait plus fort qu’elle. A chaque respiration trop silencieuse, elle le croirait mort. Angoissée, névrosée… un psy aurait certainement beaucoup à dire sur son cas.

Elle n’avait rien suivi de la discussion entre Rem et le médecin, s’il y en avait eu une. Elle était fatiguée. Elle n’avait plus envie de se battre contre lui ou de crier. Quitte à le laisser rentrer. Après elle s’en irait. Plus la force de l’affronter. Elle entendit vaguement le médecin lui imposer ne serait-ce qu’un jour de plus à l’hôpital, seule condition pour la décharge. Si cela pouvait se faire, elle serait en mesure de contacter Ryan. Mais pour l’heure, elle ne savait plus trop quoi faire. Rester plantée là, sans avoir envie de parler à Rem alors qu’ils avaient été si proches dans le rêve ? Partir ? Une part d’elle en avait envie. Une part seulement. Quand elle se retrouva seule avec Rem, elle resta près de la fenêtre.

« Faut que j’aille bosser cet après-midi. Oh, oui, on a parlé de boulot aussi dans le rêve. Je quitterai le bar si je trouve autre chose de plus cool sur les horaires, si ça t’intéresse de le savoir. Tu veux que je revienne après ? »

Elle-même ne sachant pas… Au moins, s’il lui disait de dormir chez elle, elle serait fixée. Elle irait chez elle et ne dormirait pas. Mais elle n’était pas sûre de dormir non plus avec lui tant elle était en colère. Parce qu’elle l’aimait ce crétin !
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Remington Pillsbury

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MessageSujet: Re: Dream a little dream of me [Terminé]   Dream a little dream of me [Terminé] Icon_minitimeMer 29 Aoû - 6:32

Quelle idée saugrenue : mettre une fontaine en plein milieu d'un salon. Qui avait osé l'avoir ? Sonny ? Moi ? Nous deux ? Hors de question de mettre une telle chose dans la maison. Il y avait déjà plusieurs raccordements à faire pour que ça soit possible de la mettre en fonction. Tirer des arrivées d'eau, des fils électriques pour le système... Avec le temps que ça prendrait, cela retarderait l'emménagement définitif avec tout le bordel à ranger. Autant oublier cette idée. Surtout si une personne s'amusait à jouer avec l'eau. Le nettoyage qu'il y aurait ensuite... Je n'osais pas imaginer à quel point ça me prendrait la tête de passer des coups de serpillière à répétition. Une fontaine c'était fait pour être installée au dehors, non dans une maison. Je fus donc rassuré d'apprendre que ça n'avait été qu'une plaisanterie de notre part. Un soulagement mêlé également à un étonnement. Je ne comprenais pas très bien ce qui nous avait amené à parler de décoration et de fontaine dans un rêve. Il fallait vraiment que l'on se comporte comme des gens à qui il manquait une case, jusqu'au bout. Jusqu'au plus profond de nos rêves. Un bien ou un mal de se comporter ainsi ? Peu importait en réalité, ce qui comptait, c'était de s'aimer et de finalement réussir à se mettre d'accord ? Même si la discussion était déjà close de mon côté en ce qui concernait ma santé et ma sortie d'hôpital. Car c'était ma santé justement et non celle d'une autre personne.

Je comptais bien me trouver des alliés, peut être avec ce médecin et l'infirmière qui venaient d'entrer dans ma chambre. Il était temps qu'il se décide à venir celui-ci. Il s'était écoulé plusieurs heures depuis que j'avais ouvert les yeux, sortant du coma. J'aurais largement eu le temps de replonger dans le coma avant qu'il ne daigne venir. Si j'avais eu également des problèmes cardiaques, j'aurais pu faire un arrêt entre temps. Mais si j'en avais eu, je supposais qu'il aurait mis moins de temps pour venir. J'avais ma propre logique, à cet instant, personne ne pouvait la pénétrer ni même la comprendre. Je sentis Sonny bouger pour se lever et s'éloigner un peu. Elle aurait pu rester. Tout allait bien. Je sentis que la distance qu'elle mettait entre nous n'était pas complètement en lien avec les arrivées du personnel médical. Je ne fis aucun commentaire, me contentant de lui jeter un bref coup d'oeil alors que le médecin commençait déjà à m'interroger.

« Je suis en pleine forme. » Aucune raison de m'ausculter. Ma tension était bonne. Mon rythme cardiaque également. Il avait retrouvé sa régularité habituelle. Je pouvais sortir dans l'heure qui suivait si je le décidais. Au visage dubitatif du médecin, je remarquais qu'il émettait des doutes sur mon véritable état de santé. Si je lui mettais mon poing en pleine figure, il constaterait par lui-même que j'étais en forme non ? L'idée me traversa l'esprit. Je la retins par égard pour Sonny et pour ne pas prolonger mon séjour dans cet hôpital. Si je ne me comportais pas avec un minimum de « sagesse », on ferait tout pour me retenir. Ils seraient même capable encore de mettre incapacité à voir la réalité sur mon dossier si je me montrais trop sûr de moi.

« Il faudra passer des tests régulièrement M. Pillsbury. On va vous garder encore quelques temps, pour être sûrs qu'il n'y ait pas de contrecoup à votre coma. Vous aurez un traitement et il faudra vous plier à une certaine hygiène de vie. »

« J'ai déjà une bonne hygiène de vie. » Je mangeais équilibré. Je faisais du sport régulièrement. Je me demandais ce qu'il fallait de plus à ce médecin pour entrer dans la bonne catégorie tandis qu'il m'auscultait. Ma réponse avait fusé, sur un ton assez froid. Que j'arrête de fumer ? C'était en cours. Je ne devais tourner plus qu'à un seul paquet par semaine. Et encore un paquet de vingt et c'était des light. Ce qui ne m'amenait qu'à trois cigarettes par jour. Cela ne faisait pas de moi un gros fumeur, bien au contraire. Plus le temps défilait, et moins j'avais envie de fumer. Pourtant, à cet instant, une cigarette m'aurait fait du bien. Mais rien que d'imaginer trois paires d'yeux réprobateurs braqués sur moi refroidit mon envie de nicotine. Patience... Une fois que je serai sorti. Il fallait d'ailleurs que je fasse part de mes intentions à ce médecin dont je n'avais pas retenu le nom. Peut être qu'il ne me l'avait pas dit en se présentant et d'ici demain soir, je l'aurai oublié.

« Je sors ce soir, je signerai une décharge. » Sous entendu, j'en ai strictement rien à faire de votre avis médical, vous pouvez vous le mettre là où je pense. Le médecin eut un froncement de sourcils. Ses yeux se braquèrent sur moi et il me fixa un instant en silence. « Fichus jeunes toujours pressés... » Je crus un instant avoir mal entendu. Il avait déjà plongé la tête dans son dossier, prenant quelques notes. Il ne semblait pas croire en ma détermination de quitter cet hôpital au plus vite. Il pouvait me mettre à l'épreuve, je me sentais capable de faire une série de pompes sous ses yeux pour lui prouver que j'étais apte à sortir. Il continua à écrire dans son dossier, m'ignorant durant quelques secondes. Il finit toutefois par reprendre la parole, ne relevant toujours pas son regard. « Rester jusque demain. Vous pourrez partir en signant votre décharge. » Demain ? Non mais il se foutait vraiment de moi celui-là. Ma mâchoire se crispa. Je n'eus toutefois pas le temps de lui balancer une réplique. Ses yeux quittèrent le dossier pour croiser les miens. Et il y avait quelque chose dans son regard... « Je sais que vous vous fichez de mes recommandations M. Pillsbury. Alors faites le pour elle. » Le ton était descendu d'un cran, sans doute pour que je sois le seul à l'entendre. Ma tête se pencha légèrement sur le côté. Nos regards s'affrontaient et ce fut moi qui détournais le mien en premier. Pour poser mes prunelles bleues sur Sonny qui se tenait toujours en retrait, près de la fenêtre. Je l'observais durant quelques secondes en silence. « Ok. »

Je ne vis pas la mine satisfaite du médecin. Il referma son dossier, rangea son stylo dans la poche avant de sa blouse. Il nous salua sûrement, prenant congés poliment. L'infirmière en fit de même et les deux quittèrent la pièce. Nous n'étions plus que tous les deux, à se regarder en silence. Sonny près de la fenêtre, et moi bloqué dans ce lit d'hôpital. Un silence pesant s'installa. Je comprenais qu'elle voulait être rassurée mais je n'arrivais pas à me résoudre à prononcer les mots qu'elle voulait entendre. Je ne pouvais pas me résoudre à rester plusieurs jours dans un hôpital alors que ce lieu me repoussait et me faisait fuir comme si j'avais le feu aux fesses. Elle fut la première à briser le silence. Elle devait partir. C'était vrai qu'elle avait son boulot à la bibliothèque qui l'attendait comme tous les après-midis. Quant à celui du bar... Je fis un calcul rapide par rapport à la date. Nous devions être un mardi, donc elle n'avait pas à s'y rendre. Elle le quitterait même si elle trouvait autre chose de mieux sur les horaires. On avait donc parlé de boulot alors que j'étais dans le coma. Voilà qui me paraissait plus réaliste que des décorations avec une fontaine au milieu du salon. « Je suppose que j'ai du te dire que tu n'étais pas obligée de garder ton boulot au bar si tu ne voulais plus y aller. » Mais sans la forcer, que la décision lui revienne. Je décidais seul de sortir de l'hôpital. Elle décidait pour elle de garder un travail ou non. Liberté, un mot d'ordre que je tenais à respecter.

Je repoussais le drap pour m'asseoir sur le lit. Je détestais cette blouse que je portais. J'avais l'impression d'être complètement nu. Durant une fraction de secondes, je songeais à me mettre debout. Mais j'imaginais déjà le regard réprobateur de Sonny si je posais mes pieds nus sur le carrelage froid de la chambre. Elle se mettrait aussitôt en tête que j'allais perdre l'équilibre et tomber. Elle me guetterait jusqu'à ce qu'elle considérait comme l'inévitable se produise. Alors, je ne me levais pas, me contentant de rester assis, les jambes se balançant doucement dans le vide. Ma main se tendit simplement dans sa direction.  « Approche. » Un moment, je crus qu'elle ne bougerait pas. Je connaissais son regard quand il virait ainsi au noir. Elle m'en voulait. Elle était en colère. Et le moindre mot de ma part pouvait agrandir cette colère. Après un instant d'hésitation, peut être qu'elle se demandait si elle devait me mettre une claque pour me remettre les idées en place, elle finit par quitter la fenêtre pour se rapprocher de moi. Ma main prit d'autorité la sienne, la rapprochant encore davantage de moi. Mes doigts serrèrent les siens, tentant de la rassurer. « Reviens. Ils ne diront rien si tu passes une nuit de plus avec moi. » De toute manière, on ne leur laisserait pas le choix. « J'ai besoin de toi Sonny. » Même si à cet instant, elle devait penser le contraire et je ne pouvais l'en blâmer de penser ainsi. Je faisais tout pour en accumulant les erreurs. « Si tu rentres, tu ne dormiras pas de toute façon. Tu seras toujours à te demander si mon cœur ne va pas lâcher encore une fois. Je me trompe ? » Touché. Le silence me donnait raison. Alors autant que l'on dorme ensemble. Je me calerai contre son corps et elle pourrait constater tout au long de la nuit que ma respiration était calme, mon rythme cardiaque serein, et que je ne comptais pas m'éclipser de nouveau dans le coma.

Et ce fut ce qui se passa. Quelques heures plus tard Sonny fut de retour dans ma chambre d'hôpital. Toujours en colère. Toujours remontée contre moi. Légèrement crispée quand son dos vint se caler contre mon torse. Elle ne me repoussa pas quand mon bras s'enroula autour d'elle, et que ma main chercha la sienne. Elle ne se détendit pas non plus quand ma tête vint se caler contre la sienne. Mon souffle chaud effleura sa nuque. Mes lèvres se rapprochèrent de son oreille. « Je t'aime.. » murmurais-je à voix basse. Balivernes dut-elle penser. Si je l'aimais, je l'écouterai et ne jouerai pas avec ma vie. C'était pourtant la vérité. Je tenais à elle, plus que de raison. Même si elle ne pouvait pas comprendre mes décisions qui semblaient irrationnelles et immatures. Mon étreinte se resserra et je me calais plus confortablement contre elle. Morphée mit du temps à venir me chercher cette nuit là. J'étais en proie à la réflexion, au questionnement, à ces choix que je faisais et qui ne plaisaient pas. Et je n'arrêtais pas de penser à cette personne calée contre moi et qui bouleversait ma vie, faisant naître de nouvelles émotions en moi, sur lesquelles je n'avais jamais pris la peine de m'attarder auparavant. C'était un fait, les paramètres de ma vie changé. Et je devrai apprendre à en tenir compte. Un jour...

FIN
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