...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé]
Elias J. Climber
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Sujet: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Sam 1 Juin - 15:25
Calista & Elias
Les quelques points communs qui nous rassemblent Ne sont que des souvenirs douloureux. Que pourrions nous faire de nouveau ensemble Si ce n'est nous rappeler ces moments honteux ? Ҩ tears buried.
« Monsieur Steevens, vous ne l’avez pas seulement laissée venir afin de constater par elle-même celui que vous êtes ! Vous l’avez laissée démissionner et tout quitter pour partir vivre de l’autre côté du pays tout en supposant – si j’ai bien compris votre témoignage – que si elle avait su pour vous et votre handicap, elle ne serait pas venue. »
« Objection ! L’accumulation de faits n’est pas une preuve et…»
Et son objection est rejetée. Quel teigne cet avocat. Il ne me laisse jamais terminer ! J’accorde un regard reconnaissant au juge avant de me concentrer de nouveau sur le défenseur. Oui, je représente la plaignante. Ils se sont rencontrés par internet et ont finis par vouloir se rencontrer. Ils ont pensés au coup de foudre, à l’amour fou et parfait : ce fut un échec. Pour cause, ce très cher Mr Steevens n’a jamais mentionné à travers leurs mails et autres échanges qu’il était handicapé moteur. Pauvre gars. Il est vrai. Mais dans l’intérêt de ma cliente je me dois de lui faire bénéficier d’une indemnité. Les pertes causées par ce trajet jusqu’à L.A sont relativement conséquentes. Je ne dois pas prendre parti, pas plus qu’en usant des lois et des droits de celle que je représente.
Après quelques minutes et l’intervention de mon adversaire – pour ainsi dire – je me lève à nouveau afin de donner mes conclusions. Si possible. je ne veux pas que cette affaire dure des semaines, j’ai autres choses à faire, à commencer par tous les dossiers qui se sont ouverts ce mois-ci. Avec assurance et tout le charisme dont je sais faire preuve – évitons de pointer mon don du doigt – je reprends.
« […] Ils décident alors de se rencontrer mais à aucun moment le handicap ne vient dans la conversation. Monsieur Steevens a admis qu’il avait volontairement fait passer cette information sous silence, parce qu’il avait peur qu’elle refuse de déménager, que les sentiments de ma cliente à son égard seraient modifiés. Il a menti intentionnellement et cette femme ici présente est victime de la supercherie, autant sur le plan affectif que moral. Le préjudice subit implique qu’elle devrait être, aux yeux de la loi, dédommagée. »
Les jurés doivent délibérer. J’ai une pause. Avec un peu de chance même, nous n’aurons à revenir que demain. Je quitte ma cliente et les lieux après quelques minutes, plutôt satisfait. Je ne vois pas ce qui pourrait motiver ces gens à se déclarer en faveur du défenseur, même si ce pauvre gars a tout perdu dans cette histoire…la femme qu’il aime, et probablement une belle somme d’argent. Son handicap ne doit pas être une excuse pour mentir, aussi difficile soit la réalité. S’il avait été honnête, leur histoire aurait été dure, mais pas si sombre. Mieux vaut ne plus y penser. Je passe un coup de fil à ma secrétaire pour l’informer de quelques détails et c’est ainsi que j’apprends que les éditions commandées ne nous ont pas été livrées. Comment je fais avec des lois qui ne sont pas à jour ? Bibliothèque…
« La dernière mise à jour de la Common Law ; oui parfait. Qu’importe l’édition j'ai besoin des dernières jurisprudences. Merci. »
Tandis que la jeune femme à l’accueil s’arrange pour me trouver les bouquins, je prends appui sur le comptoir et regarde autour de moi. Il n’y a pas grand monde et ça ne m’étonne qu’à moitié. Les étudiants disposent de leur propre bibliothèque, et puis nous ne sommes plus en période d’examens. Mon attention est sollicitée quand les livres cherchés ont été trouvés. On m’indique le rayon – juridique, très logiquement – et je m’y rends aussitôt après avoir articulé un poli remerciement.
J’aurai préféré qu’on me tende directement les livres mais qu’importe, je ne devrais pas perdre trop de temps dans cet immense bâtiment. A moins que…
« ...Je...ne rêve pas ? Calista ? 'Soir ! »
Ça ne peut pas être toi ; Après ces deux longues années. Pourtant tu te tiens devant moi ; Souvenir d’un sombre passé.
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Sam 1 Juin - 17:41
La jeune femme a un peu de mal à se faire à cette nouvelle ville. Elle est si immense qu'elle a vite tendance à se perdre et avec sa mémoire de poisson rouge, il lui faut un temps fou pour parvenir à prendre de nouveaux repères. Heureusement elle n'a pas un trop mauvais sens de l'orientation. Pour le reste, la cité des anges lui plaît assez. La ville bat son plein et on ne la remarque pas au milieu des autres. A son travail les choses se passent bien. Ses collègues sont gentils dans l'ensemble, mise à part cette fille qui a décidé d'entrée de ne pas l'aimer. Il est possible que Calista aie fait une chose mal interprétée et l'aie oublié tout aussi vite. De toute façon, on ne peut pas plaire à tout le monde. Tout ce qui l’intéresse est de s'acquitter au mieux des tâches qu'on lui confie. Dans les archives du journal par contre elle se sent dans son élément. Elle a vite intégré le système de classements et les pages de codes, son supérieur a été impressionné d'ailleurs.
Quand la journée se termine, les choses se compliquent un peu. L'assistante se retrouve seule chez elle à ressasser des souvenirs douloureux, des idées noires. Elle se cale sur son sofa et regarde par la fenêtre les lueurs de la cité. Tante Grace lui manque, sa fille encore plus. Après deux ans il lui arrive encore de se réveiller au beau milieu de la nuit certaine de l'avoir entendu pleurer. Mais il ne reste que Mr Bunny posé sur un coin de la table de chevet qui la contemple d'un air accusateur. Cela explique probablement pourquoi la jeune femme n'est jamais pressée de rentrer chez elle. Et pour tromper sa solitude comme son ennui, elle se réfugie dans le seul endroit où elle se sent chez elle : la bibliothèque. Elle aime l'odeur des livres et là elle se repère plus facilement que dans les rues. Elle connaît la logique de l'aménagement des rangées d'étagères.
Tandis qu'elle erre dans les allées, une œuvre de Jane Austen à la main, elle entend quelqu'un l’interpeller. Elle lève le nez vers l'homme en question. Il l'a appelé par son nom donc forcément elle le connaît. C'est le retour du calvaire pour elle. Chaque fois il lui faut faire un effort conséquent pour espérer se souvenir de qui est son interlocuteur. Sans compter que les gens prennent généralement mal qu'elle ne remette pas de suite un nom sur leur visage. Alors... Qui cet grand brun ? Pas un collègue non, du moins elle ne croit pas. Elle ne connaît pas grande monde à L.A. en dehors des bureaux du journal. Elle détaille rapidement « l'inconnu » à la recherche d'un indice. Joli costume, un homme d'affaires ? Un avocat... Elle fouille sa mémoire avocat la renvoie à divorce et évidemment à Bruce. Ce serait un collègue de son ex-mari ? Que ferait-il ici ? Elle pense le connaître pourtant, ses traits lui disent vaguement quelque chose.
« Bonsoir, pardonnez-moi il semble que nous nous connaissions mais je n'arrive pas à me souvenir de votre nom.
Calista lui sourit d'un air sincèrement désolée. Elle continue de fouiller sa maudite mémoire à la recherche de l'identité de son interlocuteur. Elle commence de plus en plus à penser qu'il est en lien avec l'homme détestable dont elle vient de divorcer. La perspective de tomber sur un de ses collègues ne l'enchante guère. Cela lui renvoie plutôt de mauvais souvenirs.
- Vous travaillez avec Bruce Turner ? Nous nous sommes rencontrés à une soirée du cabinet peut-être ? J'ai une très mauvaise mémoire des visages, je suis vraiment navrée.
Quelqu'un la bouscule sans s'excuser et elle laisse échapper le livre qu'elle tenait contre elle. Il tombe sur le sol.
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Sam 1 Juin - 22:24
Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me saute dans les bras. Évidemment. Je ne m’attendais pas nécessairement à une salutation chaleureuse et ultra polie sachant que si l’on se connait, ça fait des mois qu’on ne s'est pas vu. En plus, et ça n’arrange rien, aucun de nous deux n’a pris la peine de contacter l’autre pour avoir des nouvelles, malgré la bonne entente qui nous liait quelques temps. Admettons. Sa réaction fait-elle partie d’un humour auquel je suis peu habitué ? Une sorte d’ironie ma foi bien placée, mais déstabilisante ? Trop de sincérité dans son regard me laisse quand même penser qu’elle est sincère. Suis-je vexé ? Sans doute un peu. Mon égo prend un petit coup quand l’évidence est immanquable : Calista ne se souvient que vaguement – très vaguement – de moi.
« Euh, Bruce et moi avons été collègues un certain temps en effet. Ce n’est pas grave, ça faisait presque deux ans que… Eh ! »
Ne te gêne pas surtout ! Je jette un regard parfaitement écœuré à l’abruti qui se permet non seulement de bousculer la demoiselle, mais de continuer sa route comme si de rien n’était. Comment peut-on être aussi égoïste ? Comment ose-t-on pareil dédain après une maladresse ? Violente qui plus est ! Je m’interromps pour ramasser le livre tombé au sol et le tends à Calista en esquissant un discret sourire.
« Ça va aller ?» Je m'assure de capter son regard et m'assurer qu'elle n'a pas été blessée. Peu de risque, heureusement. « Je disais : oui j’ai connu Bruce. Je m’appelle Elias Climber. On s’est rencontré à Chicago il y a…au moins deux ans. On a du se croiser une dizaine de fois, je sais que vous avez pas mal papoté avec mon épouse à l’époque. Sarah. »
Si elle ne se souvient pas des prénoms, ce n’est pas très judicieux de ma part de lui en balancer un nouveau. Pour autant, ça peut avoir l’effet utile de lui rappeler subitement quelques brides de souvenir. Qui sait !
Sarah. Sarah et Calista. Oui je les vois encore discuter, un verre à la main, alors que ledit Bruce et moi avons été emportés dans un débat fort ennuyeux sur les sénateurs et leur dernière décision qui concernait je ne sais plus quel détail procédural. Je me souviens aussi – et seulement en la voyant là – du comportement bizarrement froid et distant de l’avocat envers son épouse. Si à l’époque tout se passait bien pour mon mariage, au début du moins, je n’ai jamais trouvé Bruce et Calista rayonnants de bonheur. J’ai d’abord pensé à une discrétion remarquable de leur part, deux pudiques réservés. Mais rapidement j’ai compris que mon camarade était en fait un personnage éloquent, bien vivant. Ça ne collait plus aux suppositions que j’avais en tête et Sarah trouvait également leurs rapports invraisemblables.
Leur divorce ne nous a pas étonné. Mais pour tout dire, ce n'était pas ce qui retenait notre attention. Nous même en pleine procédure de séparation, je n'ai pas su tendre la main à Calista. Pourtant c'aurait été bien normal. Sarah et moi nous sommes séparés sur un accord certes douloureux mais inévitable. De son côté Bruce était un mari détestable et il n'y avait plus de doute quand à son attitude rabaissante, ses manières insultantes vis à vis de son épouse ! J'ai été égoïste, je n'ai pensé qu'à moi et nous nous sommes perdus.
« Après mon divorce je suis venu vivre ici, je n’ai pas pris de vos nouvelles. Ni à l’un ni à l’autre et je m’en excuse. Comment allez-vous ? Vous êtes en visite à L.A ? »
Ton côté perdu et dépassé ; Me laisse un arrière gout de regret. Si j’avais été un peu plus à tes côtés ; Peut être que tu semblerais moins blessée...
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Dim 2 Juin - 10:13
Une ombre de déception passe sur le visage de l'homme qui s'adresse à elle. Elle ne sait toujours pas qui il est, mais cette ombre elle la connaît bien. Calista déteste ce sentiment, cette impression de toujours décevoir les autres. Elle ne choisit pas ce qu'elle oublie ou bien garde, pourtant ces sensations là elle s'en priverait bien. Il semble que son esprit aime à lui rappeler la culpabilité quoi qu'elle fasse et où qu'elle se trouve. Il lui confirme en tous cas être bien un ancien collègue de son ex-mari. Il n'a pas le temps de finir sa phrase que la jeune femme se fait bousculer. Elle est du genre à demander pardon aux autres dans ce genre de cas. Là elle est trop accaparée par la conversation pour réagir. Elle va pour se pencher et ramasser son livre, son interlocuteur est plus rapide. Elle lui sourit avec douceur en récupérant le roman.
- Merci, oui oui ce n'est rien. Ne vous inquiétez pas.
Elle a été tellement de fois « bousculée » dans sa vie, souvent même par ceux qui étaient censés la protéger. Elle doit trouver cela normal au bout du compte. Enfin non, plus tout à fait. Seulement les habitudes ont parfois la vie dure quand on essaie de les chasser. Il lui redonne son nom, nouvel effort de la part de l'assistante pour faire resurgir ses souvenirs enfouis. Elle visualise soudain une ligne sur son carnet d'adresses Sarah et Elias Climber. Cela lui revient lentement. Elle se rappelle de leur fils jouant avec Emy à un barbecue. C'était quelques semaines avant l'acci... Le drame. Comme toujours repenser à sa fille la plonge dans un océan de tristesse. Elle se reprend bien vite.
- Oui bien sûr, je m'excuse Elias. Il s'est passé tellement de choses ces derniers mois que je n'arrivais pas à vous remettre.
Elle essaie de se remémorer en détails leur relation avec ce couple. Elle se souvient à présent que Sarah et elle attendaient leurs enfants presque au même moment. Les petits ont dû naître à un mois d'intervalle. Ce qui lui revient surtout c'est la procédure de divorce et la découverte des nombreuses aventures de Bruce. Elle revoit le rapport du détective privé, une idée de Tante Grace, avec des noms de femmes. L'ex madame Climber y figurait, avant même qu'elle se soit séparée d'Elias. Est-il au courant ? Dans le cas contraire, elle se voit mal remuer ces choses douloureuses pour tous les deux.
- Ne vous en faites pas, je suis passée par là après vous. Je sais qu'il n'es pas facile de garder contact avec ceux qui nous rappellent notre passé. Sans évoquer la crainte de voir se refermer la porte sur notre nez par quelqu'un qui aura choisi le parti de notre ex.
Calista lui sourit de son air doux et un peu timide. Elle n'est pas très à l'aise face à cet homme. Il était surtout en lien avec Bruce. D'un autre côté il a toujours été gentil avec elle et ils ont quelques expériences communes.
- Je vais bien, je suis juste encore un peu perdue à L.A. Je me suis installée ici il y a peu. J'ai terminé de déballer les derniers cartons ce week-end dans mon nouvel appartement pour tout vous dire. Je travaille pour le L.A. Times. J'assiste le conservateur dans la gestion des archives du journal. Je suppose qu'il est inutile de vous préciser comme il est salutaire de mettre des kilomètres entre le passé et nous quelques fois.
Elle serre le livre contre elle, regarde un peu tout autour avant de reporter son attention sur l'homme qui lui fait face. Elle a faim, il n'est pas l'heure de dîner encore. Cela lui arrive souvent d'avoir ce genre de fringales dans la journée.
-Et de votre côté, tout va comme vous le désirez ? Cela fait longtemps que vous vivez ici ?
Elle n'ose pas lui demander des nouvelles de son fils. Ce serait comme dire à voix haute la chance qu'il a de pouvoir encore l'enlacer contre son cœur, de le voir grandir alors qu'Emy n'apprendra jamais à faire de la bicyclette, qu'elle n'apprendra pas non plus à lire et qu'elle ne dansera jamais à son bal de promo...
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Dim 2 Juin - 12:56
- Ne vous en faites pas, je suis passée par là après vous. Je sais qu'il n'est pas facile de garder contact avec ceux qui nous rappellent notre passé. Sans évoquer la crainte de voir se refermer la porte sur notre nez par quelqu'un qui aura choisi le parti de notre ex.
Oui. Et en l’occurrence, ce n’est pas mon cas. Je n’ai pas pris le parti de Bruce parce que l’avocat a perdu un bon nombre de marches dans mon estime à la fin de notre relation professionnelle. Faire preuve d’assurance et avoir une grande gueule, c’est sans doute conseillé à tous les juristes. Soit. Je sais également me montrer envahissant ou du moins convaincant dans les moments propices ; Mais c’était chez lui une habitude. Un réel trait de caractère. Étouffant, il devenait gênant et plus je le croisais en présence de sa délicieuse épouse, plus il m’était difficile de le supporter. Elle semblait si tendre à ses côtés, plus d’une fois Sarah et moi aurions aimés lui prêter main forte pour encaisser les injures mal dissimulées. Et les deux gamins qui jouaient innocemment ensemble…comment s’appelait la petite ?
- Je vais bien, je suis juste encore un peu perdue à L.A. Je me suis installée ici il y a peu. J'ai terminé de déballer les derniers cartons ce week-end dans mon nouvel appartement pour tout vous dire. Je travaille pour le L.A. Times. J'assiste le conservateur dans la gestion des archives du journal. Je suppose qu'il est inutile de vous préciser comme il est salutaire de mettre des kilomètres entre le passé et nous quelques fois.
Je ne me souviens plus avec exactitude de tous ces instants de nos vies. Calista et moi avons évolués dans le même milieu, à ceci près que j’étais avocat, comme son mari. Deux existences parallèles, proches, et paradoxalement opposées. Mais les rencontres ont toujours été agréables, je me souviens d’une femme souriante, délicate, polie et subtile dans ses mots comme dans ses gestes. De toute façon c’est une belle personne, physiquement et moralement. J’en étais persuadé à l’époque. Aujourd’hui j’essaye de ne pas me faire d’opinion sur les gens sans vraiment les connaitre ; Mais à partir de quel niveau, connait-on bien quelqu’un ?
Sarah m’a parlé de son amie durant plusieurs mois. Elle avait trouvé une femme qui s’intéressait davantage à son enfant, à la vie de sa famille qu’à sa carrière. Pour cause, Calista n’était pas avocate et ça changeait clairement les choses pour mon épouse. Ses autres collègues étaient…si calculatrices. L’arrivée de nos enfants a encore adouci leur relation mais elles ne purent l’exploiter bien longtemps. Oui…je me souviens désormais. Une triste nouvelle. Une tragédie, en fait. Sarah me l’a annoncé alors que nous étions déjà séparés. Si je n’m’abuse, nous nous sommes même disputés après cet aveu, pour une raison probablement stupide et dérisoire.
Quand mon regard se reporte à la demoiselle qui me fait face, j’ai mal. Si mal au cœur. Comment survivre à la perte de son trésor le plus précieux ? Elle a perdu toute sa vie. Elle a du tellement changer, elle doit avoir une telle plaie sur le cœur. Je ne veux pas la prendre en pitié. Je ne veux pas qu’elle ressente trop fortement ma compassion. Pour la simple et bonne raison que ce ne serait pas l’aider, que d’être consterné. Triste. Je n’apprendrais pas à Calista comment on fait un deuil. Je ne lui apprendrais pas comment vivre en étant plus qu’une ombre. Une peine. Toute cette douleur, elle la contient dans une lutte constante. Jour après jour.
« Le L.A Times ?! Je suis un fidèle lecteur. Je dois l’avouer. »
Mais elle n’est pas journaliste, crétin. Qu’importe, ça me fait plaisir de voir que même si c’est léger – pour ne pas dire tordu – nous avons encore un point commun. La question qui tombe est aussi prévisible que gênante. Ai-je le droit d’afficher mon bonheur ? Tout est relatif, les choses pourraient aller mieux mais en étant optimiste et objectif, ça va beaucoup mieux que l’an dernier. Doucement alors j’acquiesce, pour confirmer. Tout va comme je le désire. Un peu.
« Je suis ici depuis deux ans et, oui ça m’a fait du bien de prendre des distances. J’ai ouvert mon propre cabinet et je commence à me faire à la ville. Petit à petit. »
Depuis qu’Indio m’est revenu, c’est sans doute le summum. Mais la joie qui m’envahi quand je me souviens qu’il vit chez moi donne immédiatement écho à une appréhension. Sarah n’a pas l’intention de me le laisser. J’attends avec frayeur son coup de fil, à chaque instant. J’ai vécu plus de deux ans sans lui, voilà une poignée de semaines qu’on se redécouvre. Si cela pouvait durer…encore…et encore.
« Enfin, si vous avez besoin de quoique ce soit, c’est avec plaisir que je vous offre mon aide. L.A est une ville vraiment agréable mais on s’y perd aisément. » Je lui souris malgré l’impression de finalité que laisse trainer ma remarque. Je me rattrape alors, n’ayant finalement pas envie de repousser les souvenirs que nous avons en commun. « …je ne vais pas vous déranger plus longtemps si vous étiez dans une recherche importante mais je crois que je vais aller boire un verre au café là en bas. Juste dessous la bibliothèque, sur la droite. C’est un endroit sympathique. »
Il faut encore que je trouve mes bouquins ; Mais ça ne saurait tarder. Ce serait plaisant si tu viens ; De pouvoir plus longuement discuter.
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Mar 4 Juin - 13:25
La jeune femme adresse un nouveau sourire à Elias quand il avoue lire le journal pour lequel elle travaille. Les gens lisent de moins en moins la presse, préférant voir les nouvelles en ligne sur internet. L'ère est au multimédia, un autre exemple prouvant que Calista n'est pas tellement de son temps. Elle a bien un ordinateur portable, elle l'allume peu souvent . Même tante Grace surfe d'avantage qu'elle. D'ailleurs elles communiquent régulièrement par mail.
- Alors c'est en partie vous qui payez mon salaire. Elle penche légèrement la tête sur le côté sans le quitter des yeux. La cascade de cheveux bruns suit le mouvement bien qu'attachée en queue-de-cheval par un élastique sombre. Il l'informe alors qu'il vit dans cette ville, une drôle de coïncidence.
- Ravie de voir que tout va comme vous le désirez. La distance a tout de même ses inconvénients. Vous êtes spécialisé dans quel type d'affaires juridiques ?
L'assistante évoque à demi-mots l'éloignement de son fils sans parvenir à poser la question. Elle amènera forcément à ce que le sujet en lance d'autres sur elle-même, la perte d'Emy. Elle en a assez de voir des regards de compassion. Souvent les autres sont maladroits, ils font plus de mal que de bien en croyant bien faire. Elle se souvient encore d'une lettre écrite par son ex-belle-mère qui lui disait de ne pas en faire un drame : elle aurait d'autres enfants. Que pouvait bien en savoir cette vieille mégère ? Et comment est-on censée remplacer un enfant par un autre ? Il n'y aurait jamais qu'une seule Emily. Il y a avait aussi tous ces gens bien pensants qui vous donnaient des conseils sans avoir aucune idée de ce que vous pouviez vivre. De donne le gros de ses affaires pour ne plus y penser, repeint sa chambre à adopte un chien... Une collègue lui avait aussi suggéré de changer de couleur de cheveux, il est bien connu que teint en blonde on oublie plus facilement son chagrin.
Enfin tout cela était derrière elle à présent, même si cela la hanterait toujours. Calista se fait souvent la réflexion que ce serait plus commode de pouvoir choisir ce qu'elle veut oublier. Elle pourrait ainsi ne plus penser à la liste des aventures de Bruce imprimée dans sa tête, aux lettres de menaces de son père qui espérait lui soutirer de l'argent quand il avait appris qu'elle épousait un avocat et à tous les mails de la charmante ex belle famille qui lui disaient tout le bien qu'ils pensaient d'elle quand elle s'est décidée à le quitter. A croire qu'ils étaient tous plus malades de sa décision que le principal concerné. Non, elle ne veut pas repenser à toutes ces choses, elle ne souhaite pas non plus s'enfermer chez elle pour ruminer. Elias formule presque une sorte d'invitation sans le dire tout à fait. Et pourquoi pas ?...
- C'est très gentil à vous de me proposer votre aide. Si vous voulez un peu de compagnie, je prendrais bien quelque chose aussi je ne suis pas pressée de retrouver un appartement vide. Mais faisons un deal d'abord, on évite de parler des souvenirs douloureux. Cela vous convient ?
S'il répond oui, elle ira emprunter le roman d'Austen puis le suivra à l'endroit dont il a parlé. Sinon eh bien... Il faudra se résigner à rentrer à moins de flâner encore un peu dans ces allées pleines d'ouvrages éclectiques et passionnants.
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Mar 4 Juin - 20:15
- Alors c'est en partie vous qui payez mon salaire.
« Un honneur, surtout si tous les employés du L.A Time sont aussi sympathiques. J’oublie rarement les personnes honnêtes et gentilles que je croise. »
Je m’étale peut être un peu, loin de moi l’idée de l’embarrasser pourtant. Mais puisqu’elle semble avoir complètement oublié notre relation – à part les grosses lignes peu utiles – je tiens à préciser qu’à l’époque déjà, j’appréciais sa personne. Assez pour ne pas prendre le parti de son crétin de mari. Assez pour ne jamais leur manquer de respect ni à l’un ni à l’autre, dans le simple but de ne jamais insulter Calista. Et Calista seulement. Si Bruce était un époux à l’attitude discutable, il était tout aussi agaçant dans le milieu professionnel. Le genre qui prend toute la place – comme il est conseillé – mais sans la moindre discrétion. La subtilité ne faisait pas partie de son vocabulaire…pourtant c’était un très bon orateur. Enfin. Un poli sourire sur le coin de mes lèvres pour souligner ma politesse, et la jeune femme enchaine.
- Ravie de voir que tout va comme vous le désirez. La distance a tout de même ses inconvénients. Vous êtes spécialisé dans quel type d'affaires juridiques ?
« Je voulais me concentrer sur le droit pénal exclusivement. Qui est quand même très large. Mais pour réussir je me suis ouvert aux affaires familiales… Difficile de faire sa place en tant qu’avocat reconnu quand on arrive avec culot de Chicago. Mais ça marche, pour l’instant. »
Et heureusement. S’il y a un secteur de ma vie qui n’a encore jamais tiré l’alarme, c’est bien celui-ci. Le boulot. C’est un peu tout mon malheur, si je me fais pessimiste. J’aimerais parfois que ma vie privée soit en ordre, quitte à délaisser ma profession. Que j’adore. Mais qui/quoi peut remplacer la famille ? Je suis un mauvais père pour Indio, qui n’a pas cinq ans. Mais ces cinq années m’ont laissés le temps de divorcer, de déménager, de le perdre de vue pendant de trop longs mois, de me faire détester, d’avoir peur de mon rôle et de mes responsabilités…pour enfin tendre la main. Mais il doit être trop tard, pour créer quoique ce soit de solide. Avec qui que ce soit.
« …Ça me convient parfaitement ! »
Dis-je avec enthousiasme lorsque la jolie brune me propose son deal. L’accord idéal, qui tombe à pic. Plutôt que de broyer du noir, je vais pouvoir discuter de tout sauf de ce qui blesse. Génial. Je lui tends la main avec amusement afin de conclure, et on s’arrange pour se retrouver près de l’entrée, une fois nos livres trouvés. C’est l’affaire d’une poignée de minutes et je retrouve Calista près d’une borne de la bibliothèque.
« Vous avez trouvé ce que vous vouliez ? Oh un roman, vous êtes grande lectrice ? »
Quelques pas et quelques sourires ; Nous nous retrouvons installés face à face. Tu peux être bien plus que des souvenirs ; Reste juste à trouver sa correcte place…
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Ven 7 Juin - 15:58
La remarque d'Elias pince un peu son interlocutrice. Elle devrait avoir l'habitude que l'on souligne son manque de mémoire. Seulement c'est quelque chose qu'elle vit mal et qui la fait culpabiliser. C'est vrai que cet homme a tout autant l'air agréable. Sa mauvaise expérience la pousse à se méfier quand même un peu des avocats en général, bien qu'il ne faille pas ranger tout le monde dans le même panier. Elle choisit de ne pas relever, d'autant qu'elle se doute qu'il ne l'a pas dit de façon à la blesser intentionnellement et que cela devait plutôt sonner comme un compliment. Elle lui adresse donc un nouveau sourire sans se formaliser de cette phrase maladroite. Calista écoute cette personne lui parler de son travail ici. Elle connaît un peu le jargon pour avoir été mariée à l'un d'entre eux. Son ex-mari était spécialisé dans le pénal des affaires. Forcément son intérêt a toujours été de se faire le plus d'agent possible.
- Je suis heureuse que vous vous plaisiez ici. J'espère pouvoir en dire autant dans quelques mois. Enfin pour le travail, je ne me plains pas. J'apprécie beaucoup ce que je fais et mes collègues sont plutôt aimables. Le L.A. Times est une gigantesque ruche et je me sens un peu minuscule au milieu. Mais le boulot en lui-même me passionne. J'ai toujours aimé... Pardon, il faut me couper quand je commence à entrer dans les détails. Ses joues rosissent légèrement. A son invitation détournée, elle propose de l'accompagner à la condition de ne pas évoquer de choses douloureuses. S'ils sont partis si loin l'un comme l'autre, c'est probablement pour mettre de la distance entre le passé et eux. La jeune femme souhaite se tourner vers l'avenir pour changer. Elle pose délicatement sa main paume contre paume dans la sienne avant de la retirer rapidement comme si ce simple contact pouvait lui attirer les pires maux de la terre. Chacun part de son côté pour terminer son emprunt. Ils se retrouvent non loin de la sortie.
- Oui, je dévore des livres depuis petite. Ils sont une fenêtre vers l'imaginaire et nos propres émotions, un voyage immobile.
Calista tourne la couverture vers lui afin qu'ils puissent déchiffrer le titre et l'auteur.
- J'aime énormément les romans de Jane Austen, c'est une écrivaine du XVIIIème qui décrit avec beaucoup de réalisme la dureté de la vie des femmes à cette époque. Il est souvent question de sentiments ainsi que de morale. Là aussi mieux vaut ne pas me lancer sur le sujet... A moins que vous ne souhaitiez vous endormir devant votre tasse de café.
Elle suit Elias jusqu'au commerce et s'installe à la table choisie par lui. La jeune femme regarde autour d'elle, l'endroit est bondé et assez bruyant. Heureusement leur table est un peu à l'écart des autres.
- J'ignore dans quelles conditions vous vous êtes séparé de Sarah mais... Que devient-elle ? Ne répondez pas si cela est trop pénible, nous avons un deal et je comprendrais.
L'assistante lui sourit de son air doux. Un serveur vient prendre leur commande. Elle choisit un thé glacé au citron. Si elle prend un café à cette heure, elle s'assure une insomnie et donc de plus longues heures à ressasser ce qu'elle aimerait oublier. Le thé lui fait moins d'effet, probablement parce qu'elle a beaucoup consommé depuis l'enfance.
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Sam 8 Juin - 8:21
« Oh je ne crains pas les histoires, même de sentiments et de moral, quand elles sont bien racontées ! »
Je ne peux m’empêcher de sourire avec charme et application mêlés en face d’une si agréable demoiselle. Calista. Sans aucun doute une excellente narratrice ! Les souvenirs remontent peu à peu les profondeurs de mon esprit pour me redonner certaines images fantastiques et inoubliables, et d’autres moins belles, moins plaisantes. Certaines que j’aimerai oublier en fait, malgré leur appartenance à mon histoire. Je bats Jane Austen haut la main en matière d’ennui comme le sous-entendait la jeune femme ! Pour ce qui est de ma capacité à supporter ces récits : je n’ai aucun préjugé sur les histoires qui touchent essentiellement les sentiments. Eh. Ne sont-ils pas ce qui font la vie ? Ce qui remplit nos journées, ce qui torture nos nuits ou provoque les plus délicieux sourire ? Les sentiments, je les respecte autant que je les crains.
Je m’installe face à cette ancienne connaissance sans trop savoir comment aborder le programme qui se dessine doucement. Ça se trouve, d’ici une poignée de minutes Calista aura décidé de quitter les lieux. De terminer sa journée ailleurs, afin de se débarrasser plus paisiblement du stress quotidien du milieu professionnel et, en l’occurrence, du stress que créé un emménagement dans une ville inconnue et si impressionnante. Pour l’heure, elle est ici. Elle me sourit. Et je ne sais que lui rendre ses sympathiques rictus.
…mais le sujet abordé par Calista – si charmante soit-elle – fait perdre de l’éclat au traits bienveillants de mon visage. Sarah. Hum. Notre couple était beau. Juste ce qu’il faut. Nous étions jeunes au début, bien sûr. Et à cette période de nos vies, nous étions confiants, pressés, optimistes et curieux ! Tant de bonnes choses motivantes. Nos projets vendaient du rêve tout en étant carrément abordables. Un mariage. Il a eu lieu. Il a été, beau. Je crois. Un enfant. Il est arrivé sans prévenir, alors que mon épouse, avocate, avait finalement envie de se consacrer quelques temps à sa carrière professionnelle. Des voyages. On en a fait. Mais pas très loin ni trop longtemps, nous étions des adultes très occupés, pris.
Quelques secondes impolies de silence s’immiscent entre la question de Calista et l’arrivée de ma réponse, je m’en excuse, d’un mouvement désolé de la main.
« Sarah est toujours avocate. Et toujours à Chicago. Elle va bien. »
Difficile à admettre quand à une époque, j’étais persuadé que sans moi elle ne pourrait être heureuse. Et inversement.
« Ses affaires marchent au mieux, depuis le temps, elle a vraiment une bonne réputation sur place. Et puis elle a toujours été douée. »
C’est vrai. Je ne vois pas pourquoi je chercherais à la descendre : je reconnais son talent.
« …je suis sûr qu’elle serait ravi d’avoir de vos nouvelles. »
Je veux me faire gentil et courtois mais je me fais peut être indiscret. Ça ne me regarde pas ! En m’en rendant compte, à nouveau je m’excuse avec embarras.
« Je ne lui en donnerais pas à vôtre place n’ayez crainte ! Je me souviens juste que, vous étiez une des personnes qu’elle avait le plus envie de retrouver quand on se rendait dans les soirées organisées par le cabinet de Bruce et moi-même. »
Eh bien, mon pauvre Elias, tu fais peine à voir. Admiratif de ton ex-femme, père ringard qui vient juste d’entamer sa course après le temps perdu, avocat de bientôt quarante ans avec une réputation toute à faire, une relation avec une étudiante et des pouvoirs qui viennent ébranler la concrète existence de tous mes sentiments… Je hausse les épaules, en souriant plus franchement.
« Il semblerait pour ma part que ce soit le passé qui me rend bavard ! Désolé. C’est vraiment bizarre, de vous retrouver là. Je crois que je suis content. Vous êtes sincèrement un des bons souvenirs de ma vie à Chicago et…Je m’en veux, de ne pas avoir su mieux t’aider sur la fin… »
C’est si naturel d’être familier avec toi, Mais je suis surement très impoli. Sans me rendre compte que je prends ce droit, Je souffle à demi mot, mes regrets face à tes soucis.
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Dim 9 Juin - 20:01
A peine a-t-elle posé la question qu'en voyant le visage de l'avocat, elle la regrette. Elle qui a proposé sans détour une conversation évitant les sujets douloureux, voilà qu'elle saute dedans à pieds joints. Calista se traite intérieurement d'idiote en baissant les yeux. Elle se mord discrètement l'intérieure de la lèvre. Il faudrait être insensible pour ne pas voir la tristesse de cet homme. Il s'est montré gentil avec elle et comment le remercie-t-elle ? En remuant un peu plus de sombres vestiges d'un passé qu'il a fuit. En plus d'où lui vient cette curiosité malsaine ? Elle ne se l'explique pas d'avantage. Cette femme a trompé son mari avec le sien. Elle était certes gentille, qui plus est l'assistante a le don d'oublier un peu vite tout et n'importe quoi. Enfin là elle pousse tout de même la stupidité ou la politesse extrême un peu loin... La jeune femme ouvre la bouche quand Elias lui précise que Sarah était impatiente de la revoir aux soirées auxquelles ils étaient tous les quatre invités. Elle se retient de laisser échapper qu'elle en doute fortement, que c'est probablement Bruce que l'ex-femme souhaitait revoir plus qu'elle-même. Ce serait un coup bas que son interlocuteur ne mérite pas, puis qu'en sait-elle vraiment ? Il est possible que cette personne se soit réellement prise de sympathie pour elle. Au point de s'envoyer en l'air avec son conjoint dans son dos, murmure la petite voix agaçante qui a toujours raison. Calista décide en tous cas qu'elle a suffisamment gaffé pour la soirée.
- Je n'aurais pas dû demander, pardonnez-moi. C'était vraiment très indélicat de ma part.
Le serveur arrive finalement avec les boissons, créant une parfaite diversion. L'assistante en profite pour prendre son verre et en boire une gorgée. L'avocat est passé au tutoiement, elle hésite un peu à l'imiter. La jeune femme est assez timide en réalité.
- Vous... tu veux bien me parler de ce qu'il y a d'intéressant à faire ou à voir ici ? Cette bibliothèque est un peu mon unique point de chute en dehors de mon appartement et de mon travail. C'est étrange, avant ma vie était remplie d'activités, de gens, de tâches quotidiennes et maintenant je me sens...
Elle s'interrompt avant de lâcher le mot fatidique et se reprend. Elle baisse un instant les yeux, joignant ses mains nerveusement sur la table. Vide, voilà ce qu'elle allait dire. Vide, ou plutôt remplie de ce manque insidieux de ne plus être mère. C'était une occupation à plein temps. Une distance s'est peu un peu installée entre elle et ceux qu'elle côtoyait avant le drame, comme si perdre une enfant pouvait être contagieux. Elle relève finalement les yeux et s'efforce de sourire pour ne pas mettre son voisin de table mal à l'aise.
- Un peu seule. Il t'a fallu longtemps pour tisser des liens avec des gens d'ici ? Je suppose qu'avec ton travail tu dois en voir défiler quelques uns. D'un autre côté il est assez délicat de nouer une quelconque relation avec des clients. Ce n'est de toute façon pas un exercice que je maîtrise très bien, l'art de se faire des amis ou juste des connaissances. Avec Bruce cela a un peu changé, il était si entouré. Et puis... Emily aidait un peu. Enfin nous avons dit que nous n'évoquions pas les sujets douloureux.
Calista déglutit pour faire passer la boule qui vient de se nouer dans sa gorge. Elle attrape son verre et en prend une longue gorgée. Son regard se perd une seconde pour mieux revenir sur Elias.
- Alors, parle-moi un peu des choses plaisantes de ta nouvelle vie.
C'est une façon habile de revenir à un sujet moins lourd pour l'un et l'autre. Elle ne veut pas pour autant se montrer intrusive ou indiscrète. Elle a suffisamment ouvert sa question pour que son interlocuteur puisse décider quoi aborder et quoi taire.
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Mar 11 Juin - 11:21
La solitude…pas une réelle ennemie en fait. Pour moi. j’en ai besoin, mais dans certaines conditions bien sûr, ce serait trop facile autrement. J’aime être seul, n’avoir personne à qui parler, personne pour m’écouter, personne pour réussir à lire en moi alors que les maux sont trop grands. J’ai besoin d’être tout seul, régulièrement. Le calme est un luxe bientôt inaccessible, j’aime pouvoir me le payer de temps en temps. Conditions : seulement quand j’en ai envie. La solitude qui s’invite alors qu’elle n’est pas souhaitée peut faire bien plus de dégâts qu’on le croit. Être seul parce qu’on l’a choisi, parce qu’à l’instant T on veut avoir la paix et pouvoir réfléchir tranquillement. Si on en vient à être seul alors qu’une oreille amie, un bras chaleureux ou juste un souffle compatissant est vital, on peut sans doute dépérir.
La solitude. C’est ce qui semble frapper Calista ces derniers temps. Vide, impuissante, perdue. Je n’ai pas besoin de plus amples explications pour comprendre ce qui la torture. D’où vient cette sensation d’être sans arrêt délaissé de tous. Malgré la présence, il y a l’absence. Juste là dans un coin de la pièce qui, dès que les rares personnes qui passent se retirent, vous saute à la gorge. La demoiselle a perdu son tout. Jamais je ne la comprendrais, tant qu’Indio sera là. Et il le sera, à jamais. Je l’ai décidé. Je veux l’imposer au destin et à ses coups foireux. Indio me survivra, ou j’en mourrais probablement.
…Emily aidait un peu. Enfin nous avons dit que nous n'évoquions pas les sujets douloureux.
Emily. Bien sûr. Je m’en souviens, elle était si jeune, c’était encore un bébé quand je suis partis. Enfin, les deux petits bouts qui enchantaient nos vies n’avaient pas trois ans. Qu’est-on ? A moins de trois ans ? Si peu. Et tant, pour les parents. Je préfère ne pas entretenir le sujet, quitte à paraitre froid, plutôt que de lui faire du mal en insistant. Je me contente d’acquiescer, compréhensif. Que peut-elle faire à L.A pour tuer sa solitude ? Pour s’éloigner autant que possible de ses démons ? Ma foi, tout dépend ses gouts. Mais l’ennui a peu de place en cette ville.
« Eh bien, il y a un complexe sportif, une plage très agréable et de quoi passer du bon temps près du port. Je ne sais pas si tu as déjà visité ce coin, mais c’est assez agréable…dans les moments ou être seul ne nous dit rien ! Sinon tu as de la verdure très reposante, au dessus de la ville. C’est suffisamment immense pour que les gens en quête de calme ne soient pas entassés les uns sur les autres. J’aime cet endroit mais ça fait longtemps que je n’ai pas pris le temps d’y aller. Enfin bien sûr, tu as aussi de nombreux pubs et cafés divertissants, des cinémas géants et tous les lieux d’amusement qu’on peut trouver dans une ville : en très bonne qualité. Je dois bien reconnaitre que cette ville est riche. »
Après mes brèves explications, je récupère mon verre pour avaler quelques gorgées. Je ne sais pas ce que je préfère, sans doute mon appartement. Mais rien d’étonnant de la part d’un homme renfermé sur lui-même qui passe quasiment tout son temps à bosser et ce, volontairement. Ça évite de trop penser vous savez ? Je souris en replaçant la boisson sur la table.
« Remarque, tu as trouvé un des trésors de L.A : la bibliothèque. »
Les choses plaisantes…de ma nouvelle vie. C’était ça, sa question. Et pas uniquement les sorties possibles en ville. Mais c’est difficile d’aborder la chose sans avoir l’air d’un gros accro du travail qui ne prend même pas le temps de faire sortir son petit bout de bientôt cinq ans. Depuis qu’il est là, je fais des efforts. J’ai décalé mes horaires pour pouvoir l’emmener à l’école, j’essaye d’aller le chercher avant dix-huit heures à la garderie et le weekend – avec l’aide de Capucine – on se bouge un peu. Qu’est ce que je fais sinon, à part jouer l’avocat ?
« Pour ma part, je fais beaucoup de sport. J’ai du arrêter quelques activités par manque de temps mais j’ai besoin de me défouler régulièrement. Certains centres proposent des cours intéressants avec accès aux salles à des horaires très souples. Sinon, plus calmement, j’essaye de ne pas laisser mon piano mourir au fond de l’appartement. » Je me frotte la nuque avec un sourire nerveux, avant de reprendre. « J’ai du mal à me sortir la tête des dossiers, comme tu dois t’en douter. J’ai toujours peur d’être négligeant avec le boulot alors je mets les bouchées doubles. »
Est-ce qu’à l’époque j’étais déjà si chiant ? Je ne sais pas quelle image que je renvoyais. Ça ne devait pas être très différent ; Je suis toujours un spécialiste des procès.
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Jeu 13 Juin - 20:19
En écoutant son interlocuteur parler, Calista réalise que toutes les activités qu'il lui propose ne feront que tromper la solitude. On ne se sent pas moins seul au beau milieu d'une foule, elle le sait d’expérience. D'un autre côté, c'est quelque chose qui lui convient bien cette forme d'anonymat. Il devient plus facile de devenir invisible au beau milieu d'une masse. Déjà petite, elle aimait se perdre parmi les rayons bondés du supermarché. Là où elle pouvait oublier pour un temps la peur et la honte. Beaucoup de gens se croient à l'abri sous leur toit, elle a appris que les pires horreurs se cachent souvent derrière les murs des maisons. Enfin, tout cela est loin d'elle désormais. Elle n'est plus une petite fille ni même une épouse. Revenant à l'instant présent, l'assistante se fait la réflexion que sortir un peu lui permettrait peut-être de faire de nouvelles rencontres.
- J'aime beaucoup me balader au bord de l'eau, du moins j'aimais cela. Je n'ai pas mis les pieds à la piscine depuis... Une ombre passe sur son visage, elle la chasse rapidement estimant avoir déjà suffisamment embarrassé Elias. C'est quelque chose qui m'a toujours fasciné, la beauté et le calme de l'océan. J'adore écouter le chant des vagues, observer l'écume aller et venir au gré des vagues.
Bien que Calista aime les espaces verts, elle évitera de s'y rendre. On y trouve souvent des parcs et des familles. Il lui est encore douloureux de croiser des petites filles, elle repense aussitôt à Emy. Cela fait une éternité qu'elle n'est pas allée voir un bon film sur grand écran. Au début de ses études, elle s'y rendait souvent, puis la quantité de travail a augmenté. En conséquence son temps libre a lui diminué. Elle est sortie quelques fois avec Bruce quand leur relation était encore jeune. Bien vite les sorties ont disparu, l'avocat était de plus en plus retenu au bureau. Avec la naissance de leur fille, la jeune femme avait de quoi s'occuper et ne s'en inquiétait pas outre mesure. Elle aurait dû, sans doute.
- Je faisais du sport aussi l'après-midi quand ma fille faisait la sieste. J'ai arrêté.
Elle se retient de dire à quel point la vie change quand on perd l'amour de sa vie. C'est presque frustrant de voir à quel point le moindre sujet anodin la renvoie encore et toujours à son enfant. Elle se donne du mal pourtant pour éviter d'en parler.
- Ce sera peut-être l'occasion de m'y remettre en salle. On a vendu l'équipement lors du divorce et cela me fera voir autre chose que mon appartement. J'aime bien courir. Je vais peut-être me reprendre aussi une carte d'abonnement d'un grand cinéma.
Son visage s'éclaire un peu quand l'homme évoque la musique.
- C'est vrai tu joues ? J'aurais aimé apprendre, le piano est un instrument si mélodieux. Je n'ai pas vraiment la place pour en mettre un chez moi. Tu joues quel style de mélodies ? Oui je sais comme ce métier peut être prenant.
Elle est sur le point de citer son ex-mari en exemple avant de se souvenir de la liste de ses conquêtes. Une preuve de sa naïveté et de sa stupidité. Elle s'imaginait bêtement qu'il restait tard au bureau penché sur un dossier. C'était plutôt sur une jolie avocate, une cliente richissime ou une secrétaire... Comme le dit si bien Tante Grace, il n'y a pas pire aveugle que celle qui refuse de voir.
- Tes journées semblent bien remplies avec tout ça. Je suis vraiment heureuse de voir que tu te plais dans cette ville et que tu te reconstruis.
Dernière édition par Calista Freeman le Mar 18 Juin - 6:37, édité 1 fois
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Ven 14 Juin - 17:08
Il est clair que depuis la disparition de la petite Emily, Calista a complètement perdu le gout de vivre. Ça parait un peu exagéré comme constat, surtout que la demoiselle face à moi est bien vivante et active semblerait-il dans son milieu professionnel, mais plongez un instant au fond de ses pupilles meurtries, et vous verrez comme tout n’est que duperie et occupations éphémères.
Les quelques activités que j’ai évoquées paraissent donc toutes absentes et vides de sens, de logique ou d’intérêt dans une existence aussi bouleversée que la sienne. Je m’en rends compte et décide alors d’orienter la conversation vers un loisir qui, à défaut d’être réellement enrichissant pour le corps, m’a sauvé la mise plus d’une fois. Je n’ai rien vécu d’aussi dramatique qu’elle. Mais les quelques cauchemars que j’ai essuyé ont été combattus avec la musique. Mon piano est sans aucun doute mon bien le plus précieux.
Je souris devant son engouement. Ses questions s’enchainent et un sourire on ne peut plus vrai prend alors place sur ses jolies lèvres. Bonne idée que de parler de ça, Elias, bien joué. Modestement je secoue la tête pour lui retirer les possibles images d’artiste qu’elle se fait de moi. Je suis un autodidacte très occupé et renfermé, autant dire que je ne suis pas virtuose, loin de là. Pour autant, depuis les années que je pratique – même si c’est peu régulier – j’ai sans doute acquis un niveau acceptable.
« Oh c’est…ça dépend. Quand une chanson me plait je passe quelques jours à trouver les accords puis je place la mélodie par-dessus avec un léger arpège. Ou alors je fredonne, ça m’évite de trop en mettre ! » Je souris, appréciant ce genre de conversation. Je crois que c’est évident : j’aime le piano. « Mes compositions en revanche baignent toutes dans un style qui se rapproche humblement du jazz, variété calme, petites balades. »
Il faut quand même que j’évite de m’étaler. Une fois lancé je suis sûr que je peux bavarder des heures durant là-dessus. Chansons, instruments, musiques, professionnels, débats artistiques ! Tout peut y passer, je calme donc mes ardeurs et cette pause lui fait tirer une conclusion qui me plait assez. J’ai tendance ces derniers temps à trouver que ma vie est sur la pente glissante. L’honnêteté de Calista me rassure car visiblement, elle ne considère pas avoir un dépressif sous les yeux, au contraire. Je renvois l’image de quelqu’un de posé, heureux presque ? Parfait. Ça ne peut être que bon signe.
« C’est gentil, je te souhaite au moins le même épanouissement, et plus encore. J’insiste mais si tu as besoin de quoique ce soit tu ne dois pas te retenir, c’est avec plaisir que je te rendrais service. » Quel qu’il soit. Pas de doute. « Hum…on parlait d’activité et ; tu veux apprendre le piano ? »
A quoi je pense ? Je me vois mal donner des cours d’instrument, je suis loin d’avoir les compétences d’un professeur sans oublier que je n’ai jamais suivi de solfège. Je pourrais, probablement, instruire quelques notions et donner le gout – ou pas – pour cette activité, mais de là à me proposer avec cette assurance ? Gêné je hausse les épaules. Je n’aurai pas du dire les choses ainsi. Reprenons, si elle me le permet :
« Si à l’occasion tu as le temps de passer boire un verre…j’te ferais essayer. Sans problème. C’est une question d’habitude et ça fait beaucoup de bien. Pour ma part du moins, ça m’a apporté énormément. »
Je prends ma boisson pour te laisser réflexion ; Et éviter d’être le seul à converser. Mais j’ai hâte d’avoir ton opinion ; Je t’imagine déjà en train de pianoter…
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Mar 18 Juin - 6:36
Elle l'écoute évoquer son goût pour la musique son verre de thé glacé à la main. Régulièrement elle en prend une gorgée puis lui sourit. Voilà bien un langage qui parle à chacun, les mélodies nous touchent, elles accompagnent nos vies. Celles qui nous marquent le plus nous renvoient toujours à un passage de nos existences. Calista n'échappe pas à la règle. La musique est d'ailleurs désormais une des rares choses qui parvient à meubler ses silences. Enfant, elle rêvait d'apprendre à jouer. Elle avait eu sa période violon, harpe, flûte traversière puis piano, sans jamais avoir la chance d'approcher un de ces instruments. Oh elle avait bien une fois ou deux pu éprouver le touché du clavier sous ses doigts et arracher une note reconnaissable. Un étudiant au charme ravageur lui avait aussi montrer comment placer les notes sur les cordes d'une guitare. Avec ses doigts malhabiles, elle n'était pas parvenue à grands choses et n'avait plus eu l'occasion de réessayer. Elle avait de toute façon largement oublié depuis avec sa mémoire passoire. Cela n'avait pas été plus loin. Tante Grace répète régulièrement qu'il n'est jamais trop tard. La jeune femme pourrait se mettre à apprendre après tout.
- Tu joues donc à l'oreille ? Ce doit être plaisant de parvenir à déchiffrer une mélodie que tu aimes et d'arriver à la reproduire à ton tour. Et tu composes donc ? Juste les musiques ou bien tu poses des paroles sur tes notes ? Je serais curieuse d'entendre un de tes morceaux.
Elle repose son verre et joue du bout de son index sur la surface. Calista se sent plus à l'aise avec ce genre de sujets légers. C'est agréable de pouvoir échapper un peu à la monotonie ou au chagrin.
- Je me suis toujours figurée que chacun de nous possédait un don pour quelque chose. Je suis quasi certaine de ne pas savoir composer de musique contrairement à toi. Par contre je sais manier les mots et j'aime écrire. J'aimais faire des poèmes plus jeune, oh ils n'étaient pas dignes de ceux d'Emily Dickinson ou d'Ernest Hemingway. J'aime la poésie, mais j'ai renoncé à en écrire. J'ai composé quelques contes pour enfants quand Emily était toute petite.
Une lueur triste revient teinter son sourire. Mieux vaut ne pas s'attarder encore sur ce sujet. Heureusement Elias la ramène à la musique. L'assistante se fait soudain la réflexion qu'ils sont tous deux à l'image de naufragés se tirant tour à tour la tête hors de l'eau. Ils s'épaulent pour ne pas boire la tasse des souvenirs acérés comme des lames en plein cœur. Et peut-être que le lac dans lequel ils sont chahutés est fait de larmes.
- Cela me ferait plaisir oui. Par contre je me connais, je ne passerais jamais sans invitation. Je suis de ceux qui ont toujours peur de déranger.
Elle fouille dans son sac à main et en ressort un de ses précieux carnets. Sur la couverture noire, une étiquette sur laquelle est notée : «Les choses que je ne veux pas oublier ». Elle en arrache une feuille et saisit un stylo bleu. Elle note son nom ainsi que son numéro de téléphone. Le papier plié en deux, elle tend ensuite ses coordonnées à l'avocat.
- Tiens, tu n'auras qu'à m'appeler quand tu voudras que je passe ou si jamais tu te perds dans une bibliothèque. Je connais tous les chemins secrets des étagères pleines de livres, je suis une sorte d'initiée.
Elle sourit, amusée. Elle apprécie ce moment fait de simplicité. Elias est un homme gentil, il parvient à la mettre en confiance. Pourtant après ce qu'elle a vécu ce n'est pas donné à tout le monde.
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Mer 19 Juin - 13:44
« Oui je, j’écris un peu. Mais c’est vraiment médiocre et je n’impose ça à personne. »
Dis-je dans un sourire très nerveux. Chanter devant quelqu’un ? Hors de question. Seul Indio – et parfois Sarah si elle n’était pas loin – pouvait avoir un petit morceau de son père en guise de berceuse. Logiquement ça marchait, ça l’apaisait du moins. Mais il était bébé et aujourd’hui je ne joue plus en sa présence. Ça faisait une trentaine de mois qu’on n’avait pas vécu ensemble lui et moi, vous savez ce qu’il a dit en voyant le piano dans l’appartement l'autre jour ? « Tu sais en jouer ?! » Son air excité et fier était plaisant, mais n’a pas suffit à chasser l’espèce de malaise, de cafard qui s’éprend de moi à chaque fois que je réalise tout ce qu’on a loupé l’un de l’autre. Quand je comprends que mon fils ne me connait pas, et ne me connaitra jamais comme certains connaissent leur paternel ;
Il ne devrait pas trop en souffrir. Le pauvre gosse n’a rien pour comparer le temps qu’il passe avec ses vieux, il ne se souvient même pas de l’époque ou nous étions ensemble. Mais moi, dans mon égoïste égocentrisme, je souffre de devoir lui rappeler qui je suis…tout en sachant que bientôt ces efforts seront vains.
« Tu as certains de ces poèmes avec toi ? Enfin ici à L.A ? Je veux bien te jouer un morceau…mais à condition de pouvoir te lire. »
Mon regard malicieux s’accompagne d’un sourire espiègle. Allez, on serait relativement quitte ! Et puis c’est plus amusant ainsi. Une forme d’échange artistique, en toute modestie. D’ailleurs je n’ai pas l’intention de chanter devant Calista ! Je lui jouerais le morceau que je connais le plus pour être certain de ne pas faire de fausse note – même si ce n’est pas le morceau le plus joli – et j’espère pouvoir poser mon regard sur une partie de ses mots.
En parlant de ça, je trouve la remarque qu’elle articule en me tendant ses coordonnées très sympathique. Divertissante, presque poétique mais sans aucun surplus.
« Je t’appellerais. Compte sur moi. Tu viendras diner un succulent plat préparé par un bon traiteur, pour que ma démonstration musicale ne gâche pas tout ton ressentiment de la soirée! »
Humour évidemment, mais je n'en pense pas moins. Mettre toutes les chances de mon côté pour que la demoiselle passe une bonne soirée, malgré la possible non-appréciation de mon doigté. Au piano. J'étais obligé.
La conversation reste détendue, légère et captivante, mon sourire ne désempli pas malgré mes maladresses...
« Et tes poèmes, tu les écrivais sur quel thème ? C’est sans doute assez personnel. Remarque les chansons aussi, on écrit ce qui nous traverse l’esprit, c’est plutôt privé... je ne veux pas t’indisposer avec mes questions. Je suis, curieux. »
Tout ce qui est artistique est intime ; C’est du moins mon opinion. Il est fort possible que mes rimes ; Te laissent mauvaise impression.
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Ven 21 Juin - 10:19
Calista comprend parfaitement les réserves de l'avocat au sujet de ses créations. Certaines sont trop personnelles pour être montrées, ou bien l'on craint trop la médiocrité pour les confronter au regard des autres. Elle-même a rarement fait lire ces piètres écrits. Seule Emily avait droit aux berceuses, aux poèmes et aux histoires composées pour elle seule. L'unique fois où la jeune femme a osé lire une de ses compositions devant une assemblée, c'était pour ses vœux lors de son mariage. Vu le résultat, après avoir vu salis ses rêves et ses espoirs elle ne risque pas de recommencer. Elle sourit à son voisin de table.
- Je suis certaine que ce n'est pas si mauvais. Je respecte en tous cas que tu préfères ne les garder que pour toi.
L'assistante termine son verre et le repose vide sur la table. Son regard revient croiser celui d'Elias tandis qu'il s’intéresse à ses écrits. Elle s'empourpre légèrement malgré elle et se garde bien de lui dire qu'elle pourrait en réciter certains de tête. Arriver à faire lire ses créations est une chose, les réciter en est une autre. En tous cas oui, elle a bien rapporté avec elle une pochette avec un carnet de textes, quelques pages volantes et même une serviette en papier sur laquelle elle a noté un poème qui lui est venu un soir qu'elle attendait désespérément son fiancé.
- Je les ai oui, ils sont sagement rangés dans le tiroir de mon bureau. Il faudra que je trouve les moins mauvais si tu tiens vraiment à t'imposer la lecture de mes vers ou de ma prose. A moins que ce soit une façon de te punir de quelque chose, auquel cas je prendrais quand même les meilleurs, je ne pense pas que tu mérites pareille torture.
Elle lui sourit malicieusement avant de faire tourner son verre vide entre ses doigts fins. L'homme parle ensuite d'un dîner chez lui. Cela fait un moment en vérité que Cali n'est pas sortie. Elle trouve en tous cas la compagnie de l'avocat agréable.
- Tu es si piètre cuisinier ? J'aime bien me mettre aux fourneaux, avec le livre de recettes sous le nez ce n'est pas si difficile.
En réalité il suffit qu'elle lise une fois la recette pour la mémoriser. Si bien que la plupart de celles réalisées ces dernières années sont ancrées dans ses souvenirs. Depuis qu'elle vit seule, elle ne cuisine presque plus. Elle se contente de plats préparés ou de choses toutes simples. Son plaisir est de concocter de bons repas à ceux à qui elle tient et ils ne sont plus vraiment nombreux. Peut-être que cela changerait. Il la relance sur l'écriture. Elle secoue la tête en souriant avec douceur.
- Cela ne me dérange pas, en général ce sont les grands thèmes classiques qui m'inspirent. L'amour, le chagrin, comme ceux choisis par les poètes. En attendant Emy, je me suis mise à des choses plus joyeuses. Je pense que la maternité m'a changé en partie. J'ai composé quelques berceuses et petits contes. Elle aimait particulièrement celle de l'étoile amoureuse du soleil.
La jeune femme sourit en évoquant ces souvenirs. La petite lui réclamait souvent, en alternance avec l'histoire de Vaal la tortue. Il leur arrivait parfois de s'installer sur la terrasse avec une bonne couverture, l'une lovée au creux des bras de l'autre. Bruce travaillait tard, enfin... travaillait, un bien grand mot. Elles regardaient les étoiles ainsi emmitouflées. Leur jeu consistait à ce qu'Emily en pointe une du doigt, sa mère devait ensuite la nommer et raconter son histoire. Parfois elle choisissait la vraie comme pour Cassiopée la reine sur son trône renversée, d'autres elle les inventait.
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Dim 23 Juin - 7:46
Si je fais le modeste quand j’évoque mes maladroites compositions, Calista se confond carrément en excuses avant même de m’en avoir montré une seule. C’est une jeune femme raffinée, délicate, attentionnée. Je ne lui connais que des qualités associées à une douceur constante, une innocence touchante. Pourquoi ses poèmes seraient-ils mauvais ? Je suis persuadé qu’elle sous-estime son talent mais je sais comme il est difficile d’ouvrir son art – si petit soit-il. Ainsi, je ne la contredis pas et attends d’avoir ses œuvres sous les yeux pour lui assurer que ses textes n’ont pas à la faire rougir, si ce n’est de flatterie.
- Tu es si piètre cuisinier ? J'aime bien me mettre aux fourneaux, avec le livre de recettes sous le nez ce n'est pas si difficile.
« Pourtant j’aime manger, crois-moi ! Je ferais l’effort de te préparer quelque chose seulement si j’ai peu m’entrainer quelques fois avant. »
Je me vois mal me lancer dans la confection d’un plat que je n’ai jamais réalisé, le soir ou la miss vient diner à l’appartement. Imaginez un peu. Le premier temps de la soirée serait composé de questions de politesse et autre blabla coutumiers, le second temps commencerait par la lecture de quelques jolis poèmes avant d’être gâché par un ou deux morceaux de piano malheureux, puis, histoire de bien laisser une mauvaise impression : la dégustation d’un mets dégueulasse en dernier temps ! A méditer, sait-on jamais je vais peut-être me découvrir un talent culinaire.
Calista accepte ensuite de répondre à mon indiscrète curiosité. Elle écrit des poèmes, admettez que j’étais en droit de m’interroger sur les thèmes abordés à travers ses lignes, sur les réels centres d’intérêts évoqués par la belle dans ces moments ou elle laisse les mots peindre le tableau de ses émotions.
Concentré, sincèrement captivé, impliqué dans notre conversation, heureux de revoir la jeune femme et décidé à lui montrer ma sympathie…je ne réalise pas. Je ne ressens pas, l’aura qui s’échappe de moi. je ne mesure pas l’effet du don qui est en moi. A aucun moment je ne prends conscience de tout ce que j’insuffle à Calista, à travers ce qu’on peut appeler mon charisme. Mais ça se fait. C’est activé, c’est en route, malgré moi ; Et les forces doucement m’abandonnent.
L’utilisation trop intensive et mal gérée de ma capacité provoque régulièrement de pénibles migraines – surtout en soirée, après une journée bien chargée – il m’est aussi arrivé d’avoir des vertiges et de devoir rester assis un moment, voire de m’allonger. Pas le top. Pourtant, je me suis rarement senti aussi mal.
L’environnement se met en mouvement et j’agrippe la table pour ne pas chuter, faisant par la même occasion tomber ma boisson. Le verre se brisant me fait fermer les yeux tant le bruit parait embêtant, douloureux. Tout est insupportable et je me lève brutalement, la chaise rejoignant les débris de verre.
« Je n’suis pas… »
Vraiment pas bien. Je me laisse lourdement tomber ; En évitant de blesser quelqu’un ; Et esquisse pour toi, un sourire désolé.
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Mar 25 Juin - 9:27
La jeune femme sourit avec douceur en écoutant Elias parler de son piètre talent culinaire. Probablement que comme beaucoup d'hommes il ne s'était jamais donné la peine de vraiment essayer. On cuisine rarement des choses raffinées pour soi seul et comme il vient d'en faire la démonstration, personne ne se risquerait à s'improviser chef étoilé pour mijoter quelque chose à ses invités. Elle tient donc à le rassurer.
- Ne t'en fais pas, cela ne m'ennuie pas de manger les plats d'un traiteur si tu ne veux pas te risquer devant les fourneaux. Sinon, je peux venir avec les ingrédients du menu et on pourrait le faire ensemble. Comme ça je te montrerai que ce n'est pas si compliqué qu'il y paraît. Il y a des choses que tu n'aimes ou auxquelles tu es allergique ? Je préparerai simplement le dessert en avance sinon on devra attendre le petit déjeuner pour y goûter. Toi tu chargeras des boissons comme ça les tâches seront équitablement réparties.
L'offre sonne en effet plutôt juste et égale. De toute façon aux yeux de Calista l'important n'est pas de se faire inviter ou de n'avoir qu'à glisser les pieds sous la table/ Ce qui compte pour elle c'est d'avantage le moment qu'ils vont passer ensemble. Il faut reconnaître qu'en cet instant elle est assez détendue et elle ne pense pas sans cesse aux choses du passé, au vide du présent. L'idée de renouveler l'expérience est plutôt tentante. Soudain, l'assistante éprouve une étrange sensation, indescriptible en regardant vers son interlocuteur. Le phénomène est assez léger si bien qu'elle y fait à peine attention. D'autant que le visage d'Elias se crispe. Il est victime d'une sorte de malaise. Dans le chahut environnant des conversations résonne le bruit du verre qui se brise sur le carrelage. La jeune femme a à peine le temps de réagir qu'elle voit l'avocat basculer en arrière et tomber sur son séant. Rapidement, elle se lève à son tour et fait le pas qui les sépare. Elle s'agenouille auprès de lui, posant ses mains doucement sur ses épaules pour le retenir. Sa mine trahit l'inquiétude.
- Elias, qu'est-ce qui ne va pas ?
Elle essaie de ne pas céder à la panique, de garder son sang froid. A cause de cette poussée d'adrénaline, les battements de son cœur accélèrent un peu. Autour d'eux les autres clients réagissent et une serveuse accourt déjà en demandant si elle doit appeler le 911. Calista se place près de l'homme, sans le lâcher. Le verre crisse sous ses semelles, manquant la faire glisser à son tour. Elle n'y prête aucune attention, trop tendue et concentrée. Dans un geste presque maternel et sans même réfléchir à ce qu'elle fait, elle pose sa main sur le front de l'avocat.
- Tu es souffrant ? Tu as mangé quelque chose ce midi ?
L'assistante tente de comprendre ce qui a provoqué ce malaise. Elle songe à un problème de glycémie ou à la fièvre en premier lieu. Elle a évidemment pensé aussi à une crise cardiaque mais l'homme est jeune et n'a pas l'air d'avoir une douleur au niveau de la poitrine. Elle entend la serveuse envoyer sa colère chercher un verre d'eau fraîche et du sucre avant de leur redemander s'ils veulent qu'elle appelle les secours. La jeune femme dévisage Elias, il est le seul à pouvoir dire ce qui ne va pas. Elle n'hésitera pas à faire appel aux urgences en tous cas même s'il veut jouer les braves.
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Jeu 27 Juin - 9:37
Il aurait été préférable de continuer à parler diner. Et même confection de celui-ci ! Surtout que Calista évoquait une idée alléchante : pourquoi ne pas préparer ce repas à deux ? Ce serait d’après moi un bon moyen de faire quelque chose de digeste et en plus, de retrouver une complicité qui commence à dater. Que nous avons, en tout cas, tellement mise de côté qu’elle nous a échappée. Pour tout dire les complications avec Capucine en ce moment n’arrangent rien. Je suis déjà solitaire à la base, renfermé et méfiant, ça devient très difficile de vivre des instants légers et distrayants. L’arrivée soudaine d’une ancienne connaissance – ancienne amie – tombe à pic. Il semblerait que ladite amie ne soit pas réticente à remettre ça, au contraire… Il n’y a donc aucun mal ! Passer une soirée sur le thème art et cuisine, quoi de mieux ?
Je trouve le moyen de faire un malaise. J’ai été pris de vertige et sans comprendre ce que je fous là, je réalise être parterre, face à une Calista inquiète, au milieu de bouts de verre. C’est malin. Non seulement j’ai l’air con mais je ne sais pas expliquer ce qu’il vient de se passer ! Je porte une main à mon visage au moment ou celles de la belle se placent sur mes épaules, et j’essaye de sourire pour atténuer son anxiété. Ce n’est pas la première fois que je me sens si vidé, ce doit être un coup de fatigue. Il est possible que j’aie abusé sur le travail ces derniers jours pour compenser le manque certain de complicité dans mon couple ou tout bonnement pour éviter d’y penser… Remarque, tomber ainsi dans un lieu public comme un pauvre petit anémié, c’est la première fois !
« Non ça va, ne t’en fais pas. Une migraine tenace je crois, rien de grave. Merci ».
Je me relève dès que possible, rester au sol ne m’intéresse pas franchement, et ça ne me permet pas de rassurer la jeune femme. Une fois debout, je cherche à me remettre en inspirant profondément, savourant la vue nette qui me revient. Ouf. Je crois que j’ai besoin de repos. Il n’y a pas d’autre constat évident à faire, j’ai du surestimer mon endurance, qui sait.
« Je n’voulais pas te faire peur, ça va aller ? C’est souvent ces temps-ci ! On dirait que…qu’importe, ça va mieux. »
J’ai failli en dire trop, imbécile. Mais si je dois taire ces pensées à Calista, je peux vous mettre au jus : j’étais en train de me dire que les aveux de Kate Reynolds n’ont pas seulement comblés mes lacunes. Elle m’apprend que je suis un mutant, et subitement les causes qui semblent être engendrées par mon don sont beaucoup plus fortes qu’auparavant. Quand elle a parlé de désagréments du genre malaise, j’ai pu affirmer que j’en étais quelques fois victimes. Mais depuis, c’est très fréquent ; Coïncidences ? Ou est-ce inconsciemment provoqué ? Est-ce que depuis que je connais son existence, j’use différemment de mon don et donc ses effets sont plus durs ? Douloureux ? C’est tordu.
« Alors tu, tu disais qu’on pourrait préparer le diner ensemble ? Ça me parait une très bonne idée, j’ai toujours considéré le moment de la cuisine comme une bonne façon de se détendre et partager. »
Ce n’est pas parce que je cuisine mal que je ne sais pas m’amuser en préparant une recette. Loin de moi l’idée de me servir des talents de ma prochaine invitée, mais puisqu’elle l’a proposé et que j’ai l’intention de tout faire pour que notre amitié redevienne ce qu’elle était – voire meilleure – nous allons tester cette activité.
J’insiste pour t’éviter de trop penser ; Les motifs de mon vertige sont litigieux. Ce serait malheureux de te voir te braquer ; En imaginant que je suis un type étrange, douteux…
Bien que l'homme semble aller mieux, Calista est encore un peu inquiète. Elle finit néanmoins par le lâcher en réalisant qu'elle le tenait toujours. Ses joues s'empourprent légèrement. La serveuse s'assure que la situation est maîtrisée, dépose le verre d'eau sur leur table et s'affaire à ramasser les morceaux par-terre. Les autres clients retournent à leur conversation et la jeune femme n'est pas mécontente de ne plus être indirectement au centre de l'attention. Son regard ne quitte pas l'avocat comme si elle craignait qu'il chancelle à nouveau. Il lui explique ce qu'il s'est passé, son air à elle est toujours concentré.
- Cela a dû être une migraine d'une extrême fulgurance pour te faire tomber ainsi. Tu es certain de te sentir mieux ? Tu devrais peut-être sauter dans un taxi et rentrer prendre un peu de repos. Ce genre de maux ne disparaît pas si vite en général. Souhaites-tu que je t'accompagne pour m'assurer que tout va bien ? L'assistante est du genre protectrice. Probablement que la maternité a encore souligné son côté mère poule. Elle lui sourit, trouvant touchant qu'il lui demande à elle si cela va alors que c'est lui qui a été victime d'un malaise. Il lui indique que ce phénomène est récurrent chez lui dernièrement. Les sourcils de Cali se froncent un peu, cela ne fait que rajouter à son inquiétude.
- Et tu as consulté ? Je sais que vous les hommes n'êtes jamais pressés de mettre les pieds dans un cabinet médical. Tu devrais peut-être. Cela peut venir d'une carence ou au contraire d'un taux de sucre trop élevé ou d'un problème plus important. Je ne veux pas me montrer alarmiste, c'est peut-être simplement de la fatigue. Quoi qu'il en soit, promets-moi de faire attention d'accord ? Je ne veux pas que la seule personne qui m'invite à dîner à L.A. Soit souffrante. Elle lui sourit gentiment. Il se remet à évoquer leur dîner. La jeune femme hoche la tête.
- Oui, bien sûr. Je te l'ai dit cela ne m'ennuie pas. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de mijoter de bons petits plats depuis mon arrivée ici. Par contre il faudrait que je sache ce que tu aimes ou n'aimes pas pour prévoir mon menu. Cuisine italienne cela te conviendrait ? Une petite salade en entrée, des lasagnes et un tiramisu en dessert ? Comme je le disais je préparerai le dessert à l'avance, mais nous pourrions nous occuper du reste ensemble chez toi. Tu as ce qu'il faut pour cuisiner j'espère.
Elle se souvient d'un dîner chez un étudiant gay il y a des années de cela. Il cuisinait tout au micro-ondes ce qui n'était pas le plus commode. Elle avait été épatée quand il lui avait démontrer qu'on pouvait cuire un moelleux au chocolat de cette façon. A ses yeux néanmoins, cela ne valait pas un vrai four. La demoiselle observe tout de même le visage et l'attitude d'Elias, elle veut être certaine qu'il se sent bien.
- Tu ne crois pas qu'on devrait rentrer ? Je pense qu'il serait mieux que tu te reposes après ce qui vient d'arriver. On trouvera un taxi dehors. Je te dépose chez toi, je m'assure que tu es bien dans ton appartement et je repars pour le mien. Je ne voudrais pas que tu sois surmené. En plus je t'ai promis un dîner donc nous nous reverrons bientôt. J'attendrai ton appel pour qu'on fixe la date.
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Mar 2 Juil - 20:00
Je peine à assimiler tout ce que Calista me dit, mais je comprends l’essentiel. Très gentiment elle s’inquiète pour moi, et je continue de lui sourire à la fois pour la rassurer et la remercier. C’est vraiment poli et sympathique de sa part, de se montrer si attentive à ma santé. Mais tout va bien. Du moins, il n’y a rien que je puisse arranger si ce malaise provient réellement de l’utilisation de mon don ; sachant qu’elle est accidentelle… Quand elle me parle de consulter, j’évite bien entendu de lui avouer mes appréhensions quant à la réaction qu’un professionnel médical aurait si je prétextais un problème de dégénérescence génétique. Enfin.
« Je vais bien Calista, il faut peut être que j’aille m’allonger mais rassure toi, tu n’échapperas pas à mon invitation pour autant. »
Dans un clin d’œil amusant je m’efforce de lui prouver que tout roule, à peu près, et que la conversation qu’on a eue ne sera pas balayée si facilement, à cause d’une migraine trop prononcée. Je me tiendrai à ce que l’on a dit. J’en ai très envie, sa présence est agréable et au final, ne ramène pas que de mauvais souvenirs… Étrangement, ça me rappelle que même dans les pires moments de ma vie tout n’a pas été si noir. On se focalise sur les maux les plus durs, ignorant alors les quelques brides plaisantes et délicieuses de notre quotidien. Calista faisait partie de ces gens que j’appréciais beaucoup. Nos retrouvailles ne laissent aucune amertume, bien au contraire.
« Ce menu est parfait, j’achèterai ce qu’il faut. Bien entendu, j’ai de quoi cuisiner ! Il parait que c’est indispensable d’avoir le nécessaire pour séduire une femme. Je n’allais pas passer à côté de ce détail. Même si les ustensiles font plus office de décoration qu’autre chose. »
Bon, eh bien je vais mieux on dirait. Je ne cesse de sourire et de dire des bêtises, c’est bon signe. Vous me direz, la dose d’effort que je fournis pour paraitre bien et ne pas affoler la demoiselle doit faire son effet. Car la migraine est toujours là et la pièce tangue encore. Mais ça ira. Surtout qu’elle propose de m’accompagner ; Je ne devrais pas accepter. Ça va lui faire perdre du temps…puis-je cependant rentrer seul sans me casser à nouveau la gueule ?
« Oui je…je vais rentrer. Tu n’as pas à faire le déplacement, je ne veux vraiment pas te retarder ou t’ennuyer plus longtemps… »
Ma main, maladroite, se pose sur ton bras ; Je ferme un instant les yeux, en soupirant. Incapable d’être assez fort devant toi ; Je me dirige vers la sortie, en prétextant :
« …Ou alors tu viens juger par toi-même de ma cuisine, pour être certaine de tout avoir sous la main le jour J. »
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Mar 9 Juil - 8:33
La jeune femme ne quitte pas Elias des yeux, elle n'est rassurée qu'à moitié sur son état. D'ailleurs elle reste volontairement assez proche de lui dans l'espoir de réagir promptement s'il est victime d'un nouveau malaise. Calista est certaine qu'en cette circonstance il lui faut du repos. Il a l'air décidé à être raisonnable au moins et à rentrer chez lui. Avant cela l'avocat continue à vouloir organiser leur dîner et s'efforce de paraître bien. D'un sourire elle salue son entêtement et cette fierté masculine qui le pousse probablement à sauver les apparences. Au moins il n'est pas comme certains à se plaindre tout le temps ou à tourner la moindre égratignure en drame national.
- La liste sera assez simple, je te l'enverrai par mail dès lors que nous aurons fixé une date. Tu devrais tout trouver sans difficulté dans un grand centre commercial. J'avoue que pour l'instant, la seule chose qui me préoccupe est de savoir que tu prends du repos. Il me semblait par contre que c'était le plus souvent les femmes qui œuvraient à séduire la personne convoitée par l'estomac. Enfin la société évolue il est vrai.
L'assistante réalise que sa précédente remarque peut prêter à confusion. Elle n'aimerait pas qu'Elias imagine qu'elle a proposé de se mettre devant les fourneaux juste pour le charmer. Cela lui ferait trop étrange de jeter son dévolu sur un homme qui a connu son ex mari, un avocat qui plus est. Elle n'est même pas sûre de se sentir prête à vivre une autre histoire bien qu'il soit charmant et très gentil, il faut bien le reconnaître. Un peu gênée elle s'empourpre, d'autant qu'il pose sa main sur elle. La demoiselle se crispe légèrement, essayant de ne rien laisser percevoir. Elle lui emboîte en tous cas le pas. Il est impossible pour Calista de le laisser partir seul, elle ne serait pas sereine en ignorant s'il a réussi à rentrer chez lui ou non.
- Je ne souhaite pas m'imposer seulement je serais plus tranquille si je te raccompagne. Cela ne m'ennuie pas de faire un détour. Tu ferais sans doute la même chose si les rôles étaient inversés.
Elle quitte donc le bar accompagné de cette connaissance ressurgie de son passé non sans saluer les serveuses en partant. Dans la rue, ils retrouvent le tumulte de la circulation. Veillant toujours sur lui, elle fait signe aux taxis qui passent. Le troisième s'arrête pour les prendre en charge. L'assistante laisse Elias entrer en premier puis s'installe à ses côtés. Elle le laisse indiquer au chauffeur leur destination. Elle connaît bien mal les quartiers de L.A. et ignore donc si celui-ci est proche ou non du sien. La voiture se remet en route et elle sourit à l'avocat.
- J'espère que tu ne comptes pas te mettre au travail ce soir. Tu devrais vraiment te reposer. Je suis certaine que tes dossiers peuvent attendre jusqu'à demain. Tu as de quoi dîner ? Sinon je peux aller te chercher un plat à emporter en bas de chez toi avant de repartir.
Calista tourne la tête vers la vitre en réalisant qu'elle se montre peut-être un peu trop maternelle. Il faut dire qu'elle est très protectrice envers ceux qui l'entourent et qu'elle apprécie. Ce phénomène s'est d'ailleurs accentué à la naissance d'Emy. Elle n'est heureusement pas pour autant du genre à étouffer les autres.
Elias J. Climber
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Mer 17 Juil - 15:24
Il me semblait par contre que c'était le plus souvent les femmes qui œuvraient à séduire la personne convoitée par l'estomac. Enfin la société évolue il est vrai.
Ce n’est rien de le dire. Mais plus sérieusement, il est bien connu qu’un homme qui s’atèle – de temps à autre – à la cuisine, gagne des points auprès des demoiselles de notre génération. La mode est à l’épanouissement professionnel de ces dames, à l’investissement dans les tâches ménagères pour les messieurs. Je crois que c’est une bonne chose, évolution je ne sais pas, mais équilibre, il est certain. Encore faut-il que ça marche. Tout ça pour dire que je ferai le nécessaire pour que nous préparions un repas dans les meilleures conditions.
« Oui. Je ferais la même chose pour toi. »
Assurément, sans la moindre hésitation. Loin de moi l’idée de paraitre prétentieux et me vanter en évoquant mes qualités de galanterie et de serviabilité. Je lui réponds d’ailleurs avec une sincérité qui ne trompe pas sur mes intentions non calculées : je l’aurais raccompagnée pour être certain de son état si les rôles avaient été inversés. Nous prenons un taxi et, plus sympathique que jamais, Calista se met alors à espérer que je ne me fatigue pas davantage dans la soirée. Je souris, si ravi de l’avoir retrouvée.
« Ne t’inquiète pas j’ai de quoi manger, mon frigo est rarement vide ! Mais si vraiment tu insistes, je te laisserais vérifier. »
J’accompagne cette légère pique d’un clin d’œil complice. Allons, même si je saute un repas je doute de risquer quoique ce soit de grave. Je réajuste ma ceinture alors qu’on approche déjà de l’immeuble. Je sors le premier pour lui tenir la porte, et nous avançons côte à côte.
« Plus que quelques marches d’escalier et tu auras la conscience tranquille. Je t’offre l’apéro ? »
Demande plutôt spontanée ; Que j’assume en te laissant passer galamment. Te voici – si tu acceptes – mon invitée ; Mais un refus ne serait bien sûr pas blessant.
Calista Freeman
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé] Mar 23 Juil - 9:36
La jeune femme se perd un court moment dans ses pensées. Cette rencontre inattendue a remué quelques souvenirs pas si lointains. Au moins elle est heureuse de savoir qu'il y a quelqu'un à Los Angeles qu'elle est susceptible de revoir. Elle espère qu'il y en aura d'autres, même si elle n'a pas une grande facilité à aller vers ceux qui l'entourent et donc à tisser des liens. En général, elle a peur de s'imposer ou de gêner. Elle sourit néanmoins à Elias tandis qu'il lui propose de vérifier ce qu'il a dans son réfrigérateur. Calista ignore s'il est sérieux ou s'il la taquine sur son côté surprotecteur. Elle ne poussera en tous cas pas le vice jusque-là. Le taxi se gare au pied de l'immeuble où habite l'avocat.
-Attendez-moi quelques minutes s'il vous plaît. Je reviens. Elle s'extirpe de la banquette arrière et regarde la rue ainsi que la tour. Le quartier a l'air sympa, calme mais pas trop non plus. L'assistante a un peu du mal à se situer géographiquement par rapport au sien. Elle verra bien quand elle terminera la course si c'est ou non loin de chez elle. Ils avancent jusqu'à l'entrée, elle veille à pouvoir le soutenir au besoin. Leurs pas s'arrêtent devant la porte tandis qu'il lui propose de rester un peu. La jeune femme se demande s'il fait cela car il souffre autant qu'elle de la solitude, par réelle envie de passer plus de temps avec elle, par simple courtoisie ? Une question qui restera sans réponse pour le moment, peut-être à jamais d'ailleurs. Elle secoue doucement la tête en lui souriant.
- Tu n'es décidément pas très raisonnable. Il te faut te reposer, j'ai promis de venir dîner bientôt. Tu auras largement le temps de me supporter alors et de m'offrir l’apéritif. Je vais attendre ton coup de téléphone pour le repas. Cela te convient si je t'envoie la liste des ingrédients par mail ? Ce sera plus simple que de te la dicter.
Calista plonge son regard dans le sien.
- J'ai été vraiment ravie de te recroiser Elias. Prends bien soin de toi et à bientôt.
Elle hésite et dépose finalement une bise amicale sur sa joue avant de retourner vers le taxi. La demoiselle donne son adresse au chauffeur. Elle regarde par la vitre la nuit qui tombe sur la cité, les autres véhicules transportant des inconnus vers chez eux. Elle règle la course et regagne son logement. A peine la porte refermée, la solitude l'enveloppe à nouveau. L'endroit lui paraît si vide, si dénué de vie et de rires, si froid... Pour chasser ces pensées, elle se met à son bureau et prend un des carnets qui lui servent de mémoire. Elle s'empresse de noter ce qu'elle ne veut pas oublier : ces retrouvailles avec Elias, ce qu'elle a appris de lui, le dîner à venir. Une fois refermé, elle prend un roman et se pose confortablement sur le sofa. Au fil des lignes, Cali se plonge dans l'histoire et voyage bien loin de sa propre vie. Ses propres souvenirs cèdent la place à ceux des héros. Les paroles s'envolent, les écrits restent et demain elle sera plus riche d'une nouvelle histoire qui ne sera encore pas la sienne.
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Sujet: Re: ...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé]
...Nous rappeler ces moments douloureux. [terminé]