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 Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]

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Ross F. McGregor

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MessageSujet: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeDim 15 Avr - 15:44

Cela faisait une huitaine de jours qu’il avait appris que son amie Anne était enceinte de lui. L’enfant n’était pas attendu, d’où la difficulté pour les deux amants à trouver un terrain d’entente quant à son avenir. Ils s’étaient laissés une quinzaine de jours pour réfléchir, chacun de leur côté. Accueillir un enfant dans l’état actuel de leur relation n’était pas un gage de réussite. Cela dit, même pour un vrai couple d’amoureux, ce n’était pas garanti. Anne était prisonnière de son passé et n’arrivait pas à se projeter dans l’avenir. Les drames endurés quelques mois auparavant lui faisaient voir tout en noir, enfouissant au plus profond de son être son désir de maternité. Elle avait besoin de temps pour faire la part des choses mais le temps était compté. Il restait en gros un bon mois avant l’échéance. Après, elle ne pourrait plus avorter si elle le décidait.

De son côté, Ross était persuadé que si Anne mettait un terme à cette grossesse, elle ne s’en remettrait jamais. En cela, la jeune femme pensait que la raison du psychologue n’était pas recevable. Elle aurait sans doute aimé qu’il lui dise qu’il voulait cet enfant avant tout pour lui-même. Ce n’était pas le véritablement le cas ; il ne lui avait jamais menti, ce n’était pas maintenant qu’il commencerait. Par contre, il était prêt à assumer ses responsabilités. Même si ce bébé tombait comme un cheveu sur la soupe, Ross était prêt à l’accueillir. Il savait qu’il l’aimerait comme si sa venue avait été décidé au préalable, tout comme il aimait son fils.

L’écossais avait tenté de faire entendre raison à la française, mais il ne pouvait pas décider à sa place. De plus, il ne voulait pas la forcer à faire une chose contre sa volonté. En attendant, Ross avait quelques problèmes à régler, notamment cette histoire de mariage absurde avec l’ancien dirigeant de Genetic. Il en avait déjà soufflé deux mots à un avocat rencontré par hasard dans un bar, lors d’un voyage à Washington. C’était en mai 2010, avant l’incendie du gymnase. Les deux hommes s’étaient échangés leurs cartes de visite, mais hormis un ou deux coups de fil, ils ne s’étaient pas vraiment pencher sur la question. Début octobre, les deux hommes s’étaient revus, encore une fois, dans un bar mais ils n’avaient pas abordé le sujet. Les derniers événements dramatiques avait mis entre parenthèse cette histoire de mariage. Il y avait eu plus urgent à régler.

Ross ne savait pas qu’elle serait la décision finale concernant l’enfant à venir mais il devait se libérer de l’engagement administratif qui le liait à Dunney Holster. Il était hors de question que ce petit être porte le nom de cet homme comme il était hors de question qu’il ne porte que le nom de sa mère. Si toutefois cet enfant ne naissait jamais, ce serait toujours une bonne chose de faite. Ross avait donc contacté un cabinet d’avocats réputé afin de mettre un terme à ce mariage absurde. Devant son insistance à vouloir rencontrer rapidement un conseiller, la secrétaire lui avait fixé rendez-vous en précisant que l’avocat qui le recevrait, débutait dans leurs bureaux. Peu importait, l’écossais ne voulait plus attendre. Le jour J, il se présenta à l’heure indiquée. Après avoir frappé à la porte de l’avocat, il entra.

- Et bien ça alors ! Si on m’avait dit qu’on se reverrait dans un bureau, je ne l’aurais pas cru. Les bars nous étaient plutôt destinés non ? S'étonna-t-il en s’approchant de John pour lui serrer la main.

- Bonjour quand même. Alors, ça y est vous êtes entré dans la cour des grands ! J’espère que vous allez régler mon histoire de divorce rapidement.

Lorsqu’il en avait parlé à John, Ross avait émis volontairement de préciser qui était l’heureuse élue, en l'occurrence l'élu indésirable. John risquait d’être surpris d'apprendre qu'il s'agissait en fait de Dunney Holster.
Chaque chose en son temps.


Dernière édition par Ross F. McGregor le Mar 7 Aoû - 19:24, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeVen 20 Avr - 20:40

Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] 202130374f91b95d0b69b


Goldberg Variations, BWV 988 "Aria" by Bach, interprétation de Glenn Gould


En temps qu'avocat il est de mon devoir d'aider les gens dans le besoin. Surtout ceux qui traversent des périodes difficiles, comme des divorces, problème avec son patron ou tout simplement parce qu'on à du mal à vendre sa maison. C'est toujours bien d'avoir un avocat dans ses relations. Ça peut toujours aidé dans la vie de tous les jours. Je ne suis pas avocat bénévole, j'ai fixé des honoraires pour mes services et tout le monde ne peut pas les payer. Mes associés sont comme moi, nous n'avons pas fait de hautes études pour avoir un bureau immonde, une secrétaire qui ressemble à une fille paumé comme la sœur de Brandon dans Shame. Je me demande encore comment la fille paumée à notre secrétariat, je me pose des questions sur son entrée ici. Elle a du forcement coucher l'ancien patron se n'est pas possible autrement. En tout cas elle peut me faire les yeux doux, je ne serais pas gentil pour autant. Ce n'est pas qu'elle fait si mal son travail, c'est juste qu'elle pourrait le faire mieux. Elle ne fait pas assez bien dans le décor. Et puis je n'ai pas à me justifier, tous le monde pense qu'elle doit partir.

Il y a plusieurs mois de cela, quand j'étais encore à Washington. Un homme … Ross McGregor c'est son nom je crois, m'avait demandé quelques conseils pour une affaire de divorce. Je lui avait donné les informations qu'il souhaitait. Le mariage ce n'est pas toujours aussi rose qu'on veut bien le croire. Quand on est jeune, on doit « oui » au premier mec qui vous offre une bague avec un gros diamant. On ne réfléchis jamais assez aux choses importantes. À ce qui peux nous coûter plus tard. J'en vois défiler des couples dans mon cabinet, parce que le mari ronfle ou que la femme a couché avec le voisin. Je pense qu'il faut prendre son temps avant de trouver le partenaire idéal. C'est méchant mais il faut bien essayer plusieurs personnes avant de trouver celui qui est mieux que l'autre. Quand on est jeune on s'aveugle, on pense être avec la personne de sa vie, qu'on aura des enfants avec. Il y a très peu de couple qui sont ensembles depuis qu'ils ont moins de vingt ans. Un mariage se n'est pas à prendre à la légère. C'est un contrat qu'on fait entre deux personnes, il y a un but commun fonder une famille, essayer d'être heureux et avoir une maison. Vous me direz mais l'amour dans tout cela. L'amour est comme le bonheur, c'est éphémère, on peut le rencontrer plusieurs fois dans sa vie, mais il ne dure jamais longtemps. Les couples qui disent être amoureux après 30 ans de mariage, c'est du pipot. Ils se sont aimés certes, mais avec toutes les années passées ils se sont habitués à vivre ensemble, un peu comme des colocataires. Bien sur, ils aiment faire l'amour ensemble, s'embrasser. Mais on peut faire l'amour ou embrasser une personne sans l'aimer et y prendre du plaisir sinon pourquoi des hommes iraient voir des prostituées s'ils ne prenaient pas du plaisir à faire des choses interdites.
Dans mon bureau à Los Angeles, je repensais à ça. Mes sentiments envers Maggie. Je suis amoureux je peux l'avouer maintenant. Avant je pense que je m'attachais plus à elle, il était plus facile de rester avec elle que d'aller voir ailleurs. C'est reposant de rentrer à la maison en pleine nuit, de la serrer dans ses bras, de reconnaître son parfum. J'ai été amoureux d'elle, elle m'a manqué plus que de raison. Aujourd'hui je peux dire que c'est plus de l'attachement que je ressens, un besoin de la posséder comme toutes hommes veut posséder une femme dans sa vie. Cet après-midi je n'avais rien de prévu. J'étais dans mon bureau, j'avais dit à la secrétaire de ne pas me déranger. Je buvais mon scotch tout en écoutant les variations Goldberg interprétés par Glenn Gould. Le téléphone brisa cet instant de bonheur, j'aime bien m'accorder une pause musique classique dans la journée. Je ferme les yeux, j'ai un verre dans la main. C'est merveilleux. Bref la secrétaire me dit qu'un homme voulait me voir. Je soupirais, dire que je pensais passer une journée sans rien faire, en plus Maggie est de garde ce soir, je vais me retrouver en tête à tête avec un film. Je vais me refaire Hugo Cabret, il est génial ce film. Ross McGregor entra dans mon bureau, il fut surpris de me voir. Je lui serrais la main.

    Bonjour, j'aime à penser que le hasard fait bien les choses, installez vous


J'allais devant la chaîne hifi éteindre la musique pendant que M. McGregor s'installait dans un fauteuil. Je revins prendre ma place derrière mon bureau. J'avais pris le soin de finir mon verre avant qu'il n'arrive, ça faisait mauvais effet de voir un homme boire de l'alcool en pleine journée.

    Je ne débute pas vraiment, dans le métier en tout cas. Il y a des avocats ici avec qui j'étais à Yale, dès qu'ils ont eu besoin d'un directeur ils ont fait appel à moi … Si l'on parlait de ce qui vous amène, vous m'avez parlé de divorce. Dans quelle circonstance avez-vous décider de contracter cet engagement ?
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeLun 23 Avr - 0:55

Ross ne faisait pas particulièrement confiance au hasard. Il mettait plus les bâtons dans les roues qu’il n’interférait favorablement. Il arrivait tout de même que le hasard faisait bien les choses. Peut-être qu’aujourd’hui c’était le cas ? Les variations de Goldberg jouées par Glenn Gould tendait à le penser. Ross n’aimait pas particulièrement Jean-Sébastien Bach, il préférait les romantiques tels que Chopin, Liszt ou encore Beethoven, mais il reconnaissait que Glenn Gould était le meilleur interprète du compositeur.

- Vous auriez pu laisser la musique, ça ne me dérangeait pas. Vous avez choisi le meilleur interprète qui soit pour Bach. D’ailleurs, vous savez sans doute que Glenn Gould a passé dix ans dans sa cave à étudier l’œuvre de ce compositeur. C’est fou quand on y pense, non ?

Passé ce petit commentaire, Ross trouvait que John s’avançait un peu sur son expérience. Il n’était pas débutant dans le métier mais ce n’était pas non plus un vieux maître du barreau. Il avait quoi, une trentaine d’années. Même s’il avait décroché son diplôme avec un peu d’avance, il ne devait pas être avocat depuis plus de cinq ans. Quoi qu’il en soit, l’écossais comptait sur lui et son assurance pour mettre fin à son mariage. Il espérait qu’il soit efficace et discret surtout. Il n’avait absolument pas envie que cette histoire fasse la une des journaux. Certes, les avocats étaient tenus au secret professionnel mais il y avait souvent des fuites dont les journalistes raffolaient.

- Avant tout, je ne veux pas que cette affaire s’ébruite. Je compte sur vous n’est-ce pas ?


C’était une question qui n’attendait pas de réponse. Le ton de l’écossais avait été suffisamment ferme pour faire passer le message.

- Ce mariage est une vaste blague. Une soirée trop arrosée, et on s’est marié sans s’en rendre compte… En plus, c’est le maire de la ville qui a célébré ce foutu mariage ! Tout de suite après, on a voulu faire annuler le contrat mais ça n’a pas été possible. Après, il n’a rien voulu entendre pour le divorce. J’ai laissé tomber pendant un temps car j’avais plus important et plus urgent à régler. Mais maintenant, ça fait plusieurs mois et il a enfin accepté de divorcer.


Ross était passablement agacé en exposant le problème. Il avait honte de s’être laissé embarquer dans une pareille histoire. L’avocat risquait d’être surpris en remarquant que l’heureuse élue était en fait un homme.


Dernière édition par Ross F. McGregor le Mer 1 Aoû - 1:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeMar 24 Avr - 13:44

J'avais coupé la musique pour une simple raison, tout le monde n'apprécie pas la musique classique. La plupart des gens disent que c'est pour les « vieux » ou pour les « riches ». Je fais partie de la deuxième catégorie de ces personnes, les « riches ». J'assume totalement mes goûts en matière de musique, je ne vois pas pourquoi je devrais cacher cette partie de moi. Enfant, mon père appréciait énormement la musique, il a transmis son savoir à mes frères. À l'époque j'étais un peu moins réceptif, je ne voyais pas beaucoup l'intérêt de la musique. On me disait que c'était bien la musique douce lorsque l'on doit réviser des cours, je trouvais que les révisions se faisait aussi très bien entre deux galipettes. Ce n'est pas pour autant que j'avais des bonnes notes. Bref tout ça pour dire que même si enfant je n'étais pas à l'écoute de mon père, j'entendais ce qu'il faisait écouter à mes frères. Je me suis imprégné de cette musique, j'ai fait mon apprentissage tout seul en grandissant. J'ai pris les CD de mon père et là je l'ai ai écouté en prenant mon temps, le temps d'apprécier. Je peux dire, qu'aujourd'hui je suis un amateur capable de distinguer Beethoven, Chopin, Lully ou encore Bach. Je n'ai pas souvent l'occasion au bureau de pouvoir me relaxer un moment entre deux clients, pour la bonne et simple raison que je ne suis pas toujours dans mon bureau. Chez moi, je me met dans mon bain avec un verre de vin à la main et j'écoute cette douce musique, m'emportant dans ce tourbillon de volupté vers des contrées nouvelles.
Dans le monde des affaires on n'a jamais vu quelqu'un travailler avec de la musique, sauf certains commerçants. Je peux me laisser distraire par la musique et il est hors de question que ce genre de chose arrive lorsque je dois donner des conseils à quelqu'un ou l'aider dans une affaire. Je me rendais compte que M. McGregor était un connaisseur en musique, il avait de suite reconnu l'interprétation de Glenn Gould, selon moi et le monde entier, le meilleur interpréte de Bach.

    Cela ne m'étonne guère sinon ce ne serait pas lui le meilleur interprète de Bach. Vous savez ce genre de chose arrive aussi dans d'autres arts, l'autre jour je lisais un article sur le film My weeks with Marilyn et Michelle Williams disait qu'elle a du avoir 6 ou 7 mois de préparation. À regarder des films avec Marilyn Monroe, écouter sa voix pour savoir correctement l'interpréter. Selon moi, aucune femme n'est aussi belle que Marilyn et Michelle Williams est bien pâle à côté


Même si ce petit aparté fut fort intéressant, nous étions ici pour parler d'une affaire de la plus haute importance. Je commençais à pianoter sur mon clavier, les quelques informations que j'avais en ma possession à savoir le nom de la personne désirant ardemment ce divorce Ross McGregor. Il me demanda ou plutôt suggéra que cette affaire ne s'ébruite pas. Il avait peur pour lui. Je me demandais à qui j'allais avoir à faire, serait-il le nouvel époux de Scarlett Johansson ? Je croyais qu'elle était avec Sean Penn. Je me rapprochais un peu de lui et lui dit avec tout le sérieux possible.

    Il n'est pas dans nos habitudes de parler de ce genre d'affaire avec la presse. La presse préfère les histoire de meurtre, les procès entre entreprise. Même si vous m'annonciez que vous êtes marier à Scarlett Johansson je vous assure la plus grande confidentialité sur cette affaire


Je n'avais pas pris le meilleur exemple pour illustrer mes propos, d'ailleurs je ne sais s'il appréciera mon exemple. Il reprit son souffle pour me raconter dans quelles circonstances avait été contracter ce mariage, je prenais note sur un fichier word. Un mariage fait lors d'une soirée arrosée c'est tellement classique, il a dû se faire à Las Vegas, c'est courant ce genre de pratique là bas. Je notais une pause alors que mes doigts couraient sur le clavier, j'avais tilté sur le « il ». L'autre personne était un homme. Je repris mes esprits pour vérifier quelque chose sur Internet, c'est bien pratique la nouvelle technologie.

    Où avez-vous contracter ce mariage ? Je pensais à Las Vegas vu qu'il est courant que des personnes se marient après avoir un peu trop bu. Mais comme vous me dites que votre ... partenaire est ... un homme je me demande dans quel état vous vous êtes marier. Si l'on consulte la liste des états reconnaissant le mariage homosexuel nous avons le Connecticut, l'Iowa, le Massachusetts, le New Hampshire, New York, le Vermont, l'État de Washington, le Maryland, et enfin Washington ... Le maire vous a t-il donné ses raisons de ne pas vouloir annuler ce mariage ?


Je ne suis pas homophobe, j'accepte tout a fait que des personnes du même sexe s'aime. C'est normal après tout. Je viens d'une famille traditionnelle, les hommes vont avec les femmes pour avoir des enfants c'est comme ça que les choses fonctionnent. Il se trouve que je ne m'attendais pas à ça, je n'ai jamais traité des divorces entre homme alors vous pouvez comprendre ma surprise. J'avais entrecoupé mon discours d'une petite toux passagère, il avait du aisément comprendre mon mal être dans cette situation.
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeSam 28 Avr - 21:18

Six ou sept mois de préparation, ce n’était pas comparable à une dizaine d’années. Pour le psychologue il était plus facile d’interpréter un rôle que d’analyser des partitions et d’en comprendre les messages du compositeur ou encore son état d’esprit au moment où il avait écrit ses musiques. Marylin Monroe remportaient un vif succès auprès des hommes. Elle était jolie mais n’était pas au goût de Ross. Les pin-up très peu pour lui ! Il ne la trouvait pas bonne actrice en plus. Il se demandait comment elle avait fait pour devenir aussi célèbre. Ah oui ! Elle avait posé nue dans un calendrier avant d’être connue et des connaissances bien placées l’avaient aidée à gravir les échelons rapidement. A sa décharge, cette femme n’avait pas eu une enfance heureuse. Elevée dans des familles d’accueil, séparée de ses frères et sœurs, Norma Jeane en garda des marques indélébiles. Son état psychologique très fragile ne supporta pas la pression ; les requins qui tournaient autour eurent raison de sa faiblesse. Sa mort prématurée la propulsa au rand des stars légendaires. Cela faisait presque quarante ans que Marylin était décédée et elle fascinait encore. L’admiration de l’avocat fit sourire le psychologue. Il n’avait pas vu le film dont il parlait mais Ross était persuadé que Michelle avait su interpréter le rôle parfaitement.

- Chacun ses goûts. Personnellement je préfère la beauté de Michelle Williams.

Williams, comme Anne. Ah ! Voilà une femme qui était au goût de l’écossais. Il la trouvait bien plus belle que Marylin. Si cette actrice avait eu un dixième de la force psychologique de son amie, elle n’aurait pas disparu à l’âge de trente six ans. Paix à son âme. L’heure n’était pas à ce genre de discussion. Ross était dans le bureau de John Ford pour régler son divorce. Il comptait sur sa discrétion et préférait mettre les points sur les i pour ne pas que cette affaire s’ébruite. Cela pouvait surprendre mais il fallait absolument que l’avocat sache tenir sa langue. Ross n’était pas marié à une célébrité mais à un homme qui avait été haut placé dans les affaires. Tous les ingrédients étaient réunis pour intéresser les journaux à scandales. Cette catégorie professionnelle avait plus d’un tour dans son sac pour obtenir les informations nécessaires à un article de première page.

- Je me méfie surtout des journalistes. Ces gens là sont très rusés. Dès qu’ils peuvent mettre la main sur une affaire peu banale, ils sont prêts à tout. Ils paient très cher pour avoir l’exclusivité d’un scandale. Je ne mets pas votre parole en doute mais s’il le faut, je triplerais vos honoraires pour être certain que vous ne vous laisserez pas tenter.

Que l’avocat soupçonne son client d’un manque de confiance n’était pas gênant. Sur ce point, Ross préférait être clair avec lui dès le départ. Il n’avait pas de temps à perdre et s’il fallait payer, il paierait. En fonction de la réaction du jeune homme, le psychologue saurait s’il peut ou non compter sur sa discrétion.

- Le mariage s’est fait à Los Angeles. Ne me demandez pas comment le maire a réussi à le célébrer et à le valider, j’en ai aucune idée. Un échange de services, une magouille, des contacts bien placés ? C’est peut-être pour ça qu’il n’a pas pu l’annuler ensuite. Ce qui est certain c’est que le contrat est authentique. Quand je pense que je ne suis même pas homosexuel…

Constat désolant. Ross n’était pas fier d’exposer la situation mais il le fallait. S’il voulait que le divorce soit prononcé sans y laisser des plumes, il était obligé d’avouer son ignorance quant au déroulement de la « cérémonie ». Qui a dit que le mariage était le plus beau jour de la vie d’une personne ? Pas Ross assurément.

- Le problème est que ce contrat stipule qu’en cas de divorce, tous les biens doivent être partagés équitablement entre les deux parties. Je crains que l’autre partie n’accepte pas d’être déposséder de la moitié de ses biens et qu’il me mette des bâtons dans les roues.

En effet, Dunney était beaucoup plus riche que Ross. Il n’accepterait jamais de partager ses biens. Ross ne voulait rien recevoir de cet homme mais il ne savait pas s’il était possible de ne pas respecter un article du contrat. Pour cela, il s’en remettait à l’avocat qui avait sans doute une solution à proposer.
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeDim 29 Avr - 17:17

J'ai grandi avec Marilyn Monroe, elle était l'image de la femme fatale moderne, je me souviens quand j'étais adolescent je rêvais de trouver une femme aussi pulpeuse qu'elle. Ça n'a pas été le cas, mes parents n'auraient pas appréciés que je ramène à la maison une femme comme elle, elle faisait beau dans le décor c'est sur mais c'est bien aussi une femme qui a quelque chose entre les oreilles. Il avait du sentir avec quel plaisir j'avais souligné son nom, il devait se dire que j'étais fan de Marilyn, j'aime l'image mais pas la femme. Enfin bref nous n'allions pas passer des heures à parler de cela, nous n'étions pas ici pour ça. Et puis je pense que nous n'aurions pas été d'accord, quoiqu'un débat avec des bons arguments c'est toujours intéressant. J'avais donc noté qu'il s'était marié avec un homme, heureusement il ne m'avait pas traité d'homophobe parce que j'ai eut un petit temps d'arrêt sur l'idée qu'il était avec un homme. Son histoire me semblait un peu louche tout de même, il s'était marié à Los Angeles le mariage n'avait donc aucune valeur puisque dans cet État on ne reconnaît pas ce genre d'union.

Est-ce que vous vous souvenez du nom de la personne qui faisait le maire, l'endroit exact où vous êtes allé ? Je vous explique il me faudrait le contrat de mariage pour pouvoir trouver une faille pour le faire annuler. Je pense que le maire de Los Angeles a autre chose à faire que de marier des gens ivres sans vouloir vous offenser

Je m'étais mis à penser que peut-être que le maire n'était pas vraiment le maire, ça m'étonnerait vraiment que le maire de Los Angeles ait fait une chose pareille. Si je reprends en compte les éléments qu'il m'a donné c'était lors d'une soirée arrosée, je ne pense pas que quelqu'un ait appelé tard le soir le maire pour célébrer un mariage, d'où ma question sur l'identité de la personne. Si j'avais bien compris son message il ne voulait vraiment pas que quelqu'un de la presse soit au courant de ses petites affaires, ma petite phrase ne l'avait pas fait rire, je devrais arrêter ce genre de chose. Son compagnon devait être quelqu'un d'important. Le silence ne me pose aucun problème vu que les journalistes me fuient plus qu'autre chose, ils savent très bien le sort que je leur réserve s'ils me posent trop de question. Je me souviens que le dernier à fini dans la rivière avec trois balles dans la tête. Je reprenais mon air le plus sérieux possible, celui que j'utilise lorsque je joue au poker et posait les coudes sur la table, les mains jointes devant mon visage.

Il faut que je vous explique vous pouvez avoir totalement confiance en moi, je hais les journalistes et c'est réciproque puisqu'ils me fuient comme la peste

J'avais bien l'intention qu'il me croit, mon don de mensonge s'était mis à fonctionner sans que je le sache, d'ailleurs je ne savais pas encore que je possédais un don de mentir. Je comprenais parfaitement son désir de ne pas vouloir partager les biens, c'était légitime et je sais que si le problème se pose si je décide d'épouser Maggie, ça me fendrait le cœur de devoir partager ce que je possède. L'autre personne était donc bien importante et avait une fortune plus importante que Ross. J'aurais aimé qu'il me donne le nom de la personne dès le départ au lieu de dire « l'autre », en plus il ne voulait pas divorcer au départ ce qui veut dire qu'il était peut-être à l'initiative de ce mariage bidon.

Il me faudrait le nom de votre partenaire ainsi que ses coordonnés pour que je puisse le voir, il n'était pas censé venir aujourd'hui ? Si vous me pardonnez je comprends que sa fortune est plus importante que la votre je comprends son désir de ne pas vouloir partager. Je songe à une chose, vous pouvez très bien m'interrompre mais vous avez dit qu'il ne voulait pas divorcer serait-il possible que ce soit lui qui ait arrangé ce mariage et demandé « au maire » de ne pas l'annuler ?

Il faut envisager toutes les hypothèses et il va sans doute penser que je regarde trop d'épisode des Experts. Mais non je ne fais que tout observé, il est important de garder l'esprit ouvert en toute circonstance pour ne pas passer à côté de quelque chose, pour vraiment bien comprendre la situation. Je sentais ma gorge commencée à s'assécher un peu, j'avais envie de demander à ma nouvelle secrétaire de venir nous apporter quelque chose à boire. J'allais demander à M. McGregor si un petit café lui ferait plaisir, il faudrait que je lui demande aussi ce qu'il a pensé de la nouvelle secrétaire histoire de savoir comment elle se débrouille.

Voulez vous une tasse de café M. McGregor ? Petite question qui n'a rien à voir, la secrétaire est nouvelle j'aimerais savoir si vous l'avez trouvé assez agréable et aimable
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeMer 2 Mai - 22:46

Il en avait de bonne l’avocat. Dans l’état où était Ross ce soir là, il ne pouvait pas se souvenir de la personne ayant célébré le mariage. Un nom était indiqué sur le contrat mais rien ne prouvait que c’était le même homme, ou la même femme. Les mariages homosexuels n’étant pas autorisés en Californie, Ross soupçonnait fortement ce maire d’avoir eu recours à un stratagème douteux pour faire valider cette union ridicule. Sans doute, avait-il appelé un de ses amis demeurant dans un autre état pour emprunter son nom afin que le document soit conforme à la loi. Tout cela pourquoi ? Pour se venger de l’ancien dirigeant de Genetic. Ross ne savait pas les rapports qu’ils entretenaient tous les deux, mais d’après ses souvenirs, Dunney n’appréciait pas vraiment le maire de la ville. Quant à savoir pourquoi, l’écossais s’en fichait éperdument. En revanche, il savait qu’il n’y avait pas de faille et aucune possibilité d’annuler ce mariage. C’eut été tellement plus simple !

- On ne peut pas l’annuler. Et pour le maire, vous semblez ignorer qu’il n’est pas tout blanc. Quand il peut mettre les bâtons dans les roues d’une personne haut placée, il ne se gêne pas.

L’avocat ignorant l’identité de l’autre partie, il était normal qu’il pense que le Maire avait autre chose à faire qu’à marier deux hommes en pleine nuit. John Ford n’allait certainement pas manquer d’être surpris en lisant les termes du contrat que le tendit l’écossais.

Citation :
Contrat de mariage fait le 12 mai 2010 en trois originaux.
Un pour chaque époux et un pour l’administration.
Régime de la communauté avec les clauses particulières en fonction du consentement et de l’accord mutuel des époux dénommés en pages 2 et 3 du présent document.

Pour Dunney Steve Holster :
- la promesse de se coucher tous les soirs à neuf heures tapantes,
- celle de ne jamais coucher avec son conjoint,
- faire la cuisine,
- s'occuper de son beau-fils,
- ne jamais acheter de poisson rouge.

Pour Ross Fearghas Mc Gregor :
- s'occuper des enfants dans la mesure que permettait son travail,
- obligation d'entretenir un jardin avec des fleurs bleues,
- se coucher tôt également.

Pour les deux parties :
- l'interdiction de l'adultère,
- assistance mutuelle en cas de danger quel qu'il soit, dans la santé comme dans la maladie, dans la joie comme dans la tristesse,
- la mise en commun de tous leurs biens antérieurs au mariage,
- et toutes les clauses classiques d’un contrat de mariage.

Le tout était paraphé, signé et estampillé par les instances autorisées. Y figuraient également les signatures de deux témoins inconnus du couple détonnant.

Ce document comportait des éléments plus que fantaisistes mais il était incontestable. Ross n’était pas fier de lui mais il ne pouvait pas s’empêcher de regarder l’avocat alors qu’il lisait assidûment le document.

- Vous n’auriez pas plutôt du thé ?

Un cognac aurait été plus approprié pour faire passer la pilule qui était restée coincée dans la gorge de l’écossais depuis la nuit fatidique. Il se demandait encore comment il avait fait pour en arriver là ! Il regarda sa montre, son mari devrait déjà être là. Ross espérait qu’il n’allait pas lui faire faux bond. Quant à la secrétaire du cabinet, le psychologue n’avait pas vraiment eu le temps de se faire une idée. En fait, n’y avait pas prêté attention. Si cette jeune femme avait commis des erreurs ou avait été désagréable, il s’en serait sans doute aperçu. Il répondit par un petit haussement d’épaule signifiant qu’il n’avait pas d’avis sur la question.

- Alors ?

Après avoir laissé planer le silence, il attendait le verdict avec une certaine impatience.
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeDim 13 Mai - 20:03

J'avais dit ça mais je ne connaissais pas bien le maire, moins je le voyais mieux je me portais. Il valait mieux que je le tienne éloigner de mes affaires, il m'aurait un peu trop à l’œil et regarderais de prêt mes affaires ce que je ne souhaite pas le moins du monde. Je fais parfois des donations à des associations, des grands avocats le font pour être bien vu des autres gens alors je le fais pour que personne ait beaucoup de soupçon à mon sujet. Il aurait été facile pour McGregor et son compagnon de s'être fait berné par un homme mimant le maire, il faut compter bien sur sur le fait qu'ils ne l'avaient pas vu en vrai bien sur. J'aurais vraiment aimé savoir le nom du compagnon histoire que je sache qui doit venir lorsque ma secrétaire va me l'annoncer, pourquoi tant de mystère. Il me tendit son contrat de mariage, je le pris et commença à le lire. Ross m'avait fait une bonne impression lors de notre rencontre et il semblait être un homme tout a fait sérieux et convenable mais à la lecture de ce contrat. Je n'avais pas le moins du monde envie de rire, j'avais envie de faire une boulette avec la feuille et faire la leçon à Ross qui se comportait comme un enfant. Non vraiment c'était quoi cette histoire ? Il se moquait de moi et s'occuper de ça était une pure perte de temps. Je prenais le téléphone et appuya sur un bouton pour avoir ma secrétaire au téléphone.

Mademoiselle pouvez-vous nous amener une tasse de thé et une tasse de café s'il vous plaît ? Et dites moi si l'autre personne qui devait venir est là … Oui et bien il n'a pas donner de numéro de téléphone ? … Merci

Je raccrochais, c'est pénible les gens en retard qui ne donne pas leur numéro de téléphone, ils sont sur qu'on ne pourra pas les appeler. Mais mon client en fasse de moi attendait que je lui donne mes impressions sur le papier que je tenais, papier qui était sois disant un contrat de mariage. Je relisais les clauses du mariage, il allait bien falloir trouver une faille. Je soupirais, je ne supportais vraiment pas les gens en retard, c'est bien une chose que je ne peux souffrir. Je regardais ma montre pour vérifier que nous étions bien à l'heure.

Je ne sais pas si c'est une mauvaise blague ou si vous aimez paraître sérieux mais ce contrat ne me fais absolument pas rire et je déteste perdre mon temps. J'aimerais beaucoup que votre époux montre son nez, vous pouvez même l'appeler si vous le souhaitez

Je pense que j'avais été assez claire, le ton de ma voix trahissait bien mon mécontentement. Heureusement la secrétaire entra dans mon bureau avec les boissons, elle les déposa sur la table et partit. Je la remerciais et ne pu m'empêcher de jeter un regard sur ses fesses, mère nature avait été généreuse avec cette jeune femme. J'avais vraiment bien fait de la prendre au service de ce cabinet, j'avais eu quelque soupçon au début mais rapidement, surtout quand j'ai eu l'occasion de la voir de plus près je l'ai prise parce que c'était la seule brune et qu'elle était autant intéressante physiquement que mentalement. Je buvais une gorgée de mon café afin de m'éclaircir les idées, il ne fallait pas que je laisse l'émotion me submerger même si je déteste être pris pour un idiot ce que je suis loin d'être.

HJ : on envoi un mp à Dunney ?
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeSam 19 Mai - 0:51

La réaction de l’avocat ne surprit pas le psychologue. N’importe qui aurait réagi de la même façon en lisant le contrat de mariage unissant les deux hommes. Hormis les parties auxquelles personnes n’échappaient, les autres conditions étaient des plus loufoques. Ce n’était pas une blague. Ross n’en était pas fier. Le contenu du document était débile mais ce n’était pas le pire ; le pire étant que l’écossais était lié à son ennemi favori. Il avait vraiment fallu qu’il soit dans la quatrième dimension pour faire une telle connerie ! Il n’en revenait pas encore lui-même. L’avocat n’aimait pas perdre son temps ; ça tombait bien, le psychologue non plus. Il se serait passé des services de John Ford s’il avait pu faire autrement. Non pas qu’il n’appréciait pas cet homme, mais il aurait préféré le revoir en d’autres circonstances.

- Ce n’est malheureusement pas une blague… Dit-il honteusement.

Maintenant qu’il allait être de nouveau père, il ne voulait pas traîner ce fardeau plus longtemps. Cet enfant à venir ne pouvait dire mot mais son fils Wyatt ne se gênerait pas pour lui balancer des remarques désobligeantes à ce sujet. Jusqu’à présent, dépassé par les événements, Ross n’avait pas eu le temps de se pencher sur la question. Il était désormais nécessaire de régler cette histoire au plus vite. Il comptait sur l’avocat pour que ça ne traîne pas des mois. Cela n’avait que trop duré. C’était sans compter sur le retard de Dunney. Ce dernier avait la fâcheuse tendance à se faire désirer. C’était agaçant et John Ford n’appréciait pas cette attente. Ross non plus.

- Vous croyez que ça m’amuse ? C’est mal me connaître. Il va venir ! Il adore se faire attendre. Il doit se prendre pour une star. Et comme telle, il aime se faire désirer. Je sais que c’est pénible, mais nous sommes obligés de patienter.

Content ou pas, l’avocat devait faire avec et se plier aux exigences de l’écossais qui ne quitterait pas le bureau tant que la procédure de divorce ne serait pas enclenchée. Ross dégusta son thé en espérant que Dunney ne raterait pas ce rendez-vous. Avec un tel énergumène, il s’attendait à tout. Il avait intérêt à ramener ses fesses dans le bureau de l’avocat s’il ne voulait pas mettre sa vie en danger. Ross n’était pas de nature violente mais il ne fallait pas dépasser les limites de sa patience. Si Dunney ne se déplaçait pas, il n’hésiterait pas à aller le chercher par la peau des fesses quitte à se faire aider par des hommes de main pour être certain de ne pas échouer.

- Merci pour le thé. Vous savez qui est Dunney Holster au moins ?

Ross trouvait étrange que l’avocat n’ait fait aucun commentaire sur son époux de pacotille. Pourtant, le peu qu’il l’avait vu et cerné, il n’était pas du genre à pratiquer la langue de bois. Comment se faisait-il qu’il n’ait pas sourcillé en découvrant le nom de l’ancien dirigeant de Genetic. S’il ne connaissait pas l’existence de cette organisation, il connaissait au moins le nom de la multinationale qui la couvrait.
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeDim 20 Mai - 9:36

Trois hôtels. Bonne moyenne, mais il n'allait pas tenir longtemps comme ça. Il fallait qu'il quitte Los Angeles, ça lui paraissait évident. Sauf qu'il devait donner signe de vie à Maggie et à sa fille, trop régulièrement pour que ce soit sans danger. Il n'avait jamais autant regretté le temps où nulle attache ne l'empêchait de fuir. Ce temps béni où, d'ailleurs, aucun de ses soucis ne l'aurait amené à fuir. Il allait de l'avant, quitte à le faire avec fracas, jeune entrepreneur audacieux. Il n'avait pas peur du Cercle, pas peur de la mafia. Il n'avait pas conscience d'être physiquement spécial et n'avait peur de rien. Il ne se retournait jamais en craignant d'être suivi, ou alors en criant un grand "bouh" et en comptant les personnes qui auraient sursauté. Qu'est-ce qui s'était passé ? Il avait vieilli, tout simplement. Genetic, sa fille, le Cercle lui avaient pompé son énergie. Pour pas grand chose d'ailleurs. Et il était à présent piégé par ceux même qui avaient bénéficié de son zèle. Ce troisième hôtel n'était pas de son standing. Mais s'il se limitait à ce genre de données il risquait d'être facilement repéré. Sa fille n'aurait jamais supporté de se retrouver dans un endroit aussi petit. Obligée de le croiser sans cesse, de le voir parfois lui faire obstruction. Sans compter qu'à deux dont une ado enceinte la discrétion n'était pas au rendez-vous.

Il avait fait du mieux qu'il pouvait. Ce n'était juste pas suffisant. Et maintenant qu'il était officiellement en vadrouille il n'avait plus de prétexte pour ne ps ouvrir cette foutue lettre. Arrivée avant son départ, il aurait pu la rater s'il n'avait pas naïvement vérifié le courrier. Elle avait été envoyée à Genetic, transférée sur place par sa secrétaire. Son ancienne secrétaire, il ne savait pas ce qu'elle était devenue. Peut-être Tussle l'avait-il gardée. Dans ce cas-là il lui souhaitait bien du courage, car ce n'était pas vraiment un cadeau qu'il lui laissait. Un ricanement lui échappa tandis qu'il regardait cette écriture (hélas) bien connue qui avait rayé la première adresse pour la remplacer par la sienne. C'était assez étrange d'ailleurs, car il ne se souvenait pas avoir donné cette adresse à Dammer. Ce pouvait être une inattention de sa part, ce qui était assez inquiétant. Ce pouvait aussi être une initiative de Tussle, ce qui était encore plus inquiétant. Un frisson le parcourut à l'idée du maire recevant par hasard une lettre lui étant adressée. Si elle lui était tombée entre les mains, il l'avait ouverte, pour sûr. Mais elle ne semblait pas l'avoir été. Ouvrant le robinet de courage un peu tari qui alimentait sa témérité, il prit un coupe-papier et ouvrit le document, dont il lut immédiatement la fin. Son mari. Mauvaises nouvelles en perspective.

Ouh oui, très mauvaises nouvelles : il était convoqué. On le convoquait beaucoup ces derniers temps. Allumant une cigarette, il se demanda si le jeu en valait la chandelle. La lettre n'avait pas l'air d'avoir été ouverte, mais elle n'était pas non plus très protégée, et il y avait de multiples moyens de lire la correspondance écrite, sans même prendre en compte les pouvoirs mutants de certains protégés à Genetic. S'il y allait, il risquait de se faire cueillir à la sortie. S'il n'y allait pas, il savait que l'autre crétin de conjoint allait essayer de lui causer encore plus de problèmes. Sa disparition les règlerait dans un premier temps, mais cette andouille pouvait se mettre en tête d'aider toute personne se proposant de le ramener par la peau des fesses à ses obligations, et même s'il détestait le propriétaire de bateau il ne lui souhaitait pas de se retrouver impliqué dans ses problèmes de quelque façon que ce soit. Gentil, le brave homme risquait d'y laisser des plumes en plus de lui briser durablement les couilles. D'un autre côté, sa fille était à l’abri pour le moment, donc il pouvait envisager de se laisser prendre. Ce n'était pas comme si, seul, il risquait grand chose. Il commençait à avoir l'habitude de se faire enlever. De toutes façons il doutait que même le Maire ait intérêt à se préoccuper de lui dans l'immédiat. Bientôt. Pas tout de suite. Quand était ce rendez-vous au juste ?

Le jour même. Bien bien bien, il ne lui restait plus qu'à essayer d'avoir l'air présentable. Se dirigeant vers la minuscule salle de bains mise à disposition, il avisa son reflet. Premier point : la barbe. Ce n'en était pas encore une mais il fallait arrêter le processus avant que ça ne le devienne. Il se coupa une seule fois, à gauche du menton. C'était une chose qui ne lui était plus arrivée depuis un moment, sans inclure une certaine période de somnolence forcée. Il était stressé, et ça se ressentait. Ses vêtements étaient normaux, il essayait de passer inaperçu ces derniers temps. De fait, pas de costume, pas de cravate, pas de lunettes de marque. Juste un pantalon noir, correctement coupé tout de même, il n'en était pas au point de faire dans le misérabilisme, et une chemise bon marché, noire à rayures. Il avait acheté une autre veste que la sienne aussi, mais n'avait pas encore eu le cœur de se défaire de la première et n'avait donc pas encore mis la nouvelle. Il y songea un instant. Puis il mit sa veste à lui et se maquilla. Pas par provocation, il ne pensa même pas un seul instant au jugement qui pouvait être fait de lui. Il avait juste besoin d'un minima d'excentricité, et ne comptait s'en débarrasser que lorsqu'il aurait vraiment la trouille. Ou bien faisait-il ça pour se persuader qu'il n'était pas déjà terrifié.

Il prit un taxi pour se rendre à la convocation, et se tritura les cheveux tout au long du trajet. Ils étaient trop long, il était temps de les couper. Mais il avait la flemme. Et cette coiffure lui étant inhabituelle, il se disait qu'il était peut-être préférable de la garder. Il sut en arrivant qu'il était en retard. Il ne s'était pas pressé pour venir, et n'avait regardé l'heure prévue qu'une fois dans le taxi. Il s'annonça à l'accueil, mais n'attendit pas qu'on l'escorte pour s'avancer vers les bureaux. Il ne connaissait pas les lieux, et se guida donc aux noms sur les portes. Quand il vit celui que Ross mentionnait dans son papier pseudo-administratif, il se posa à côté de la porte et tendit l'oreille. Une brave jeune fille arriva à ce moment précis, murmurant des vagues excuses-reproches comme quoi il n'était pas supposé arriver seul et ainsi de suite. Elle se calma un peu en voyant qu'il était à la porte de son affaire à lui et pas -heureusement pour son poste - à une autre, mais Holster se contrefichait que mademoiselle se fasse ou non virer. Il essayait d’écouter. Du peu qu'il comprit, ils buvaient un thé, et Ross s'apprêtait à dresser son portrait. Parfait. C'était le moment rêvé pour entrer en scène. Il frappa quatre coups et ouvrit la porte.

« Laissez-moi répondre à sa place : Je suis un esclavagiste borné et définitivement amoral qui risque d'avoir une mauvaise influence sur son fils. Plus prosaïquement, je suis actionnaire. Maintenant, il faut savoir que je suis aussi l'une des plus grandioses sources d'emmerdes de cet État, et que cet âne m'a laissé l'impliquer dans tout ça. Ces formalités de présentations étant accomplies, pourrais-je avoir également un thé ? Je n'ai pas beaucoup de temps, ça m'obligera à écouter un peu de ce que vous espérez me dire. »

Fier de son entrée, il prit place avec aisance sur une chaise disponible assez peu confortable, regrettant que son existence lui interdise la familiarité de s'asseoir sur le bureau. Finalement, les risques valaient bien la chandelle. Il avait oublié à quel point il pouvait être agréable de tourner son mari en ridicule. La porte était restée ouverte sur une silhouette féminine embarrassée, qui ferma la pièce sans que Holster s'en soucie un instant. Que lui importait qu'elle soit ou non vue par son supérieur, et que celui-ci la tienne ou non responsable de l'entrée en tornade de l'ex-directeur de Genetic ? Il était ici pour faire suer son monde, et peut-être, si Ross avait gagné un peu de cervelle, lui proposerait-il un marché incluant leur divorce. Mais d'abord, il voulait montrer que c'était lui qui maîtrisait le jeu. Faible de façon globale ces derniers temps, il avait toujours assez de prestance pour essayer de régler ce problème-là positivement. Ou tout du moins essayait-il de s'en persuader.
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeJeu 31 Mai - 20:27

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Taste in men by Placebo

Sérieusement comment voulait-il que je trouve une faille dans ce contrat de mariage qui était complètement stupide ? C'était digne des blagues qu'on se faisait quand on était adolescent pas un adulte avec une capacité de raisonnement et un peu de jugeote. Ce que je ne comprenais pas non plus c'est qu'il ne se décide que maintenant à réagir. Je ne sais pas mais si on est marié à quelqu'un qu'on ne souhaite pas on s'y prend plus en avance pour divorcer, c'est en tout cas ce que je ferais si cela m'arrivait. Ce n'est pas le cas puisque personne ne se presse à ma porte pour m'épouser. Encore heureux d'ailleurs, je n'ai pas envie d'avoir une troupe de greluche qui en veux à mon argent plus qu'autre chose. Enfin je posais ce papier sur mon bureau, je buvais une gorgée de mon café, il y avait des gens vraiment stupides sur cette planète pour écrire des bêtises pareilles. Je me souvenais qu'on avait fait ça à l'université, on était soûl et c'était un des professeurs qui avait joué le rôle du prêtre. Le contrat était encore pire que cela, beaucoup plus extravagant, un peu plus … sexuel entre autre. Mais ça ne peut être autrement avec des jeunes hommes ivres et en quête de nouvelles aventures.

Hum … c'est un homme d'affaire

Je ne pouvais pas connaître tout le monde. J'avais vaguement entendu parler de cet homme comme un homme d'affaire aimant pavaner en société plutôt que de s'occuper d'affaire de son entreprise. Je n'eus pas le temps de réfléchir plus amplement à la question quand l'homme prénommer Dunney Holster entra dans mon bureau de façon spectaculaire, il aimait vraiment se donner en spectacle. Ce n'était pas vraiment de mon goût et si nous étions non pas dans mon bureau je crois que je lui aurais tiré une balle dans le genoux pour son impertinence. Il se prenait pour une vrai diva, comme si j'allais me mettre à genoux devant lui, il ne savait pas à qui il avait affaire. Malheureusement je me devais de garder mon calme, rester un homme d'affaire, un avocat comme tout les autres. Je le laissais s'asseoir, à l'entrée je vis la secrétaire qui était dans tous ses états la pauvre. Je lui faisais signe d'amener une tasse de thé et de nous laisser, j'irais lui parler après cet entretien, elle n'avait rien à voir avec tout ça et je ne lui en tiendrais pas compte bien sur. Je me contentais de lever un sourcil, tout en m'installant un peu plus confortablement dans mon fauteuil.

Si vous étiez arrivé à l'heure qu'on vous a dites vous ne perdriez pas votre temps si précieux. Mais vu votre retard nous devrons parler un peu plus longtemps que prévu … Maintenant pourquoi vous ne vouliez pas divorcer ? Il est moins diva que vous pourtant

C'était étonnant qu'un homme comme lui ne cherche pas à être avec quelqu'un comme lui, en général les hommes superficiels tout comme les femmes aiment être avec des personnes semblables à eux. C'est toujours plus rassurant d'être avec une personne qui lui ressemble, des fois les hommes aiment être avec une femme un peu moins intelligentes juste parce que physiquement elle est belle et fait bien dans le décor. J'ai eu des copines comme ça, un peu idiotes mais qui savaient parfaitement faire ce que je voulais en toute circonstance. La secrétaire entra dans le bureau pour apporter le thé, je lui demandais de prendre ma tasse de café vide et de m'amener un martini dry mélanger au shaker. Je savais que nous étions en début d'après-midi mais j'avais besoin de boire une boisson forte juste pour me calmer les nerfs même si physiquement je ne montrais aucun signe d'énervement.
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Ross F. McGregor

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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeLun 4 Juin - 20:48

Manifestement John Ford ne savait pas qui était Dunney Holster. C’était étonnant de sa part. Même si son installation à Los Angeles était récente, il devrait connaître toutes les personnes hauts placées et influentes de la ville. Cela comprenait, entres autres, les hommes politiques, les présidents d’association, les directeurs de banques et les dirigeants de grosses boîtes. Le mari de Ross avait été à la tête d’une multinationale, il n’était pas rien. Certes, il ne pouvait avoir rencontré toutes ces personnes mais il aurait pu se constituer un dossier sur chacune d’entre elles. Pour plaider en connaissance de cause, John avait intérêt à revoir ses classiques s’il voulait défendre au mieux les intérêts de ses clients. Ross se demandait s’il faisait bien de lui confier ce divorce. Il espérait tout de même que l’avocat comblerait ses lacunes et mènerait rondement cette affaire au plus vite. De toutes les façons, l’écossais n’avait plus le choix. Le contrat de mariage était entre les mains de John. Il avait assez honte de cette situation pour ne pas consulter quelqu’un d’autre. Moins il y aurait de personnes au courant, mieux ce serait.

Ross s’apprêtait à expliquer à John qui était Dunney Holster quand celui-ci fit une entrée spectaculaire. John ne semblait pas apprécié son attitude et encore moins son retard. Le psychologue, quant à lui, ne fut pas surpris, il était plutôt dépité. Il poussa un soupir en se demandant encore comment il avait pu sympathiser avec cet homme lors d’une soirée. Il n’avait vraiment rien de commun avec lui. Il transpirait de vantardise et de suffisance. Il était méprisant voire odieux. Un mégalomane dans toute sa splendeur ! S’il n’avait pas cette classe naturelle qui le caractérisait, son comportement serait à vomir. Ross regrettait de ne pas l’avoir abandonné en pleine mer le jour où il était à bord de son bateau. Il aurait mieux fait de le laisser se noyer. Malgré ce que l’ancien dirigeant de Genentech représentait de nocif pour lui, il avait été incapable de ne pas lui envoyer des secours. Le psychologue n’était pas un meurtrier. Ne pas porter secours à une personne en danger ne faisait pas partie de ses principes. Il aurait bien aimé oublier ses principes à ce moment là. Ainsi Holster se serait sans doute noyé et Ross serait veuf. Plus besoin de divorcer. Plus besoin de supporter les frasques de son énergumène d’époux.

Lorsqu’il le traita d’âne, Ross secoua la tête de désapprobation en pensant que ça venait de trop bas pour être relevé. En tout cas, cet animal avait une qualité nécessaire pour faire front à Hoster, il était têtu. Si Dunney pensait déstabiliser Ross en le traitant de la sorte, il se trompait lourdement. L’écossais ne rentrerait pas dans son petit jeu qui n’amusait que lui. L’avocat n’avait pas du tout envie de rire non plus. Il était excédé par le retard et l’attitude du dernier arrivant. Il allait devoir mettre de l’eau dans son vin s’il voulait mener à bien ce divorce. John voulait savoir pourquoi Dunney ne voulait pas divorcer. Mais ça c’était avant. Aujourd’hui, s’il était présent dans son bureau ce n’était pas pour faire joli. Si ? En y réfléchissant un peu, il en serait capable ce bougre ! Aussi, avant qu’il ne réponde à la question posée, Ross prit la parole.

- Peu importe qu’il veuille ou non divorcer. J’ai appris que je pouvais me passer de son accord. Alors venons-en directement aux conditions et à la procédure. Moi aussi, j’ai d’autres choses à faire… Bien plus intéressantes !

Ross jeta un œil vers Dunney puis vers John. Il était déterminé à ne pas s’éterniser dans ce bureau. La présence de son mari dégageait des ondes négatives dont il se passerait bien. Bizarrement, il avait un mauvais pressentiment. Il espérait qu’il ne chipoterait sur un point anodin ou qu’il ne ferait pas des siennes uniquement pour prouver qu’il existait. Depuis l’échange du Blue Lake, l’ancien patron de Genetic n’existait plus pour grand monde. Il ne serait pas étonnant qu’il ait envie de se prouver à lui-même qu’il n’était pas rien.

- Je ne veux qu’une chose : que chacun reprenne ses billes et basta !

Ross ne pouvait pas être plus clair sur sa position. Il n’attendait rien de ce divorce, il ne voulait rien qui vienne de Dunney. Ce dernier n’avait aucune crainte à avoir pour sa fortune. L’écossais voulait simplement reprendre sa liberté.
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeJeu 7 Juin - 13:19

Plus de temps que prévu ? Il rêvait ! Pour eux peut-être, mais certainement pas pour lui. S'il en avait marre il se contenterait de tirer sa révérence, et il était hors de question qu'il laisse des considérations aussi futiles que sa situation conjugale le retenir. Ceci dit, maintenant qu'il avait pris le risque de venir, s'il fallait être tout à fait honnête, il n'était plutôt pas près de s'en aller. Et puisqu'on lui parlait de longs palabres, il posa un coude sur le bureau et y cala confortablement sa tête, le temps d'écouter ce qu'on avait de si important à lui dire. La raison pour laquelle il ne voulait pas divorcer ? Ah, effectivement cela pouvait mener à une réponse très longue, ou très courte. La version brève était que personne n'en savait rien, pas même lui même. La version longue était basée sur un mécanisme complexe qui impliquait une escalade d'engagement vis-à-vis de sa volonté première de faire chier Ross et un excès de narcissisme. Très prise de tête, et même pas certain. Oh, et bien sûr il y avait cette envie de garder ses sous-sous, ce qui n'était plus exactement d'actualité dans la minute. Mais tout ceci relevait de son discours à lui et ne pouvait donc pas s'inclure dans la longue conversation que cet avocat rêvait de lui faire douloureusement subir. C'était peut être une simple illusion, il avait l'impression que cet homme ne l'aimait pas. Pour tout dire, ça l'amusait. Il tenta tout de même de garder à l'esprit le motif de sa venue, malgré le sarcasme délectable que lui lança l'homme au bureau. Ross, diva... Mouaf, il en aurait presque pouffé de rire. Oh tiens, il s'autorisa un sourire moqueur quand même, juste pour le plaisir. Son regard se tourna vers Ross et le sourire s'élargit sans qu'il puisse le retenir. Le style lui correspondait si peu, il fallait absolument qu'il retienne cette image mentale pour les soirs de déprime. Ross en diva.

Voir l'avocat se faire servir un remontant n'était pas mal non plus pour tout dire, mais son mari vint casser ces moments idylliques en ramenant son esprit extatique droit au sol. Le divorce. Ainsi il avait la possibilité de forcer le divorce. Même pas drôle. Même si au fond c'était exactement ce qu'il voulait. Sauf qu'il voulait que ça soit un divorce forcé suite à un accord mutuel, impliquant une redistribution juridique des biens lesquels seraient répartis à l'amiable de façon officieuse. Mais allez expliquer ça à votre pire ennemi sans lui provoquer une crise cardiaque ni passer pour un fou. D'autant qu'il n'avait pas spécialement confiance en son mari. Il pouvait le menacer mais ça le fatiguait par avance. Et il était en fuite, donc nécessairement n'avait que peu d'influence immédiate. Ceci dit, ça, Ross, ne le savait pas. Il ne savait pas grand chose au fond. Et il continuait à s'énerver pour un rien, toujours le même. Il se surprit l'espace d'un instant à en être attendri, comme un parent devant les bêtises récurrentes d'un enfant un peu turbulent. Il n'avait décidément pas de patience, cet homme. Aucun sens des affaires. Seulement tout novice qu'il soit il avait réussi à mettre son plan à l'eau. Sans la motivation de l'argent, Holster allait avoir du mal à faire comprendre son intérêt sans raconter ses malheurs, ce qu'il ne voulait surtout pas faire. Ross lui enfonçait une sérieuse épine dans le pied là. Tellement grosse qu'il ne voyait pas vraiment comment rivaliser. Enfin si il voyait, mais il était plus civilisé que ça. Et bon, il l'avait déjà épousé, ce n'était pas humain d'en rajouter une couche. Même s'il le concurrençait dans le domaine de la formation chieur-professionnel, ce n'était pas une raison pour être plus immature qu'il ne l'avait déjà été. Il garda l'idée dans un coin de sa tête cependant.

« Alors dans l'ordre, je ne l'ai pas épousé pour son caractère de diva, même si maintenant que vous l'avez dit je reconnais qu'il y a un petit quelque chose. Pour moi ce bout de papier n'est rien. Personne ne peut m'attaquer avec, à part Ross ici présent, ce qui pourrait presque m'arranger, donc je n'ai aucun intérêt à divorcer. J'aurais pu en avoir un s'il avait eu un peu de tempérance et moins de choses à faire mais vu son peu de patience je crains que sa résistance à l'envie de me tuer ne s'estompe, ce qui est peu favorable à un arrangement à l'amiable quel qu'il soit. »

Il avait décidé de s'adresser à l'avocat. Non pas qu'il préfère le visage de l'avocat à celui de son mari, mais c'était plus facile ainsi de maintenir sa confortable position accoudée, et il voulait jouer un peu avec les nerfs de son mari. Ceci étant, il n'en était pas moins déçu de la tournure que prenait l'entretien. Avec un mari impatient, prêt à lui laisser toute sa fortune et pas combatif pour un sou, il ne risquait pas de mettre en place le moindre pan machiavélique. Pour l'estime de soi, c'était pas ça. En fait, il aurait aussi bien pu ne pas être là, et ça le chiffonnait. Où était l'intérêt de le convoquer si sa présence n'était pas réellement requise ? S'il avait su dès le départ que Ross n'avait pas besoin de lui pour se sortir du pétrin, il n'aurait pas pris la peine de venir risquer ses fesses pour lui proposer un arrangement qui n'était clairement plus de mise. Tiens, ça le dégoûtait. Il prit une gorgée de thé. Regretta immédiatement de ne pas s'être servi dans la tasse de quelqu'un d'autre. S'en voulut d'être aussi mesquin. Il avait joué, il avait perdu. Il n'y avait pas à être amer pour ça. Et que cette idée reste loin, très loin du centre de décision de son cerveau ! Holster se leva de son fauteuil avec souplesse. Perdu pour perdu, autant ne pas perdre plus de temps.

« Enfin, s'il n'y a pas besoin de moi, je ne vois aucune raison de rester. Vous vous débrouillerez bien tous seuls. »

Son regard balaya la pièce une dernière fois. Bureau très sobre, très confortable surtout. Plus un nid douillet aux allures professionnelles qu'un espace professionnel à l'allure chaleureuse. En un sens, ça lui rappelait un peu son bureau à lui : conçu pour lui-même et personne d'autre. Il observa l'avocat une semi-seconde. Définitivement antipathique, il n'avait aucune envie de le revoir. Puis il regarda Ross, et là, son esprit demanda une seconde de réflexion. Il n'appréciait toujours pas le propriétaire de bateau, c'était un fait. Et il ne lui voulait aucun bien, donc se fichait comme d'une guigne de ce qui pourrait lui arriver après son départ. Pourtant, partir simplement le chiffonnait. C'était cette neutralité, cette atmosphère de... de match nul ? Non, ce n'était pas exact. Plutôt une impression d'inutilité. Il avait épousé un type pour rien, voilà ce qui lui déplaisait. Il aurait voulu rentabiliser, il avait même trouvé une idée, et elle ne collait plus. C'était ça qui l'agaçait, lui qui aimait renverser les situations et leur donner une couleur grandiose. Il n'y avait rien de grandiose dans cette histoire, tout au plus pouvait-on en espérer qu'ils l'oublieraient tous les deux. La prochaine et dernière fois qu'ils se reverraient, ce serait par documents interposés et ils en seraient tous deux satisfaits.

L'idée lui revint de faire chier Ross une dernière fois. Après tout, c'était encore la seule raison logique qu'il avait trouvée à leur contrat : se faire chier l'un l'autre. Nul doute cependant que les clauses le concernant avaient été rédigées par ce cher Emmet, mais cela n'avait guère d'importance. L'essentiel était cette volonté destructrice qui l'avait de toute évidence poussé à l'irrationnel et qui, à présent, recouvrait une partie de son sens. Ross était détestablement banal. Un brave homme, comme il ne pouvait pas les supporter et comme il ne les craignait pas. Il avait tout à gagner à l'énerver et, s'il n'y parvenait pas, ça n'aurait aucune incidence sur sa situation. Restait à trouver le mot d'adieu irritant. L'appeler chéri ? Déjà fait. Lui faire un bisou ? Mouais, pourquoi pas l'embrasser carrément tant qu'il y était ? Il avait beau admettre qu'un homme puisse en aimer un autre, il ne faisait pas et espérait bien ne jamais faire partie d'une telle équation. Ceci étant, s'il voulait franchir le cap de l'aura meurtrière, c'était le moyen rêvé. Son calcul d'intérêt ignora la possibilité que Ross lui allonge simplement une beigne magistrale. Il avait sept ans et il avait trouvé une bonne idée, la mettre à exécution ne pouvait tout simplement pas attendre qu'il ait fini de réfléchir, surtout qu'il devait être rapide. Ce ne fut qu'après avoir tenté cette ultime gaminerie qu'il ne souvint qu'il avait en fait une raison de rester une minute de plus.

« Juste une chose avant de partir : c'est toi que j'ai vu en août ou pas ? »

Immédiatement après avoir prononcé ces mots, son cerveau prit enfin en compte le caractère suicidaire de poser une telle question après avoir voulu jouer au prince charmant. Mais ce n'était pas non plus comme s'il craignait de mourir là, et de toutes façons il était venu en acceptant tous les risques éventuels. Il aurait simplement accepté les mauvais risques. L'inactivité le rendait douillet, ça ne pouvait pas lui faire trop de mal de prendre quelques coups dans l'absolu. Même s'il tremblait à la seule idée d'en prendre ce serait-ce qu'un où que ce soit. Vieillir ne lui réussissait pas vraiment. Il n'était devenu ni plus prudent ni plus responsable. Il n'était même pas fichu de se retirer dignement, sans mesquinerie ni coup bas. Sans se donner en spectacle. Car c'était du spectacle, quoi d'autre ? Il ne pouvait plus jouer au grand directeur machiavélique alors il surjouait l'époux machiavélique. Du grand n'importe quoi. Surtout quand on pensait au ridicule de l'idée en soi. Voler un baiser à son mari irascible dans l'espoir de le rendre encore plus irascible pour petitun peut-être lui refiler sa thune et la récupérer ensuite de façon hypothétique, et petideux le plaisir de lui nuire impunément, sous réserves de non-petitun et de sensibilité à la menace de la part de la cible. Un plan machiavélique basé sur un bisou, le top de l'intrigue romanesque incohérente. Ridicule.

Maintenant qu'il avait touché le fond du ridicule, une seule question restait : que faire ? Elle n'avait pas de réponse parce qu'avec ses conneries il avait soigneusement effacé les plus avantageuses. Quant aux autres, le suicide étant en tête de liste, il préférait ne pas y toucher. Courageux n'est-il pas ?

Lancé de Rapidité romantique
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Dernière édition par Dunney S. Holster le Jeu 7 Juin - 13:20, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeJeu 7 Juin - 13:19

Le membre 'Dunney S. Holster' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeJeu 14 Juin - 16:39

Je regardais toujours cet hurluberlu face à moi. J'examinais un peu sa tenue vestimentaire, il avait opté pour une tenue sobre mais que jamais je n'aurais porter, ça devait être des vêtements pas trop de bonne qualité. Enfin pas assez à mon goût, il ne devait pas aller chez les grands couturiers même si la somme sur son compte bancaire avait presque autant de zéro que la mienne. Tout en écoutant son discours je regardais sur l'ordinateur si je trouvais des renseignements sur lui, heureusement que je connaissais quelqu'un dans la police, je pouvais ainsi avoir accès la base de donnée de toutes les personnes fichées à San Francisco, je peux remarquer qu'il avait raison sur un point : il était une source de problème. Fort heureusement l'écran n'était pas tourné vers eux, donc ils ne voyaient en rien ce que je faisais, ça ne remettait pas en doute que je les écoutais d'une oreille attentive. Il avait raison sur un point un arrangement à l'amiable n'était absolument pas envisageable, Ross le regardait avec un air désespéré. Je le comprenait sans peine, comment était-il arrivé à épouser un homme comme lui ? Comment il pouvait un homme de ce genre parmi ses relations ? Je l'aurais tué dans la seconde où je l'avais rencontré, je comprenais parfaitement aussi son envie meurtrière.

Monsieur Holster nous ne sommes pas dans votre salon, veuillez vous tenir correctement je vous pris

Il ne prenait vraiment pas les gens au sérieux et n'avait aucun respect pour les autres, il devait être le genre d'enfant à être né avec une cuillère en or dans la bouche. Le genre pourri gâté, maman ne devait rien lui refuser et lui donner tout ce qu'il désirait. Il pensait qu'il pouvait s'appuyer sur sa main comme on le fait souvent quand on s'ennuie, j'avais presque eu envie de lui donner un coup de pied dans les jambes histoire de le faire réagir un peu. Je finissais mon verre d'un trait, le reposais doucement sur la table et me pencha de nouveau sur ce contrat de mariage si on pouvait l'appeler ainsi car c'était plus une mascarade entre enfant qu'autre chose. Monsieur McGregor commençait à perdre son calme, il ne fallait qu'il fasse ainsi car il allait vraiment finir par perdre les nerfs et faire une crise cardiaque dans mon bureau ce que je ne souhaitais pas vu que je voulais rester aussi loin que possible de l'hôpital.

Je comprends tout a fait votre réaction mais restons calme, il y a une solution pour chaque problème mais chaque chose en son temps. Contrairement à ce que vous pensez il faut l'accord et la signature de votre … ami pour que le divorce puisse prendre effet il faut que d'une part vous me rédigiez un MSA. MSA signifie Marital Settlement Agreement, où vous mettrez tous les points relatifs au partage des biens et les autres conditions sur lesquelles vous vous mettez d'accord. Le problème est qu'une fois que vous m'aurez remis ce papier, le traitement du dossier va durer environ six mois et votre mariage sera dissolut. Le point positif est que vous n'aurez uniquement à payer mes honoraires, rien d'autre

J'avais fixé les deux interlocuteurs, surtout Ross qui semblait des deux hommes le plus intéressé par le sujet et voulant mettre fin à cette situation grotesque. Je vis Dunney se lever comme si il allait partir, je ne lui avais rien dit au sujet de son départ. Il avait dit clairement n'avoir que peu de temps à nous accorder, on aurait vraiment dit que le monde devait tourner selon ses propres envies et peu importe si les autres pensaient la même chose que lui il fallait s'adapter. Je respirais calmement pour ne pas perdre mon sang-froid, je lissais un peu ma cravate qui s'était froissé en mettant rapproché trop rapidement du bureau pour sortir un exemplaire de MSA. J'avais acheté récemment une nouvelle pince à cravate, elle était sobre avec un petit saphir incrusté au milieu, le saphir rappelait la couleur de mes yeux bleu et était ma pierre préférée. Je pris mon téléphone pour demander à ma secrétaire de photocopier un exemplaire de MSA et de m'en apporter un, elle viendrait chercher les tasses à café vide et mon verre.

Je ne crois pas vous avoir déclaré que la conversation était clause, veuillez vous rasseoir je vous pris

HJ: si vous voulez vérifier cette histoire de MSA allez ici
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeDim 17 Juin - 21:40

Il n’avait pas épousé Ross pour son caractère de Diva ! Evidemment non. Pourquoi John avait-il lancé une idée aussi saugrenue ? Il aurait mieux fait de garder cette observation ridicule pour lui. Cela aurait évité à Dunney de relever cette absurdité et de la retourner contre son mari. Ce dernier n’était déjà pas sorti de l’auberge avec Dunney, alors si John s’y mettait, rien n’aboutirait comme il le souhaitait. L’écossais afficha un air des plus dépités. La situation ne l’amusait absolument pas. Il n’avait qu’une hâte, signer les papiers du divorce et ne plus jamais avoir à faire à Holster. Ce n’était pas gagné ! Son mari lui avait déjà dit qu’il ne voulait pas divorcer. Il maintenait encore et toujours sa position. Quel intérêt avait-il de vouloir rester lié à lui ? Le psychologue avait déjà tenté d’analyser ce refus en long, en large et en travers ; il n’avait rien trouvé pour justifier un tel acharnement si ce n’était de l’emmerder royalement. Le fait d’être lié au second de Genome devait faire jubiler de plaisir son esprit tordu ? Bref ! Les raisons de Dunney demeuraient obscures mais pas surprenantes. L’ancien dirigeant de Genetic était machiavélique, suffisant, prétentieux et un brin mégalomane. Pour coller à ce statut dont il était si fier, il ne se remettait jamais en question. L’avocat tenta de le remettre à sa place. S’il avait été mieux informé sur l’énergumène, il aurait su que ce genre de tentative était voué à l’échec. Malgré tout, l’écossais décida de se concentrer sur la procédure à suivre exposée par John.

- Six mois dites-vous ! Dit-il interloqué.
- Mais ce n’est pas possible… C’est bien trop long. Il faut trouver quelque chose pour réduire ce délai. S’il faut donner quelques dessous de table pour faire accélérer la procédure, je suis partant. Je ne peux pas attendre six mois ! Protesta-t-il avec véhémence.

L’avocat avait intérêt à trouver quelque chose, à se bouger les fesses. Il était hors de question de patienter aussi longtemps. De plus, Dunney faisait de la résistance ; ce n’était pas pour faciliter les choses. Ross craignait que ce délai ne soit encore rallongé. Non, non et non ! Hors de question. John expliqua alors à Holster la nécessité de sa présence. Il était plutôt disposé à les planter en beauté. Encore un stratagème pour jouer avec les nerfs de l’écossais ! Ross jeta un regard noir en direction de son époux. Nom de Zeus et de tous les dieux de l’Olympe ! Pourquoi s’acharnait-il sur lui de la sorte ? Ne pouvait-il pas se trouver une autre victime ? Passer à autre chose et se trouver un centre d’intérêt plus sexy ? Tiens, cet homme avait sans doute besoin d’une femme pour le remettre à sa place. Mais quelle femme voudrait d’un tel spécimen ? En attendant, Dunney ne devait pas quitter le bureau sans avoir signé.

- C’est bon maintenant ! T’as fini ton petit numéro ? On s’en fiche du mois d’août … Et tu ne vas pas partir ! Pas avant d’avoir signé tous les documents nécessaires au divorce.

Ross savait pertinemment que ce n’était pas ses dires qui allaient faire changer d’avis l’ancien dirigeant de Genetic. Esprit contradictoire était synonyme de Dunney Holster. Mais la patience de l’écossais était mise à rude épreuve. Il n’était pas violent mais s’il le fallait, il emploierait la force pour que son époux ne se volatilise pas. S’il avait su ce qu’il allait faire, il aurait certainement changé son point de vue, du moins concernant la seconde qui suivit. Comme un cheveu tombant dans la soupe, Holster lui vola un baiser sans prévenir. En même temps s’il avait prévenu, il n’aurait pas fait mouche. Sans prendre le temps de la réflexion, l’écossais furieux se leva et se jeta sur son époux. Il lui asséna un coup de poing en pleine face, puis un autre pour équilibrer. Si Dunney ne répliquait pas ou si l’avocat n’intervenait pas, Ross allait lui tordre le cou.
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeMer 11 Juil - 11:44

Se tenir correctement, ça, il savait faire. Mais curieusement il n'en avait aucune envie. D'ailleurs, s'il avait été dans son salon, il aurait choisi une position moins provocatrice et plus confortable. Se tenir ainsi n'était pas bon pour le dos, il devait penser à ses vieux jours. Ils arrivaient à grand pas les bougres. Mais ses précautions relatives à l'approche du troisième âge vers sa personne n'avaient aucun lieu d'être ici dans la mesure ou priorité restait ici à la plaisanterie. Quoi, ce mariage était la plus grande blague de l'année, un n'importe quoi si grandiose que le prendre avec sérieux était impossible. Il avait essayé, ils avaient essayé tous les deux. Bilan : des disputes sans fin, des menaces, de la haine pure. Que ce genre de choses pouvait être fatiguant. Il avait eu bien assez d'ennemis comme ça, y ajouter un conjoint furieux eut été du dernier ridicule. Alors Ross pouvait bien s'énerver tout seul à présent. Quant à l'avocat... C'était un bonus. Il n'aimait pas son nom. Le même que l'autre folle qui le poussait à fuir. C'était une raison suffisante.

Ah, le calme, la patience. Tant de qualités que Holster n'avait pas et n'escomptait pas avoir un jour. Quelle utilité en avait-il ? Rester un enfant capricieux était tellement plus confortable, quand vous aviez la toute-puissance. Il ne l'avait plus, bien sûr, mais les habitudes étaient tenaces. C'était au reste du monde de se plier à sa volonté et non l'inverse. Changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde ? Et puis quoi encore ? Tiens, la preuve, la loi exigeait ses accord et signature pour faire quoi que ce soit. La nouvelle lui plaisait, tout dépendait à nouveau de lui. Une autre nouvelle plaisante était la suivante : pas besoin de perdre un procès pour que Ross récupère ses biens. Tout ça était très engageant, mais le chiffonnait un peu. Il n'aimait pas l'idée de devoir se mettre d'accord avec son mari sur quelque point que ce soit. Et la procédure durait six mois. En six mois, Tussle aurait eu le temps de pomper des quantités astronomiques de dollars. Pour le coup, il était bien d'accord avec Ross. Ce délai était bien trop long. Mieux valait partir. Et peu importe que son accord soit nécessaire. Avec un délai pareil, il n'était pas intéressé.

La belle illusion de cet avocat qui pensait avoir autorité sur lui sous prétexte qu'il l'avait convoqué. Ah, mais il avait raison. La conversation n'était pas clause : il y avait une chose qu'il voulait faire avant d'abandonner son cher mari à son sort pour une durée indéterminée. Des explications qu'il voulait obtenir. Sans doute les exigeait-il uniquement au nom de son délire, puisqu'il n'était absolument pas certain que Ross ait une quelconque responsabilité dans le fiasco de l'été mais voilà. Il devait demander. La réaction était prévisible, en un sens, mais elle laissait la question entière. Rien n'indiquait qu'il avait ou non compris ce à quoi il faisait référence mais, énervé comme il l'était, il ne risquait pas de répondre. Surtout en présence d'un tiers non-impliqué. S'il en était, il devait trouver stupide d'évoquer une telle chose devant l'avocat. Dans le cas contraire, il devait simplement avoir l'impression que Holster passait du coq à l'âne sans même prendre la peine de passer par la cohérence. Quoi qu'il en soit, non, son petit numéro n'était pas fini. Ross venait de rendre absolument inutile la totalité de cet entretien, et il espérait encore lui faire signer quelque chose ? Plutôt rester marié ! D'ailleurs, il y avait une clause du contrat qui n'avait pas été brisée. Celle mentionnant les traditionnels devoirs conjugaux. Holster n'avait aucune intention de la briser, mais... il pouvait très bien en faire la menace.

Rapide, précis. Le coup qu'il reçut dans le mâchoire fut la plus belle preuve qu'il était parvenu au résultat désiré. Le second le confirma. Son cher époux se réveillait à nouveau, et ça c'était bon. Il le préférait encore violent et furieux contre lui que calme et désespérément honnête. Énervé, Ross pouvait faire des erreurs, mais surtout il pouvait prendre en compte tous les moyens non-légaux de parvenir à ses fins, qu'il avait une fâcheuse tendance à oublier le reste du temps. Holster préférait un Ross capable de le menacer qu'un Ross incapable de se défendre. Maintenant, Holster pouvait partir simplement, fier d'avoir mis son petit monde en rogne, ou tenter de faire sa proposition à Ross. Rien ne l'obligeait, en dehors peut-être d'une bien naturelle cupidité. Mais cet argent, il n'en verrait de toutes façons pas la couleur, sans quoi il n'envisagerait pas de le déplacer.

« Fais ça si on te demande de mes nouvelles et je serai le plus heureux des hommes. »

Avisant sa chaise, il s'y rassit, un sourire ensanglanté aux lèvres. Moins le faisait-il par volonté de jouer à l'enfant sage que parce qu'il menaçait de tomber par terre ceci dit. Et quelque présence d'esprit lui fit faire reculer le meuble hors de portée de l'autre psychiââtre. Il avait lancé son petit numéro, restait à pouvoir l'arrêter. S'il commençait à expliquer qu'il s'en allait et avait besoin que quelqu'un s'occupe de ses sous, il risquait de se faire assommer pour de bon. Ou trucider sur place, au choix. Pas que ça le dérange dans l'absolu, mais mourir avait la réputation d'être douloureux, et il peinait déjà à ne pas montrer la vive douleur qu'il ressentait. Techniquement, il ne parvenait pas à la cacher, mais il en avait l'impression. Tant qu'il se croyait impassible, il pouvait endurer sans geindre piteusement, et d'un point de vue objectif c'était toujours ça de pris. La seul moyen de ne pas risquer une intervention médicale ou de police ou les deux, c'était de lui donner ce qu'il voulait, ou tout de moins de le lui faire miroiter. Sa signature.

« Je peux signer ce que tu veux. » Pause. Laisser le temps à cette information de rentrer, sinon c'est mort.

« Je peux aussi te planter là et tu ne me reverrais pas avant dieu-sait-quand. Mais tu vois je préfèrerais signer. Pas que ce mariage me dérange ou que je me soucie de toi, mais j'ai une proposition à te faire. » Pause. Temps d'assimilation. Surtout ne pas se toucher le visage. Déplier et replier les mains. Ne surtout pas les lever.

« Je te donne de l'argent (légal, au cas ou tu te demanderais) et te laisse le placer comme tu veux. Tu me rends 75% de la somme de départ quand je te le demanderais. Si tu fais ça, je signe ce que tu veux et je te donne la possibilité de me contacter. Sinon, je dois de toutes façons disparaître quelques temps, ça ne fera jamais qu'un risque de moins qu'on me retrouve. » Pause. Ne pas se toucher le visage, deuxième fois ! Rester calme, ne pas paniquer sous prétexte que l'autre est dangereux. Tu l'as déjà fait, plusieurs fois. Toi qui prétend ne pas broncher même sous la torture, essaie au moins de ne pas trembler ! Tu étais plus jeune alors, mais ce n'est pas une excuse. À qui la faute si tu t'es laissé devenir douillet ?

« J'ai une correspondance pour Baltimore dans deux heures. Choisis. »

Il n'avait pas mentionné la troisième possibilité, qui était de le battre à mort ou jusqu'à ce qu'il signe. Ce choix-là pouvait marcher aussi. Mais il préférait espérer que Ross ait réussi à l'écouter. Accessoirement, il espérait aussi qu'il ne poserait pas trop de questions. Holster n'avait aucune confiance en l'avocat. Les dés étaient jetés, il n'était pas en état de prendre la fuite immédiatement de toutes façons. En sortant, il aurait probablement signé tout ce que Ross voulait. Restait à savoir s'il y gagnerait quelque chose ou non .
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeSam 28 Juil - 20:41



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Je comprenais tout a fait l'état dans lequel était monsieur McGregor, je ne faisais qu'appliquer la loi. Les procédures de divorce n'avait pas pour réputation d'être rapide et cela était pareil dans le monde entier, il n'y avait pas un seul pays à ma connaissance où le divorce était rapide. Le mariage au contraire l'était, on pouvait se marier à Vegas pour pas cher et c'était très rapide en à peine quelques minutes on était mari et femme. Mais bon un mariage était une chose à prendre assez au sérieux pour qu'on décide de faire les choses comme il faut. Je me rassis dans mon siège et croisa les doigts. La décision leur appartenais, je ne pouvais pas faire les choses à leurs places mais si il s'inquiétait que les choses soient si longues il fallait s'en préoccuper avant, d'après les papiers ça faisait un moment qu'ils étaient mariés.

Écouter c'est la procédure, je ne vais pas la changer. Les choses peuvent évoluer vite mais si je peux me permettre vous avez mis un bout de temps avant de venir me voir alors attendre encore un peu ce n'est pas difficile. Le mariage c'est comme le divorce il faut l'avoir bien réfléchis avant de le faire. Ensuite je n'accepte pas les pots de vins, ça ferait un sacré tort à ma réputation

Je regardais la scène qui se déroulait entre les deux hommes, ils me faisaient pitié et je n'avais qu'une envie c'était qu'ils partent de mon bureau et que je ne les vois plus ensemble. Je devrais leur recommander un confrère, or de question qu'ils aillent avec un autre avocat du cabinet mais ailleurs on ne s'occupait pas des affaires d'un fils un papa. C'était bien ce que semblait être monsieur Holster un fils à papa qui devait vivre dans des draps en soie, avec des tonnes de domestique. La vie que je pourrais avoir mais bon je voulais rester un peu modeste et ne pas m'encombrer de ce genre de chose. J'étais dans le plus parfait silence lorsque le téléphone sonna, je décrochais c'était ma secrétaire qui disait avec mon oncle au téléphone, il souhaitait me parler d'une affaire très urgente. Connaissant mon oncle tout était urgent dès qu'il s'agissait de la famille.

Messieurs notre rencontre s'achève, je vous laisse les documents et vous en faites ce que vous voulez, je peux vous donner le numéro de téléphone d'un avocat qui accepte l'illégalité, en attendant je dois vous laisser j'ai un appel très important

Je serrais les mains des deux hommes lorsqu'ils décidèrent de prendre congé, je ne l'ai accompagnais pas jusqu'à la porte mais attendis que celle-ci se referme pour décrocher le téléphone et prendre enfin l'appel de mon oncle.
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeMer 1 Aoû - 1:23

La plupart des avocats étaient plus ou moins des bandits. S’ils ne profitaient pas directement de leurs clients en leurs faisant payer des honoraires exorbitants, ils s’arrangeaient pour faire traîner certaines affaires se révélant juteuses. Manque de chance, Ross était tombé sur un avocat honnête. Qu’avait-il fait de terrible pour que le sort s’acharne contre lui ? Ce mariage était d’une stupidité sans nom mais le contrat existant l’empêchait d’être vraiment libre. S’il n’y avait pas eu Anne et l’arrivée future de l’enfant, l’écossais n’aurait pas été si pressé de divorcer. Il aurait attendu patiemment le délai annoncé. Encore que, il trouvait étrange que pour défaire un mariage, il faille autant de temps, surtout quand les deux parties étaient d’accord. Une fois que les papiers étaient signés par les époux, il suffisait de les envoyer à l’état civil pour que leur union soit rayée de leur acte de naissance et des registres. Six mois pour faire quelques ratures ce n’était pas la mer à boire pourtant ! Ce qui laissait penser encore une fois que le système judiciaire n’était pas au service des usagers mais bien au service de ceux qui y travaillaient. En faisait traîner les affaires, les avocats, les juges et tous les employés qui tournaient autour, avaient de quoi ne jamais pointer au chômage.

Avec ce système biscornu, cet avocat honnête qui faisait la morale et Holster qui n’en faisait qu’à sa tête, le plus sage des hommes avait de quoi s’énerver. N’y tenant plus, Ross s’était jeté sur son époux et lui avait asséné deux coups de poings. Cet abruti de mari ne s’était même pas défendu. Il en redemandait même ! A croire qu’il était masochiste. Non, il ne voulait surtout pas connaître ses déviances. Il voulait juste divorcer. L’avocat aurait du intervenir pour faire cesser cette rixe. Il n’en fit rien. A croire qu’il avait l’habitude de voir ses clients se battre dans son bureau. A moins qu’il ne souhaite les voir s’entretuer pour ne pas avoir à s’occuper d’eux. Mais quand même, si un meurtre se déroulait sous ses yeux, étant le premier témoin de la scène, il devrait répondre aux enquêteurs qui ne lui feraient pas de cadeau. A moins qu’il ne soit de mèche avec les flics ? Pire avec Holster ? Allez savoir. Il était honnête dans un sens mais peut-être pas dans l’autre. Tout ceci fit que Ross se calma. Ce n’était pas ainsi qu’il obtiendrait satisfaction.

Dunney fit alors une proposition des plus surprenantes. Il voulait lui confier de l’argent et lui en donner un quart de la somme quand il le déciderait. Qu’avait-il encore derrière la tête ? Son mari voulait-il se faire remarquer à nouveau ? Possible. Tout était bon pour ne pas faire comme monsieur tout le monde et laisser une trace indélébile sur son passage. C’était à n’y rien comprendre. Et son avocat qui ne disait mot à ce propos ! Le psychologue nageait en plein délire. S’il accédait à cette requête, malgré les documents du divorce signés, il resterait lié à son futur ex époux. Il était hors de question d’accepter un tel marché ! Lui, le célibataire endurci, s’était fait roulé dans la farine sans pouvoir réagir une fois, pas deux. Après tout, divorcer sans le consentement d’un des époux était toujours possible, mais le délai de six mois, annoncé par John, serait sans doute doublé. C’était inenvisageable.

- Oui John, je veux bien les coordonnées de votre confrère.

Ross se leva et serra la main de l’avocat qui prenait congé. Dès qu’il sortit du bureau, l'écossais ferma la porte à double tour et mit la clé dans sa poche. Il se posta près de la fenêtre. Si l'idée venait à Dunney de passer par cette issue, il devrait d'abord écarter l'obstacle vivant.

- Je n’accepterai rien de toi ! Tu ne sortiras pas de cette pièce tant que tu n’auras pas signé ces fichus documents. Après, je ne veux plus jamais avoir affaire à toi. Va au diable !
Dit-il en s’approchant de Dunney d’un air déterminé, presque menaçant.

Si Dunney continuait à le mener en bateau (pour quelqu’un qui a la phobie de l’eau, c’est un comble) Ross risquait de faire un malheur. D’ailleurs, s’il ne calmait pas la colère qui montait en lui, malgré une assez bonne maîtrise de sa capacité, celle-ci risquait de faire des siennes..
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MessageSujet: Re: Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé]   Divorcer d'un malentendu sans faire de bruit [Terminé] Icon_minitimeMar 7 Aoû - 13:00

Se faire faire la morale est une chose désagréable pour tout le monde. Mais elle l'était encore plus pour Holster pour une raison simple : il détestait que les gens prétendent défendre une chose qu'ils n'appliquaient pas. Non pas que lui même soit un individu hautement moral, au contraire. Mais lui ne donnait de conseils que pratiques, et ne passait pas son temps à dire aux gens ce qu'ils auraient du faire. Les punir une fois et une seule pour incompétence était bien suffisant. Quant à torturer un incapable pour ses erreurs, c'était une perte de temps. Là où il y avait la place pour du harcèlement moral, il y en avait encore plus pour un renvoi définitif. Aussi le discours de l'avocat concernant la rapidité avec laquelle il eut fallu traiter l'affaire lui passa-t-il au-dessus de la tête en rase-tifs avec un sifflement désagréable. Encore un Ford qui ne savait pas se taire, c'était une malédiction décidément. Mais le plus beau, c'était qu'il prétende ne rien pouvoir faire contre la procédure. Il était avocat. Son métier était de tourner à son avantage la procédure. Et si elle était étrangement longue, c'était son intérêt à lui qu'il fallait y chercher. Sa réputation ? À qui espérait-il faire croire qu'il était intègre ?

Ceci dit, Holster pouvait le comprendre. On avait beau contourner les règles, le mieux était de ne pas se faire prendre, et avec un boulet comme Ross il était évident qu'un coup de baguette magique eut été une mauvaise idée. Sans compter que s'il voulait passer pour blanc comme neige Holster aurait été ravi de le faire chanter à la moindre preuve. Au-delà de cette sage méfiance, Holster comprenait surtout ce qu'il entendait par réputation. Pour la même raison que Holster n'avait d'abord pas voulu divorcer, l'avocat ne voulait pas s'en mêler : la réputation. Être assimilé à une blague de ce genre était un handicap pour toute personne sérieuse. Ross, lui, pouvait simplement reprendre sa petite vie parfaite : personne n'irait lui demander des comptes. Mais quand on avait une clientèle d'image, c'est à dire un ensemble de gens vous payant, vous, pour faire votre boulot, parce qu'ils pensent que vous le faites mieux qu'un autre, il était impensable de ne pas donner de soi-même une image immaculée. Les rumeurs, à côté de ça, pouvaient circuler. On pouvait chuchoter de couloir en couloir qu'un couple d'hommes était venu voir l'avocat pour un divorce. Tout ça allait tant qu'aucun dossier ne certifiait que l'avocat avait pris l'affaire en charge. Holster respectait ça. Pour autant, il détestait toujours cordialement l'individu.

Oui, même après qu'il les eut congédiés en leur donnant tout ce dont ils avaient besoin pour régler cette histoire normalement. Il ne voyait aucun problème à ce que l'avocat souhaite se débarrasser d'eux. C'était l'hypocrisie qui l'agaçait. Un appel urgent ? Tellement urgent, en effet, qu'il décrochait avant même de les avoir mis à la porte. S'il avait attendu cet appel, il n'était pas très professionnel de les avoir fait venir sur cet horaire. Et s'il ne l'attendait pas, il ne pouvait pas savoir qu'il était urgent avant d'avoir décrocher, ce qu'il avait fait bien rapidement pour quelqu'un de respectueux de tous les protocoles. Du point de vue de Holster, il avait pris cet appel comme un échappatoire. Toujours du point de vue de Holster, il aurait du leur dire dès le départ qu'il ne prendrait pas l'affaire. C'eut été plus honnête. Au lieu de cela, il prétendait être plus respectable qu'eux en leur proposant un honorable confrère, lequel devait soit s'être attiré les foudres de monsieur Intégrité, soit partager avec lui une partie des bénéfices qu'il tirait des clients "redirigés". Enfin, tout cela ne le concernait pas, pensait-il. Il serait bientôt loin. Avec peut-être un fil à la patte, mais si c'était le cas il n'aurait plus à se soucier de son argent. Le divorce était l'affaire de Ross, pas la sienne.

Il appelait l'avocat par son prénom. Étonnant. Il n'avait pas l'air de se méfier. Ainsi, le paranoïaque monsieur bonne-conscience se liait si facilement d'amitié, sans poser de questions ? Cela ne le surprenait pas tant : après tout lui même avait bien sympathisé avec le psystérique avant la gueule de bois. C'était son nom qui ne passait pas. Et maintenant qu'il y réfléchissait, il n'y avait pas quarante raisons de le haïr a priori. De mèche avec O'Hara, définitivement. Quel idiot il avait été de poser la question, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure.

De fait, une fois sortis, il ne fut pas si surpris de la énième crise de nerf de son époux. Il se retint de sourire à l'idée que Ross voyait cet argent comme une sorte de cadeau empoisonné. Il ne réalisait pas à quel point la gestion d'une telle somme était loin d'être un cadeau. Si l'armateur amateur réussissait à ne pas perdre purement et simplement plus d'un quart de la somme, ce serait déjà bien. Il n'avait posé des conditions si lâches que parce qu'il se doutait que de l'argent serait perdu dans l'affaire. Il ne savait pas Ross spécialement compétent dans le domaine des finances. Mais à présent, de toutes façons, tout cela n'était plus qu'un vieux conditionnel. Il n'avait pas assez de forces pour contraindre son conjoint à accepter, surtout buté comme il l'était. Il n'avait pas le temps d'essayer de l'amadouer, ni l'envie d'ailleurs. Il préférait se laisser détester. Signer les documents ne lui coûtait rien de plus qu'un peu de fierté. Il fut tenté un instant de refuser, juste pour voir. Ross ne savait pas bien menacer. Mais quelle importance ? Ce n'était pas son investissement.

Il tira de sa poche un crayon, ce même crayon qui lui avait servi à griffonner sur un bout de carton son numéro de téléphone, au bord du lac. Il n'écrivait pas très bien, mais pour signer ce serait suffisant. Attrapant les documents, il les parcourut rapidement avant de commencer à signer partout où le document l'exigeait. Cinq signatures en tout. Il ne les data pas. Ni le temps, ni l'envie. Ross daterait les siennes, et on penserait qu'ils avaient conjointement fait le dossier. Sans doute, ça paraîtrait normal. Il vérifia qu'il n'avait rien oublié, et un fin sourire s'étira sur ses lèvres lorsqu'il vit que Ross devrait joindre au dossier une copie de leur contrat de mariage. Le confrère allait bien rire. Ross un peu moins. Il allait mal en dormir pendant un moment. Bien fait, pensa Holster avait un soupçon de méchanceté. Il lui tendit le paquet de feuilles avec son sourire qu'il n'avait pu enlever. Pourquoi se dissimuler de toutes façons ?

« Vérifie que je n'ai pas oublié une signature capitale, je ne reviendrai pas pour tes beaux yeux. »

Il y avait pensé. Laisser une signature vierge, volontairement. Ross ne se serait sûrement pas rendu compte avant qu'il soit loin. Mais il ne savait pas si ça aurait une réelle incidence. Peut-être, peut-être pas. Et si le dossier ne passait pas à cause de ça, il en serait lui même ennuyé. Au fond, il n'aimait pas l'idée de rester lié à Ross. Pas sans un moyen de pression quelconque. Et il n'en avait plus. Alors bien sûr, ça ne lui coûtait rien. Il pouvait le faire suer sans se mettre en danger, peut-être pour longtemps. Mais ça ne l'amusait plus autant que la minute précédente, alors il se contentait de rester imperturbable face à l'attitude virilement ridicule de Ross. Il s'était marié à ça. Grands dieux. Et dire que ce pigeon allait encore se faire plumer pour ce fichu dossier. C'était le jeu, certes, mais il semblait à Holster que son conjoint avait un peu trop facilement proposé son épargne. Ce n'était pas son argent à lui, donc Holster n'aurait pas du s'en soucier, mais l'idée de cet avocat horripilant appelant son confrère avec pour instruction de les plumer lui déplaisait, même s'il savait que Ross serait le seul lésé. Seulement Ross ne l'écouterait pas s'il lui disait de choisir un autre avocat aléatoirement plutôt que le confrère de "John". Il faisait vraiment confiance à ce type ?

« Par contre j'aime autant te prévenir, ton avocat est trop bien "installé" pour être aussi honnête qu'il le prétend. Après, c'est ton argent. Tchao, Pantin, passe le bonjour au gamin O'Hara pour moi. Bonne chance avec Emmet. »

C'est en s'efforçant de ne pas se précipiter, de ne pas se ruer vers la sortie que Holster quitta les lieux. Peut-être que son mari avait réussi à lui faire un peu peur après tout. Ou peut-être ne savait-il pas encore s'il assumait ses derniers mots. Il pouvait s'être trompé, mais dans le pire des cas ce ne seraient que des paroles incompréhensibles. Il l'espérait presque, car l'idée de laisser ses ennemis se chamailler entre eux lui laissait un léger sentiment de frustration. S'il n'avait tenu qu'à lui, peut-être aurait-il vendu son âme à la Ford, au hasard, et essayé de revenir dans la course. Mais il n'y avait pas que lui, et sa fille était enceinte. Enceinte. Il avait toujours un peu de mal à y croire. Tout était tellement absurde. Enfin, mieux valait pour elle qu'il reste disparu quelques temps. Il voulait bien bosser pour les Cristiani, un peu, le temps de reprendre du poil de la bête. Il ne voulait pas y être condamné sous la menace. À un moment ou un autre, il devrait revenir bien sûr. D'ici là, il devait trouver un moyen de convaincre sa fille de l'écouter. Ne pas l'impliquer ne fonctionnait pas, il lui faudrait donc l'impliquer. Encore qu'il n'en sache pas le moyen.

Étranger à lui même, il marcha un moment en ligne droite avant d'appeler un taxi. Quoi que lui réserve l'avenir, il avait à présent un avion à prendre. Une fois à Baltimore, il aviserait. Peut-être pouvait-il retirer son argent purement et simplement. Commencer une carrière de mafieux n'entrait pas dans ses perspectives d'avenir sérieuses, d'autant qu'il ne voulait pas, mais alors pas du tout revoir la Ford. Ça restait une idée comme une autre malgré tout. Il n'avait pas l'esprit léger en quittant Los Angeles, mais était tout de même libéré d'un poids. En restaient trois.
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