Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 11:47
YOU DID. YOU JUST NEVER CARE BOUT US.
April inspirait lentement et une fois la douleur mise de côté, elle se sentait plus forte. Pas mieux, mais au moins elle pourrait quitter la cellule en le laissant cogiter. C’était son plan. Elle voulait revenir un autre jour, un jour où elle aurait eu le temps de se remettre totalement. Qu’il ne sache ni pour ses parents, ni pour les siens ne faisait que confirmer la thèse de son père adoptif : les mutants étaient des êtres égoïstes et avides de pouvoir. Trouver ce remède à leur mutation permettrait à l’humanité de reprendre son cours sans n’avoir plus à s’inquiéter qu’un dégénéré n’impose une dictature. Ces discours, elle les avait tellement entendu qu’ils étaient ancrés en elle. C’étaient des croyances à présent. Aedhan avait choisi de faire l’armée, de les quitter. Elle avait eu beau pleurer, il n’avait eu aucun mal à partir quand même. Et là, ils n’avaient plus eu de nouvelles. Ses parents étaient partis du jour au lendemain et récemment la jeune femme avait appris qu’ils fuyaient en fait ce mutant qui avait assassiné les siens. Un sourire triomphant se dessina sur ses lèvres. Ça faisait mal, n’est ce pas ? La surprise peinte sur le visage du l’homme loup la fit rire. C’était tellement amusant de voir comment en quelques mots elle l’avait déstabilisé. Son rire était sadique et moqueur. Eh oui, finalement, il pensait avoir le dessus, pouvoir sortir ses grandes morales, mais la vérité, c’était qu’il avait tué ses propres parents. Et sa famille à elle également.
Le déni. Il niait une réalité, et pourtant, elle pouvait le lui prouver très facilement. Il suffisait de lui amener les certificats de décès qui étaient dans son dossier. Des meurtres sanglants et sauvages, inhumain. C’étaient bien ce qu’étaient les mutants : des créatures inhumaines, avide de pouvoir. Le message repassait en boucle dans son esprit. Elle l’observa attentivement : écarquiller les yeux, la peur, le sentiment soudain que le monde s’effondrait sous ses pieds. Oh comme elle connaissait bien ces sensations. Mais il l’avait bien cherché. Elle se demanda d’ailleurs pourquoi elle ne lui avait jamais dit avant tant les effets produits étaient efficaces. Il se leva, elle en profita pour se redresser. Assurée sur ses pieds, elle pensait toujours à partir se coucher en le laissant cogiter plusieurs nuits. Mais ça, c’était avant qu’il n’implique son père. April qui lui tournait le dos pour sortir se figea. « C’est l’œuvre de ton bienfaiteur ?! Il ne t’a pas sauvé April ! Il t’a endoctriné pour que tu deviennes quelqu’un que tu n’es pas ! Qui te dit qu’il n’a rien prémédité à tout cela ?!». Pivotant sur elle-même, son regard s’assombrit. La colère refluait en un raz de marée dans son coeur. Comment osait-il accuser l’homme qui l’avait sauvé ? Celui qui lui avait offert un toit, un travail ? Celui qui avait fait le job de retrouver l’assassin pour le punir ? Comment osait-il dire qu’il ne l’aimait pas ? Frémissante, serrant les poings, elle s’approcha de lui et n’eut aucune réaction de surprise quand il fit voler le plateau. A sa toute dernière question, la jeune femme, à nouveau nourrie par sa haine, se laissait porter par cette nouvelle force.
Il y eut quelques secondes de grand silence. Et le coup partit. Précis, April le frappa de toutes ses forces sur un point névralgique. Aedhan serait trop secoué par la douleur pour réagir. « Tu ne sais pas de quoi tu parles ! ». Cette scène avait un air de déjà vu mais manifestement il n’apprenait toujours pas. Elle le laissa avec ses questions et ne lui apporta aucune réponse. Après tout, ça aussi c’était de la torture.
***
Trois jours plus tard, on estima qu’Aedhan s’était suffisamment remis mais comme son entraînement restait prioritaire, il fut à nouveau transféré dans une cellule moins conventionnelle. Ce n’était pas April qui s’en était chargée mais un autre agent. La blonde découvrit sa liste de chiots à revoir le matin même. Encore. Il allait encore faire des expériences mais il voulait s’assurer de l’état d’esprit du loup. Elle soupira. Elle n’était pas de meilleure humeur même si elle avait recommencé à boire et à manger, suffisamment pour avoir repris ses forces. Elle entra silencieusement dans la cellule où il était enchaîné. Et déjà suspendu. Pourquoi ? Normalement, il n’aurait pas dû l’être, sauf s’il avait fait des problèmes. « Alors, on a été un méchant loup, encore ? ». Elle leva les yeux jusqu’à ce que leurs regards se croisent. Tant mieux. Les choses seraient bien plus faciles. Si jamais il remettait le couvert, April laisserait libre court à sa haine et il n’en ressortirait que le dos à nouveau marqué. Il n’avait jamais pris la peine de savoir...
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 12:29
« YOU STOPPED WRITING ! »
Le loup ne s’était pas attendu à une telle affirmation de sa part, à un tel choc psychologique et pourtant, il était encore loin du pire. Face à son étonnement, la jeune femme ne fit que rire. Mais qui était-elle donc à ce moment-là ? Certainement pas April. Horrifié face à une telle attitude et la nouvelle récente de la mort de ses parents, Aedhan fut littéralement pris d’un énervement des plus violents. Oh il ne la frapperait pas, non, mais les mots partaient les uns après les autres sous le joug des différentes émotions qui passaient dans ses veines. Panique, peur, colère. Un véritable cocktail explosif qui aurait pu se révéler meurtrier s’il n’avait pas contrôlé son pouvoir. Vinrent finalement les mots sur ce maudit scientifique, dont tout était la faute, et la colère d’April se mit en marche, ou plutôt celle de la white lady, car la jeune femme n’était pas ce qu’elle prétendait être en ces lieux. Malheureusement pour lui, la colère noire d’April était bien plus forte que son seul envoi de plateau contre le mur, et le coup qui partir le tétanisa, le faisant tomber au sol, plié en deux alors qu’il ne savait vraiment où elle avait cogné, mais la douleur était si vivace qu’il en eut le souffle coupé. Elle prétendit qu’il ne savait pas de quoi il parlait, mais c’était faux, il avait compris tout le manège de l’homme, à son plus grand désarroi d’ailleurs, il voulait la sortir de ce traquenard. Tout autour d’eux, n’était que traquenard.
Plié en deux, il ne pouvait hélas riposter à ses dernières paroles, et il n’envoya que le silence. De toute façon, la white lady avait claqué des talons et était partie de la cellule dorée qu’il avait pour le moment.
Trois jours s’écoulèrent, trois jours pendant lesquels Aedhan n’en fit qu’à sa tête, envoyant les plateaux voler dans la tête des gardiens, menaçant toutes les personnes présentes dans ce centre d’aliénés. L’on avait pu tuer ses parents et ceux d’April, le salopard qui l’avait fait le paierait de sa vie, et comme tout semblait concorder vers le scientifique, Aedhan se nourrit de cette haine envers lui, quitte à se persuader que tout était de sa faute, et uniquement de la sienne. Le scientifique était le responsable, en tout cas pour April, il l’avait annihilée mais lui ? Non, il ne l’aurait pas si facilement, il en était hors de questions. Frappant après la porte métallique, allant même jusqu’à frapper les gardiens, la sentence finit par tomber, sans que jamais l’homme ne se déplace lui-même pour venir le voir malgré ses appels. Un coup partit, dans l’œil, ce qui provoqua un superbe coquard au loup pendant plusieurs jours et un retour à la case départ, dans une des cellules les plus sombres du sous-sol.
Lorsqu’April vint lui rendre visite, son œil en était à la couleur bleu-violet et sa détermination, malgré la douleur n’était toujours pas rangée dans un coin. Enchainé et suspendu, le loup battait des pieds pour se balancer et peut-être atteindre la porte. Il n’arrêta de se balancer que lorsque la porte s’ouvrit et que la white lady entra, un air mauvais sur le visage. Bien, tant mieux parce qu’il lui en voulait à nouveau.
Fronçant les sourcils, leurs regards se croisèrent, les dés étaient jetés, et bien qu’Aedhan fut silencieux, il ruminait intérieurement, et en avait assez d’être trop gentil. Elle l’avait peut-être aidée mais elle se fourvoyait, en pensant que les mutants étaient des monstres, pourquoi prendre un malin plaisir à torturer, ce n’était l’œuvre que d’un seul homme.
« Tu n’as plus écris. ». Furent les premiers mots qui s’échappèrent de ses lèvres, tandis qu’il se remettait à se balancer, tant pis pour elle si elle ne se poussait pas de son chemin. « Il t’a corrompu, je ne te reconnais plus. ». Oui, et ça dans le fond, ça le rendait aussi triste qu’en colère, un éclair de tristesse avait d’ailleurs déjà traversé ses prunelles à ce moment-là.
Malheureusement, la colère reprit le dessus et il souffla, essayant d’atteindre la porte, ou de donner des coups, il faisait… N’importe quoi. A mesure désespérée, gestes désespérés. « Pourquoi refuses-tu d’admettre que c’est lui le fou et pas moi ? Il t’a forcé à boire, je n’ai rien fais hormis te prévenir qu’il n’était pas ton père ! ». Il souffla encore une fois, grimaçant et cherchant toujours à se balancer plus fort. « J’ai connu ton véritable père et il n’avait strictement rien à voir avec cet amas de monstruosité que peut être ce scientifique. Vaut peut-être mieux qu’il ne soit plus de ce monde, s’il te voyait, nous voyait, il serait profondément déçu. ». Et Dieu savait combien tout cela était vrai… Monsieur White serait véritablement déçu et attristé… « Souviens-toi des soirs d’été, où l’on organisait des soirées barbecues, ton vrai père était le pro pour faire griller les marshmallows… ». Il soupira et baissa soudain les yeux. « Tellement déçu… ».
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 12:38
YOU NEVER CAME.
Elle vit son oeil. Hum... Il n’avait pas le droit de se punir par quelqu’un d’autre. C’était elle qui devait le dresser. Qui avait osé porter la main sur son prisonnier ? Conservant son calme, pensant à juste raison qu’elle retrouverait le coupable pour lui rappeler les bonnes manières, la jeune femme devait faire face à un mutant. Un être humain modifié dangereux. Il en avait donné la preuve, constamment. Il n’avait jamais cherché à revoir ses parents ! Quel homme ferait ça ? Aucun. Seul un être dénué de morale le pouvait. Oui, son Père avait bien raison. « Tu n’as pas répondu. ». Elle pensait surtout au coup de fil, mais il devait bien le savoir. Dans son esprit, il avait simplement décider de ne pas venir à leur aide. Il les avait abandonné. C’était la triste vérité. Elle avait eu tellement de mal à l’accepter mais pourtant les faits étaient les faits et elle ne pouvait rien faire pour les interpréter d’une manière qui apaiserait son chagrin. Elle se revoyait encore décrocher le téléphone, composer ce numéro et parler à ce soldat. Mais Aedhan n’était jamais venu. « Il n’a fait que m’ouvrir les yeux sur une réalité qu’auparavant je n’aurais pas accepté mais les faits sont les faits. »
Elle le vit s’agiter et dans une humeur plus blasée qu’autre chose, elle tira sur les chaînes pour l’immobiliser. Il n’avait aucune chance d’atteindre la porte. Encore moins de la frapper. Une fois les bras et les jambes écartées suffisamment pour empêcher tout mouvement, il reprit son discours. Si elle semblait hermétique aux mots qu’il prononçait, ce n’était qu’une impression : en effet, plus il parlait, plus son sang se mettait à bouillir dans ses veines. Aux derniers mots, elle le frappa. « Tais toi ! » lui hurla-t-elle alors que ses yeux verts s’embrasaient. « C’est toi qui l’a tué ! Toi ! ». Les larmes remplissaient ses yeux et coulaient sur ses joues. Elle le haïssait à ce moment là, plus que tout. « Tu l’as tué ! Tu les as tué ! Sans toi, ils seraient toujours en vie ! Mais tu n’as pensé qu’à toi ! Vous êtes tous égoïstes, tous des meurtriers ! ». Elle voyait rouge. Sa vision était soudainement différente. Un seul objectif s’était inscrit dans son esprit : lui faire mal.
Elle saisit alors un outil qu’elle n’avait pas utilisé depuis très longtemps sur lui. C’était un fouet avec neuf lanières de cuir où brillait des griffes de métal. Levant le bras, elle l’abattit en direction de son dos. Le tissus de son t-shirt se déchira au fur et à mesure, rougissant sous les premières gouttes de sang. De quel droit osait-il ? « Comment oses-tu prétendre savoir ce qu’il ressentirait ? Tu crois que le tiens serait fier de toi ? Tu l’as tué ! ». Les coups pleuvaient, encore et encore, traçant de profonds sillons dans la chair de l’homme. Et pourtant, elle continuait. Il pouvait hurler, elle s’en fichait bien. Son ouïe était à présent différente : aucun son ne lui parvenait vraiment. « Vous finissez toujours par tuer, vous êtes des monstres ! ». Un discours si bien appris. April ne s’arrêta que lorsque des lambeaux de chair se détachèrent.
Pourtant elle n’était pas calmée, loin de là. Elle passe devant lui et lui releva là tête en agrippant ses cheveux et en la basculant en arrière. Lorsqu’elle put le regarder, elle le fixa avec une haine qui n’avait pas de fond. « J’étais à la rue, en train de fuir celui qui venait de tuer mes parents. Il m’a recueilli. Il m’a adopté. Il a veillé sur moi, chose que toi tu n’as jamais fait. Alors ne vient pas me sortir des souvenirs d’enfance qui n’ont aucune valeur. Tu n’es pas fiable Aedhan. Tu m’as toujours abandonné, tu m’as toujours laissé derrière toi. Lui non. Alors, crois moi, si jamais tu t’avises à l’insulter encore, je te jure que je ne t’épargnerai pas. »
La menace était claire. Elle relâcha sa prise et s’éloigna pour reprendre contenance. Perdre ainsi ses esprits, ce n’était pas bon. Elle ne devait y mettre aucune passion normalement. Et pourtant, elle venait de le blesser en y mettant toute sa rage.
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 12:47
« I WANTED TO. »
Un jeu de ping pong semblait s’être mis en place entre eux, alors même que le loup prenait la parole pour lui préciser qu’elle n’avait plus écrit. Celle-ci répliqua de la même manière, lui rejetant la faute. Dialogue de sourd au plus haut point. N’étaient-ils pas supposés se dire qu’il y avait un souci, si chacun d’eux tenait le même discours ? Ils auraient sûrement dû s’interroger sur la bizarrerie des faits. Il n’avait plus reçu de lettres, elle avait écrit, il avait réécrit derrière, mais n’avait obtenu aucune réponse car elle n’avait plus rien reçu. Il n’avait pas rappelé, car il n’avait pas eu de coup de téléphone, etc… Quelqu’un les avait empêché de se parler, et ils passaient le plus clair de leur temps à vouloir se défendre à coup de « tu n’as pas… ». Loin de se douter cependant que la jeune femme cherchait à savoir qui l’avait cogné et lui avait offert cet œil au coquard, Aedhan continuait de se balancer, espérant pouvoir atteindre la porte, l’envie de s’échapper était de plus en plus grande. Cela faisait bien trop longtemps qu’il était en ces lieux. Il lui fallait sortir. Pour cela, April devait ouvrir les yeux sur qui étaient-ils réellement. Et particulièrement ce scientifique qui osait se faire appeler Père. Aedhan, de par ses mots, espérait la faire réagir, pour que ses yeux s’ouvrent enfin, mais il n’en récolterait que le contraire, et enfoncerait sûrement un peu plus la foi de la jeune femme en cet être ignoble.
Les mots, aussi violents furent-ils de la part du loup, n’avaient pas pour but de l’énerver au point de non-retour, il espérait juste sincèrement qu’elle se souviendrait qu’il n’était pas le méchant, et que contrairement à ce qu’elle disait, il avait veillé sur elle, plus d’une fois par le passé. Oui, il était parti à cause de sa formation de soldat, mais jamais il ne l’avait oublié. Que lui avait-on fait ? Alors qu’il essayait de se balancer, il fut bientôt immobilisé par la jeune femme elle-même. Il ne reconnaissait pas cette furie dormante qui lui faisait face, ce n’était pas elle. Il évoqua donc son vrai père, il remit le couvert, sûrement cherchait-il inconsciemment à mourir, ou peut-être pas, il ne savait plus vraiment. Aedhan n’avait plus rien à perdre dans le fond, car il l’avait déjà perdu visiblement. En position de l’étoile, chacun de ses membres tiraient, et il était à présent incapable de faire n’importe quel mouvement. Pourtant, ça ne l’empêcha pas de reprendre la parole, jusqu’à ce que finalement April réagisse et ne le frappe. Secoué par le coup, il grimaça et serra les dents. Mais quand la blonde se mit à hurler qu’il les avait tués, il fronça les sourcils.
« Je ne les ai pas tué ! Je ne suis pas un meurtrier ! Si j’étais vraiment à l’origine de leur mort tu m’aurais déjà tué ! ». Il hurlait aussi fort qu’elle, les larmes aux yeux. « Pourquoi tu refuses de voir que les faits ont des erreurs ?! ».
Si Aedhan pouvait lui parler en la regardant d’abord droit dans les yeux, ce ne fut rapidement plus le cas. Essayant de voir ce qu’elle comptait faire dans son dos, il n’eut droit qu’à la surprise du fouet et des morceaux de métal dévorant la peau de son dos. Surpris, il se raidit et grogna en serrant les dents. Il l’avait énervé, et la furie qui se déchainait presque devant ses yeux l’horrifiait. « April ! ». Mais les coups partirent les uns après les autres, et aucun de ses gestes n’y changeaient rien. Aedhan se retint de hurler aux dix premiers coups, ne faisant que souffler et grogner, laissant les larmes de douleur incontrôlables rouler sur ses joues rougies par la contenance. Ce ne fut que lorsque les fines lames arrachèrent la chaire déjà meurtri qu’il hurla de toutes ses forces, se crispant si fort que ses mains s’agrippaient aux chaines et lui coupait la circulation aux extrémités.
Quand la jeune femme s’arrêta enfin, le loup ne sentait plus son dos, du moins, il n’arrivait plus à savoir s’il s’agissait bien d’un dos ou d’autre chose. Le sang qui coulait le brûlait plus que de raison et la fatigue le prit soudain, alors qu’une mare de sang prenait place au sol. Essoufflé, les joues toujours rouges à cause de la douleur, il n’en était pas moins affaibli. Pourtant, quand elle lui attrapa les cheveux pour l’observer droit dans les yeux et qu’elle lui lança tous ces mots, il ne put retenir un léger rire nerveux, avant de tousser et de cracher un peu de sang. « Je ne t’ai jamais abandonné, sauf ce fameux soir, mais je ne m’en souviens pas… Je t’ai toujours écris, même quand je n’avais plus aucune réponse de ta part. Aucun de nos parents ne serait fier de nous. ». Il déglutit difficilement et gémit de douleur. « Cette ordure n’a pas veillé sur toi, tu es sa marionnette préférée, au même stade que je semble être ton souffre-douleur préféré. ». Il déglutit à nouveau. « Si tu considères tant que je les ai tué, pourquoi ne me tue-tu pas en retour ? Venge-les. ». Aedhan préférait sûrement la mort à tout cela, son dos subissait la pire des tortures depuis son arrivée, et il voulait que tout cela s’arrête. Ses parents morts, April perdue, il n’avait plus rien. Alors valait-il mieux mourir pour sauver ce qu’il restait de son âme ? Il en était persuadé maintenant… Quand elle le lâché, il gémit à nouveau de douleur, et il ne put retenir de nouvelles larmes. Ses mains lâchèrent prise mais il ne tomba pas, toujours maintenu par les chaines, il entendait uniquement le son de son sang maculer le sol déjà humide.
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 12:51
BUT YOU DIDN’T.
Comment ouvrir les yeux alors que son cerveau avait été endoctriné par un être machiavélique, qui ne pensait qu’à sa propre gloire, pourchassant un but illusoire puisqu’il était manifeste que les dirigeants, eux-mêmes mutants, refuseraient probablement d’abandonner leurs dons. Mais le scientifique était malin : il disait travailler sur les gènes, pour comprendre comment ils se déclenchaient et permettre aux mutants de les maîtriser totalement. Oh qu’il y aurait-il à maîtriser une fois qu’ils seraient endormis définitivement ? Lui-même jouait à un jeu politique, et, dans sa folie sadique, entraînait April à sa suite. Isolée des autres, la jeune femme avait essuyé un traitement des plus durs, parce qu’il fallait la renforcer selon-lui mais aussi lui apprendre à penser comme ceux qu’elle torturait. Pouvoir estimer jusqu’à quel seuil de douleur elle pouvait aller en repérant des signaux qu’ils envoyaient inconsciemment mais aussi savoir exactement quelle douleur elle infligeait. Elle n’était encore qu’une adolescente quand il l’avait « entrainé ». Jamais elle ne s’était rebellée. Mais la colère, il avait su l’utiliser pour la détourner de lui et l’envoyer vers une nouvelle cible. April était comme tombée du ciel. En chemise de nuit, trempée, elle était entrée dans ce bar, poursuivie par un mutant. Ce dernier avait assassiné ses parents. Il n’avait pas pu rêver mieux : une âme qui n’était pas encore figée, malléable, innocente. Il pensa même qu’un autre avait dû en profiter avant elle. Mais la jeune fille était si docile qu’il en avait fait exactement ce qu’il voulait : il l’avait déshumanisé, lui avait fait oublié son passé et s’était assuré que sa haine ne s’éteindrait pas en ancrant de savants messages dans sa tête. Des messages qui résonnaient et dès que l’on essayait de lui dire le contraire, ne manquait jamais de réveiller des réflexes. A son niveau, ce n’était même plus lui ouvrir les yeux qu’il lui fallait, mais une véritable thérapie.
Dans ce monde, personne n’était gentil. Oui, elle était bien consciente que son mentor ne l’aimait pas vraiment comme sa fille ou s’il le faisait, qu’elle rejetait cet amour filial qui lui semblait peu probable. Elle était son outil et c’était tout. Elle avait appris à ne plus rien attendre de la vie, Aedhan ayant pris soin de briser ses derniers espoirs. Il l’avait abandonné. Pourquoi avait-elle fui cette nuit là ? Elle regrettait amèrement cet instinct de survie. Elle aurait pu mourir avec ses parents, être en paix au lieu de se retrouver prise dans un piège d’où elle ne pouvait pas s’extraire. Aedhan hurla et la jeune femme ne comprit pas son histoire de faits et d’erreur. Il n’y avait pas d’erreurs. Il n’y avait que les faits qui malheureusement clamaient haut et fort qu’il l’avait abandonné et qu’il insultait le seul homme qui ait le mieux pris soin d’elle. Il n’était pas parfait mais elle ne manquait de rien. Il lui demandait juste une discipline de fer et une obéissance aveugle. Elle pouvait s’y plier pour le moment alors elle obéissait et c’était tout. Mais le loup alla trop loin. Aveuglée par une haine qui trouvait sa source dans son absence, April s’acharna sur lui. Les coups rageurs s’abattaient sur ses épaules, griffant la peau jusque dans le bas du dos. Ne l’entendant pas prononcer son prénom, trop retranchée dans une colère noire, elle frappait juste pour l’entendre hurler sa souffrance. Elle voulait qu’il ressente ce qu’elle ressentait. Elle ne savait plus comment s’exprimer, ni même comment se faire des amis. On l’avait isolé, comme lui dans cette cellule, et on lui avait fait mal. Le monde entier lui avait fait mal alors elle lui rendait coup pour coup.
Ancrant ses yeux dans les siens, elle le vit rire. Plissant les yeux, elle attendait une explication à ses accusations. Après tout, il pouvait bien lui en donner, si elles ne lui plaisaient pas, ce ne serait qu’un prétexte de plus pour s’en prendre à lui. Jamais elle n’avait franchi cette ligne avec lui. La première fois qu’il était venu, elle l’avait relativement épargnée. Encore jeune, débutant seulement dans les couloirs, Aedhan était un test. Juste un test. Elle lui demandait pardon à chaque fois, venait le soigner et l’avait même libéré. Et qu’avait-il fait ? Il lui avait briser le coeur. Et par sa faute, elle s’était enfoncée dans ce rôle à défaut de ne pas savoir quoi faire d’autre. « C’est si pratique l’amnésie... ». Un rictus moqueur aux lèvres, elle ressera sa prise, sentant qu’elle lui arrachait déjà quelques cheveux au passage. « Je les venge. Chaque jour. ». Alors oui, ses parents à elle seraient fiers. Au moins, elle avait fait en sorte que leur assassin soit puni. Lui, qu’avait-il fait ? Rien. Il n’avait penser qu’à lui, vivant seulement pour lui. Venait-il d’insulter encore une fois son mentor ? April hurla de rage et relâcha sa tête pour lui lacérer le torse. Les coups, violents et sans aucune retenue s’abattirent, laissant encore des traînées de sang. « Je t’interdis de l’insulter, tu entends ? ». Sa voix était montée dans les aigus.
Puis, comme fatiguée d’avoir mis toutes ses forces dans ces derniers coups, elle laissa tomber le fouet mollement. Elle l’entendit toucher le sol, maculé du sang du loup. Sa dernière question, elle l’avait entendu. Passant une main dans ses cheveux pour dégager la mèche qui s’était échappé de sa queue de cheval, elle prit le temps de reprendre son souffle. « Parce que ce serait trop facile. Mourir n’est pas une punition. Mais je te promets que tu souffriras autant que moi, jusqu’à ce que tu perdes tout espoir d’un jour pouvoir les rejoindre. Parce que crois-moi, ce qui t’attend, c’est l’enfer et la damnation éternelle. »
La mort ici, entre ses mains, c’était une délivrance et certainement pas un châtiment. S’il pensait pouvoir mourir aussi vite, il se fourrait le doigt dans l’oeil. Elle ne le tuerait pas. Jamais. Du moins, pas tout de suite. Il croupirait ici des années encore. Mais si elle devait agir parce que quelqu’un d’autre s’y intéressait de trop... Sa mort n’aurait rien de doux. Elle se rapprocha et posa sa main sur son torse, au niveau de son coeur. « Je te l’arracherai comme tu as arraché le mien et je te le montrerai encore palpitant dans ma main pour l’écraser comme tu l’as fait avec le mien. Et je balancerai ton corps aux chiens errants, pour qu’ils se repaissent de ta carcasse. Jamais tu ne les retrouveras. Jamais. » Chaque mot était tranchant, sa menace, elle la mettrait à exécution. Il n’y avait aucun sadisme dans sa voix, mais elle énonçait clairement une vérité. Elle le ferait. Il ne méritait rien de mieux.
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 13:04
« I COULDN’T. »
La douleur était-elle que son dos frémissait sans qu’il ne le souhaite réellement. C’était aussi brûlant que froid à la fois. C’était une drôle de sensation, mais si horrible, que lorsque le fouet claquait à nouveau et mordait la chair, la tirant parfois même avec lui, le loup ne pouvait retenir un hurlement à en faire frémir plus d’un aux alentours. Il ne la reconnaissait plus du tout, elle était comme bipolaire, un démon dans un corps d’ange. Un ange se faisant littéralement bouffé par un diable que le scientifique lui avait injecté dans les veines. Une véritable furie. Le dos en bouillie, Aedhan restait cependant toujours fidèle à lui-même, et essayait encore de lui faire comprendre, mais April refusait d’écouter, elle n’entendait que ce qu’elle voulait entendre, ou bien n’entendait-elle que les mots qu’on lui avait inlassablement répétés pendant des années. Manipulée, une véritable marionnette, le loup faisait face à sa rage la plus meurtrière, et pourtant, malgré la menace il la défiait encore. Qu’elle le tue, et qu’ils en finissent, il ne pourrait supporter de rester enfermé ainsi pendant une éternité. Quand April resserra sa prise dans ses cheveux, Aedhan grogna sèchement et grimaça sous la douleur, fermant les yeux un court instant. Il les rouvrit sur une April devenue complètement folle.
En un rien de temps, elle se mit à nouveau à le frapper, folle de rage à l’idée que son scientifique de faux père ne puisse être qu’une ordure, comme il l’avait dit. Elle n’était qu’un jouet entre ses mains et elle ne semblait pas s’en rendre compte, ou le refusait totalement. Les coups furent si violents qu’il sentit son propre sang lui gicler au visage, l’obligeant à se crisper à nouveau et à hurler à s’en déchirer les poumons. Les yeux rougis, prêts à sortir de leurs orbites, il essayait de récupérer une respiration normale, mais c’était peine perdue. Sans ne pouvoir rien y faire, il sentit des vagues de sang s’échapper de sa bouche. Le goût métallique était horrible, mais il était incapable de cracher correctement sur le moment, épuisé, se sentant vide de toute énergie vitale. Seule la mare de sang en dessous de son corps et se propageant lentement vers la white lady pouvait prouver la dangerosité de cet acte de torture. Il agonisait déjà lentement. Les mots d’April lui firent froid dans le dos, mais il avait déjà perdu tellement de sang qu’il sentait sa tête partir en avant, devenue soudain trop lourde. La peur commença à s’insinuer dans chaque parcelle de sa chair tandis que la jeune femme se rapprochait pour poser une main sur son cœur. Il grimaça de douleur, et sa peau frémit au contact douloureux. Le regard vitreux, il entendit bien la menace, ce qui l’horrifia d’autant plus, il ne voulait plus qu’elle le touche. Soudain frissonnant de toute part, comme secoué des premiers spasmes annonçant une mort toute proche, il n’en était rien en réalité, il ne contrôlait plus son corps, secoué par les diverses émotions qui traversaient son esprit. Aedhan ne la voyait plus comme avant, et quand bien même il l’aimait toujours, sur le moment il n’en avait que peur… Une peur panique, au point de sentir son rythme cardiaque s’emballer difficilement, et de se sentir étouffer. Le torse abîmé, il en était devenu très difficile de supporter l’air qui emplissait ses poumons et gonflait sa poitrine. Tout n’était plus que douleur. « Ne me touche pas ». Un murmure comparé aux cris qui avaient pu remplir la pièce quelques secondes plus tôt. Tremblant, il avait du mal à garder les yeux ouverts à présent, et ne s’entendait même plus gémir ou pris de hoquets. Le spectacle n’était pas beau à voir, et dans le fond, valait mieux qu’il ne se voit pas dans un miroir, lui-même pourrait avoir peur devant un tel désastre. A chaque goutte qui s’écrasait sur le sol, Aedhan sentait sa vie glisser entre ses mains. Qu’on l’achève tout de suite, mais April avait visiblement une autre idée en tête, il allait donc agoniser, encore et encore.
Pris d’une quinte de toux, il ne dit rien d’autre, et se mit à cracher, encore et encore, jusqu’à l’évanouissement. Tout devint noir, et sur le moment, il espéra de tout son cœur être mort. Malheureusement ce ne serait pas le cas. S’il avait compris les choses quelques minutes plus tôt, il lui aurait sûrement avoué son amour, il lui aurait dit qu’il l’avait toujours aimé au-delà de leur amitié. Mais pour l’heure, la noirceur de son inconscience l’en empêchait, et la folie qui avait pris son April était telle, qu’il ignorait pouvoir le lui dire un jour. Quelle différence cela ferait-il à présent que son cœur était aussi sec qu’une fleur fanée ? Qu’était-il censé faire maintenant que la peur avait éclaté dans ses veines, et qu’il se méfiait d’elle comme la peste. Sûrement venait-elle de réussir son coup de maître, sûrement venait-elle de réussir à « le dresser », en quelques sortes. A son réveil, il ne chercherait qu’à se cacher d’elle dans un coin, pour mieux agoniser en silence et en paix. Mourir, il n’aspirerait plus qu’à ça.
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 13:16
WE ALWAYS CAN.
La main posée sur la peau ensanglantée, April lui asséna son venin sans se rendre compte qu’elle passait à ce moment là un double message bien dangereux. Elle ne se maîtrisait plus. Aucun mutant ici pouvait se targuer de lui avoir fait perdre sa patience ni même ses esprits. Avec les autres, elle maîtrisait chacun de ses gestes, chacune des tortures qu’elle appliquait mais pas avec lui. Le murmure qu’il lui lança lui fit de nouveau plisser les yeux. « Tu n’as aucun ordre à me donner. Tu n’es pas mon père. ». Elle appuya dessus, comme pour le pousser en arrière mais bien sûr, ce n’était pas possible. Les battements effrénés de son coeur lui indiquèrent qu’il atteignait ses limites. Déjà ? Elle venait à peine de commencer... Il soufflait, hoquetait, toussait jusqu’à finalement s’évanouir. Elle vit sa tête retomber mollement sur sa poitrine. Clignant des yeux, elle pencha la tête sur le côté. Évanoui ? N’ayant pas l’impression d’être allée si loin, elle recula de plusieurs pas et observa le tableau. Les griffures. Son t-shirt en lambeaux. Et là, elle vit la mare de sang. « Merde. »
April se retourna et quitta la cellule pour trouver de quoi laver ses blessures et le soigner. Oh, il y avait bien une infirmerie, mais elle n’avait pas confiance et préférait le faire elle-même, le garder que pour elle. Il n’avait pas eu tord en disant qu’il était son jouet. Elle l’avait un peu cassé, il lui fallait le réparer en vitesse. Si jamais Père l’apprenait, elle pourrait bien être punie une nouvelle fois par sa faute, et ça, elle ne pouvait pas l’accepter. Elle brancha l’eau et aspergea son corps avec pour nettoyer les plaies. Au préalable, elle avait retiré son pantalon et son T-shirt, le laissant en boxer. Une fois lavé, elle tamponna son corps avec une serviette en faisant très attention et désinfecta les griffures avec soin. Là, elle les recouvrit d’un baume et lui fit un bandage. Il n’était toujours pas revenu à lui mais April prit enfin le soin de défaire les chaînes, réceptionnant encore une fois son corps dans ses bras. « Je te demande pardon ». Les larmes ruisselèrent sur ses joues alors qu’elle posait ses mains sur son visage pour en caresser les traits. Le remord et la culpabilité la rongeait. Le pressant contre sa poitrine, il lui fallut bien plus d’une heure pour se reprendre. Elle ne cessait de lui demander pardon, de lui dire qu’elle regrettait, qu’elle ne s’était pas rendue compte et de lui demander pourquoi il l’avait provoqué.
Avec douceur, elle l’emmena dans une cellule de repos où les murs blancs et la lumière blanche donnait au tout un air aseptisé. Elle resta auprès de lui les heures qui suivirent, veillant à lui rafraîchir le front avec un linge. Le sang mettait du temps à coaguler. Elle dut refaire un nouveau pansement alors elle s’appliqua et, voyant qu’il ne revenait pas vraiment, elle se décida à quitter la cellule. « Si tu veux mourir, on mourra ensemble. Je l’ai toujours prévu. Parce que je ne survis que parce que tu es là. ». Elle ignorait s’il l’entendait ou pas mais ces mots là, elle avait besoin de les dire. Même si ça signifiait encore pleurer, laissant ses larmes maculer le visage de son frère de coeur. Ou plus. Elle n’avait jamais très bien su ce qu’il y avait entre eux deux.
April faisait son travail mais dès qu’elle en avait l’occasion, elle allait voir Aedhan. Elle prenait même sur ses pauses déjeuner, préférant sacrifier son repas pour avoir un peu plus de temps avec sa victime. Elle entra, ignorant s’il serait réveillé ou non. Son comportement avait changé, le sien aussi. April semblait vraiment calme et soucieuse. « Bonjour Aedhan. Je dois changer tes pansements. » Le pot de crème et le désinfectant dans une main, les bandages dans l’autre, elle était sincère. Mais la laissera-t-il approcher ? « Tu ne devrais avoir aucune marque devant, comme j’ai traité tout de suite les plaies... » Maigre consolation. Mais à ce moment là, ce n’était pas la White Lady qui s’exprimait. Non, derrière ces yeux verts, c’était la petite fille qui venait. Bien sûr, il fallait quand même faire attention...On était jamais loin du point de rupture avec elle.
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:13
« DON’T HURT ME PLEASE. »
La douleur était si forte, que bien qu’il ne puisse bouger, rien que le fait de se crisper lui donnait l’impression que son dos allait craquer en mille morceaux. Il ne voulait même pas imaginer le désastre que cela devait être, lui qui avait déjà maintes et maintes cicatrices, voilà qu’il en avait encore plus. Légèrement frissonnant, le loup se mit à cracher de ce précieux liquide rouge, il n’allait pas bien. Finalement secoué par des spasmes, il tomba rapidement dans l’inconscience, horrifié. La main de la blonde pour dernier contact douloureux, car après cela il ne sentit plus rien. Aedhan ne sentit pas l’eau laver son corps, tout comme la douleur. Il ne se sentit pas non plus libéré de ces chaines et dorloté dans les bras d’April qui s’en voulait. Non. Aedhan était à l’agonie à ce moment bien précis, et il n’espérait qu’une chose, que cela cesse. Ce monde n’était sûrement pas fait pour quelqu’un comme lui. S’il avait été éveillé et que cette scène s’était produite quelques jours auparavant, le loup se serait sûrement senti rassuré d’être ainsi lové dans ses bras, mais hélas, il ne restait que du loup noir sa pâleur cadavérique à cause de la perte considérable de sang. L’œil au beurre noir était toujours là, contrastant effroyablement avec la couleur de sa peau. On aurait presque pu croire qu’il était mort. Pourtant, malgré un rythme cardiaque assez lent, Aedhan vivait toujours, comme s’il se raccrochait inconsciemment à quelque chose, mais quoi ? Ses parents étaient morts, il était condamné à mourir ici, pourquoi attendre plus longtemps ?
L’on disait que les personnes inconscientes entendaient tout sans forcément s’en rendre compte, sûrement était-ce vrai. Allongé dans cette cellule de repos, toujours profondément endormi, son corps luttait contre les symptômes de mort, aidé de la white lady qui n’en avait plus l’étoffe à cet instant. Il ne restait de la jeune femme qu’April, la gamine inquiète pour un ami cher, ou quelqu’un de beaucoup plus précieux que cela. Les plaies saignaient toujours, et elle dut sûrement lutter pour pouvoir changer les pansements. L’avantage de l’inconscience résidait dans l’absence de douleur, ainsi, la jeune femme pouvait désinfecter sans craindre un quelconque hurlement. Les jours passaient, sans qu’Aedhan ne reprenne conscience, comme bloqué dans un état de stase digne d’un film de science-fiction. Aucun rêve. Aucune image, rien que le noir. Ce fut un après-midi qu’il reprit conscience difficilement. Encore pâle malgré quelques couleurs qui rosaient ses joues, il avait senti la douleur instantanément, tout en se sentant oppressé. Les bandages en étaient la cause, pourtant ils n’étaient pas trop serrés. Reprenant conscience de son corps et remettant ses idées en place, il papillonna des yeux. Du blanc immaculé, un lit de camp beaucoup plus confortable. Que s’était-il passé ? Quel jour était-il ? Quand la porte s’ouvrit, le loup tressaillit et eut presque pour réflexe de passer derrière le lit. C’était April, sa voix était douce, posée et semblait si soucieuse. Malheureusement, un réflexe beaucoup plus grand avait pris le dessus sur Aedhan, qui vit en sa présence comme un signal d’alarme pour son corps. Elle provoquait la douleur infernale, celle qui vous arrachait des cris.
C’est ainsi qu’il « sauta » du lit pour se planquer derrière, voulant même se cacher en dessous, comme un chat aurait pu le faire, ou même un chien souhaitant éviter le vétérinaire. Sa voix n’était plus cassante ni même sortie d’outre-tombe, elle paraissait si… Elle-même. Celle qu’il avait toujours connu. Posant ses mains sur ses oreilles il ferma les yeux, non c’était une ruse. Frissonnant, et tétanisé par la peur et la douleur, il voulait… Il n’en savait même rien. Ce qu’il voulait n’était probablement pas accessible, sa liberté ? Mourir ? Il ne savait plus. Pourquoi avait-il l’étrange sentiment que s’il devait mourir c’était avec elle ?
A semi caché sous le lit de camp, il était toujours secoué et perdu tout autant que paniqué. Ce fut cependant une voix calme qui s’échappa de sa gorge.
« S’il te plait… ». Un véritable chien apeuré qui ignorait ce qu’elle allait bien pouvoir faire. Ses excès de colères étaient si vite arrivés. « April, s’il te plait ne frappe pas. ». Les yeux brillants, il aurait presque pu laisser des larmes rouler sur ses joues. Des larmes de peur. Il était effrayé et la douleur n’aidait en rien. Il finit par se crisper, la panique et les douleurs emmêlées étaient trop grandes que son corps enclencha la transformation, mais avec ses blessures il ne pouvait pas ! Gémissant il essayait de bloquer le processus, mais rien n’y faisait, il fallait qu’il se calme sinon il courrait à la mort assurer. Son corps ne supporterait pas une transformation dans cet état, il allait se déchirer.
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:24
SAY YOU’RE SORRY THAT FACE OF AN ANGEL COMES OUT JUST WHEN YOU NEED IT TO
Les mots avaient du pouvoir. C’était ce que certains affirmaient et April le savait bien. Un mot pouvait faire aussi mal qu’une plaie ouverte. Elle en avait abusé avec lui, lui annonçant sans préambule la mort de leurs parents. Il ne le savait pas et le chagrin qu’il avait dû ressentir fut pour elle un soulagement. Enfin, enfin il souffrait autant qu’elle. Il pouvait bien la comprendre à présent... Savoir pourquoi elle le haïssait autant, lui qui était le responsable de son malheur. La White Lady jubilait. Mais ayant atteint son but, elle fut un peu oubliée pour laisser émerger la vraie personnalité de la jeune femme. Celle qu’elle était toujours au plus profond d’elle-même et qu’elle avait du emmurer pour la protéger. La carapace de la White Lady était à présent suffisamment inutile pour qu’elle se lève, libérant une adolescente qui souffrait au plus profond de sa chair. Les larmes ruisselaient sur ses joues. Jamais elle n’avait voulu lui faire de mal ! Effrayée, elle prit soin de lui et lui prodigua les meilleurs soins pour qu’il se remette de ces blessures. Trois fois par jour, elle venait désinfecter ses plaies et changer les pansements. Et lui, lui restait inconscient. Passant une main dans ses cheveux, elle lui demandait pardon encore et encore. Son oeil au beurre noir reprenait peu à peu une couleur plus correcte.
Ouvrant la porte, ce jour là, April ignorait si sa victime était éveillée ou non. Apparemment oui. Aedhan tentait de s’aplatir comme pour fuir. Une profonde tristesse passa dans les yeux verts de la blonde : elle l’avait détruit. Elle l’avait amené à cet état dont elle avait toujours voulu le protéger. Cet état de servitude qui le pousserait à faire n’importe quoi pourvu qu’elle ne lui fasse pas mal. Comme un animal piégé et effrayé, il tenta de se cacher à en devenir ridicule. « Aedhan », commença-t-elle d’une voix douce, qui se voulait rassurante mais elle ne put aller plus loin. Son coeur déjà bien brisé l’était encore. Elle ignorait que cela puisse être possible. Elle le vit se boucher les oreilles alors qu’elle tentait de lui dire de ne pas s’inquiéter. Il ne voulait même plus l’écouter ! Désemparée, elle avança vers lui pour lui faire comprendre qu’elle ne comptait pas lui faire de mal mais il s’adressa à elle. Et ce n’était plus un loup mais un... Chiot.
Elle déglutit. Le frapper ? Elle franchit la distance qui les séparait et posa une main sur lui, sur une zone qui n’était pas abîmée. « Aedhan je ne vais pas... Arrête ! » Elle avait vu les poils sortir de sa peau. Il était en train de se transformer ! « Aedhan ne fais pas ça ! Arrête tu vas te tuer, tu n’es pas en état pour... » Mais la fourrure commençait à apparaître et du sang à maculer ses bandages. « Je suis désolée », lui dit-elle avant de lui planter une seringue dans la peau. C’était un somnifère puissant. Une fois qu’il endormi, elle le ramena péniblement sur le lit et refit son bandage. Là, elle le recoucha. « Je suis désolée mais je ne voulais pas que tu te fasses mal ». Se penchant vers son visage, elle caressa sa joue avant de déposer un baiser sur sa joue. Le somnifère le sonnerait quelques heures, pas plus. Elle disposa un plateau avec de la nourriture et de l’eau fraîche. Elle regarda sa montre. Il était l’heure de retourner au travail. Elle soupira. Comment lui faire comprendre ? Elle vit la serviette. Peut-être que... N’ayant pas de meilleure idée en tête, elle attrapa le style avec lequel elle pointait les listes et inscrivait le traitement infligé aux mutants et écrivit un mot : « Je ne te frapperai pas ». Il aurait tout le loisir de découvrir ce message et de relativiser par rapport à sa peur.
***
La soirée était avancée quand elle put à nouveau venir voir son protégé. Elle espérait qu’il avait trouvé son mot. Poussant la porte et la refermant derrière elle, elle avança vers la table pour poser le désinfectant. L’étiquette vers lui, pour qu’il puisse constater qu’à priori elle était là pour le soigner. Posant les bandages à côté, elle se tourna vers lui. « Bonsoir, Aedhan. Je suis désolée pour... La seringue mais tu commençais à saigner et j’avais ça ou le paralysant. J’ai pensé que ce serait plus confortable pour toi... » Elle baissa les yeux. Sa voix n’était pas sûre. « Est-ce que je peux ? ». Elle désigna le nécessaire pour le soigner. Oui, ce n’était clairement pas la White Lady. Encore ne fallait-il pas la contrarier, au risque de la ramener et d’en subir encore les frais. Mais le loup avait pu constaté déjà quels étaient les comportements ou les mots à éviter.
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:31
« I’M JUST AFRAID. »
La peur s’était tellement insinuée dans ses veines que le loup ne se laissait plus guider que par son instinct. Au moment même où la jeune femme était rentrée dans la pièce, il avait voulu s’aplatir, disparaître, tout simplement devenir invisible pour ne pas souffrir. Pourtant, April était juste April ce jour-là, et elle avait tellement pris soin de lui… Comment aurait-il seulement pu le savoir ? Lui, qui était inconscient depuis des jours ? Encore aujourd’hui il n’était pas en forme, son dos le faisait souffrir malgré les bandages plus ou moins molletonnés. Aedhan avait voulu croire qu’elle pouvait encore être elle-même, celle qu’il avait gardé étant jeune, mais lorsqu’elle s’était mise à frapper il n’avait vu qu’une simple furie, prête à tout pour le massacrer. Là il avait compris combien elle lui en voulait, pour quelque chose qu’il ne pensait toujours pas avoir commis. Il ne s’en voulait que pour l’horreur qu’elle ait dû endurer, et uniquement pour l’avoir laissé ici, entre les mains de ce fou. Qu’avait bien-t-il pu se passer ce jour-là pour qu’il ne l’emmène pas ? Le loup avait beau tenter de s’en souvenir, rien ne revenait. Pourquoi ?
Alors qu’April rentrait dans la pièce, le loup ne se posait pas ces questions, redécouvrant son environnement, perdu et endolori. Il ne suffit pourtant que d’un simple coup d’œil en direction de la blonde pour qu’il ne s’effraye et panique. Son prénom retentit dans la pièce, mais il n’en fut pas moins rassuré par le ton apaisant de la jeune femme. Cherchant toujours à s’aplatir, il finit sous l’espèce de lit de camp, dans une position peu confortable. La panique était telle qu’il se boucha les oreilles, priant pour ne pas être frappé une nouvelle fois sur un corps encore mal en point. Il l’avait presque supplié, les larmes aux yeux de l’épargner aujourd’hui. Inconsciemment, la raison du loup comprit bien les regards désemparés de la blonde, mais il ne les interpréta pas, la peur était plus forte que tout le reste. Si bien que pour la première fois depuis des années, Aedhan perdit le contrôle de son pouvoir. La main qu’elle posa sur son corps le fit sursauter, bien qu’il n’ait mal, ce n’était que la surprise du geste et l’incompréhension qui transparaissaient dans ce sursaut. Malheureusement, la machine était lancée, et bien qu’essayant de se contrôler, Aedhan ne réussissait pas à empêcher la transformation. Il entendait les supplications d’April mais ne pouvait rien y faire, il lui lança même un regard de profonde panique, voire de supplication pour qu’elle fasse quelque chose. Il n’arrivait pas à s’arrêter. Se crispant et sentant déjà son dos changer, il en gémit de douleur tandis que les poils apparaissaient déjà sur sa peau. Il n’arrivait pas à s’arrêter. Se débattant plus ou moins comme pour s’empêcher lui-même de faire cette erreur, il ne fut délivré que lorsque la seringue laissa s’échapper le somnifère. Il ne fallut qu’un laps de temps de quelques secondes pour qu’il ne sente plus ses membres bouger et changer. Fatigué, il retomba à plat ventre sur le sol, la crise était passée. April fut une nouvelle fois très douce avec lui, sans qu’il ne le sache vraiment. Oh il s’en douterait au réveil, surtout en voyant le mot sur la serviette, mais il avait eu si peur en la voyant…
***
Le réveil avait été difficile pour la énième fois, mais il était beaucoup plus calme. Quand il s’était réveillé, il était de profil, observant la porte, la table et la nourriture non loin de lui. Sous la cloche, c’était encore chaud. Se redressant doucement sur le lit il remit ses idées en place. Son dos le faisait toujours souffrir, beaucoup plus que l’avant, mais ça allait quand même. Le blanc et la lumière lui firent légèrement mal aux yeux pendant quelques minutes, jusqu’à ce qu’il s’y habitue. C’était la fin d’après-midi. Se rapprochant du plateau, il but une longue gorgée d’eau, il mourrait de soif. Son ventre se mit rapidement à gargouiller mais il tomba d’abord sur le mot. En lisant, il se souvint de ce qu’il s’était passé : la panique, la transformation, la seringue. Elle avait fait ce qu’il fallait, sinon il serait sûrement mort à l’heure qu’il est. Aedhan la craignait toujours, mais sa raison reprenait plus ou moins le dessus. Elle l’avait blessé, oui, mais… Il soupira, elle lui manquait quand même.
Prenant son temps, le loup mangea lentement, afin de réhabituer son corps à la sensation de manger. Si bien qu’en fin de soirée, la porte s’ouvrit de nouveau sur la jeune femme. Aedhan s’était allongé de profil une nouvelle fois et se reposait, calme. La voir entrer ne le fit pas paniquer, même s’il ne savait pas à quelle femme il ferait face cette fois. Il l’observa poser le désinfectant puis les bandages en silence, attendant patiemment qu’elle n’ouvre la bouche pour s’exprimer, ce qu’elle fit sans trop tarder. Il resta silencieux jusqu’à ce qu’elle demande si elle pouvait. Se redressant doucement afin de se mettre assis il hocha doucement la tête. « Oui ». Une petite voix encore mais il parlait sans paniquer, c’était déjà ça. Puis, baissant les yeux… « Tu as bien fais tout à l’heure et… Tu me manques, April. ». Les mots étaient sortis tout seul, ce n’était pas là le résultat d’une destruction, mais plutôt la voix d’un vieil ami (ou même plus), qui s’exprimait.
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:35
AS I PACED BACK AND FORTH ALL THIS TIME CAUSE I HONESTLY BELIEVED IN YOU
Un dilemme s’imposait à son esprit. Depuis ce jour où elle avait franchement dérapé, April était constamment nerveuse, anxieuse. Oui, pour la première depuis longtemps elle s’inquiétait pour un mutant. Chose qui n’était plus arrivée depuis que son mentor avait modelé son esprit. Ce dernier d’ailleurs avait bien vu son trouble. La jeune femme avait simplement prétendu que l’absence de ses parents la tracassait parce qu’elle avait tout un tas de questions qui se bousculaient dans sa tête. Un mensonge. Un de plus, simplement pour protéger Aedhan des mains de ce fou sadique qu’elle laissait la manipuler à sa guise. Son coeur avait accéléré, craignant qu’il ne voit son mensonge mais il avait eu l’air de la croire puisqu’il avait pris la peine de la réconforter. Ses parents étaient malheureusement mort par la faute d’un mutant et il travaillait toujours activement à trouver un remède. Il ne lui parlait pas d’Aedhan, pourtant il devait savoir. Rien n’était vraiment secret ici... Heureusement, son action avait dû le convaincre qu’elle n’avait pas grand mal à vouloir le tuer et les soins qu’elle prodiguait étaient juste là pour suivre ses ordres.
Elle était fatiguée. Epuisée de devoir toujours cacher ce qu’elle était au fond d’elle-même, April ne savait plus très bien ce qu’elle voulait. Une part d’elle même regrettait de ne pas être allée au bout, de ne pas l’avoir tué. Elle aurait ainsi pu le suivre dans la mort et ils auraient enfin trouvé la paix. L’autre se refusait à lui faire du mal et culpabilisait de la souffrance qu’elle lui avait imposé. Mais ils étaient alors toujours retenus prisonniers, sans aucun espoir d’avenir plus heureux. La vie lui semblait si cynique à cet instant précis. Et puis, elle ne pouvait pas se concentrer et commençait à peiner à se montrer comme d’habitude auprès des autres. C’était des humains. Une pensée bien dérangeante quand on doit se comporter de manière aussi avilie avec ses pairs ? Ils avaient des numéros. On oubliait leur nom car un numéro n’est plus humain. Mais ce n’était plus suffisant. Alors, elle préférait ces derniers jours rendre visite aux chiots déjà dressés. Ceux-là restaient craintifs et ne tentaient pas de la mener sur les bords sombres de sa personnalité.
Observant Aedhan avec un regard inquiet, elle constatait qu’au moins il avait mangé et bu de l’eau. C’était bon signe. Mais si elle était là, c’était aussi pour le soigner. Restant à une distance respectable, elle restait tendue. Son coeur craignait qu’il ne la rejette et lui renvoie les pires mots à la figure. Mais ce serait justement le bon moment pour mettre le plan B à exécution visant à les libérer de Genetics... Faisant taire cette voix perfide qui lui murmurait à l’oreille, elle attendait une réponse. Ce fut d’une petite voix qu’il lui donna l’autorisation. Hochant la tête, elle ne perdit pas de temps et se rapprocha de lui, s’asseyant sur le lit pour défaire le bandage. D’une main experte, elle le dénoua et le retira en faisant attention. Ce fut à ce moment là qu’il lui parla. Suspendant son geste, la jeune femme baissa les yeux, faisant mine de chercher les ciseaux. Il ne le voyait pas mais ses yeux devinrent brillants. Quoi répondre à ça ? Oh il lui manquait terriblement aussi... Plus qu’il ne pouvait l’imaginer. « J’ai longtemps attendu que tu viennes... ». Oui, elle avait sincèrement cru qu’il serait venu la sortir de là. Elle vivait constamment dans la peur, une peur qu’elle avait appris à ne pas écouter mais qui restait tapie, prête à ressurgir n’importe quand. Et tout ça, parce qu’elle avait sincèrement cru qu’il l’aurait emmené mais... « Tu me manquais aussi ». Retombant dans le silence, elle prit un coton et versa du désinfectant dessus. « C’est du désinfectant, ça peut piquer un peu. ». Une fois certaine qu’il ait entendu, elle le promena délicatement mais franchement sur les plaies qui cicatrisaient plutôt bien. D’ailleurs, elle ajouta un peu de crème réparatrice pour aider la guérison des blessures et refit le bandage en veillant à ne pas trop le serrer. « Dans quelques jours, tu n’auras plus besoin de ce pansement. ». Elle rangea les ciseaux dans la boîte avant qu’il n’ait le temps de les voir et de tenter quelque chose de stupide, réflexe qu’elle avait acquis à force de côtoyer des mutants. « Si tu as encore faim, je te trouverai quelque chose ».
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:36
« WHY DON’T WE GO OUT ? »
Le temps de crise était passé, il ne restait plus que le calme, et, aussi étonnant que cela puisse paraitre, l’apaisement. Quelque part Aedhan était apaisé la deuxième fois qu’elle vint le voir, surtout lorsqu’elle parla d’une voix douce. Ce n’était pas comme les autres fois, elle ne semblait pas jouer la comédie cette fois. Du moins il l’espérait très fort, car il ne remonterait peut-être pas la pente si elle se jouait de lui encore une fois. Pourtant, lorsqu’il l’autorisa à venir le toucher, elle fut la plus douce qui soit au monde avec lui, et semblait même soulagé quelque part. Ils vivaient vraiment dans un drôle d’endroit et… Etait-ce la réalité ou ? Sur le coup, le loup se posa la question rapidement dans sa tête mais les gestes d’April n’eurent pas le temps de le laisser planer dans son interrogation. Hochant la tête, alors qu’elle retirait déjà le bandage, il retrouva l’usage de la parole, et s’adressa à elle d’une façon aussi douce et posée qu’elle. Elle lui manquait. Cette April-là lui manquait énormément. Il n’attendait pas spécialement de réponse et ne vit pas ses yeux devenir brillants, car son dos à l’air lui tira une grimace. Il devait être sacrément arrangé. A ce moment précis, la jeune femme lui avoua l’avoir attendu, et lui ? Il n’avait fait que fuir, préférant se terrer dans un coin, et il ne se souvenait même plus de ce jour J, où il était parti sans elle.
Baissant la tête, il arqua un sourcil quand elle lui dit qu’il lui manquait. Vraiment ? Il voulut se tourner légèrement vers elle mais elle le prévint appliquer le désinfectant alors il serra les dents et se crispa. Les plaies, bien que tout de même cicatrisées, ou en bonne voie, étaient toujours douloureuses et il se crispa davantage quand elle appliqua le tout. Quand elle eut terminée, il la laissa refaire le bandage en douceur, et se tourna finalement vers elle, doucement. Les ciseaux venaient d’être rangés. « Je n’ai plus faim, merci. ». Il ne la quittait pas des yeux, se mordant la lèvre. « J’aurai dû venir te chercher April. Rien de ce que je pourrai dire ou faire ne changera ça, j’en suis conscient, j’ai agi comme un idiot, à dire vrai je n’ai pas souvent agi ces derniers temps… Est-ce que tu penses, pouvoir me pardonner un jour ? ». Il réfléchit encore. « Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait simplement pas partir maintenant ? Si tu en as envie bien sûr… ». Oui, il ne voulait pas la contrarier non plus, et surtout, il se méfiait toujours plus ou moins des potentielles réactions. Etait-ce un test ? Si c’en était un, il venait de se planter royalement et risquait de se prendre encore des coups…
Penchant à nouveau la tête sur le côté, elle termina son bandage. « Merci. ». Oui, elle n’avait plus rien à voir avec la white lady, si bien qu’il n’osait même pas poser la question, même si celle-ci tournoyait dans son esprit comme une évidence, il y avait quelque chose de bizarre là-dedans, pourquoi passait-elle de l’une à l’autre comme s’il y avait double personnalité ? Aedhan ne pouvait s’empêcher de se poser la question, mais il ne la poserait pas, il ne voulait pas briser ce calme, déjà qu’il avait l’impression de devoir y aller avec des pincettes… Relevant les yeux sur elle il déglutit. « Je ne t’en veux pas pour… Tu sais… ça. ». Oui, pour le massacre de son corps, il ne lui en voulait pas, à dire vrai c’était comme s’il avait déjà oublié. Après sa crise de panique, ce souvenir semblait avoir été enterré au plus profond de son esprit afin de ne jamais en ressortir, sûrement était-ce mieux ainsi, et sûrement le souvenir de ce jour maudit se trouvait-il à cet endroit, bien caché et que c’était pour cela qu’il ne se rappelait de rien. Oui, peut-être.
Aedhan ne fut plus que silence après cela, ne sachant plus quoi dire, comme s’il attendait qu’elle ne réagisse, qu’elle ne parle ou se lance dans une discussion, il ne demanda qu’une seule autre chose. « Et toi tu as mangé ? ». Cela paraissait bien banal, et dans le fond, c’était sûrement la question la plus banale qu’il eut posé jusqu’ici, comme si tout était presque… Normal. La situation était des plus ironiques, voire cynique. Ils étaient comme des prisonniers, tous les deux abîmés par des choses qui les dépassaient totalement, et ils étaient là, soudainement… A parler de presque tout… Comme s’ils voulaient toucher du doigt une humanité des plus logiques. Mais il n’en était rien pour eux, hélas.
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:40
HOLDING ON THE DAYS DRAG ON STUPID GIRL I SHOULD’VE KNOWN
Le silence régnait dans la pièce. Il n’était pas pesant, ne trahissant aucune tension mais pourtant il restait dérangeant. Parce que la jeune femme savait qu’à une époque, ensemble, ils pouvaient discuter des heures. Ou bien, parfois, quand ce même silence s’installait entre eux, c’était qu’ils étaient assis devant la télé. Enfin plutôt allongée pour elle, reposant sa tête sur son voisin et rêvant d’un autre monde. D’une autre histoire. Jamais elle n’avait imaginé que leur futur tournerait de cette façon-là. Plantée derrière son dos, elle essayait d’effacer les traces de sa colère. Une boule dans son ventre lui coupait tout appétit. Comment avait-elle pu faire ça ? Elle s’en voulait terriblement, bien consciente que son comportement était des horribles. Face à elle-même, et à ses questions, elle ne savait pas vraiment comment répondre. A cet instant-là, April avait peur. Désarmée, la blonde se sentait comme mise à nue et incapable de répondre à son frère. Un frère qui l’avait abandonné. Alors qu’il voulait tourner la tête, elle en profita, comme pour prévenir un dérapage, lui annoncer que le désinfectant risquait de piquer un peu.
Les souvenirs remontaient à la surface. Quand il était parti pour l’armée, quelque chose d’inhabituel s’était produit, laissant April dans un doute. Qu’était leur relation au fond ? Dans sa tête, elle le voyait toujours comme un grand frère mais ce baiser n’avait rien de fraternel. Cette question laissée en suspend la tourmentait toujours. La nuit, les rêves la renvoyaient systématiquement à cet épisode. Rangeant par réflexe les ciseaux hors de sa portée (tout comme la carte magnétique ouvrant la porte de sa cellule bien cachée sur elle) elle se retrouva face à lui. Trop proche de lui. Pourtant, elle ne bougea pas, ne voulant pas le laisser deviner son trouble. Hochant la tête alors qu’il annonçait ne plus avoir faim, elle n’osait pas détourner les yeux. Pardonner ? Un voile de chagrin passa dans son regard. « Pourras-tu me pardonner ça ? ». Elle faisait référence aux blessures qu’elle lui avait infligées. Dieu, comment avait-elle pu faire ça ? Mais plus elle voulait y réfléchir, plus quelque chose rugissait en elle. Non, elle avait fait son travail, rien de plus. Il était censé obéir, être un de ces chiots qu’elle maîtrisait parfaitement et il l’avait bien cherché. Il n’y avait rien à pardonner ! C’était son rôle et il lui avait fait mal ! Aussi mal que ça ! « Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait simplement pas partir maintenant ? Si tu en as envie bien sûr… ». Ses yeux s’étrécirent dangereusement. La White Lady refaisait surface, le temps de quelques secondes. Un instant avant qu’elle ne détourne finalement la tête, en proie à un doute affreux. Un proverbe se dessina dans sa tête « Fool me once, shame on you. Fool me twice shame on me. » April soupira. Non, elle ne lui faisait plus confiance. « La dernière fois que je t’ai aidé, en te protégeant au maximum de tout ça, tu m’as laissé tomber… Qui me dit que tu ne me feras pas la même chose ? ». Plantant ses yeux dans les siens, elle recula finalement pour finir ce pansement. « Je ne reprendrai pas ce risque. ».
Il pensait que c’était facile ? La première fois, tout avait été une question de chance. Plusieurs mutants s’étaient évadés, et l’aide devait venir de plus haut. April à vrai dire ne s’en était jamais inquiétée, jugeant que ce n’était pas ses affaires. En revanche, elle y avait vu une opportunité pour libérer son ami tout en mettant la faute sur le dos d’un autre. Ce dernier avait payé de sa vie et cela, April ne l’oubliait pas. Or, annoncer pour la seconde fois qu’un collègue avait fauté ne convaincrait pas son père. Celui-ci se douterait bien qu’April, en tant que dénominateur commun, était responsable. Alors franchement, non, elle ne prendrait pas le risque. Si une nouvelle opportunité se présentait peut-être, mais elle ne provoquerait pas la chance. Il allait falloir qu’il s’y fasse.
Penchant la tête, elle réfléchissait. La White Lady hurlait au mensonge dans sa tête. Il essayait de la manipuler ! Sans rien montrer de ce qu’elle savait, elle opina du chef. « Je suis désolée… ». Désolée de ne pas t’avoir tué ? De ne pas avoir été plus loin ? Ils auraient pu être libres, au lieu de ça, elle prolongeait leur agonie. Elle devenait trop faible. « Les cicatrices ne devraient disparaître… ». Ou pas. A vrai dire, dans son dos, elle avait découvert le dessin d’un arbre. C’était ce que lui rappelait la trace de ses plaies. Un grand arbre dont les branches s’étendaient des épaules jusqu’au milieu du dos, puis un tronc jusqu’au bas. Il y avait une certaine beauté qu’elle admirait. Et surtout, c’était ses marques. S’en voulait-elle de l’avoir marqué comme sien ? Absolument pas. Ainsi, il ne l’oublierait pas. Perdue dans ses pensées, elle réagit quand il lui demanda si elle avait mangé. Elle ne savait plus trop. « Je crois… ». Ancrant à nouveau ses yeux dans les siens, elle l’interrogeait du regard. Il y avait cette attraction inexplicable. Elle se sentait aimantée par lui et mourrait d’envie de se blottir dans ses bras pour se cacher du reste du monde. De sentir son cœur battre contre le sien. De retourner dans cette enfance pleine de lumière, loin des ténèbres de la vie d’aujourd’hui. Et ce doute affreux…
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:42
« BUT I WANNA TAKE YOU AWAY. WITH ME. »
Le silence ne dérangeait pas Aedhan. Blessé, il se laissait étrangement faire et se nourrissait, au contraire, du silence apaisant. Sûrement un contre effet des hurlements qu’il avait poussé quand elle lui avait détruit la peau du dos, ou le contre coup de la fatigue et de la perte de sang. Dans le fond il n’en savait rien mais pour le coup c’était… Reposant. Pourtant, le loup avait été des plus effrayé quand il avait revu April après l’incident, mais cela semblait être passé. Plus détendu bien que toujours un peu méfiant, il osait plus parler et la laissait lui toucher ce dos meurtri. Lorsque le désinfectant mordit les plaies il serra les dents et se crispa mais ne fit rien de plus, aucun geste qui aurait pu être mal interprété. Leur relation était restée en suspens, sans qu’aucun d’eux ne sache réellement ce qu’ils représentaient l’un pour l’autre. Le loup n’échappait pas à la règle malgré son âge avancé, April était par le passé une confidente, une épaule et des sentiments étaient nés, mais à l’époque, la différence d’âge aurait sûrement choqué tout le monde. Il était probablement le premier homme qu’elle n’ait jamais embrassé et leur proximité soudaine était telle que le loup aussi ressentait comme un doute au creux de son estomac. Et si leur vie avait été différente ? Observant la blonde presque droit dans les yeux, Aedhan aurait pu jurer se trouver en position de force, mais il ne semblait pas vouloir en abuser, il voulait tellement que cette April-ci reste avec lui, à tout jamais, il donnerait n’importe quoi pour ne plus revoir ce regard noir digne de la white lady, une femme qu’elle ne pouvait pas être, une femme qu’un homme à l’esprit malade avait façonné de toute pièce dans son propre intérêt. La question de la jeune femme ne lui fit pas baisser les yeux.
« Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas ? ». Oui, intérieurement c’était déjà fait, il pardonnait à cette April là, mais pardonnait-il à la white lady ? Ca c’était autre chose… Elle paraissait si sincère à ce moment précis qu’il ne pouvait que lui pardonner. « Je ne t’en veux même pas. ».
L’observant toujours de ses prunelles vertes, il se redressa une fois que le bandage fut fait, pour s’étirer un peu. Malheureusement pour lui, la question qu’il posa réveilla un tantinet la white lady, qui ne semblait pas satisfaite de la question… Et soudain plus méfiante. N’osant la contrarier davantage, il la laissa terminer son pansement, puis l’observa droit dans les yeux, le plus sérieusement du monde. « Parce que cette fois je t’emmène avec moi. Et que si je ne le faisais pas, tu aurais le droit de me faire souffrir comme jamais. Tu dois bien avoir un système paralysant qui se déclenche à distance non ? ». Oui, cela pourrait être un moyen de s’assurer qu’il ne lui échappe pas entre les doigts. « Si jamais j’osais te faire cet affront une seconde fois, la fois de trop, tu serais en mesure de me récupérer et tu ne serais soupçonnée de rien. ». C’était une idée comme une autre, mais il ne comptait pas l’abandonner cette fois, si elle décidait de leur évasion.
Ne voulant pas réveiller davantage la white lady, il changea plus ou moins de sujet, lui demandant si elle avait mangé. Au lieu de ça, elle s’excusa, redevenant plus calme. Quand elle lui dit que les cicatrices devraient disparaitre il pencha la tête sur le côté. « Je ne pense pas non… ». Il en était pleinement conscient, ce genre de cicatrices ne partirait jamais à moins de subir les tests d’un camouflage futuriste, qui en somme, n’existait pas. En disant cela, Aedhan avait fini par baisser les yeux, mais lorsqu’il les releva, April le regardait sans le quitter de ses prunelles, et le monde crut s’arrêter autour d’eux, tout du moins, c’était le ressenti du loup. C’était elle qu’il aimait, sa façon d’être à elle, pas une white lady en furie qui frappait tout ce qui la contrariait. C’est ainsi, qu’aussi surprenant que cela put paraitre, Aedhan posa ses lèvres sur les siennes en entourant son visage délicatement entre ses mains. C’était un geste qui lui vaudrait peut-être une baffe ou autre chose du genre mais il avait senti que s’il ne le faisait pas, il regretterait toute sa vie, s’il vivait assez longtemps pour regretter. Ses lèvres ainsi posées, il lui envoyait tous les sentiments éprouvés à son égard que son cœur savait mais que son esprit avait enfoui, afin de ne pas souffrir, et surtout, parce qu’il n’avait plus eu l’occasion de lui parler. A elle. Son April. Celle qu’il avait toujours connu…
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:46
I’M NOT A PRINCESS, THIS AIN’T A FAIRY TALE
Elle n’avait que 13 ans quand Aedhan avait décidé de partir pour l’armée et qu’ils... Bon, tout était parti d’une aventure d’enfance malheureuse. Un petit camarade de classe avait eu la mauvaise idée de l’embrasser sur la bouche. April l’avait maudit à tout jamais, parce qu’à huit ans, elle était persuadée que le premier baiser permettait de réaliser un voeu. Or, ce voisin lui avait volé son baiser, et donc son voeu. Un sacrilège qu’elle avait puni en lui envoyant son poing dans le nez. Finalement, peut-être avait-elle une agressivité naturelle ? Il l’avait prise par surprise ! La jeune femme avait conservé une forte rancoeur. Et Aedhan, quand il avait eu la « gentillesse » de lui en offrir un autre, elle l’avait toujours repoussé. Sauf ce jour là... Sauf ce jour où il était venu lui dire au revoir. Et ensuite, il l’avait abandonné, plein de questions pour finalement arriver à une simple conclusion : il s’était bien fichu d’elle. Pire encore, son voeu semblait bien avoir fonctionné parce qu’ils n’arrêtaient pas de se croiser. Elle avait crée sa propre malédiction et s’en mordait aujourd’hui amèrement les doigts.
Et ces sentiments qu’elle n’avait jamais su décrypter étaient toujours là. Ils profitaient même d’une faiblesse pour s’imposer de nouveau, la faisant douter. Or, le doute était une faiblesse. La White Lady n’avait plus l’ascendant parce qu’elle se plaçait à nouveau dans le rôle de la « petite soeur ». Dans le fond, on pouvait se demander si April n’avait jamais eu sa liberté de pensées : l’influence du loup sur elle avait été considérable, autant que celle de son mentor puisqu’à une époque, elle ne vivait qu’à travers ses yeux et uniquement pour lui. Oh, il ne l’avait pas fait dans l’intention d’abuser d’elle mais son innocence n’avait-elle pas été volée ? Piétinée ? Il lui expliqua qu’il ne lui en voulait pas. Pourquoi ? Pourquoi lui pardonnait-il aussi facilement alors qu’à son niveau elle était toujours en colère ? Parce qu’il avait tué ses parents... Mais elle, elle n’avait fait que le punir. Il acceptait donc sa punition. Ce raisonnement pouvait aisément être contesté mais pour un cerveau aussi lavé que le sien, c’était une évidence.
Ayant un mouvement de recul, la jeune femme sentait bien que l’on essayait de rentrer dans sa tête pour l’obliger à faire quelque chose. Comme Père le faisait. Comme il l’avait fait. Pourquoi Aedhan tentait autant de l’influencer ? « Parce qu’il veut nous abuser ! » souffla cette petite voix en elle. Aussitôt, April se referma, reprenant des distances pour ne pas flancher. Et son idée... Elle le fixa longuement avant de secouer la tête. Idiot. « Tu te crois dans un film futuriste ou quoi ? Le meilleur moyen pour moi de m’assurer que nous restons ensemble, c’est de te garder ici. Tu m’as eu une fois, pas deux. ». Le discours était fermé, il ne fallait surtout pas insister. Déjà, le ton de sa voix plein de reproches menaçaient de libérer une White Lady dont il ne voulait pas. « Je ne reprendrai pas ce risque », répéta-t-elle pour qu’il entende bien. La première fois, elle l’avait aidé déjà et aurait pu payer le prix fort.
La tension retomba quand il lui posa une question plus neutre. Il mit en doute ses paroles. Certes, son dos était déjà très marqué mais au niveau du torse, il n’aurait rien ! Elle avait veillé à lui prodiguer les meilleurs soins, bien meilleur que ce que ses petits camarades pouvaient espérer. Elle aurait pu prendre le temps de lui expliquer, mais à ce moment précis une autre force avait le dessus. Elle ne comprenait pas. Quand il releva les yeux, elle ne le lâcha plus du regard. Son coeur battit plus vite, espérant des choses complètement folles. Le temps s’arrêta. La Terre aussi. Plus rien n’avait d’importance, April avait même oublié où elle était. Le passé, le présent, tout se mélangeait. Fixant ses yeux, tout alla si vite et pourtant elle avait eu le temps de voir le tout se produire comme au ralenti. C’était étrange comme expérience. Il l’embrassa. Elle sentait le contact de ses lèvres chaudes sur les siennes. Surprise, elle écarquilla les yeux. Puis, ce fut... Agréable. Il y avait beaucoup de choses dans ce baiser qu’elle ne comprenait pas. N’osant briser ce moment, elle ne bougea pas, déjà figée par la surprise. Que faisaient-ils ? Pourquoi l’embrassait-il ? Tout un tas de questions se bousculaient dans sa tête. Son coeur s’était arrêté de battre quelques secondes pour repartir en une danse frénétique. Ses mains sur ses joues la faisaient frissonner. Ses défenses étaient à terre.
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:49
« I WANT YOU TO BE MY PRINCESS. »
Influencer. Cela pouvait servir à bien des moments, mais pour ça fallait-il pouvoir encore en être capable. Position de force. Moment où l’on pouvait avoir l’ascendant sur une autre personne, où les positions changeaient, comme à cet instant, tandis que le loup ne faisait plus face à la white lady mais bel et bien à son ancienne amie. Ancienne ? Non, son amie, même si leurs chemins s’étaient séparés à cause de la vie qu’ils avaient tenté de se tracer. Malheureusement, tout aussi heureux qu’ils voulurent l’être ils n’en eurent pas l’occasion, que cela soit pour la jeune femme ou pour l’ancien soldat, rien de ce qu’ils avaient pu espérer ne leur était arrivé. Etaient-ils condamnés à être maudits jusqu’à la fin de leurs jours ? Aedhan était-il supposé rester ici enfermé pour satisfaire le sentiment de sécurité de la jeune femme ? C’est ce qu’il crut bien comprendre en entendant April se refermer comme une huitre en évoquant la possibilité qu’il puisse la trahir une seconde fois. Oh, dans le fond il ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas faire confiance… Mais devait-il pour autant accepter le fait d’être condamné ? Il aurait bien réagi mais c’était à ses risques et périls, il le sentait bien… La blonde pouvait redevenir furie à n’importe quel instant, alors il se tût, et se contenta de changer de sujet de conversation… Plus banal, beaucoup plus improbable dans une situation comme celle-ci, et pourtant la question était sortie toute seule. Cela eut tout de même le mérite d’apaiser les tensions qui étaient soudain apparues lors de leur discussion concernant une potentielle escapade, il n’allait pas s’en plaindre. Qui plus est, une toute autre forme de tension prit le dessus, tandis qu’ils se trouvaient si proches de l’autre. Posant ses yeux dans les prunelles de la blonde, il se sentit comme happé par une soudaine envie d’être très proche d’elle. Pourtant, elle l’avait torturé, presque tué, mais il ne semblait plus lui en vouloir.
Aedhan déglutit, et tandis qu’il plongeait dans son regard il sentir son visage aller de l’avant, puis bientôt ses lèvres collées contre les siennes et ses paupières se fermer doucement alors que ses mains frôlaient son visage en un baiser qui révélait bien plus que ce qu’Aedhan aurait pu croire. Ils échangeaient un second baiser… Mais en avait-il oublié le rituel pour autant ? Non, sûrement que non… Ses lèvres collées contre les siennes les souvenirs d’une enfance passée refaisaient surface, les uns après les autres, ce baiser avait tout changé mais il n’était cependant pas resté. Prenant conscience de l’avoir abandonné deux fois de suite, des larmes roulèrent sur ses joues, des larmes de joie de la retrouver, des larmes de tristesse pour l’avoir un jour quitté. Il ignorait qu’elle était plus que surprise face à ce geste, lui-même l’était intérieurement et son cœur battait à tout rompre, pourtant il ne brisait pas ce contact, le prolongeant jusqu’à manquer d’air. Quand il lâcha finalement ses lèvres, il n’osa reculer brusquement, alors il recula lentement, puis lâcha tout aussi doucement son visage. Une fois qu’il fut assez loin pour l’observer dans les yeux (c’est-à-dire à peine quelques centimètres) il hocha la tête. « Tu n’as pas dû avoir le temps de… Faire un vœu. ». Il baissa les yeux, ses joues prenant une légère teinte rouge… Oui, c’était important pour elle, ce vœu…
Se raclant finalement la gorge, il pencha à nouveau la tête avant de grimacer en sentant la douleur dans son dos. Lui qui n’avait fait que dormir jusque-là, il connaissait enfin (ou à nouveau) les effets de la douleur de ses plaies malgré les soins prodigués. D’ailleurs…
« Merci d’avoir… Pris soin de moi. ». Oui tout de même, il était pleinement conscient de sa chance, elle aurait pu le laisser crever de douleur contre un sol humide mais avait pris soin de lui. Bon nombre d’entre eux, présents ici, n’avaient pas cette chance, même s’ils étaient surement moins bêtes que lui et qu’ils n’avaient pas provoqué la bête qui sommeillait en la jeune femme. Elle semblait pourtant si… Elle-même, que c’en était effarant. Comment avait-elle pu devenir aussi « folle de rage » ? N’ayant de réponse à cette question, il abandonna l’idée d’en avoir une… Plutôt gêné et mal à l’aise, aussi gêné qu’un ado aurait pu l’être, Aedhan ne savait quoi faire de plus, il ne savait plus quoi dire ou même comment se comporter, bien que des grimaces n’étirent parfois ses traits sous les « coups de jus » en provenant de son dos, comme pour lui rappeler ce qu’elle avait fait de façon inconsciente…
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:52
I’M NOT THE ONE YOU’LL SWEEP OFF HER FEET LEAD HER UP THE STAIRWELL
Cet univers, elle le comprenait de moins en moins. Cette part d’innocence et de naïveté qui sommeillait toujours quelque part en elle se sentait perdue. Rien ici ne lui semblait familier et la vie qu’on lui proposait était à mille lieues de ses inspirations premières. Mais la White Lady veillait la plupart du temps. Cette carapace de protection empêchait son esprit de se tourmenter. Il valait mieux ne pas poser de question et vivre au jour le jour, sans espérer autre chose que cette vie. A quoi bon regarder encore et encore ces rêves d’enfant ? Dans ce monde, ils ne seraient jamais exaucés. Aedhan était parti dans l’armée pour une raison qu’elle n’avait jamais vraiment comprise. Et elle, elle n’était jamais allée étudier comme c’était pourtant prévu par ses parents. Elle aurait pu faire un tout autre métier… Lequel ? Comment le savoir à présent ? On lui avait barré la route la nuit où ses parents avaient été assassinés. Qui croire ? Si elle avait bien appris une chose ici, en ces murs, c’était que personne n’était digne de confiance. Et si elle mourrait d’envie de croire en lui, le loup l’avait pourtant bien trahi déjà une fois. Elle ne prendrait pas le risque pour lui… Elle ne voulait pas connaître une nouvelle déception. La souffrance l’avait déjà tant martyrisé toutes ces années que de revivre les pires moments de sa solitude l’effrayait au plus haut point. Non… Ils vivraient le reste de leurs jours ici. Et si jamais il fallait le tuer, elle le ferait elle-même et se tuerait ensuite parce qu’au dehors, il n’y avait plus personne pour l’attendre. Elle n’avait plus rien à perdre.
Les yeux dans les yeux, l’air sembla vibrer entre eux deux. April osait à peine respirer. Le voir si proche d’elle la perturbait. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas été si proche de quelqu’un… Autre que pour lui casser le nez ou le torturer… Mais là… C’était différent. Elle régressait lentement, éprouvant l’envie de se blottir contre lui pour se cacher de ce monde, de ces ténèbres qu’elle voulait fuir depuis si longtemps sans jamais y parvenir. La peur l’en empêchait. Aedhan pouvait bien la rejeter, après ce qu’elle lui avait fait. Il pouvait bien prétendre lui avoir pardonné, les marques étaient toujours là, preuves silencieuses de la douleur qu’elle lui avait infligé. Et elle n'avait pas le courage de briser la distance. Lui oui. Sans qu’elle n’ait le temps de réagir, elle le vit se pencher et sentit ses lèvres se poser sur les siennes. Surprise, elle tressaillit quand elle sentit ses mains passer sur son visage, laissant des trainées de feu sur la peau qu’elles touchaient. Elle se sentait rougir. Déglutissant difficilement, elle dut fermer les yeux.
C’était un autre monde qui s’offrait à elle. Les yeux fermés, un baiser offert, elle avait l’impression que sa colère s’effilochait peu à peu, ne devenant que secondaire. Oui, parce que autre chose de plus puissant prenait le dessus. Il y avait comme une connexion qu’elle n’expliquait pas. Elle finit par entrouvrir les lèvres pour répondre à ce baiser, inconsciente de ce qu’elle allait dire à travers ce geste intime. Des regrets... Du chagrin... Une solitude qui la rongeait depuis des années et... Cette chose qu’elle ne savait pas nommer. Etait-ce fraternel ? Ou plus ? Elle ne savait pas et la réponse à sa question lui semblait toujours aussi floue. Et son coeur... Son rythme effréné l’épuisait et l’exaltait en même temps. Ici, plus rien n’avait d’importance. Les murs n’existaient plus. L’histoire n’existait plus. Il n’y avait plus de raison, juste ces sentiments indescriptibles qu’elle éprouvait depuis toujours.
Quand il la libéra, April reprit sa respiration, évitant soigneusement son regard. La jeune femme était manifestement en état de choc. Aussi, lorsqu’il parla, elle cligna plusieurs fois des yeux, le temps que ses neurones reprennent du service et puissent traiter l’information. Le temps de ? Pour ? Elle secoua la tête un peu perdue et finalement... Oh... S’il avait mal agi, comme l’autre petit abruti de son enfance, elle lui aurait déjà cassé le nez depuis plusieurs secondes déjà... Ou peut-être pas ! « Le voeu ne compte que pour le premier... ». Et à priori, celui qu’elle avait fait lors de son premier vrai baiser donné par Aedhan juste avant qu’il ne s’en aille fonctionnait. Alors non, elle n’en avait pas besoin d’un autre. Elle s’aperçut alors qu’il devait être aussi rouge qu’elle... Ce n’était pas bon ça...
Il la remercia. La situation lui échappait complètement. Se raclant la gorge pour reprendre contenance elle hocha la tête. « Je t’ai laissé des antidouleurs sur la table. Prend les et dors. ». Elle se redressa tout en parlant. Il fallait sortir. Et vite. Tout ça, ça n’allait pas. C’était trop dangereux. La blonde courut jusqu’à la porte. Mais, ce ne serait pas impoli de sortir comme ça ? « Bonne nuit ». Le ton manquait d’assurance mais April était encore trop perturbée.
Une fois dans le couloir et la porte verrouillée, elle traça son chemin. Ce soir là, elle se coucha et ne trouva pas le sommeil avant une heure avancée de la nuit. Son esprit était tourmenté, y compris dans ses rêves. Ou plutôt des cauchemars où son coeur lui martelait que cet homme là, celui-là même qui venait de l’embrasser, l’avait pourtant abandonné.
Six jours. La White Lady évita pendant six jours la cellule d’Aedhan Wilshade déléguant les soins à un autre gardien. Mais ce dernier finit par en avoir marre, comme prévu, alors April le reprit dans ses corvées. Terrifiée, elle se battait à chaque instant pour que personne ne puisse deviner sa nouvelle faiblesse. Portant le masque de la White Lady avec encore plus de force, elle usait de son aura pour effrayer ses victimes sans avoir besoin de recourir à la violence. Si la plupart des mutants enfermés là n’étaient toujours que des mutants sans nom à ses yeux, Aedhan perturbait ses défenses : lui, il était redevenu un humain. Il lui était impossible de s’en prendre à nouveau à lui. La White Lady hurlait de rage d’avoir cette faiblesse et pourtant... Pourtant elle savait que le perdre serait tout aussi sa perte. Alors, elle faisait acte d’allégeance, se promettant d’en faire à nouveau le moins possible... Et elle échafaudait tout un tas de plans, de réponses à toutes les remarques indiscrètes que l’on pourrait lui faire. Parée, elle était prête à affronter le monde. Et tremblait devant cette porte. Elle inspira et entra. La porte se referma, se verrouillant pour empêcher toute évasion du prisonnier derrière elle. Elle avança droit vers la table pour déposer son repas, évitant soigneusement son regard. Fallait être réaliste. Ce baiser, c’était certainement dû à plein de facteurs extérieurs. Une simple défense de son esprit pour survivre. S’il sortait d’ici et qu’on lui proposait de choisir entre elle et une autre femme pour faire sa vie, il ne choisirait certainement pas la White Lady. Ce n’était pas un conte de fées.
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:54
« I WAS WAITING FOR YOU. »
Le temps s’était arrêté pour quelques minutes, comme si plus rien d’autre ne comptait autour de lui. La cellule, bien que blanche, avait totalement été occultée par le cerveau du loup. Il n’y avait plus qu’elle et cette proximité qu’ils n’avaient plus eue depuis des années. Si la jeune femme ne semblait pas déceler tous les messages qui passaient à travers ce tendre baiser, le loup, lui, paraissait beaucoup plus averti, si bien qu’il ne put retenir les quelques larmes de rouler sur ses joues. Il ne saurait dire combien de temps dura cette proximité mais il ne la brisa que lorsqu’ils manquèrent réellement d’air. Reprenant doucement son souffle, les joues rosies, il ne savait pas ce qui lui avait pris, surtout qu’il se souvint d’un détail important. Ce détail serait sûrement jugé comme insignifiant aux yeux d’autrui, mais pas à ses yeux. Ce vœu était important pour elle, donc important pour lui aussi, quelque part. Penchant la tête sur le côté, il eut une réponse, le vœu ne comptait que pour le premier. « Oh. D’accord. ». Un petit sourire étira les traits de son visage tandis qu’il se raclait la gorge et baissait les yeux sur ses mains. Le cœur battant toujours la chamade, il releva les yeux sur elle et sourit timidement de nouveau. D’ordinaire il n’était pas si timide… Mais là, avec une white lady qui pouvait ressurgir ? Il prenait sûrement des précautions.
Ne sachant quoi dire, nul doute qu’il ne s’attendit pas à ce que la jeune femme, sous le choc, se lève en lui conseillant de prendre des antidouleurs. Oui, il avait mal, ses plaies tiraient et brûlaient encore sous la crème mais il… Survivrait. Il voulut dire quelque chose mais elle était déjà près de la porte. « April ! ». Celle-ci se referma derrière elle et se verrouilla. « …Bonne nuit. ». Aedhan déglutit en se souvenant soudain qu’il n’était qu’un… Prisonnier en sursis.
Pensant avoir fait une bêtise, le loup écouta les conseils de la blonde et avala ses antidouleurs. Il s’endormit quelques minutes plus tard, allongé sur le ventre sur le lit de fortune. Oh il ronfla sûrement un peu, mais semblait paisible, et au moins, il ne pensait à rien, surtout pas à sa captivité.
Les jours passèrent sans qu’elle ne daigne revenir. Lorsqu’il vit le gardien le lendemain, il arqua un sourcil. « Où est April ? ». Elle est sur un autre projet, elle ne peut pas s’occuper de ton cas aujourd’hui, qu’on lui avait répondu sur un ton froid. Plissant le nez, il n’avait clairement pas envie de montrer son dos et son torse à ce gardien mal doué. Il le fit toutefois le premier jour, mais le regretta bien vite, car il n’y allait pas de main morte, pire encore, sa blase se sentait à des kilomètres à la ronde, pas besoin d’être sous sa forme de loup pour le sentir. Il puait l’ennui. La première journée s’écoula, puis la seconde, mais au bout de la 6ème, Aedhan perdit autant patience que le gardien lui-même et essaya de lui coller une droite en grognant. « Je me débrouillerais. ». Oui, ce crétin l’abîmait plus qu’il n’aidait. Soufflant par le nez, ce fut sûrement ce jour-là qu’il alla trouver April pour lui dire qu’il arrêtait, qu’il en avait assez. Le loup de son côté, s’ennuyait à mourir, et il passait le plus clair de son temps à dormir au début, mais au bout du 4ème jour, il avait fini par devenir presque insomniaque, était-il arrivé quelque chose à la jeune femme ? Où était-elle ? Le savant fou l’avait-il torturé encore ? La peur panique qu’il lui soit arrivé quelque chose s’insinua lentement dans ses veines, le rendant irritable et déclenchant la douleur beaucoup plus facilement. C’était bien connu, plus on s’énervait plus la douleur arrivait et persistait. Tétanisé par son dos, il était allongé sur le ventre le soir où elle vint finalement le voir. Quand la porte s’ouvrit, il pensa voir le gardien rentrer d’un air bedeau, mais ce ne fut pas le cas. Quand il reconnut la silhouette de la white lady il papillonna des yeux et se redressa en grimaçant.
« April ? Tu n’as rien ? ». L’inquiétude se lisait dans son regard, mais la jeune femme ne daignait même pas le regarder. Il avait fait une bêtise ? Faisait-il face à April ou à la White lady ? Il ne savait pas. L’une ou l’autre…
L’observant déposer le plateau sur la table, il hocha la tête, la nourriture ne l’intéressait pas à cet instant, tout ce qu’il voulait savoir, c’est à qui il avait à faire, et si elle allait bien. Six jours qu’il ne l’avait pas vu. Six jours…
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:57
I WAS A DREAMER BEFORE YOU WENT AND LET ME DOWN
April était entrée et ne sut plus très bien quel jour on était. Elle repensait à ce qu’il s’était passé. Ce baiser... Elle le regrettait. Parce qu’il n’avait fait que soulever un nouveau flot de questions sans réponses. Et son attitude... April avait pensé comme une White Lady : il avait eu l’air si faible après... Elle n’aurait su expliquer d’où venait cette pensée. Elle avait simplement analysé consciemment ces signes de timidité, ces yeux fuyants, les joues roses, cette attitude presque effacée comme une forme de crainte. Et ça, ça on lui en avait parlé. On lui avait expliqué. Fouillant dans ses souvenirs, elle retrouva l’explication de son mentor. « Quand tu tortures ces monstres... Que tu les brises... Ils vont changer de comportement. Ils se traîneront à tes pieds, feront tout pour te contenter afin de ne pas recevoir leurs punitions. Et certains... Certains peuvent même développer des sentiments parce qu’ils espèrent créer un lien émotionnel avec toi. Pour se sauver. Ceux là, ceux là tu les marqueras à jamais. ». Aedhan était l’un de ceux-là ? Posant le plateau en doutant, elle se souvint ne pas avoir répondu quand il l’avait appelé. Et son collègue avait annoncé en avoir marre de s’occuper de lui. Elle ne comprenait pas pourquoi, Aedhan n’était pas une menace pour elle.
« April ? Tu n’as rien ? ». La White Lady entendit la question et haussa un sourcil. Pourquoi il lui posait cette question ? « Non... Pourquoi tu me demandes ça ? ». Oui, pourquoi ? Qu’est-ce que ça pouvait lui faire de comment elle allait ? Il ne pourrait rien faire de sa cellule de toute façon.. Elle se retourna vers lui et observa. Il était inquiet. Inquiet de quoi ? Pour elle ? Il n’avait pas hésité à la laisser tomber. Deux fois. Il ne s’était pas préoccupé de comment elle allait jusqu’à ce qu’il ne revienne ici. Ce qui impliquait donc, puisqu’à l’époque, elle débutait qu’il était dans cette étrange logique de victime. Elle le croyait. Ce n’était pas la première fois qu’un mutant réagissait de cette façon mais c’était juste la première fois qu’April en avait laissé un aller aussi loin. Elle avait fait une grave erreur... Elle devrait le frapper. Elle le devrait. Son bras refusait de bouger. Tout comme ses jambes. Mais il ne fallait pas qu’il sache. Elle lui montra le plateau. « Mange tant que c’est chaud. »
Inspirant, elle récupéra de quoi le soigner tout en essayant de maîtriser au mieux ses gestes. Disposant tout pendant que, elle l’espérait, Aedhan ne dîne, elle pensa qu’elle préférait vraiment être ailleurs qu’ici. Elle était mal à l’aise. Elle oscillait entre deux extrêmes, ne sachant pas lequel suivre. La White Lady le briserait définitivement et elle ne pouvait s’y résoudre. Mais le laisser croire ou agir comme ça, ce n’était pas bon non plus. Elle ne pouvait pas l’encourager. Comment ferait-il après pour supporter les expériences ? Il pourrait bien les trahir. Il l’avait déjà fait. Il avait vu... Et c’était elle que l’on avait blessé pour l’atteindre. Elle ne lui faisait pas confiance. Elle ne pouvait pas lui faire confiance, Aedhan finirait par la décevoir encore... Mais elle ne pouvait pas le frapper ! Prise au piège, April se débattait dans une toile, empêtrée dans des fils dont elle ne pouvait se défaire... Genetics était une société qui prenait au piège tous ses salariés. Personne ne la quittait comme ça... Et elle n’avait pas envie de passer sa vie à fuir des tueurs. Mais comment retourner à une vie normale ? Tout ça était sans issue ! « Qu’est-ce que tu as fait, tout ce temps, dehors ? ».
Réalisant qu’elle avait posé la question à haute voix, elle se retint de s’agiter pour manifester sa gêne. C’était trop tard. Mais pourquoi elle lui avait demandé ça ? De toute façon, il n’irait jamais dehors. Elle non plus. Dehors, la preuve, il n’y avait rien de bien, on l’avait ramené ici ! On ne pouvait pas s’échapper. Jamais. Le meilleur endroit était donc celui-ci. De l’intérieur, ils pouvaient survivre. Si Aedhan se montrait sage, il pourrait peu à peu monter les niveaux et... Et reprendre des droits. Mais il serait trop idiot. Les loups pour ça étaient idiots. Et à quoi bon encore rêver d’une vie avec lui ? Il l’avait laissé tomber. Non. Il resterait ici.
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 20:59
« I WAS WORRIED CAUSE… SIX DAYS WITHOUT SEEING YOU. »
Six jours. Exactement six jours qu’il ne l’avait pas vu. Au fond de lui-même il s’était inquiété. Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Et s’ils avaient vu le baiser ? La faiblesse qu’ils avaient eu face à lui, tous les deux ? Car il avait bien été faible lui aussi, sur ce coup-là. Pourtant, il devrait savoir déceler les signes de l’amour, il était plus âgé, avait été confronté à ce sentiment bien plus tôt qu’elle, alors pourquoi n’arrivait-il pas à comprendre ? Pourquoi se voilait-il la face alors qu’il n’aspirait plus qu’à une seule chose ? Réparer son erreur et l’emmener loin d’ici, en la gardant avec lui, tendrement. Ne plus jamais la quitter. Cela n’avait rien à voir avec une brisure, c’était plus vieux, faisant partie du passé, un sentiment enfoui depuis des années qui ne demandait qu’à s’éveiller. Alors quand April avait quitté la pièce ce jour-là, et qu’elle n’était pas revenue, Aedhan pensait avoir fait une bêtise, pire encore, il pensait qu’elle le haïssait encore plus, qu’elle n’avait aucun sentiment, même infime pour lui. Il s’en était voulu, s’était senti coupable et avait donc plus ou moins passé ses nerfs sur le nouveau garde qui devait s’occuper de son dos. La douleur était d’ailleurs présente quand la jeune femme rentra enfin dans la cellule, six jours plus tard. Il ne l’espérait plus.
Face à la surprise de la blonde lorsqu’il lui demanda si elle n’avait rien, il se sentit un peu bête, mais, toujours inquiet, se redressa et l’observa droit dans les yeux.
« Tu n’es pas venue pendant six jours, j’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose… Vu la façon dont on s’est quitté la dernière fois. ». Oui, il s’était réellement inquiété, et parler à celle qu’il avait toujours connu était une délivrance, un véritable soulagement, non pas parce qu’il pensait éviter les tortures, mais parce que cela lui donnait l’impression de retrouver une part de lui-même, de ce qu’il avait touché du doigt et perdu des années auparavant. Il regrettait d’être parti, même si l’armée avait été… Une véritable passion au début.
Ayant complètement oublié le plateau de nourriture, concentré sur elle, il papillonna des yeux et parut un instant perdu, lorsqu’elle lui conseilla de manger tant que le plat fumait encore. Tournant finalement la tête vers le plateau, il se rapprocha en grimaçant. Ca sentait bon, il s’exécuta et mangea un peu, mais restait toujours inquiet à son sujet, et puis, son dos lui faisait mal, l’autre abruti n’y avait pas été de mains mortes. Se soigner tout seul n’était pas plus évident en fin de compte. Ce ne fut qu’une fois proche du plateau et mangeant sagement qu’il l’entendit préparer le tout pour les soins. Etrangement sage, il se laissa faire, mais se crispa légèrement en sentant le désinfectant sur les plaies en bonne voie de guérison. Elles étaient encore profondes, mais se refermaient petit à petit, et pendant ce temps, il ne subissait pas les expériences scientifiques. Dieu seul savait ce qu’ils pourraient encore imaginer lui faire faire… La question qui brisa le silence le surprit bien plus encore que tout le reste, il s’en arrêta de manger. Aedhan se tourna alors doucement vers elle, presque de moitié, bien que son dos fut encore en vue de la jeune femme qui prodiguait les soins. Pris au dépourvu, il prit quelques minutes pour réfléchir.
« J’ai fui, je me suis réfugié. ». Mais il ne dirait pas où, pas avec le risque de voir les caméras capter toutes ces images. « J’ai réappris à vivre comme je le pouvais. Je me suis créé un « chez-moi », même si ça ne vaut pas ce que nous avons connu. Ca ne le vaudra jamais, mais j’essaye de l’améliorer, tous les jours. ». En y repensant il se sentit extrêmement triste, et soudain… La cellule l’étouffait réellement, comme si une claque venait de lui être donnée pour le ramener à la réalité. « … Ca ne vaut pas ce qu’on a connu, mais c’est toujours mieux qu’ici. C’est chez moi. ». Il soupira. « Du moins… J’essayais de l’améliorer. ». Il devint soudain plus maussade, l’appétit coupé, comme s’il se rendait compte qu’on le garderait ici comme un animal dans un zoo pour le reste de ses jours. Ca le rendait nauséeux soudain. Il se redressa, comme pris d’un léger élan de panique, il fallait qu’il marche un peu. Lentement, il longea le mur, comme s’il observait la cellule avec un œil nouveau. « Tu pourrais avoir ça, toi aussi, un… Chez-toi. Ou un chez-nous… ». Il ne l’observait plus, rêveur mais toujours aussi triste, cela s’entendait dans sa voix. « Quel avenir ici pour toi ? Pour moi ? Ca ne serait pas pire ailleurs, ca ne pourrait même être que meilleur… ». Il n’en dit pas plus, laissant échapper un soupir, il retourna s’asseoir, les yeux brillants, et préféra se concentrer sur son verre d’eau.
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 21:02
NOW IT'S TOO LATE FOR YOU AND YOUR WHITE HORSE TO COME AROUND
La White Lady plissa les yeux. La question du loup l’avait surprise. Elle ne comprenait pas pourquoi il s’inquiétait pour elle, pas après la punition qu’elle s’était prise par sa faute. Et il y avait eu cet... Evènement. La blonde fut soudain plongée dans ses pensées. Oui, il y avait eu... Ce baiser. Elle se détourna de lui pour qu’il ne puisse la voir rougir légèrement. Comment pouvait-il seulement oser lui donner de telles... Réactions ? Une autre raison de lui en vouloir mais elle se sentait... Elle avait perdu son pouvoir ! Une boule se forma dans sa gorge alors qu’elle réalisait avoir perdu tout contrôle sur lui. Il n’y avait plus rien à quoi se raccrocher. A part cette trahison... « J’avais du travail, c’est tout ». Le ton de sa voix était un peu agressif. Ce n’était qu’une défense. Aedhan la connaissait suffisamment bien pour le savoir, elle avait réagi de la même manière lors de leur première rencontre. Il restait encore beaucoup de rancoeurs, mais aucune haine. Elle lui en voulait mais n’irait plus le frapper ou le blesser, à moins que l’on ne lui en donne l’ordre. Sa peur était toujours plus forte que... Que quoi déjà ? Ses questions étaient toujours sans réponse. Amitié ? Fraternité ? Ou... Plus ? Elle-même ne savait pas quel mot mettre sur leur relation. Elle ne savait pas les définir tous les deux et ne l’avait jamais su. A une époque, elle s’était enorgueillit de ne pas en être amoureuse. Elle lui cherchait même la petite amie idéale quand il ne s’intéressait à personne tout en ayant peur que cette autre fille prenne trop de place et ne l’éloigne d’elle. Elle en vint alors à ne plus chercher. Bien qu’elle se demanda un instant si en fait Aedhan n’était pas plus attiré par les garçons. Il lui assura que non. Et ce fut à ce moment là que s’insinua en elle un fol espoir. Elle refusait d’y faire face mais chaque preuve d’attention qu’il lui apportait... Lui donnait une joie immense. Et cette joie, elle la ressentait à nouveau. Tout avait basculé. De la White Lady, il ne restait plus grand chose. Face à lui, c’était l’enfant. Celle qui voulait avoir son attention et qui cherchait sa présence. Celle qui ne voulait pas se poser les questions, juste profiter de chaque instant. Oui, elle n’avait plus le pouvoir sur lui.
Loin d’imaginer les plans de rédemption que préparait le loup, April était revenue vers lui simplement parce que l’on l’y avait forcée. Alors qu’elle se savait en position de faiblesse. Manifestement, vu l’état de son dos, les soins n’avaient pas été à la hauteur. Plissant les yeux en constatant les dégâts, elle se promit de voir son collègue pour lui partager sa manière de voir... Comment avait-il pu se laisser impressionner par Aedhan ? Il n’avait qu’à lui injecter un tranquillisant pour lui faire les soins si jamais il se montrait trop récalcitrant. N’importe quel agent le savait ! Vérifiant qu’il mangea bien ce qu’elle lui avait apporté, elle s’assura qu’il vide au moins la moitié de son assiette. Il n’allait pas se laisser dépérir. De toute façon, un loup avait besoin de protéines et elle avait veillé à augmenter sa part de viande rouge. Il ne pouvait pas bouder son repas ! Rassurée en le voyant avaler quelques bouchées, elle prépara les pansements pour son dos. Autant s’occuper de lui pendant qu’il était occupé à autre chose.
Mais qu’avait-il fait lui, tout ce temps là ? La question lui avait échappé. Elle se mordit la langue. Quelle idiote ! Si jamais il lui annonçait être marié, deux enfants et une femme quelque part ? Elle lui briserait le cou ! ... Ou l’attacherait et le ferait à nouveau saigner de longues heures, laissant le sang carmin ruisseler jusqu’au sol. Et elle pourrait en recueillir quelques gouttes. Pour le goûter. Ou bien elle le castrerait. Conscient. Pour s’être moqué d’elle. Oh elle ne supporterait pas de savoir qu’il puisse jouer avec elle. Le geste suspendu, elle attendait sa réponse. Aedhan avait dû sentir qu’elle ne s’occupait plus de ses bandages parce qu’il en profita pour se tourner vers elle. April pencha légèrement la tête. S’il tenait à sa vie... Fuite. Refuge. Les mots trouvèrent un écho en elle. Ainsi, il avait trouvé un endroit ou rester... Elle ne fit pas attention à son chagrin, ce n’était pas vraiment ce qui l’intéressait à cet instant. Mieux qu’ici... April haussa un sourcil. Mieux qu’ici avec elle ? Elle serra les mâchoires et ses mains se crispèrent pour contenir la colère. Aedhan ne le vit pas. Elle le vit bondir pour longer les murs. Instinctivement, elle plissa les yeux. S’il espérait sortir, il se mettait le doigt dans l’oeil. « J’ai déjà un chez-moi ». Oui. Elle avait sa chambre. Son lit. Sa salle de bain. Un toit. C’était Père qui le lui offrait. Et elle n’avait pas à s’en plaindre.
Mais Aedhan alla encore plus loin. Elle le vit dans son regard, il rêvait. Et ses désirs étaient de ceux qui ne se réaliseraient pas. April avait certes été naïve la première fois mais elle refusait de tomber à nouveau dans ce piège. Il ne l’entraînerait pas dans ce rêve, bien qu’il soit exactement ce qu’elle désirait. « C’est trop tard maintenant, Aedhan. Tu peux remballer ton cheval blanc. Je ne te fais plus confiance. Tu ne sortiras pas d’ici. ». Mais tuer tout espoir n’était pas bon non plus. « Pas à moins que tu n’obéisses et exécute chacune de leurs expériences. Nous retenons ici les plus dangereux. Mais si tu agis en chien plus qu’en loup, ils t’enverraient aux étages supérieurs. Et tu gagneras des libertés. Jusqu’à être libéré. Ils te proposeront un travail. Une fois que tu l’as accepté, ils te feront « confiance », persuadé que la peur de revenir ici t’empêchera de fuir mais... ». Mais il le pourrait quand même...
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 21:04
« YOU WON’T BREAK MY ONLY HOPE. I WILL GET OUT, AND I WILL. WITH YOU. »
La white lady ne le laisserait jamais sortir, et elle le lui confirmerait bien assez tôt. Pour l’heure, il s’était irrémédiablement inquiété pour elle. Six jours qu’elle n’était pas venue et elle réapparaissait comme une fleur ? Sur le moment il ne sut quelle femme viendrait, s’il se pendrait une « punition » pour avoir presque frappé le garde qui avait pris la relève comme une brute épaisse. Pourtant, il n’eut rien, juste un plateau repas et des soins, plus doux que ceux du garde. Se laissant faire sagement, il ne manqua pas de se crisper au passage du désinfectant, mais se concentrait sur sa viande. Un loup aimait la viande rouge, c’était évident, mais Aedhan n’en mangeait pas plus que ça en temps ordinaire. Il fut surpris d’en avoir autant mais ne dit rien, préférant manger tranquillement avant de siroter son verre d’eau. Si la question de la blonde le surprit de premier abord, il n’hésita pas vraiment à lui répondre. Toutefois, il prit bien des précautions, il ne fallait pas révéler où se trouvait sa cachette, cela pouvait être un piège. April avait beau être redevenue elle-même avec lui, il ne faisait pas confiance aux potentielles caméras. C’est pourquoi, il n’évoqua son « chez-lui » que par cette dénomination, et n’employa rien d’autre. Il ne nomma ni de quartiers, ni même de lieu dans lequel il avait pu se trouver. A quoi cela servirait de toute manière ? Il était coincé ici… La tristesse emplit son cœur et son âme, si bien qu’il ne résista pas à l’envie de se lever pour se dégourdir doucement les jambes. Ne pas paniquer, c’était la clé. Ne pas s’énerver non plus, cela pourrait lancer une réaction en chaine. Depuis qu’il avait perdu le contrôle sur sa capacité cette fois-là, il craignait, en laissant la panique l’envahir ou la colère, de faillir encore une fois. Et il pouvait se révéler extrêmement dangereux. Jamais encore Aedhan n’avait été poussé dans les extrêmes et avait pu, ainsi, garder la main mise sur son contrôle et ses pensées humaines. Mais un loup restait un animal sauvage et imprévisible, nul ne savait comment il pourrait réagir sous le joug de la colère, sous forme animal. Oh, il y avait cependant bien une personne qui en avait vu les effets. Le « Père » d’April. Lorsque celui-ci l’avait puni et avait montré les images au loup, il était devenu intenable, complètement fou. Et s’il devait y assister encore, nul doute qu’il réagirait exactement de la même manière. On ne touchait pas April malgré la douleur qu’elle lui avait infligée, et qui tiraillait encore son dos.
Il ne s’attendit pas à ce qu’elle brise plus ou moins ses rêves de cette façon. Il lui tournait encore le dos quand elle répondit avoir un chez-elle. Il en eut comme le souffle coupé mais ne laissa rien paraître à ses yeux, de peur de provoquer une nouvelle crise venant de la White Lady.
« Je ne sais pas si on peut vraiment appeler ici… Un chez-soi. ». C’était une drôle de conception pour lui. Une cellule ? Cet endroit était comme une prison, aussi bien pour lui que pour elle, pourquoi donc penser avoir un chez-soi ici ? Le monde extérieur était loin d’être pire. « Le bagne serait toujours moins pire qu’ici. ». C’était son ressenti, mais il n’y avait aucune animosité dans ses paroles. Juste des constats, un point de vue.
Les mots qui suivirent furent pires encore, et il fut contraint de se tourner vers elle, sourcils froncés. Comment ça il ne sortirait pas d’ici ? « Je ne te demande pas de me faire confiance, je te demande de me laisser le bénéfice du doute. ». Mais elle continua, ouvrant visiblement une porte sur l’espoir. Il revint s’asseoir, prit son verre d’eau entre les mains et n’eut d’yeux que pour lui, pendant tout son discours. Son cœur le surprit même à espérer, à s’accrocher à ce « mais ». Malheureusement elle ne lui donna pas la réponse escomptée, et il n’y eut qu’un nouveau désespoir, mélangé à une sorte de colère. Relevant la tête vers elle, il fronça à nouveau les sourcils. « Je ne suis pas un chien. ». Le ton n’était pas sec, mais très sérieux, il ne fallait pas se lancer sur ce terrain, jamais il ne pourrait être à la botte de ces salopards. Il demeurait tout de même une question, car subsistait l’hésitation dans son regard et dans son attitude. Ce « mais », pouvait être intéressant sur certains points, même s’il voyait en cette méthode un affront envers ses propres pensées, son propre mode de vie, et ses propres promesses personnelles. « Qui… ». Il se tut pour lui faire face et la regarder droit dans les yeux. « Qui te dit que si je leur donnais tout ils ne te demanderaient tout simplement pas de me tuer ? ». Il souffla par le nez. « Qu’est ce qui te dit que tout cela est vrai ? As-tu seulement la preuve qu’un mutant soit arrivé à ce si « haut » stade ? Hein ? Tout ici n’est que mensonge. Ils prennent et ils jettent, c’est comme ça que ça marche ! Pourquoi feraient-ils exception pour un loup quasi mort après qu’ils aient eu ce qu’ils voulaient ? ». Oui, comment pouvait-elle être si sûre ? Il avait besoin de preuve, autant qu’elle avait besoin de preuve pour qu’il puisse démontrer de sa bonne foi, qu’elle puisse lui faire confiance. Pourquoi le devrait-il alors qu’elle refusait de lui accorder le bénéfice du doute, catégoriquement ?
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 21:07
MAYBE I WAS NAIVE GOT LOST IN YOUR EYES AND NEVER REALLY HAD A CHANCE
Oui peut-être bien qu’à une époque elle avait eu la naïveté de croire qu’il la sauverait de ce lieu. Son âme encore tendre et jeune n’avait pas entièrement été corrompue par ce père qui l’avait recueillie et pourtant, Aedhan l’avait abandonné là et au final... Au final il avait permis tout ça. Aedhan était responsable de ce qu’elle était devenue. Son abandon avait nourri une haine qui n’avait pu se calmer qu’au prix de son sang. Elle n’était plus faible, elle n’était plus naïve et ne se laisserait pas avoir une seconde fois. Même si les yeux verts avaient su transpercer son coeur. Au fond, peut-être n’avait-elle tout simplement jamais eu de chance ni même l’opportunité de changer son destin. Il l’avait poussé tout droit dans les bras de ce tortionnaire lorsqu’il n’était pas venu malgré son appel au secours. Et maintenant, il lui faisait une scène parce qu’elle n’était pas venue pendant six malheureux jours ? Depuis combien de temps l’attendait-elle maintenant ? Elle n’avait plus le nombre de jours exacts en tête mais une chose était certaine, elle avait bien plus souffert que lui de son absence. Le voyant hésiter à répondre, elle se surprit à craindre que dehors, il se soit construit une vie sans elle. Il l’ignorait, mais une telle chose serait bien capable de la tuer. April n’avait vécu qu’à travers de son regard durant son enfance et par la suite à travers de celui de son père adoptif. Il finit par dire avoir un lieu de vie, qu’il tentait d’améliorer peu à peu.
Et il évoqua un rêve. Un rêve qui trouva bien un écho dans sa poitrine, mais April ne pouvait pas le laisser voir ça. Elle avait trop peur de lui, peur qu’il ne la déçoive une nouvelle fois. Elle ne supporterait pas une nouvelle déception. La seule raison pour laquelle elle ne s’était pas tuée, c’était simplement parce qu’elle avait l’espérance de le revoir et de... Vivre. Avec lui. « Je n’habite pas ici... Même si j’y passe le plus clair de mon temps. ». Oui, elle avait une maison. Il l’avait recueilli, lui avait donné une vraie chambre. Ils rentraient ensemble. Manger ensemble. Et venaient au travail ensemble. Que croyait-il ? Ou peut-être avait-elle mal compris son intervention ? « Tu bénéficies des meilleurs soins... Tu as plus de nourriture que les autres et une des cellules les plus confortables. Je pense que tu n’es pas à l’heure actuelle le plus mal loti. ». Oui, qu’il sache bien de quels privilèges il jouissait grâce à elle. Bien sûr, elle l’avait blessé avant... Mais comme les autres. Bon un peu plus que les autres, certes. Mais il l’avait mérité !
Elle le vit se tourner vers elle, les sourcils froncés. Oh... Il semblait ne pas vraiment apprécié ce qu’elle venait de lui annoncer. S’il pensait encore pouvoir la manipuler pour obtenir son ticket de sortie, ce n’était pas la peine de compter sur elle. Elle ne le ferait pas. « Le bénéfice du doute ? Vraiment ? Et je peux savoir lequel ? ». Il s’inquiétait des caméras mais April avait pris soin de ruser pour que leur conversation reste privée. Comprenant qu’il avait besoin de quelque chose, pour nourrir son loup de sa soif de sa liberté peut-être, elle accepta de lui donner un chemin. S’il voulait sortir, il le pouvait. Et elle verrait alors seulement si elle comptait vraiment pour lui, et s’il respecterait ce qu’il s’évertuait à clamer. Elle verrait alors s’il viendrait la chercher. « Je sais. Mais il te faudra en devenir un le temps qu’ils te libèrent. » Au fond, elle fut soulagée. Il se sentait toujours loup, elle ne l’avait donc pas brisé comme elle l’avait craint un long moment. Alors bien sûr, il faudrait renier un instant sa nature sauvage pour quelques mois. Le voyant hésiter, elle sut qu’elle venait de toucher sa cible. Il envisageait la solution même si elle ne lui plaisait pas. Fuirait-il une fois qu’il aurait obtenu ce qu’il voulait ou reviendrait-il vers elle ? Oui, April ne s’en cachait pas, elle faisait une expérience. De ce qu’elle savait, les hommes faisaient souvent ça : ils partaient une fois qu’ils avaient obtenu ce qu’ils voulaient.
Et puis... Il lui fit soudain face. La White Lady le fixa sans ciller un seul instant. Il remettait en cause sa parole. Un léger sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Il fallait qu’elle le croit les yeux fermés mais lui même en était manifestement incapable avec elle. « Parce que tu seras utile... Pour attraper les autres. Et oui, d’autres l’ont fait. Contrairement à ce que tu crois. Cela arrive moins souvent avec Père mais je suis certaine qu’en parlant avec la bonne personne, je pourrais te rendre suffisamment intéressant pour qu’il soit obligé de te laisser partir dans les autres services. ». Elle fit une pause, devenant à nouveau très sérieuse. « Tu sais que quand je m’engage à quelque chose, je vais jusqu’au bout. La dernière fois, j’ai agi de la même manière et je ne me suis pas arrêtée au sacrifice que cela m’a demandé. ». Oui. Un collègue était mort. A sa place. « Et si jamais on me donnait malgré tout l’ordre de te tuer... J’ai déjà envisagé ça. Je le ferai. Mais tu ne seras pas le seul à mourir ce jour là... ». Oui. Elle s’était toujours promis de le rejoindre en enfer parce qu’aucun d’eux n’iraient là haut. Pas avec les actes qu’ils avaient commis. Aedhan avait tué ses parents, il l’avait trahi. Et elle... Elle avait fait autant de mal aux autres. Et même à lui.
Aedhan V. Wilshade
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 21:09
« I DON’T WANT TO CATCH OTHERS. »
Pris au piège. Il avait le sentiment que l’air commençait à lui manquer, alors qu’elle lui révélait l’horrible vérité : elle ne l’aiderait pas cette fois, il ne sortirait pas. Le loup devait se faire violence pour ne pas perdre le contrôle, si son dos n’était pas en piteux état, nul doute que l’instinct aurait déjà repris le dessus, et il ne se doutait que trop bien qu’un jour, le loup chercherait encore à s’échapper, quitte à se faire mal. Le mal de la nature était constant chez Aedhan, il devait faire avec, c’était le loup qui demandait ça, pas forcément l’humain. Quand il vit la viande rouge sur le plateau, il se dit que peut-être ils le prenaient véritablement pour un animal carnassier, désireux de sentir le goût métallique du sang dans sa bouche. Il n’était rien de tout ça, sauf sous sa forme animale, ce qui était logique. Il préféra la viande uniquement lorsqu’il était loup, en humain il mangeait une quantité normale, et l’aimait même bien cuite. Malheureusement, et bien qu’il soit réellement conscient des privilèges qu’il avait - April le lui rappela mais il en demeurait pleinement conscient, le loup ne pouvait s’empêcher de se sentir coincé. Il ne comprenait pas quel plaisir y avait-il dans tout cela. Pourquoi restait-elle ici ? Pensait-elle sincèrement que son avenir était le meilleur dans cet endroit infâme ? Il siffla entre ses dents quand elle demanda quel bénéfice du doute elle devait lui accorder.
« Laisse-moi t’emmener dehors, avec moi. Je sais que c’est trop te demander que de me faire confiance mais si ce n’est pas un endroit pour un loup, ce n’en est certainement pas un pour une « princesse », maison dorée ou pas, tu restes enfermée. Es-tu seulement retournée dehors pour profiter des joies de la vie depuis ? ». Il l’interrogeait du regard et n’était toujours pas méchant dans ses paroles. Il se posait tout simplement la question, et voulait réparer ses erreurs. « As-tu été à une fête foraine ? As-tu seulement côtoyé d’autres personnes ? C’est tout ce que je veux t’offrir : une vie. Retrouver celle qui était la nôtre même si je ne peux pas garantir qu’elle serait à l’identique. ». Il préféra tout de même préciser. « Cela n’a rien d’une utopie, ou d’un rêve de gosse, c’est quelque chose de concret, de palpable, il suffit de le vouloir. Nos parents ne nous disaient-ils pas « quand on veut on peut » ? ».
De belles paroles, le loup avait conscience que cela pouvait passer pour de la belle parole, mais il était si sérieux et si sincère dans celles-ci. Il n’avait aucun autre moyen de lui prouver qu’il la voulait avec lui, à jamais.
Ce ne fut cependant que lorsqu’elle évoqua un espoir étrange qu’il fronça les sourcils, dérangé par cette évidence, par cette semi-obligation. La condition de sa sortie. Il n’était pas un chien, et le lui redit immédiatement, sans perdre une minute. Plissant le nez quand elle lui dit qu’il le faudrait s’il espérait sortir, il se redressa, peu ravi de cette option même s’il la considérait et y réfléchissait. Intérieurement, il grondait. Piégé. Il fit soudain les cents pas avant de finalement lui poser la question la plus importante de toute. Se rapprochant d’elle, l’observant droit dans les yeux, Aedhan lui demanda comment elle pouvait être si sûre qu’ils ne feraient que le relâcher, le laisser libre de travailler pour eux ? Pourquoi ne le tueraient-ils pas tout simplement ? Il n’était qu’un loup à leurs yeux. Pourquoi prendre un tel risque ? Sourcils froncés, il souffla par le nez. Attraper les autres ?
« Je n’attrape pas les autres, je surveille mais je n’attrape ni ne tue. Si c’est le seul travail qu’ils peuvent offrir, je n’en veux pas, je préfère encore qu’ils me tuent. ». Il avait prononcé ces mots en serrant soudainement les dents, ça le dérangeait, cette hypothèse toute entière le dérangeait, c’était aller contre ses principes, mais le loup voulait s’enfuir d’ici. La colère grandissait, il devait se calmer, sa tête allait exploser.
Il n’eut pas besoin de faire plus d’efforts, car les mots que prononça April firent l’effet d’une douche froide sur Aedhan. Quoi ? Que voulait-elle dire ? Relevant les yeux dans les siens, il semblait soudainement perdu, incrédule.
« Qu… Quoi ? Que veux-tu dire ? Qui d’autre mourrait ? ». Les yeux écarquillés il ne semblait pas comprendre pourquoi quelqu’un d’autre mourrait ? Qui ? Il ne concevait pas que cela puisse être elle. Il… Voulait juste sortir, lui. Pendu à ses lèvres, il attendait la réponse, mais au fond de lui, c’était le chaos, perdu entre peur et colère. Cet endroit était un asile de fou, il fallait partir. Et vite.
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Sujet: Re: « you won't break me again » [terminé] Jeu 26 Déc - 21:12
MY MISTAKE, I DIDN'T KNOW TO BE IN LOVE YOU HAD TO FIGHT TO HAVE THE UPPER HAND
April était habituée à ce genre de réaction. Aedhan n’était pas le seul à souffrir de claustrophobie. Certains en devenaient même fous mais elle espérait ne pas avoir à intervenir avec lui. Etrangement, elle avait l’impression de découvrir à chaque fois quelque chose de nouveau. Ce sentiment, qu’elle ne savait pas encore nommé, s’accompagner d’une guerre qu’elle n’aurait jamais attendu. La viande rouge, c’était pour calmer le loup. Qu’il sache qu’on avait pensé à cet aspect là de lui. Ou bien une autre expérience cachée peut-être ? Qu’importe, April avait apporté son plateau repas sans vraiment poser de question. Il avait de toute façon besoin de manger de tout et aujourd’hui, c’était le jour de la viande rouge bourrée de protéines. Histoire qu’il puisse reprendre des forces. Haussant un sourcil alors qu’il sifflait entre ses dents, elle était bien curieuse de connaître sa définition du bénéfice du doute. Il lui demander de lui faire confiance. Un voile de tristesse passa dans son regard quand il évoqua toutes ces choses. Fête foraine. Les autres. Oh s’il savait. April était à présent incapable de sociabiliser. Et pour cause, Il avait fait en sorte de détruire son humanité. Elle parvenait difficilement à rester « normale ». Ses réflexes, ses pensées, tout était toujours tourné vers ce but ultime pour lequel il l’avait formée. Non. Elle n’avait plus jamais profité de la vie depuis ce jour. Et elle ne le voulait pas. Ses parents... « Tu les as tué. Je ne crois pas que ce soit bienvenu de parler d’eux et de leurs enseignements. Tu es responsable de leur mort. ». Elle lui assénait à nouveau ce discours, sans jamais lui expliquer vraiment en quoi il était responsable de tout ça.
Portant la main à la tête, elle fut soudain fatiguée. Fatiguée d’entendre partout tous ces mots qui voulaient lui dire quoi faire et quand le faire. Jusque là, elle avait été un bon soldat mais plus le temps passait et plus elle avait l’impression d’être entre son père et Aedhan. Les deux parlaient de la même façon. Les deux voulaient qu’elle les croit. Les deux tentaient de l’amadouer, de lui donner des rêves et au final, les deux la torturaient et la blessaient. Alors comment parvenir à leur faire confiance ? « Tu comptes m’emmener dehors de quelle manière ? ». Non. Elle ne comptait pas l’aider. Toujours pas. Mais elle voulait s’assurer de ne pas se tromper. Aedhan allait certainement lui dire qu’il suffirait de ci ou ça. Au final, elle serait celle qui prendrait tous les risques sans garantie de pouvoir accuser un autre à sa place. C’était aussi trahir son père. Celui qui la terrorisait. L’idée même lui était encore inconcevable. Bien sûr qu’elle voulait partir mais il ne l’autoriserait jamais. Oui... Si elle ignorait quel était ce sentiment, elle se rendait compte qu’Aedhan tentait de lui imposer une idée. Un rêve comme il disait. Mais les intérêts de qui cherchait-il à avoir ? Une petite voix perfide lui souffla qu’il ne travaillait que pour lui. Elle l’avait tant martyrisé que peut-être était-il simplement en train d’expérimenté ce syndrome. Comment lui faire confiance ?
Non. S’il voulait sortir, il devrait se débrouiller seul. Et s’il y pensait, la faire venir avec lui. S’il le voulait vraiment. Ce plan semblait bien plus prudent aux yeux de la White Lady. Il n’avait qu’à jouer le double jeu. Elle, elle était fatiguée. Il n’imaginait pas la quantité d’énergie que ça lui demandait de cacher depuis des années la vérité à son père. C’était elle qui l’avait libéré. Et qu’il était têtu, bon sang ! Il ne pouvait pas réfléchir deux secondes ? April le fixa, haussant un sourcil, lui ordonnant silencieusement de comprendre les sous-entendus. Bien sûr, on lui offrirait ce poste. Bien sûr il l’accepterait. Et dès qu’il en aurait l’opportunité, il n’avait plus qu’à fuir comme il le voulait ! Il ne pouvait pas comprendre un peu ? Elle était déjà bien gentille de lui apporter une solution. Elle aurait bien pu le laisser croupir ici, en n’utilisant sa présence que pour son seul bien. Oui, c’était toujours un peu à qui aurait l’ascendant sur l’autre pour obtenir ce qu’il voulait. Plus Aedhan tenterait de lui forcer la main pour qu’elle agisse, moins elle le ferait. Sa peur d’être déçue se renforcerait. Et puis... Il lui exposa une hypothèse. Oh. April avait déjà pensé à ça depuis très longtemps. Depuis la première fois qu’il s’était retrouvé ici. « Moi. ». Oui, ce serait bien elle. Elle baissa les yeux un instant. « Sans espoir, il n’y a plus d’intérêt à vivre. Je l’ai décidé il y a longtemps déjà. J’étais censée te tuer à l’époque. Pour prouver que je n’aurais aucune attache. Je ne l’ai pas fait. ». Sous ces mots transparaissait une faiblesse. Le loup était le seul à pouvoir la ramener. Le seul à pouvoir éteindre la White Lady. Le seul qui pouvait encore lui donner un espoir d’une vie agréable. S’il disparaissait, pour qui vivrait-elle ? Si elle ne voulait pas le reconnaître, elle savait inconsciemment que son père l’utilisait comme un pion, à sa guise. Le seul qui pouvait encore... Elle déglutit, la gorge serrée. Il ne devait pas la voir pleurer.