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Sujet: Find out what we're made of Sam 2 Jan - 14:44
Décembre 2020
Chirurgienne Cardio-Thoracique... Je tenais littéralement des cœurs entre mes doigts et j'étais au bord de l'évanouissement parce que je reconnais clairement les symptômes de l'appendicite chez ma fille...
Elle allait devoir être opérée, il allait falloir qu'on endorme mon bébé, que je lui dise au revoir en la confiant aux mains expertes d'un autre chirurgien. Horrible cette impuissance. J'avais déjà vu tant de parents pleurer alors que je prenais en charge leurs enfants. Je me croyais plus forte que ça !
« Chaton cette douleur dans ton ventre est le signe que tu vas devoir être opérée. »
Voix parfaitement contrôlée et sourire rassurant. Je savais l'importance pour les enfants d'avoir des parents sereins avant le départ au bloc. Ça assurait un réveil plus serein et des suites opératoires plus simples. J'avais évidemment appelé son père. Il était pédiatre et je ne doutais pas qu'il puisse me dire qui était le meilleur chirurgien viscéral pédiatrique en exercice à L.A Il n'était pas dans les parages mais je ne doutais pas qu'il fasse le nécessaire pour se rendre rapidement disponible pour venir voir sa fille. Il était là pour elle quand elle avait besoin de lui.
Il avait désigné Alexander Jordan comme étant le chirurgien qu'il me fallait. Je l'avais donc appelé. Être moi-même chirurgienne me permettait quelques passe-droit et je comptais bien m'en servir. Je l'avais appelé le téléphone coincé contre mon épaule tout en préparant les affaires de Lou. Il m'avait donné rendez-vous dans la soirée pour ausculter la princesse et confirmer mon diagnostic. Fallait pas être grand clerc pour comprendre ce qu'elle avait mais j'appréciais de le voir établir les choses avec précision sans se fier à ce que j'avais dit mais en procédant avec méthode et application. Il convint de la même réponse que moi, elle devait aller au bloc. Par contre il refusa ma présence ce que je n'appréciais pas du tout.
J'aurais sûrement fait de même mais je n'étais pas habituée à ce qu'une porte se ferme devant mon nez au sein de mon établissement. Elle était a jeun depuis plusieurs heures parce que la simple idée de manger l’écœurait alors le bloc avait été prévu deux heures plus tard. On nous avait attribué une chambre en chirurgie pédiatrique parce qu'il était déjà 18h et que la chirurgie ambulatoire était fermée.
Je l'avais accompagnée jusque devant le bloc en prenant l'ascenseur accrochée à son lit comme à une bouée dans la tempête. Elle était si petite, si fragile perdue dans ce grand lit aux draps rêches. Ma poupée, toute pâle, ses boucles blondes répandues sur l'oreiller. Je me penchais, l'embrassais et lui murmurais :
« Tout va bien se passer ma chérie, je vais t'attendre et je serais là dès que tu vas te réveiller. »
En effet si Jordan régnait sur son bloc je savais que je pourrais m'imposer en salle de surveillance post interventionnelle. Le bloc était court et tout se passa très bien. Elle se réveilla tranquillement ma main perdue dans ses cheveux lui caressant le front. Au bout de deux heures elle fut assez réveillée pour gagner sa chambre. Nous fument installées par les brancardiers qui plaisantaient avec Lou la faisant sourire malgré la douleur et lui promettant qu'ils allaient chercher l'infirmière pour qu'elle lui mette un antalgique rapidement. Je m'installais dans le fauteuil à côté d'elle et je sentis les larmes me monter aux yeux. C'était con, maintenant tout allait bien, mais j'avais eu tellement peur. Je l'aimais tellement cette petite fille... Tellement que ça faisait mal.
« J'ai mal maman, très mal. »
Mais elle foutait quoi cette infirmière ? Elle comptait mettre combien de temps à arriver avec sa perf ? De base, je n'aimais pas attendre, mais là ? Il s'agissait d'éviter à ma puce de douiller et c'était manifestement une urgence. J’attrapais la sonnette et appuyais rageusement dessus, ce n'était pas mon service mais ça ne m'empêcherais pas de leurs souffler dans les bronches s'ils n'accéléraient pas le rythme. Je fis un bisou à Lou avant de me tourner vers la fenêtre. Observer le ciel étoilé était une bonne façon de me calmer en attendant que l'infirmière arrive.
Esteban Calloway
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Sujet: Re: Find out what we're made of Dim 3 Jan - 21:01
- C'est bon, Calloway, tu peux te tirer, le meilleur est arrivé. Cette voix, qui me parvient comme de loin, n'obtient que le silence comme toute réponse. J'ai les yeux rivés sur l'écran de la tablette comme à chaque fin de garde, quand je prends le temps de vérifier que je suis bien passé voir chaque patient du service. Sauf que je fais rien défiler, là. Je fixe un nom beaucoup trop familier, celui du représentant légal de Lou Reynolds-Wetherford. Kate.... Les brancardiers m'ont laissé le dossier en évidence. J'ai pas pu m'empêcher de vérifier les infos. Comme s'il y avait pu y avoir une erreur. Le son sec d'un claquement de doigt près de mon oreille me force au mouvement. - Je te parle, Esteban. C'est l'heure de rentrer là. T'es passé voir tout le monde ? Ca sonne pourquoi, d'ailleurs ?
Je me redresse en mettant l'écran en veille. Ça cogne à l'intérieur comme un tambour de guerre. Mon regard, qui croise celui de mon collègue, se reconnecte à la réalité. C'est pas le moment de se faire cramer bêtement. - Je t'ai laissé le service en bordel, comme tous les soirs. Juste pour que tu penses à moi toute la nuit, mon cœur. La dérision paie toujours. Elle fait office de diversion. - J'passe voir la 412 pour les soins post-op et je file. T'auras bien assez de sonnettes à gérer cette nuit, je leur ai tous demandé d'appuyer sur le bouton à des heures différentes. Un coup sur l'épaule de Matt en guise de salut. Avant de quitter la salle, je marque un temps d'arrêt. Brusquement, je me retourne. Ca fait déjà deux ans que je bosse avec ce type. Je sais qu'il est fiable dans son boulot. Pourtant, c'est viscéral. Faut que je lui dise, mais, de préférence, sans passe pour un glandu. - Tu feras gaffe à la 412. Jordan veut qu'on l'ait à l'œil. Un petit mensonge n'a jamais fait de mal à personne.
Dans le couloir, je souffle un bon coup pour évacuer le stress. J'récupère ce dont j'ai besoin, m'avance jusqu'à la porte. J'ai la main qui tremble. Huit ans que je l'ai pas vue. Huit ans sans nouvelles. C'est pas l'envie qui m'a manqué. Juste qu'un truc m'en empêchait. Comme un conflit de loyauté ou d'allégeance. J'essaie de me rassurer. Elle va quand même pas me bouffer ou m'écorcher vif. Qu'est-ce que je risque dans le pire des cas ? La froideur et le mépris ? Je devrais pouvoir y faire face. La porte s'ouvre. Elle s'efface pour laisser place à une silhouette féminine, bien connue. Malgré le temps qui nous a filé entre les doigts, beaucoup plus vite qu'on ne s'y attendait, elle a toujours cette aura d'élégance qui l'enveloppe et la nimbe. Je me racle la gorge, prêt à encaisser ce qu'il faudra tout en refermant la porte.
- Bonsoir Kate. Deux mots que je pensais ne jamais plus prononcer, comme si son départ avait signifié un adieu. La revoir, maintenant, c'est quelque chose. Je sais pas trop ce que je ressens. Est-ce que je suis censé être heureux de la revoir ? Ai-je seulement le droit de l'être ? Plutôt que de dénouer le fil de mes émotions en bataille, je m'arme d'un sourire chaleureux tout en pointant l'étiquette de la poche de ma blouse. Sur celle-ci, mon nom et mon poste sont inscrits. J'ai bien l'impression que je la regarde quelques secondes de trop. Je cligne des yeux, inspire, et me tourne enfin vers la raison de ma présence ici.
- Bonsoir mademoiselle Reynolds-Wetherford ! Je m'incline gravement, solennellement, comme un valet devant une princesse avant de m'approcher de la petite fille. Mon sourire se veut rassurant. - Je m'appelle Esteban. J'viens voir comment tu vas. Il paraît que t'as super bien géré ton opération. Une vraie championne, je t'assure. Tu permets que je vérifie ta température ? Si elle me dit non, je trouverai bien une facétie à faire pour m'attirer sa sympathie. Juste à côté de son lit, je plie les genoux pour que nos visages soient à la même hauteur. - Je suis un ami de ta maman. La dernière fois que je t'ai vue, t'étais toute petite. Je te propose un marché. Tu me dis comment tu te sens, et je vois ce que je peux faire pour t'aider. Ca te va ?
Kate Reynolds
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Sujet: Re: Find out what we're made of Lun 4 Jan - 19:07
Ma princesse dans un bloc opératoire... C'était une opération de routine je le savais mais quel choc... Après coup, maintenant qu'elle était là, près de moi c'était presque pire, j'avais clairement envie de pleurer.
Surprenant comme on peut perdre pied quand il s'agit de nos enfants... Comme si on ne pouvait plus raisonner correctement. En tout cas c'était mon cas. J'avais évolué quand même en 9 ans ½, quand elle était petite c'était pire. Je me remémorais mon incapacité à me séparer d'elle plus de quelques minutes quand elle était bébé et je souris en pensant à tout le chemin parcouru.
Elle avait mal et je serrais les poings tout en expirant lentement pour me calmer. Douleur post-op tout à fait bénigne sur une chirurgie basique. Pas de quoi en faire tout un plat et pas de quoi étrangler cette putain d'infirmière qui mettait trois heures à arriver. Rien à foutre de la charge de travail paramédicale ou du fait qu'il n'y avait objectivement aucune urgence.
Quand j’entends la porte s'ouvrir dans mon dos je prends une seconde pour essayer de me convaincre de rester zen. Je sais bien que le meilleur moyen de passer un séjour hospitalier correct est d'être dans les petits papiers du personnel pour qu'ils soient encore plus aux petits soins. Alors j'accroche un sourire à mes lèvres et puis je me retourne et là, blackout. J'ouvre des yeux ronds comme des coupelles.
Mon cerveau pourtant habituellement vif et prompt à réagir est comme figé. Le voilà qui me salue et qui sourit et qui me montre sa blouse. Bug … Qu'est ce qu'il fait là ? Qu'est ce que c'est encore que ce merdier ? Depuis quand il est infirmier ? Je ne comprend rien mais je me rapproche du lit de ma fille et pose la main sur son épaule. Il est déjà accroupi devant elle de l'autre côté du lit et se présente et il parle, parle, parle et il est à l'aise...
Je secoue la tête en entendant les questions et si la femme n'est plus capable d'aligner deux pensées, la mère et la toubib prennent le relais.
« Suites post-op classique, pas encore de reprise de transit, elle a mal et l'anesth m'a dit qu'il prévoyait le nécessaire. »
Je suis tellement nulle, mais tellement surprise et tellement préoccupée par ma puce.
« C'est vraiment un ami à toi maman ? »
Elle s'en inquiète avant de lui faire confiance ? Oui sans doute, et puis elle n'est pas habituée à ce que quelqu'un se présente ainsi. J'ai peu d'amis...
« Tu peux lui faire confiance princesse. Je le connais en effet depuis très longtemps. »
J’attends qu'il lève les yeux sur moi pour répondre tandis que la puce se détend un peu et se laisse faire sans broncher. Je finis doucement par reprendre mes esprits. Cette irruption de mon passé a été brutale et j'ai clairement perdu la main pour gérer les surprises. Il suffit de voir comme j'ai quasi pété les plombs en retombant dernièrement sur Emy Morgan...Rosenbach !
« Bonjour Esteban. Je... Je ne m'y attendais pas, je suis désolée, je ne savais pas que tu travaillais ici. »
Il n'a pas changé, enfin en tout cas pas le plus important, il a toujours cette lueur d'optimisme et de douceur au fond des prunelles, ce sourire communicatif... Je n'en reviens pas qu'il soit là face à moi. Il y a tellement d'années qui se sont écoulées depuis que je lui ai dit au revoir pour prendre la fuite de l'autre coté de l'océan. Cette surprise, je ne sais pas trop comment la gérer d'autant que la présence de cet homme auprès de ma fille me paraît décalée. Lou ne connaît personne de cette époque de ma vie si on excepte son père et sa tante.
Esteban Calloway
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Sujet: Re: Find out what we're made of Lun 4 Jan - 22:09
Elle s'adresse à moi comme un médecin. Simple, concise, efficace et sans aucun affect. Si c'est douloureux à entendre, je n'en montre rien. Hocher la tête et garder le sourire ne sont pas si compliqués. Le bilan de la patiente apparaît normal. Ma priorité a des boucles blondes et est très certainement dotée d'un radar à tensions affectives. On se demande tous ici si je suis vraiment un ami. Moi, le premier, après tant d'années. Heureusement, je maîtrise l'art de repousser les doutes et des faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. La petite cherche l'assentiment de sa mère, ça ne servirait à rien d'essayer de m'immiscer dans sa quête. Alors, je lève moi aussi le regard vers Kate en attendant sa sanction. Un sourire reconnaissant au bord des lèvres, je hoche la tête avant de reporter mon attention sur Lou. - Tu vois ? Je te l'avais dit. Tout ça avec l'assurance des plus grands circassiens. Oui, ça aurait pu se casser la gueule. Mais, au final, ça l'a fait non ? C'est tout ce qui compte.
Kate s'adresse à moi alors que je prends la température de la demoiselle, d'un flash lumineux sur son front pâle. Mon sourire s'élargit. De chaleureux, il se fait taquin. - T'en fais pas pour ça. Moi aussi, ça m'a surpris. Heureusement que j'avais quelques minutes d'avance pour me faire à l'idée. Les aveux simples ont toujours eu ma préférence. Le temps ne m'a rendu plus compliqué, ni plus réfléchi, d'ailleurs. - 36.8, parfait. Lou, je pense pouvoir faire quelque chose pour la douleur. Tu vois, ce truc sur ta main. J'imagine que tu sais déjà ce que c'est, mais je vais quand même te dire à quoi ça sert. Je vais le relier à cette poche-là et ça devrait aller mieux très vite.
Je quitte finalement son chevet pour m'exécuter. L'idée d'être observée par mon ex, une chirurgienne réputée, me mets mal à l'aise. J'ai beau savoir que je fais bien mon boulot, ça me demande un minimum d'effort pour ne pas trop m'y attarder. - Alors, Kate, tu me mets quelle note ? Quoi ? Comment ça je tourne les choses en dérision ? Peut-être bien. Quand bien même, j'ai pas dû recevoir la note stipulant que c'était interdit. - Moi je me mettrais un bon 8 sur 10 si on prends en compte les circonstances. Peut-être même un 8,5. Je l'observe enfin pour lui offrir mon plus beau sourire innocent, histoire de briser la glace.
Des questions tentent de se frayer un chemin jusqu'à mon cerveau. Je les ignore tant que je n'ai pas fini les soins. Je reprends donc de la même façon qu'auparavant pour vérifier et changer les pansements. Je m'adresse directement à la petite, lui explique, la prévient de tout. C'est déjà pas marrant de se retrouver dans un lit d'hôpital, je préférerais qu'elle s'y sente à l'aise, accueillie. En sécurité. Quand j'ai terminé, je plie de nouveau les genoux. - Bon, faut que je te dise. Je serais pas là cette nuit, mais, rassure-toi. J'ai demandé à Matt de faire très attention à toi. Il est un peu plus grand que moi, brun. Plutôt mignon, il paraît. Je suis sûre qu'il pourra pas te résister. Essaie de te reposer, tu veux bien ?
Je me redresse le temps d'une révérence. L'esprit un peu plus libre, je prends le temps d'observer Kate. Si elle a gagné quelques rides, je ne les remarque même pas. Au milieu de tout ce que je peux ressentir, des questions qui surgissent, la joie de la revoir l'emporte. Elle va bien. Elle a poursuivi sa route, élevé sa fille loin de L.A. Partir a sans doute été la meilleure décision qu'elle ait jamais prise. - Ça me fait plaisir de voir que vous allez bien toutes les deux. Parce que, même si je t'apprends rien, tout va bien pour Lou. Je la serrerais bien dans mes bras s'il n'y avait pas le regard brillant d'une fillette de neuf ans dans les parages. Puis, admettons que cela ne serait pas très professionnel. - Je te ramène un café pas trop mauvais ? Un peu penaud. Maladroit, aussi. Comment amorce-t-on une conversation avec quelqu'un qu'on a tant aimé et tant haï ? Quelqu'un qu'on a laissé partir pour le mieux alors que cette personne vous a sauvé la peau ?
Kate Reynolds
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Sujet: Re: Find out what we're made of Mar 5 Jan - 18:36
- Tu vois ? Je te l'avais dit.
Il a ce petit sourire au coin des lèvres qui me donne envie de sourire moi aussi. Je sens bien qu'il n'est pas tout à fait aussi serein qu'il l'affiche mais je salue l'effort. Et puis je m'excuse d'avoir été aussi peu loquace de prime abord.
- T'en fais pas pour ça. Moi aussi, ça m'a surpris. Heureusement que j'avais quelques minutes d'avance pour me faire à l'idée.
Logique, il avait le dossier patient et s'attendait déjà à me trouver derrière cette porte. Il avait choisi de la franchir d'ailleurs. Il aurait pu faire autrement en passant le relais à une collègue. C'est idiot mais ça me fait plaisir de savoir qu'il a fait ce choix. Être sincère et capable de parler sans détour semble être une seconde nature chez lui. Là dessus il n'a pas changé... Et moi d'ailleurs est-ce-que j'ai beaucoup changé ?
- 36.8, parfait. Lou, je pense pouvoir faire quelque chose pour la douleur. Tu vois, ce truc sur ta main. J'imagine que tu sais déjà ce que c'est, mais je vais quand même te dire à quoi ça sert. Je vais le relier à cette poche-là et ça devrait aller mieux très vite.
J'aime bien le voir auprès de ma fille. J'ai confiance en lui et c'est tellement rare que j'éprouve ce sentiment que ça me fait du bien. Baisser la garde, un peu. Je suis perdue dans mes pensées à me demander depuis quand sa carrière a pris le tournant des soins ? Il a quasiment l'âge que j'avais quand je suis partie et je me sens vieille...
- Alors, Kate, tu me mets quelle note ?
Je souris en l'entendant et hausse les sourcils tout en plissant les lèvres.
« Tu dirais combien Lou ? »
Je lui ébouriffe la tête en lui faisant un clin d'oeil mais elle n'a pas le temps de répondre qu'il reprend.
- Moi je me mettrais un bon 8 sur 10 si on prends en compte les circonstances. Peut-être même un 8,5.
Il lève alors les yeux sur moi et son sourire me fait du bien.
« Je n'aime pas les notes. Maman dit que ça ne sert à rien. Que c'est juste rassurant pour les mauvais profs. »
« C'est vrai on aime pas trop les notes mais quand même on peut dire qu'il s'occupe très bien de toi ? »
« Oui et puis il est gentil quand même aussi. »
La candeur de cette puce. J'adore. Elle se sent très vite à l'aise avec les gens contrairement à moi et n'hésite jamais à jouer les pipelettes. Elle peut même être un vrai moulin à paroles. Dans le moment son envie de poser plein de questions est un peu tempérée par la trouille quand elle le voit approcher les mains de son pansement. J’attrape sa main et je l'autorise à serrer le plus fort du monde, au moins autant que ça lui fera mal... Alors évidemment elle n'a pas tant que ça besoin de serrer parce qu'elle a un dérivatif et parce que je vois bien les efforts qu'il fait pour être délicat. C'est sans doute bizarre pour lui aussi de prodiguer des soins à ma fille mais il ne le montre pas, il est parfait, rassurant et professionnel, il prend le temps de lui expliquer.
- Bon, faut que je te dise. Je serais pas là cette nuit, mais, rassure-toi. J'ai demandé à Matt de faire très attention à toi. Il est un peu plus grand que moi, brun. Plutôt mignon, il paraît. Je suis sûre qu'il pourra pas te résister. Essaie de te reposer, tu veux bien ?
Elle pouffe en entendant sa tirade et je suppose que c'était exactement le but. C'est tellement bon de la voir comme ça, après cette journée de merde. Un peu moins de charge mentale pour la mère célibataire que je suis. Elle a un papa bien entendu mais au quotidien je suis seule à tout porter. Elle se rallonge et je vois que les relents de l'anesthésie sont toujours présent à sa petite moue fatiguée et à la façon dont elle tient son doudou ce qui ne l'empêche pas de guetter l'entrée de sa chambre pour découvrir le spécimen dont on lui a parlé. Elle commence à être sensible au charme masculin c'est assez marrant de l'entendre décréter qui est trop beauuuuu et qui est juste trop mocheeee. Personnellement le fait qu'il termine sa garde et passe le relais ne me plaît pas tant que ça, je regrette qu'il parte déjà. Je ne le montre pas forcément parce que je ne suis pas toujours expansive mais je suis ravie de le revoir. C'est assez dingue comme je suis toujours dans l'excès, de froideur ou de bouillonnement... Mais jamais dans la juste mesure. J'aimerais parfois être mesurée ça doit être tellement reposant.
- Je te ramène un café pas trop mauvais ?
Comme s'il m'avait entendue penser ?
« Avec un immense plaisir. J'ai promis à cette jeune fille de ne rien manger tant qu'elle n'aura pas le droit elle même. Mais comme elle a maintenant le droit de boire je ne triche pas vraiment. »
Ceci dit en faisant un clin d’œil à ma fille.
« Et toi princesse il faut que tu dormes. Ne t'inquiète pas, je ne quitte pas ta chambre. »
Ton plus ferme pour qu'elle comprenne que je suis sérieuse et qu'elle doit se reposer. Je lui fais un bisou et je rejoins Esteban de son côté du lit.
« Pour le café je valide à 200% mais uniquement si tu as prévu de le prendre avec moi. Je suis sure qu'on a plein de choses à se dire.»
J'espère vraiment qu'il ne comptait pas juste être serviable et qu'il a bel et bien un peu de temps à m'accorder. Il a sûrement quelqu'un qui attend avec impatience qu'il sorte du boulot. Il le mérite bien sur mais cette pensée ne me plaît pas tellement pour autant.
Esteban Calloway
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Sujet: Re: Find out what we're made of Sam 9 Jan - 17:31
À quoi peuvent bien servir des notes ? Je ne me suis jamais vraiment posé la question. Entendre cette petite fille affirmer son opinion avec une telle assurance est amusant à voir. Plus étrange encore, la façon qu'a Kate de converser avec elle. La maternité lui va bien. C'est comme si ça l'avait reconnecté avec une partie de sa personnalité, cette humanité brûlante que j'ai toujours senti, mais, qui ne transparaissait que par à-coups. Au compliment de Lou, je mets mes deux mains contre mon cœur. Toute cette scène surjouée, juste pour obtenir un sourire et montrer que ça me touche. Je prends le temps de lui expliquer que je ne serais pas là durant la nuit avant de proposer un café à sa mère. Ce serait pas si mal que cet instant surréaliste dure un peu. Dix ans, c'est très long. - Bonne nuit, mademoiselle ! fais-je en m'inclinant de nouveau. - On se revoit demain matin !
En quelques secondes, Kate se retrouve juste à côté de moi. J'ai le palpitant qui picote en croisant son regard. Ça me pousse à me la ferme un moment. Je crois pas que le temps ait créé un gouffre entre nous. Quand je la regarde, j'ai l'impression qu'on s'est quittés hier. Que rien n'a vraiment changé. En surface, peut-être bien. Pas en profondeur. - J'te ramène ça. Prépare ta liste de questions. Mon ton est plus doux. Mon sourire aussi. Incapable que je suis de trouver quelque chose de plus intelligent ou significatif à dire, je m'éclipse silencieusement. Quand je passe le pas de la porte, je suis encore soufflé par la situation. Les émotions s'entrechoquent pendant que je file au vestiaire pour me changer. Un vrai sac de noeud, dominé par une certaine joie. Une appréhension salvatrice. Je troque ma blouse contre un jean, un tee-shirt. Après ça, je file en salle de repos pour taxer deux tasses et du vrai café. Mes gestes manquent brusquement de précision alors que j'y dépose sachets de sucre et touillettes en plastique.
Ça bourdonne sous ma peau. La nervosité me gagne tellement que je manque de me prendre le charriot de linges en regagnant la chambre. En virant ma tenue de boulot, j'ai perdu ma posture professionnelle. Peut-être bien que je m'y accrochais pour pas me laisser envahir. Ce coup-ci, je n'ai plus mon armure de chevalier blanc derrière laquelle dissimuler mes maladresses.
Je cogne tout doucement contre la porte pour annoncer ma présence. avant d'entrer. Il a du s'écouler moins d'une quinzaine de minutes depuis mon départ. La petite me tourne le dos. Ca m'étonnerait qu'elle se soit endormie aussi vite, quoi qu'avec les restes d'anesthésie, elle devait être vannée. Je m'approche de Kate, un sourire aux lèvres et lui tends un mug avec des motifs floraux. Je ne sais même pas à qui j'ai bien pu la piquer. Mes yeux cherchent les siens. Inspiration profonde. Qu'est-ce qu'on peut bien dire à quelqu'un qu'on a pas vu depuis si longtemps ? J'ai envie de lancer la conversation, ça se voit. Par contre, on a dû oublier de me filer le putain de mode d'emploi. - Désolé, j'pensais juste pas te revoir un jour. J'ai ouvert les vannes sans avoir la moindre idée de ce que je vais raconter. Comme toujours avec moi, les mots sortent avant d'être analysé par la case cerveau. - Pas que je suis pas content. Loin de là. C'est juste que c'est plutôt étrange de te voir là, après tout ce temps. J'suis content que ta fille aille bien. Toi aussi d'ailleurs, t'as l'air d'aller bien. T'es...toujours aussi belle. Toujours élégante. Il est temps de se taire, maintenant. Est-ce que mes chuchotements intempestifs ne vont pas empêcher la mini blondinette de tomber dans les bras de Morphée. Mon regard dérive sur la silhouette de la fillette. - T'as l'air en forme. Ca a l'air d'être une gamine super. Y'a tellement de questions qui se bousculent que je n'arrive à en discerner aucune clairement.D'ailleurs, est-ce qu'ils lui ont ramené un lit pour qu'elle puisse dormir à côté de sa puce ? Je balaie rapidement la pièce des yeux pour trouver ma réponse.
Kate Reynolds
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Sujet: Re: Find out what we're made of Lun 11 Jan - 18:17
Je m'approche de lui sans y penser, pour lui demander de partager ce café avec moi et je me retrouve captive du passé. En un instant le temps se retrouve suspendu parce que mes yeux se perdent dans les siens. Il y a sa voix qui baisse et le ton plus intime, plus doux. Mon cœur loupe un battement et il fait une blague sur le fait que je peux préparer ma liste de questions avant de sortir.
Je pousse un énorme soupir tout en me mordillant la lèvre avant de revenir vers Lou. Elle est inquiète et fatiguée mais la douleur commence doucement à refluer.
« C'est un ami de quand tu vivais ici ? » Fallait pas rêver, je n'allais pas m'en tirer à si bon compte. « Exact, miss curieuse. » Je lui dis souvent qu'elle est une vraie fouine et cette rencontre impromptue lui a donné une belle occasion d’exercer ses talents. « C'est aussi un copain de papa ? » Mmm sixième sens des enfants ? Elle tape pile là ou je n'ai pas envie d'aller. Sans doute parce qu'elle cherche quelqu'un qui a connu ses parents heureux et amoureux... Malheureusement cette personne n'existe pas, parce qu'avec Keat on a pas eu le temps de vivre une vraie histoire d'amour en tout cas pas avec un quotidien plein de témoins de notre béatitude... « Pas vraiment non, mais il connaît ton père. Je pourrais t'expliquer, mais, demain. »
Je lui caresse alors les cheveux tout en murmurant des mots qui n'existent que pour elle. Je lui dis à quel point je suis fière d'elle, de sa force de son sourire et je parsème son front de petits bisous tout en lui indiquant qu'elle peut se laisser aller au sommeil, je ne partirais pas elle le sait. Pour elle je n'ai qu'une parole, si je promets rien ne peut ensuite m’empêcher de respecter cette promesse. C'est quelque chose que je me suis juré quand je suis partie avec mon bébé à l'autre bout du monde : être fiable, toujours quoi qu'il m'en coûte.
Elle est entre veille et sommeil alors je gagne la petite salle de bain de sa chambre. Je note mes joues rosies par l'émotion de ces retrouvailles, avant de me passer la main dans les cheveux pour les discipliner. Je guette sur mon visage les signes du temps passé, les rides au coin de mes yeux... J'ai vieilli alors que le temps ne semble pas avoir eu de prise sur lui. Il est le même que dans mon souvenir avec ses cheveux en bataille et son sourire espiègle. Je souris toute seule en repensant à sa petite révérence devant ma fille il est naturellement à l'aise avec les enfants. Moi, j'ai du apprendre, me défaire d'une certaine rigidité, pour lui c'est comme une seconde nature. Quand j'entends toquer je me retourne avec un sourire un peu intimidé. On dit quoi à un homme qu'on a quitté des années plus tôt quand on a pourtant l'impression que c'était la veille ? J'en suis encore à le regarder bêtement qu'il prend la parole.
- Désolé, j'pensais juste pas te revoir un jour. Je crois bien que moi non plus et c'est triste quand j'y pense parce qu'il m'a manqué. - Pas que je suis pas content. Loin de là. C'est juste que c'est plutôt étrange de te voir là, après tout ce temps. J'suis content que ta fille aille bien. Toi aussi d'ailleurs, t'as l'air d'aller bien. T'es... tellement de choses... Je suis tellement différente sur bien des points... Encore que ? Je suis différente pour beaucoup de gens mais pour lui ? Est ce que je ne suis pas finalement devenue aux yeux du monde celle que j'étais déjà dans les siens ? - T'as l'air en forme. Ça a l'air d'être une gamine super. je le vois observer la pièce et ça me laisse un instant pour essayer de me faire une contenance.
« Je ne m'y attendais pas non plus. » Esteban c'est un sujet tabou dans ma petite tête depuis belle lurette parce que penser à lui c'est penser à ce qui aurait pu être... C'est un passé enfermé dans une petite boite et quand je l'ouvre mon cœur bat un peu plus vite.
« Lou est géniale en effet, la plus belle chose que j'ai faite sans aucun doute.» C'est con mais ça me rend fière d'être sa mère. « Je suis vraiment contente de te revoir.» Mon sourire en dit long alors que je bois une gorgée de mon café tout en plantant mes yeux dans les siens.
« Toi aussi tu as des enfants ?» C'est normal que mes genoux semblent ne plus vouloir me porter pendant que j’attends sa réponse ?
Esteban Calloway
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Sujet: Re: Find out what we're made of Ven 15 Jan - 15:32
Je la crois quand elle me dit qu'elle est contente de me voir. C'est sûr que c'est toujours réconfortant de faire face à un visage familier quand on se retrouve à l'hôpital pour sa gamine. Je me plais aussi à croire que ça va plus loin que ça. Notre histoire revient de loin. Après des débuts passionnels, on s'est déchiré dans un combat idéologique avant de parvenir à faire émerger une forme d'amitié. Par mimétisme, je porte le café à mes lèvres alors que Kate me questions.
Je recrache plus ou moins une partie du breuvage derrière la tasse, dans un gargouillement grotesque. Bordel, ça, je ne m'y attendais pas. J'ai avalé de travers. J'ai failli m'étouffer. Je tousse contre mon bras en essayant de rassembler le peu de dignité qu'il me reste encore. - Euh... Le café est chaud. Je mens comme un arracheur de dents. C'est totalement con parce que nos deux tasses sont à la même température et qu'elle va bien se rendre contre que, aussi auréolé d'innocence que je puisse être, mon histoire ne tient pas de tout. L'éclat malicieux dans mes yeux gagne mon sourire.
- J'imagine que les patients, ça compte pas pour répondre ? Évidemment que non, pas plus que les gamins d'Eden. Je hausse les épaules, tranquille. - On m'a toujours dit que les gosses devaient pas faire de gosse. Je me cache derrière ça, en réalité. Je ne peux pas nier avoir un désir de paternité. Peut-être même que c'est pour ça que je m'amuse autant en pédiatrie. Mais entre l'envie et la capacité à assumer, se trouve parfois un gouffre. Je ne suis pas certains d'avoir les épaules pour ça. Ni le temps. J'ai d'autres combats à mener avant ça. Évitons de nous engager sur ce sujet, d'ailleurs. - En fait, faudrait déjà que je trouve quelqu'un capable de me supporter à plein temps sur le long terme, ce n'est déjà pas gagné, ajouté-je en soufflant un rire que je veux le plus léger possible. La situation ne me dérange même pas. Célibataire ne signifie pas être seul, dans mon cas. Loin de là, même.
L'histoire se répète, à chaque fois. Je rencontre une nana sympa. Je suis plein d'enthousiasme, d'optimisme et de bonne volonté. Elle veut plus. Je m'empresse d'accepter étant donné qu'en théorie, je suis partant. Et, on se prend la réalité en pleine face. Pas assez présent, trop taciturne sur ce que je fais de mon temps libre. Les reproches finissent par fuser avec au premier temps mon immaturité. Alors, ça s'arrête. Parfois, c'est douloureux. Même quand c'est le cas, la sensation grisante de ma liberté retrouvée allège le poids sur mes épaules.
Nouvelle gorgée de café. - Et toi ? T'as eu d'autres enfants ? Ça se pourrait après tout. Comment va.... tu sais, l'autre, là, dis-je en faisant un moulinet de la main. J'ai pas vraiment oublié son nom, ni son visage d'ailleurs. Sauf que j'ai pas envie de le prononcer. Aux dernières nouvelles, Kate était partie seule avec sa fille. Mais, qui sait ? En dix ans, les choses peuvent évoluer. - Qu'est-ce que tu fais dans le coin d'ailleurs ? T'es en visite ?
Kate Reynolds
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Sujet: Re: Find out what we're made of Mar 26 Jan - 8:29
C'est tellement étonnant de le retrouver ici. Un mélange savant et doux amer de jolis souvenirs et de regrets. J'aurai pu y penser et m'y préparer surtout après ma rencontre avec Emy Rosenbach mais j'ai occulté cette possibilité. Pourquoi ? Je ne sais pas, enfin je n'ai pas envie de m'y pencher, pas pour le moment en tout cas alors je parle et étonnamment avec lui c'est facile.
Je parle de ma fille et c'est sans doute le plus beau sujet du monde. Je pourrais disserter des heures sur la lueur dans ses yeux quand elle sourit, sur la candeur de ses questions, la douceur de sa petite main bien calée dans la mienne quand elle marche à mes côtés... Elle est plus que mon équilibre, elle est mon oxygène, elle est la raison qui fait que je me lève tous les jours. Le sujet de la maternité m’entraîne à lui demander si il a lui aussi des enfants et je ne peux que pouffer de rire devant sa réaction. A demi étouffé par son café il tente lamentablement de se justifier en me disant que le café est chaud et puis je vois bien au sourire qui fleurit sur son visage qu'il sait que je sais que ça n'a rien à voir.
- J'imagine que les patients, ça compte pas pour répondre ? Un grand sourire sur mes lèvres et un autre petit rire étouffé tandis que je secoue la tête de gauche à droite. Voilà qu'il secoue les épaules et je comprend à son langage non verbal qu'il va se montrer moins léger.- On m'a toujours dit que les gosses devaient pas faire de gosse. J'ouvre de grands yeux en l'entendant parler ainsi. Pour moi il n'a rien d'un gosse et ça n'a jamais été le cas, même si notre différence d'âge est importante. Je ne le vois pas comme un gamin, pas du tout. Il a un coté aventureux, obstiné aussi parfois et sûrement taciturne quand quelque chose le travaille mais ça ne fait pas de lui un gamin parce qu'il est aussi loyal, doux, sincère, fiable et diablement viril. Je rougis comme une nouille tandis que cette pensée me traverse l'esprit mais je me cache rapidement en avalant une gorgée de café.- En fait, faudrait déjà que je trouve quelqu'un capable de me supporter à plein temps sur le long terme, ce n'est déjà pas gagné Il laisse échapper un petit rire qui me rappelle un autre temps. C'est tout lui ça. Prendre à la légère les sujets sérieux alors qu'il peut s'obstiner sur un détail. « Je crois qu'on sait tous les deux que tu n'es pas un enfant Esteban et je te souhaite sincèrement de trouver quelqu'un qui te mérite. » Ceci dit en chuchotant parce que j'évoque notre intimité commune devant ma fille et que je ne suis pas prête aux questions embarrassantes si elle ne dort pas vraiment. Je le pense sincèrement même si je n'aime pas l'idée d'une femme entre ses bras. J'ai toujours été possessive et avec lui c'était à un moment une forme de jeu. Des provocations réciproques qui se terminaient généralement au creux d'un lit... Non je ne veux pas me laisser aller sur cette pente de souvenirs même si mon esprit embrumé par la fatigue semble bien décidé.
- Et toi ? T'as eu d'autres enfants ? Ça se pourrait après tout. Comment va.... tu sais, l'autre, là Je pouffe de nouveau en l'entendant. Heureusement que Lou n'est pas témoin de la manière dont il parle de son père. Elle est à l'âge ou elle l'adule et elle pourrait le défendre bec et ongle. Pour ce qui est du caractère il ne faut pas rêver elle est bien dotée, elle a de qui tenir. « Non je n'ai que Lou, pour avoir des enfants il faut un papa ou une éprouvette et je n'ai pas le premier sous la main et pas envie de la seconde. »
Est ce que j'aurais voulu avoir un autre enfant ? Si ça avait tourné autrement ? Je n'en sais rien. Je n'ai pas eu le temps de décider d'avoir Lou. Je n'ai pas eu le temps de penser et je ne le regrette pas du tout mais je ne sais pas ce que c'est de construire une famille. Je ne sais pas ce que sait que d'attendre la concrétisation d'un projet de couple, l'attente commune... Déjà à cette époque j'étais seule... - Qu'est-ce que tu fais dans le coin d'ailleurs ? T'es en visite ?
Il reprend la parole et c'est tant mieux, mes pensées vont et viennent entre le passé et le présent et je préfère me fixer dans le second. Mon passé est souvent sombre et douloureux alors que je vis maintenant dans les rires et la gaieté grâce à cette petite tête blonde.
« En fait je suis revenue à L.A. Pour m'y installer, au moins quelques temps. Lou voulait connaître cet endroit. Mais toi ? Depuis quand tu es infirmier ? Je dois avouer que ça te vas bien, tu as été adorable avec elle.»
Je suis sincère, il a l'air épanoui, on le sent à l'aise dans cette fonction. Même quand il prend en charge la fille de son ex partie depuis des années ce qui en étant sincère ne doit pas être simple. Je lui touche doucement la main, puis m'éloigne un peu et lui fait signe de me rejoindre devant la fenêtre. J'aime beaucoup m'installer en tailleur sur le plan de travail qui y est accolé pour regarder la nuit. C'est souvent ce que je fais avant d'aller au bloc, regarder l'agitation du monde m'apaise.