Sujet: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Dim 5 Jan - 21:01
Mercredi 13 avril 2011 ~environ 16h00
Le retour fut difficile. Quitter l’endroit où Maggie était enterrée c’était comme quitter les souvenirs qui les lié, même s’il savait qu’il en retrouverait d’autres en retournant à L.A. Pire que tout, il n’aimait pas la raison de ce retour. Du moins une partie de la raison. Annoncer à ses proches, à leurs proches son décès. Qui plus est-il ne savait pas du tout qui il allait avoir en premier. Qui serait disponible le premier ? C’était, quelque part, assez angoissant. D’autant que parmi les gens à prévenir il y avait un total inconnu. Un inconnu qui pouvait cependant lui ouvrir des portes.
Enfin, voilà une semaine qu’il était revenu sur Los Angeles. Pour le moment, il vivait à l’hôtel, en attenant de se retrouver un logement. Il ne voulait pas retourner dans leur vieil appartement qui n’avait toujours pas été vendu. Peut-être devrait-il s’y résigner. Mais tout dans ce lieu lui rappellerait Maggie. Ce qui n’était absolument pas le moment.
De sa chambre d’hôtel, il avait laissé plusieurs messages. Pour le moment, seule Sonny lui avait répondu. Pour le coup, il n’avait pas du tout envie de la voir pour lui annoncer cette nouvelle, il avait passé, à ce titre, la journée dans ses bouquins. Comment lui annoncer ? Comment paraître à nouveau comme l’homme qui lui avait dit au revoir quelques mois plus tôt ? Il fallait avouer l’évidence, Ryan était un piètre comédien. Et au bout d’une journée entière de mise en condition ainsi que d’une matinée, il avait toujours la même tête dépitée et triste lorsqu’il se regardait dans le miroir. Son regard était vide de toute expression. Il relevait plus de la coquille vide que de l’homme animait par la tristesse ou la colère. Son optimisme même n’existait quasiment plus. Heureusement, l’espoir semblait toujours percer un morceau de sa carapace.
Le rendez-vous avait été fixé au Starbucks du coin. Ryan se rappelait à quel point Sonny raffolait des cookies. Et ceux de cette enseigne étaient juste une merveille. Quant à lui, il aurait besoin d’un bon café. Cela faisait…. A vrai dire il ne le savait même plus. Il ne se souvenait pas de la dernière fois qu’il avait fermé l’œil. A en juger par ses cernes, peut être deux ou trois jours. C’est pourquoi il prit le taxi. De toute manière, il n’avait plus de voiture. La sienne avait été vendue avant son départ pour l’Ecosse.
Voir Sonny allait être une sacrée épreuve. Non seulement car elle avait eu des liens proches de Maggie mais aussi parce qu’elle l’avait sauvé de son coma et qu’elle était enceinte. Quelque part, elle représentait une part de ce qu’il venait de perdre. Mais elle était aussi une de ses meilleures amies et il devait aussi être là pour elle. La soutenir alors qu’il lui apprendrait la mauvaise nouvelle. Le pire était d’essayer d’imaginer la réaction. En réalité, il en était incapable. Car chaque fois qu’il repensait à la mort e Maggie il la voyait mourir dans ses bras. Se tourment le poursuivait depuis ce fameux jour. Un jour qu’il n’oubliera jamais. Un jour qui avait à nouveau marqué un tournant dans sa vie.
Le moment arriva vite. Bien trop vite. Sonny était déjà sur place. Il sortit du taxi, mis les mains dans les poches de son jean noir puis s’étira tout en long. Sa chemise noire également était froissée, mais il n’en n’avait rien à faire.
« Bonjour Sonny » dit-il avec un sourire fortement contrasté par son ton des plus lugubres.
Il lui fit un bisou sur la joue puis lui prit la main et l’entraîna à l’intérieur. Dans un effort surhumain pour paraître normal, il ajouta :
« Comment tu te portes ? Et le bébé ? »
Sonny Malone
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Sam 11 Jan - 21:50
J’avais l’impression que tout partait en vrille. J’avais envie de fuir, très loin. De quitter Los Angeles et ses menaces – toutes ses menaces. J’avais même songé plus d’une fois à proposer à Remington de nous installer dans le Montana où nous nous étions retrouvés et où j’avais été terriblement heureuse. Mais je savais que je me heurterai à un mur de glace. A un non, ferme et définitif. Nos relations étaient de plus en plus tendues, et moi de plus en plus stressée, à cause de ma grossesse et de ce qui c’était passé à la fac. J’avais quand même poignardé et tiré sur un membre de Genetic… J’étais quand même retournée à la fac, pour fuir la maison en réalité. Mais en dehors de ces deux endroits, je me déplaçais toujours avec une arme.
Alors c’était tout naturellement que j’étais sortie ce jour-là avec un flingue bien caché sous ma veste. Je devais retrouver Ryan. Dire qu’il était parti avec Maggie en Ecosse pour avoir leur bébé. Pourquoi revenir franchement, alors que moi je ne rêvais que de cela, que Rem me dise « viens, on dégage, on recommence ailleurs » ? Je n’en savais rien, mais cela me ferait le plus grand bien de revoir un visage amical et doux. Et puis j’avais envie de voir Maggie et son ventre, même s’il devait être bien moins rond que le mien. Il fallait dire que dans quelques jours cela ferait six mois. Six mois déjà que je portais la vie… Plus que trois avant l’arrivée de notre fils ou de notre fille. Plus que trois mois pour essayer de régler certaines choses.
J’arrivais au starbuck, l’esprit toujours ailleurs, mais l’odeur de café me ramena sur terre. Bientôt je pourrais reprendre un vrai café… et repenser à Rem qui me réveillait parfois au lit avec une tasse… Bon stop, il fallait que j’arrête. J’allais revoir Ryan et Maggie tout de même ! Je jetai un œil à travers la vitre, mais je ne les vis pas. Ce n’était pas grave, je pouvais bien attendre un peu. D’autant que j’avais de quoi m’occuper… mini Pillsbury était encore en train de me cogner le ventre s’il tenait de son père ou de se cogner tout court s’il héritait de moi. Je plaçai mes mains sur mon ventre pour mieux le sentir et me raccrocher à lui. Et c’était juste indescriptible comme sensation.
En relevant la tête, je l’aperçus, tout de noir vêtu. Voilà quelque chose qui ne changeait pas beaucoup. Je souris, instinctivement en le voyant sourire. Mais je déchantais en entendant son ton sombre.
« Salut Ryan. Je ne pensais pas que tu serais seul… »
Quelle idiote, s’ils avaient fait le voyage depuis l’Ecosse, Maggie devait se reposer. J’aurais dû y penser franchement ! Je me laissai entrainer vers l’intérieur, et immédiatement l’odeur de sucre et des variétés de cafés m’envaihirent. Par contre… de là à dire comment je me sentais… Je lui souris. Un sourire beaucoup moins spontané que précedemment mais je ne voulais pas plomber l’ambiance pour quelques disputes à la maison.
« Je vais bien, si ce n’est que je suis condamnée à prendre des déca. Un peu inquiète par tout ce qui se passe en ville aussi, sans compter que je dors très mal. Mais le bébé va bien. Il gigote beaucoup en ce moment, mais il n’y a aucun souci. »
Je commandais un chocolat chaud et un cookie pour passer à autre chose. Le « comment ça va » est toujours une question qui tue, et j’avisai une table libre. D’un geste, je la désignai à Ryan pour qu’on s’y installe. Pendant ce temps, je l’observai en silence. Il était d’un négligé assez inquiétant. Et le pire était certainement son visage. Rien à voir avec le Ryan qui m’avait emmenée à la fête foraine.
« C’est le décalage horaire qui te met dans cet état ? On aurait pu se voir un peu plus tard, le temps que tu te reposes. Et la vie en Ecosse, dis-moi ? »
Je mordis dans un cookie en rêvant. Les highlands, les vieux manoirs, fuir, loin de cette ville…
Ryan McCallan
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Dim 12 Jan - 10:24
Ryan était content de voir Sonny c’était un fait. Il ne parvenait pas à le montrer, tout comme il ne parvenait plus à sourire depuis…. D’autant que s’il était là c’était en partie pour ajouter une part de ténèbres dans la vie de quelques personnes et ça il ne pourrait jamais se le pardonner. Non seulement il n’avait pas pu sauver Maggie mais en plus il ajoutait du chagrin dans la vie de personnes qui en avaient déjà eu assez… Comment se regarder en face après tout ça ? Il ne savait pas alors il continuait d’avancer avec un but branlant qui dépendait d’une seule et unique personne.
Quoi qu’il en soit, voir Sonny avec son ventre tout rond le rendait fier de son amie qui traversait les épreuves avec brio pendant que d’autres sombraient simplement dans leur chagrin. Elle traversait les épreuves toutes plus sombres les unes que les autres, mais elle gardait ce sourire pure qui la caractérisait tant. De même qu’elle semblait avoir gardé son habitude de foutre les pieds dans le plat et ce dès la première phrase. Un nœud se forma dans la gorge de Ryan. Il ne voulait pas lui dire tout de suite pour Maggie mais ce qu’elle disait l’emmener déjà sur cette pente fortement désagréable. Il se contenta donc de baisser la tête puis il enchaîna sur un « comment ça va ? » qu’il n’aurait pas apprécié lui-même, mais qu’il posa tout de même parce qu’il n’avait pas trouvé autre chose. Sur ce point, il n’avait pas changé non plus. Il était toujours aussi maladroit et il parlait encore moins qu’avant sa rencontre avec la jeune femme.
Une nouvelle fois, il l’écouta patiemment. Sa gorge se serra à nouveau car il devinait dans les mots de Sonny que quelque chose n’allait pas. Elle le lui cachait tout simplement.
« Pourquoi ne pas faire une cure dans un spa ou un centre de repos ? Ça te ferait du bien et on prendrait soin de toi… »
Malgré tout, malgré son état de robot actuel, Ryan ne voulait que du bien à ses proches et savoir que Sonny n’était pas en grande forme ne l’aidait pas à lui annoncer la nouvelle. Il n’ajouta rien de plus et commanda un café sans rien de plus. Un seul grand café puis il rejoint la jeune femme qui avait trouvé une table vide.
« Je suis là depuis une semaine ce n’est pas le décalage horaire. Sinon l’Ecosse c’est magnifique. Si tu aimes les grands espaces verts, les longues étendues d’eau, les gens chaleureux, vas-y tout de suite. Ton enfant sera mieux là-bas qu’ici. »
Il était sincère. On regard se posa avec tristesse sur le ventre de son amie. Jamais il ne connaîtrait ça. Il avait tout perdu en un éclair de seconde. Et il était en colère. Contre Maggie qui avait pris tant de risques et qui ne l’avait pas laissé faire, mais aussi contre lui qui l’avait écouté. Il serra es dents oubliant le présent, et bu une gorgée de café, de rage.
« Sonny tu es sûre que tu m’as tout dit ? »
Il ne voulait plus qu’on lui mente et il ne la reconnaissait pas par rapport à la dernière fois, elle semblait avoir perdu toute joie de vivre ici. Il espérait juste que Remington ne la battait pas ou quelque chose dans ce mauvais genre. Car si quelque chose de grave lui arrivait il ne pouvait pas se résoudre à lui donner la lettre de Maggie maintenant, non pas maintenant.
Sonny Malone
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J’étais douée pour les sourires de façade. Je me demandais depuis quand. Pourtant c’était là, bien ancré en moi. Souris, ne dis rien, encaisse. De toute manière, qu’y aurait-il eu à dire ? Je ne savais pas moi-même ce qui se passait réellement. Un mois en arrière, j’étais heureuse. Nous construisions ensemble notre avenir et celui du bébé. Et là, ce mois d’avril avait commencé par des disputes et par la perte de Panpan. Je n’arrivais pas à savoir, alors comment aurais-je pu en parler ? Ce pan-là de ma vie mis à part, les choses n’allaient pas si mal. Si on omettait le fait qu’une traque contre les mutants étaient organisée et que j’avais failli en faire les frais. Qu’un virus touchait les gens comme nous, bien qu’un antidote semblait avoir été trouvé. Non vraiment, tout allait bien. Je parlais donc à Ryan de ma grossesse, brièvement, du reste, très vite. Je n’avais pas envie d’assombrir nos retrouvailles. Je souris doucement quand il me parla de spa et de cure de repos, de prendre soin de moi. Remington avait dit au médecin qu’il veillerait sur moi… Et je sentais que si je partais seule, même pour quelques jours, ce serait fatal. Même si je devais avouer que c’était tentant.
« Ce serait une idée oui, mais… il me reste encore beaucoup à faire avant l’arrivée du bébé. Je n’ai même pas encore acheté de vêtements, de poussettes, de biberons. On croit toujours avoir du temps et voilà… Et puis, il y a la fac. Je n’ai pas vraiment envie de rater mon année. »
Normalement, tout serait synchronisé à la perfection. Mon accouchement était prévu en juillet, ce qui fait que j’aurais toutes les vacances pour profiter de mon bébé et tisser tous les liens nécessaires, après avoir eu ma 2e année. Et je pourrais reprendre les cours ensuite. Par contre, prendre soin de moi dans un spa, ou me reposer, cela ne faisait pas vraiment partie du programme. Par contre, prendre des nouvelles de mes amis, cela, oui. Alors j’écoutais Ryan sur sa vie en Ecosse. Je n’y étais jamais allée, mais n’importe quel pays loin d’ici me vendait du rêve en ce moment. L’une de ses paroles me frappa. Ton enfant sera mieux là-bas qu’ici. Je pris soudain conscience de l’ampleur de ce qui se passait. Désormais, ce n’était plus moi, Rem ou quiconque qui importait. C’était mon enfant. Il fallait que je fasse au mieux pour lui. Et l’espace d’un instant, mon esprit s’égara et j’imaginais un petit brun aux yeux bleus courir dans des landes. En toute sécurité. Pas de Genetic aux trousses. Et si on pouvait être une famille tous les trois, sans boulot qui vous détruisait de l’intérieur, ce serait parfait. Ou alors en voyage de noces ? Oui, j’avais encore le droit de rêver, non ?
« J’y songerai, mais bon, je ne sais pas si c’est prudent de prendre l’avion à six mois… »
En fait, je n’en savais même rien. Je ne m’étais même pas renseignée là-dessus. Bravo Sonny, bel instinct maternel… Maggie et Ryan étaient de bons futurs parents au moins, ils avaient eu l’intelligence de fuir pour le bien de leur enfant. Sa question me tira de mes pensées et je me rendis compte que j’étais en train d’émietter mon cookie.
« Oui, oui, ne t’inquiète pas. Des petites tensions dans mon couple et vivre à LA n’est pas des reposants. D’ailleurs, fait très attention. Genetic traque les gens comme nous. »
Je ne savais plus très bien où il se situait par rapport à eux, mais je voulais tout de même le prévenir. J’avais donc baissé la voix pour que lui seul m’entende. Il devait se protéger, et protéger Maggie et leur bébé temps qu’ils resteraient ici.
« Vous n’avez pas ébruité votre visite ? Maggie est en sécurité ? »
Parce qu’en tant qu’ex-membre de Genome, elle risquait d’être une cible pour Genetic.
Soudain, Ryan eut l’envie de repartir. Il voyait une Sonny fatiguée et empreinte au doute. Cela se sentait. Il avait beau lui conseiller de prendre soin d’elle et de s’enfuir au loin quelques temps, elle semblait en rêver mais ne pas vouloir sauter le pas. Quelque chose la retenait. Les cours ? Il n’y croyait pas une seconde. Prendre du temps pour soi le weekend ne provoquait pas un échec scolaire. Envisager un petit voyage à deux, voire à trois n’était pas non plus une plaie. Que se passait-il ? Il la voyait là, face à lui, tendue, émiettant son gâteau qu’elle aurait dévoré à une époque, et pourtant…
« Tu peux prendre l’avion jusqu’à sept mois sauf avis contraire du médecin. »
Réponse automatique, sans émotion. Il se souvenait de la fille pétillante qui venait de se blesser la cheville et qu’il avait rencontrée quelques mois plus tôt. Il ne se souvenait plus exactement. En octobre dernier ? En novembre dernier ? Ça lui semblait pourtant une éternité. A cette époque, la vie était compliquée mais Maggie était toujours là pour le tenir en haleine. Il y avait toujours son plus grand amour, son coup de foudre. De même que Dusty, celle qui était devenue sa meilleure amie même s’ils n’avaient pas pris ce chemin. A présent il n’avait plus grand monde. Sonny était l’une de ses seules amies. Une personne à qui il donnait beaucoup d’affection même s’il ne savait pas le montrer.
C’est pourquoi, lorsqu’elle évoqua de nouveau Maggie, tout fut court-circuité autour de lui. C‘était comme si seul son prénom avait raisonné, mettant de côté même la traque de Genetic. D’un côté, ça ne l’étonnait pas plus que ça et puis ils n’auraient plus à le traquer puisqu’il allait chercher à les infiltrer de la manière la plus légale qui soit.
« Sonny, je …. »
Il n’arriva pas à le dire. C’était au-delà de ses forces. Alors il préféra prendre le papier plié en deux qu’il avait mis dans la poche de son jean et le tendit à Sonny.
« Lis… »
Il avait l’impression de rester dans son intimité en restant devant elle pendant qu’elle s’apprêtait à lire, mais il devait être là pour la soutenir, même si lui, n’était plus qu’un déchet inutile.
« Sonny, ma belle Sonny. Si tu lis cette lettre, je suppose que Ryan m’a écouté pour une fois… ou deux. Tu sais, quelque part j’ai toujours envié ta manière de vivre ta grossesse. Je ne sais finalement pas si ce sont les apparences ou non, mais j’ai toujours eu l’impression que tu la prenais comme elle venait. Moi, elle me fait peur. C’est à la fois mon plus beau cadeau, mais aussi mon pire cauchemar. D’autant que je me suis rendue compte qu’elle avait des conséquences sur ma capacité. J’ai l’impression qu’un jour, je n’y survivrai pas. C’est d’ailleurs pour ça que j’écris plusieurs lettres avant que mon heure arrive. Je suis peut-être défaitiste remarque. J’aimerais.
Enfin, tout ça pour te dire que j’espère que tu auras un beau bébé. J’aurais vraiment aimé être la marraine, comme tu m’en avais parlé. Je crois que je ne pourrais malheureusement pas. Alors, protège le, déménage s’il le faut. La vie est précieuse sur cette terre. Et n’hésite pas à faire appel à Ryan, je pense qu’il va avoir besoin d’être sollicité et bousculé. J’ai comme la sensation qu’après mon départ, il ne sera plus que l’ombre de lui-même.
Bon, tout cela devient glauque car je suis toujours en vie, alors un dernier petit mot. Saches que je tiens fort à toi et que jamais je ne t’oublierai. Prends soin de toi, prends les bonnes décisions même si elles peuvent parfois faire mal.
Bon courage Sonny.
Adieu. »
Ryan attendait patiemment, sans un mot. Après tout, qu’y avait-il à dire ? il ne savait même pas ce que Maggie avait bien pu écrire dans cette lettre. Tout ce qu’il savait c’était que la personne qui lirait, serait forcément mal à la fin de sa lecture. Tragédie.
Sonny Malone
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Mer 15 Jan - 18:35
J’hochais la tête, toujours concentrée sur mon gâteau que je détruisais quand j’entendis sa réponse. J’avais encore un mois pour prendre l’avion et partir. Sauf que je ne voulais pas partir seule et que l’autre moitié de mon âme ne serait pas d’accord. Alors il fallait rester. Rester et se battre. Rester et survivre. Ma vie se résumait à cela : survivre. Et échapper au danger que représentait Genetic. D’ailleurs, je mis en garde Ryan contre ce groupe. Il fallait qu’il protège sa famille, coûte que coûte, et Maggie en priorité. Peut-être que personne ne la soupçonnais, peut-être qu’elle ne courait aucun danger, mais mieux valait prévenir que guérir. Il faisait partie de mes amis, je me devais de les mettre en sécurité.
Je fronçai les sourcils. Ma question était pourtant simple : quelqu’un d’autre savait-il que Maggie était à Los Angeles ? Auquel cas, j’allais le renvoyer tout droit auprès d’elle, et je l’accompagnerai même, n’hésitant pas à me servir de mon arme au cas où il y aurait un problème. Alors pourquoi une telle hésitation ? Cela n’augurait rien de bon. J’hésitais d’ailleurs à prendre le papier qu’il me tendait. Mes doigts se fixèrent un instant dessus, mais je ne pus me résoudre à réellement m’en saisir. J’essayais d’interroger silencieusement Ryan, mais rien à faire, je n’étais définitivement télépathe. Une boule s’était formée au creux de mon estomac. J’avais peur de ce que j’allais découvrir, comme lorsqu’on redoute d’aller chez le médecin au cas où il nous annoncerait quelque chose de grave. Et pourtant, c’était reculer pour mieux sauter.
Je finis par la prendre et inspirer un grand coup. Je la dépliai, fébrile, et mes yeux parcoururent le texte, écrit à la main. J’eus un petit rire – plus nerveux qu’autre chose – avec la seconde phrase, mais très vite, mon regard et mon esprit s’obscurcirent. Maggie parlait de ma grossesse. Je la prenais comme elle venait. Oui, en quelque sorte, mon enfant s’était imposé à moi. Il voulait vivre, il résistait à toutes les épreuves que la vie lui imposait, mais elle se trompait si elle pensait que je n’avais pas peur. J’étais terrifiée, depuis le début, mais je me battais pour quelqu’un d’autre que moi et c’était cela qui me donnait la force de continuer malgré tout.
« Elle aussi a eu des problèmes avec son… don ? », demandai-je soudain en relevant les yeux vers Ryan.
Ainsi je n’étais pas seule à avoir ma capacité qui partait en vrille à cause de ma grossesse ! Peut-être que…. Mais l’air de Ryan ne me rassura pas du tout. Il était sombre, comme… si loin. Je repris ma lecture, avec une appréhension qui me faisait mal. Elle… elle avait peur de mourir ? Elle avait écrit cette lettre pour cela ? Est-ce que cela voulait dire que… Je lisais, toujours plus fébrile. Elle me parlait de mon bébé, me conseillait elle aussi de partir, de… pousser Ryan. Les choses devenaient de plus en plus claires dans mon esprit et je n’aimais pas du tout cela. Je ne voulais tout simplement pas y croire. Non… non… et ce mot, ce dernier mot, je… non, je ne l’aimais pas, je ne voulais pas y croire.
Je relevais les yeux vers Ryan, bouche ouverte, incapable de sortir le moindre mot. Pourtant, tout dans son attitude me confirmait ce que je craignais. Maggie… le bébé…Une larme, puis deux, puis trois coulèrent sur ma joue. Mes doigts étaient crispés sur le papier… Je me sentais si mal. J’avais encore perdu quelqu’un. Et un de mes amis avait perdu sa moitié. Son âme. C’était injuste, c’était dégueulasse. Et c’était le mélange de sa grossesse et de sa mutation qui avait fait ça ? Mais merde, pourquoi ? Pire encore, un sentiment de culpabilité me rongeait. Alors que je respirais difficilement, je tentais de lui dire, même s’il me détesterait certainement après cela.
« C’est moi qui l’ait convaincu de garder le bébé. Je suis désolée, Ryan, je te demande pardon, je ne pensais pas que cela… je suis désolée. »
Et mes larmes coulèrent alors que je baissais la tête. J’avais honte. Honte de l’avoir persuadée qu’avoir ce bébé serait une bonne chose. Ça l’avait visiblement tuée. J’avais tout gâché, encore une fois.
Ryan McCallan
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Sam 18 Jan - 10:02
Il s’en voulait atrocement de faire ça après ce que venait de lui dire son amie, mais elle avait le droit de savoir. C’était aussi un moyen de la mettre en garde pour son enfant. Il fallait qu’elle redouble de vigilance. Après tout si le don de Maggie l’avait tué à trois mois de grossesse, qu’en pouvait-il être de Sonny ? Non et puis il ne pourrait pas le cacher indéfiniment. S’il avait voulu ça, il ne serait pas revenu mais il n’aurait pas non plus respecté les dernières volontés de sa belle. Ce qui était tout à fait impensable. C’était tout ce qu’il lui restait d’elle. Ca et une petite photo d’eux deux dans son porte-feuille. Ferait-il un jour le deuil ? Peut-être… mais pour le moment il devait aider son amie à le faire.
La lettre, elle hésita à la prendre, mais il insista. Elle devait lire, il ne parviendrait pas à le lui dire de vive voix de toute manière, et l’entendre évoquer Maggie comme si elle était là avec lui, attendant dans l’appartement était plus qu’insupportable. Quand, enfin elle se saisit du morceau de papier, il baissa la tête. Il voulait lui laisser un minimum d’intimité, et lui-même avait une larme qui coulait sur sa joue. Le début de la lettre ne semblait, en plus, pas écrite de manière tragique et Sonny ne comprit pas tout de suite. A sa question il se contenta alors d’un petit « oui » quasi inaudible. Doucement, il sentit que la lecture avait pris fin et il releva la tête, croisant alors le regard humide de Sonny. Tous les deux étaient dans un état déplorable. Le cœur serré de la voir ainsi triste, Ryan se maudit de lui avoir donné cette lettre maintenant. Mais faire croire qu’on est avec quelqu’un alors que cette personne n’est plus de ce monde, est-ce là bien sain ? Enfin, il se révolta lorsque Sonny se flagella, comme si ‘était de sa faute. Visuellement, aucune réaction ne parut sur son visage, mais sa main vint couvrir la joue de la jeune femme pour essuyer ses larmes. Et avec sa voix cassée il prit enfin la parole.
« Non Sonny. Je l’ai convaincue aussi. C’était notre enfant, elle l’a fait aussi pour moi. Parce que j’en avais déjà perdu un avec Dusty. Et elle n’a pas voulu que je la soigne. Elle a toujours détesté que je la soigne, mais depuis que je suis malade encore plus… s’il y a un fautif, c’est moi tu sais… «
Sa voix se brisa et sa main tomba, pour aller se loger sur sa propre joue pour essuyer la larme qui coulait.
« Sonny je suis si désolé… elle m’avait dit qu’elle devait être la marraine… enfin je ne savais pas comment faire… et je ne sais pas mentir… »
Puis il ne dit plus rien. Il ut de son café, comme s’il allait effacer les dernière minutes. Minutes qui lui semblaient être des heures, voire de jours.
« Elle a été enterrée sur sa terre natale… »
Il ne savait pas vraiment pourquoi il donnait cette information à Sonny. Peut-être pour lui dire qu’elle devrait aller là-bas si elle voulait se recueillir sur sa tombe. Peut-être parce que ça lui faisait mal car ses parents l’avaient rejeté, le jugeant fautif du décès de leur fille. Peut-être pour une autre raison. Mais pour le moment, son esprit était bien trop embrumé pour penser logiquement. Alors, machinalement, sa main se posa sur celle de Sonny, en signe de soutien. Malgré tout, malgré le changement qui s’opérait en lui, il continuerait d’être là pour ses amis.
Sonny Malone
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Mar 21 Jan - 17:48
Maggie avait elle aussi son don qui avait déconné avec la grossesse. Je croyais être la seule dans ce cas, d’autant qu’Anne n’avait rien eu de tel, mais non… J’aurais préféré ne pas savoir. J’aurais voulu rester ignorante et croire que tout allait bien. Au lieu de ça, l’abominable vérité s’étalait là devant moi, des lignes sur un papier. Cela l’avait tuée… pourquoi elle et pas moi ? Pourquoi porter la vie l’avait-elle menée à la mort. Ce n’était pas juste ! Je ne voulais pas y croire, je refusais d’admettre… C’était moi qui lui avais dit de garder le bébé. C’était moi qui lui avais dit à quel point c’était merveilleux… Mais quelle conne ! Pourquoi je ne l’avais pas bouclée ? Pourquoi je ne m’étais pas mêlée de mes affaires pour changer ?
J’avouais à Ryan que tout était de ma faute. Il avait bien le droit de me haïr, cela l’aiderait peut-être et je le méritais de toute façon. Comme si je ne faisais pas suffisamment de conneries par moi-même, il fallait que j’en fasse qui gâche la vie de ceux à qui je tenais. J’avais honte, j’étais triste, et je pleurais. Je devais faire un désolant spectacle pour les clients, mais je m’en moquais. Je n’y pensais même pas à vrai dire. Pour l’instant, seuls les moments que j’avais passés avec Maggie me revenaient en tête… l’entrevue au café avec John… la randonnée en forêt, ses soins envers Remington… elle qui me soutenait… elle qui me révélait sa grossesse… son départ pour l’Ecosse avec Ryan…
J’eus un sursaut quand je sentis la main de Ryan sur ma joue. Au prix d’un effort pénible, je me décidai enfin à relever quelque peu la tête et à rouvrir les yeux, qui rencontrèrent immédiatement ceux de Ryan. Il ne semblait pas en colère… pourquoi ? Il aurait tous les droits de m’en vouloir, alors pourquoi paraissait-il si gentil ? Je le compris… lui aussi se sentais coupable parce qu’il avait eu envie de ce bébé. Mais quelque chose d’autre dans ses paroles m’interpella.
« Depuis que tu es malade… ? »
Que voulait-il dire ? Qu’est-ce qu’il avait ? Il ne répondit pas à ma question et m’empêcha d’en poser d’autres. Il était brisé et je ne pouvais rien faire pour l’aider. On ne peut jamais rien faire dans ces cas-là. Les mots sont dérisoires et si loin de la réalité des choses et des sentiments. Je ne compris juste pas de quoi il parlait… Elle devait être la marraine ? Remington et moi n’avions pas choisis de parrain ni de marraine. Nous n’arrivions déjà pas à nous mettre d’accord sur un prénom alors sur la personne à qui nous confierions notre enfants, n’en parlons même pas. En revanche, elle, elle m’avait proposé d’être la marraine de son bébé… mais si Ryan n’était pas au courant, je préférais ne pas rectifier cette information. Qu’est-ce que cela changerait de toute manière ? Cela ne la ramènerait pas. Rien ne la ramènerait.
Je fus incapable de boire ou de manger, je regardais Ryan, en ne pensant à rien. J’appris que Maggie avait été enterrée chez elle. Je ne pourrais donc pas lui dire au revoir… comme avec ma mère. J’en avais assez qu’on me prive de cela. Je revins un peu sur terre quand je sentis sa main dans la mienne. Mes larmes coulaient toujours mais je me forçai à le regarder. Il était là lui, vivant, même s’il souffrait. Et il fallait s’accrocher à cela. Lui, il était là, bien là. Il fallait que je me concentre là-dessus.
« Tu es donc de retour ici pour toujours ? Tu vas faire quoi maintenant ? Et tu sais je… on peut se voir de temps en temps si tu veux. Malgré tout ce qui se passe, j’essaye quand même de ne pas m’enfermer à la maison. Et si tu ne te sens pas la force… il y a peut-être des gens que je peux… prévenir, pour t’éviter cela ? »
Je pensais surtout aux membres de Genome… je ne savais pas si Maggie lui avait parlé du groupe. Je pensais bien que oui, mais elle n’aurait peut-être pas donné les noms de ses amis là-bas. Ça me rendait dingue cette nouvelle. Une famille brisée, une amie disparue. Je devais être là pour Ryan, rester forte et l’aider à revenir doucement, progressivement, dans le monde des vivants, bien que la route serait longue.
Ryan McCallan
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Mer 22 Jan - 20:49
Son cœur se serrait, les larmes étaient elles aussi bien présentes sur les joues de cet homme meurtri par les nombreuses pertes qui s’accumulaient depuis les derniers mois et depuis le début de sa vie. Les deuils, il ne les supporte plus. Les fantômes, il les voit à chaque coin de rue. La mort, il la côtoie au point qu’elle ne lui fait même plus peur. Il aimerait juste l’éviter aux autres. Faire en sorte que d’autres gamins n’aient pas à vivre ce qu’il a vécu si jeune et faire en sorte que ses proches récupèrent une vie plus… normale. Etait-ce seulement possible. Quand il voyait Sonny et qu’il repensait à sa vie, ces derniers mois, il se posait concrètement la question.
Pourtant il ne pouvait s’empêcher de se prendre pour un sauveur. Il voulait sauver des gens. Il devenait intérieurement le justicier qui voulait défendre la veuve et l’orphelin. Un justicier qui n’avait certes pas la force physique ni les collants ridicule, mais qui avait une profonde motivation. C’est pourquoi, en voyant la détresse de Sonny il avait envie de l’enlever, littéralement, et de l’emmener loin de Los Angeles… en Espagne peut être ? Ou en Irlande ? Mais bien loin. Il ne pouvait juste pas se le permettre. Ce qu’il se permit néanmoins, ce fut un contact corporel. Un contact pour lui montrer qu’il était là et sans rancune aucune. Il ne l’abandonnera pas, parce qu’il n’aimerait pas être abandonné. Et, quelque chose le poussait à être présent. Une rédemption pour n’avoir pu sauver Maggie ? Peut-être.
Il soupira. Mais ne répondit rien. Il n’était pas là pour lui parler de sa maladie. Il ne savait même pas s’il le devait. Cela ne rendrait-il pas les choses plus compliquées ? il verrait plus tard et remit la main qu’il avait enlevé de dessus celle de son amie au même endroit qu’auparavant. Il serra donc la main de Sonny, quelques instants, écoutant la question qu’elle lui posait.
« Eh bien… »
Il ne savait pas quoi dire. Devait-il être honnête ? Il lisait l’espoir dans le regard de Sonny. Voyait-elle là, en Ryan, un ami qui restait, pour elle, qui était là, qui valait le coup de tenir, d’être forte ?
« Eh bien je ne sais pas. A vrai dire j’ai l’impression que ce n’est nulle part chez moi. Une semaine que je suis revenu et je suis toujours à l’hôtel et je n’ai toujours pas commencé les recherches d’appartement. La vérité, c’est que j’hésite à me poser Sonny… Les souvenirs, la peur de revivre le passé, de perdre plus de gens… je ne s ai s pas. Tu en penses quoi ? »
Avait-il besoin qu’on lui dise quoi faire ? Devait-il comprendre par « gens » Genome ou Genetic ? Il ne savait pas. S’engager sur cette voix risquait d’amener des conversations houleuses. Surtout avec ce qu’il se souvenait de la jeune femme.
« Je crois que je n’ai pas besoin de G, Sonny, au contraire. Je voudrais juste…. Oublier, me soigner, avancer. »
« G » pouvant être Genetic ou Genome. En lieu public il ne voulait rien exposer. Il était au courant, rien ne l’autorisait, cependant, à jouer avec le feu. Il n’était pas si fou… plu si fou.
Sonny Malone
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Ven 24 Jan - 20:34
Maggie nous avait quittés. La vie nous avait arraché son enfant. Et j’apprenais qu’en plus Ryan était malade ? Je n’eus pas de réponse claire sur ce point. Je n’étais pas réellement certaine d’en vouloir en réalité. Je n’aspirais qu’à une pause, un instant de répit. Mais je n’en aurais plus, je le pressentais. Pas tant qu’on resterait ici, dans cette ville. La cité des anges hein ? Eh bien ils étaient déchus, ces anges. Le malheur régnait, et je me demandais si une vie normale était possible. Quelle idiote je faisais. C’était évident que c’était impossible et que cela ne nous arriverait jamais.
Mais dans ces temps de tourment, il n’y avait pas d’espoir, sinon celui de profiter le plus longtemps possible de nos proches. Je ne cherchais pas à fuir son contact. Il était mon ami, il avait besoin de moi tout comme j’avais besoin de lui. J’espérais qu’il reste à Los Angeles. C’était certainement égoïste de ma part de penser comme cela, mais il me manquerait. Maggie et lui m’avaient manqué, mais je me disais qu’ils étaient heureux, en train de préparer l’arrivée de leur futur enfant, alors cela me réconfortait. Mais s’il partait pour être seul et malheureux…. Non, ce n’était pas une solution. Je l’écoutais, silencieuse. Oh non ? Non, il n’osait pas ? Me demander conseil à moi ? Pauvre fou. Mais il était très sérieux, et en amie, je me devais de lui donner un vrai avis, réfléchi et posé.
« Je comprends… je ne me sens plus chez moi nulle part non plus. Ecoute Ryan… je ne suis pas douée pour donner des conseils mais… le passé est passé, par définition. Tu ne revivras pas les mêmes épreuves. Je peux parfaitement concevoir que tu aies mal et il ne faut pas se leurrer, il va y avoir des rues… des cafés… des endroits qui te rappelleront Maggie. Fuir ça peut être une solution, mais pose-toi les bonnes questions. Pourras-tu tenir sans tes amis et tes proches ? Parce qu’ils sont ici, à Los Angeles. Est-ce que tu arriveras à continuer sans eux, ou tu te sentiras seul et coupable ? »
Bon d’accord, ce n’était pas une véritable réponse, mais je ne pouvais pas décider pour lui du reste de sa vie. Ce n’était pas moi qui devais vivre avec un fantôme, qui portais le deuil. Lui seul pouvait décider. Lui seul. Moi, je ne pouvais que le soutenir, quelle que soit sa décision. Tout comme je respecterais celle de ne rien dire à personne. A mon tour, je serrai sa main, avant de plonger mon regard dans le sien. Cette fois je ne flancherai pas. Alors d’une voix calme et déterminée, je lui posais la question.
« Ryan… De quoi es-tu malade ? Est-ce que c’est grave ? »
Je ne voulais pas qu’on me mente, même pour me protéger. Il était temps de dire la vérité. Je devais savoir contre quoi nous allions nous battre, car je ne comptais pas le laisser seul pour affronter cette épreuve.
Ryan McCallan
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Dim 26 Jan - 18:59
Ryan était revenu mais il ne savait pas s’il allait rester ou non ni même pour combien de temps il était là si jamais il ne restait pas. Sonny lui posait donc une colle. En même temps, quand il voyait ce qu’elle traversait, il n’avait pas franchement envie de partir. Il se refusait d’abandonner son amie, sa meilleure amie. Seulement, il ne savait vraiment pas quoi faire. Sa plus grande angoisse étant d’avoir constamment le souvenir de Maggie qui le poursuive où qu’il aille. C’est pourquoi il demanda conseil à la jeune femme, bien qu’il sache parfaitement qu’il ne s’agissait pas de sa décision à elle. C’était juste pour avoir un avis objectif. Et le fait était qu’elle posait exactement les bonnes questions. Il n’avait pas les réponses. C’était le plus désolant. Sa tête tomba. Il était dépité. Perdu. Si au moins on lui disait qu’on avait besoin de lui ici.
« Tu as raison, faudrait que je trouve ces réponses. J’ai juste l’impression d’être inutile. Je pense que le jour où j’aurais trouvé une raison à ma vie je trouverai les autres réponses. En attendant, si tu as besoin de moi n’hésite pas. D’accord ?»
Ce rendez-vous n’était pas des plus heureux, surtout pour des retrouvailles, mais finalement c’était une denrée commune à Los Angeles. La joie se faisait toute petite au milieu de ce chaos. Ryan voudrait regretter plusieurs choses, mais c’était impossible, il était plus de ceux qui essayent d’avancer, même s’il avait parfois faibli et essayé d’en finir. Vague de souvenirs, le visage de Maggie, sa peur, son étreinte. Il souffla. Quand soudain, Sonny le ramena à la réalité en inversant le rôle. Il observa la main de la jeune femme sur la sienne, puis l’observa dans les yeux. Le silence s‘installa quelques instants. Il hésitait à lui dire, elle n’avait pas besoin de ce fardeau. Mais le regard de Sonny était presqu’implorant…
« Je ne sais pas si c’est grave. Ne pouvant révéler ce que je suis aux médecins, on a eu que quelques résultats. Il semblerait que j’ai une déficience immunitaire due à une exposition trop prolongée à des radiations. Pour faire simple. Je ne peux plus utiliser ma capacité, sinon la réplique pourrait me tuer ou m’affaiblir sur du plu long terme. Je n’ai pas de solution pour le moment. Je vie avec. »
Il voulait lui faire comprendre qu’elle ne devait pas s’inquiéter, mais comment faire ? Après tout, ils étaient des gens extraordinaires et personne ne pouvait dire avec certitude ce qu’il pouvait se passer. Toutes les femmes enceintes ne réagissaient déjà pas de la même manière. Tous corps étaient différents.
« Ne t’inquiète pas pour moi Sonny. » dit-il alors avec un sourire, serrant le bout de ses doigts.
Ce n’était pas le moment pour elle de prendre un nouveau poids sur ses épaules et de s’inquiéter pour rien. Elle devait essayer de vivre à fond sa grossesse pour le peu de temps qu’il lui restait avant l’accouchement et ne pas regarder en arrière.
« Bon pour parler de choses plus sérieuses ? Tu connais le sexe ? Tu as prénom ? Et le parrain ? » Il ne demanda pas pour la marraine, il ne pouvait pas…
Sonny Malone
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Mer 29 Jan - 21:29
« Tu n’es pas inutile Ryan. Ça me fait du bien que tu sois là, plus que tu ne pourrais le penser. Tu es toujours là quand ça ne va pas. Ça ne donne pas une raison à ta vie, certes, mais c’est toujours bien de savoir que l’on est important pour certaines personnes. En tout cas, merci pour ta proposition, je n’hésiterai pas. »
En réalité, j’aurais eu besoin d’aide, pour tout ce qui avait trait au bébé. Il me manquait encore beaucoup de choses et je me voyais mal en parler à Remington dans l’état actuel des choses. Mais je ne pouvais pas non plus faire cela avec Ryan, pas après ce que je venais d’apprendre. Toutefois, quelque chose me disait que j’aurais besoin de lui, d’une façon ou d’une autre à l’avenir, mais je n’avais pas le droit de lui imposer de rester juste pour moi. C’était une décision qu’il devait prendre seul, en son âme et conscience, comme Kensie avec la danse.
Et il y avait autre chose à affronter : sa maladie. Il en avait trop dit pour essayer de me cacher la vérité maintenant. Même si cela devait faire mal, il me fallait l’entendre. Je savais qu’il hésitait, parce qu’il désirait me protéger. Ce n’était pas en me mentant que cela fonctionnerait. Je n’avais plus le temps de vivre dans les illusions. Je ne cillai pas, je ne flanchai pas. J’étais assez forte pour connaitre la vérité, et il devait se libérer de ce fardeau. J’aurais soutenu son regard des heures durant pour le lui prouver, je n’étais plus à ça prêt. La révélation vint enfin, et elle fut pour moi comme une délivrance. Juste parce qu’il avait été honnête, m’estimant digne de confiance. Par contre le contenu de l’aveu… Des radiations… plus de défenses immunitaires… Plus de don possible. Que ferais-je moi, dans un tel état ? Je ne m’imaginais tellement pas vivre sans ma capacité.
« Ils vont bien trouver quelque chose, hein ? Et puis, il y a des scientifiques spécialisés dans… certains cas… »
Peut-être que quelqu’un à Genome pourrait l’ausculter, un médecin avec un regard mutant. Car des médecins tous simples ne trouveraient jamais… c’était comme pour ma grossesse et le don qui déconnait, je ne pouvais pas en parler au premier médecin qui passait. Que je ne m’inquiète pas… c’était vraiment facile à dire, et si compliqué à faire… Je lui souris, doucement et compris bien qu’il avait envie de changer de sujet. Alors, je me reculai, me calant sur la chaise et buvant une gorgée de chocolat encore chaud. Cela avait quelque chose de dérangeant de parler de cela avec lui, à cause de Maggie. Mais en même temps, faire comme si mon ventre n’existait pas n’était pas du tout la bonne solution.
« On préfère avoir la surprise pour le sexe du bébé. Et on est encore en train de se chamailler sur les prénoms possibles. Rem voudrait un prénom court ou qui ait un diminutif. Sauf qu’on n’a toujours réussi à trouver un prénom qui irait avec Pillsbury. Heureusement qu’on a encore du temps ! Et non, on n’a pas non plus pensé au parrain. C’est quand même pas évident comme question, de savoir à qui on confierait la vie de notre enfant s’il nous arrivait quelque chose. Il faudrait que lui et moi ayons une confiance absolue en la personne choisie… Mon dieu, on fait de bien piètres parents hein… A part sa chambre, rien n’est prêt pour son arrivée… »
J’avalai une nouvelle gorgée de chocolat quand une idée me vint. Je me levai alors et lui pris la main d’autorité.
« Si tu as confiance en moi, suis-moi. On va voir si tu ne peux vraiment plus trouver un sens à ta vie ici, à Los Angeles. »
A deux pâtés du café où nous étions se trouvait un centre social, un tout petit local où des enfants défavorisés pouvaient recevoir des soins et disposaient d’un espace de jeu. Le Ryan que je connaissais était foncièrement altruiste, alors peut-être que cela n’était pas mort en même temps que sa vie passée…
Ryan McCallan
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Jeu 30 Jan - 18:08
Pas inutile. Ryan eut un écho en lui de ces quelques mots. Il essayait de s’en persuader et bizarrement avec Sonny, c’était chose aisée. Elle avait ce naturel et cette sincérité dans le regard qui ôtait tous les doutes, toutes les questions. Si elle lui reposait la question il lui dirait surement qu’il comptait rester à Los Angeles, rien que parce qu’il venait e comprendre, à ses mots, qu’elle, elle pourrait avoir besoin de lui. Il espérait juste qu’elle n’hésite pas même si ça concernait le bébé et surtout si ça concernait le bébé. Peut-être devrait-il le préciser d’ailleurs ? Enfin, pas pour le moment, elle avait déjà enchaîné sur autre chose.
Ryan comprenait bien son désir de savoir et quelque part il était touché par la jeune femme qui semblait réellement s’inquiéter pour lui. D’un côté, c’était rassurant que même absent pendant deux mois, son retour était bien reçu et vécu comme s’il n’était jamais parti. Ca réchauffait le cœur. Et il en avait besoin pour affronter son regard quand il lui aurait parlé de sa maladie. Il sentait que sa compassion allait lui faire regretter son honnêteté, mais mentir à Sonny ne mènerait à rien. Vraiment rien.
Alors, il lui expliqua, brièvement mais concrètement. Ainsi, elle pourrait surement comprendre l’étendue des dégâts. Concrètement, il devait faire très attention à ne pas tomber malade, car même un rhume pourrait avoir de graves conséquences. C’était plus facile à dire qu’à faire, mais au moins, il avait adopté un style de vie très sain.
« Je ne sais pas Sonny. Et je n’ai pas franchement envie de faire appel à Gen’… J’ai pas envie qu’ils me posent des questions sur Maggie, ce n’est pas le moment… »
Il avait volontairement bouffé le mot « Genome » se doutant que la jeune femme comprendrait facilement ce qu’il voulait dire. En tout cas, il faisait le nécessaire pour ne pas se faire griller, c’était le principal. Il verrait, en temps et en heure, ce qu’on peut faire pour ça ou non.
« D’ailleurs, même Maggie n’a rien pu trouver avec son réseau. La seule solution semblerait l’attente. Voir si ça se décante. Il y a eu de l’amélioration le mois dernier, je prie maintenant. Je me sens inutile d’un côté, mais de l’autre j’ai envie de faire encore le bien autour de moi et pour ça, il me faut du temps. »
Un discours optimiste pour un homme bouleversé par son profond chagrin. Il y avait du paradoxe dans tout ça, mais c’était là tout le résumé de la vie de l’ancien biologiste. I continua pourtant sur cette lancée, et demanda des petites choses à Sonny pour sa grossesse. Il essayait aussi de compenser le côté tragique de leurs retrouvailles.
« Chana pour une fille, Jack pour un garçon… » dit-il à demi-mots. « Vous n’êtes pas de piètres parents, c’est juste hyper compliqué. En tout cas, même pour ta grossesse n’hésite pas à me solliciter. Même si tu t’inquiètes pour ce qu’il vient de se passer. Je vais bien ça ira, j’ai juste envie d’être là pour toi. »
Il voulut sourire, mais ce n’était plus dans ces habitudes, alors il ne préférait même pas imaginer ce que cela avait donné. En tout cas, il fut surpris de voir Sonny se lever d’un bond au moment même où il allait lui proposer de l’emmener quelque part. Elle lui coupait la chique.
« Bien sûr que j’ai confiance en toi ! « dit-il, intrigué, en finissant son café.
Ryan suivit alors Sonny qui l’emmenait pas si loin u café. De dehors, l’endroit n’avait rien de spécial. Ca semblait même un peu vétuste. Sur l’enseigne était écrit : Centre social pour enfants défavorisés. Il observa Sonny incrédule. Quand, au même moment, un jeune ado passa devant eux. Il était blessé à l’arcade sourcilière.
« Pauvre gosse. Je ne connaissais pas ce lieu. Pourquoi tu m’emmènes ici Sonny ? »
Sonny Malone
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Je comprenais ses doutes. Tous, sans exception. Moi non plus, je ne m’étais pas sentie capable de rester à Los Angeles quand Remington et moi avions rompu. J’avais également des doutes sur le sens à donner à ma vie, même si depuis quelques temps, travailler au journal me remotiver considérablement. Et avoir un enfant me permettait de me concentrer sur quelqu’un d’autre que moi-même. Sans compter que je n’avais plus envie d’avoir de contact avec Genome. Alors oui, je le comprenais. Plus qu’il ne semblait le croire.
« Je comprends. Chaque chose en son temps… »
Il ne fallait rien brusquer dans ces cas-là. Ce serait le meilleur moyen de se faire du mal. Et il n’était pas en état. Mais tôt ou tard, il devra poser les bonnes questions aux bonnes personnes. C’était primordial pour qu’il continue à vivre. Et qu’il fasse le bien. Oui, le Ryan que je connaissais s’intéressait aux gens, il voulait aider. Il avait soigné ma cheville alors qu’il ne me connaissait pas. Il avait guéris Remington qui le lui avait bien mal rendu…ça c’était Ryan.
« Attendre… c’est si facile à dire. Ça m’inquiète tout de même, qu’il n’y ait rien à faire… »
Mais cela ne servait à rien de se lamenter. Nous ne pouvions rien faire. Rien du tout. Et la discussion glissa sur ma grossesse, et les prénoms des bébés. Tiens, lui aussi essayait d’en trouver ? Tout le monde y allait de son commentaire sur mon bébé. Beaucoup pensaient que ce serait un garçon, certains glissaient un ou deux prénoms au passage…
« Ça va être douloureux, mais… Est-ce que ce sont les prénoms que vous aviez choisis ? »
Je me mordis la lèvre. A dire vrai, j’avais peur de la réponse, quelle qu’elle soit… Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je lui souris lorsqu’il me dit de ne pas m’inquiéter, de ne pas hésiter à lui demander de l’aide, même en ce qui concernait le bébé.
« Il y aurait tellement à faire pour le bébé. C’est tellement de changements, de choses à acheter, à préparer. Je t’appellerai sûrement à l’aide quand il braillera et m’empêchera de dormir toute la nuit. »
Non parce que le sommeil, c’était sacré ! Tout comme il y avait d’autres choses sacrées dans ce monde. La vocation, par exemple. Et celle de Ryan était d’aider les autres. Je sentais que si quelque chose devait le sauver, ce ne serait pas moi ou une autre femme, mais l’altruisme. S’il comprenait qu’il avait toujours quelque chose à offrir au monde, cela l’aiderait. Cela le sauverait. J’eus alors l’idée de le conduire dans un petit centre social de quartier. Miteux, pas très chaleureux. Je ne m’y étais jamais vraiment arrêtée, mais je l’observais souvent, à distance. Je ne voyais pas ce que j’aurais à leur apporter, surtout dans mon état, mais Ryan c’était autre chose. Je le regardais, attendrie, alors qu’il semblait ne pas comprendre.
« Ma tutrice ne pouvait pas avoir d’enfants. Mais elle et son mari ont ouvert un centre pour enfants. Ils en ont eu des dizaines, à qui ils ont offert de l’amour, de l’espoir et un toit. Tu es fait pour aider les gens Ryan. Regarde ce gosse-là, regarde son sourire et comment il regarde l’un des animateurs. Je suis sure que lorsque tu verras une telle gratitude et un tel bonheur dans les yeux d’un gamin qui te regarderas tu comprendras…. Tu comprendras que ta vie a un sens. Et ce n’est pas parce qu’on n’a pas d’enfant biologique qu’on n’en a pas du tout… »
Un petit bonhomme, de moins de dix ans, offrait un sourire merveilleux à l’un des responsables. Il respirait le bonheur, et l’espoir et cela, ça donnait envie de se battre. Il y avait beaucoup d’amour dans cet endroit, plus qu’on ne le soupçonnerait. Et j’espérais que Ryan comprendrait…
Chaque chose en son temps et chaque chose à sa place. Ryan devait véritablement remettre de l’ordre dans sa vie et il était soulagé de voir que Sonny comprenait cela. Surement car elle avait vécu, et vivait peut être encore, dans cette phase de doutes où l’on ne sait plus ce que l’on va faire ni ne voit ce que l’on va devenir. Entre-apercevoir l’avenir devient quelque chose d’inespéré dans cet état là, mais l’espoir demeure la seule porte de secours. Ils e promet de chercher les réponses, mais d’abord il doit chercher lesquelles trouver en premier. Etait-ce vraiment le lieu de vie ? Ou bien simplement savoir s’il devait ou non rester en vie. Cette réponse, il l’avait déjà, il comptait bien continuer à vivre, pour Maggie notamment mais aussi pour Sonny qui avait été là au bon moment et qu’il voulait encore soutenir, car il sentait qu’il en avait besoin. Seulement, cette maladie, il se demandait s’il en sortirait un jour, c’est pourquoi il ne mentit pas à la jeune femme. Elle n’avait pas besoin d’un mensonge supplémentaire.
« Ecoute, je te promet d’aller faire des tests. Je connais des gens à Los Angeles, et dès que j’en sais plus je te préviens. D’accord ? Deal ? »
Il espérait ainsi qu’elle serait un minimum rassurée et qu’ils pourraient passer à un autre sujet, plus gai, plus gentillet, comme la grossesse de la jeune femme. Il espérait que tout se passait bien, du moins du mieux que cela puisse être pour une jeune mutante. Il était néanmoins triste de l’entendre se qualifier de mauvaise mère. Encore Remington mauvais père… bizarrement ça ne l’étonnait pas. Mais Sonny, elle qui s’inquiétait tant pour les autres, pour ses proches.
« Non, ce sont les prénoms que j’aime bien, que j’aurais aimé donné à mon fils ou ma fille… »
Effectivement la question était dure, mais Ryan prit sur lui et essaya d’adopter un ton détaché. C’était normal qu’elle se pose la question.
« Maggie était convaincue qu’on aurait un garçon et avait adopté Connor. »
Son regard finit par s’abaisser et son cœur se serrer sous le coup de la tristesse, mais il voulait être là pour Sonny et il avait changé de conversation pour elle et uniquement pour elle, pour parler de choses plus légères. C’était juste foutu. Il avait comme l’impression que tout se rapportait à Maggie. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, il pensait indubitablement à elle. C’était plus fort que lui et aider les autres lui permettait ainsi de penser à autre chose. Il voulait aider Sonny mi l’aider concrètement l’aiderait également à avancer.
D’ailleurs, il ne put s’empêcher de sourire lorsqu’elle lui avoua qu’elle le solliciterait surement dans les moments de troubles vocaux.
« Je serai ravie de jouer les nounous Sonny ! Je lui apprendrai la biologie tu vas voir et tu auras une ou un petit génie de la science ! »
Il rit un peu. Ca faisait des lustres que ça ne lui était pas arrivé. Cela dit il se faisait une joie d’accueillir un petit bout de chou dans ses bras, près de lui si ça pouvait aider la maman. Puis il aimait les enfants. Il l’avait vu avec Moïra. Et il se trouva stupide, d’ailleurs, de ne pas comprendre pourquoi la jeune femme l’avait emmené voir ces enfants en centre. L’entendre lui parler d’enfant, de compassion, de ce regard qu’il observait déjà depuis quelques secondes et de tout ce que l’on peut faire pour des gamins… il en avait la larme à l’œil. Il se souvenait de ce qu’était un orphelinat, de tous les gosses qui comme lui attendaient une famille à l’époque. C’était là la solution.
Brutalement, peut-être un peu trop, il se retourna et prit le visage de Sonny entre ses mains avant d’embrasser fortement sa joue.
« Merci Sonny, je t’adore tu le sais ça ! Tu viens de me donner la meilleure idée qui soit ! Aider les autres, aider les mutants c’est d’abord aider les gosses qui peuvent l’être, qui le sont ! »
Il lui prit alors la main et l’entraîna dans l’autre sens, vers sa voiture.
« A toi de me faire confiance, d’accord ? Tu veux bien monter avec moi ? »
Il ouvrit la porte passagère. Il avait déjà emmené Sonny dans un endroit merveilleux une fois. Il avait même cru qu’il allait la perdre tellement elle était comme une gamine. C’est pour ça, qu’il observa sa montre pour voir si le parc était toujours ouvert, et s’ils auraient le temps de s’y rendre et d’en profiter. Nickel ! Il y avait une soirée spéciale vieux dessins animés en plus ce soir. Elle lui avait montré que les enfants étaient la clef de l’espoir il lui montrerait que retomber en enfance faisait également partie du jeu de la détente. Elle en avait besoin.
Sonny Malone
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Les choses seraient-elles plus simples si nous connaissions notre avenir ? Peut-être ferions-nous les choses différemment, mais peut-être aussi que nous perdrions cette soif de tout vivre et tout savourer. Il n’y avait pas de juste milieu. Pas de solution miracle. Il fallait continuer, avancer malgré les embûches. Je ne voulais pas que Ryan renonce, qu’il laisse tomber l’idée de se soigner juste parce qu’un obstacle s’était mis en travers de sa route. Alors oui, il était mutant et ne pouvait bénéficier de l’aide des médecins « classiques », mais il devait exister une solution. Des médecins et scientifiques mutants, ça existait. Alors il n’avait pas le droit d’abandonner.
Je soupirai quand il se rendit enfin de mon côté et qu’il céda, acceptant de se faire soigner. Au moins, il ne baissait pas les bras.
« J’espère que tu ne traineras pas, tu sais que je ne lâche pas le morceau aussi facilement. »
Quitte à l’appeler tous les jours, il finirait par craquer. Je me demandais d’ailleurs qui étaient ces « gens » dont il parlait. Je le lui aurais bien demandé, surtout si l’un d’eux pouvait me rassurer sur ma grossesse, mais si personne n’avait pu aider Maggie, je n’allais pas prendre le risque de remuer le couteau dans la plaie et de lui faire du mal. Je lui en fis, pourtant. En parlant des prénoms qu’il me proposait. Ce fut à cet instant que je regrettais encore plus amèrement de ne pas connaitre le sexe de mon bébé. S’il arrivait à un malheur, si je le perdais ou que sais-je, je ne saurais jamais si c’était une petite fille ou un petit garçon, un bébé qui ressemblerait à moi ou à Rem. Et si Maggie avait eu un petit garçon ? Tout le monde était convaincu que j’en portais un également…
« C’est un très beau prénom, Connor. Vraiment très beau… »
Je lui souris. Cela aurait été un beau bébé, à n’en pas douter. Hélas, le destin n’en avait pas décidé ainsi. Cela avait fait mal à Ryan. J’avais vraiment réussi mon coup. Quelle idée de parler de prénom de bébé alors qu’il avait perdu le sien ? Je faisais une belle idiote. Mais il ne se laissait pas abattre, se proposant même de s’occuper de mon enfant une fois né. Je ris doucement.
« Entre Rem et moi… il n’aura pas des gênes de scientifiques, si tu en fais un génie, on va se poser des questions ! »
Je caressai mon ventre, posant un regard dessus. Nous n’étions peut-être pas prêts à être parents, mais cet enfant serait entouré. Même si on merdait, il ne manquerait pas d’amour et beaucoup voulaient le protéger. Cela me suffisait pour le moment, cela me rassurait. Par contre, je savais comment me faire pardonner, et je ne perdis plus une seule seconde pour passer à la vitesse supérieure. Je l’emmenai de force dans un petit centre social, tout près du café. Je voulais qu’il voie ces hommes et ces femmes qui se donnaient corps et âmes pour des enfants, pour protéger les plus faibles et les plus fragiles. Je voulais qu’il voie la gratitude dans les regards. Je voulais qu’il sente son cœur battre, qu’il s’offusque de cette situation. De l’amour, il en avait à donner. Et des gens en avaient besoin. Alors sa présence pourrait être bénéfique à lui comme à ces gosses.
Sans que je n’aie le temps de réagir, Ryan m’attrapa le visage avant de m’embrasser sur la joue. Un baiser bien sonore et pour le moins déconcertant, au point que j’en rougis et me mis à avoir un rire nerveux ridicule. Il voulait aider les mutants ? Ça me rappelait le Domaine et le projet de Dean… Dire que nous en avions parlé il y a peu de temps… C’était un projet ambitieux, mais cela m’avait sauvé. Que des gens décident d’aider des mutants, cela m’avait permis de m’épanouir en assumant ma nature et en apprivoisant et aimant ce don que je possédais. Alors oui, il fallait aider les gamins.
« Ce sera compliqué, mais ce serait merveilleux si tu pouvais faire ça ! »
Ça sauverait des vies, des familles. Et si Jayden avait eu quelqu’un pour la guider ? Et Ingrid ? Tellement de souffrance auraient pu être épargnées… J’espérais que cela le sauverait et sauverait plusieurs de ces enfants. Puis tout à coup, je fus mise en mouvement. Ryan m’attirait vers sa voiture. A mon tour de lui faire confiance… bon retour à l’envoyeur. Je le fixai un instant. Je ne pris même pas la peine de lui répondre, et m’engouffrai dans sa voiture. Ryan avait toujours le chic pour les surprises et je me souvenais encore de notre virée dans une fête foraine. Alors je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il me réservait, mais j’avais confiance. Nous avons donc roulé et roulé jusqu’à…
Quand je compris, je fis de grands yeux émerveillés et un sourire fendit mon visage. Ça me surprenait qu’il me connaisse aussi bien.
« Merci. »
Que dire d’autre ? Enthousiaste, j’espérais qu’il nous trouverait une place excellente, parce que je voulais rêver.
« Je gaverai mon enfant de dessins animés je crois. C’est tellement plus facile dans leur univers… »
La vie est si longue et parfois si courte. Que serait-il si chaque jour se ressemblait ? Si la tristesse et à contrario la joie n’existaient pas ? Monotone, inutile, amer, sans doute. Et Ryan ne pouvait pas dire qu’il était dans ce cas de figure. Tout comme Sonny. La plupart des gens, mutants ou non pouvaient se vanter d’avoir une vie un minimum intéressante. Pourtant, tant de ces gens souhaitaient en finir. Le biologiste avait fait partie d’eux, avant de comprendre qu’il pouvait se battre pour un idéal, avant de se rendre compte que la vie vaut la peine d’être vécue lorsqu’on la croque à pleine dents et ce malgré les peines qui nous détruisent un peu plus chaque fois. Il ne souriait plus, mais en contrepartie il avait un but. Pas celui de se soigner à tout prix, mais celui d’aider les siens à mieux vivre leur différence. Il était biologiste et persuadé qu’il pouvait faire quelque chose. C’était là sa seule vérité jusqu’à cet après-midi. Il comprit également que rassurer ses proches, Sonny notamment, était aussi une manière de l’aider, d’être là pour elle. C’est pourquoi il lui promit de faire des tests et d’essayer de se soigner. Il ne savait juste pas comment il ferait pour éviter de perdre trop de temps de l’autre côté. Une dose de café supplémentaire ? Il verrait. Mais il restait persuadé que les gens qu’il connaissait ne pourraient pas plus l’aider que d’autres. Se dévoilerait-il pour avoir accès à la meilleure science qui soit ? Assurément pas.
« Dès que j’ai retrouvé un boulot je file me faire ausculter. Je te le promets Sonny. »
Il l’avait promis à Maggie aussi. Mais lorsqu’il y était allé ça n’avait rien donné à part quelques mots fort peu engageants tels que « déficience immunitaire avancée ».Cependant, il n’allait pas abandonner pour Sonny et pour Maggie, tout comme il n’oublierait jamais certains détails de sa vie passée à commencer par les prénoms qu’ils avaient discutés. Certes le prénom de fille venait de lui, mais le garçon avait été voté par Maggie et lui. Il voyait bien que son amie s’en voulait de lui avoir posé une telle question, mais il ne fallait pas. Il ne savait juste pas commet le lui dire. Ryan n’était plus Ryan désormais. Une partie de lui surnageait quelque part, mais la façade était complètement assombrie par cette tristesse qui le rongeait chaque jour un peu plus.
« Maggie aussi adorait ce prénom. » finit-il par dire simplement tout en posant sa main sur celle de Sonny. Un geste qui devait la rassurer. Il n’était juste plus très doué pour ça. D’autant qu’il avait la sensation que cette rencontre serait une forme émotionnelle de montagnes russes, surtout vu comme elle était partie.
« Tu n’auras qu’à dire la vérité : qu’il a une nounou d’enfer qui le rend scientifiquement intelligent ! »
Il sourit, faiblement, mais ça valait la peine. Il eut l’imagine d’un gosse avec des lunettes pour faire intello qui l’écoutait pendant qu’il parlait dans un jargon connu que des scientifique et rentrer à la maison dire à sa mère qu’il n’a absolument rien compris et que son tonton Ryan est fou et ennuyeux. Pauvre gamin. Mais il serait là pour lui, quoi qu’il arrive. Tout comme il serait visiblement là pour d’autres gamins ainsi que Sonny venait de le lui montrer. L’emmener à ce Centre Social n’était pas des plus communs, mais le biologiste n’en trouva que plus d’idées pour continuer son projet de base.
« Tout est compliqué ici, à commencer par faire face aux organisations qui nous traquent. Mais ça vat la peine d’essayer j’en suis certain. »
Cela avait été comme un éclair qui l’aurait foudroyé avec cette idée centrale. Il avait vu ces gamins, si reconnaissant envers ceux qui les aidait, et à l’air serein alors qu’ils étaient orphelins ou défavorisés et tout était venu comme une évidence. Alors, emporté par l’enthousiasme de la découverte, il n’avait d’autre choix que de revenir à son idée initiale et emmener Sonny dans un petit coin de merveilles. Il avait regardé sur Internet avant de venir la voir, et avait choisi ce lieu en se rappelant la fois au parc d’attractions. Visiblement, il ne s’était pas trompé dans la destination. Il l’observa alors qu’elle le remerciait. Il n’y avait pas de quoi. Son regard, en réponse, ne fut que plus compatissant. Et en prime, il avait réservé une place devant l’écran géant du parking pour être aux premières loges. Cela lui avait coûté un peu, mais rien ne valait le sourire d’une amie. Et il avait bien loué la voiture pour l’occasion. Il n’était pas non plus à une dépense près !
« Non seulement tu l’en gaveras mais le tonton que je suis aussi ! C’est bon pour l’imagination et la tolérance. Peut-être que tu devrais amener Remington ici aussi d’ailleurs… »
Ryan amère ? Non jamaiiiis.
« Sonny, je veux que tu me promettes que si ton enfant est comme nous tu feras tout pour bien l’intégrer à la société et survivre. On ne devrait pas être orphelin si jeune. Et j’irai te casser la figure en personne sinon. »
Un sourire rapide, mais qui voulait tout dire.
Sonny Malone
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Une promesse. Je voulais y croire, aux promesses. Pour beaucoup, ce n’était que des mots balancés au hasard, pour rassurer et réconforter. Des mots que le vent emportait au loin et qu’on finissait par oublier. Moi je ne considérais pas les choses ainsi. Pour moi, une promesse était quelque chose d’important. Presque de sacré. Ça valait tous les serments car elle reposait sur quelque chose de profondément mystérieux : la confiance. Il suffisait qu’elle se brise une fois, et tout pouvait changer. Alors quand Ryan me fit la promesse d’aller consulter, je le crus. Cela m’inquiétait tout de même, que tant de capacités commencent à ce point à partir en vrille. Le don faisait partie de nous. Donc pourquoi se retournait-il contre nous ? Cela n’avait aucun sens… Mais ce qui était certain, c’était que je ne trouverai pas la réponse aujourd’hui. Probablement jamais même.
La génétique, la biologie, ce n’était pas mon domaine. Je n’étais d’ailleurs pas sûre d’avoir un domaine bien à moi. Peut-être la maladresse, mais ce n’était pas ce qui allait nous aider. Parler de bébé non plus. Evoquer les prénoms, aussi beaux soient-ils que Connor, ne permettrait pas à Ryan d’avancer et de faire son double deuil. Quant à moi, il fallait aussi que j’ouvre les yeux. Ce n’était pas avec lui que j’étais censée réfléchir à des prénoms. Et j’espérais bien qu’un jour, Remington et moi parviendrons à nous mettre d’accord, ce qui était loin d’être chose aisée. Et nous projeter aussi loin que mon futur enfant à l’école, doué pour les sciences… eh bien c’était précisément de la science-fiction pour moi. J’avais encore du mal à concevoir que dans quelques mois un bébé allait sortir de mon ventre, qu’il allait être bien réel et que je pourrais le toucher, le prendre dans mes bras. Que Remington pourrait le prendre dans ses bras… malgré sa trouille.
Mais le lien avec les enfants me fit comprendre ce qui pourrait motiver Ryan. Direction donc le centre social, et cela semblait avoir fonctionné. Peut-être que mes unités en psycho servaient à quelque chose finalement ! Par contre, je pus la ranger très vite, ma psycho à deux balles, car déjà Ryan me conduisit dans un cinéma de plein air, pour regarder un vieux dessin animé. C’était peut-être naïf et enfantin, mais cela me faisait du bien. Notre monde réel était suffisamment sombre et cruel et il fallait offrir à tous une petite lueur d’espoir ou du moins une bulle d’oxygène. Chez moi, c’était par les dessins animés. Idiot, certainement, mais cela fonctionnait. Et quitte à désespérer Rem, notre enfant n’y échapperait pas.
Je ne pus m’empêcher de rire quand il évoqua l’idée d’emmener Rem pour lui apprendre la douceur… Rem dans ce genre d’endroit avec un dessin animé… C’était juste une image surréaliste.
« Je crois qu’il ferait un massacre… Je suis encore désolée pour la dernière fois… »
S’il savait que moi aussi je pouvais m’en prendre plein la figure… Ainsi que Panpan… Non, je ne devais pas penser à cela, sinon, j’allais pleurer. Et je ne le voulais pas. Sauf que Ryan ne m’aidais pas du tout. Tout à coup, il évoqua dans le même élan la possibilité que mon bébé soit mutant et qu’il soit orphelin… L’art de vous fiche un coup au moral ! Surtout quand on connaissait le métier de son père et la peur qui tiraillait celui-ci de lui transmettre son don – chose qui me terrifiait également.
« Si mon bébé est comme nous, je lui apprendrai à ne pas avoir peur de ce qu’il est. Je l’entrainerai pour qu’il ne vive pas dans la peur de lui-même. Et je ferai tout pour que personne ne lui mette la main dessus. Quitte à partir. Je veux qu’il vive libre. Par contre… Je suis prête à donner ma vie pour lui… »
Tout comme j’étais prête à donner ma vie pour son père.
« Il faut qu’on décide avec Rem ce qu’il adviendrait de lui s’il nous arrivait quelque chose. Je ne veux pas le laisser sans rien ou le confier à n’importe qui. Ceci dit, je ne compte pas l’abandonner de si tôt. J’ai eu la chance d’avoir des parents. Je veux qu’il connaisse ça… »
Je voulais une famille. Plus que tout. Plus que jamais. Mon attention se reporta sur le film qui passait, me faisant rire par moment, pas plus intelligente que les gamins de cinq ans qui étaient là. J’oubliais un peu tout en étant là, bien que certaines vérités soient gravées dans ma chair. Tout à coup la maison du héros devint comme vivante…
« Il va falloir qu’on te trouve un chez toi ! Tu veux que je t’aide ? Avec toutes les maisons qu’on avait visitées avec Rem, je suis une devenue une experte ! »
Ryan avait fait une promesse. A contre cœur, presque, parce qu’il savait qu’il n’y avait pas de réelle solution, mais parce que c’était pour elle, il le ferait, et plus tôt qu’il ne le pensait d’ailleurs. Les capacités étaient une partie de chaque porteur et qu’elle ne soit pas contrôlable avait quelque chose de frustrant, d’autant plus pour un scientifique comme Ryan. Il cherchait toujours la vérité, la logique et la manière de pouvoir tout contrôler. Seulement, quand on voyait sa vie, on comprenait bien vite que le contrôle reste très limité lorsqu’il s’agit de notre vie et de celle des autres. Trop de deuils en si peu de temps, trop de chagrin à accumuler et assimiler. Mais la vie était ainsi faite et on devait faire avec, chaque jour qu’il nous était offert de vivre sur cette terre pourrie jusqu’à la moelle par la haine et la tristesse.
L’amertume aussi. Ryan la ressentait tous les jours. L’injustice de la vie et du destin. Depuis, il n’imaginait alors que le pire, même dans ses désirs d’un monde meilleur. Et, sans le vouloir, il venait de prodiguer des conseils à sa meilleure amie, qui étaient plus dignes du mauvais augure que de l’espoir. Il s’en voulait et machinalement, il passa son bras autour des épaules de la jeune femme. Aucun son ne sortit mais l’étreinte à elle seule suffisait pour comprendre qu’il s’excusait de son côté abrupte. D’autant plus qu’une femme enceinte est déjà assez angoissée sans en plus en rajouter une couche supplémentaire. Même si la couche Remington était de bonne guerre.
Aux mots de Sonny, son cœur se serra. Elle savait ce qu’il fallait pour ce bébé et il en était heureux. Il aurait fait la même chose avec le sien. Lui, se fichait de sa propre vie, mais un petit bébé ne demandait rien à personne et avait le droit de grandir avec des amis et entouré de sa famille. Après tout, on ne demandait pas à venir au monde.
« Je suis heureux de voir que tu as tout prévu. Et que tu penses à son bien-être. Si tu t’éloignes assez des suicidaires comme moi, ton enfant aura toutes ses chances d’avoir une famille le plus longtemps possible, surtout avec des parents aussi coriaces que toi et Remington, aussi détestable soit-il. »
Oui, oui, oui Ryan détestait Remington. C’était un fait, qui ne changerait probablement jamais, mais aussi hargneux pouvait-il être envers lui, il se disait que Sonny était assez grande pour savoir ce qui est bon pour elle ou non. Elle venait encore de le lui montrer.
« Sache que je serai toujours là pour lui et que s’il le faut je quitterai tout pour vous aider, sous quelque forme que ce soit. Je me suis fait une promesse Sonny : ne plus abandonner et me battre pour ce que je crois juste. Et soutenir mes amis est ce que je pense être le plus juste. La vie est bien trop courte pour oublier le peu de personne de confiance qui nous entoure. Alors, même si un jour je disparais, même si je ne te donne plus trop de nouvelles, je te laisserai toujours un moyen de me contacter en urgence, quoi qu’il arrive. D’accord ? Bon à moins que je sois kidnappé et là ce ne sera plus entre mes mains.»
Il valait mieux prévenir que guérir après tout. Mais c’était certain, même s’il devait s’éloigner d’elle pour une raison ou une autre, il s’arrangerait toujours pour qu’elle puisse le contacter en cas d’urgence. Puis observant à nouveau le film, il se rappela à quel point il avait hâte de pouvoir tenir son enfant dans ses bras. Une vérité cruelle qui n’avait désormais plus d’existence. Alors que Sonny, elle pensait au concret.
« Une maison ? » répéta-t-il surpris. « Ah oui me trouver une maison… enfin un appartement. Oui, ce serait une bonne idée, j’ai juste du mal à me lancer. Ca me rappel quand Maggie et moi cherchions pour nous installer. Mais je suppose que ça fait partie des premières fois qu’il faut transcender pour avancer et faire le deuil ? »
Ryan avait du mal à se faire à cette idée : avancer. Pour lui, c’était oublier celle qu’il aimait profondément. Pour lui, c’était faire une crois que une partie importante de sa vie, sur la moitié de ses combats et il ne pouvait pas s’y résoudre. Pourtant, il n’était pas le premier à traverser le deuil et ce n’était pas non plus la première fois pour lui. La dernière foi, il ‘était juste jeté dans un lac… la dernière fois il n’avait pas été assez fort, alors qu’est-ce qui ferait que cette fois-ci il le serait ?
« Tu proposes quel quartier sinon ? » ajouta-t-il pour se sortir de ce flot de pensées sombres.
Sonny Malone
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Un dessin animé, une discussion sur mon bébé. Le moins que l’on puisse dire, c’était que ces retrouvailles s’avéraient originales. J’avais peur pour mon bébé. Je savais que mon don pouvait être dangereux pour lui, tout comme je ne me faisais pas d’illusion : il serait mutant lui aussi. Entre Rem et moi, c’était quasi assuré. Ça me terrifiait. Déjà le fait d’avoir un enfant me foutait une trouille d’enfer, mais en plus un petit mutant… Et si son pouvoir se déclarait tôt ? S’il était comme celui de Remington ? Si je le voyais souffrir ? Si je n’arrivais pas à l’aider ? Si cela se savait ? Si Genetic tentait de me le prendre ? Ça me rendait malade d’imaginer de telles choses. Et je désirais faire mon possible pour qu’il puisse être heureux. Juste heureux. J’essayais de rassurer Ryan… ou peut-être était-ce moi que je tentai de rassurer ? Bonne question.
Je sentis alors son bras autour de moi. Je voulais croire que tout irait bien. Je voulais aussi croire que mon bébé serait entouré. Bien sûr je serai toujours là pour lui, mais il ne pourrait pas se contenter de Rem et moi. Il fallait qu’il ait des oncles, des cousins, des alliés. Parce qu’il fallait se rendre à l’évidence, nous étions en guerre. Il pouvait nous arriver n’importe quoi et s’il se retrouvait seul… Je lui avais imposé la vie, et il avait décidé de vivre… Je devais donc lui offrir le meilleur. Je ris à sa mention des parents coriaces… Un bébé n’avait pas besoin de parents coriaces, mais aimants.
« J’ai quand même du mal à réaliser qu’il sera là un jour. Et qu’il prend chaque jour plus d’importance à mes yeux. »
Je pensais chaque jour à lui et à son père, à tel point que cela en devenait obsessionnel, en oubliant de penser à moi. Les propos de Ryan me troublèrent, profondément. Il semblait déterminé, et paraissait réellement vouloir me protéger. Des gens normaux, dans des circonstances normales, n’auraient jamais eu ce genre de conversation. Et pourtant, nous étions bien en train de l’avoir. Parler de danger, de kidnapping, de fuite, de moyen de se contacter. Où était donc la vie normale ?
« Je te remercie. Ça me touche… Je t’avoue que là, la seule aide dont j’ai besoin c’est de choisir le bon paquet de couches, un bon siège bébé pour la voiture et d’autres trucs du genre. Mais je te remercie… J’ai tellement peur, à cause de Genetic… S’ils mettaient la main sur lui… je deviendrais folle. »
Mes mains glissèrent sur mon ventre. Je serai capable de les égorger de mes propres mains si quelqu’un touchait à un seul de ses cheveux. Je préférais me concentrer sur autre chose, de moins pénible. Après tout, peut-être qu’il fallait cesser de voir les choses en noir, et nous laisser aller à la vie, comme dans ce dessin animé. Penser à la vie, à l’avenir, tout ça… alors s’il fallait se tourner vers le futur, il convenait de penser à une chose précise : Ryan allait devoir se trouver un chez soi, aussi lui proposai-je spontanément mon aide. Sauf que j’avais de nouveau mis les pieds dans le plat, et avec brio en plus ! Quelle idiote je faisais… Ils allaient s’installer avec Maggie et moi… bam, je disais pile ce qu’il ne fallait pas.
« Oh, je suis désolée. J’aurais dû réfléchir avant de parler, mais tu sais comment je suis… Je serai incapable de transcender quoi que ce soit, mais tu es plus fort que moi. Si tu ne veux pas, ce ne sera que partie remise. »
Il ne fallait pas brusquer les choses. Si je perdais Remington, il serait impossible de me faire quitter la maison, mais il serait aussi impossible de me faire dormir dans notre lit. Alors, je ne pouvais que comprendre ses difficultés. Mais finalement, il ne rejeta pas l’idée en bloc. Quel quartier, hein ? Hum…
« Hey bien… je ne crois pas que tu doives aller à l’encontre de ce que Maggie et toi auriez voulu. Emménager ne veut aucunement dire que tu vas l’oublier. Elle sera toujours là, et ça ne sert à rien de faire semblant du contraire. Vous avez voulu du calme, de la verdure… Alors je pense qu’on devrait concentrer les recherches vers highland park. Ou la vallée de San Fernando, avec Canoga Park. Qu’en dis-tu ? C’est plutôt résidentiel, il y a des lacs… a moins que tu veuilles devenir un pur citadin. Tu ne comptes pas reprendre ton boulot à la fac ? Parce que sinon il faudrait qu’on te rapproche de l’UCLA… »
Je sortis mon téléphone pour lui montrer quelques photos des quartiers que j’évoquais. Peut-être aurait-il un coup de cœur… ou alors je faisais entièrement fausse route.
Ryan McCallan
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Dim 16 Mar - 20:41
Des retrouvailles atypiques dans un monde atypique, voilà ce que c’était, même si au fond, Ryan aurait préféré que cela se fasse dans d’autres circonstances. Seulement, on ne choisit que très rarement le chemin sur lequel on s’engage. Le biologiste en tout cas n’avait pas du tout choisi de prendre la mort de Maggie comme raison de revoir Sonny. C ‘était bien trop triste pour vouloir ça. Et puis la jeune femme avait un enfant qui se développait en elle, il fallait la ménager. Ce qu’il ne parvenait pas vraiment à faire complètement. C’est pourquoi, plus que tout, il voulut la rassurer. Son enfant serait entouré, il aurait des gens pour le protéger il en était sûr. Lui-même ferait tout ce qui est en son pouvoir pour prendre soin et de la maman et de l’enfant.
« C’est normal, il grandit en toi et ça devient plus concret. Tu prends conscience de ta grossesse. Et- pour le moment le principal c’est que tout se passe bien. Alors prends soin de toi surtout. »
Ils n’étaient pas des gens normaux dans un monde normal et Ryan savait que ses mot pouvaient faire peur mai il avait perdu deux enfants à naître la femme de sa vie et une femme qu’il appréciait beaucoup. Autant dire que les grossesses le stressaient à présent. Autant être franc et convaincre son amie de faire ce qui était le mieux pour elle et pour son bébé histoire de les garder tous les deux en vie, même si pour ça, il devait faire les pires des choses.
« J’avoue ne pas forcément être l’homme de la situation pour tout ce qui concerne la vie pratique bébé, je n’ai pas eu le temps de me former, mais si ça peut t’aider j’éplucherai toutes les docs avec toi. Quant à Genetic, je ferai moi-même en sortes que jamais ils ne touchent à un seul cheveu de ton bébé. Si jamais tu as peur de quoi que ce soit appelle moi, promets le moi Sonny ! »
C’était aussi une des raisons pour lesquelles il était prêt à faire partie du groupe. Protéger les siens du mieux qu’il pouvait par infiltration de l’entité. Quelque chose, cependant, lui disait qu’il n’y arriverait pas si facilement et que cela lui couterait beaucoup. Mais il ne dirait rien de tout cela à Sonny, c’était proscrit, bien évidemment. Il fallait à tout prix qu’il évite de faire la moindre gaffe ce qu’elle n’était que très rarement capable, donc il ne s’inquiétait pas pour ça. D’ailleurs elle en avait ajouté une à son palmarès, mais il ne lui en voulait pas. Il ne lui en voudrait jamais. Elle était son amie, avec ses qualités et ses défauts. Et elle avait ce don pour mettre les pieds dans le plat. C’était un fait.
« Ne t’inquiète pas va. Tu ne pourras pas toujours faire attention à ce que tu dis et je ne te le demande pas. Il faut que j’avance. Tout simplement. »
Et puis trouver un endroit où vivre ne serait pas du luxe à l’heure actuelle des choses. Il avait de quoi racheter un petit appartement, alors pourquoi s’en priver ? Il avait également de quoi se reprendre une voiture d’occasion et i devrait peut-être y songer. Enfin, quoi qu’il en soit, il ne rejeta pas la proposition de Sonny car elle était plutôt bien venue. Le problème c’était la question suivante. Et à réfléchir, pour sa part, Ryan en avait totalement oublié le dessin animé qui activait glorieusement les glandes lacrymales de tous les spectateurs.
« Et vers la plage ? »
Il voulait habiter vers la plage pour pouvoir se ressourcer plus facilement. Ce n’était pas ce qu’ils avaient choisi avec Maggie et il donnait peut être l’impression de vouloir faire tout le contraire mais il savait également que la jeune femme aimait l’océan, il n’allait donc pas complètement à l’encontre de ce qu’elle voulait, aurait voulu et aimait.
« Peut-être que je vais devoir faire un crédit… Faut que je retrouve absolument un boulot, quant à la fac, à voir. A vrai dire je ne sais pas bien que mon boulot à la fois de biologiste et de tuteur me manque énormément. Je suis stupide… M’enfin, je me suis renseigné et ma patronne n’est plus là, je dois donc explorer d’autres pistes. Je suis foutu Sonny… »
Il eut un rictus sarcastique montrant bien qu’il rigolait, même si ce n’était pas parfait et que cela pouvait sembler bien bizarre lorsqu’on le connaissait bien.
« Merci de m’aider en tout cas. »
Sonny Malone
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Sujet: Re: Retour mortuaire - épisode 1 [terminé] Mar 25 Mar - 18:09
Prendre soin de moi. J’entendais un peu trop souvent ces mots depuis quelques temps. Et pourtant, ils ne m’avaient jamais paru plus impossibles à tenir. La seule autre personne qui devrait vouloir que je me repose, qui devait veiller sur moi… disons qu’il avait visiblement d’autres soucis en tête, et qu’il ne voulait pas m’en parler. Rem depuis quelques temps se refermait sur lui-même et ne prêtait plus vraiment attention à moi ou au bébé… suffisait de voir ce qui était arrivé à Panpan. Bref, j’éjectai ses inquiétudes d’un geste de la main, je ferai attention, oui… du moins… dans la mesure du possible. Je ne voulais vraiment pas de mal à mon bébé. Il était un petit costaux, il voulait vivre, le médecin l’avait dit, et je ferai tout, absolument tout pour que cela soit possible. Au moins, je n’étais pas toute seule là-dedans. Ce bébé pouvait compter sur pas mal de bonnes volontés pour l’aider, j’espérais juste que cela suffirait. Et surtout que Genetic s’en tiendrait loin. Parce que s’ils touchaient à un seul des cheveux de mon fils ou de ma fille et je serais capable de les tuer… voire de faire pire que tout ce que Rem avait pu faire.
« Promis. Je lèverai une armée de toute manière si quiconque s’approche de mon bébé. Pour le reste… Je débute aussi pour ce qui est des bébés, et je n’ai pas vraiment eu le mode d’emploi. J’ai un peu de mal à m’y mettre… je veux dire… il est en moi là, et je ne peux pas encore imaginer qu’un jour il sera là et qu’il aura besoin de poussettes, de couches, de vêtements. T’es un mec, le côté technique, ça doit être ton truc, alors peut-être que tu pourras m’aider justement pour la poussette. C’est une voiture pour bébé, et j’y connais rien en voiture. »
Bon, mon raisonnement valait ce qu’il valait, mais j’avais entendu dire que c’était compliqué de choisir une poussette… il fallait qu’elle se plie facilement, qu’elle soit légère, mais solide en même temps, imperméable, bref, il y avait trop d’options pour un simple véhicule. Et ce serait pire pour le siège bébé… même si je me demandais où on mettrait le siège bébé dans la Porsche à deux places de Rem. Bref, cela serait pour une autre fois, chaque chose en son temps. Pour l’instant, nous devions nous concentrer sur un film ainsi que sur les projets futurs de Ryan. En évitant de mettre les pieds dans le plat, et pour moi, ce n’était pas une mince affaire car j’avais un réel talent pour dire ou faire ce qu’il ne fallait pas. Pourtant, j’ignorais où il puisait cette force, mais il ne semblait pas m’en tenir rigueur. Peut-être parce qu’il savait que j’étais la pire des gaffeuses de Los Angeles, mais que je ne pensais pas à mal… Je l’espérais en tout cas. Moi, je ne savais pas si j’aurais la force d’avancer comme il le disait si bien. J’avais plus l’impression de vivoter, de dériver en ce moment. Mais pas d’avancer. Non, d’autant que mes relations avec Remington se dégradaient et que je ne savais toujours pas où j’en étais. La preuve, je n’étais même pas concentrée sur le dessin animé. Moi. Sonny Malone je n’étais même pas profondément plongée dans un dessin animé. Non, au lieu de cela, je passais en revue dans ma tête – et donc évidemment oralement puisqu’il me manquait toujours ce fameux filtre entre mon cerveau et ma bouche – les différents quartiers dans lesquels Ryan pourrait poursuivre sa vie.
Je ne pensais pas qu’il faille trancher dans le vif, faire comme si Maggie et leurs projets n’avaient jamais existé. Moi-même j’avais voulu tout quitter, partir loin et ailleurs quand Rem et moi avions rompu. Cela aurait été désastreux. J’avais visité pas mal de maisons avant que l’on ne trouve la nôtre, dans plusieurs coins de la ville, tous différents les uns des autres. J’en proposais donc quelques-uns à Ryan, peut-être aurait-il un coup de cœur, peut-être trouverait-il le repos quelque part.
« La plage ? Tu as décidé de te mettre au surf ? Alors voyons… »
Ce n’était pas spécialement ce que nous avions retenu, Rem et moi, ne désirant pas être trop loin de la ville et de la fac. Mais depuis août où j’avais débarqué, je commençais à connaitre quelques coins qui pourraient s’avérer reposant et sains pour lui. Je tapais les noms sur mon téléphone pour de nouveau les lui montrer.
« Santa Monica ou Venice, je ne vois que ça de vraiment intéressant. Et les balades le long de la berge quand le soleil se couche, ça vaut son pesant d’or. »
Quant à la suite… hum là, non, je ne pourrais pas l’aider car moi et les petits boulots, ce n’était pas vraiment le grand amour. Et pour ce qui était des crédits… eh bien… en réalité, c’était Rem qui avait tout géré, moi j’avais juste eu à mettre ma signature sur les papiers. Par contre…
« Euh… « je ne sais pas bien que mon boulot me manque »… Je suis désolée mais il me faut le sous-titre là. Si tu aimes ton boulot de prof, pourquoi tu ne peux pas retenter ? Je veux dire, il n’y a pas qu’un chef de département, alors tente ta chance. Enfin, je suis incapable de garder un boulot plus de trois mois, alors là, je ne vais pas pouvoir t’aider. Et ton ancien appartement ? T’étais locataire ? Parce que sinon, faut le revendre, ça aidera à financer. C’est ce que nous on a fait. »
Je fis une petite grimace désolée. Non, là, vraiment, je ne pouvais pas du tout l’aider. Autant j’avais des idées farfelues pour beaucoup de choses, autant tout ce qui était sérieux comme les emprunts, le boulot, non, là, je n’assurais pas du tout. Mais alors pas du tout. J’eus un petit rire en captant une image du film. Là, je devais définitivement avoir perdu toute crédibilité.
« Je t’en prie. Tu es ici chez toi, alors… bon retour parmi nous. »
Ryan n’était certes plus le même mais écouter Sonny et voir son visage triste à l’évocation de certains éléments ou au contraire déterminé quand il s’agissait de Genetic le rendait plus que jamais protecteur. Elle était l’une de ses rares proches, une des rares personnes à l’accueillir encore à bras ouverts et même s’il ne le montrait pas, même s’il n’était pas capable de montrer ce qu’il ressentait, il ne laisserait personne lui faire du mal, même si cela signifiait défier le pire des monstres. Il l’avait fait avec John, il recommencerait sans problème pour une amie. Car désormais, c’était des ami(e)s qu’il aurait et rien d’autre. Il espérait pouvoir se préserver un peu plus de la sorte.
« Ahah, je te comprends pour les poussettes. Tu vas me prendre pour un homme niais, mais quand j’ai su que Maggie était enceinte, j’ai été voir dans les magasins. Je ne sais pas si tu en as déjà vu, mais j’ai pu apercevoir des poussettes pour triplets où tu as un volant, des freins et c’est limite si tu n’as pas des vitesses en plus… En tout cas je veux bien t’aider y’a pas de problème. J’avais même dressé une liste de choses nécessaires pour l’arrivée du bébé, si ça te dit que je te la file, je dois encore avoir ça dans mes affaires. »
Il avait sourit, il s’était laissé allé et avait laissé libre court à ses pensées. Ryan s’était lâché en quelques sortes, évoquant son comportement de futur père. C’était troublant d’un côté, néanmoins, ça lui faisait du bien. Quelque chose de moins secret, une donnée sur lui qui montrait à Sonny qu’au fond, il était toujours l’homme qu’elle avait connu. Il était juste profondément entaillé par le décès de sa femme. Quoi qu’il en soit, même si au fond il savait que ce que disait Sonny n’était pas forcément vrai, l’homme étant généralement le pire des boulets en matière de bébé, il se ferait un plaisir de l’aider dans l’expédition à l’achat de la poussette. C’était aussi l’occasion de mettre de côté ce quotidien pourri qui les affectait bien trop. D’autant que Sonny avait besoin de repos aussi bien physique que mental, pour elle et surtout pour son bébé. Un bébé conçu et évoluant dans le stress sera un bébé stressé. On le lui avait lui-même dit suite aux examens que Maggie avait passés.
Il savait donc qu’il aurait du temps à investir dans les achats avec Sonny. Quelque part il attendait ce moment avec impatience car ce serait probablement l’un des rares instants où il ne culpabiliserait pas et où il ne penserait pas constamment à celle qu’il aimait et qu’il aime toujours. Tout comme le fait de chercher un appartement ou une maison. Ce genre de recherche prend énormément de temps. Un temps dont il disposait allègrement vu qu’il n’avait pas de travail. Pas encore. Mais c’était plus fort que lui, autant il voulait fuir le souvenir de sa chère et tendre, autant il souhaitait plus que tout le conserver aussi profondément que possible en lui. C’est pourquoi il avait choisi la plage.
« Euh je ne pense pas être assez adroit pour du surf, mais ça pourrait être une idée. Ca m’occuperait tiens. »
Cela dit il lui fallait financer tout ça. Et il n’avait même pas pensé à la vente de l’ancien appartement alors que ça suffirait à couvrir pas mal de frais. Il avait revendu certains biens, mais tout était bloqué sur une assurance vie. C’était la l’occasion de changer de vie après tout !
« On était propriétaires ! Que je suis stupide ! Tu as raison, revente / rachat. Quelle bonne idée. Je vais m’en occuper dès demain. Pour le boulot, mon ancien job me manque, mais je n’ai pas été cherché très loin. A vrai dire je ne savais pas vraiment si je voulais rester ici ou non… Maintenant, t’avoir revu Sonny, m’a fait prendre la décision. »
Il la prit alors dans ses bras et déposa un baiser sur le sommet de son front.
« T’es comme une petite sœur sage pour moi. Merci vraiment. »
Le film quant à lui touchait à sa fin et ils n’en n’avaient pas vu grand-chose. Pourtant, Ryan était soulagé de cette entrevue, même si elle avait mal commencé, même si le fond était marqué par la tristesse des deux protagonistes en jeu, cela valait la peine d’organiser cette rencontre.
Sonny Malone
La Fille de vos Rêves… ou de vos Cauchemars
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All about you Your secret life: Disponibilité: demandez-moi ^^
« Trois bébés ?! J’arrive même pas à m’imaginer avec un seul… La voiture, je laisserai ça à Rem je crois, mais pour la poussette et… ta liste, oui, je veux bien. Je suis tellement tête en l’air et je n’ai pas énormément de parents dans mon entourage… »
C’était sûr qu’on nous pourrait pas mettre de siège auto dans la voiture, mais je savais que c’était le truc de Remington ça et peut-être qu’à défaut de s’intéresser au bébé, il s’intéresserait à la voiture. Pour le reste, et la poussette principalement, je me débrouillerai. Mais je ne voulais pas entendre parler des modèles que Ryan avait repérés. Je n’étais pas douée de mes dix doigts alors si j’en perdais un en repliant une poussette construite comme un casse-tête géant, ce n’était pas la peine. Du simple, et confortable, c’était tout ce que je désirais.
« Vous auriez fait de bons parents. Bien meilleurs que nous. »
Fallait dire qu’on n’aurait jamais misé sur Rem et moi pour être parents. J’étais incapable de m’occuper de moi, Rem n’avait pas vraiment eu de modèle familial et partait en vrille en ce moment. Maggie et Ryan, eux, auraient bien mieux réussi… si seulement… Il fallait passer à autre chose. La vie en avait décidé autrement. Le destin avait décidé que Ryan devait continuer sa route, je voulais au moins l’aider à faire un bout de chemin. Il avait besoin de se reconstruire, de se trouver un point d’ancrage et cela commençait par un pied à terre. Et il estimait qu’il se sentirait bien près d’une plage. Alors je m’acharnais à lui trouver des coins sympas. C’était une bonne idée, après tout, la plage. Il faudrait que j’aille y faire un tour un de ces jours. Toute seule, là où Rem m’avait emmenée une fois, s’il rentrait encore énervée un jour.
« Je viendrai te voir tiens ! Je rigolerai un bon coup. »
Je ris doucement. J’avais un peu de mal à l’imaginer sur une planche de surf. Autant que moi pratiquant ce sport en fait. Mais après tout, je pouvais me tromper, il aurait peut-être une révélation. Je crois que lui et moi sachions pertinemment que nous ne pouvions absolument plus rien prévoir de l’avenir. A part un plan de financement pour une maison ? J’étais surprise de ses réactions, il semblait… tout à coup presque enthousiasme. Juste parce qu’on avait su lui donner quelques réponses. Je restai muette quand il m’embrassa sur le front, contente tout de même qu’il aille un peu mieux.
« On a trainé, je devrais rentrer. Et fais-moi plaisir, traine pas à l’hôtel trop longtemps, ok. Appelle-moi, même pour les visites, ça me changera les idées. Et tiens-moi au courant pour le boulot, ok. Tout comme je te promets de te tenir au courant pour tout le reste… que ce soit le bébé ou s’il y a le moindre… autre… problème. »
J’eus un petit sourire forcé. Le film était fini, j’avais à peine suivi, mais cela avait valu le coup. Cette entrevue m’avait mise KO, un nouveau drame s’ajoutait à la longue liste des gens que j’avais perdus et je me demandais à partir de quand ça cesserait de faire mal. D’un autre côté, cela marquait aussi le retour en ville d’un ami, d’une nouvelle voie, d’un recommencement. Il fallait s’accrocher maintenant, essayer de continuer. On discuta encore un moment dans sa voiture, alors qu’il me ramenait près de chez moi. Pas devant, non, car malgré les tensions avec Rem, je respectais encore et toujours son désir de protection et que personne à part Sacha ne connaisse notre adresse. Je le saluai, en souriant, avant de m’en retourner chez moi. Désormais, nous allions affronter nos démons chacun de notre côté.