One way or another, I'm gonna find ya' I'm gonna get ya', get ya', get ya', get ya' One way or another, I'm gonna win ya' I'm gonna get ya', get ya', get ya', get ya' One way or another, I'm gonna see ya' I'm gonna meet ya', meet ya', meet ya', meet ya' One day maybe next week, I'm gonna meet ya' I'm gonna meet ya', I'll meet ya' I will drive past your house and if the lights are all down I'll see who's around Blondie - One way or another
« Vous vous souvenez de cette jeune fille qui n'avait absolument pas eu froid aux yeux ce soir-là ? Cette jeune photographe qui n'avait pu s'empêcher de tout flasher pour son plus grand bonheur lors de ce terrible drame ? Et bien, laissez-moi vous rappeler ce qu'il advint d'elle. Alors que son camarade de jeu avait voulu aiguiser ses griffes sur du métal provoquant une giclée d'étincelles dévastatrices, il prit son envol en la prenant avec lui. Sauf que voilà, une explosion, ce n'est pas vraiment un dessin animé pour gosses : le souffle les a littéralement expulsés dans les airs. Si le jeune oiseau mutant n'avait pas réussi à sortir du gymnase à temps, ils se seraient probablement encastrés tous les deux dans les pans de murs qui restaient encore droits et fiers. L'atterrissage fut brutal. Lui atterrit sur une motte d'herbe après avoir été amorti par un arbre et s'en sortit avec pas mal de fractures mais elle... elle finit sa course sur le toit d'une voiture avec une extrême violence. D'ailleurs, elle ne se releva pas. Les deux apprentis flasheurs furent rapatriés à Genome...
Trois jours... Son inconscience dura trois jours. De multiples fractures, un traumatisme crânien important... Mais une telle volonté d'offrir la connaissance au monde aussi... Alors, au bout de ces trois fameux jours, elle ouvrit les yeux. Et constata avec effroi qu'elle s'était laissée piégée comme une débutante. Elle pensa d'abord à Genetic. Ce ne fut que lorsque O'Hara entra dans sa chambre qu'elle comprit. Pour elle, c'était pire sûrement parce que cette fois, le jeune géokinésiste n'avait pas l'intention de la laisser partir... Elle réclama ardemment ses affaires et demanda à quitter les lieux. Il lui expliqua avec froideur que son appareil lui serait rendue en temps voulu mais qu'elle ne récupèrerait jamais ses photos. Jamais. Il lui dit qu'elle savait pourquoi. Nous étions à la fin du mois de mai. Elle était prisonnière et mal en point : elle se fit une raison. Une fois rétablie, elle tenta de partir mais O'Hara l'avait placé sous surveillance : il était certain qu'elle représentait un risque bien trop grand pour les mutants. Pour la convaincre, il lui dit qu'il ne la laisserait pas partir et que de toute façon, se tête avait été mise à prix par Genetic. Mensonge ou triste vérité ? Qui pouvait savoir ? Elle resta contre son grès, tournant en rond sans sa cage telle une hyène cherchant à savoir comment aborder sa proie pour mieux la dévorer ensuite.... Mais il ne faut jamais sous-estimer une hyène. Surtout lorsqu'elle s'appelle Robinson et qu'elle a des relations disons.... Assez étranges.... »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Dim 9 Jan - 10:35
Deux mois, une semaine et cinq jours. Nalláan n’avait pas besoin de comptabiliser les heures pour savoir que ça faisait un sacré bout de temps qu’il n’avait plus rencontré Nell Robinson dans un resto minable du centre ville pour parler affaire… Et ça faisait bien entendu autant de temps qu’il attendait d’être payé pour ses excellents services sans rien voir venir. S’il n’avait vécu que par elle, il serait probablement mort à l’heure qu’il était. Cela dit, sa journée n’était pas encore terminé et se scénario était tout à fait envisageable. D’ailleurs, la probabilité qu’il crève en remplissant l’une des missions débiles que lui donnait la journaliste en herbe était assez élevée. Pour la cinquième fois depuis le début de la journée, l’irlandais se demanda pourquoi il acceptait cette nouvelle tâche qu’elle lui avait confiée et ressemblait fortement à du suicide. Si c’était chez Genetic qu’elle avait été retenue, il ne se serait pas donné tant de peine et aurait tenté de l’effacer de sa mémoire pour ne pas trop culpabiliser. Ce qui n’aurait pas été si compliqué que ça vue la relation conflictuelle qu’il entretenait avec Nell. Mais Genome était un groupe différent. Plus clément, leurs méthodes étaient moins barbares. De là à dire qu’ils étaient les gentils de l’histoire, Nalláan trouvait tout de même qu’il y avait une marge. Après tout, ils retenaient tout de même des jeunes femmes contre leur gré… Cela dit, il pouvait tout à fait comprendre les raisons qui avaient poussé Aaron O’Hara a la garder dans son périmètre. Nell était une abominable fouineuse sans foi ni loi. Tout comme lui, elle ne laissait personne lui dicter sa ligne de conduite et lui faire entendre raison tenait du prodige ! Le grand brun ne savait d’ailleurs absolument pas comment elle avait réussi à l’embarquer dans cette affaire… C’était sûrement sa moue boudeuse. La même qu’arborait parfois Siobhán quand elle voulait convaincre leurs parents de la laisser sortir avec ses amis ou qu’il s’apprêtait à manger le dernier de ses biscuits préférés. Il n’avait jamais pu y résister et c’était vrai aussi avec Nell qui pouvait faire de lui à peu près n’importe quoi. Et la petite garce en avait pleinement conscience !
C’était à cause d’elle s’il se trouvait actuellement dans les couloirs de Genome . Il n’était pas réellement inquiet cela dit et jusque là, tout c’était passé comme il l’avait prévu. Il avait pénétré dans le bâtiment sans encombre, usant tout de même de son pouvoir pour se fondre parfaitement dans le décor, puis s’était faufilé vers la salle de télésurveillance. Nalláan avait maitrisé le mutant qui s’y trouvait sans trop de difficulté avant de le bâillonner et de l’enfermer dans un réduit. Ensuite, il avait suivit les conseils de ce bon vieux Elvis pour trafiquer les images et les faire passer en boucle pour les dix prochaines minutes. S’il pouvait disparaitre sans mal grâce à ses pouvoirs, ce n’était pas le cas de Nell. Il lui avait donc fallut trouver un moyen de la rendre invisible aux yeux de Genome pour la faire déguerpir de son trou. Étant d’une nullité sans nom en informatique, il avait fait appel aux services d’un mutant technopathe qui lui devait une fleur. Grâce à ses précédents repérages dans la base, l’irlandais avait pu lui fournir des informations assez précises sur le matériel dont disposait Genome et Elvis lui avait fourni une simple clé qui lui permettrait de résoudre tous leurs problèmes à distance une fois connectée. Lorsque Nalláan serait forcé de retrouver sa forme initiale pour secourir Nell, le technopathe deviendrait leurs yeux et leurs oreilles et les guideraient sans encombre vers la sortie. Il n’en avait pas encore parlé à la jeune femme mais supposait que, du moment qu’elle était tirée de là sans encombre, elle n’y verrait aucun inconvénient.
Après deux minutes, l’irlandais atteignit enfin les quartiers presque privés de la photographe. Cette dernière tournait comme un lion en cage, mordillant impatiemment sa lèvre inférieure. S’ils n’avaient pas disposés d’aussi peu de temps, Nalláan se serait sûrement accordé quelques secondes pour profiter de ce spectacle. Mais ce n’était pas le cas et il savait que pas mal de monde (dont O’Hara lui-même) passaient par la salle de télésurveillance. L’absence du mutant de garde attirerait très vite l’attention et ses cries étouffés aussi… Nalláan ne perdit donc pas un instant et se matérialisa dans la pièce, face à Nell qui sursauta comme chaque fois qu’il le faisait. Elle s’immobilisa un instant avant de venir à sa rencontre d’un pas pressé.
« J’ai neutralisé les caméras. On a huit minutes pour te sortir de là » lâcha-t-il simplement
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Lun 10 Jan - 13:31
L’expression « être d’une humeur massacrante » n’avait certainement jamais trouvé meilleure illustration. Un massacre, c’était tout à fait ça. Elle visionnait parfaitement la scène, elle avait eut tout son temps pour ça. Touuut son temps pour imaginer la meilleure manière de pourrir le bâtiment de haut en bas et trucider toutes les personnes qui se trouvaient à l’intérieur. Elle avait repéré une hache anti incendie sous verre deux étages plus haut lors de l’une de ses si rares ballades en dehors de ses quatre mures. C’était parfait une hache anti incendie, parce que c’était une hache à une main. Ca tombait bien puisqu’elle avait un bras dans le plâtre. Avec sa hache, elle aurait d’abord trouvé le centre nerveux du réseau électrique du bâtiment, parce qu’elle aurait fait ça la nuit bien entendu. Elle aurait fait péter tous les fusibles pour plonger le bâtiment dans le noir, avec autant de fenêtres condamnées, l’obscurité aurait été son plus grand avantage. Le premier à mourir aurait forcément été Esteban… ou était-ce Estevan ? Rien à foutre, le benêt qui lui collait aux basques le plus souvent. Le préposé à la filature c’était lui apparemment. Un grand gaillard avec un insupportable sourire de gamin et un air pataud parfaitement agaçant. Têtu avec ça le bougre, impossible de lui faire lâcher la moindre info, pourtant Dieu seul savait comme elle l’avait harcelé. Fallait dire aussi qu’il était moyennement discret et les œillades suspicieuses qu’il passait son temps à lui lancer lui donnait envie de faire couler son sang. Et il n’était pas le seul. Tout un tas de mutant vivait là, pour certain ça n’était même pas temporaire. Comment était-ce possible de vivre toute l’année dans cet endroit miteux, humide et moche ?! Au début, du moins une fois qu’elle avait été assez en forme pour commencer à déambuler, elle avait essayé de voir la chose sous un angle un peu moins détestable.
L’apprentie journaliste avait tentée d’en tirer le meilleur en interrogeant les gens qui étaient présents autour d’elle. Sauf qu’il ne faisait aucun doute qu’on les avait mis en garde. Ils savaient tous qui elle était et la plus part des gens avaient tendance à la fuir pour éviter toute discussion avec elle. Tant mieux, de toute façon elle n’avait pas voulu leur parler pour passer le temps ou par gaité de cœur, elle les méprisait tout autant que la petite bande de soldats enrôlés par Genome qui la retenaient prisonnière. Elle !! Retenue prisonnière ! Par les gentils de leur histoire débile en plus. Qu’est-ce que ça faisait d’elle exactement à leurs yeux ? Une méchante. Bien entendu, la méchante avec l’appareil photo qui voulait tout révéler à la presse. Du noir ou du blanc, tout en deux dimensions. Une bande de lourds, voilà ce qu’ils étaient, des ignorants abrutis par les médias et par la vie, aveuglés par leurs propres petites douleurs, leurs petits souvenirs malheureux pitoyables. Ca rendait bête de passer son temps à se lamenter sur son propre petit sort. Et même si elle avait eut deux interminable et intolérable mois avec rien d’autre à faire que de pleurer sur son sort, et bien elle ne l’avait pas fait ! Non, au lieu de déprimer, elle avait préféré essayer de se sortir de là.
Nell avait cogité et méditer pendant toute la période où elle avait été alitée, impotente et handicapée. Le cauchemar total. Coincé dans un lit, immobilisée par la douleur, sans contacte avec l’extérieur. Elle avait encore des frissons d’horreur qui lui parcouraient l’échine lorsqu’elle y repensait. Bref, durant cette période, elle avait eut le temps de penser. Elle avait eut le temps de se laisser abattre silencieusement, puis de trouver la force de changer son angoisse en colère. C’était bien plus utile. Plus un seul instant elle ne s’était mise à douter qu’elle finirait par ressortir gagnante de tout ça. Elle avait juste du accepter l’idée qu’il fallait attendre. Attendre son heure. Et la preuve qu’elle avait bien fait, c’était que sa bonne étoile lui avait envoyé son représentant. Il lui était apparut un soir au bout du premier mois, alors qu’elle retrouvait enfin un peu de ses capacités physiques. Il lui était apparut aux toilettes aussi mais finalement ça n’avait pas beaucoup d’importance parce qu’elle avait été enchantée de le voir. Et ses petites visites l’avaient bien aidée à supporter le mois qui avait suivi. Elle préférait les visites plus ou moins hebdomadaire et secrètes de Nallaan plutôt que les visites autorisée et journalière de son très cher kidnappeur préféré… Aaron.
Alors lui… lui… mieux valait qu’elle s’arrêter de penser dés maintenant. Parce que lui…
Cela dit une fois plus, Nallaan avait été l’instrument du destin. Il venait de surgir de nulle part, comme à son exquise habitude, ou pas. Les grands yeux verts de Nell s’agrandirent et elle s’avança vers lui comme un bout de métal vers un aimant. Bon Dieu oui, sortir d’ici, oui ! OUI ! Un sourire s’était dessiné sur son visage, et ce, bien malgré elle parce qu’elle continuait d’avoir la rage au ventre malgré tout. Cela dit le sourire disparu rapidement. Oui mais non.
Les photos…
« Attends,… j’ai un doute, je regrette… on… on devrait chercher une toute dernière fois après ma carte mémoire, j’ai entendu parler d’une cave ou d’un sous sol ou quelque chose comme ça, parait même qu’un type y est enfermé. Ca doit forcément être là qu’Aaron a planqué mes photos ! Peut-être que ça vaudrait le coup d’aller voir… non ? »
L’idée de s’en aller sans les photos qu’elle avait réussit à prendre avant l’explosion lui était intolérable. D’ailleurs elle savait bien que Nallaan allait l’envoyer chier, au fond, elle avait juste besoin de se l’entendre dire une toute, toute, toute dernière fois.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Lun 10 Jan - 14:03
Mes photos, mon appareil, moi, moi, et ma petite personne. N’avaient-ils pas déjà fait le tour de la question cinquante fois et testés tous les itinéraires possibles ? Mais non, Nell était une jeune femme pleine de ressources et aussi insupportable que pouvait l’être… la peste bubonique. Rien que ça ! Il aurait dû parier qu'elle remettrait le sujet de sa carte mémoire sur le tapis au lieu de se contenter d'être reconnaissante.
« Bordel, t’as pas bientôt fini avec tes photos ! Est-ce que tu crois qu’c’est l’moment ? »
« …Désolé, j’pensais pas qu’tu reprendrais contact aussi rapidement. J'me concentre, t'inquiète ! RAS pour le moment ! »
La voix nasillarde d’Elvis qui venait de s’élever dans son oreillette le calma presque immédiatement. Sa colère s’évanouit pour laisser place à ce familier sentiment de lassitude profond. Il était entouré de dégénérés irrécupérables. Dégénérés irrécupérables qui le mettaient en danger par-dessus le marché, et en grand benêt qu’il était, il se laissait faire. Mais pas aujourd’hui ! Sa mission était simple et consistait à pénétrer dans la base de Genome pour en extraire Nell. Et comme toujours dans ce genre de plan, la phase délicate était la deuxième concernant la sortie discrète... Avec la journaliste dans les pattes, la tâche allait sans doute s’avérer bien compliquée. En tous cas, elle s’avérait sans conteste déjà affreusement chiante ! Ne prenant pas la peine de répondre à l’asiatique, Nalláan plongea son regard azuré dans celui de la jeune femme, essayant de paraître ferme.
« On a huit minutes et on a besoin de ce temps pour se faire la malle, tu saisis ? Si on commence à vadrouiller à droite à gauche, ça va prendre vingt plombes et… Tu sais quoi ? J’vais même pas chercher à discuter avec toi. Soit tu m’suis en fermant ta grande bouche, soit j’me tire comme j’suis venu et tu m’revois plus jamais » la menaça-t-il d’un ton entendu « Et il va d’soi que je garde les clés de ton appart… »
Avec ce genre d’argument, il était presque certain que Nell en resterait là et renoncerait à aller rechercher sa carte mémoire. Cela dit, elle était déjà censé y avoir renoncé lors de leur dernière entrevue alors… Nalláan comprenait tout à fait qu’elle veuille récupérer la carte mémoire de son appareil. Après tout, son contenu propulserait sa carrière de journaliste et lui donnerait un pouvoir de marchandage tant sur Genome que sur Genetic. Et le jeune irlandais n’était pas contre faire chier cette dernière entreprise. Sauf qu’en publiant ces photos, elle allait faire plus que les gros titres… Elle allait changer toute la donne, révolutionner les choses. Lui comme beaucoup d’autres n’étaient pas près à faire face à tout ça. La vie était assez chiante comme ça sans que sa condition de mutant soit révélée au grand jour. Il comprenait donc mais ne cautionnait pas. Faire sortir Nell de sa prison dorée ? D’accord, c’était envisageable même si ça voulait dire renoncer à sa tranquillité et à la vie de luxe et de confort à laquelle il avait eu droit ce mois-ci en squattant son appartement pendant son absence. Faire sortir son appareil et ses données en même temps ? Ca l’emballait déjà beaucoup moins… Aaron avait bien fait de le lui confisquer et de le mettre en lieu sur. A contrario, enfermer Nell était sauf héroïque et il avait du mal à cautionner ce genre d’attitude.
« Il vous reste sept minutes » intervint soudain Elvis, l’arrachant à ses pensées alors que Nell le fusillait du regard
« Il nous reste sept minutes, petite. Alors, qu’est-ce que tu décides ? » l’interrogea-t-il avant de se radoucir un peu « Pis si tu nous fait pas r’pérer, qui sait, j’pourrais pt’être repasser visiter les sous-sols une prochaine fois… Deal ? »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Mer 12 Jan - 17:23
Merde, merde et merde. Elle détestait que Nallaan ait raison. Pas parce qu’il s’agissait de Nallaan ou parce qu’elle n’aimait pas avoir tord. C’était juste terriblement frustrant comme pensée. La première fois que l’irlandais lui avait rendu visite ici, elle lui avait d’abord demandé de l’aide pour sortir de là, puis elle s’était ravisée quelques minutes de discussion plus tard. Nell avait refusé de partir sans ses photos. L’idée depuis un mois, c’est qu’elle restait plus ou moins délibérément pour tenter de mettre la main sur la carte mémoire de son appareil. Nell ne savait pas ce qui était advenu de son sac à main après qu’elle ait été soufflée par l’explosion du gymnase, cela dit elle en avait une petite idée, et c’était Aaron lui-même qui l’avait mise sur la voie. Facile, puisqu’il venait de temps en temps la faire marronner à ce propos. Le jeune géokinésiste fou le lui avait clairement dit lors de l’une de ses si agréables visites. C’est lui qui avait ses photos, elles n’avaient pas été détruites ou brûlées, elles lui avaient été confisquées. Comme on confisque son jouet à une petite fille trop capricieuse. C’était ainsi que Aaron la voyait elle l’avait bien comprit. Une capricieuse et une peste qui pensait égoïstement. Alors Monsieur s’était permit de la punir, consignée dans sa chambre jusqu’à nouvel ordre. Jusqu’à ce qu’elle « retrouve la raison ». O’Hara, ce brave O’Hara qui n’avait pas su se contrôler et avait provoqué la mort de 18 personnes osait venir lui faire la morale comme si c’était elle la sociopathe… un comble. Ce brave Aaron qui prêchait la bonne parole et entendait lui faire changer d’avis, lui montrer « la vérité ». Un vrai discours de fanatique. Un fanatique, voilà ce qu’il était ! Et un fanatique très en colère qui plus est, torturé par la mort de sa sœur. Aucunes de ses décisions n’avaient été logiques depuis ce soir-là, et les autres continuaient de le suivre aveuglément. Les Talibans et les membres de l’IRA avait certainement du sortir le même genre d’âneries aux pauvres petits journalistes qu’ils avaient retenus prisonnier dans leurs caves miteuses. Nell était moins à plaindre, au moins elle était toujours en Amérique.
Même pas moyen de savoir si Aaron allait finalement se rendre compte qu’elle n’était pas convertible ! Jamais elle ne pourrait voir les choses à sa manière, pour la simple et bonne raison qu’ils n’avaient ni le même parcours, ni le même passé, ni la même relation à leur gène mutant, ni la même manière de vivre, d’agir, de penser. Ils étaient totalement différent alors comment auraient-ils pu être d’accord sur le moindre sujet ? C’était complètement aberrant. Il s’agissait là d’un principe social pourtant peu mystérieux, et O’Hara était trop buté pour comprendre. Pour voir qu’ils étaient dans une impasse, et pour se rendre compte que s’il attendait qu’elle change ses principes de vie pour coller aux siens avant de la relâcher, elle risquait de passer sa vie à Genome. Avait-il seulement pensé sur le long terme ou se contentait-il d’agir avec l’instinct d’animal blessé qu’il avait en ce moment ? Qu’est-ce qu’il allait faire d’elle exactement ? On ne pouvait pas retenir une personne contre son gré indéfiniment… certains ne se gênait pas pour le faire cela dit. Mais ici c’était un fichu pays civilisé et elle en avait assez d’être la prisonnière de guerre d’un apprenti terroriste en plein deuil !
De toute façon méditer à tout ça maintenant n’était pas la meilleure des idées. Pour l’instant elle devait simplement admettre que Nallaan avait raison et se concentrer sur sa fuite. Bien qu’au fond, même si l’idée de sortir l’enchantait, elle se demandait tout de même de quoi l’avenir allait-être fait. Deux mois d’absence. Grace à Nallaan, tout ce qu’elle avait réussit à sauver c’était son appartement. Il s’était chargé de payer le loyer (avec son argent a elle bien entendu). La jeune femme avait bien été obligée de lui faire confiance et de le laisser squatter son petit chez elle durant toute cette période pour le convaincre de l’aider. Il avait pas mal déambulé dans les couloirs de Genome à la recherche de sa carte mémoire depuis, et il ne l’avait pas laissé tombé, alors elle estimait que finalement, cette décision avait été bénéfique pour elle. A côté de ça elle avait certainement perdu son job depuis un moment déjà, sans oublier toutes ses autres occupations comme les cours de photos. Heureusement qu’elle venait de finir ses études.
« Oui, oui d’accord, deal » acquiesça la jeune femme, frustrée après ces quelques instants de réflexion désagréables « Dis-moi comment tu as prévu ça et on s’arrache de ce foutu taudis »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Jeu 13 Jan - 9:34
Une part du jeune homme était un peu déçue que Nell n’ait pas insisté lourdement pour qu’ils aillent tout de même jeter un œil dans les sous sols. Ainsi, il aurait pu mettre ses menaces à exécution et garder les clés de son appart jusqu’à ce que le compte en banque de la journaliste soit totalement vide. C’est qu’il s’y était fait à cette vie de sédentaire. Même si le logement de Nell n’était pas un hôtel cinq étoiles, il y faisait bon et personne ne venait le déloger ou le déranger. Il avait pu prendre des douches quand ça l’arrangeait et rester aussi longtemps qu’il le voulait sous l’eau brûlante, sans craindre que la propriétaire lui tombe dessus. Il avait pu manger devant la télé et suivre un programme entier ! Pire, il avait même consacrées deux journées à ne faire que ça : s’empiffrer devant les DVD du petit brin de femme auquel il faisait actuellement face. Et il y avait pris goût. Ses pouvoirs lui permettaient d’aller où il voulait sans se faire prendre, mais il n’était jamais tranquille lorsqu’il pénétrait illégalement chez quelqu’un pour dévaliser son frigo et faire augmenter les factures d’eau et d’électricité. Il faut dire que, même s’il ne le montrait pas, ses parents l’avaient bien éduqué et lui avait appris des valeurs qu’il s’efforçait aujourd’hui d’occulter.
Cela dit, l’idée de jouer les héros ce soir et que Nell lui soit redevable séduisait également Nalláan… L’idée qu’elle découvre son frigo vide, des boites de pizza et autres cannettes de bière mêlés aux vêtements éparpillés partout dans son appartement sale lui plaisait aussi. Mais c’était son côté revanchard qui parlait. Non, définitivement, c’était l’idée de passer pour un héros qui l’emportait sur le désir de squatter plus longtemps l’appart de Nell. Et puis la solitude commençait à lui peser un peu mine de rien, la compagnie des professionnelles qu’il faisaient régulièrement venir (et payaient avec l’argent de la jeune femme, ça allait de soi) ne lui suffisant plus.
« Je vais avoir besoin de toi pour nous guider. J’peux pas me déplacer aussi facilement sous cette forme » expliqua-t-il rapidement en s’approchant vivement de la porte pour guetter les bruits alentours « Ils peuvent pas nous voir depuis la salle de télésurveillance mais si on allume hein… Enfin bref, t’as saisi »
Il marqua une pause et se racla la gorge par deux fois. C’était le signal qu’il avait donné à Elvis pour que l’asiatique sache que c’était à lui qu’il s’adressait et non à Nell. Elle ne devait pas savoir qu’ils étaient deux à gérer cette mission de sauvetage. C’était sans doute puéril, mais Nalláan voulait être le seul à recevoir les hommages une fois que la journaliste serait sortie d’affaire.
« Je me demande si la voie est libre… » chuchota-t-il, l’air de rien
« Hein ? »
L’irlandais leva les yeux au ciel, dépité.
« J'ai dis : je me demande si la voie est libre » articula à nouveau Nalláan, n’osant jeter un regard en direction de Nell qui le trouvait sûrement très bizarre, voir complètement nase…
« Ah ! Oui, c’est bon, les couloirs sont dégagés. RAS »
« Allons-y » grogna-t-il à l’adresse de Nell, en ouvrant délicatement la porte de sa prison dorée « Après toi… »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Ven 14 Jan - 22:00
Pas un seul regard en arrière avant de sortir de la petite chambre qu’on lui avait attribuée il y a deux mois. Une petite chambre qu’on ne pouvait verrouiller que de l’extérieur. Et en passant devant Nallaan, la jeune femme avait saisit sa main pour l’entrainer à sa suite. Maintenant qu’elle s’était plus ou moins résignée par rapport à ses clichés, elle n’avait plus qu’une idée en tête, c’était quitter ce bâtiment une bonne fois pour toutes. Enfin… une bonne fois pour toutes, ça restait à voir. Nell était sur le point de s’enfuir d’accord, mais pour quel genre de vie, elle l’ignorait. Si Aaron disait vrai, alors Genetic était à sa recherche. Et qui sait ce qui allait passer par la tête d’Aaron une fois qu’il aurait apprit son évasion ? Peut-être que lui aussi se mettrait à la pourchasser. Le problème c’est qu’Aaron connaissait certainement son adresse, peut-être même l’adresse de son père. C’était presque certain : Aaron avait son appareil photo, ce qui voulait dire qu’il avait récupéré son sac à main, et s’il avait son sac à main alors il avait absolument toutes les informations qu’il voulait sur elle. Sans oublier ses téléphones avec tous les numéros importants de sa vie, et surtout, son carnet où elle marquait les détails de ses enquêtes, ses rendez-vous et les évènements marquants. Du coup même si Nallaan avait réussi à ‘sauver’ son appartement durant son absence, Nell doutait de pouvoir continuer à y vivre. D’un autre côté, Nallaan lui avait justement été d’une grande aide durant tout ce mois et peut-être qu’il pourrait continuer sur cette lancée et la sortir du pétrin d’une manière ou d’une autre. Il avait été sa seule aide d’ailleurs, à bien y réfléchir, parce qu’à part lui, personne ne s’était aperçu de sa disparition... Nell essayait de ne pas le prendre trop mal. Son réseau social était étendu mais exclusivement professionnel. Enfin… ça n’avait pas empêché son père de ne rien voir. Mais une fois encore, Nell se disait que ça n’était pas plus significatif que ça. Généralement ils se voyaient peu, et se parlaient au téléphone une a deux fois par mois, voir pas du tout lorsque la jeune femme était très occupée. Du coup, à cette échelle, deux mois ça n’était pas grand-chose… Restait son indic irlandais qui vivait dans la rue. Et la jeune femme avait parfaitement conscience qu’il ne l’aidait que pour être payé, d’une manière ou d’une autre. Pas parce qu’il appréciait leurs chaleureuses conversations.
Mais mieux valait garder toutes ces inconnues et ce genre de considérations pour plus tard, une fois qu’elle serait bel et bien dehors, à plusieurs kilomètres de cet endroit infâme qu’elle ne pouvait plus voir en peinture. Sa main valide restait agrippée à celle de Nallaan dont le pas se faisait moins franc maintenant qu’ils étaient plongés dans la pénombre des couloirs. Elle avait l’impression de promener un très gros chien légèrement peureux. Cela dit c’était normal qu’il la ralentisse un peu, elle-même voyait parfaitement où elle mettait les pieds mais ça n’était pas son cas. Lorsqu’ils étaient sortit de la chambre ils avaient traversé un couloir en angle droit et une première porte non verrouillée qui menait à l’espace aménagé en salle de lecture et de télé. Elle était totalement vide à cette heure-ci de la nuit, pourtant la petite lueur d’un rouge criard qui brillait au plafond lui donnait l’impression d’un œil accusateur braqué vers elle. La caméra de surveillance semblait la narguer depuis son perchoir et la jeune femme eut quelques relents d’angoisse et de doute. Elle avait fait confiance à Nallaan pour l’organisation complète de sa fuite, ça n’était pas dans ses habitudes mais elle n’avait guère eut le choix.
Elle s’empressa de les faire quitter la salle de détente et ils passèrent une nouvelle porte pour se retrouver dans une cage d’escalier. Pas de caméra ici, et encore moins de micro pour les entendre.
« Comment tu as fais exactement pour les caméras ? » questionna Nell à mi-voix en l’entraina à sa suite pour descendre les marches « Et comment tu compte faire avec le code ? »
Si pour s’évader de Genome, il avait simplement fallut traverser quelques couloirs, cages d’escaliers et salle TV, Nell n’aurait pas eut besoin de l’irlandais pour s’en sortir. La zone où elle avait passé ces deux mois n’était pas l’entièreté du bâtiment qu’occupait Genome, seulement un espace bien défini. Un peu comme dans un asile de fou… Et cet espace était délimité par tout un system de porte à code dont Nell n’avait jamais réussit à obtenir les codes. Cela dit, si Nallaan avait réussit à se débrouiller avec les caméras de surveillance, et la personne qui était sensée les observer cette nuit, il était possible qu’il ait prévu quelque chose de convaincant pour résoudre ce problème de code. La chose ne tarderait plus à être prouvée, car ils y seraient d’un instant à l’autre maintenant. Et une fois cette porte franchie, la liberté n’était plus qu’a quelques pas.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Sam 15 Jan - 9:44
C’était bizarre. Non, c’était même carrément très bizarre. Et pour qu’un mutant capable de se dissoudre pour ne former plus qu’un avec son ombre et ainsi se déplacer, trouver quelque chose d’étrange n’était pas monnaie courante. Et pourtant, depuis une bonne minute maintenant, sa main était glissée dans celle de Nell Robinson, journaliste en herbe et chieuse professionnelle. Et c’était vraiment très bizarre… Bien entendu, l’irlandais s’était imaginé fuir avec elle dans l’obscurité et avait prévu de ne rien y voir et d’être guidé par ses soins. Mais là, elle lui tenait la main. Ca, il ne l’avait pas vraiment vu venir et le contact moite et chaud de la paume de la jeune fille contre la sienne était…eh bien bizarre quoi ! Pas seulement parce qu’il n’avait pas l’habitude d’être mis dans une telle position de faiblesse et qu’être trainé comme un boulet dans le noir le dérangeait un peu. Il y avait aussi le fait que Nalláan n’avait jamais excellé dans le rôle du petit ami modèle et se sentait comme un crétin de puceau boutonneux lors de son premier rencart. Un rencart mené d’une main de mettre par une fille beaucoup plus dégourdie et sociale. Il y avait bine un peu de ça aussi mais c’était surtout parce que, malgré son handicape, à l’époque où elle était encore en vie, c’était le genre de choses que pouvait faire Siobhán.
Elle avait toujours été la plus forte des deux et, même si elle était l’ainée, ça en avait toujours surpris plus d’un. Les gens l’imaginaient fragile et dépendante de part sa surdité, mais elle leur démontrait bien vite qu’ils avaient torts, tous autant qu’ils étaient. Malgré son mutisme, elle pouvait remplir une pièce de hurlement rien qu’en vous fusillant du regard. Ou simplement parce qu’elle était toujours la plus jolie de la pièce et qu’elle attirait le regard de tout le monde. Alors que Nell tirait sur son bras pour le diriger, Nalláan se laissa submerger par quelques souvenirs, niant les remarques d’Elvis qui lui parlait d’une grande brune se dirigeant vers la salle de surveillance…
.FLASH BACK. Nalláan renifla bruyamment avant de faire glisser le dos de sa main sous celui-ci et de l’essuyer sur son jean sale. Le gamin tenta une fois encore de se défaire de l’emprise de sa sœur, mais c’était peine perdue. Poussant un soupir, il ravala difficilement un sanglot et se laissa porter par la furie blonde qui avait sèchement refermée sa main autour de la sienne, encore un peu potelée. Il ne servait à rien de tenter de la raisonner, elle lui tournait le dos et ne saurait pas lire sur ses lèvres. De toute façon, quand elle était aussi énervée, elle ne captait plus rien du tout…
Après cinq minutes d’une marche pénible, le frère et la sœur atteignirent enfin l’air de jeux que Nalláan avait quitté, en pleure, quelque temps plus tôt. Sa sœur s’immobilisa soudain, et le cadet se mit à sa hauteur, plongeant son regard azuré et un peu inquiet dans celui de sa sœur, alors âgée de onze ans. Son nez était retroussé et frémissait légèrement sous sa respiration saccadée et coléreuse et ses grands yeux verts parcouraient l’espace avec frénésie. Alors qu’il allait tenter d’attirer son attention, lui dire qu’elle pouvait laisser tomber parce que finalement, il ne l’aimait pas trop son militaire avec sa jambe en moins, elle repéra Jimmy Coughlan. Siobhán lâcha enfin la main de son cadet pour se diriger vers le gamin qui leur tournait le dos d’un pas furieux. Nalláan lui emboita immédiatement le pas. Il valait mieux pas la contrarié et quand elle en aurait fini ici, s’il n’était pas à porter de main, il allait en prendre pour son grade aussi…
Arrivée à hauteur du voleur de jouet de neuf ans, la jeune fille lui tapota l’épaule sans douceur. Les deux acolytes du grand rouquin écarquillèrent les yeux en la reconnaissant et Nalláan les vit reculer en tremblant avec un plaisir qu’il ne chercha pas à dissimuler. Jimmy avait à peine fait volte face qu’il recevait déjà le poing de Siobhán en plein visage, pour la grande joie du plus jeune qui laissa échapper une exclamation enthousiaste. Il plaqua ensuite ses deux mains sur son sourire pour tenter de le faire disparaître. Si Jimmy le voyait faire, il lui ficherait une bonne raclée dès que sa sœur aurait le dos tourné. Ce serait pas la première fois que ça arriverait et… ..
Nalláan fut tirée brusquement de ses souvenirs par la voix de Nell. Il lui fallut quelques temps pour revenir au moment présent et se souvenir de ce qu’ils étaient en train de faire.
« Oh... hem… Ouais, j’ai tout prévu, t’inquiète » bafouilla-t-il à voix basse en essayant de ne pas se vautrer lamentablement dans les escalier où ils évoluaient à présent « J’ai bidouillé le système et… ça va l’faire, t’inquiète. J’t’ai dis que j’gérai, non ? »
« Grouillez-vous, elle a repéré le type ! »
« Quoi !? »
Même s’il ne pouvait la voir, l’irlandais sentit Nell se raidir et elle s’immobilisa, se retournant très certainement pour le fusiller du regard, dans l’incompréhension la plus totale.
« La fille ! Elle a repéré le garde, elle est sur les moniteurs. Je pense qu’elle va pas mettre longtemps à comprendre que les images sont truquées »
« Accélère » lança-t-il simplement à l’adresse de Nell qui finit par s’exécuter.
Nalláan avait parfaitement conscience que, sans lui, la journaliste serait peut-être déjà dehors. Sauf qu’elle devait le guider dans l’obscurité. Il savait que le mieux à faire aurait été de simplement se servir d’Elvis pour pénétrer le système, donner le signale à Nell puis disparaître comme il était venu et lui laisser l’oreillette pour recevoir les instructions d’Elvis. Sauf qu’il voulait être le héros de sa soirée… Et puis le contact de sa main dans la sienne n’était plus vraiment bizarre maintenant, c’était même plutôt agréable… Alors il préféra ne rien dire et se contenter de suivre.
Bientôt, il repéra le boitier de la première porte électroniquement verrouillée à franchir. Ils se dirigèrent vers la lumière rouge clignotante et le jeune homme lui passa devant pour prendre les choses en main, abandonnant la chaleur de celle de Nell.
« Je suis dans le système, je te donne le code dans une seconde ! » lui lança Elvis « 4,… »
Mais l’irlandais n’entendit pas la suite du code. Son attention venait en effet d’être distraite par un brusque changement de luminosité… Les lumières venaient d’être rallumées. Ils étaient repérés. Il eut juste le temps de se tourner vers Nell qui venait de pousser un couinement de douleur et de couvrir ses yeux, avant qu’une voix s’élève dans leur dos.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Sam 15 Jan - 19:08
- La prochaine fois que t’es pas à l’heure, tu te démerderas toute seule.
Esteban n’avait visiblement apprécié qu’elle snobe ses trois textos. Enfin techniquement, Maxime n’avait snobé que le premier avant d’éteindre ce fichu téléphone portable qu’on lui avait gracieusement refilé. Cadeau empoisonné made in Genome. Elle ne l’avait rallumé qu’au moment où elle s’était décidée à venir.
- J’avais autre chose à faire.
Il ne répondit pas et fit claquer les gants stériles qu’il enfila sur ses mains. La première fois qu’il avait voulu la soigner sans, la française lui avait malencontreusement fait prendre quarante ans alors qu’il tentait de changer la mèche qui devait l’aider à cicatriser correctement. La douleur ressentie avait réveillé son pouvoir et il prenait depuis ses précautions. Pauvre chou.
Elle se retint d’ajouter qu’en plus, elle n’avait pas envie de voir sa gueule. Il n’aurait sûrement pas aimé. Esteban, Aaron, même combat. Spiderman et Superman, respectivement. Le problème était que ces deux supers héros bas de gamme lui avaient sauvée la vie et qu’elle leur devait, tout de même, une fière chandelle. Et puis le fait que ce soit eux qui surveillent sa blessure lui évitait de passer par la case hôpital, ce qui n’était pas négligeable bien qu’agaçant. Devoir quelque chose à quelqu’un était toujours agaçant à ses yeux.
- Comme si j’avais que ça à foutre d’attendre que tu te pointes. J’suis pas à ton service. - Je t’emmerde.
Elle avait dit ça d’un ton parfaitement calme. Se sachant relativement en tort, elle ôta son tee-shirt et s’installa sur le dos. La conversation était close. Aucune des deux n’avaient envie de passer plus de temps que de raison dans cette salle. Il la prenait pour une petite ingrate irritante et elle le trouvait simplement lourd. Le reste de sa mauvaise humeur provenait du fait qu’elle avait besoin de ses services.
Esteban examina rapidement sa blessure, la nettoya et refit le pansement. Maxime serra les dents pour canaliser la douleur. Elle n’avait plus de mèche depuis dix jours mais la lésion était toujours sensible au toucher. Visiblement, se prendre une barre en fer dans le ventre mettait un certain temps à cicatriser.
Le jeune homme quitta la salle après lui avoir lancé les recommandations habituelles en ponctuant sa phrase de « blabla, tu connais la suite ». Il était visiblement pressé de s’en aller. Tant mieux. Elle renfila son tee-shirt trois fois trop grand pour elle et sortit à son tour.
Une fois dans le couloir, elle aurait aisément pu s’en aller sans encombre. Mais, depuis le cauchemar de l’U.C.L.A., elle passait plus de temps que nécessaire à Genome. Au début, elle avait tendance à s’éclipser dès que ses soins étaient terminés. Puis, petit à petit, elle avait commencé à déambuler dans les couloirs. Voir Ross traîner par ici n’avait, par ailleurs fait que renforcer sa curiosité. Et puis, elle devait trouver quelque chose : des informations sur Genetic et sur les mutants repérés par les deux organisations. Sauf que superman ne laissait pas traîner ça dans la salle commune et qu’elle aurait préféré se pendre plutôt que de demander. Maxime déambulait dans les couloirs à la recherche d’une salle bien précise quand les lumières s’éteignirent brusquement.
- Génial. Et en plus leur installation électrique est pourri, pesta-t-elle à mi-voix.
Elle ouvrit la première porte venue dans l’espoir de trouver quelqu’un de compétant contre qui râler. A la place, elle trouva un type inanimé dans un placard à balais. La française marqua une pause. Non mais merde à la fin ! Elle commençait sérieusement à avoir ras le bol de toutes ses conneries ! Sans ménagement, elle tourna le type sur le dos et lui asséna une gifle pour qu’il reprenne conscience. Qu’on l’ait assommé ou bien qu’il ait décidé de piqué un roupillon, ce n’était pas son problème. Monsieur ne daigna pas réagir. Elle palpa son cou et y sentit des pulsations. Il respirait, son cœur battait encore, il n’était donc pas mort. Pas qu’elle en ait fondamentalement quelque chose à foutre, mais les cadavres, ce n’était pas trop son truc. Ce genre de situation n’était pas son truc de toute façon.
Maxime ressortit et entra dans la salle voisine, celle de télésurveillance et observa les écrans. S’il y avait un intrus ici, elle devrait pouvoir l’apercevoir d’ici. Elle se saisit de son téléphone portable et composa le numéro d’O’Hara, préenregistré sous la touche 1 par les soins d’Esteban, grand prêtre des emmerdeurs. Non, elle n’admettrait pas que pour le coup, il avait raison.
- T’attendais de la visite, t’as invité des amis pour une surprise party ?
Agressivité oblige, elle se retrouvait une fois de plus dans une situation merdique par sa faute.
- Je te dis ça parce que Gary est ligoté dans un placard et que… Elle plissa les yeux et baissa la voix, quelqu’un a trafiqué les bandes de télésurveillance.
Comment avait-elle deviné ? Lorsqu’elle s’était vue sur l’écran numéro 16 en train de se faire soigner par Esteban. Etrange non ? Elle raccrocha, ne prenant même pas la peine de vérifié s’il était en train de lui parler. L’idée de se barrer lui effleura rapidement l’esprit. Maxime détestait plus que tout mettre en danger inutilement sa petite personne, et se retrouver mêler à des trucs louches. Sauf qu’elle avait une dette ignoble envers O’Hara (dette qu’elle prétendait inexistante et donc qu’elle ne comptait officiellement pas payer), et que si l’intrus comptait bousiller Genome de l’intérieur, ça n’arrangerait pas ses affaires.
La montée soudaine du stress durcit ses traits. Pourtant, elle ne s’imaginait aucun scénario catastrophe. Maxime préférait garder son sang froid et était souvent insensible à la pression extérieure. Enfance perturbée additionnée à une habitude à se retrouver dans des situations merdiques.
Elle sortit silencieusement de la salle, se fiant à la lumière de son téléphone portable et à sa connaissance partielle des lieux. Elle comptait rejoindre Aaron pour faire un point sur la situation. Sauf qu’elle ne lui avait pas demandé où il se trouvait… Pas la peine de chercher, il doit être en train de son morfondre sur son sort dans son bureau. Elle traversa le couloir, entra dans une cage d’escalier et monta les premières marches. Elle n’eut pas le temps de faire plus que la lumière se rallumant, lui agressant les yeux. Maxime jura.
- Bordel !
Elle dut cligner plusieurs fois des paupières pour se réhabituer à la nouvelle luminosité. Un petit cri de douleur l’avertit de la présence de quelqu’un d’autre. Et ce qu’elle vit devant elle ne lui fit pas plaisir du tout.
- Toi ! lança-t-elle en reconnaissant la photographe suicidaire du gymnase, celle-là même qui n’avait rien trouvé de plus futé à faire que de balancer son téléphone portable au visage du psychopathe.
Son regard se tourna vers la personne qui l’accompagnait et elle sentit son sang bouillir dans ses veines. Enfoiré de squatteur de mes deux. Une plaie, ce type, une vraie plaie ! Et borné comme pas deux avec ça. L’intrus, ça ne pouvait être que lui. Premièrement parce qu’elle ne l’avait jamais vu traîné ici, elle s’en serait souvenu étant donné l’antipathie profonde qu’il lui inspirait. Deuxièmement parce que c’était un parasite, elle le savait pour avoir du supporter sa présence toute une nuit dans SON squat.
- AARON ! hurla-t-elle en espérant ameuter des renforts. N’importe qui ferait l’affaire. Même Gary qu’elle n’avait pas pris la peine de libérer de ses liens. Elle s’adressa une nouvelle fois au squatteur, je te jure que si tu fais les moindres gestes taper ce code, je t’éclate.
Mais pas avec ses bras d’anorexiques, évidemment.
Aaron O'Hara
Superman au rabais
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Dim 16 Jan - 17:25
Il était tard et pourtant, dans mon lit de fortune, j'avais toujours les yeux grands ouverts, fixant désespérément le plafond que désormais je connaissais par coeur. Chacune de ses fissures, chacune de ses imperfection. J'aurais pu le parcourir les yeux fermés, sachant où diriger mes doigts pour trouver les failles et autres trous disgracieux. Lumière éteinte, je me mis alors à fixer le réveil numérique. C'est là qu'il devint noir. Plus une seule lumière. J'étais désormais dans un noir total. Je me redressai d'un coup. Ce n'était pas bon. Pas bon du tout même. Heureusement, il y avait des zones du bâtiment qui fonctionnaient sous générateurs en cas de panne : la zone de soin, les ordinateurs cherchant sans cesse des informations sur les bases de Genetic grâce aux logiciels pirates créés par Miss Jones et la salle de surveillance. La salle la plus rapprochée de mon bureau était la salle de surveillance vidéo. Je pris cette direction quand mon portable vibra. Max... Max ? Apparemment, il y avait intrusion. Je n'eus même pas le temps d'ajouter quoi que ce soit : elle avait déjà raccroché. Les fusibles se trouvaient dans ce couloir. Je réussis à tout remettre en place. Merci papa pour ce cours donné sur "comment régler les tracas quotidiens dans un foyer en 10 leçons" quand j'ai eu quinze ans....
J'entendis Maxime hurler mon nom. Très mauvais : elle n'aurait jamais demandé après moi s'il n'y avait pas urgence. Jamais. Ça provenait de l'étage du dessus. J'accélérai le pas. Non, en fait, je courrais. Genetic... Kate n'avait pas tenu promesse, elle avait du lancer un assaut pour récupérer Holster. Cette sorcière allait me le payer. S'il s'avérait que c'était ça, nous étions foutus. S'ils découvraient notre base, s'en était fini : fini de Genome et surtout fini de tous les gens que nous aidions. Une vague d'angoisse m'envahit soudainement, mêlée à l'adrenaline qui me fit forcer sur mon pas de course. Lorsque j'arrivai sur place... Ma surprise fut grande. Non pas parce que je n'avais pas émis l'hypothèse d'une fuite de la part de la chieuse du moment mais plutôt parce que je l'avais oubliée alors que, en sentant que ça tournait mal, j'aurais du immédiatement penser à elle. Robinson.... Quelle plaie cette fille. Elle n'était pas seule. Un sale type l'accompagnait. Visiblement, Miss Photos semblait aveuglée par la lumière. Tant mieux, il fallait d'abord s'occuper du type parce que la fille n'irait pas bien loin avec son plâtre. Il ne pouvait pas partir. Il lui fallait le code. Dommage pour lui et pour elle. Moi qui pensais que personne ne la regrettait à cette petite, je m'étais visiblement trompé. Ou alors elle l'avait grassement payé. Oui, c'était ça : le fric. Quoi d'autre ? Je remarquai que Max connaissait le type. Beaucoup de coïncidences... Comme me l'avait dit Daph lors de nos retrouvailles, le hasard n'existait pas. Cause et effets. Toujours. Je me plaçai à la hauteur de Max, lâchant pas du regard les deux personnes prises en faute. Ce que je retins sur l'instant ? Le fait que Max m'ait averti. Plus je la voyais, plus je me disais que cette fille, elle m'emmerdait autant qu'elle m'étonnait. Elle n'avait pas un mauvais fond, elle était juste sauvage. Et terriblement doté d'un caractère de merde. Mais sa présence à mes côtés me rassurait : je ne voulais surtout pas utiliser ma capacité en cas de pépin alors je comptais sur elle si je n'arrivais pas à maîtriser le type de façon naturelle.
« Robinson... Je t'ai dit que je t'amènerai les derniers potins de tes stars adorées immortalisés sur papier dès que tu seras polie. Pas la peine de tenter de te tirer en douce pour acquérir cette presse... »
C'était la seule réplique que j'avais trouvée pour ne pas passer directement au « Tu rêves si tu crois pouvoir m'échapper ma fille ». Elle me tapait sérieusement sur le système et si j'en avais été capable, je me serais simplement débrouillé pour la faire disparaître. D'accord je la gardais ici contre son grès mais elle avait droit au confort. Et puis, elle allait bien devoir finir par comprendre que tout ça, c'était pour le mieux.... Peut-être pas pour elle, mais pour la majorité. Un pour tout, tous pour un. Enfin, sa liberté contre la nôtre...
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Lun 17 Jan - 13:39
Putain, pourquoi les choses pouvaient jamais être simples ? Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas entrer, récupérer Nell et puis juste se TIRER ? Pourquoi fallait-il que ses collaborateurs soient toujours des gros nases incapables et que ses plans tombaient chaque fois à l’eau ? Pourquoi est-ce qu’il n’était pas James Bond ? Nalláan ne chercha même pas à répondre à ses propres et multiples questions. C’aurait été une perte pure et simple d’énergie et de toute façon, la solution était assez évidente au fond : parce que. C’était tout.
« Désolé mec, j’pensais pas qu’elle vous tomberai dessus si vite ! Cette fille a dû être championne de course ou j’sais pas trop quoi… » déblatéra Elvis dans son oreillette « Il est pt’être pas encore trop tard, je peux sûrement accéder au… »
« La ferme » grogna l’irlandais pour toute réponse
Bien sûr qu’il était trop tard ! Qu’est-ce qu’il espérait au juste cet idiot impotent ? Nell avait été rendue à moitié aveugle par le brusque changement de luminosité de la pièce et elle ne lui serait d’aucune utilité. Ou alors si, elle crérait une parfaite diversion s’il la poussait vers les deux glands qui venaient de les surprendre. Ca lui laisserait le temps de pianoter le code et puis quoi ? Il se serait retourné pour aller la rechercher en espérant que les deux autres restent bien calmes et ils auraient remis ça face à la seconde porte électroniquement verrouillée ? Non, ils étaient coincés, c’était tout.
Enfin techniquement, à moins que l’un des mutants soit un inhibiteur, lui pouvait se faire la malle en quelques secondes à peine. Sauf que ça sous entendait abandonner Nell à son sort. Dans son état, elle ne pourrait pas se défendre et ses détenteurs ne la malmèneraient peut-être pas trop… Après tout, on n’attaquait pas une fille sans défense. Et en même temps, il commençait à douter un peu d’Aaron et de ses méthodes. Peut-être qu’il lui ferait payer sa tentative d’évasion. Tout ça était décidément bien trop prise de tête pour lui.
Et puis il y avait cette gonzesse à l’air de chien de garde qui semblait l’avoir reconnu. Pour sa part, il avait encore un peu de mal à la remettre. Elle lui disait bien vaguement quelque chose mais sans plus. C’est qu’il en avait croisé du monde dans sa chienne de vie. Une chose était certaine en tout cas, elle lui en voulait. Est-ce qu’il était venu piller ses réserves de bouffe ? Est-ce qu’il avait couché avec ? Aucune idée. Et aucune envie de le savoir. Elle n’était rien d’autre qu’un obstacle de plus entre lui et sa sortie en compagnie de Nell.
« Y a du mouvement dans les couloirs » le prévint inutilement Elvis
Nalláan tiqua, agacé qu’il continue à lui donner des infos qui ne lui étaient d’absolument aucune utilité. Après avoir jeté un œil en direction de Nell qui grimaçait toujours d’un air contrarié, il prit la parole.
« Ecoute O’Hara, j’ai pas envie d’perdre mon temps ici à négocier. La petite et moi, on s’arrache que ça vous plaise ou non » soupira-t-il avec la tête du type qui passe une mauvaise soirée « On m’avait dit qu’Genome c’était l’pied intégral et finalement, vous valez pas mieux qu’n’importe quelle aut’ secte... Vous êtes qu’une bande de paumés mais Nell elle, elle sait bien où elle va et elle a rien à faire là. Alors maintenant, j’vais entrer c’code et vous allez retournez vous coucher bien sagement. Et t’sais, tu pourrais en profiter pour te remettre un peu les idées en place et arrêtez d’déconner… »
Ok, provoquer Aaron n’était peut-être pas la meilleure des choses à faire dans leur situation, mais honnêtement ? Il n’en avait rien à faire. Ce type avait dépassé les bornes en emprisonnant Nell selon lui et il n’était pas décidé à lui faire de cadeau. Qu’il lui confisque son appareil s’était une chose, mais qu’il sous entende devant lui qu’elle était censé rester cloitrer entre quatre murs jusqu’à ce qu’il en ait décidé autrement, s’en était une autre. Et si sa seigneurie O’Hara et son clébard à l’air hargneux étaient pas d’accord, il était prêt à en découdre ici et maintenant.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Lun 17 Jan - 18:37
Le plus frustrant dans tout ça restait tout de même qu’elle n’y voyait plus rien. Si elle n’était pas prévenue d’un changement abrupte de luminosité, c’était la migraine carabinée assurée. Nell pouvait déjà sentir de pénibles déferlantes de douleur irradier à l’intérieur de ses orbites, bientôt ce serait son cerveau tout entier qui essaierait de fondre et de se faire la mal par ses oreilles. La fin de cette soirée promettait d’être spectaculairement horrible si l’on combinait son affreux mal de crâne naissant avec l’interruption de sa fuite. La jeune journaliste avait eut le temps d’apercevoir brièvement Max avant que les lumières ne se rallument en lui crevant les globes. Elle ne l’avait croisée que quelques fois sans jamais lui adresser la parole durant la période ou la française avait été en convalescence. Elle n’avait de toute façon pas la dégaine de quelqu’un d’engageant, et ça n’était pas le cas de Nell non plus. Cela dit, ses oreilles et surtout, ses yeux trainaient toujours partout et captaient le moindre détail. Elle en savait bien assez pour comprendre qu’elle avait à faire à une garce de premier rang. Du genre fourbe et revêche. Du genre qui sonnait le clairon lorsqu’elle croisait la route de deux déviants. Mauvais point pour elle, Nell l’inscrivait au bout de sa très longue liste des gens à faire chier une fois libre. Parce que même si c’était mal barré et qu’elle commençait à sérieusement angoisser quant au dénouement de la soirée, la jeune femme restait intiment persuadé que sa bonne étoile lui fournirait le parfait moment pour prendre sa revanche.
Peut-être d’ici une dizaine d’année si elle avait encore toute sa tête à ce moment-là… Avec Aaron dans les pieds, c’était foutu. Si jamais O’Hara avait un coup de sang, ils allaient se retrouver ensevelis sous quatre tonnes de bétons d’ici trois minutes. Et encore, quatre tonnes et trois minutes, elle était gentille. Les neurones de ce pauvre garçons étaient partit en fumée avec le corps désarticulé de sa sœur. Cela dit, Nell continuait de s’accrocher à quelques vagues relents d’espoir. Elle s’était dit que Nallaan aurait sans doute fichu le camp au premier problème survenu durant leur fuite pour ne jamais revenir. Peut-être pas après tout. Nallaan était plein de bonnes surprises, et même avec l’accent à couper au couteau, son discours sonnait juste. C’en était enfin un qui voyait clairement cette situation comme elle l’était vraiment ! L’entendre dire tout haut lui procurait une petite vague de soulagement au milieu des autres vagues angoissées. Si seulement elle avait pu y voir quelque chose, au lieu de ça elle se retrouvait aveugle avec un bras toujours handicapé. L’hypothèse de rester cloitrer ici lui donnait presque envie de jeter l’éponge, c’était trop dépriment. Et elle voyait mal comment Nallaan allait pouvoir la sortir de là, même si il était sincèrement de son côté et qu’elle s’assurait au moins ainsi qu’elle n’était pas folle, que le problème ne venait pas d’elle. Non le problème venait d’eux. De lui, surtout.
« Tu ferais bien de l’écouter O’Hara. Mon ami ici présent fait partie de la mafia irlandaise, comme tu peux certainement l’entendre. Pas vrai Sean ? » lança-t-elle à l’adresse de Nallaan « Et contrairement à moi que tu peux continuer de séquestrer, celui-là, et bien tu ne peux pas, il est un peu magicien. » sourit-elle sans pour autant ressentir la moindre joie « Tu te doute que ni lui, ni ses collaborateurs n’hésiterons à transmettre anonymement les coordonnées GPS de Genome à toute personne intéressée par l’information si jamais cette soirée ne se passait pas comme prévu ! »
Troupe de théâtre spécialisée dans l’improvisation au lycée. Bon souvenir, bonne pratique.
« Ils pourraient par exemple le faxer au service torture et kidnapping de Genetic ! … Ou alors tu pourrais arrêter de jouer aux apprentis pervers et me laisser partir, arrêter de me refiler les fringues de ta sœur parce que même si elle avait du goût, elle faisait du 38, et moi je fais du 36, et que porter les vêtements de ta sœur morte de toute manière, ça ne me mets pas très à l’aise !!! Et pour finir tu pourrais arrêter de clamer que MOI je suis dangereuse alors que PARDON, mais le plus dangereux des deux jusqu'à maintenant, c’est toi ! »
Et elle s’arrêta là, son front déjà rendu moite par les élancements douloureux qui vibraient dans son crâne. Sans prévenir, la jeune femme se retourna vivement et agrippa au hasard l’une des manches du manteau décomposé de Nallaan.
« Si tu dois frapper la fille, vise le ventre, elle est blessée » chuchota Nell, les dents serrées par la tension et cet atroce sentiment qu’elle était faite comme un rat.
Il fallait qu'elle se fie à Nallaan. Il allait assurer, elle en était certaine.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Jeu 20 Jan - 13:21
- Pas terrible disolée-
Maxime demeura silencieuse durant leur petit échange, retenant les informations qu’elles jugeaient nécessaire. La fille, Robinson donc, était retenue contre son gré et le parasite comptait la sortir d’ici de gré ou de force. Elle ignorait pourquoi elle avait été enfermée ici mais espérait qu’Aaron avait une sacrée bonne raison. Le kidnapping, ce n’était pas son truc. Pour l’instant, elle préférait se maintenir du côté de superman, elle lui demanderait des explications plus tard, ou pas du tout d’ailleurs.
Le petit sermon de l’intrus l’agaça légèrement mais la française ne desserra pas les dents pour autant. Elle émit un petit « hum » méprisant quand Robinson essaya de faire passer le parasite pour un membre respecté de la mafia irlandais. A cet instant précis, Maxime comprit que cette fille se foutait allègrement de leur gueule.
- Mafieux et SDF à mi-temps alors ? marmonna-t-elle en haussant les sourcils pour marquer son scepticisme.
Lorsqu’elle se permit en plus, de menacer Genome, elle devint clairement une ennemie. Mais bien sûr, petite peste, fous donc tout le monde dans la merde en détruisant la seule organisation réussissant à peu près bien à contrer Genetic et leur si magnifique projet. Il manquait clairement une case à cette fille, le doute n’était plus permis. Et ce d’autant plus qu’elle joua à nouveau les suicidaires en provoquant superman sur le sujet tabou. Les yeux de Maxime s’arrondirent. Avaient-elles vécu la même soirée au gymnase ? Cette fille était pourtant censée avoir vu ce qu’Aaron était capable de faire. Ou alors peut-être que c’était son but de lui faire joyeusement péter un câble pour qu’ils finissent tous sous un tas de gravats.
- Mais ferme ta grande gueule.
Le ton était froid, sec, cassant. C’était sorti tout seul, avant même que son esprit n’ait pu formuler cette pensée. Cette fille parlait beaucoup trop pour ne rien dire, et surtout juste pour le plaisir de provoquer Aaron dont le point fort n’était pas franchement le self-control, surtout ces derniers temps.
Maxime n’avait aucune envie de jouer au flic et elle ne comprenait rien à cette histoire. Qu’est ce que cette fille foutait là contre sa volonté ? Pourquoi était-elle dangereuse ? Et puis pourquoi est-ce qu’elle –même restait là et se mêlait de ce qui ne la regardait manifestement pas ? Toutes ces questions sans queue ni tête l’agaçait et elle aurait vendus ses trois camarades de jeux sans remords pour retrouver la tranquillité du domaine.
- Tu cherches quoi à la fin ? finit-elle par demander à la suicidaire de service.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Jeu 20 Jan - 23:30
J'aurais du le savoir dès le départ. non, en fait, je l'avais toujours su : Robinson était un nid d'emmerdes. Et des emmerdes en tous genres pour ne pas faire les choses à moitié. La présence de ce type était un vrai problème en soi : il n'avait rien à foutre ici et son intrusion dévoilait le fait qu'une personne non invitée savait venir à Genome. C'était un point ennuyeux. Très ennuyeux. Mais ce qui m'étonna le plus, ce furent ses paroles : il s'était adressé à moi comme s'il me connaissait, comme s'il savait des choses sur moi. Me remettre les idées en place ? Mais c'était quoi ce bordel ? Ça sentait l'embrouille à plein nez. Et la seule explication qui venait à l'esprit c'était Robinson. Alors que le type tentait de se donner contenance tout en paraissant détaché, elle, elle appuya directement sur la bouton ON. Son allusion à la mafia m'avait tirée un sourire : j'étais irlandais et vu le passé de mes parents, si ce type était vraiment de la mafia, rien que mon nom aurait largement pu le faire fuir. J'avais mené quelques recherches sur les travaux de mes parents et j'avais découvert un filon assez intéressant de ce côté. Bref : passons. Ce fut la suite qui devint plus délicate. Quand elle commença à parler d'Aby. De quel droit ? Comment osait-elle parler d'elle alors qu'elle ne l'avait pas connu et qu'elle et son piaf de larbin avaient précipité sa mort ? De quel droit ? Je savais que c'était trop. Elle le savait aussi et c'était justement pour ça qu'elle avait abordé le sujet. J'avais commencé à penser à utiliser mon pouvoir pour arrêter la tentative de fuite des deux zigotos mais voilà, je stoppai net mon idée à l'instant : Robinson venait d'enclencher en moi l'ouverture des vannes aux émotions que je tentais d'emmurer au fond de ma cervelle depuis mai. Et si je me risquais à utiliser ma capacité, je ne pouvais être sûr de l'issue de toute cette histoire. Je la détestais. Elle et son pote. Non, son second larbin : parce que l'amitié, ça se gagnait. Et à mon avis, ce type offrait ses services moyennant finance. Bien que sa façon de parler d'elle aurait presque pu laisser planer le doute. Mais je la détestais. Si seulement il n'y avait pas eu cette sombre histoire de photos, jamais je ne l'aurais emmenée à Genome : je l'aurais d'ailleurs sûrement laissée crever sur cette bagnole pourrie, ou du moins, je n'aurais rien fait pour la conduire vers les secours. Je la détestais elle et son égoïsme à deux balles, ses convictions erronées et sa façon de faire abstraction de la réalité : je savais désormais avec certitude qu'elle aussi était une mutante et je ne comprenais pas pourquoi elle voulait encore révéler tout ça au reste du monde. Au fond de moi, je me demandais même si elle n'était pas profondément débile. Ou folle à lier. Non, elle était folle, je le savais. Pour l'instant, je devais lutter contre mon envie de l'ensevelir sous trois tonnes de décombres et trouver le moyen de ne pas la laisser fuir. De toute façon, elle n'avait pas ses photos, j'en étais certain. Elle ne les trouverait jamais, sauf si je venais à lui dire où chercher et ce n'était pas dans mes intentions. Sauf que décider de ne pas utiliser mon pouvoir contre et réussir à ne pas le faire étaient deux choses totalement différentes. Là, une partie de mon esprit semblait vouloir lui faire mordre un peu de poussière, voire même de gros cailloux, et pourquoi pas à son acolyte aussi : il y avait quelque chose dans le regard de ce type qui me dérangeait aussi. Quoi, je ne savais pas encore, mais ça y était. Enfin, je sentais une toute partie partie de mon esprit commencer à se mêler aux minéraux présents et ça ne sentait pas bon. pas bon du tout. Je fus alors pris de panique : et si je dérapais une nouvelle fois ? Et si j'étais voué à ne plus pouvoir me contrôler ? Plus jamais ? Et tous ces doutes à cause d'une personne ! Il fallait que je me ressaisisse, je n'avais pas le droit de flancher une nouvelle fois. Pas à Genome en tout cas. Si nous avions étaient seuls et ailleurs, peut-être que je n'aurais pas hésité... Sans réfléchir, je glissai ma main dans celle de Max. Aussi étrange que cela puisse paraître, je comptais sur elle. C'était la seule idée qui m'était venue à l'esprit et j'espérais qu'elle serait aussi efficace que la fois où nous nous étions retrouvés avec un cadavre sur le dos. Autrement dit : ce serait à elle de m'arrêter en cas de dérapage...
« Robinson, tu vas gentiment retourner dans ta chambre sans protester parce que comme tu le sais et même, comme tu le clames haut et fort, je suis beaucoup plus dangereux que toi. » Je jetai un coup d'oeil accentué par une touche de mépris involontaire mais tellement sincère vers l'irlandais avant de reprendre « Et vu qu'apparemment ton pote en sait pas mal sur mon compte, je suppose qu'il ne va pas vouloir s'éterniser bien longtemps : en tout cas, c'est tout ce que je lui conseille. » Je posai à nouveau mon regard sur Robinson, inspirant lentement avant de terminer. « Ah oui : les menaces, ce sont celles de ceux qui ont les moyens de les mettre à exécution qui sont prises au sérieux : franchement, tu crois vraiment que si il prévient Genetic, tu vas t'en sortir alors que leurs deux meilleurs agents t'ont clairement identifiée ? Tu vis dans un monde tout rose Robinson, et ça casse complètement l'image de la petite fille hargneuse que tu tentes de véhiculer. Pathétique. »
Je serrai la main de Max dans la mienne : il ne fallait surtout pas que ça s'éternise. Surtout pas...
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Ven 21 Jan - 12:59
La… mafia ? Nalláan baissa les yeux sur son accoutrement, les sourcils plissés par un doute évident. Il observa tout d’abord ses Rangers complètement pourries dont une était privée de lacets depuis quelques semaines sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Il remonta sur son vieux pantalon noir élimé et poussiéreux et sur son long manteau qui n’était pas forcément dans un meilleur état. Il n’avait absolument pas la tête d’un puissant mafieux irlandais… Ni une tête à s’appeler Sean d’ailleurs, mais c’était une autre histoire. Nell pouvait être une excellente manipulatrice quand elle le désirait, mais son aveuglement passager la rendait…eh bien aveugle ! Elle était désespérée et l’irlandais pouvait tout à fait comprendre qu’elle tente d’embobiner les deux zouaves pour sortir. Elle ne reculerait devant rien mais elle était actuellement vulnérable et devait faire avec les moyens du bord.
Cela dit, être désespérée ne lui donnait pas tous les droits. Tout comme le chagrin ne servait pas à Aaron toutes les excuses. Mais parler de sa sœur morte de cette manière… C’était tout simplement odieux. Nell ignorait tout à propos de Siobhán et il n’était pas décidé à lui en parler. Jamais. Mais il ne pouvait s’empêchait d’être touché par les propos de la jeune femme et de les trouver intolérables. Cela dit, il ne se permettrait aucune remarque à ce sujet. Pas ici et maintenant du moins. De toute manière, la conversation s’était poursuivie à présent et prenait une tournure qui n’était pas pour plaire au jeune homme.
« Bon ça suffit ces conneries » tiqua Nalláan dans une grimace contrariée « J’bosse clairement pas pour la mafia, c’est un fait avéré j’pense. J’veux rien avoir à faire avec Genetic ou avec vous. J’pense que vous êtes tous des malades qui s’prennent pour des dieux parce qu’ils savent faire péter des trucs pendant un gros caprice » grogna-t-il en posant sur Aaron un regard accusateur « Tu veux pas d’elle ici d’après ce que j’ai compris mais tu veux pas d’elle dehors. Tu la gardes enfermée dans c’trou pour qu’elle tombe pas entre les mains de Genetic et qu’elle soit pas enfermée là-bas ! Tu l’empêches pas de partir pour qu’il ne lui arrive rien mais uniquement pour qu’elle ne donne aucune information sur ta précieuse base à qui que ce soit ! Alors dis-moi, qu’est-ce qu’elle aurait à perdre si je les prévenais ? Tout ce qu’elle ferait c’est troquer une prison contre une autre ! » s’agaça le jeune homme, agacé que ce sauvetage soit si foireux
« Bien dit ! » s’en mêla Elvis
« Elle n’a pas ses photos, Aaron ! Tout ce qu’elle a, ce sont des souvenirs et aucune preuve ! Qu’est-ce que tu crois qu’elle va faire de ça ? Elle n’était même pas consciente quand elle est arrivée ici et si tu veux tout savoir, je comptais lui bander les yeux en partant d’ici… Mais puisque vous nous l’avez aveuglée, je pense que la question est réglée » marmonna-t-il en jetant un rapide coup d’œil en direction de Nell « T’as tout à gagné dans cet échange. J’te débarrasse d’elle et je m’occupe de sa sécurité. Elle ne tombera pas entre le mains de Genetic, j’en fais mon affaire »
En réalité, pour le moment, ce n’était qu’un argument et il n’y croyait pas vraiment. Du moins, il n’avait pas encore envisagée la chose… Cela dit, il n’avait pas envisagé grand chose en dehors de la faire sortir d’ici. Il ne savait pas comment les choses allaient évoluer à partir du moment où ils auraient retrouvés l’appartement de Nell. Aaron connaissait certainement son adresse et ils auraient dû bouger immédiatement. Peut-être changé de ville. De toute façon, la journaliste n’avait plus vraiment d’attaches ici d’après ce qu’il avait comprit. Mais l’aurait-il suivie ? Pour la protéger ou parce qu’il avait prit l’habitude de passer du temps en sa compagnie ? Rien n’était moins sûr.
« Réfléchis bien mec… Parce que j’peux t’assurer que même si Nell sors pas ce soir, moi si… Et crois-moi, ni toi ni ta petite copine ne pourront m’arrêter » signala-t-il en désignant la brune à l’air sauvage « Et j’suis pas venu ici les yeux bandés… »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Dim 23 Jan - 1:00
La petite fille hargneuse ! Voilà ce qu’il pensait d’elle, une petite fille hargneuse ! Ils s’étaient croisés deux fois en dehors de Genome. La première fois, elle avait voulu le suivre et s’est fait prendre à son propre jeu, elle avait finit les fesses dans la boue mais ça n’avait pas été si négatif que ça avec le recule. Elle en avait apprit pas mal et ils avaient abordé des sujets intéressants. Un premier contacte, tout au plus, terminé d’un « à suivre… » en lettre de feu. Du moins ça l’avait été pour elle ! C’est sûr que ça n’était pas la meilleure manière de débuter une relation sur des bases stables et blablabla, mais ils n’avaient fait qu’effleurer le sujet, ou plutôt, effleurer le débat, parce que c’était bien ça qu’ils avaient eut ce soir-là dans le parc. Un débat. Une discussion. Ils avaient commencé par des cris et de la colère mais après ça, leur échange avait été raisonnable ! La seconde fois, c’était cette maudite fois du gymnase. Sauf que là, la situation était hystérique et totalement hors de contrôle. Oui, évidemment, on lui avait plusieurs fois rappelé cette stupide histoire de téléphone jeté sur ce cinglé de blondinet au regard dément qui bossait pour Genetic. Après tout c’était lui le méchant, oui ou non ?! Pourquoi était-il si choquant qu’elle l’ait visé en pleine tête ?! Elle avait jeté un téléphone en pleine tête du méchant, où était le problème ?
Elle avait revu Aaron bien des fois depuis le gymnase, parce qu’il la retenait prisonnière depuis ce jour-là et qu’elle ne pouvait guère l’éviter, il venait à Genome tous les jours, y restait parfois la nuit, il hantait cet endroit constamment. Seulement elle n’avait en aucun cas voulu se montrer conciliante avec quelqu’un qui la retenait prisonnière après l’avoir croisé deux fois et l’avoir vaguement entendu parler de presse et de journalisme. Il ignorait tout de ce qu’elle avait en tête et n’avait à aucun moment essayé de creuser pour voir si la finalité des projets de Nell avait un potentiel positif. Il avait juste décrété que parler aux journaux était mauvais, point. Et tout le monde croyait dur comme fer a ce qu’il disait parce qu’il était Aaron O’Hara, le héro a la tête de Génome et qu’elle, elle n’était que Nell Robinson, la journaliste chiante qui jetait des téléphones. D’accord, elle avait été un rien trop loin à plusieurs reprises. Seulement elle n’était pas la seule à avoir fait des erreurs et il était injuste qu’elle soit la seule a payer le prix de ce qui s’était passé au gymnase.
Le silence pesant indiquait clairement que le moindre grain de poussière dans la pièce ferait s’enflammer les ardeurs de chacun. Elle ne savait pas quelle capacité avait la française, mais elle savait qu’Aaron serait problématique. Ce qui s’était passé a l’école avait précipité beaucoup de choses, et ils avaient réussit à en réchapper, une chance pareil ne se présentait pas deux fois. Pourtant l’intervention de Nallaan lui avait semblé pertinente. D’ailleurs, à bien y réfléchir c’était le monologue le plus long qu’il ait jamais tenu devant elle. La jeune femme aurait d’ailleurs bien aimé qu’il ne s’interrompe pas et continue de parler. Ca sonnait simple, et juste dans sa bouche. Logique et sensé. Quand c’était lui qui résumait la situation, elle avait presque l’impression qu’Aaron pourrait céder et la relâcher. Puis dés qu’il se taisait, ça devenait tout de suite moins évident et elle se remettait à douter de pouvoir sortir un jour. Elle aurait aimé approuver, renchérir, seulement dés qu’elle ouvrait la bouche Aaron se mettait en boule, il ne pouvait pas la supporter et même si elle avait dit « une poule sur un mur », il l’aurait prit pour lui et l’aurait fait tombé dans une crevasse.
« Je veux juste m’en aller… je ne ferai pas de vague » lança-t-elle finalement à la suite du jeune homme.
Pas de vague non. Un tsunami. Mais pas tout de suite.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Mar 25 Jan - 18:42
Maxime resta un instant interdite quand Aaron glissa sa main dans la sienne. Elle n’aimait pas qu’on la touche et avait tendance à prohibé tout contact physique de sa vie en dehors du sexe. Les câlineries et marques d’affection, ce n’était pas son truc, pas dans son caractère, et très rare était les personnes qui étaient autorisées à simplement l’approcher. Mais la raison pour laquelle Aaron avait fait ce geste était bien différente et ne laissait pas la place à un quelconque rejet. Elle avait su à l’instant où leurs peaux étaient entrées en contact qu’il comptait sur elle pour le calmer s’il perdait le contrôle. Mieux valait lui tenir la main comme dans une cours de récré plutôt que de finir sous les décombre du bâtiment de Génome.
Superman reprit la conversation d’un ton hargneux. Il ne semblait pas près de laisser filer Miss Robinson. Max, elle, se sentait comme une étrangère catapultée au milieu d’une dispute dont elle ne connaissait pas réellement la cause. Elle s’était naturellement placée du côté d’Aaron pour plusieurs raisons :
a) Il lui avait sauvé la vie, même si le fait de lui devoir quelque chose était difficile à accepter. b) Elle pensait que Genome agissait pour protéger les mutants, et cette organisation l’intriguait plus que de raison. c) Aussi conflictuelles que soient ses relations avec Aaron, ils partageaient quelque chose qui les mettaient du même côté de la barrière.
Malgré ses certitudes, Maxime n’était pas une gentille idiote qui suivait aveuglément les ordres et les propos de « Sean » firent mouche. Elle ignora simplement la remarque sur la « petite copine » étant donné que ceci était simplement ridicule et était loin de l’atteindre. Il pouvait bien croire ce qu’il voulait, elle n’en avait rien à foutre et savait pertinemment à quoi s’en tenir.
Ce parasite était finalement bien loin d’être décérébré et son argumentation tenait largement la route. De même, elle ignora sa comparaison à des malades se prenant pour des dieux. Ce petit éloge, elle l’aurait, pour sa part, réservé à Genetic. Non, ce dut le reste de ses paroles qui la firent réfléchir. Pas à cause de la menace, car elle trouvait ça ridicule et insensé de menacer la seule organisation qui se dressait contre le géant de Genetic, mais au sujet de la jeune fille. Il n’avait pas tort. Et si elle avait bien compris, Robinson la suicidaire était inoffensive sans ses photos. A vrai dire qu’aurait-elle pu faire ? Si elle était journaliste, car telle semblait être le cas, elle n’avait plus aucune preuve pour étayer sa théorie et passerait donc pour une cinglée bonne à enfermer si elle écrivait un quelconque article au sujet des mutants. Sans compter que Genetic lui mettrait la main dessus. De plus, Sean proposait de s’occuper de la protéger. Il avait raison Aaron avait tout à gagner.
Et puis, l’attitude de cette fille, le ton de sa voix et ce qu’elle rajouta achevèrent de faire douter la française. Elle se mit à sa place. Si on l’avait elle-même enfermée pour n’importe quelle raison, elle aurait sans doute achevé sans remord son kidnappeur. Et puis, dans son esprit, ça ne ressemblait pas à Genome d’enfermer les gens (bien qu’elle ne connaisse finalement que très peu l’organisation), cela ressemblait à Genetic. Genome prônait des valeurs sur la liberté non ? Maxime se mordit la lèvre. Elle ne pouvait pas cautionner de garder quelqu’un enfermer, c’était contre sa nature. Elle était peut-être une belle garce associable mais elle avait un minimum de principes. Elle fronça les sourcils et s’adressa d’abord à « Sean » dont ça ne devait pas être le prénom : - Tu devrais arrêter de lancer des menaces en l’air étant donné que tu n’es pas le seul à pouvoir faire des dégâts. Et menacer les gens, ce n’est que de la provoc’, ça rime à rien.
Une institutrice au milieu d’une bagarre de cm1. Comme elle détestait ce rôle. Elle n’avait même été agressive. Pour tout dire, cette situation la blasait terriblement. Sans lâcher le petit couple du regard, détestant assidument la compassion qu’elle ressentait pour Robinson, elle conseilla Aaron d’une vois anormalement neutre :
- Tu devrais peut-être les laisser partir Aaron, il a raison. Elle n’a pas ses photos visiblement, ce serait juste cruel de la retenir entre quatre murs.
Tout le monde a le droit à la liberté.
- Et puis de toute façon, si elle déraille, tu sais qui elle est, ce ne sera pas difficile de la retrouver non ?
Ce n’était pas histoire de passer de la pommade qu’elle avait dit ça. Le tact ne faisait pas partie des attributs sociaux de Maxime. Ce n'était pas non plus lancé sur le ton de la menace. Elle pointait juste du doigt un détail qui lui paraissait essentiel pour mettre tout le monde d’accord.
Aaron O'Hara
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Sam 29 Jan - 23:29
Le type parlait beaucoup malgré l'image out à fait rustique de l'ivrogne irlandais qu'il véhiculait. Il parlait beaucoup trop à mon goût, je n'avais aucune envie de l'écouter mais je me fis violence pour ne pas le faire taire d'un coup dans ma tête en ne l'écoutant tout simplement plus : une nouvelle facette de mon pouvoir que j'avais découverte il y avait peu en voulant simplement me concentrer sur la terre que j'aimais tant et qui m'avait en même temps tant pris. Bref, je l'avais écouté. Et ce qui m'avait le plus surpris dans tout ça, ça avait été le fait que Robinson, elle, n'avait sorti qu'une seule phrase pour sa défense alors que l'autre s'était armée d'un monologue sans fin. Oui, ça, ça m'avait un peu laissé abasourdi, voire même complètement surpris. Seulement, la française avait décidé de prendre son parti, chose à laquelle je m'étais encore moins attendu : elle qui ne voulait surtout pas qu'on la connaisse sous quelque prétexte que ce soit, avait dans l'idée que laisser Robinson filer était une bonne chose. Trop de blabla pour rien, je commençais alors à avoir mal au crâne. Je lâchais la main de Max : j'avais envie de coincer Nell une nouvelle fois dans la boue ou même de la balancer au coeur de la délicieuse faille de San Andreas avec son grand copain mais je me sentais capable de reprendre le contrôle. Je n'aurais qu'à replonger ma main dans celle de Maxime en cas de besoin. Et puis, j'espérais qu'il n'y aurait pas ce genre de besoin.
Ce que les deux autres ne comprenaient pas, c'était que le fait de ne pas avoir de photos n'allait pas arrêter Robinson dans son entreprise. C'était du moins l'idée que j'en avais. Je restais persuadé qu'elle allait trouver le moyen d'obtenir de nouveaux clichés maintenant qu'elle avait pu repérer pas mal de mutants : cette fouineuse menait régulièrement des filatures et j'en savais quelque chose puisque c'était comme ça que j'avais eu à lui parler la première fois. Dans ma tête, elle allait sauter sur la première occasion pour obtenir cliché et/ou vidéos histoire d'alimenter l'article qu'elle devait déjà avoir dans son crâne depuis des lustres et ce, sous toutes les formes et versions possibles et imaginables. C'était pour éviter ça que je ne l'avais pas laissée par tir quand elle avait été rétablie. Et puis, je devais l'avouer, j'avais eu un infime espoir de pouvoir lui mettre un peu de plomb dans la cervelle et de lui faire comprendre que le monde ne devait surtout pas savoir et que 'ignorance était notre seul salut. Je m'étais heurté à un mur durant deux mois : un mur inébranlable, quel que soit le cas de figure évoqué. Elle restait têtue et bornée, telle une mule refusant catégoriquement de continuer son chemin sous prétexte qu'elle n'en avait pas envie. Sauf que la vie n'était pas faite d'envie mais de choix faits en fonctions de devoirs. Oui, on nous mentait depuis toujours : la vie, ce n'était ni beau ni drôle. C'était simplement une suite d'emmerdes. Et Robinson allait facilement créer une jolie suite d'emmerdes pour une longue suite de personnes toutes liées entre elles par un gène débile : les mutants. Mais j'étais le seul à sentir à quel point cette folie des grandeurs allait nous mener à notre perte. Dommage qu'ils ne comprennent pas : elle ne partirait pas. Je ne la laisserais pas partir, c'était hors de question. J'étais tellement conforté dans l'idée que Robinson était cette petite garce de journaliste avide de reconnaissance et de scoop du siècle que l'argumentation de son "pote" n'avait même pas ébranlé l'image que je me faisais d'elle et surtout, l'image que je me faisais de ce que sa sortie de Genome impliquerait.
« Hum... Attendez.... C'est vrai que.... Non. » dis-je d'un ton cynique. Non, non elle ne partirait pas avec mon accord. Et qu'elle essaie de se tirer... « Avec le nombre de mutants qui se baladent dans L.A., reprendre des clichés intéressants de son point de vue sera un jeu d'enfant, un jeu de nigaud même. Et puis, elle vous a vu, à tous les deux. Si elle vous prend en photo, vous êtres sûrs de faire la une dès le lendemain.... » Je ne m'adressais qu'à Max et à l'irlandais, comme si Ronbinson n'était même pas là. Ne pas m'adresser directement à elle était comme un moyen d'oublier qu'elle était là et qu'elle cherchait à me filer sous le nez. Et surtout, faire comme si elle n'était pas là me permettait de me calmer parce que je n'oubliais pas ses paroles et j'avais besoin d'être lucide et de ne pas me laisser influencer par le fait que je la détestais d'un coup personnellement. « Toi, tu veux la surveiller ? Et tu crois que c'est vraiment toi qui va mener la danse ? » dis-je en m'adressant au type, un sourire encore plus cynique que mon ton sur mon visage. « Donc... Non. Elle reste ici. Elle reste ici jusqu'à ce qu'on soit certains qu'elle ne représente aucune menace pour nous. Laisse-t-on sortir un terroriste sous prétexte qu'il n'a pas les produits nécessaires à la fabrication d'une bombe ? Non, parce qu'il peut se les procurer une fois dehors et recommencer. »
Je regardais alors Robinson de façon très peu amicale. « C'est pas aujourd'hui que t'iras entretenir ta manucure. tu attendras encore et tu te contenteras de la lime à ongle qui sert à la communauté. »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Dim 30 Jan - 4:26
« J’voudrai pas jouer les rabat-joies mais… t’es prêts à te battre pour cette nana, mec ? »
La voix d’Elvis faisait cruellement échos aux pensés de l’irlandais qui s’entrechoquaient à vitesse grand V dans son esprit. Jusqu’où était-il disposé à aller pour tirer la miss des griffes de ses détracteurs ? Se mouiller, il l’avait fait. Il avait déjà pris des risques en s’infiltrant ici. S’il avait été pris pour un espion envoyé par Genetic, il aurait assurément passé un sale quart d’heure… Peut-être même qu’il aurait rejoint Nell dans sa prison dorée. A moins d’être sédaté ou dans un état d’ébriété vraiment très avancé, il aurait bien entendu été capable de se faire la belle, mais le risque était quand même présent. Et ça ne lui avait pas posé de problème jusqu’à maintenant. Parce qu’il avait un plan parfaitement ficelé et que tout aurait dû passer comme une putain de lettre à la poste ! Sauf qu’il aurait dû savoir qu’on ne pouvait pas faire confiance au système et que les employés de poste étaient tous des ripoux.
Est-ce qu’il était prêt à se battre pour récupérer Nell ? Rien n’était moins sûr. Pourtant, c’était ce que tout le monde semblait attendre de lui. La captive elle-même lui avait directement conseillé d’attaquer la fille à l’estomac et l’intéressée semblait prête à en découdre. Tout comme O’Hara mais dans son cas c’était un peu différent. Nalláan avait l’impression qu’Aaron espérait un combat. Il était buté, en colère contre le monde entier et surtout : il ne portait pas Nell dans son cœur. Et les amis de son ennemie n’étaient vraisemblablement pas autorisés à lui venir en aide en cas de pépin. Cela dit –et c’était sans doute le plus agaçant dans tout ça– l’irlandais ne pouvait pas complètement le blâmer. Déjà simplement parce qu’il était passé par là où Aaron passait et qu’il n’était toujours pas remis de la mort de sa sœur malgré les années. Il comprenait sa révolte et son envie de casser arbitrairement des dents. Ensuite parce qu’il avait raison : rien empêcherait Nell de recommencer à filer des mutants une fois à l’extérieur pour les photographier et publier le tout. Et surtout pas lui, il n’était pas dupe. C’était assurément ce qu’elle prévoyait pour la suite de sa semaine et il ne pourrait rien y faire. Oh bien entendu il pourrait essayer de la dissuader. Il avait déjà essayé une fois et comment tout ça avait terminé ? Il s’était retrouvé lui-même en train de filer O’Hara pour ses beaux yeux. Lamentable. A croire que quand il s’agissait de Nell, il perdait tout bon jugement.
Mais alors quoi ? Est-ce qu’il devait laisser tomber maintenant ? Il s’était cassé le cul pour venir jusque là, il avait embauché Elvis et suivi ses instructions à la lettre. Il s’était empêché de boire pour être assez en forme en cas de pépin et… maintenant que pépin il y avait, il n’était pu très sûr du bien fondé de ce qu’il faisait. Et si enfermer Nell était inévitable pour protéger son secret ? Leur secret. Qui était-il pour les mettre tous autant qu’ils étaient en danger ? Personne ne méritait d’être privé de liberté, mais celle des uns ne s’arrêtait-elle pas là où blablabla ? Pourquoi est-ce que tout ne s’était pas passé comme prévu ? Ils seraient déjà à l’extérieur à l’heure qu’il était !
Nalláan posa son regard azuré en direction de Nell qui n’y voyait pour sa part toujours pas grand-chose. Ses sourcils étaient crispés par un doute évident et sa bouche se tordait au rythme de ses pensées presque douloureuses.
« On pourra toujours retenter une prochaine fois, non ? » reprit l’asiatique d’un ton conciliant
« La ferme Elvis » soupira simplement Nalláan avant de porter la main à son oreille et d’en ôter son oreillette high-tech
Il la fourra négligemment dans la poche de son manteau noir et se tourna vers les deux fouteurs de merde, un éclat coléreux dans le fond du regard.
« J’ai pas envie d’en venir aux mains et qu’ça tourne au bain de sang, ok ? I’ parait qu’t’es blessée toi et même si j’ai très envie d’te foutre mon poing dans l’bide parce que t’as gâché ma soirée, j’attaque pas quelqu’un qu’est diminué… C’est qu’c’est hargneux ces bêtes là et tu m’as déjà l’air sacrément mauvaise » la cingla-t-il « Quant à toi, j’sais d’quoi t’es capable et ça m’ferait chier pour toi qu’tu fasses péter ta super planque d’enfant gâté et qu’tu tues une nouvelle flopée d’innocents… J’pense qu’on est d’accord sur le fait qu’t’as fais assez d’dégâts comme ça ces derniers temps, pas vrai ? » articula Nalláan d’un ton entendu « Alors comment vous voulez la jouer ? Parce que j’vous garanti que je sais me défendre, mais vous n’avez pas idée dans quelle mesure. Si un combat à l’aveugle vous tente cela dit… »
Bie entendu il bluffait. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était se soustraire à leur vue et rentrer ce planquer. Mais ça, ces deux glands l’ignoraient. Seraient-ils assez fous tout de même pour tenter le coup ?
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Lun 31 Jan - 19:00
La situation dégénérait totalement, ou en tout cas, elle était à deux doigts de le faire. Aaron restait obstinément campé sur ses positions et la jeune femme pouvait capter dans sa voix un accent déterminé qui l’inquiétait. Du genre qui signifiait clairement qu’il était près à en découdre pour la garder ici. C’était totalement incompréhensible cet acharnement ! Nell n’arrivait pas à comprendre pourquoi O’Hara la détestait autant, et cette constatation avait quelque chose d’angoissant. Deux mois déjà et le grand manitou de Genome refusait toujours de la laisser partir. Est-ce qu’il comptait sérieusement la garder ici pour toujours ? Et si ça n’était pas pour toujours alors combien de temps ? Des semaines ? Des mois ? … peut-être même des années ? Qui sait ce qui se passait à l’intérieur de la tête d’Aaron ? Avait-il le moindre projet ? Le moindre but à tout ça ? A l’entendre elle était aussi dangereuse qu’un virus mortel, il la comparait à une terroriste, c’était complètement dingue, complètement excessif, complètement faux aussi.
Lorsqu’elle se laissait submerger par cet état d’esprit, Nell songeait que donner quelques coups valait la peine. Et en même temps, Nallaan avait raison, il y avait tout un tas de gens dans cet immeuble pourri, et O’Hara était déjà à deux doigts de craqué. Cette foutu lumière lui avait de toute manière ôté son unique avantage, elle était coincée. Son unique moyen de sortir de là, c’était le grand irlandais à côté d’elle. Mais franchement, est-ce que ça valait le coup ? Il jouait un peu sur le bluff, sa technique pouvait légèrement reculer l’échéance mais au fond Nell savait très bien qu’O’Hara finirait par passer à l’attaque tout seul comme un grand une fois qu’il en aurait marre de palabrer. Nell ignorait où en était Nallaan par rapport au corps à corps, mais elle pariait qu’il n’avait pas misé là-dessus pour s’en sortir. En gros, s’il fallait se battre, c’était foutu. Ils avaient déjà grillés leurs chances et tout ce qui se disait depuis que la française leur était tombé dessus était une pure perte de temps.
Cette idée remplissait la jeune femme d’une colère difficilement contrôlable, surtout si on l’ajoutait à la frustration qui s’accumulait depuis des semaines. Rester dans ce trou à rat était une perspective atroce et pourtant ça semblait être sa seule et unique perspective. Le seul moyen aurait été qu’O’hara se réveille et arrête de se défouler sur elle parce qu’il avait écrasé sa sœur sous quelques tonnes de béton. Seulement cet enfoiré avait des œillères de la taille du Space Needle de Seattle et rien de ce qu’elle pouvait dire ou faire n’avait d’influence. Elle était coincée.
Une vague de découragement l’envahis, en même temps qu’une vague de douleur au niveau de son front. Elle porta une main en visière à ses yeux pour se prémunir de la luminosité trop dense de la pièce. Elle était coincée oui mais elle ne pouvait pas se résoudre à baisser les bras. Elle avait une fierté et prononcer les mots « c’est bon, tu as gagné Aaron » la feraient assurément vomir ses tripes. Non elle devait trouver une idée à la quelle se raccrocher avant d’ouvrir la bouche.
Nallaan. Il allait bien entendu se tirer d’ici sans elle d’ici quelques minutes, mais il allait certainement revenir la voir. Il était obligé de le faire, et Nell préférait se persuader qu’il en avait l’intention. Il pouvait prendre des objets avec lui, alors il aurait très bien pu lui ramener une arme, lui expliquer rapidement comment s’en servir, et elle se serait débrouillé avec ça. Ou même lui dire de prévenir la police, ou son père, ou peu importe. Il fallait qu’elle compte là-dessus. C’était un excellent plan qui finirait forcément par fonctionner.
« La seule aveugle c’est moi ici » grogna Nell avec une hargne teinté de découragement « … laisse-tomber, Sean… oublie juste pas de nourrir mon poisson » lança la jeune femme.
On sentait clairement qu’elle laissait tomber pour cette fois. Elle avait parlé du poisson pour que Nallaan n’oublie effectivement pas de le nourrir, mais aussi pour lui signifier que leur deal tenait toujours et qu’il pouvait continuer de squatter son appart’. Ca sous entendait aussi qu’il allait falloir revenir. Elle espérait qu’il capte les messages sous-jacents, cela dit il était finalement plus malin qu’il en avait l’air. C’était de toute manière sa seule porte de sortie, alors elle n’avait guère le choix que de lui faire 'aveuglement' confiance...
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Lun 7 Fév - 9:08
Si elle vous prend en photo, vous êtres sûrs de faire la une dès le lendemain.
Un sentiment insidieux se fraya un chemin dans l’esprit de Maxime quand Aaron prononça cette phrase. Elle porta son regard sur la petite emmerdeuse mais nulle compassion ne pouvait plus être lue. La vie était un grand terrain de chasse et cette fille n’était pas dans son camp. Elle était l’ennemie.
Maxime ne la détestait pas puisqu’elle ne la connaissait pas. Ce qu’elle ressentait à son égard était bien plus primaire que ça. Cette fille pourrait trouver un mutant incapable de contrôler ses pouvoirs, ou un inconscient se pensant à l’abri de tout, n’ayant pas connaissance de l’existence de Genetic, et qui voudrait révéler ses capacités extraordinaires au monde entier. Sauf que l’anonymat était synonyme de salut pour Maxime et les siens. Pour sa famille symbolique. Et il était hors de question qu’un de ses proches, ou bien elle-même, finisse dans un laboratoire à Genetic. Cela allait d’ailleurs plus loin que ça. Révéler au monde l’existence des mutants alors que le monde avait déjà bien du mal à accepter ceux qui s’éloignaient un tant soit peu de la norme : homosexuels, transexuels etc… Comment réagirait la masse face à des êtres non seulement différents mais également puissants et donc, dans une certaine mesure, dangereux. Ils les parqueraient, les étiquetteraient comme des flacons dans un laboratoire, les dissèqueraient pour comprendre, et enfin les extermineraient pour que surtout rien ne change. Parce que dans notre société, la différence est sans doute le plus grand crime.
Que Robinson ose faire le moindre geste pour les révéler. Maxime la tuerait.
La française n’avait pas les mêmes scrupules moraux qu’Aaron. Elle n’était pas psychopathe pour autant mais elle ne croyait pas à l’utilité des idéaux face à l’ennemie. Si un choix devait être fait entre la vie de cette petite journaliste teigneuse et la protection de son entourage, la décision serait rapide et sans équivoque. Pas par haine, cependant. Pas non plus dans une volonté héroïque. Simplement parce qu’elle était humaine dans tout la primitivité et l’animalité du terme.
Superman était bien gentil de laisser vivre cette fille… Elle n’avait rien contre, tant que jouer les super-héros ne la mettait pas elle-même en danger.
Le parasite, parce que c’était ce qu’il redevenait aux yeux de la française, reprit la parole et elle le toisa froidement. Il savait qu’elle était blessée ? Tant mieux, qu’il vienne donc, qu’il la touche, il ne serait pas déçu.
- Vas y viens, je t’attends.
Un chat qui hérisserait les poils de son dos. Maxime n’avait pas peur, mais ses muscles se bandaient dans l’attente d’une confrontation. Elle était sur ses gardes. Aaron avait sans doute perçue le changement dans son attitude, il avait déjà vu de quoi elle était capable. Ce n’était pas glorieux, mais c’était ainsi. S’il fallait mettre ce type hors-jeu, elle n’hésiterait pas.
- Ta copine ne sortira pas d’ici, et il vaut mieux pour elle d’ailleurs.
Fini le temps des négociations. Le choix était sans appels. Instinctivement, la française maigrelette serra les poings, prête à devenir toxique au moindre geste d’hostilité. Un rictus déforma ses lèvres. Elle était animale sauvage, louve luttant pour sa survie et celle de sa meute. Dans un combat à la loyal, ce type lui aurait mis la raclée de sa vie et elle n’aurait eu aucune chance. Elle n’était pas réellement musclée mais elle avait un avantage considérable, il ne savait pas de quoi elle était capable. Il pouvait être dupé par son apparence. Et puis surtout, elle était hargneuse et ses principes ne répondaient pas aux critères moraux socialement accepté des super-héros. De plus, il était hors de question qu’elle crève ici, elle n’estimait pas que sa vie valle grand chose mais elle y tenait assez pour s’y accrocher par tous les moyens possibles. Elle n’était pas une de ses héroïnes prêtes à se sacrifier pour le bien commun. Les super héros finissent toujours mort lors de l’ultime confrontation.
Ce ne serait pas son cas.
Aaron O'Hara
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Mar 8 Fév - 16:00
Je tournai vers la française un regard aussi perplexe que ce que je l'étais : elle avait changé d'avis du tout au tout. elle avait commencé par tenter de me faire pencher en faveur de Robinson avant de rebrousser chemin et de se placer de mon côté. Enfin, j'avais l'impression qu'elle était de mon côté mais, en réalité, ce n'était pas tout à fait. Peu importe. L'irlandais collé aux basques de l'emmerdeuse ne semblait pas vouloir en démordre mais j'avais comme l'impression que son assurance se tassait quelque peu : peut-être était-ce du à la vigueur du ton de Maxime qui contrastait tant avec celui du "parasite". Ça lui allait bien : il avait parasité l'alimentation électrique de Genome pour récupérer Robinson. Mais savait-il seulement à quoi il s'exposer ? Savait-il réellement à qui il allait tenter de rendre la liberté ? Moi-même, après deux mois de détention, je ne savais toujours pas qui elle était. Pour moi, elle représentait juste la menace de la révélation. Qui voulait être révélé au grand jour parmi nous ? Les mutants ? Mis à part cette illuminée, personne. Croyait-elle que parce qu'elle allait donner "la connaissance" au reste du monde, elle allait être traitée différemment de nous ? Parce que moi, j'en avais une petite idée, de ce qui nous attendait : tests, détention, isolement, création de base de quarantaine et peut-être même, dans le pire des cas, euthanasie... Je n'avais aucune envie de mêler le gouvernement à tout ça sans savoir exactement comment nous pourrions agir en cas de problèmes. Elle allait rester là. Au moins jusqu'à ce que je sache comment la maîtriser une fois redéposée à l'air libre.
« Robinson... Tu sais où est ta chambre, n'est-ce pas ? Pas besoin que je t'y raccompagne ? »
Je me tournai directement vers "Sean". Très irlandais comme nom. Tout à fait commun. Un vrai John Smith en somme. Je fis deux pas vers lui, lentement, sans le perdre de vue. Je ne comptais pas le garder ici, lui aussi, parce que je voyais bien qu'il n'était pas du genre, comme notre journaliste en herbe, à rêver de paillettes et de reconnaissance. « quand à toi, Sean, si tu veux qu'on ne connaisse de toi que ta fausse identité, je te conseille vivement de déguerpir très vite... » J'étais étonnamment calme. Alors que quelques minutes plus tôt, je n'avais plus été sûr de moi, sûr de mon self-control, là, je me maîtrisais. Peut-être parce que je pensais pouvoir ne pas craindre ce type. Mais est-ce que je savais quoi que ce soit sur son pouvoir ? Non. Absolument rien. Je reconsidérai illico mon assurance : je gardais le contrôle mais je n'étais plus aussi sûr. J'allais devoir la jouer fine pour le faire flancher ou au moins découvrir un minimum de choses sur la nature de son don, pour voir si je devais prévenir le renfort et surtout, si j'avais le temps de prévenir le reste du bâtiment... « Tu ne comptes quand même pas te battre et risquer ta vie pour une journaliste qui vendrait son âme pour récupérer ses clichés et être enfin reconnues ? »
J'espérais qu'il ne comptait pas se battre réellement. J'avais peur de devoir utiliser ma capacité. Je ne l'avais pas vraiment fait depuis le gymnase et j'avais l'impression de ne plus vraiment connaître cette partie de moi. Avant, je connaissais tout de mon pouvoir, enfin, tout ce qui ne concernait pas ses limites. Mais aujourd'hui, c'était à peine si je pouvais savoir quel était le dosage précis pour déplacer uniquement une pierre sur le sol. Trop risqué de faire appel à ma capacité en cas de pépin. Max aurait droit à ce mauvais rôle. Je savais qu'elle n'aimait pas utiliser sa capacité sur les autres mais vu l'estime qu'elle portait à ce type, j'étais certain qu'elle n'hésiterait pas à agir. « Tu as deux minutes pour prendre ses directives concernant son poisson rouge et après, tu dégages. »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Mer 9 Fév - 10:45
Laisser tomber ? Aussi facilement et sans même essayer de se débattre un peu ? L’irlandais aurait aimé dire que ce n’était absolument pas son genre, malheureusement, c’était le cas. Il avait toujours été un peu lâche… Même s’il préférait se vanter d’être prudent, il n’était pas dupe. Le regard contrarié du jeune homme se posa sur la silhouette frêle de Nell. Elle portait encore des marques visibles de son accident et ses grimaces de douleur, dues à sa migraine, la faisait paraitre bien vulnérable. Et une fois encore, Nalláan se laissa aller à penser à sa sœur et l’envie de faire sortir la journaliste de là se fit plus pressante encore. D’un autre côté, il n’était pas certain d’être capable d’affronter deux mutants maintenant. Il avait toujours été du genre à fuir, du genre à être « prudent » et même si le combat au corps à corps ne lui faisait pas peur, il doutait qu’Aaron et sa copine se contente de ça. Surtout qu’en l’occurrence, il ne savait pas vraiment à qui il avait à faire. Tout ce qu’il savait c’était qu’O’Hara avait saccagé tout un bâtiment dernièrement (et fait des victimes) à l’aide de ses pouvoirs et que la brune à l’accent européen était blessée. Ce dernier point pouvait jouer en sa faveur mais c’était tout ce qu’il savait d’elle et les inconnues étaient trop nombreuses pour qu’il aille s’y frotter.
N’empêche que leurs remarques cinglantes lui donnait bien envie d’oublier toutes ces conneries et de se jeter tête baissée dans la bagarre. Surtout l’attitude de la brune qui semblait avoir une sacrée dent contre lui, sans qu’il comprenne vraiment pourquoi. Est-ce qu’ils s’étaient déjà croisés auparavant ? Si c’était le cas, Nalláan n’en avait aucun souvenir… Puisque Nell était aveugle, il fallait qu’il les fusille du regard pour deux et ce n’était vraiment pas un problème pour lui ! Ces enfoirés ne payaient vraiment rien pour attendre ! En réalité, leur attitude lui rappelait celle des vilains de comics qui sortaient des répliques débiles et cyniques aux héros en mauvaise posture pour les narguer. On était bien loin de la vision idyllique de certain sur Genome… Il se félicitait aujourd’hui de ne pas avoir cherché à rejoindre leur rang.
« Va t’faire foutre, pauvre type » articula-t-il entre ses mâchoires crispées par la colère, ses yeux azurés braqué en direction du chef bien pathétique de la base « J’ai pas b’soin de deux minutes avec elle parce que j’peux vous assurer que vous vous débarrasserez pas d’moi aussi facilement. Je serai là demain et tous les autres jours si ça m’chante »
En réalité, même si cette phrase sonnait comme une menace, il l’avait lâchée pour rassurer un peu Nell, lui montrer qu’il ne l’abandonnait pas. Il allait partir, c’était un fait à présent, sa décision était prise. Mais s’ils avaient perdu cette bataille, leur guérilla était loin d’être perdue.
« Et vous savez quoi ? Je passerai par la grande porte, j’ai pas à me cacher. Toute façon on entre ici comme dans un fichu moulin » ajouta Nalláan dans un demi-sourire moqueur adressé à O’Hara
Il ne chercha même pas à répondre aux remarque du mutant quand à sa véritable identité. Personne ne savait qui il était, pas même Nell, ni Genetic qui était pourtant à son cul depuis des lustres. Il était une ombre. Il était insaisissable.
Se détournant, l’irlandais redonna toute son attention à Nell. Une main posée sur son épaule, il chercha vaguement à croiser son regard. Mais la jeune fille garda les yeux obstinément fermés pour se préserver de la lumière trop agressive pour elle de la pièce. Il posa une main réconfortante sur son épaule sans prononcer un mot. Si un jour on lui avait dit qu’il aurait ce genre de comportement face à Nell Robinson, chieuse de première…
Poussant un soupir, il replaça son oreillette et jeta un dernier coup d’œil coléreux au duo responsable de son échec et de la prolongation de l’enfermement de son amie.
« Si vous la pensiez chiante, attendez de me voir à l’œuvre » cracha-t-il simplement avant de s’adresser au technopathe qui, il en était certain, était resté sur le qui-vive « Le code, Elvis »
Après avoir saisi les données, Nalláan se retourna le plus naturellement du monde pour pianoter sur le clavier. L’envie d’attraper le bras de Nell et de l’emporter avec lui le traversa mais il n’en fit rien. A quoi bon risquer sa vie, celle de la jeune femme et des mutants encore endormis dans l’enceinte du bâtiment. Il reviendrait. Mais la patience n’avait jamais non plus été une de ses qualités. La porte s’ouvrit dans son dos et, l’irlandais s’en rapprocha à reculons.
« Voyez ? Comme dans un putain d’moulin… »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Ven 11 Fév - 1:15
C’était l’estomac tyrannisé par l’angoisse que Nell observait Nallaan s’en aller sans elle. Enfin, l’observait, c’était un bien grand mot. Elle n’avait juste pas été capable de résister à l’envie d’y jeter un œil, juste le temps de le voir disparaitre à reculons. Vivre toute cette scène les yeux fermés avait été un supplice. Ouvrir les yeux, même faiblement, avec cette lumière, ça aussi ça avait été un supplice. Maintenant, voir l’irlandais se tirer sans qu’elle ne soit de la partie terminait le cauchemar en beauté. Nell n’avait jamais essuyé un taux d’échec aussi élevé. Les perspectives étaient toutes plus affreuses les unes que les autres. Et même si une paire de petites mains mentales se raccrochait désespérément à l’imper’ élimé de Nallaan, elle n’arrivait pas à se défaire de ce sentiment d’avoir perdu. C’était certainement le sentiment le plus frustrant, et le supplice le plus atroce de cette soirée. La jeune journaliste avait à la fois envie de se laisser tomber par terre pour pleurer, et à la fois envie d’exploser comme une furie et d’hurler toute sa rage aux deux autres.
Tout ça c’était la faute de cette française ! Nell l’avait toujours dit, on ne pouvait pas faire confiance aux français. Non en réalité elle n’avait jamais dit ça, mais à partir de maintenant elle allait le clamer haut et fort… aux plouques qui squattaient Genome avec elle… parce qu’il semblait qu’elle n’allait avoir personne d’autre avec qui parler pour encore un moment. Nallaan semblait sincère lorsqu’il promettait de revenir, seulement maintenant qu’ils s’étaient fait griller, la jeune fille pariait que la sécurité allait être renforcée autour de ses jolies petites fesses. Ils n’allaient plus la lâcher d’une semelle et l’empêcheraient d’être toute seule trop longtemps. Ils n’avaient aucune idée du pouvoir de Nallaan puisqu’il avait eut assez de présence d’esprit pour marcher au lieu de se volatiliser, alors du coup, ils n’allaient certainement pas prendre de risques. Peut-être même qu’ils allaient faire poser une caméra dans sa chambre. La perspective était atroce. Les pires scénarios se déversaient dans son crâne douloureux, et finalement, il était peut-être mieux qu’elle ait les yeux fermés. Ca empêchait les larmes de venir s’incruster. Puis ça l’empêchait de voir leurs deux têtes d’affreux.
Maintenant qu’elle se retrouvait toute seule avec eux, elle pariait qu’elle allait avoir droit en plus aux moqueries. Elle haïssait le ton que prenait O’Hara pour lui causer. Un ton condescendant, comme si elle était la pire des raclures. Il lui parlait comme on parlait au pauvre junkie qui vient vous réclamer une pièce, l’aiguille dans le bras, en vous jurant d’un air larmoyant qu’il n’est pas alcoolique… La bonne blague ! Pour qui est-ce qu’il se prenait ce dégénéré ?! Vendre son âme au diable c’était très drôle, car pour l’instant, son diable à elle, c’était lui ! Elle n’était pas croyante pour un sous, par contre elle ne doutait pas que certains endroits pouvaient prendre de vrais allures de paradis, d’autres, d’enfer. Ici, c’était clairement le sien.
Qu’est-ce qu’il croyait exactement ? Qu’elle allait publier ses clichés tels quels dans n’importe quelle feuille de choux ? Il était complètement débile ou quoi ? Il n’avait de toute évidence aucune idée de comment fonctionnait le monde de la presse. Chaque domaines avait ses foutus lois, ses foutus principes. Elle ne savait même pas à quoi ressemblaient les photos prises le soir de l’explosion, elle n’avait pas été autorisée à les voir, bien entendu. Pourtant elle avait demandé plusieurs fois. Sur le coup elle s’était attendue à ce que ça ne donne franchement rien. Avec tout ce bazar et cette poussière. Seulement si O’Hara les gardait aussi bien planquées c’est qu’elle avait dû saisir quelque chose d’important. Peut-être le prof avec ses yeux lasers, qui sait ? Comment savoir, elle était coincée dans ce trou ! Même pas le temps de commencer à vraiment leur casser les pieds, ils assumaient qu’elle allait se précipiter n’importe comment avec les premières photos potables venues. Mais qu’est-ce qu’elle allait en retirer ? Que dalle ! 3 semaines à la Une, c’est tout. N’importe qui de normal en aurait tiré la même conclusion. On avait montré un milliard de photos d’OVNI et autre Nessi au monde, certaines avaient été reconnues fausses, d’autres restaient un mystère. Est-ce que le gouvernement avait balancé une ogive dans le Loch Ness ? NON ! Parce qu’il fallait la science derrière les images. Un dossier tangible, un scénario correctement rédigé, du temps, des moyens, de la recherche, beaucoup d’ambition, de confiance, et un carnet d’adresse bien rempli.
O’Hara n’avait rien comprit, Nell ne visait pas qu’un Pulitzer ou deux, elle visait carrément une petite place dans les livres d’histoire d’ici deux ou trois centaines d’année. Comme pionnière. Est-ce que tout ça annonçait forcément de mauvaises choses pour les mutants ? … ça restait une possibilité. C’était surtout le pire scénario envisagé, mais pas le seul. Nell le savait, parce qu’elle les avait tous envisagés méthodiquement. Mentalement pour l’instant. Mais elle avait surtout envisagé le meilleur. Le meilleur pour tout le monde, mais surtout pour elle bien sûr. Puisque c’était son idée et qu’une fois qu’elle aurait prouvé au monde que son idée était la meilleure idée de leur entière génération, elle aurait son Pulitzer, son nom dans les livres d’histoire, et une petite place au paradis. Au cas où, car personne ne lui avait jamais prouvé l’existence du paradis, elle retenait surtout que personne n’avait encore réussit à prouver le contraire. Finalement, peut-être que Nell avait un peu plus foi en l’homme que ces deux gros nazes qui se permettaient de faire la loi. En tout cas, elle croyait au destin, elle croyait surtout au sien, et même si pour l’instant, elle était coincée ici, elle savait au fond que ça n’était pas la fin de l’histoire.
Waw, Pince-mi et Pince-moi avaient bien failli réussir à la faire flancher, elle venait de passer à deux poils de la déprime totale. Mais elle était plus forte que ça, et surtout plus maligne. Ils ne l’auraient pas à l’usure, Nell ne s’usait pas.
« J’me demande bien comment il a réussit à craquer votre code aussi rapidement » minauda Nell en essayant d’adopter le ton le plus détaché qu’elle pouvait « C’est pas que j’veux me mêler de votre soupe interne les gars, mais franchement ? O’Hara tu devrais virer le responsable de la sécurité et engagé ta poufiasse à la place. Elle est bien dressée. Mais de ce que j’en ai vu, tu devrais un peu mieux la nourrir. D’ailleurs ça serait pas mal que tu lui rajoute la fonction ‘chienne d’aveugle’, parce que j’sais pas si t’as remarqué, mais j’ai comme un petit souci… »
Nell savait bien que c’était tenter le diable et sa petite démone francophone, mais merde, après tout c’était eux qui la retenaient séquestrée. A partir de là, ça n’était pas si étonnant que ça qu’elle manque de coopération et qu’elle soit légèrement de mauvaise humeur…
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé] Jeu 17 Fév - 11:37
Maxime écouta le parasite piquer sa crise puis s’éloigner. Ses sentiments allaient de la rage à la frustration en passant par la colère et l’appréhension. Enfoiré de merde. Ils allaient le laisser partir comme ça sérieusement ? Alors qu’il allait revenir les emmerder à vouloir jouer les héros pour les beaux yeux d’une folle furieuse ? Crispée, la française hésitait à poursuivre ce fichu irlandais et à lui faire cracher ses dents une à une. Elle lança un regard furieux à Aaron. Superman ne faisait rien, il laissait juste ce type partir.
Tout un coup Genome ne paraissait plus être, aux yeux de Max, un endroit ni si sûr, ni si bien dissimulé. De quoi serait capable ce type s’ils ne cédaient pas à ses requêtes ? Allait-il falloir les éliminer lui et sa pimbêche ? Elle n’hésiterait pas à le faire elle-même, mais en arriver à cette extrémité ne la réjouissait pas. Ce monde était décidément pourri. Rien à voir avec Oui-oui ou les Barbapapas.
La pimbêche reprit alors la parole, ne pouvant pas s’empêcher de fanfaronner et de lancer des petites remarques acerbes. Sale petite serpent dont le venait ne parvenait pas à prendre. Maxime avait entendu des propos bien pire à son propre sujet et elle n’y accordait pas plus d’importance que ça. En réalité, elle trouvait même pitoyable cette manière d’agir. Qu’elle continue à débiter ses conneries, elle se lasserait toute seule si personne ne lui répondait.
- Il y a pas moyen de la bâillonner ?
Trop tentant. Sa petite voix nasillarde lui tapait sur le système nerveux.
Aaron raccompagna son emmerdeuse personnelle dans sa cellule. Dos au mur, elle ressassait les évènements. Elle aurait très bien pu se tirer d’ici et ne plus jamais revenir, continuer tranquillement sa petite vie mais elle avait la sensation de ne pas pouvoir se le permettre. Aaron était trop gentil pour faire ce qu’il fallait faire. On ne combat personne avec des idéaux et de belles phrases bien ficelées. Jouer les héros ne sert qu’à se foutre dans la merde et à mourir. L’idée de devoir faire « partie » de quelque chose comme Genome mettait à rude épreuve son indépendance et son caractère solitaire, mais elle n’avait pas assez confiance en cette organisation pour gérer le problème « Robinson ». Et elle ne pouvait pas permettre à cette petite journaliste d’annoncer au monde entier l’existence des mutants.
Persuadée de n’être d’aucun autre côté que du sien, Maxime attendit que la silhouette d’Aaron se découpe dans le couloir pour l’interpeller.
- Superman, il faut qu’on parle.
Non elle n’allait pas lui dire qu’il aurait mieux fait de les tuer tous les deux bien qu’une partie d’elle-même ne pouvait pas s’empêcher de le penser.
- Tu comptes faire quoi pour eux ?
Dieu qu’elle avait envie d’une cigarette…
Elle espérait qu’il lui dirait qu’il comptait retrouver Sean et son acolyte Elvis et qu’il s’arrangerait pour qu’ils ne soient plus un problème.
- « Sean », elle appuya sceptiquement ce nom, est un SDF. Enfin il l’était encore il y a quelques mois. Si jamais tu veux le retrouver, je pourrais t’aider.
Elle n’avait pas été très sociable durant cette période mais elle savait à qui s’adresser pour avoir des informations.
- Quant à elle, fit Maxime avec un mouvement du menton vers l’extrémité du couloir. Je veux que tu me laisses lui parler. Qu’on soit clair, je compte la droguer pour savoir à quel point elle est dangereuse et, si jamais effectivement elle est cinglée au point de vouloir tout révéler …
Elle laissa sa phrase en suspend. Aurait-elle le courage de lui tirer elle-même une balle dans la tête ? Peut-être pas… Mais il faudrait la faire taire, de ça elle était sûre.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé]
♦ In#2 ♦ « One Way or another, I'm gonna find ya'» [Terminé]