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 Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]

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Sonny Malone

Sonny Malone
La Fille de vos Rêves… ou de vos Cauchemars





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MessageSujet: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeLun 20 Aoû - 18:43

11 décembre

Les heures s’écoulaient, inlassablement. Longues, perdues, errantes. Remington avait été conduit en urgences à l’hôpital, à cause de la balle qu’il s’était prise la veille. Elle l’avait suivi dans l’hélico, refusant absolument de le laisser. Son cœur avait cessé de battre, arrachant un cri de détresse absolue à Sonny. Il ne pouvait pas mourir, ce n’était pas juste. Ils étaient en route pour l’hôpital… Non ! Ils avaient tant de choses à construire ensemble, ils avaient créé la vie. Il n’avait pas le droit de mourir, non. Il était tout pour elle et elle ne pourrait pas s’en sortir sans lui, cela, c’était une certitude. Même cet enfant… saurait-elle l’aimer comme il le fallait si Remington n’était plus là ? Les urgentistes étaient parvenus à faire repartir les battements de son cœur… ce battement qu’elle connaissait, qu’elle aimait… C’était aussi intense que lorsqu’elle avait entendu battre le cœur de son bébé. Là, c’était celui du seul homme qu’elle aimerait jamais. Elle avait couru auprès des médecins l’emmenant au bloc, en dépit de sa douleur à la jambe, jusqu’à ce que les portes se referment devant son nez, l’empêchant d’entrer. Elle avait cru mourir, à être emmenée de forces par des urgentistes pour qu’on nettoie et recouse sa plaie qu’ils avaient protégée d’un bandage, à voir ses mains trembler, à sentir son cœur battre de façon totalement irrégulière. A chaque blouse blanche qui passait, elle se ruait en quête d’information. Mais les médecins ne sont que des sadiques qui jouent à dieu avec la vie des gens et de leurs proches. Quand enfin un médecin lui avait donné des nouvelles, ce fut pour lui dire que Remington avait fait un second arrêt et là, le sol se déroba sous ses pas. Certainement habitué à ce genre de réactions, le médecin la rattrapa avant qu’elle ne s’écroule complètement. Il ralentit simplement sa chute et la laissa pleurer quelques instants. Deux arrêts… une blessure… plus jamais elle ne le laisserait partir en mission. Pas avant que les médecins lui aient assuré qu’il était remis à cent pour cent… et encore.

Au bout de longues heures, on l’avait laissé entrer dans la chambre de Remington. C’était comme s’il dormait. On lui avait refourgué une tonne de paperasse à remplir. Comme si elle savait remplir tout ça. Ils ne pouvaient pas attendre ? Le dossier resta vierge quelques temps, Sonny ne pouvant que tenir la main de Rem dans la sienne, entrelaçant ses doigts aux siens et guettant avec espoir cette pression qui lui dirait que tout irait bien. Mais rien ne vint. Les médecins avaient tenté de la virer de la chambre, sous le fallacieux prétexte que l’heure des visites était passée. Mais face à une Sonny hurlant au scandale, pleurant et suppliant qu’on la laisse avec le père de son enfant et l’homme avec qui elle vivait (même si techniquement, ils n’avaient pas encore emménagé ensemble), ils avaient dû plier. Alors elle s’était installée dans le fauteuil et n’avait pas fermé l’œil. Son regard était resté fixé sur le corps allongé et immobile de Remington, ses mains enveloppant la sienne. Combien de fois l’avait-elle vu dormir, si calme, si serein ? Rarement en fait. Il se réveillait toujours avant elle, c’était inévitable. Et une des rares fois où elle l’avait vu dormir, ce fut lors du 1er novembre, au cours de cette sieste qui avait tout changé entre eux.

Elle n’avait pas bougé d’un pouce. Toute la nuit, toute la matinée. Une parfaite statue de cire, si ce n’était les larmes qui coulaient. Jusqu’à ce que son ventre crie famine.

« Oui, je sais ce que tu vas me dire, lança-t-elle au corps endormi de Remington, je devrais aller manger. Pour moi et pour le bébé. Mais… je sais : pas de « mais ». Et j’imagine très bien le regard Pillsbury que tu me lancerais là. Bon, ça va, j’y vais, je n’en ai pas pour longtemps, je reviens. »

Et elle descendit au réfectoire, après avoir pris un peu d’argent. Les gens la regardaient bizarrement. Quoi ? Ils n’avaient jamais vu une fille en mini short, baskets neuves, débardeur, la cuisse gauche bandée se promenant dans un hôpital ? Bah voilà, ils auraient au moins gagné leur journée. Tout en mangeant, elle ne pouvait s’empêcher à ce qu’elle devrait faire. Remplir les papiers pour l’hospitalisation. Aller chez lui lui prendre des affaires neuves, passer chez elle prendre une douche et se changer… Sauf que cela impliquait de laisser Remington. Et ça, pour l’instant, ce n’était pas possible. Elle grapilla donc en quatrième vitesse et s’apprêta à regagner la chambre de Rem quand elle surprit une conversation dans le couloir.

« Je suis navré Madame, mais, nous n’avons rien pu faire. Votre mari est mort des suites de… »

Sonny ne sut jamais la raison de la mort de cet homme, mais elle entendit le cri déchirant de cette femme qui venait de perdre son époux, alors qu’elle était visiblement enceinte. D’autres personnes se mirent à soutenir la jeune femme et la vue de Sonny se brouilla, sa respiration se fit plus difficile. Elle se précipita dans la chambre de Rem.

« Je t’interdis de mourir tu entends ! J’te détesterai si tu meurs ! »

Bien sûr, cela allait faire avancer les choses, mais Sonny n’était plus vraiment rationnelle là. Et sans vraiment s’en rendre compte, perdue et complètement assommée par le chagrin, elle récupéra son portable et appela Anne. Car qui appeler d’autre que la personne la plus proche qu’on ait après l’homme de sa vie. Qui d’autre appeler sinon celle qui la connaissait par cœur et qui avait toujours su la calmer.

« Mam… Anne, je suis à l’hôpital. Remington… Il est dans le coma… il va mourir, je veux pas qu’il meurt, et là il y a un médecin qui vient d’annoncer à une femme que son mari était mort. Je ne veux pas perdre encore quelqu’un, je ne veux pas le perdre lui. Et je ne peux rien faire. »

Elle raccrocha. Pour être sincère, elle ne sut même pas si elle Anne avait décroché ou si elle avait eu le répondeur. Et vive le message. Comme si Anne était Dieu et qu’en un claquement de doigt elle allait le réveiller. Encore une idée stupide. Le téléphone vola sur la table de chevet et elle rapprocha le fauteuil du lit. Elle grimpa dedans, genoux repliés contre sa poitrine même si sa cuisse lui faisait mal. Elle tendit le bras pour garder la main de Remington dans la sienne. Elle avait besoin d’aide, besoin de lui, besoin de sa « mère », besoin de quelqu’un qui lui donne de l’espoir, qui ne la juge pas, qui lui laisse croire qu’un autre jour meilleur se lèverait.


Dernière édition par Sonny Malone le Mar 16 Oct - 9:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeMer 22 Aoû - 20:48

Que ferait une femme enceinte en pleine forêt pour une randonnée ? Avec Ross, la question ne se posait même pas, il paraissait évident que je ne participerais pas à cet événement. Après le Blue Lake, les membres avaient dû prendre un peu de recul pour tenter de réparer ce qui avait été brisé. Tout le monde avait besoin d'espace pour faire le point. Seulement, il n'était jamais bon de s'isoler. Il fallait resserrer les liens et Aaron avait proposé cette marche. C'était une bonne idée, sauf que je ne pouvais pas y participer. Même si ma grossesse ne présentait plus de risque, je devais tout de même rester prudente. Limiter les chocs, le stress et surtout me reposer. Je pouvais d'ailleurs voir les regards en biais de Ross lorsque je restais debout trop longtemps et si j'avais le malheur de trop m'inquiéter ou de m'emporter, ce traître, me prenait par surprise et m'embrassait. Que pouvais-je faire contre ça ? Il m'énervait !

Assise sur le bord de la piscine, je profitais du soleil avec un bon bouquin dans les mains. Si ce n'était pas ça le bonheur, je me demandais ce que c'était ? Je profitais de l'absence de Ross pour relâcher la pression. Non pas qu'il soit un tyran, mais son inquiétude se reportait sur moi si bien que je me sens coupable de ne pas tout faire à la lettre. Est-ce que cela faisait de moi une mauvaise mère d'aimer le soleil au point de rester sous ses rayons une heure ou deux ? Quoique Wyatt était là également... Est-ce qu'il me dénoncerait à son père ? J'allais devoir conclure des alliances secrètes avec mon beau fils. Beau fils qui semblent soucieux ces derniers temps... Peut être pourrais-je l'aider quelque soit son problème, mais pour cela, encore faudrait-il qu'il m'en parle ou que je l'interroge directement. Mais j'ignorais si j'avais le droit de me mêler de sa vie alors je préférais ne pas le brusquer. J'attendrais qu'il vienne vers moi.

Tulululut. Tulululut. Téléphone ? Mon Dieu, faites que ce ne soit pas Ross me demandant mon emploi du temps. Je décrochais fermant les yeux pour me préparer à la conversation qui allait suivre. Ce fut de courte durée. Ce n'était pas Ross, mais Sonny. Du moins, une Sonny hystérique me signalant qu'elle était à l'hôpital. Première crise cardiaque. Mais ce n'était pas elle, ce n'était que Remington. Ouf. Oui, bon ce n'était pas très sympa pour lui, mais bon mieux vaut lui qu'elle non ? Mais attendez une minute... Se seraient-ils rabibochés tous les deux ? Merci de prévenir ! Fille indigne ! J'allais lui dire de se calmer quand elle raccrocha. Mal polie en plus ! Elle les cumulait aujourd'hui. Bon ok, ce n'était pas très fairplay de ma part dans la mesure où elle était clairement en état de choc. Je pris une profonde inspiration car les quelques secondes de communication ont réussi à mettre ma tension au plafond. Ce n'était vraiment pas le moment de flancher. Il était temps de filer à l'hôpital pour retrouver Sonny.

Arrivée à l'accueil, une standardiste me montra vaguement le couloir à prendre pour trouver ma fille. Je trouvais rapidement la chambre, à croire que je connaissais l'hôpital par cœur et vis Sonny. Aussitôt je me précipitais vers elle et la prit dans mes bras. Remington était inconscient et relié à tout un tas de machine. Je pris le visage de ma fille entre mes mains pour pouvoir la regarder. Elle n'avait pas bonne mine : cerne, teint livide. Elle devait être là depuis un moment. Il était temps de lui faire lâcher prise.


- « Sonny, il faut que tu te reposes. Il n'aimerait pas te voir dans cet état et tu le sais très bien. Allons à la cafeteria, tu ne peux rien faire ici pour le moment. Nous reviendrons rapidement, je te le promet. »

Je me décollais d'elle pour pouvoir regarder l'ensemble et là je remarquais quelque chose que je n'aimais pas.

- « Mais... Tu es blessée ! Que s'est-il passé ? Tu étais avec lui ? Je pensais que tu devais aller à la randonnée ! »
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeVen 24 Aoû - 19:18

Le cœur bat. Le sien et celui de Rem. Il fallait se raccrocher à cela. Mais il est étonnant comme le cerveau peut se braquer et se mettre à partir de travers, à ne plus fonctionner correctement. Et là, celui de Sonny déconnait à plein régime. Et plus que d’habitude, car oui, c’était possible. Ça aurait dû être les vacances. Elle aurait dû être en train de se reposer ou de tenter d’esquiver les cartons à faire pour le déménagement. Pourquoi avait-elle accepté cette randonnée ? Pourquoi avait-elle demandé à échanger son service au bar avec une autre serveuse ? Encore un choix ridicule. Et son cerveau était si déconnecté de la réalité, qu’elle n’entendit même pas Anne arriver. Ah… elle n’avait pas rêvé, elle avait vraiment appelé sa mère donc. Et Anne la força à la regarder. Anne… Ô Anne… Elle était venue. Elle était là. Elle était concrète, elle était un repère qui demeurait dans la tempête. Rem n’aimerait pas la voir dans cet état ? Certes, c’était vrai, mais de toute façon, le problème ne se posait pas puisqu’il ne la voyait pas, puisqu’il ne se réveillait pas. Sortir ? Retourner à la cafétéria au risque de revoir cette femme en pleurs à qui on avait annoncé le mort de son mari ? Non, non, ça elle ne le voulait pas.

« Ils n’arrêtent pas d’annoncer des morts, je ne peux pas le perdre, on a surmonté trop de choses… »

Trop comme une macabre découverte, comme une tentative de suicide, comme l’acceptation d’une sombre vérité, comme une violente dispute avant de trouver un terrain d’entente. Un terrain qui les ferait grandir tous les deux. Puis d’autres coups du sort, qui avaient mis leurs nerfs à rudes épreuves. Et Anne qui n’était au courant de rien. Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Cela n’avait pas de sens. Mais elle avait eu peur. Peur de perdre sa tutrice comme elle perdait les autres, un par un. Et à voir l’angoisse dans les yeux d’Anne lorsqu’elle remarqua son bandage, cela la conforta dans l’idée de préserver sa mère de tout cela. Et pourtant… il n’y avait plus rien à protéger. Elle venait d’obliger Anne à débarquer en quatrième vitesse, délaissant surement Ross au passage… Et Ross d’ailleurs, pourquoi ne lui avait-il rien dit à propos du désastre de la randonnée ? Elle devait être avec lui pourtant… Puisqu’ils étaient ensemble, elle devait être la personne à contacter en cas d’urgence… Non ? Peut-être qu’elle avait accouru à l’hôpital dès qu’elle avait su ? Il avait dû lui dire pour Rem… il ne s’en tiendrait pas à la version officielle proposée par Matth, pas avec Anne en tous cas. A tous les coups, il lui dirait, ou lui avait déjà dit la vérité…

« Je… si, si, j’étais à cette randonnée mais… les choses ont dégénéré. Un violeur et tueur d’enfant qui s’en est pris à nous. Rem a essayé de nous aider et il s’est fait tirer dessus en protégeant Kensie et j’ai été touchée par un ricochet de balle. Rien de grave pour ma jambe, juste une nouvelle cicatrice. Ross ne t’as rien dit ? Et comment il va ? Oh, Anne, dis moi comment il va ? Tu dois le savoir toi… Je suis restée là presque tout le temps, mais je sais qu’on l’a rapatrié pour le soigner lui aussi… »

Quelle égoiste elle avait été. Ross était là lui aussi, et elle n’avait pas cherché à savoir. Mais si quelque chose de grave s’était produit, Anne n’aurait pas répondu à son appel, elle serait restée auprès de son compagnon et du père de son… Bon sang. Enceintes toutes les deux. Les pères sur un lit d’hôpital. On se croirait dans un soap opéra. Ça craignait… Et si Ross allait mal, comment lui dire : « hey, je vais m’installer avec Rem et avoir un bébé avec lui » ? Bon, pas de cette manière en tout cas. Chaque chose en son temps. Pour l’instant, Ross. Comment il allait ? On verrait ensuite pour les révélations…
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeVen 31 Aoû - 7:55

Alors que je prenais Sonny dans mes bras pour tenter de lui apporter le réconfort dont elle avait besoin, mes yeux se posèrent sur Remington. Ma fille ne méritait pas cela. Certes, je préférais que ce soit lui plutôt qu'elle allongé sur ce lit d'hôpital, mais s'il venait à mourir, j'ignorais si elle pourrait le supporter. Même avec toute l'aide et tout l'amour possible, ce n'était parfois pas suffisant. Si Ross n'avait pas été là et ne s'était pas battu pour nous deux, je ne serais pas là à l'heure qu'il est. Sonny me fit savoir qu'elle ne voulait pas le perdre, qu'ici ils ne faisaient qu'annoncer des morts. Dans un tel service d'hôpital, ce n'était pas très étonnant et le seul moyen qu'elle aurait de ne plus voir ces annonces serait de quitter Remington pour aller se reposer.
Lorsque je regardais sa tête, cela faisait peine à voir. Ses yeux étaient gonflés et soulignés par des cernes monstrueuses. Elle était d'une pâleur cadavérique. Combien de temps lui avait-il fallu pour m'appeler ? A voir Remington, celui-ci avait été opéré et je doutais que ce soit pour une simple appendicite vu son état. Elle devait être là depuis des heures...


- « C'est un homme solide, si tu perds foi en lui, comment peut-il se battre ? Tu dois croire en lui et en sa guérison. Il est fort, il t'aime. Il ne t'abandonnera pas si tu y crois. »

Malgré l'amnésie de Ross, j'avais toujours cru en l'espoir de le retrouver un jour. Je savais qu'en m'en donnant les moyens, je saurais lui rappeler ce qu'était sa vie. Il avait suffit d'y croire du plus profond de notre cœur pour qu'un miracle survienne. Ce miracle est arrivé.

Mais il était temps de savoir comment tout cela était arrivé. Il me semblait qu'elle était partie avec quelques membres de Genome en randonnée, histoire de renforcer les liens. Si elle n'avait pas été blessée, j'aurai pu croire qu'elle était rentrée en quatrième vitesse pour se rendre au chevet de Remington. Seulement, ce ne serait pas logique. Le bandage sur sa jambe ne serait pas là dans ce cas là. Sonny me fit savoir qu'elle était bien à la randonnée et je cru que mon cœur allait cesser de battre lorsqu'elle me fit savoir que les choses avaient dégénéré. Ross y était allé et... Je n'avais pas été appelée, à part Sonny, personne ne m'en avait parlé. Est-ce que... ? Non, il ne pouvait pas être arrivé malheur à Ross. Quelqu'un aurait forcément appelé à la maison. Lorsqu'elle parla de Ross, je su qu'il était en vie. Il avait dû rentrer à Genome rapidement et m'avait peut être simplement oublié. Il allait bien, voilà.


- « Et comment il va ? Oh, Anne, dis moi comment il va ? Tu dois le savoir toi… Je suis restée là presque tout le temps, mais je sais qu’on l’a rapatrié pour le soigner lui aussi… »

Ses mots eurent pour effet de porter une main sur mon ventre en signe de défense. Mais quelle défense physique pourrait me protéger de ce fléau ? Les battements de mon cœur s'accélérèrent, un froid terrible prit petit à petit possession de mon corps. Aussitôt, je me raccrochais à la barrière du lit de Remington. Ce n'était peut être pas le meilleur soutien, mais il valait mieux ça que de me récupérer à terre. Repérant une chaise, je m'y assis. Si je n'avais pas de nouvelles, est- ce qu'il y avait eu un problème ? Avait-il subi une opération ou autres ? Je devais savoir, mais il fallait aussi que je reste auprès de Sonny. Je ne pouvais l'abandonner ainsi, alors qu'elle était dans tous ses états, mais je ne pouvais rester ici sachant que l'homme que j'aimais était là quelque part, blessé. Une infirmière entra dans la pièce sûrement pour prendre les constantes de Remington et vit que ça n'allait pas.

- « Est-ce que vous savez si... Ross McGregor est patient ici ? Est-il toujours... ? »

Je ne pu terminer ma phrase tellement elle me terrifiait. Pas encore. Pas une seconde fois. Je ne pouvais pas perdre un autre homme que j'aimais. Pas après tout ce qui s'était passé. Nous avions tous les deux survécus au Blue Lake, nom d'un chien ! Il avait combattu une amnésie, il m'avait sauvé lors de la soirée d'Halloween. Je ne pourrais pas l'accepter. Je ne pourrais pas le supporter à nouveau. J'avais besoin de lui. Mon bébé avait besoin de lui. L'infirmière alla se renseigner sur le nom que je venais de donner faisant sûrement le lien entre ma grossesse et le nom que je venais de lui donner.

Dire qu'à la base j'étais venue voir Sonny. Que j'étais la pour la réconforter et qu'au final, j'étais dans le même état qu'elle. Pourtant, je devais me calmer. Je le devais pour Sonny et pour le bébé. D'un côté, je voulais savoir ce qui s'était passé en détails en forêt et d'un autre, je ne le voulais pas. C'était horrible comme situation. Je pris une profonde inspiration et tourna mon attention vers Sonny.[/color]

- « Que disent les médecins ? »

J'avais besoin de penser à autre chose pour ne pas penser au pire. Si Ross avait été en état de m'appeler, de nous prévenir, son fils et moi, il l'aurait fait. Alors qu'avait-il ? Coma, perte de mémoire ou mort. C'était une histoire de fou. Mais que faisait cette infirmière ?
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeSam 1 Sep - 19:59

Anne était là. Comme toujours. Comme à chaque fois, ou presque. Sa deuxième mère. Celle qui voulait la rendre plus forte, jour après jour. Et si elle avait raison ? S’il suffisait d’y croire et de le vouloir très fort pour qu’il se réveille ? Sonny en doutait, mais que pouvait-elle faire d’autre ? oui, il était fort. Il avait survécu à la guerre et à la torture en Irak, il résistait à ses transformations en lynx. Mais là il avait l’air si loin, si mal… Et elle ne pouvait rien… Et elle, Anne, pourquoi ne pleurait-elle pas ? Ross allait peut-être bien. Sûrement même, sinon elle n’aurait pas cette force et cette résolution dans le regard. Mais Sonny avait besoin d’en avoir le cœur net, aussi posa-t-elle la question.

Si elle avait su… Encore une fois elle allait provoquer un problème avec le bébé car elle vit Anne porter la main à son ventre et devoir prendre appui sur le rebord du lit avant de s’asseoir. Et là, Sonny comprit qu’elle avait merdé, encore une fois. Mais quelle nulle elle était ! bon sang ! Anne ne savait pas pour tout ça, personne ne l’avait prévenue. Mais pourquoi ? Cela n’était pas bon signe. Et elle voulut aller auprès de sa mère quand une infirmière fit son entrée et repéra tout de suite que les choses n’allaient pas. Mais Anne, loin de se préoccuper d’elle, pensait aux autres, comme toujours. Et à Ross surtout. L’infirmière promit d’aller se renseigner, et Sonny pria tous les dieux du panthéon pour qu’il n’ait rien, ou qu’il ne soit pas dans le même état que Remington. La jeune fille approcha alors doucement de la chaise de sa tutrice et s’agenouilla devant elle.

« Je devrais te dire les mots que tu m’as dits, mais ça ne servirait à rien, pas vrai ? Vous êtes forts tous les trois. Toi, Ross et le bébé. Je suis désolée. De ça et de ne t’avoir rien dit pour Rem et moi, mais il s’est passé tellement de choses… »

Anne la ramena à elle, au temps présent en lui demandant de lui confier ce que les médecins lui avait dit. Tellement peu de choses… et trop. Trop, parce que cela la dépassait.

« Ils disent que son état est grave. Il a perdu beaucoup de sang et son cœur a lâché. A deux reprises. Ils ne peuvent plus rien faire. Il faut seulement attendre et espérer. »

Saletés de médecins, comme si c’était une chose facile à faire ! On voit que ce n’est pas eux qui sont enceints, en proie aux hormones, et dont l’homme qu’ils aiment est dans le coma !

Ses yeux se posèrent sur le ventre que sa tutrice protégeait d’une main. Il s’arrondissait et sa grossesse se devinait. Ou alors c’était juste parce que Sonny savait qu’elle était enceinte et elle le devinait. Peut-être que d’autres pouvaient le voir. Difficile à dire. C’était étrange. Et son ventre à elle était toujours relativement plat, à peine une petite bosse, presque invisible si elle ne portait rien de moulant. Pourquoi ? Parce qu’elle avait cessé de s’alimenter pendant quinze jours ? Peut-être que son bébé se développait mal. Ou que la grossesse d’Anne était plus avancée. Elle avait été découverte en octobre, mais de quand datait la conception ? Sonny, d’une main tremblante, posa la main sur le ventre d’Anne. Il était beaucoup trop tôt pour sentir quoi que ce soit. Mais c’était si bizarre de se dire qu’un être essayait de grandir dans ce monde triste et brutal. Avec une mère en détresse à cause d’elle et un père dieu seul sait où dans cet hôpital. Et le sien de bébé n’était pas mieux loti. Et si ça tombe, il n’avait même pas assez de place en elle pour se développer convenablement. Ou il attendait le quatrième mois. Il paraît que là ça commençait à se voir. Sans regarder sa tutrice dans les yeux, elle se concentra sur ce ventre… une famille était en train de se construire, et elle, elle se cachait.

« Anne, depuis combien de temps tu es enceinte ? Je sais, ça ne me regarde pas mais, comment dire… Ton ventre change. Et je… j’ai appris il n’y a pas longtemps que… Je suis enceinte. Presque trois mois si j’en crois le gynécologue. »

Et son ventre était encore trop plat d’après les photos de femmes enceintes qu’elle avait pu voir. Et le père était entre la vie et la mort. Et elle, elle était à genoux, dans une chambre d’hôpital, à contempler sa tutrice, sa deuxième mère. Quand aurait-elle pu lui annoncer. Dès qu’ils s’étaient remis ensemble, ils avaient cherché une maison, puis elle avait appris sa grossesse. Elle avait eu besoin de temps pour intégrer la nouvelle avant de l’annoncer à Rem. Quant à la suite… jamais un moment de répit. Et là, au pire des moments, c’était sorti. Il allait falloir assumer maintenant. Elle allait avoir un enfant, aux yeux de tous… Et cet enfant aura peut-être la chance de grandir en étant entouré. Peut-être qu’il jouerait avec celui d’Anne. Ou pas…
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeDim 2 Sep - 17:56

Que se passait-il ? Depuis quand avais-je perdu le contrôle de la situation ? Rien n'avait laissé présager qu'un malheur arriverait. Il ne s'était même pas écoulé une heure depuis le moment où j'étais au bord de la piscine à lire et cet instant où j'apprenais que mon compagnon était quelque part, dans l'hôpital. Etait-il toujours en vie ? Pourquoi n'avais-je pas été appelée ? Pourquoi suis-je la dernière au courant ? Où était-il ? J'avais besoin de réponses et personne ne semblait pouvoir me les donner dans la seconde. Je prenais énormément sur moi pour ne pas m'emporter ou hurler sur les gens. A quoi cela servirait-il ? Une infirmière était partie se renseigner et Sonny n'y était pour rien. Elle avait d'autres soucis en tête que de me prévenir pour Ross, même si... Enfin bref.

Sonny tenta de me réconforter, mais c'était bien la dernière chose dont j'avais besoin venant de sa part. Je n'avais pas besoin que l'on me sorte de belles paroles et que l'on me prenne en pitié simplement parce que j'étais enceinte. Alors je préférais couper court à sa vaine tentative pour lui demander des nouvelles de Remington. Savoir que les médecins ne pouvaient plus rien ne devait pas être facile à entendre pour la jeune femme, mais parfois, il fallait croire en quelque chose de plus grand que la médecine. C'était souvent dans ces moments là que Dieu et toute sa clique faisait son apparition. Étrangement, il se faisait plutôt rare quand tout allait bien, mais un coup bas du destin, on l'appelle à la rescousse. Étais-je en train de devenir l'avocat du Diable en faisant cette simple constatation ? Apparemment... Ce n'était pas très engageant pour la suite s'il me fallait entendre la triste nouvelle que Ross nous avait quitté. Que ferais-je ? Comment l'annoncerais-je à Wyatt qui venait de quitter Los Angeles ? Il ne fallait pas que je pense à cela. Il me fallait seulement croire en l'espoir que tout allait bien ou que tout irait bien.


- « Ils ont raison. Le corps a besoin de temps pour se rétablir. Avec toutes les blessures qu'il a reçu, il vaut peut être mieux qu'il ne se réveille pas avant que la douleur ne soit plus supportable. Il est fort, il se réveillera. Tu dois y croire. »

Tout en disant ces mots, j'essayais de m'en convaincre moi même si tel était le cas pour Ross. Quoiqu'il en soit, j'avais mis assez de détermination dans ma voix pour que la jeune femme y croit. Elle ne devait pas se laisser aller, tout comme je ne devais pas me laisser aller. Il suffisait de voir comment s'était déroulé la dernière fois où je m'étais laissée aller. J'aurai pu devenir une meurtrière de sang froid avant de me suicider. Heureusement pour moi, Ross était arrivé à temps. Aujourd'hui, j'avais compris que ce n'était pas la solution, quand bien même il me serait difficile de vivre sans lui. Mais que faisait cette foutue infirmière ?

Soudain, je sentis la main de Sonny sur mon ventre. Je ma regardais faire même si l'envie de la lui retirer me démangeait. Comme si le bébé allait lui donner un coup de pieds alors qu'il n'était pas encore grand chose. Elle se décida enfin à parler et j'allais lui répondre quand une autre bombe me fut lancée en plein visage. Mais que se passait-il ici ? M'étais-je endormie sur le bord de la piscine ? Étais-je en train de rêver ? C'est l'instant rêvé que choisit l'infirmière pour faire son entrée et m'annoncer que Ross avait effectivement été admis ici et que je pouvais lui rendre visite si je le souhaitais. Elle me donna le numéro de sa chambre avant de s'éclipser. Je n'arrivais pas à y croire. J'avais l'impression d'avoir atterri dans la quatrième dimension.

Pour la majorité, le mensonge était une affirmation contraire à la vérité, faite avec l’intention de tromper. Cette capacité à mentir était souvent prise et comprise comme un vil défaut. Parfois, elle pouvait se révéler nécessaire, mais la plupart du temps, elle était utilisée à outrance. On savait ce qu’était finalement le mensonge, tout le monde y a eu recours un jour ou l’autre, par besoin, nécessité ou simplement pour ne pas “avouer” une vérité difficile à aborder. Mais il ne fallait pas pour autant oublier le mensonge par omission. Qu'il soit petit ou grand n'était pas la question car finalement, il blessait tout autant. D'accoutumée, j'aurais été tentée de faire une distinction puisqu'il n’y avait pas un mensonge mais des mensonges classés dans différentes catégories, avec différents degrés d’acceptation.


- « Pas longtemps, ça veut dire combien de temps ? Si tu en es à trois mois, tu dois au moins le savoir depuis un mois... Les symptômes ne se font généralement pas attendre. Alors je te repose la question et j'attends une réponse franche. Depuis combien de temps le sais-tu ? »
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Sonny Malone

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La Fille de vos Rêves… ou de vos Cauchemars





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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeMar 4 Sep - 17:56

Anne se faisant le porte-parole de l’espoir. C’était étrange. Pas réellement réconfortant, mais au moins, Sonny ne se sentait plus seule. Pourtant, elle ne l’avait pas vraiment été jusqu’à présent. Maggie était restée auprès d’elle, jusque tard, jusqu’à ce que Remington soit amené dans cette chambre. Mais même si elle aimait beaucoup Maggie, elle n’avait pas vécu quatre ans avec elle. Ce n’était pas elle qui avait été là dans les moments marquants, dans les moments durs. Ce n’était pas elle qui l’avait réconfortée quand son premier petit ami l’avait quittée, pas elle qui lui avait appris à ne pas avoir peur de sa capacité. Non. La femme qui avait fait tout cela, elle était devant Sonny et elle s’appelait Anne. Et comme toujours, elle était forte et déterminée. Et Sonny ne savait pas comment elle faisait cela. Elle, elle perdait pied pour un rien. Il suffisait de voir à Halloween, ou quand elle avait appris pour Rem… Quoique non, ce n’était pas « rien ». C’était toujours fort, lourd et violent. Et là, elle perdait pied parce qu’il était dans le coma. Anne n’avait aucune info pour Ross, mais elle restait forte. Voilà une grande différence entre elles.

C’était agréable, de ne pas être rejetée, en touchant le ventre de sa tutrice. Ce geste, il n’y avait que la famille qui pouvait le faire et en la laissant prendre ainsi ses marques, c’était comme si Anne la laissait prendre sa place au sein de cette famille. Du moins, c’était ce qu’éprouvait Sonny. Peut-être que la réalité était tout autre, mais elle s’en fichait. Ce fut l’inquiétude qui, contre toute attente et sans que cela soit aucunement prémédité, lui fit prononcer ces mots. La vérité. Elle était enceinte. Et comme par magie, une infirmière débarqua… Non mais quand Sonny disait enceinte, ça ne voulait pas dire que le travail avait commencé et qu’elle allait accoucher dans la minute ! Ah oui, non, ce n’était pas du tout pour ça en fait. Ross… Il devait être réveillé et se porter plutôt bien s’il pouvait recevoir de la visite. Mais Anne n’esquissa aucun geste pour aller le voir. Au contraire, elle resta bien ancrée là et braqua ses yeux sur Sonny…

Elle connaissait ce regard là… elle y avait eu droit quand elle faisait des conneries par le passé… ça sentait l’engueulade à plein nez cette histoire. Elle voulait savoir depuis combien de temps Sonny était au courant. Question piège ça… Et puis, était-ce si important ? Elle disait que les symptômes ne se faisaient pas attendre… était-ce un reproche parce qu’elle n’avait pas perçu les signes plus tôt ? Bien sûr qu’elle aurait dû remarquer son absence de règles et ses nausées, mais entre un type mort dans ses bras et la découverte que l’homme qu’on aime est un tueur collectionneur de foies, on peut comprendre qu’on loupe certaines choses !

Sonny ôta immédiatement ses mains, sentant qu’elle risquait de passer un sale quart d’heure, et se releva. Elle avait l’impression s’être une petite fille prise en flagrant délit de bêtise et qui allait être punie. Elle pouvait dire qu’elle ne le savait que depuis une semaine, ça passerait peut-être… Mais le mensonge n’était pas la bonne solution, car Anne avait un radar pour cela, à force de côtoyer des ados et des enfants. Et si elle était suffisamment ouverte, elle comprendrait. Si elle la connaissait, elle la croirait.

« En fait, ça fait pas trois mois mais à peine deux. Le gynéco a dit mi octobre environ. Moi je le sais depuis un peu plus de trois semaines. Je revenais d’une mission pour tu sais quoi. J’étais perdue à ce moment là, je ne savais pas trop quoi penser et j’ai attendu le 30 novembre pour l’annoncer à Rem. Il fallait que ce soit lui le premier au courant. Et j’ai eu des problèmes de santé, j’ai failli le perdre. Ça a été compliqué pour nous de faire avec ce bébé et de trouver un… équilibre pour l’annoncer. On ne se rend déjà pas bien compte… »

Est-ce qu’avoir une telle chronologie lui suffirait pour comprendre ou voudrait-elle la version détaillée ? Le 30, elle avait failli faire une fausse couche et Rem l’avait laissée à l’hôpital. Le 4, très tôt le matin, il était revenu. Puis elle avait eu ses partiels et pour finir, cette randonnée. Il n’y avait jamais eu un moment propice pour l’annoncer. Jamais. Et cette menace surtout, de le perdre. Les médecins le lui avaient dit. Son utérus était très fragile et elle devait se soigner. Le premier trimestre serait décisif et elle attendait avoir angoisse la visite du 4e mois, où elle serait vraiment fixée sur ses chances de pouvoir mener sa grossesse à terme. Peut-être pour ça qu’elle s’emmêlait les pinceaux. C’était certainement normal qu’à deux mois sont ventre soit encore plat.

« Je ne voulais pas dire que j’étais enceinte parce que je n’aurais pas pu annoncer que je l’avais perdu. Et j’avais peur que tu me dises que c’était trop tôt ou que ce n’était pas bien… »

Ce fut dit en baissant la tête et en regardant ses pieds, comme une enfant honteuse, et pourtant, c’était vrai…
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeMer 12 Sep - 16:35

Trop d'informations à digérer. Trop l'impression que mes proches me prenaient pour une conne. Il me suffisait de me rappeler comment j'avais appris ma propre grossesse et la réaction de Sonny pour lui en vouloir de m'avoir tenu éloigner de la sienne. A ce moment là, elle n'avait pas cru bon de me tenir au courant, alors pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi m'avait-elle demandée de venir alors que je ne pouvais de toute manière rien faire si ce n'est attendre ? Pour lui apporter du réconfort ? Mais putain, j'étais qui pour elle ? Elle me considérait comme sa mère et elle ne m'appelait seulement que lorsque ça lui chantait ! J'abandonnais tout pour lui venir en aide et les seuls remerciements que j'avais c'était de vagues excuses et la possibilité d'être au courant un jour.

Même si les mots ne sortaient pas, je n'en pensais pas moins, car je réfléchissais aux conséquences de mes actes et de mes paroles. Toute cette colère était peut être le fruit de mes hormones qu'ils mettaient à rudes épreuves tous autant qu'ils étaient. Cela ne pouvait plus durer. Je ne pouvais plus tolérer cette manière qu'ils avaient de me traiter. Je méritais un minimum de respect. Je retirais la main de Sonny de mon ventre et me levais pour aller à l'autre bout de la pièce. Je restais de dos pour ne pas avoir à la regarder. J'avais toujours fait en sorte d'être là pour elle, j'avais toujours fait du mieux que je pouvais. Aujourd'hui, je n'entendais plus que tous les reproches qu'elle m'avait fait depuis notre arrivée à Los Angeles. Le fait de ne pas avoir été là et toutes ces foutaises. Maintenant que j'étais là... Elle tenta une fois de plus de me convaincre qu'elle n'aurait pas pu annoncer une fausse couche. Mais rien n'y fit. Un goût amère s'était déversé dans ma bouche. Ce fut d'une voix profondément déçue et lasse que je pris la parole.

- « Tu te souviens du soir où tu as trafiqué mon rêve pour la première fois à Los Angeles ? Te souviens-tu que tu m'as reprochée de ne pas avoir été là lors de l'incendie ? Qu'ais-je fait depuis pour que tu me rejettes ? Il me semble pourtant t'avoir donné tout ce que tu m'as toujours demandé. Du temps, de la patience, de l'amour, de l'argent, je t'ai faite entrée tu sais où et je me suis même occupée des choses que tu ne voulais pas faire... »

Parler de sa séparation avec Remington n'était peut être pas la chose à faire, mais c'était également un sujet dont elle aurait pu me parler. Surtout qu'elle avait failli perdre son bébé, ce qui supposait un passage à l'hôpital. M'avait-elle appelée ? Non...

- « Là, aujourd'hui, tu m'appelles... J'apprends que tu es de nouveau avec Remington, que tu es enceinte, que tu as eu des problèmes avec ta grossesse... Que veux-tu que je te dise ? Que veux-tu que je fasse maintenant ? Que je t'apporte du réconfort alors que toutes tes paroles sont en train de me prouver le contraire ? Putain... Je rêve. »

Puis Ross qui était quelqu'un part, bien tranquille dans son lit, certainement content de ne pas m'avoir appelée suite à son accident. S'il pouvait recevoir de la visite, qu'il était dans un état stable, il était capable de m'appeler. Le simple fait que je ne sois pas contactée en cas d'urgence était également un fait qui ne m'aidait pas à me calmer. Dire que les médecins m'avaient conseillée de limiter les contrariétés... Comment faire avec des proches aussi instables, aussi secrets ?

Ma tête alla se déposer doucement contre le mur pour laisser mon poing s'abattre de toutes ses forces dessus. Toute cette situation était merdique.

- « Je ne suis pas un sac à patate que vous appelez quand ça vous chante. Toi... Ross... Vous êtes pareils. Et moi, je suis sensée faire quoi ? Attendre gentiment que vous daignez vous rappeler de mon existence ? Non. Je ne le peux pas et je ne le ferai pas. Je ne le supporterai plus.»
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeSam 15 Sep - 22:42

Quand elle était toute petite, Sonny avait l’habitude de se dandiner sur ses jambes et de fixer ses pieds lorsqu’elle essuyait une dispute. Et là, elle avait beau avoir vingt ans, elle n’en menait pas large. Et ses pieds redevinrent un vaste objet de fascination. Ses pieds étaient sympas avec elle, ils ne lui disaient jamais rien. Ils ne lui disaient pas qu’elle n’était qu’une égoiste sans cœur qui faisait du mal à tout le monde. Elle avait tout dit à Anne. Elle avait été sincère. En apprenant sa grossesse, il lui avait fallu du temps pour qu’elle sache ce qu’elle voulait. Puis elle en avait parlé au premier concerné. Puis elle avait failli le perdre. Elle ne pouvait pas faire de miracle. Sa grossesse était compliquée, elle suivait un traitement contraignant, elle avait peur, elle était perdue et tout le monde lui tombait dessus. Qu’attendaient-ils tous ? Qu’elle soit une petite fille parfaite, qui ne faisait jamais rien de travers ? Eh bien, cela n’était pas possible. Elle ne pouvait pas être forte tout le temps et tout réussir. Non, c’était au-delà de ses forces.

En un geste, le lien avait été brisé. Sa main avait été rejetée. Elle n’avait plus le droit d’appartenir à la famille d’Anne. Toute petite. Sonny se sentait toute petite. Et minable. D’accord… d’accord… il fallait s’y attendre. Comment auraient réagi ses parents d’ailleurs ? Pas bien du tout. Est-ce qu’ils l’auraient rejetée ? Non… Non, pas eux. Mais Anne ? Quand Sonny releva les yeux, elle ne vit qu’un dos résolument tourné. Et des paroles lancées. Oui, oui, Anne la grande et sainte Anne avait fait tout cela. Donner de l’argent, être là, faire tout cela. Oui, ô martyr Anne ! Mais est-ce qu’elle n’arrivait donc pas à comprendre à quel point on peut se sentir perdu dans la vie, quand soudainement un enfant poussait en vous et que vous êtes trop faible pour lui garantir un nid sûr ? N’allait-elle pas être mère et connaître toutes ces angoisses et à quel point on avait besoin de temps pour révéler cela ?

Cette violence de son point s’abattant contre le mur. C’en était trop. Cette femme ne pouvait pas être celle qui l’avait élevée durant quatre ans. Cette femme était un monstre froid qui ne pouvait même pas entendre que sa fille avait peur. D’accord, ce n’était pas vraiment de la froideur mais… C’était injuste. Est-ce qu’il y aurait seulement un jour une seule personne au monde qui la féliciterait pour sa grossesse, qui l’aiderait à la vivre comme la belle expérience que ce devrait être ? Outre son gynéco, mais lui était payé pour cela. Quelqu’un. Juste quelqu’un pour la soutenir. Anne avait Ross et Wyatt, elle avait une situation, elle avait tout. De l’expérience. Et elle ? Rien, elle n’avait rien. Et elle en avait marre de s’en prendre plein la tronche et d’être la coupable attitrée.

« Garde-le ton fric, je ne la vois plus cette psy, elle n’a jamais réussi à m’aider ! Et tu m’en veux mais toi ? Qu’est-ce que tu as fait pour que je fasse partie de ta vie, à part me donner de l’argent et de dire de mentir à tout le monde ? Tu m’as toujours tenue à l’écart ! Ouvre les yeux ! Jamais je n’ai été invitée dans la belle famille recomposée des McGregor. Je n’ai su pour l’amnésie de Ross que par Wyatt qui s’est occupé de moi ! Moi j’ai jamais eu le droit d’entrer dans votre famille, en quoi ça te perturbe que je fonde la mienne ? Oh pardon sainte Anne qui sait tout mieux que tout le monde. Toi qui voulais avorter ! Imagine si c’est une fille comme moi, tu vas regretter de l’avoir gardé hein ! Mais dis le bon sang, je suis ta pire déception ! Il aurait mieux valu que je crève avec tout les autres dans l’incendie et tu aurais pu mener ta petite vie tranquille ! »

Etre jugée par quelqu’un qui aurait dû être sa mère. Et son enfant perdait un nouveau repère en quelques secondes. Bientôt, elle n’aurait plus rien à offrir à cet enfant. Plus rien.

« Je ne t’ai pas dit pour Rem et moi parce qu’on a voulu passer du temps ensemble, pour être sûrs que ça marche cette fois, pour être sûrs de faire les choses bien. J’avais besoin de temps avec lui et je savais que tu te serais inquiétée, à cause de ma tentative de suicide et de tout le reste. Je voulais être sûre que ça marche cette fois. C’était notre seconde chance, tu peux comprendre ça non ? Et ce bébé c’est… c’est… »

Un accident ? Une erreur ? Un caprice ? Ou juste un être qu’elle aimait déjà et qu’elle protégeait jalousement ?

« Je ne te dérangerai plus. Je ne t’ai pas appelée quand j’ai failli perdre mon bébé parce que j’étais morte de honte. Morte de honte parce que je t’ai fait la morale quand tu as appris ta grossesse alors que moi j’étais physiquement trop faible pour protéger mon bébé. Tu te rends compte que j’étais enceinte quand j’ai essayé de me tuer ? J’ai été ivre aussi. J’avais honte que tu viennes à l’hosto et que tu vois le résultat, je voulais pas que tu sois là si on me disait que j’allais le perdre à cause de tout ça. »

Oui, elle avait honte. Si honte. Et elle se mit à pleurer. Pire des futures mères, pire des amies, pire des petites amies, pire des filles. Voilà à quoi elle se résumait.
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeDim 23 Sep - 15:16

Sonny avait peur pour sa grossesse et l'homme qu'elle aimait. J'avais peur pour ma grossesse et l'homme que j'aimais. Nous étions toutes les deux dans le même bateau, mais au lieu de nous soutenir, nous étions en train de nous quereller. Au lieu d'accompagner nos compagnons, nous nous chamaillons comme deux chiffonnières. Lorsque Sonny sortit également sa plaidoirie, je ne pensais pas mériter tout ça. Oui, je lui avais donné de l'argent car je la considérais comme mon enfant et que je l'avais toujours fait afin qu'elle ne manque de rien. Je lui avais même proposé de s'installer dans mon appartement pour y être tranquille et poursuivre ses études. Après, je l'avais invité chez Genome sans savoir si cela poserait un problème à Aaron. Il y avait peu de risque mais qui étais-je pour décider ? Pourtant, tout ça, c'est ce qu'elle m'avait demandé. Je ne pouvais être derrière elle tout le temps. Elle était adulte et savait se gérer. Elle connaissait tous mes numéros pour me joindre, savait tous les endroits où je pouvais me trouver. Que pouvais-je faire d'autre ?

Par contre, Je ne pu supporter ses paroles quant au fait qu'elle aurait mieux fait de mourir dans l'incendie. Je me retournais rapidement pour me poster devant elle. J'allais lever la main pour lui donner une baffe et lui faire regretter ce qu'elle avait osé me sortir, mais abandonna avant de commettre l'irréparable. Je me contentais de l'écouter à nouveau jusqu'à la fin. Lorsqu'elle eut fini, je me rassis sur la chaise prête à avoir une discussion calme avec elle. L'heure n'était pas à l'affrontement.

- Je ne t'ai jamais invité chez Ross car je ne sais même pas quel statut j'ai là bas. Regarde, il est à l'hôpital, capable de me prévenir et je n'ai appris sa présence ici que par toi. Wyatt est parti aujourd'hui avec ses grands parents et la décision a été prise par Ross hier sans que je sois informée. Même s'il m'a dit qu'il m'aimait, plus ça avance, plus j'ai le sentiment d'y avoir le statut d'une invité. Après, j'aurai pu te parler de l'amnésie de Ross, effectivement, mais te souviens-tu dans quel état tu étais ce jour là ? Physiquement, ce n'était pas très glorieux et mentalement, tu avais besoin d'un but suite à ta séparation avec Remington. Rajouter mes soucis à ceux que tu avais déjà n'auraient pas arrangé les choses. Pour ce qui est de mentir, c'est malheureusement, ce que tu voulais. Là, je n'ai fais que répondre à ton désir de vengeance et comme tu avais besoin d'un but à ce moment là, c'est la seule chose que j'ai pu trouver. Si le secret est trop lourd, rien ne t'interdit de quitter Genome. Maintenant que tu es de nouveau avec Remington, tu veux peut être vivre une vie tranquille, surtout que tu as ton bébé.

Je fis une courte pause avant de reprendre.

- Tu sais quand je suis allée chez lui pour récupérer tes affaires, nous avons parlé tous les deux. Je lui ai dit que je n'approuvais pas ses méthodes notamment avec ce qui s'était passé le soir d'Halloween, mais qu'au moins, j'étais certaine qu'il saurait te protéger. C'est l'une des raisons qui ont fait que j'ai fait semblant d'oublier certaines affaires chez lui. Juste au cas où tu aurais eu besoin d'un prétexte pour le revoir. En aucun cas, je ne suis perturber par le fait que tu essayes de fonder ta famille. Je suis même pour. Tu es grande, je n'ai pas à régir ta vie. Si tu veux me voir, me parler, tu as tous mes numéros et mes adresses. Comme je te l'ai montré, je suis prête à tout abandonner pour t'apporter mon soutien et mon aide. Seulement, je ne suis pas parfaite, ni médium.

Je passais une main le long de sa joue dans un geste affectif. J'espérais qu'elle comprenait ce que j'essayais de lui dire. Elle n'était pas stupide, elle pouvait le comprendre, mais le ferait-elle ? Elle le comprendra quand elle vivra elle même cette expérience. Quand ils grandissent, il était dur de s'imposer dans leur vie car ils devaient essayer de se construire.

- Après, sans vouloir remettre de l'huile sur le feu, tu aurais dû m'appeler lorsque tu as failli perdre ton bébé. Peu importe que tu ais été ivre, droguée ou quoique ce soit. Je n'en aurais cure car la seule chose importante à mes yeux c'est que tu ailles bien.

En disant ses mots, j'eus l'impression d'entendre Ross. Même si le contexte n'était pas le même, il m'avait grosso modo affirmé qu'il tenait plus à moi qu'à notre enfant. Qu'en était-il d'aujourd'hui ?
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeMar 25 Sep - 11:19

Elle avait vraiment l’impression de tout faire de travers. Même si elle ne savait pas qu’elle était enceinte, depuis que ce bébé était dans son ventre, elle s’était battue à Halloween, elle avait essayé de se tuer, s’était pris l’une des plus belles cuites de sa vie, elle avait manqué de mourir dans une attaque d’hommes armés jusqu’aux dents, elle était tombée dans les escaliers puis le surlendemain, elle avait failli le perdre. Pour cet enfant à venir, elle ne faisait rien de ce qu’il fallait. Quant à Rem… elle lui avait demandé de veiller sur ses amis lors de la randonnée. Maintenant, il était dans le coma avec une balle dans le ventre et deux arrêts cardiaques à son actif. Même pour lui, elle faisait tout de travers. Et Anne… Oui, elle merdait tout aussi avec Anne. Bien sûr qu’elle aurait dû l’appeler plus tôt, surtout le 30 novembre quand elle était à l’hôpital, toute seule. Mais elle n’avait pas pu. Pourquoi ? Aucune idée. Elle n’avait pu appeler personne. Ni Anne, ni aucun de ses amis proches. Personne. Elle avait affronté les médecins et leurs recommandations toute seule, elle avait encaissé l’annonce d’un risque élevé de fausse couche toute seule. Parce qu’à ce moment là, il n’y avait qu’elle et son bébé. Bref, elle avait merdé. Elle le savait. Mais les gens aimaient bien le lui rappeler.

Par réflexe, son corps se crispa et elle ferma les yeux. Anne venait de se retourner brusquement et Sonny avait senti la baffe arrivait. Elle faisait le même geste que sa tutrice quand elle s’apprêtait à gifler quelqu’un. Sauf qu’elle ne sentit jamais l’impact d’une main sévère sur sa joue. Alors elle continua, il fallait qu’elle sorte ce qu’elle avait sur le cœur. C’était le moment ou jamais après tout. Il fallait qu’elle lui explique que tout son temps avait été rempli depuis qu’elle s’était remise avec Rem, qu’elle lui parle de tout, de ses craintes, de ses erreurs.

Elle vit sa tutrice s’asseoir. Elle semblait plus… calme, même si elle n’avait pas réellement levé la voix depuis le début. Et Sonny appris tout. Elle non plus n’allait pas si bien que ça. Elle était enceinte elle aussi et, comme Sonny, elle ne savait pas vraiment qu’elle place était la sienne dans la vie du père du bébé. Ross semblait prendre seul les décisions, certainement trop habitué à sa vie de célibataire. Sauf qu’une vie de couple, ça se construit à deux. Elle redressa brusquement la tête en apprenant le départ de Wyatt. Ça lui faisait mal d’apprendre cela. Pourtant, il était chiant quand il s’y mettait, mais il avait été là dans les moments difficiles. Il faudrait qu’elle lui écrive un mail quand les choses iraient mieux. Mais pour le moment, elle ne voulait pas interrompre Anne. Et elle avait raison, elle avait donné à Sonny une raison de se lever le matin, elle avait fait ce qu’il fallait, parce qu’elle époque, Sonny aurait pu sombrer à n’importe quelle minute. Quant à quitter Genome… C’était une toute autre histoire. Et Anne se mit à lui parler de Remington, de son entrevue avec lui. Elle ne savait pas… Elle ne savait pas ce qui s’était réellement passé et encore moins qu’elle avait mijoté leurs retrouvailles. Sonny la regarda, elle ne détourna pas les yeux et esquissa un léger sourire quand Anne lui caressa la joue.

« On est deux belles idiotes hein. A avoir honte, à vouloir s’épargner. On rate pas mal de choses. Je suis désolée pour Ross. Il n’a certainement pas voulu t’inquiéter, mais on sait que ça ne sert à rien. C’est même pire. Tu sais, avec Remington on a acheté une maison. Enfin, c’est lui qui l’a achetée, mais ce sera la nôtre, pour que ce ne soit pas chez lui mais chez nous. Je ne dis pas que c’est la solution miracle mais au moins, on ne se pose plus de question sur la place de chacun. Il s’est occupé de tout, pour que la maison me revienne ou revienne au bébé. On arrivait peu à peu à se construire. Ross te laissera trouver ta place, de toute façon, tu ne te laissera pas faire. »

Elle soupira. Elle voyait vraiment mal sa tutrice supporter encore longtemps d’être mise à l’écart. Et elle avait raison sur un point : elle ne le méritait pas.

« Je te tiendrai au courant, à partir de maintenant. Je te préviendrai quand il se réveillera et je te donnerai des nouvelles pour le bébé. Peut-être pas à la minute mais je te dirai les choses. Quant à quitter Genome. Je ne sais pas. Tu sais, personne n’est au courant de ma grossesse là-bas. Quand ils le seront, ils ne m’enverront plus sur le terrain, donc je ne risquerai pas grand-chose. J’ai l’impression que les menaces sont partout et lutter contre elles devient de plus en plus dure. Mais si je laisse tomber… bien sur que je pourrai profiter de ma famille, peut-être que je le ferai un jour, si ça devient beaucoup trop dangereux mais je m’en voudrais qu’elle soit en danger parce que j’ai abandonné la lutte. Si on laisse tomber, Genetic deviendra plus forte qu’elle ne l’est déjà et ça me fait peur. »

Lutter ou s’en remettre entièrement aux autres ? Pour l’instant, elle ne voulait pas abandonner. Pour l’instant, elle voulait toujours que Genetic paye.

« J’ai peur. Imagine qu’ils s’en prennent à ton bébé ou au mien comme ils s’en sont pris au Domaine… Je ne veux pas de ça. Je veux devenir plus forte pour les protéger. Mais il y a des dangers partout. Le gars qui nous a agressés… un kidnappeur et violeur d’enfant. Il n’y a pas que Genetic contre qui lutter. On a encore beaucoup de boulot. Il faut qu’on arrête de se tirer dans les pattes, pas vrai ? Alors je te parlerai… »
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeMar 2 Oct - 17:13

Sonny devait comprendre que je n'étais pas là pour la juger, mais qu'il lui faudrait être plus sincère à l'avenir. Je n'étais pas parfaite, je le savais très bien. Il suffisait de demander à Maxime, Jeremy, Sonny ou même Ross pour faire la liste de mes nombreux défauts. Pour autant, tout ce que j'avais fait jusqu'à maintenant, je l'avais fait en étant persuadée de faire ce qui était nécessaire pour tout le monde. Sonny avait des problèmes d'argent comme il était normal chez une jeune adulte de son âge ? Ça ne me dérangeait absolument pas de l'aider. Elle avait besoin de trouver un objectif, une raison de se lever le matin tout en ayant l'impression d'assouvir sa soif de vengeance contre les responsables de l'incendie ? Je l'avais fait entrer chez Genome, seul moyen de frapper fort tout en étant protégée. Elle était incapable de récupérer ses affaires chez Remington car elle l'aimait et que cet amour était réciproque ? Je m'en occupais, tout en laissant une chance à ces deux là de se remettre ensemble si cela devait arriver. Après aurais-je pu inviter Sonny chez Ross ? Peut être... Mais s'y serait-elle sentie comme un membre de cette famille ? Là je ne pouvais le garantir dans la mesure où je me posais moi même des questions sur ma place.

Après que tout ait été déballé, il nous semblait évident que cette querelle ne menait à rien. Nous n'étions pas des ennemis, mais à force de vouloir nous protéger l'une l'autre, une distance s'était créée entre nous. C'était notre incapacité à dire les choses importantes qui nous éloignait et il était temps d'y remédier. Aujourd'hui, maintenant ou alors il sera trop tard. Même avec une situation stable et mon expérience, j'étais angoissée à l'idée d'avoir un enfant. Que devais-je dire pour Sonny ? Si Remington la laissait tomber et que je lui tournais le dos maintenant, que se passera -t-il pour elle qui semblait terrifiée de devenir mère ?

Sonny semblait convaincue que je trouverais ma place aux côtés de Ross. Pour ma part, je ne partageais pas cette même certitude. Il s'agissait d'un énième problème et les voir s'accumuler les uns après les autres me décourageaient. Trois mois que j'étais avec lui. Trois mois que je portais cet enfant. Il ne faisait aucun doute aujourd'hui qu'il était arrivé trop tôt. Je ne pouvais lui en vouloir alors qu'il n'était même pas né puisque la faute nous revenait. Nous aurions dû faire attention et nous protéger. Nous étions les adultes. Des adultes qui ne peuvent vivre ensemble tous les jours...

- « Nous verrons ce que l'avenir nous réserve. »

Autant rester dans le flou. Tant que je n'avais pas pris de décision, il était inutile d'alarmer Sonny. Seulement, je me doutais que la jeune femme comprendrait mes paroles. Elle devait bien se douter de mes intentions quand bien même elles étaient loin d'être claires. Sonny avait vécu ça et elle comprenait ce que ça impliquait. Je la laissais reprendre la parole et me promettre qu'à l'avenir, elle me tiendrai davantage au courant de sa vie. Elle m'expliqua également sa vision de Genome qui avait forcément changé depuis la nouvelle sur sa grossesse et comme je pouvais la comprendre. Je pouvais me souvenir du jour où nous avions appris pour mon bébé. Sonny me voyait déjà lâcher Genome. Finalement, les choses étaient beaucoup plus compliquées qu'elles n'y paraissaient.

- « Tu as raison... Genetic n'est pas la seule menace et il y aura encore de nombreux combats. Il nous sera impossible de fermer les yeux parce que nous sommes différents. Nous ne pouvons pas laisser faire ce genre de choses parce que nous avons perdu beaucoup à cause de ça. Laisser tomber... Je ne crois pas en être capable, même si tout serait bien plus simple. En continuant, j'ai parfaitement conscience de mettre en danger ce bébé, ma famille, mais pourrais-je abandonner la lutte et accepter ce qui s'est passé en France ? Pourrais-je laisser ces gens s'en tirer à si bon compte ? Non... »

Je fis une légère pause avant de reprendre.

- « J'essaye de construire une nouvelle famille, une nouvelle vie, mais je me sens toujours liée à mon ancienne. Ross a beau être le père de ce bébé, m'avoir invité chez lui, seulement, je ne suis même pas la personne à appeler en cas d'urgence. Qui dois-je protéger au final ? La mémoire des morts ou les vivants qui n'ont pas besoin de moi ? Si je quittais Genome, Ross ne le ferait pas pour rester aux côtés d'Aaron et de toute manière, il est trop bien connu de Genetic. Quoiqu'il se passe, je serais obligée de lutter, je ne serais jamais à l'abri. Toi... Tu as encore le choix. Réfléchis bien à ça car plus tu resteras, moins il te sera possible de tout abandonner. »
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeMar 9 Oct - 9:57

Il était temps d’arrêter de se faire la guerre. C’était inutile et elles se trompaient de combat. Leurs forces, elles devaient les garder pour leur famille, pour leur lutte contre Genetic et tous les autres. Et pour tenir tête à leurs hommes. Et cela n’était pas une mince affaire. Mais après tout, cette querelle était normale. Comme dans tous les rapports mère-fille, il y avait des tensions. Des incompréhensions enfin mises à plat. Une promesse de sincérité. Il fallait que ça marche. Après tout, ça avait marché avec Remington lorsqu’ils s’étaient accordés leur seconde chance. Il n’y avait pas de raison. Surtout qu’elles étaient dans la même situation. Deux femmes paumées dans leur grossesse, avec le père sur un lit d’hôpital et une annonce fracassante. Sonny avait peur. Quoi de plus normal ? Elle avait besoin de ces deux personnes là, dans cette chambre. Elle avait besoin de celle qui l’avait éduquée pendant quatre ans, qui avait pansé ses plaies de jeunes fille. Et elle avait besoin de cet homme qui était étendu. De cet homme que certains désignaient comme étant un monstre. Mais elle l’aimait. Elle avait besoin de lui, c’était inexplicable. Les perdre, si cela devait arriver un jour, lui briserait le cœur et la laisserait sans repère.

Avec eux gravitant autour d’elle, Sonny savait qu’elle trouverait sa place. Anne, elle, semblait plus perdue. Et sa réponse à la certitude de Sonny quant à l’amélioration des choses au sein de son couple n’était pas rassurante. Anne qui baissait les bras, ça, c’était quelque chose de nouveau, quelque chose d’inhabituel… cela en était presque terrifiant. Elle ne manifestait aucune envie, aucun entrain pour se battre et rester aux côtés de Ross, quitte à s’imposer. Cela était mauvais signe. Qu’allait-elle faire ? Genre… quitter Ross ? Laisser tomber comme elle avait pu laisser tomber et partir quand elle avait appris la vérité sur Rem ? La jeune fille fronça les sourcils. Non seulement ce n’était pas l’idéal pour un enfant de naitre et grandir au sein d’une famille éclatée mais en plus, ce ne serait pas bon pour Anne qui méritait un peu de répit. Elle se battait sans relâche. Pendant des années, elle s’était occupée comme une mère d’enfants, puis elle avait de plus en plus activement aidé Genome. Pourquoi devrait-elle devoir encore se battre dans sa vie privée.

Et à propos de Genome, Sonny la comprenait bien mieux désormais. Même enceinte, elle voulait lutter à leurs côtés. Alors effectivement, peut-être plus en mission, ou sur le terrain, mais elle comprenait leur but, leur raison d’être. Il fallait protéger les futurs mutants, la jeune génération… comme l’ancienne d’ailleurs. Parce que son bébé et celui d’Anne auraient certainement besoin de gens comme eux pour apprendre à maitriser leur différence et pour se protéger de types comme les membres de Genetic ou autres. Anne avait tellement raison. Ses propos résonnaient en Sonny. Elle avait promis à Rem d’arrêter si cela devenait trop dangereux, mais en attendant, elle savait qu’elle pouvait se rendre utile. Et comme Anne, elle ne pouvait oublier ce qui s’était passé en France.

« C’est pour ça que je suis prête à aider. Je ne suis peut-être pas, et ne serai pas dans les mois prochains, un atout sur le terrain, mais j’ai besoin de participer à quelque chose de bon. De bon et de plus grand que moi. Ces gens font du bien. Même si on me confine dans les locaux, je pourrai aider les jeunes mutants, comme tu l’as fait pour moi, pour chacun de nous. »

Si Anne savait à quel point et à bien des égards elle avait sauvé la vie de Sonny… Et pourtant, aujourd’hui, c’était elle suis semblait en souffrance. La jeune fille l’écouta attentivement. Comme elle se retrouvait dans les propos de sa mère. Une place difficile à gagner auprès de l’homme qu’elle aimait. Une reconnaissance officielle de leurs liens complexe à mettre en place. Un retrait d’une organisation quasi impossible. Bon Rem ne lui avait pas expliqué le fonctionnement de son truc à lui, mais elle se doutait que dans une agence de tueur, déposer un préavis de départ ne devait pas suffire. Si même Anne avait du mal à trouver sa place parmi tout cela, ce n’était pas Sonny qui allait y arriver.

« J’entends ce que tu me dis. Et je ne sais pas si c’est lâche ou égoïste, mais je sais, je le sens au plus profond de moi, que plus cette grossesse se développera, plus ce bébé sera ma seule priorité. Je sais qu’on peut m’en vouloir et me dire que c’est mal, mais lors de cette randonnée, je n’ai pas pensé à l’organisation et à tout le reste. J’ai juste pensé que j’étais enceinte et qu’un type me menaçait avant de s’en prendre à mon amie et à Rem. Et ce n’est pas de gens comme moi dont vous avez besoin. Peut-être qu’un jour je me retirerai, quand cet enfant aura pris trop de place dans ma vie. Mais pour l’heure je suis là. Et toutes les aides sont bonnes à prendre. Mon départ ne sera pas pour tout de suite. Quant à toi, ne prends pas de décisions sur le coup de l’émotion. Je sais que je suis très mal placée pour te dire cela, mais parle à Ross. Après cela, quel que soit ton choix, je le respecterai et tu pourras évidemment compter sur moi. Et… si tu veux aller le voir maintenant, tu peux. Ça va aller, je… je vais rester là encore un moment. Et j’ai de quoi faire. Remplir les papiers d’admission. Prendre des vêtements de rechanges… »

Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour ne pas penser à la pathétique situation présente…
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Anne W.
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MessageSujet: Re: Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé]   Ceux qui nous aiment ne doivent pas nous juger [terminé] Icon_minitimeLun 15 Oct - 21:55

Inquiète... Il ne faisait aucun doute que je l'étais. Alors que je devais me réjouir des joies de la maternité qui m'étaient offertes, je passais mon temps à m'inquiéter de ce que nous réservait l'avenir. De quoi demain serait fait ? J'espérais, pour ma part, trouver enfin une vraie place aux côtés de Ross car même si je passais mes nuits chez lui, mon statut n'était encore que celui d'invitée. J'espérais également que Sonny se confie davantage à moi, surtout maintenant qu'elle se retrouvait enceinte, mais au final, j'espérais surtout que tout ce tumulte, cette guerre contre Genetic cesse enfin. Je me sentais si fatiguée de devoir me lever tous les matin pour découvrir qu'une autre catastrophe était arrivée à l'un des membres de ma famille. Qu'est ce qui avait changé depuis ce fameux 5 juin ? Rien... Au contraire, j'offrais à mes ennemis une autre chance de m'atteindre à travers ma famille. Je n'avais décidément rien appris de mes erreurs.

Que devais-je faire pour arrêter cela ? Que pouvais-je faire pour les épargner ne serait-ce qu'un peu ? Les quitter ? Cela ne mènerait à rien puisqu'ils étaient tout deux entrés au sein de Genome et que certains agents de Genetic connaissaient parfaitement leurs visages. A cette conclusion, je me voyais contrainte et forcée de rester auprès d'eux. Mais pouvais-je pour autant mettre en danger la vie de mon bébé à venir ? Je me sentais écartelée entre le présent et l'avenir, alors qu'en fin de compte, la grande question était : Avions-nous seulement un avenir ? Après tout ce qui s'était passé, demain pourrait bien être le dernier. Et si une fois de plus, le destin faisait en sorte de me laisser la vie en me privant des êtres qui m'étaient chers ? A cette pensée, je sentis mes jointures craquer sur les accoudoirs du fauteuil. Je ne pouvais concevoir une telle chose. Cela faisait... si mal.

Les mots de Sonny résonnèrent dans la pièce si bien que, pendant un cours instant, j'eus l'impression de me revoir quelques années plus tôt. Cette détermination, cette volonté de mettre un terme aux actions de Genetic et d'aider ce qui serait la future génération de mutants avant même de penser aux conséquences que cela pourrait engendrer sur elle et sa famille. A ce temps là, j'étais exactement comme elle, pleine d'espoir et de force, mais aujourd'hui, cette force s'épuisait. Aujourd'hui, je n'aspirais qu'à un peu de paix, mais je ne pouvais les obliger à me suivre, tout comme ils ne pouvaient m'obliger à les suivre. A croire que nos chemins devront se séparer un jour ou l'autre...

- « Et il suffit de voir le résultat... J'ai voulu aider et construire une enceinte pour nous protéger de gens comme Genetic. Seulement, un jour, il y aura forcément une faille dans le système. Ils sont amoraux, organisés et suréquipés. A côté, nous faisons pâle figure. »

Il ne faisait aucun doute que Sonny refuserait de voir les choses ainsi, qu'elle continuerait de croire à cet idéal d'aider les nouveaux mutants. Mais un jour, si elle ne faisait pas suffisamment attention, elle échouerait et les conséquences pourraient être aussi, voir plus dramatiques que celles arrivées en France.

J'écoutais Sonny évoquait l'incident lors de la randonnée et une phrase m'interpella : « Et ce n’est pas de gens comme moi dont vous avez besoin. » Me voyait-elle rester au sein de Genome jusqu'à la fin de ma vie ? Quoiqu'à ce rythme là, il ne faisait aucun doute qu'elle arriverait assez rapidement. Je n'avais aucune intention de l'interrompre, mais je fus surprise de me convaincre d'aller retrouver Ross. En avais-je seulement l'envie ? Sans l'avoir vu, je me sentais déjà triste et furieuse par rapport à son silence. Surtout qu'il avait de toute évidence pu joindre Wyatt afin de l'envoyer en exile en Europe. Moi... Je n'étais pas assez importante pour être prévenue. Alors pourquoi irais-je dans sa chambre alors qu'il ne ressentait pas l'envie de me voir ?

- « Tu es sûr ? D'accord, je vais te laisser, mais tu m'appelles si tu as le moindre problème. »

Je ne fis aucune promesse de me rendre dans la chambre de Ross. Je n'en avais pas l'obligation de toute façon. Sonny venait bien de dire qu'elle avait confiance en moi et qu'elle me suivrait peu importe mon choix. Je n'avais donc pas à souffrir de son éventuel jugement. Après tout, elle m'aimait tout comme je l'aimais. C'était bien le plus important, non ?
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