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 Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé]

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Capucine
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MessageSujet: Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé]   Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé] Icon_minitimeSam 24 Mar - 14:36

Jukebox : Sia, My love

Le manque de l'autre est un abîme froid et obscure que nul être humain, quel qu'il soit, ne peut supporter bien longtemps. Lorsque l'on a gouté au bonheur, à ces instants de félicité à l'état pur, on ne peut s'en défaire aussi aisément. Même si ceux-ci ne se résument qu'à quelques heures passées avec l'autre. Ces souvenirs nous aident à supporter le quotidien en l'attendant, même si, au final, ils finissent par nous ronger de l'intérieur. Les liens qui nous unissent à cette unique personne sont tellement forts que la simple pensée de les rompre nous est insupportable. L'idée même de lui faire du mal nous anéanti. On ne peut connaître la profondeur de ce précipice tant que l'on n'y a pas mis les pieds. J'étais au bord de ce gouffre.

Sur le toit du L.A High School, je tentais de raviver ces souvenirs. A cette époque, j'étais au même endroit et le hasard a voulu que je passe par dessus la rambarde. Ma main se posa sur celle-ci et, fermant les yeux, j'essayais de me rappeler chaque détail. Je voulais revenir à ce jour. Ce jour où tout a commencé. La chute, en elle même, ne m'avait pas effrayé. Ce ne fut qu'au moment où celle-ci s'arrêta brusquement que la panique prit le dessus. La découverte de mon anormalité. J'aurai pu croire à un cauchemar ou à une crise de folie passagère s'il n'y avait eu un témoin. Ce témoin changea ma vie à tout jamais. Wyatt Callahan...

Cela faisait quelques jours déjà que je n'arrivais plus à voir son visage distinctement dans mon esprit. Quelques jours où le son de sa voix était déformé. Il me manquait. Tellement... J'en venais presque à regretter de l'avoir rencontré. Je lui en voulais de m'avoir rendue ainsi. Dépendante de sa personne car le simple fait de penser à lui me faisait souffrir mille morts. En employant tous les moyens possibles et inimaginables, même Genetic ne pourrait me causer pires souffrances. La douleur physique n'était rien comparée à cette douleur mentale. Ma main quitta la rambarde pour se lever à la hauteur où le visage de Wyatt aurait pu être s'il s'était trouvé devant moi. Qu'espérais-je ? Peut être que dans ce geste, je voulais retenir l'impossible, ressentir la caresse qui n'était plus, la mémoire d'une peau dont la saveur avait disparu ou encore revivre ces regards où la complicité vivait en paix. Tout mon être le réclamait. C'est comme la force de gravité. Je ne me sentais plus rattachée à la terre, mais bien à cette unique personne.

Il pleuvait. Un regard vers le ciel étoilé me fit remarquer l'absence de nuages... L'air était encore doux et tout semblait si calme aux alentours. Peut être que... Non ce serait stupide. J'aurais beau me jeter du toit, cela ne me ramènerai pas Wyatt. Comme s'il pouvait passer par là. Comme s'il pouvait me revenir. J'étais trop bête d'espérer sur notre relation. Trop bête de vouloir mettre en danger l'homme que j'aimais pour mon plaisir égoïste. Il était préférable pour lui de rester avec son père, sous la protection de Genome. Je devais lâcher prise et le laisser s'en aller. Si je l'aimais c'est ce que je devais faire. C'était si injuste. Les deux mains sur la rambarde je baissais la tête pour que personne ne soit témoin de ce moment de faiblesse. J'étais convaincue que c'était la meilleure solution pour lui alors pourquoi cela me faisait-il aussi mal ?

Soudain, j'entendis du bruit derrière moi. La porte venait de s'ouvrir et de se refermer... Un professeur ? Non. Un policier ? Je l'aurais vu arriver. Un agent de Genetic ? C'était fort possible. Prenant mon courage à deux mains, je dégainais le plus rapidement possible l'arme que j'avais fini par acheter et la pointais sur l'intrus. Lorsque je vis la personne, je faillis lâcher mon arme. Je n'en croyais pas mes yeux. Cela ne pouvait être possible ! Je ne pu prononcer un seul mot, ni faire un seul geste tant j'étais surprise par sa présence ici. Je devenais folle.


Dernière édition par Capucine Rider le Dim 25 Mar - 0:33, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé]   Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé] Icon_minitimeSam 24 Mar - 21:20

La déperdition de l'âme... De la conscience. Et à l'opposé, l'augmentation de la douleur, le sentiment d'être perdu. Croire que c'était irrémédiable, que tous les points de repères s'étaient envolés les uns après les autres. Que tout le bien que l'on avait en soi n'était plus et qu'il ne restait plus que le mauvais côté. Celui que tout un chacun tente d'enfouir, le brimant et l'empêchant de s'exprimer. Car il représente le mal, il n'apporte que le malheur autour de soi. Quand il sort de sa boite, les dégâts son effroyables. C'est comme arriver sur un lieu où un ouragan vient de passer. Il ne reste plus rien, seulement de la dévastation. Pourtant quelque part, il reste un espoir mais on ne le voit pas. L'espoir de s'accrocher à quelque chose qui nous ramènerait du bon côté de la force. L'espoir de trouver un survivant sur le lieu de passage de l'ouragan. Il est là, enfoui, tapi et prêt à sortir. Mais avant de le voir, c'est le chaos. L'esprit n'est plus, ne raisonne plus.

Un fouillis indescriptible. Voici en résumé de quoi est composé le cerveau de Wyatt Callahan depuis son réveil après plusieurs jours de coma. Lui qui coordonnait si bien ses mouvements, étant sur plusieurs fronts, et n'arrêtant pas en véritable pile électrique, voilà qu'il n'était à présent plus que l'ombre de lui-même. Prenez une personne, ôtez lui ce qui compose sa conscience et vous aurez la vision de ce jeune homme sous les yeux. Il est là à déambuler depuis un moment déjà. Sa tête est baissée, son regard fixe un point devant lui tout en avançant mais ne le voit pas. Il serait bien capable de se prendre le premier poteau qui croiserait sa route. Et c'est ce qui se produit. Le poteau est là, à sa place. L'esprit de Wyatt est ailleurs. Un choc. La rencontre entre le métal et une boite crânienne presque vide. Le métal gagne, le contraire n'aurait pu se produire. Même s'il avait pris conscience de ce qui venait de lui arriver. Oui mais là, il ne réalise pas. La douleur parcourt sa tempe. Il ne la sent même pas. Une bosse commence déjà à se former. Il continue à avancer en titubant. Jusqu'à ce que sa main se pose sur le poteau suivant. Et là, enfin il s'arrête et relève la tête.

Le décor lui est familier. Ces arbres, ces bâtiments. Quelques mois auparavant, il venait régulièrement dans ce lieu. Pourquoi se trouve-t-il ici ? Il ne comprend pas. Il ne sait même pas ce qui l'a poussé à sortir de la maison ce soir là. Il restait cloitré dans sa jambe ou affalé sur le canapé, devant la télévision. Les émissions défilaient sous ses yeux mais il n'en retenait pas une. Même les Simpson ne le faisaient plus sourire. Son cerveau était envahi par quelques termes. Le premier était culpabilité. Présente tous les jours, amenant de nombreuses questions sans réponse. Le second terme qui revenait souvent, c'était manque. Elle lui manquait. Il ne l'avait pas revu depuis le Blue Lake. Il ne savait même pas comment elle allait. A chaque fois que ses pensées se tournaient vers elle, ce n'était pas au niveau du cerveau qu'il souffrait. Son cœur prenait cher. Un point qui le parcourait. Un étau qui se resserrait dessus et qui ne voulait plus qu'il respire. Sa respiration se saccadait. Sa gorge se nouait. C'était comme s'il était revenu lors de sa première disparition. Mais il y avait une différence, même deux. C'était lui qui ne donnait plus de signe de vie depuis plusieurs jours. Et il l'aimait. Comme il n'avait jamais aimé quelqu'un. Comme si c'était trop beau pour que ça soit réel, que ce sentiment le paralysait et l'empêchait de faire le moindre mouvement.

Il n'avait qu'une envie pourtant. Se lever, ouvrir la porte d'entrée et partir en courant pour la rejoindre. A chaque fois que cette pensée l'effleurait, la culpabilité venait lui donner un direct du droit pour l'éloigner. Il ne faisait rien et ne bougeait donc pas, continuant de se lamenter et de broyer du noir sur le canapé. Il se sentait alors encore plus mal. Il voulait la voir, il avait besoin d'elle. Comme il n'avait jamais eu besoin de personne. Elle seule pouvait apporter des réponses aux questions qu'il se posait. Mais il craignait les réponses. Qu'elles l'enfoncent encore plus bas qu'il n'était déjà tombé. Mais elle seule pouvait apaiser son âme. C'était ce qu'il voulait croire, qu'il espérait de toutes ses forces. Il fallait trouver une raison pour continuer. Non pas pour avancer mais pour survivre. C'était ce qu'il faisait depuis neuf jours qu'il était revenu vivre chez son père. Il survivait dans la maison familiale comme une coquille vide. Il ne comptait plus le nombre de fois qu'il avait décroché le téléphone, commençait à faire le numéro. Il s'arrêtait toujours en cours de route en ne l'ayant jamais composé en entier, il reposait le combiné sur son socle, tel un automate. Cela lui arrivait de rédiger des textos mais il ne les envoyait pas. Ils restaient dans la boite d'envoi, en attente. Et quand le délai était dépassé, ils disparaissaient. Comme un grain de poussière balayé par un brin de vent, disparaissant sans qu'on ait remarqué son existence.

Sa main sur le poteau, il ne sait pas pourquoi il est là. Mais il y est. Il revoit leur rencontre assez bizarre. Elle lévitait à quelques mètres du sol après avoir fait une chute du toit. Leurs regards s'étaient croisés. Il était amusé par la situation, il ne savait pas à ce moment là quelle place elle allait prendre dans sa vie. Combien elle lui manquerait et combien elle lui manquait toujours. Son regard se porta sur le haut du bâtiment. Tout avait commencé ici. Et si tout se finissait également dans ce même lieu ? Il songeait au pire. Il savait qu'il aurait du appeler son père pour qu'il vienne l'aider. Mais il n'avait pas pris son téléphone sur lui. Il n'avait rien à quoi se raccrocher. Rien qui ne le poussait à freiner ses pensées. Le souvenir qu'il avait en tête était beau mais il n'était pas assez fort pour qu'il arrête de fixer ce toit. Sa main lâcha le poteau. Et là, il se dirigea vers le bâtiment.

La montée des marches fut longue. Ses pas résonnaient, entrecoupant le silence de mort du lieu. Ses doigts glissaient sur la rampe des escaliers, prêt à se raccrocher à celle-ci, au cas où ses jambes ne voudraient plus le porter. Tout avait commencé ici et tout devait se terminer également. Il n'avait plus que cette pensée en tête. A chaque pas qu'il faisait, à chaque battement de cœur qu'il avait, elle l'accompagnait, se renforçant dans son esprit. En finir. Pour ne plus culpabiliser. Pour ne plus être parcouru par cette douleur et cette lâcheté qui l'empêchait de la contacter.

Enfin, ce fut la porte du toit. Il hésita un bref instant avant de l'ouvrir. Et si même dans cette décision il n'y arrivait pas et renonçait ? Il respira un grand coup, soupirant bruyamment. Il déglutit, manquant avaler sa salive de travers. Puis il ouvrit la porte. Il prit soin de se retourner pour la fermer derrière lui, en douceur, comme s'il ne souhaitait pas qu'elle fasse du bruit et qu'on remarque sa présence sur ce lieu interdit. Ses yeux se fermèrent un bref instant. Il les rouvrit et se retourna. Et là, il s'arrêta. Une arme était pointée vers lui. Comme le jour de la mort de sa mère. Comme l'épisode du Blue Lake. L'histoire se répétait encore une fois. Il cherchait une fin, il n'avait droit qu'à un éternel recommencement. Il fixait le canon braqué dans sa direction, comme s'il s'attendait déjà à voir la balle partir. La déflagration n'allait pas tarder à briser le silence. Ce n'était pas ce qu'il avait prévu. Mais pourquoi pas après tout.

Et là, son regard quitta l'arme pour glisser vers la main qui la tenait. Il continua à glisser, telle une caresse le long du bras, remontant jusqu'à l'épaule. Il longea son cou, et continua à monter, jusqu'à croiser son regard. Il n'y croyait pas. Même ce soir là, il fallait qu'il rêve d'elle. Pourtant, il était éveillé alors pourquoi avait-il l'impression de la voir. Est-ce que la torture qui parcourait son cerveau allait le poursuivre jusqu'à la fin ? Il était peut être écrit qu'il en serait ainsi. Il n'était plus que l'ombre de lui-même, pourquoi un être supérieur, s'il existait, s'attarderait sur sa fin, la rendant plus douce. Autant le torturer jusqu'au bout. Lui donner l'impression qu'elle lui prendrait sa vie sur leur lieu de rencontre. Ses prunelles azures ne la quittaient pas. C'était un mirage dans sa tête. Et il voulait désormais savoir si celui-ci allait s'avérer être réel ou si c'était encore son esprit qui lui jouait des tours. Alors il entrouvrit les lèvres et murmura un simple verbe.

« Tire... »

Un seul mot. Pour une délivrance.
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MessageSujet: Re: Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé]   Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé] Icon_minitimeSam 24 Mar - 23:04



L'illusion est la première apparence de la vérité. J'ignorais quelle puissance supérieure avait accepté de m'offrir ce que je désirais avec tant d'ardeur, mais intérieurement, je la remerciais. Folie. Fatigue. Qu'importe ! Je l'acceptais de bon cœur car pouvoir me souvenir de ce visage était là tout ce que je souhaitais. Mes yeux admirèrent la courbe de son menton, la délicatesse de ses lèvres dont le goût s'était envolé de ma mémoire, avant de tomber dans les abysses de ses prunelles. Comment avais-je pu oublier ? Après tant d'années passées à ses côtés, l'idée que mes souvenirs de lui puissent s'effacer semblait impossible. Je ne le pouvais pas. Je ne le permettrais pas. Si au départ, je n'avais su mettre un mot sur les sentiments que j'éprouvais à son égard, il ne faisait aucun doute qu'à cet instant, il était celui dont j'avais le plus besoin. Pas en tant qu'ami. Pas en tant que frère. Mais en tant qu'âme sœur. Dit comme ça, cela pouvait paraître stupide voire naïf, mais je ne voyais pas d'autres mots pour expliquer la puissance de mes sentiments.

L'arme pointée sur lui, je demeurais silencieuse et parfaitement immobile. Était-ce réel ou n'était-ce que le fruit de mon imagination ? Mon désir de le voir était-il si fort que mon esprit en fabriquait une copie pour alléger la peine qui retenait mon cœur en otage ? Je n'osais avancer et me jeter dans ses bras de crainte que tout ceci ne soit qu'un rêve. Si tel était le cas, j'étais certaine de ne pouvoir le supporter. Mon amour pour lui me privait de ma raison et finirait par me détruire. Pouvais-je l'accepter ? Oui... Car une vie sans cet homme n'était pas une vie.


- « Tire »

Quatre lettres. Quatre lettres ridicules qui formaient le pire des mots. Comment pouvait-il me demander ça ? Comment pouvait-il songer un seul instant que j'appuierais sur la détente pour mettre fin à ses jours ? Non : Ce n'était pas Wyatt ! Je refusais de croire que la personne qui me faisait face était l'amour de ma vie. Je refusais de croire qu'il aurait une raison de me craindre. Mon cœur n'était plus que douleur et je suppliais le ciel pour que ce cauchemar cesse enfin. Ma main se mit à trembler et je sentis les larmes me monter aux yeux. Nos retrouvailles ne pouvaient se résumer à ça... Sauf si... J'en profitais. L'idée qui venait de me traverser l'esprit m'effraya. Pourtant c'était la meilleure solution pour nous deux. C'était d'ailleurs la seule.

- « Je devrais... Genetic a donné l'ordre à tous ses agents de te tuer pour ta trahison. Tu ne peux plus retourner là bas. Reste chez ton père et entre chez Genome. C'est là, ta seule option.

C'était un horrible mensonge qui allait l'éloigner de moi à tout jamais, mais c'était un mensonge qui allait lui sauver la vie. N'était-ce pas le plus important ? Bien sûr que si ! C'était mieux pour lui. Je devais accepter de le laisser partir. Je le devais. Alors pourquoi sentais-je ce besoin irrépressible de le prendre dans mes bras ? Je luttais de toutes mes forces pour garder une attitude menaçante qui le convaincrait que tout ceci n'était pas une mascarade. Je résistais également à cette attraction qui semblait pousser mon corps vers le sien. Je voulais tellement le prendre une dernière fois dans mes bras... Je pourrais mourir pour un instant tel que celui-ci. Mourir. Le voulait-il réellement ? Peut être...

Je baissais l'arme et m'approchais de lui jusqu'à ce que nos bouches ne soient plus qu'à quelques millimètres l'une de l'autre. Je ne devais pas l'embrasser sous peine de ne plus avoir le courage de faire ce qui était nécessaire, car je venais de trouver le moyen pour nous de rester tous les deux, et ce pour l'éternité. Du moins, je voulais le croire. Cette nuit, le paradis accueillera deux anges de plus...


- « Si c'est ce que tu veux... D'accord... Mais cette fois, je t'accompagne. Je ne veux plus être seule. Sans toi. »

Je me mis sur la pointe des pieds et après avoir mémorisé tout ce que j'aimais en lui, je collais nos deux têtes, l'une contre l'autre. Mon bras avec l'arme se releva et je déposais le canon contre ma tempe. Avec la puissance du coup, il ne faisait aucun doute que la balle perforerait nos deux boîtes crâniennes. Ce monde n'était finalement pas fait pour nous. Wyatt ne voulait plus vivre. Je ne pouvais vivre sans Wyatt. La boucle était bouclée. Là où tout à commencer, là où tout finira. Ce lycée aura vu notre rencontre, notre évolution et notre fin. Si la situation n'avait pas été aussi tragique, on aurait pu en admirer la poésie.
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MessageSujet: Re: Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé]   Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé] Icon_minitimeDim 25 Mar - 15:00

Au milieu du chemin de notre vie
Je me retrouvai par une forêt obscure,
Car la voie droite était perdue.

Dante- Enfer - Chant 1

Sur cette voie escarpée qui était censée représenter le bonheur, Wyatt s'était égaré. Un peu comme Dante, il se trouvait devant trois fauves qui se dressaient devant lui et lui barraient la route. Pas de panthère, ni de lion ni de louve. Les trois fauves étaient les mêmes, trois tigres blancs. Cet animal représentant dans la symbolique du Feng Shui la force, le pouvoir mais aussi la vitesse, l'imprévisibilité et la colère. Cette colère même qui est un pêché capital par ses excès en paroles ou en actes au travers d'insultes, de violences et de meurtre. Et c'était ce qu'il avait fait dans sa tête. Il avait tué. Ira furor brevis est. La folie n'était pas si courte que cela car elle perdurait chez le jeune homme, le rongeant littéralement de l'intérieur. Elle lui faisait tellement mal qu'il avait demandé à l'illusion qui se trouvait devant lui de tirer. Il ne croyait pas que c'était elle. Il refusait tout simplement d'y croire comme s'il voulait soulager sa conscience. Sans succès bien évidemment. Il fallait du réel pour atténuer sa souffrance. Comme cette balle qu'il réclamait non par crainte mais par pure délivrance. Il était déjà prêt à partir dans sa tête. Trop lâche, il s'apprêtait à fermer ses paupières, à respirer lentement. Jusqu'à ce qu'il se sente partir en arrière. Jusqu'à ce que son corps rencontre le sol froid du toit. Et qu'il ne soit plus.

La vue du jeune homme se brouilla légèrement. Trop de fatigue, trop de tension, ses nerfs ne tenaient plus qu'à un fil. Une plume, aussi légère était-elle, pouvait menacer de rompre ce fil à tout moment. Tant bien que mal, il comprit ce que la voix lui disait. Elle avait ordre de le tuer., lui le traître qui avait voulu sauver ses amies. A suivre ses idéologies, il était devenu la cible d'une cause qui le dépassait et qui serait éternellement au dessus de son seuil de compréhension. Il devait donc mourir de la main des agents de Genetic. Quelque part, cela l'arrangeait bien, c'était ce qu'il était venu chercher en se rendant sur ce toit. Refermer cette boucle qui composait sa vie. Aussi fort était son amour pour elle, il n'y arrivait plus, son cœur saignait de trop. Et il savait que sur ce lieu, s'il partait, la dernière image qu'il aurait, ça serait son visage. Qu'il pourrait graver en lui avant de fermer à jamais ses paupières. Il aurait son sourire avec lui, qui l'accompagnerait pour l'éternité.

Cela valait tout à ses yeux. Même de croire que cette personne qui se tenait en face de lui était son âme sœur. Celle qui faisait vibrer son âme et son corps depuis qu'ils s'étaient retrouvés. Celle-la même qui lui demandait de rester chez son père, et de demander la protection de Genome. A cet instant, il réalisa que ça ne pouvait pas être celle qui croyait. Elle n'avait pas le droit de lui demander d'agir de la sorte. S'il l'écoutait, ils seraient séparés et ils s'était promis de ne plus se quitter. Elle n'avait pas le droit de lui demander un tel sacrifice. Ces retrouvailles ne serviraient donc à rien s'il suivait sa requête. Il reviendrait au point de départ. Une nouvelle boucle serait refermée mais celle-ci, il ne souhaitait pas qu'elle se termine. Il voulait rester sur la première et oublier cette option.. Il n'avait de toute façon pas à entendre raison et à suivre ce qu'elle disait. Son choix était fait, sa seule option, il l'avait choisi de lui-même.

Il secoua légèrement la tête pour lui signifier son désaccord. S'il ne pouvait plus y avoir de Genetic, l'avenir ne serait pas sous le signe de Genome. Il n'avait plus d'avenir, seulement un présent qui deviendrait passé sous peu. Il fallait juste aller jusqu'au bout. Ne pas prendre conscience que ce corps qui venait de se rapprocher du sien était bien le sien. Il ne fallait pas que sa bouche se pose sur ces lèvres pour les goûter et découvrir si elles avaient la même saveur que celles qu'il connaissait. Son corps réclamait ce geste de sa part. C'était peut être un appel silencieux et désespéré pour rester en vie. Un appel qu'il adressait à son esprit pour survivre, pour que leurs souffles restent mêler, que leur respiration s'accordent, et qu'ils finissent par se rendre compte qu'ils n'étaient pas seuls. L'un pouvait sauver l'autre s'ils le désiraient. Mais il fallait traverser la ligne, rejoindre l'enfer car le paradis lui serait fermé.

Seul. Et non avec elle. Quelque chose se brisa très lentement en lui. Elle voulait partir en sa compagnie, qu'ils rejoignent d'autres cieux ensemble. Il le méritait mais pas elle. Il voulait imaginer qu'une fois qu'il ne serait plus là, sa vie continuerait. Qu'une autre personne amènerait sur son visage ce sourire qu'il aimait tant et qu'il souhaitait emporter avec lui. Si une quelconque force lui permettait un jour de revenir, il souhaitait être invisible et pouvoir l'observer quelques secondes. Savoir qu'elle serait heureuse et qu'elle aurait la vie qu'elle rêvait, celle qu'il ne pourrait jamais lui offrir car il ne méritait pas de l'effleurer. Leurs têtes se collèrent. Il sentit la chaleur de sa peau contre la sienne. Il savait ce qu'elle s'apprêtait à faire.

« Je t'aime tellement... »

Ses lèvres s'étaient entrouvertes une nouvelle fois, pour murmurer dans un souffle ce qu'il ressentait. Il ne pouvait pas accepter sa décision. Il refusait de l'entraîner dans son sillage. Il ne comprenait même pas pourquoi elle voulait partir avec lui. Sa main se tendit et se posa sur le canon froid. Elle glissa jusqu'à venir recouvrir celle de la jeune femme. Il bougea très légèrement, son souffle chaud se posant sur sa joue. Ses lèvres frôlaient presque sa peau, comme si elles voulaient se déposer dessus telle une caresse mais qu'une force invisible les en empêchait. Sa main écarta l'arme de sa tempe. Ses doigts restèrent posés dessus pour l'empêcher de réitérer son geste. Il s'écarta et son regard croisa le sien. Il était indescriptible. On ne savait plus ce qui lui trottait dans la tête. Douleur, envie d'en finir... Il y avait tout et rien. Il s'écarta et lâcha finalement sa main qui tenait l'arme. Il s'avança vers la rambarde qui ornait le toit et s'y appuya dessus. Ses prunelles fixèrent le vide en dessous de lui. Et là, sans se retourner, il posa la question qui parcourait son esprit dans tous les sens et qui ouvrait la porte à tellement de réponses possibles.

« Pourquoi...? »
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MessageSujet: Re: Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé]   Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé] Icon_minitimeDim 25 Mar - 16:19

jukebox : Carnival of rust, POTF



« Tirons notre courage de notre désespoir même »
Sénèque

Le courage... Un concept que toutes les petites filles rêvent un jour d'avoir pour acquis. Mais celui-ci n'est pas une qualité que l'on possède à chaque instant de sa vie. Nous pouvons le cultiver, le mettre à mal, mais nous ne pouvons le présumer. Car il est inconstant. Il arrive souvent qu'il nous fasse défaut dans les moments clés de notre vie. Ce soir, je tenais nos vies dans ma main. Il me suffisait d'appuyer sur la gâchette pour que tout cesse. Il me suffisait de plier un doigt pour que la délivrance nous soit accordée. Cette souffrance qui semblait nous consumer tous les deux devait finir ici et maintenant. Cependant, malgré l'acceptation, je ne parvins pas à appuyer. Pourquoi ? C'était ce qu'il souhaitait. Je devais faire abstraction de mes sentiments égoïstes afin de répondre à son besoin ultime. Je devais me résoudre à...

- « Je t'aime tellement... »

Ma main vint se poser derrière sa nuque pour garder nos têtes collées alors que les larmes s'écoulaient le long de mes joues. Ne dis pas ça... Pas maintenant... Pas au moment où je vais te tuer... Car oui. J'allais tuer la seule personne qui comptait à mes yeux. J'allais tirer un trait sur son existence toute entière, alors que le seul désir qui m'animait était de l'aimer et de le protéger. N'était-ce pas suffisant pour lui de me savoir à ses côtés ? Apparemment, non. Il voulait s'en aller. Sans moi... Il ne souhaitait pas que je le suive dans cette entreprise. Il voulait me laisser toute seule, ici. Comment pouvait-il envisager une telle chose ? En partant, il me condamnait également parce que je n'avais tout simplement aucune raison de continuer. Ni famille. Ni projets. Mon seul rêve était jusque là de vivre avec Wyatt, mais ce soir, il se résumait à mourir avec lui. Pour le meilleur et pour le pire... Nous avions vécu de nombreux moments de bonheur ensemble jusqu'à en atteindre le paroxysme en unissant nos corps. Là, nous nous trouvions devant le pire et nous l'affronteront ensemble encore une fois.

Sa main vint retrouver la mienne et fit tomber la menace. Son souffle courait le long de mon cou, provoquant en moi une succession de frissons qui s'accentuèrent lorsque nos regards se croisèrent. L'expression que je vis me poignarda littéralement le cœur. Je n'avais jamais lu une aussi grande détresse dans un regard et le fait que ce soit le sien me rendait dingue. Quand il s'éloigna de moi, un courant d'air glacial s'insinua entre nous. Mes jambes ne purent le supporter et je m'écroulais. A genoux, je demeurais silencieuse, dos à Wyatt. Je ne parvenais pas à me ressaisir, pourtant il le fallait. Il avait besoin de moi, maintenant ! J'étais peut être la seule à pouvoir le convaincre de se battre encore, à lui donner la force de continuer d'avancer. Mais que pouvais-je lui dire ou faire pour y arriver ? Mon impuissance me tuait.

Wyatt me demanda pourquoi sans me donner plus de précision. Pourtant j'arrivais à voir où il voulait en venir. Je commençais à comprendre ce qui se passait dans sa tête. Ce n'était qu'un début, mais en partant de cette simple question, je pourrais peut être lui être utile. Je me relevais doucement et pris soin d'essuyer mes larmes avant de me retourner. Il n'avait pas besoin de ça. Doucement, je me rapprochais de lui et déposais mes mains sur ses côtés, le forçant à se retourner. Ma main alla caresser son front, continuant sa chute avant d'atteindre son cou. Nos yeux se croisèrent et ne pouvant supporter davantage cette distance, je décidais de la briser en déposant mes lèvres sur les siennes. Je le sentais si loin de moi alors qu'il était contre moi. J'aurai aimé par ce baiser apaiser ses peines et éloigner ses doutes. Je voulais lui insuffler la force nécessaire pour rester auprès de moi. Je voulais retrouver mon Wyatt. Genetic... Genome... Ils se valaient bien tous les deux. Aucune de ces deux organisation n'était meilleure que l'autre. Elles avaient seulement réussi à détruire l'être le plus cher à mon cœur. Je les détestais. Je les haïssais... Et je m'en voulais de n'avoir su protéger le jeune homme de ces monstres. Le baiser échangé, je laissais nos fronts collés l'un contre l'autre et m'apprêtais à répondre à sa question.


- « Je ne sais pas pourquoi... Ce soir là, il s'est passé des choses que nous ne pouvions pas prévoir, que nous n'étions pas prêts à affronter. Nous sommes tellement loin de ces considérations et de leurs idéaux que nous n'aurions même pas dû nous y trouver. Mais abandonner maintenant serait les laisser gagner. Et alors tous nos efforts pour survivre ce soir là n'auront servis à rien. Toute cette souffrance ressentie aura été inutile... »

Je fis une pause et déposais ma tête contre son cœur. Mes bras autour de sa taille, j'étais décidée à ne pas le lâcher.
- « Je t'aime Wyatt... Ces derniers jours sans toi m'ont tué et je ne pourrais passer une vie sachant que je ne pourrais te tenir dans mes bras. Ma vie n'a plus d'importance, ni de sens si tu n'es plus là. Tu es l'unique personne en ce monde qui ait conscience de mon existence. Si je disparais, personne ne s'en souciera. Alors que si tu disparais sans moi... Tu auras détruit une nouvelle vie. »

Je relevais la tête pour affronter son regard. Du moins, j'essayais de le distinguer à travers ce brouillard de larmes.

- « Je t'en prie... Reste... », le suppliais-je.
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MessageSujet: Re: Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé]   Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé] Icon_minitimeLun 26 Mar - 16:42

Something has changed within me
Something is not the same
I'm through with playing by the rules
Of someone else's game


Tout avait changé en lui en l'espace de quelques mois. Trop de bouleversements, trop de mauvais choix. Il ne savait pas comment revenir en arrière en supposant que cela puisse être possible. On avait coutume de dire que tout le monde a le droit à une seconde chance. On oubliait bien souvent de montrer la voie pour tout oublier et effacer le passé. On disait même qu'on oubliait rien et qu'on vivait avec. Le jeune homme ne se sentait pas la force d'y arriver. Il était là, à fixer le vide qui s'étendait en dessous de lui. Une seule larme roula le long de sa joue. Aller de l'avant, ne pas revenir en arrière. Sa décision était prise depuis qu'il avait levé les yeux en direction du toit quelques minutes auparavant. Elle était ancrée dans son esprit, l'obnubilait et il n'y aurait rien qui pourrait l'en dissuader. Même pas ces mains qui venaient de se poser sur sa taille pour l'obliger à se retourner. Son regard était douloureux. Il ne la quittait pas comme s'il savait qu'il la voyait pour la dernière fois. Elle ne passerait plus jamais sa main en une caresse sur son front, descendant le long de son visage jusqu'à son cou. Quand elle posa ses lèvres sur les siennes, ce baiser résonna en lui comme un baiser d'adieu. Il y mit tout l'amour qu'il ressentait pour elle même s'il y avait également tout son désespoir qui ressortait. Le baiser échangé, il posa ses mains sur ses hanches, l'attirant un peu plus près de lui, comme s'il voulait sentir la chaleur de son corps contre le sien une dernière fois.

Il l'écoutait, il tentait même de boire ses paroles. Malgré tous ses efforts, elles ne l'atteignaient pas. Si même elle n'arrivait pas à le toucher pour qu'il relativise les choses, qui pourrait donc y arriver. Ils n'auraient jamais du se trouver sur le lieu de l'échange. Ils ne devaient pas s'y rendre en plus. Tout était de sa faute. Il se souvenait de la réunion qui avait eu lieu en comité restreint avec quelques agents de Genetic. Une mini chef, une poupée barbie qui était réticente autant à se rendre au lac qu'elle ne l'était à penser que son pouvoir pourrait s'avérer utile. Ce jour là, il avait clamé haut et fort qu'il s'y rendrait. Il était encore aveuglé par cette haine qu'il vouait à Holster et Aaron. Les deux dirigeants. Ceux qui avaient bouleversé sa vie sans même le savoir. Les filles avaient raison, ils n'étaient que des pions sur l'échiquier qui constituait l'immense terrain de jeu de ces deux organisations. De vulgaires pions qui avaient été manipulés pour tuer. Il aurait du ouvrir les yeux avant tout ça, quelques jours auparavant même mais il avait des œillères à ce moment là.

Ses lèvres se posèrent sur les cheveux de Capucine qui s'était rapprochée pour l'étreindre. Ses yeux se fermèrent. Il vivait là un véritable supplice. Chaque mot qu'elle prononçait désormais était un coup de poignard qu'on lui enfonçait en plein cœur. Pourquoi lui faisait-elle endurer ce calvaire en ne le laissant pas partir. N'était-ce pas elle qui lui avait dit un jour qu'aimer c'était aussi laisser partir. Peut être bien ou peut être pas, il n'arrivait plus à penser correctement. Son cerveau avait tilté et ne voulait pas revenir en position reset pour reprendre un fonctionnement normal. Elle avait été prête à continuer à être simplement son amie si ses sentiments n'étaient pas partagés. Elle avait été prête à disparaître de son existence s'il le lui avait demandé. Les situations étaient désormais inversées, c'était lui qui voulait partir et elle s'accrochait. Il aurait aimé qu'elle ne le fasse pas. Cela aurait tout simplifié. Il n'aurait pas eu cette souffrance en lui de la laisser. Il n'aurait pas eu ce nouveau coup de poignard quand elle le supplia de rester, le visage inondé par les larmes. Quelques secondes passèrent. Il ne disait rien, ne pouvant prononcer les mots qu'elle attendait et qui l'aurait soulagée. Il ne pouvait pas lui dire oui alors que son cerveau pensait non et ce, même si ça le brisait de la voir dans cet état.

« C'est toi qui avais raison.... » commença-t-il finalement.

Sa main droite se leva à hauteur du visage de celle qu'il aimait. Il essuya avec douceur les larmes qui coulaient le long de ses joues.

« Notre évolution est une erreur de la nature...  Je rejetais la faute sur Holster, sur Aaron... Même sur mon père alors qu'il ne cherchait qu'à me protéger... »

Il pencha la tête et effleura les lèvres de la jeune femme. Ses mains se posèrent sur ses bras et il l'écarta doucement de lui. 

« J'ai cru que ma haine et ma colère seraient assez grandes pour tout surmonter. J'ai même cru que je serais capable de torturer la cousine d'Aaron. Mais ça n'a jamais été moi tout ça... »

Sa main agrippa la rambarde. Ses doigts étaient crispés, il serrait tellement fort que ses jointures en devenaient blanches.

« La mort de ma mère... L'incendie du gymnase.. Le Blue Lake... Tout ça parce que nous sommes capables de bien pire que ce qu'un être humain normal ferait. Les proportions que cela prend sont trop grandes. Je ne peux pas vivre en pensant que j'ai sans doute tué ce gars ce soir là. En pensant que je pourrais faire pire. Je veux être... normal. »

Mais ça c'était impossible. Il n'existait pas de remède pour faire disparaître son pouvoir. Il n'existait pas de remède non plus pour qu'il oublie ce qu'il avait fait. Ses prunelles fixèrent Capucine. On pouvait y lire une froide détermination.

« Pardonne-moi. »

Il s'appuya alors sur sa main qui tenait la rambarde et l'enjamba.

Kiss me goodbye
I'm defying gravity
And you won't bring me down
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MessageSujet: Re: Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé]   Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé] Icon_minitimeLun 26 Mar - 18:45



Si mourir d'aimer était une jolie expression, souffrir d'aimer était une réalité universelle. Je la vivais en cet instant cette triste réalité. Dans toute souffrance intime solide venait un moment où même le rêve et l'espoir ne servaient plus à rien. Ils avaient déserté pour ne laisser que tristesse et abandon. Mes mots n'arrivaient pas à convaincre Wyatt de me rester. Mes mots ne parvenaient pas à lui faire comprendre que je ne pouvais vivre sans lui. Ils étaient impuissants devant la monstruosité et la violence des deux organisations. Seulement, la vie ne se résumait pas à ces deux camps. A nous deux, nous pourrions créer notre camps. Il nous suffisait de fuir et de ne jamais revenir. De vivre notre vie et non, celle qu'ils nous destinaient. J'en étais certaine. Avec lui, je me sentais capable de tout alors que sans lui, je n'étais plus rien. Il était ma raison de combattre tous les obstacles qui se dressaient devant moi. Sinon à quoi bon ?

Ses doigts essuyèrent mes larmes alors qu'il commençait à me répondre. Seulement, son choix était déjà fait. Il me suffisait de le regarder dans les yeux pour comprendre que rien, ni personne ne pourrait le sauver. Que même moi, je serais inutile. Je devrais être habituée à dire « adieu » depuis le temps. D'abord, ma mère... Ensuite, mon père... Et maintenant, Wyatt... Toutes les personnes qui étaient chères à mon cœur finissait par mourir. Était-ce ma faute ? Est-ce moi qui provoquait leur perte ? Ses lèvres se rapprochèrent des miennes, sans pour autant leur donner ce qu'elles semblaient réclamer. Les siennes étaient immobiles et laissaient sortir des propos insensés alors que les miennes se contentaient de trembler. Il évoqua les pires moments de sa vie et y rajouta la culpabilité d'avoir tué un homme. S'il voulait mourir pour ça, alors je le devrais aussi. Je n'étais pas meilleure que lui. Ce soir là, j'avais également fauché l'existence d'un homme de Genetic. Je n'en étais pas fière, loin de là. Mais ce soir là, c'était le chaos et c'était lui ou moi. Il n'aurait pas hésité à me tuer s'il avait eu l'occasion.

J'allais pour lui répondre, mais je fut coupée par ce qui se déroulait sous mes yeux. Le choc. Je cru que mon cœur allait cesser de battre tandis que mon bras se tendait déjà vers Wyatt pour le retenir. Mais je ne fus pas assez rapide pour l'empêcher de passer la rambarde. Je le fus assez pour le retenir par le bras. Je ne le permettrais pas. Pas lui ! On m'avait déjà enlevé mes parents, je n'accepterais jamais qu'on me l'enlève. Je pouvais faire quelque chose ! Je n'étais plus cette petite fille faible et effrayée. Sa vie était entre mes mains et j'étais déterminée à ne pas le lâcher. Seulement... Wyatt ne m'aidait pas. Les deux mains autour de son poignet, la poitrine écrasée contre cette rambarde, je n'avais aucun moyen de le remonter s'il se contentait d'attendre que mes forces me lâchent.


- « Je ne te pardonnerais jamais, abruti ! Bats toi avec moi ! Ton amour pour moi n'était-il que du baratin ? Ne suis-je pas assez importante pour toi pour que tu veuilles me laisser ici ? On s'était promis de ne plus se quitter... Attrape mes mains.. Aide moi ! »

La douleur au niveau des côtes était insoutenable, mais je ne pouvais me résigner à lâcher ma prise. Je ne pouvais concéder cette idée. Sa main commençait à quitter les miennes jusqu'à se refermer sur elles mêmes. Je ne pu que regarder la dernière personne qui comptait m'abandonner tomber petit à petit. Non ! Sans vraiment réfléchir, je me laissais tomber à sa suite. Je ne faisais pas attention au décors qui défilait sous mes yeux. Je ne faisais pas attention au sol qui se rapprochait de plus en plus. Mes yeux restaient fixés sur lui. Je ne le laisserais jamais seul. Il ne pouvait me demander cela. Pas après tout ça. Pas après tout ce que nous avions vécu.

Sans comprendre comment, je me retrouvais à ses côtés et dans un geste désespéré, je le pris dans mes bras. Il n'appartenait qu'à moi de pouvoir changer son destin. J'avais le pouvoir de le sauver. Mais y arriverais-je ? Oui. La mort n'est jamais une option. Je fis le vide dans mon esprit et sentis ma capacité s'activer. Malheureusement, nos deux corps étaient plus lourds que ce que j'avais l'habitude de soulever. J'arrivais encore à me propulser dans les airs, mais seule. Là nous étions deux... De toute façon, ma capacité combinée au fait que je serais la première à toucher le sol serait certainement suffisant pour amortir sa chute. Voilà le dernier cadeau que je pouvais lui faire... Il saura au moins qu'une personne l'avait assez aimé pour lui donner sa vie. Je n'avais plus peur. Je savais où était mon devoir. Peu importe les conséquences.

Comme je l'avais envisagé l'atterrissage fut brutal, mais moins que si ma capacité ne s'était pas déclenchée. Nous étions au moins sauf. C'était le principal. Sonnée, je n'osais tourner la tête pour m'assurer que Wyatt allait bien. Mes yeux préférèrent se perdre dans la voute céleste pour en admirer la beauté. Si mes parents s'y trouvaient, étaient-ils fiers de la femme que j'étais devenue ? Malgré ce meurtre sur mon casier et ce saut de l'ange, étaient-ils heureux de constater que j'étais assez forte pour aider l'homme que j'aimais ? Je l'espérais... Je leur demanderais la prochaine fois que je les verrais. Mais ce n'est pas ce soir que je le ferais.


- « Je suis incapable de te laisser partir. Ne me demande pas tant... Je t'aime à en mourir. Je voudrais me fondre en toi et ce désir est bien plus fort que la peur d'y perdre la vie. Je suis faible... Ce n'est pas le mutant qu'il faut détruire mais bien la femme en moi. C'est elle qui veut te retenir. Notre vie est ce que nous en faisons. Tu dois te battre, Wyatt. Tu as le pouvoir de te racheter et mourir ainsi serait trop facile. Tu as fait du mal, mais tu peut faire le bien aussi. Si tu abandonnes, si tu meurs, tu meurs en tant que monstre.

Je disais certainement n'importe quoi. Pourquoi m'écouterait-il ? Je n'étais rien si ce n'est la personne qui ne savait trouver les mots justes pour le garder auprès d'elle.

- « Penses à moi... Je t'aime tellement... Tu seras toujours là même si tu meurs. Et je m'en veux de ne pas pouvoir y arriver. Je m'en veux de ne pouvoir te laisser partir. Saches seulement que même si tu sautes, je sauterais aussi.

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MessageSujet: Re: Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé]   Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé] Icon_minitimeSam 31 Mar - 5:33

Sa main ne trembla pas. Quand il la posa sur la rambarde pour s'appuyer dessus, on geste était fermer et décidé. En moins d'une minute, il allait se retrouver quelques mètres plus bas, son corps s'écrasant sur le sol. Son vol plané ne serait pas très esthétique, il était certain qu'on ne lui donnerait pas les meilleures notes pour son plongeon. Mais tant pis. Qui se souciait de ce détail à une heure tardive et surtout dans ce genre de situation. Il avait déjà fermé les yeux pour ne pas voir le sol qui arriverait à une vitesse vertigineuse. Puis il y eu un à coup. Il sentit son bras lui tirer. Il ne dégringolait déjà plus. Ses prunelles s'ouvrirent. Il croisa le regard de Capucine. Dans un réflexe, elle l'avait agrippé par le bras, l'empêchant de tomber. Pourquoi ne voulait-elle pas respecter sa fichue décision. Pourquoi ne lâchait-elle pas son poignet alors qu'elle devrait souffrir le martyre en le retenant ainsi.

La jeune femme ne lui pardonnerait pas son geste. Du moins, c'était à supposer s'il le réussissait car pour le moment, il était avorté car elle le retenait. Elle l'accusait mais il avait l'impression qu'elle ne comprenait pas ce qu'il ressentait. C'était tout le contraire. Son amour pour elle était si grand qu'il ne pouvait rester. Il n'avait rien à lui apporter. Il n'était pas bien dans sa tête. Il s'enfonçait un peu plus chaque jour. Et la culpabilité le rongeait. Il n'avait rien à lui offrir si ce n'était l'être qu'il était en train de devenir. Un raté. Un loser qui jouait aux durs auparavant mais incapable d'accepter qu'il avait tué un être humain. Il se rendait compte qu'il était en train de grandir pour réellement passer dans le monde des adultes. Le problème était qu'il ne grandissait pas dans le bon sens, qu'il ne voyait plus aucun côté positif à la vie et qu'il n'en retenait que le négatif.

Sa main glissait lentement entre celles de sa petite amie. Plus que quelques secondes et c'était bon. Il ne faisait pas un seul geste pour remonter. C'était tomber qu'il désirait. Et il se sentit partir. Enfin. Les mains de Capucine lâchèrent prise. Il sentit l'air le fouettait en même temps qu'il chutait. Ses yeux se fermèrent une nouvelle fois. Mais quasiment aussitôt il les rouvrit. Elle était là. Elle avait osé sauter quasiment en même temps que lui, à sa suite. Mais pourquoi cette folie ? Et elle le tenait à présent. Il ne pouvait croire qu'elle désirait mourir en même temps que lui. Elle avait encore tellement de choses à accomplir dans sa vie. Tout comme lui sauf qu'il avait oublié ce détail qui était écrasé par tant d'autres.

Leur chute se ralentit. La capacité de la jeune femme s'était déclenchée pour les sauver. Du moins elle réussit à les ralentir avant qu'ils ne s'écrasent comme des crêpes. Le choc fut brutal même s'il était amoindri. Durant cet atterrissage forcé, elle le lâcha. Le jeune homme percuta quelque chose de dur qui lui coupa le souffle et l'assomma à moité. Ses yeux s'ouvrirent mais il ne distingua pas les étoiles qui illuminaient le ciel. Sa vue était trouble. Son épaule, il n'en parlait même pas. Elle le lançait énormément, comme s'il s'était pris une nouvelle balle. Il était à moitié sonné et ne se rendait pas vraiment compte de ce qui se passait autour de lui. Les paroles de la jeune femme lui arrivaient par intermittence. Il n'entendait pas tout. Il y avait comme un sifflement strident qui lui vrillait les oreilles. Il passa machinalement sa main sur l'une d'elle, comme s'il pouvait arrêter ce sifflement. Mais rien, il était entrecoupé. Il distinguait des propos mais pas tous. Elle lui demandait de se battre. Elle disait tant l'aimer. Est-ce qu'il pouvait accéder à sa requête et la tenir ? Est-ce qu'il se sentait le courage de se battre pour vivre ? Pour le moment, sa vue se troubla davantage. Les larmes perlèrent ses paupières avant de finir par déborder pour glisser le long de ses joues. Il ne savait pas encore ce qui lui arrivait. Les soupapes venaient de s'ouvrir et il ne savait pas si ça venait de la douleur mentale, ou celle qui courait son corps en même temps.

« J'ai mal... »

Il avait mal intérieurement. Pourtant il n'y avait pas que cela. Ce n'était pas tant le choc de son corps contre le sol qui le faisait souffrir. Sa tête. Elle bourdonnait. Il avait l'impression qu'elle pesait une tonne. Et elle le faisait atrocement souffrir sur l'arrière. Il savait qu'il avait la tête dure mais cette fois, il avait morflé. La douleur le lançait. Il tenta de faire un mouvement, tout en grimaçant. Il n'était pas encore prêt à se relever. Il lui faudrait encore quelques minutes avant que la douleur disparaisse et qu'il ne soit plus désorienté. Dans son mouvement, il laissa apparaître un caillou. Lors de l'atterrissage intempestif, dans la roulade de son corps qui avait suivi, s'échouant sur le sol, sa tête avait percuté ce caillou. Il n'était pas très gros non. Mais le choc de la pierre contre la boite crânienne avait raison de lui. Il tenta encore de bouger mais sa tête se mit à tourner brusquement. Il n'eut rien le temps de dire. Il n'eut pas le temps d'appeler Capucine. Il se sentit partir. Plus rien, le vide. Résultat du match : la pierre menait d'un point contre lui. Il venait de perdre connaissance.
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MessageSujet: Re: Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé]   Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit... [Terminé] Icon_minitimeSam 31 Mar - 22:10

Jukebox : POTF, Sleep


L'homme n'est humain que dans la mesure où il veut s'imposer à un autre, se faire reconnaître par lui. Au premier abord, tant qu'il n'est pas reconnu par cet autre, c'est ce dernier qui est le but de son action, c'est de la reconnaissance par lui que dépendent sa valeur et son existence. C'est dans cet autre que se condense le sens de sa vie. Si j'en venais à perdre Wyatt, ma vie n'aurait plus le sens qu'il lui donnait depuis tant d'années. Elle deviendrait terne et sans intérêt. Nos envies étaient si divergentes... Il ne désirait plus vivre, je désirais le garder à mes côtés. Ne pouvions nous pas trouver un désir commun qui ne serait pas aussi absolu que la mort ? Malgré les heurts, les blessures, ne pouvait-il pas encore se battre à mes côtés ? Etait-il absurde, voir inutile de désirer cet impossible ? Même en promettant de rester à ses côtés, il avait refusé mon aide et sa décision semblait sans appel. Il préférait persévérer dans son désir de mettre fin à ses jours alors que son heure n'était pas encore arrivée. Il préférait enjamber la rambarde et se laisser tomber plutôt que d'affronter la vie auprès de moi.

Seulement, désirer cet impossible m'obligeait à rejoindre son désir. Non pas que je veuille mourir, même si cette situation arriverait bien un jour, mais je lui avais fait une promesse que j'entendais respecter. Une promesse chère à mon cœur que je ne pouvais jeter aux orties parce qu'il voulait s'éloigner de moi. La promesse de rester à ses côtés quoiqu'il arrive. Quand bien même celle ci me forçait à plonger dans le vide pour le rattraper. Quand bien même, elle m'imposait de souffrir pour le sauver. J'étais prête à sacrifier tout ce que je possédais et vendre mon âme au diable pour le voir sourire une dernière fois. J'avais parfaitement conscience de la dangerosité de mon désir. Attachée à l'objet de cet amour impossible, je risquais de sombrer dans la folie, à devenir violente envers les autres jusqu'à finir par me faire du mal à moi même. Quoiqu'aux vues de la situation actuelle, je sois directement passée à la dernière étape... Cet impossible finissait par prendre le visage d'une utopie dévastatrice.

En le traitant de monstre, j'espérais le faire réagir. Qu'il montre un signe de vie, un geste. Mais rien... Il n'écoutait pas. Il ne voulait pas m'entendre. Ou il ne le pouvait pas... Il avait mal ! Ma tête se tourna dans sa direction et le spectacle qu'il m'offrit me coupa le souffle. Il pleurait. Des larmes s'écoulaient lentement le long de ses joues avant de s'écraser sur le sol. Ce n'est que dans un mouvement que je vis l'origine de son mal. Un caillou. Un simple caillou posé sur le sol et qui semblait inoffensif. Cependant une force supérieure avait voulu que ce caillou se trouve ici, à l'endroit précis où la tête de Wyatt tomberait. Je me surpris à me traîner jusqu'à lui pour m'assurer que ce n'était rien. Qu'il n'aurait qu'une bosse et que nous repartirions, tous les deux, main dans la main, comme au bon vieux temps. Mais le bon vieux temps s'était enfui. Les saisons s'étaient succédées et le temps s'était écoulé depuis notre dernier jour dans cet établissement. Nos douces années s'étaient envolées avec leur innocence et leur insouciance. Que donnerais-je pour retrouver cette paix ? Que donnerais-je pour retourner à cet instant précis pour modifier ce désastre qu'était devenu notre avenir ? Tout. Si je pouvais éviter à Wyatt de se rendre au Blue Lake, je le ferais. Nos vies allaient-elles se résumer à nous effleurer du bout des doigts avant de nous perdre ?

Lorsqu'il ferma les yeux, je le crus endormi. Mes mains secouèrent doucement sa poitrine pour tenter de le réveiller. Mes doigts se promenaient sur ses joues pour obtenir une réaction. Mes lèvres effleurèrent les siennes pour lui insuffler la vie nécessaire. Il ne bougea pas. Parfaitement immobile, il semblait apaisé. Mes bras retombèrent de chaque côté de mon être. Je ne pus que le regarder s'en aller. Il m'avait abandonnée. J'étais seule. La rue était déserte et appeler à l'aide ne servait plus à rien. Mort. Il était mort. Wyatt était mort et j'avais mal. Mal parce que je n'avais pas su le protéger de lui même. Mal parce que je n'avais pas pu le sauver. Mal parce qu'une fois encore j'avais assisté à la mort d'un être cher sans pouvoir rien y changer. Ces derniers mois, je m'étais entraînée pour devenir plus forte, mais à quoi cela m'avait-il servi ? En quoi ma capacité avait-elle pu aider Wyatt dans sa chute ? A rien. Elle était inutile. Elle n'était qu'un fardeau.

Perdue, je ne savais que faire. Ma voix s'était éteinte. Mon corps semblait lourd. Mon esprit marchait au ralentis. La seule chose que je fus capable de faire fut de m'allonger contre lui. Ma tête sur son épaule, mon bras en travers de sa poitrine, je tenais désespérément son tee shirt, comme si le lâcher donnait un sens à cette triste réalité. Fixant l'horizon, j'attendais. J'ignorais ce que je voulais car, au fond de moi, je n'espérais plus rien, si ce n'est la fin de ce cauchemar. Cette souffrance qui se déversait dans mes veines était insupportable. Extérieurement, je semblais calme, seulement perdue dans mes pensées. Intérieurement, je me consumais.

Je fus ramenée à la réalité par un vrombissement dans la poche de mon manteau. Saisissant mon portable, je sus qui je devais appeler. Il n'y avait qu'une personne qui saurait gérer cette situation. Une seule personne qui pourrait m'aider. C'est dans un état second que je tapais un court message indiquant l'adresse du lycée accompagné du mot S.O.S. Puis je l'envoyais à Wallas. Il était médecin, mutant et nous connaissait tous les deux. Peut être qu'il ne viendrait pas, mais c'est là la seule chose que je puisse faire avant d'attendre. Le silence devenait de plus en plus pesant et me rappelait à chaque instant que tout était fini. Wyatt ne pouvait plus m'entendre, mais je me mis quand même à lui parler.


- « T'inquiète pas... Tout va bien se passer... Il va venir et va te soigner... Tu vas t'en sortir et on passera notre vie ensemble... Ce sera magnifique, tu verras. Ça va aller... Tout va bien se passer... Repose toi un peu... »

Dire ces choses étaient absurdes. Tout ne va pas bien et Wyatt ne s'en sortirait pas. Il n'y a plus rien à sauver. Je ne veux plus souffrir. Je veux mourir.

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