Anya n’avait pas de chance. Elle allait regarder les possibles blessures de la rousse à ses pieds pour se rendre utile autant que possible quand une main puissante lui enserra la gorge avant tant de force que des larmes perlèrent dans ses yeux lui brouillant la vue. La peur lui serra l’estomac. Elle n’eut même pas le temps de crier et se retrouva à chercher de l’air en essayant de bouger la tête. Tous ses autres membres refusèrent de faire le moindre mouvement. Elle n’était pas une otage qui opposait beaucoup de résistance, mais elle est était littéralement figée de peur. Elle songea brièvement qu’elle n’avait vraiment pas de chance. C’était bête, mais alors qu’elle sentait son cœur pulsait de plus en plus vite, son regard alla vers Aaron. Elle n’avait pas envie qu’il fasse quoi que ce soit de stupide sous le couvert de l’héroïsme pour essayer de la sauver : elle avait toujours trouvé l’héroïsme stupide. Personne ne devrait faire ça pour la tirer de ce mauvais pas. Ils devraient plutôt tous foutre le camp. Le mexicain les menaçait déjà ! Mais elle savait qu’ils n’en feraient rien. Ni Aaron, ni la blonde avec son air déterminée, ni monsieur muscle qui venait d’entrer en scène.

Le jet d’acide coupa court à ses réflexions. Elle n’eut pas le temps de prévenir. Pourquoi de toute façon ? La blonde répliquait déjà avec une boule qu’Anya eut peur de voir partir dans sa direction, la colère l’ayant emporté un instant sur la raison dans ses yeux. Mais non.
Anya s’obligea à respirer, à calmer ses nerfs pour retrouver un semblant de maitrise sur son corps qu’elle ne contrôlait plus sans savoir pourquoi. Ce n’était rien. Ce n’était rien. Elle sentit sa main trembler. Elle trembler, c’était déjà bon signe, non ? Ca voulait dire qu’elle n’allait ni faire un arrêt cardiaque, ni tuer tout le monde.
Là, elle se dit qu’elle pourrait utiliser son pouvoir. Même imprécis, elle pourrait au moins surprendre cet idiot, aka Santos semble-t-il, juste assez de temps pour qu’il la lâche. Il ne lui resterait plus qu’à faire appel à toutes ses heures d’entraînements qu’on lui avait imposé à Genetic. Mais elle rechignait à le faire.
Des filaments blancs sortirent malgré elle de ses doigts. Non. Non. Et re-non. Elle ne voulait pas l’utiliser sur quelqu’un, même si ce quelqu’un essayait de la tuer. Elle trouvait peut-être que c’était une idée formidable dans l’instant, mais après ça allait la ronger durant des jours, des mois peut-être, ça lui trouerait le cœur. Et elle n’avait plus personne pour combler ses trous.

Santos fut soudainement bousculé, elle aussi par la même occasion. Elle tenta de remuer un peu, l’envie de vivre l’ayant certainement emporté sur la peur, mais la poigne du type était trop forte. Elle se retrouva en face de la rousse en soutif et du brun qui tenta l’attaque la plus inutile du moment. Anya regarder tomber avec dépit la veste qu’il venait de lancer dans leur direction. Dans l’idée de l’aveugler certainement. Dans le principe, c’était pas trop mal…
Anya réfléchi. Elle ne voulait pas directement attaqué Santos avec son pouvoir, pour ne pas sentir le flux vital aspirait entre ses doigts. Mais elle pouvait attirer la veste à lui et l’aveugler. Ca ne comptait pas comme une attaque, non ?


Spoiler:

Et elle se prit la veste en plein visage. Santos grommela. Elle aussi. Pitoyable comme tentative. Il semblait qui si les autres n’étaient pas très doué pour les sauver, elle non plus.

Ils étaient tous bien mignons avec leurs grandes phrases arrosées à la sauce menace "Arrête ça sinon..." Mais sinon quoi, bordel ? Ils allaient le regretter ? Sérieusement ? Ils étaient face à une équipe de bras cassés, qu'est-ce qu'ils risquaient ? Rien du tout. Il suffisait de maîtriser miss-blondasse-en-feu et c'était bon. Quelques balles et affaires réglées. Sauf que Santos se mit à s'étouffer... Littéralement, sans comprendre. « Santos ? Santos ! » L'effet s'arrêta mais il n'y avait qu'un personne qui le fixait et dont ils ne connaissaient pas le pouvoir : la bimbo rousse, à poil la bimbo d'ailleurs. « Et miss exhibition, tu sais ce qu'on ramasse quand on joue mal ? » La douleur, et la peur. Pedro se précipita sur le petit brun (Micah), et lui choppa le bras gauche qu'il lui tordit violemment dans le dos.

Santos prit une veste dans le visage et, tenant fermement la petite blonde (Anastasia), il s'énerva et envoya valser le bout de tissu sur le colosse sans cervelle. « Voilà pour ta poire "pauvre salop". » Il fallait réfléchir vite, surtout que ça semblait s'agiter de tous les côtés et que, franchement, attendre l'intervention des flics n'était pas dans leurs plans. Santos se souvint alors d'un petit truc fort sympathique que la distance de sécurité entre lui et miss pyromane allait lui permettre de réaliser. « He Barbie ! Puis que tu veux t'amuser un peu, allons-y ! » Et il balança un jet d'acide pile en direction de la boule de feu, se rappelant parfaitement du caractère inflammable de sa substance acide. Le tout pendant que Pedro, d'un coup sec, déboitait l'épaule de ce pauvre petit ado sans défense...


Dé
Attaque précise - Kensie a toujours la boule de feu dans sa main et boum ! Elle et Aaron ramassent.
Attaque imprécise - Kensie avait lancé la boule de feu vers Pedro à ce moment-là et l'impact se fait en plein vol. La puissance envoie des petites boules de feu de la taille d'une balle de ping pong sur Pedro, Jackson, Lana, Micah & Anastasia.
Attaque déviée - L'acide atterrit que Dylan. Fallait pas se mettre en retrait, c'est dommage.

Spoiler:

Dé #1
Oui - L'arme atterrit près de Dylan qui peut la ramasser.
Non - L'arme atterrit près d'un autre mutant, Dylan va devoir s'en rapprocher s'il veut l'arme.

Dé #2
Oui - Aaron déstabilise la structure sous les pieds de Santos et Anya, suffisamment pour qu'il perde l'équilibre et que quelqu'un chope Anya ou qu'elle se tire seule.
Non - Santos sent le sol perdre son côté compact et se déplace trop vite pour être atteint.

Pourquoi, mais bon sang, pourquoi s’était-il foutu dans une pareille galère ? Il jeta sa veste au sol, sa veste en cuir qui avait couté bien 300 dollars ! Qu’est-ce qu’il pouvait détester les mutants … Fallait toujours qu’il soit impliqué dans des histoires pas croyables, qui avaient le don de lui foutre la vie en l’air. Voilà, l’acide attaquait sa veste, la rongeant paisiblement sous son regard furibond. A croire qu’il tenait plus à sa veste qu’à sa vie …

Alors qu’il venait tout juste de tourner les talons pour fuir, il entendit la voix d’Aaron l’interpeller. Que lui voulait-il encore celui-là ? N’avait-il pas mis assez de dégâts dans sa vie pour oser lui adresser la parole ? Il fit volteface, juste au moment où un pistolet lui percuta la pointe de ses chaussures. Une arme ? Sérieusement ? Il voulait que Dylan tienne cette chose en main ? Mais pour qui se prenait-il ? Le blondinet n’allait certainement pas tirer sur quelqu’un et il se fichait bien de la vie des autres personnes qui se trouvaient sur le champ de bataille. Après tout, il ne connaissait aucun visage hormis celui d’Aaron. Et ce visage-là, il aurait bien voulu le voir mordre la poussière. Il avait couché avec Emy bordel !

La seule chose qu’il souhaitait faire, était peut-être un peu trop excessive. Pourquoi ne pas se ranger du côté du gang ? Après tout, il n’avait rien à perdre. Quitte à prendre un parti, sûrement pas se poser derrière la ligne de Genome. L’esprit de mystification qui, chez quelques personnes, n’est pas le résultat d’un travail ou d’une combinaison, mais d’une inspiration fortuite, participe beaucoup, ne fût-ce que par l’ardeur du désir, de cette humeur mystérique selon les médecins, satanique selon ceux qui pensent un peu mieux que les médecins, qui nous pousse sans résistance vers une foule d’actions dangereuses et inconvenantes. Il voyait en lui, une jeune blonde dont le cri perçant, discordant, montait jusqu’à lui à travers la lourde et sale atmosphère de Los Angeles. Il lui semblait d’ailleurs et impossible de dire pourquoi, pris à l’égard d’Aaron, une haine aussi soudaine que despotique.

Dylan le dévisagea d’un œil noir, contracta la mâchoire et se dirigea sans tergiverser en direction de Santos et Pedro, l’arme en main.

« Un coup de main peut-être ? »

Son ton était laconique. Aucune menace, mais il ne cherchait pas non plus à intégrer le gang. Simplement, s’il pouvait faire en sorte de voir Aaron mordre la poussière il le ferait volontiers. Si Santos ou Pedro l’enverrait bouler, alors il se défendrait et reprendrait place à l’écart. Il n’allait certainement pas aider ces jeunes filles, qui semblaient toutes entretenir un lien avec ce fils de salaud.

Il pointa son arme en direction d'Aaron, sans feindre son mépris. Après tout, Emy était partie par sa faute. Ils s'étaient querellés par sa faute. Il n'avait plus de nouvelle d'elle, par sa faute.

S'il y a bien un truc que je déteste, c'est ma foutue mémoire qui adore me faire revivre les pires moments de ma vie, pendant que je suis en train de vivre les nouveaux, pires moments de ma vie. Au lieu de me concentrer sur le jet d'acide que Santos me lançait, je revoyais le moment où, dans le hangar, sa substance avait rencontré mes flammes. Chaud. Cacao. Chaud, chaud, chaud, chocolat. Mon cerveau me ramena bien vite à la réalité, juste le temps pour moi de trouver mes assises et de réveiller mes réflexes, mais au final, ce n'est pas moi qui me pris le jus. Entre la danse du bonheur et les moqueries, mon coeur vacille. Ce n'était pas littéral, mais si je ne lançais pas ma boule de feu dans les secondes qui suivent, je risquais de faiblir et ça, ce serait pas cool. Je devais garder des réserves, garder le contrôle, ne pas craquer, rester concentrée. Et ça passait donc par ignorer tous ceux qui n'étaient pas Santos, Pedro et l'ado qu'il venait de prendre tendrement dans ses bras, la blonde dans les bras de gueule de serpent et Aaron. En gros, le blondinet qui préférait se cacher plutôt que trouver ses couilles, monsieur muscle et la fille à moitié à poil.

Sauf que Aaron avait d'autres idées. À savoir, lancer des armes à l'eunuque. Si ça le chantait pourquoi pas, mais il avait intérêt à savoir viser, parce que sinon, foi de Kensie, O'Hara aurait affaire à moi. Et comme ça d'un coup, l'oeil du mec aux cheveux gras se … interdiction de gerber Lockwood ! Immonde. Absolument dégueulasse. Ça avait l'air putain de douloureux et j'espérais que ça ne m'arriverait jamais, mais je ne devais pas me déconcentrer. Vous parlez d'une tâche facile, vous. Avec mon cerveau qui divague et mon incapacité à rester immobile plus de deux secondes. J'écoutais Aaron, je regardais Aaron et lorsqu'il toucha le sol de sa main, l'ampoule s'alluma et le ding-ding-ding universel retentit. Un peu plus et je criais Eurêka. Monsieur allait se servir de son pouvoir. Ça avait fonctionné. Enfin pas tant que ça, mais c'était déjà mieux. De toute façon, ma cible du moment n'était pas gueule de serpent. J'avais dit que s'il ne la lâchait pas, son copain trinquerait et je suis une fille de parole. Enfin je crois. Sauf que, big problème. Mon plan était légèrement tombé à l'eau quand l'amant secret de Santos avait choppé le gamin.

« Cours Anya ! Kensie, vas-y ! » Il fallait d'abord se débarrasser du gros nase à ses côtés - peut-être en l'envoyant chez le coiffeur qui sait, mais pour le moment, suivre les ordres d'Aaron et son ouverture était la meilleure option. Sauf que tout changea quand le blondinet castré vint se planter aux côtés des deux gigolos. Je retire ce que j'ai dit tout à l'heure. Il avait intérêt à ne pas savoir viser. Il avait intérêt à être un bras cassé ce crétin, sinon c'est moi qui le rendrais officiellement incapable de procréer. « Sérieusement, Aaron ? » Je sentais la boule dans ma main faiblir en même temps que je sentais la sueur perler sur mon front à cause de l'effort. Je ne pouvais pas aller plus loin, mais j'étais sûre que le ton que j'avais utilisé avait fait passer le message : Aaron, t'es un gros crétin et si tu répares ton erreur de suite, je te fais bouffer ta terre si précieuse.

En attendant, je ne savais pas quoi faire. Vu que Santos tenait à peine Anya, si je lançais la boule, elle pourrait peut-être se baisser à temps pour ne pas être touchée. Peut-être que si je visais le crétin armé (Dylan), je pourrai me débarrasser d'un problème dont nous n'avions pas besoin, au risque de voir O'Hara péter une durite. Dans tous les cas, je ne pouvais pas m'approcher de Santos, il en profiterait pour m'asperger de son acide de merde. Mon bras me brûlait encore « Blondinette, je te conseille de te baisser. » Qu'est-ce que la vie sans une petite prise de risque ?

Faisant rebondir la boule dans ma main, je levais un sourcil en direction de mon ennemi juré craché. Puisqu'il était trop lâche pour m'affronter de lui-même, alors j'irai le chercher par la peau du cul. Ou même du crâne, ça m'irait très bien. Je fis un pas en avant, puis deux, puis trois, à cette distance, s'il reprenait l'équilibre et tendait la main, je trinquerai son acide, mais ce sera le premier à cuir. Et sans prévenir je piquais un mini-sprint jusqu'à Anya pour tirer sur son bras et la dégager de la faible emprise de Santos. Je tournai la tête rapidement lorsque je vis l'acide sortir de la paume de sa main. Touchée au cou, je cachais ma douleur par un sourire. « Bouh. » lui murmurais-je alors en attaquant enfin.

Lancer de dé:

Spoiler:

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Spoiler:

Santos était hors de lui. La blondinette l'avait berné, elle allait payer. « Barbie, tu vas le payer, tu le sais ça ? » Il ne souriait plus, il n'en avait plus envie. Puis il entendit Pedro crier... Il venait de prendre un coup en plus de se faire étrangler. Il regarda alors celui qui prétendait vouloir leur prêter main forte. « Si tu sais viser mon grand, bute-les ! » Lui, il se concentra sur la bouffonne blonde qu'il était grand temps de faire taire.

Pedro, de son côté, n'allait pas bien. Il était la cible de tas d'attaques, il était grand temps qu'il se protège à sa façon. « Santos ! Bombarde-les ! » Et il activa sa capacité à son maximum, en dernier recours. Il fallait butter la rousse, elle était dangereuse. Vraiment dangereuse. C'était à elle qu'il allait s'attaquer en premier. Son pouvoir paralysa suffisamment longtemps Micah et Jackson pour qu'il se précipite sur elle, son couteau favoris à la main. « Tu vas crever sale garce ! » Il voulait qu'elle souffre d'abord malheureusement... Il aurait du se contenter de la tuer mais non. Il planta alors le couteau dans la jambe de la rousse qui s'était précipitée au chevet de Micah. « Pour mon oeil ! »

Santos, lui, avait accumulé suffisamment de concentration pour agir. Il lança un jet d'acide fin mais rapide et puissant, inévitable en somme...


Dé #1
Oui - Jackson et Micah sont libérés juste après le coup de couteau.
Non - Jackson et Micah doivent jouer aux dés la libération.

Dé #2
Oui & Oui- Kensie reçoit le jet d'acide.
Non & Oui - Anya reçoit le jet d'acide.
Oui & Non - Anya reçoit le jet d'acide.
Non & Non - Aaron reçoit le jet d'acide.

Spoiler:

Dé #1
Oui - Aaron a pensé à charger son arme à fléchettes mais les doses sont minimes, elles ne font que ralentir sans endormir de suite.
Non - Aaron a oublié de recharger, la suite se fera à mains nues.

Dé #2
Oui - Aaron réussit à plaquer Dylan au sol et commence à le rouer de coup.
Non - Aaron ne surprend pas Dylan, il doit vite trouver autre chose.

La rage lui rongeait les entrailles et la nuit assombrissait d’autant plus son esprit. Le ras le bol de ce monde brutal, de cette vie soumise et de ces gens qui gâchaient tout pour de bêtes idées. Il avait perdu ses parents et sa copine à cause de ces mutants. Il se sentait plus seul que jamais et celui qui lui avait volé tout espoir, qui avait chamboulé sa vie, qui avait eu le culot de sauter sa copine, se trouvait en face de lui, à le raisonner. Mais à quoi bon ? Dylan ne savait plus où poser les pieds, ni quelle direction prendre. S’il n’en tenait qu’à lui, ses jambes partiraient dans la pénombre du parc, pour se faufiler entre les cris et les coups, se cacher aux yeux du monde et attendre que l’horreur s’arrête.

Mais son cœur trop rongé par la colère, la démence et la culpabilité, l’incitait à pointer son arme vers Aaron. Il voulait le voir mort, son corps gisant sur le sol, tachant l’herbe grasse d’une mare de sang. Oui, ça lui ferait plaisir, ça le soulagerait, mais le blondinet n’avait certainement pas l’âme d’un tueur. Il se trouvait alors dans une position délicate qui ne le convenait pas. Il aurait pu se retourner vers ces deux hommes costauds, mais la peur le bloquait. Il s’était installé dans cette position et n’allait certainement pas se défiler maintenant. Il avait enfin l’occasion de faire payer cher à Aaron ce qu’il lui avait fait durant ces derniers mois. Jamais il n’était venu s’excuser, jamais il n’était venu se faire pardonner. Obnubilé par son égoïsme effroyable, il préférait se consacrer à ses idées débiles et irresponsables, plutôt que de se rendre coupable pour avoir brisé le cœur d’un homme.

Dylan n’en avait rien à foutre de tous ces mutants. D’ailleurs, il les détestait tous … ceux qui se rangeaient derrière Aaron ne devaient pas bien le connaitre. Un égoïste … un simple égoïste, perdu et désarçonné. Les mains de Dylan tremblaient et une boule d’amertume se forma au fond de sa gorge. Il avait le cœur si meurtri et serré, qu’il semblait fondre de toute part, comme la cire d’une bougie qui se meurt sur le bord d’une table, sous l’effet de la chaleur fatidique d’une flamme.

Alors sans attendre une seconde de plus, sans écouter les propos de son ennemi juré, il ferma les yeux.

« Ce n’est pas des civils, ce sont des mutants ! Et ce n’est pas sur eux que je vise, mais sur toi, crétin ! »

Il serra la mâchoire, contracta tous ses muscles et appuya sur la gâchette. BAM ! Le coup parti.
Enfin. Il n'était pas mort, mais la souffrance qu'exprimait Aaron sur le coup lui fit un bien fou. Comme si on lui enlevait les chaines qui entouraient son corps depuis trop longtemps, comme si ses membres étaient enfin libres de jouir d'une aisance parfaite et agréable. Dylan ne put s'empêcher de sourire, d'exprimer la satisfaction de ce tir. Il s'en fichait d'être détesté voire maudit par ses confrères, car lui, venait de se libérer d'un mal qui le rongeait depuis trop longtemps.

Il s'approcha d'Aaron, restant à distance et pointant toujours son arme vers le corps du jeune homme.

« Tu n’es rien pour moi ! Tu m’as détruit, alors à mon tour de te faire payer ce que tu m’as volé ! Je ne me rangerais jamais dans ton camp ! JAMAIS ! Plutôt crever que suivre tes idées à la con ! »

C'était dans ces moments-là que j'aurai voulu qu'un mec avec un champ de force débarque pour me défendre. Santos avait sa tête des mauvais jours et mes fesses allaient en prendre un coup, mais tant pis. On ne peut pas gagner tout le temps et ce ne serait pas drôle si je m'en sortais sans aucun bobo. La sensation de brûlure sur mon bras s'était atténuée et je pouvais à présent le bouger, mais il ne me serait pas d'une grande utilité. C'était le problème de devoir constamment garder mon briquet dans la main. Où était Kelly quand on avait besoin d'elle ? Déjà que cette gourde s'était barrée dès le lendemain de Noël, juste parce que, mais en plus elle était pas foutue d'être utile dans les moments vitaux. J'étais prête à parier qu'elle était encore enfermée au bureau à bosser sur un dossier super important. C'était toujours ça avec elle. Les autres avant, la famille après.

J'étais une mauvaise langue. Kelly était utile. La peur que j'avais ressenti en entendant les paroles de Santos, s'était évanouie pour de nouveau laisser sa place à la colère. Ce n'était pas le temps de se laisser surprendre et de partir dans la vague des sentiments. Je devais carburer. La blondinette comptait sur moi. Aaron comptait sur moi. Putain, qui avait décidé que mon pouvoir consisterait à contrôler le feu ? Pourquoi je devais être en première ligne ? Le regard rivé sur Santos, le pouce sur la molette de mon briquet, je ne bougeais pas. J'avais l'impression d'être Lucky Luke. C'était à celui qui tirerait le premier. Sauf que j'eus à peine le temps d'appeler une nouvelle boule de feu dans ma main, qu'il avait déjà envoyé son jet d'acide, que la blondinette se prit de plein fouet. Serrant les mâchoires, je laissais ma rage naissante augmenter le diamètre de la boule nichée au creux de ma main. C'était dangereux, pour moi comme pour les autres, mais il fallait l'arrêter. Il avait assez fait de dégâts comme ça. « Il faudrait peut-être apprendre à viser avant de me faire des promesses vides, Santos. » dis-je enfin, lorsque Aaron courut vers le blondinet. Je m'éloignais un peu de tête de serpent, afin de pouvoir faire barrage de mon corps et protéger Anya au cas où l'envie lui prendrait encore de mal viser. Et l'avantage, c'était que si je perdais contrôle, elle serait la moins touchée.

J'étais prête à lancer ma deuxième boule lorsque j'entendis un coup de feu. Sans réfléchir, mon regard se posa sur Aaron et son faux-pote. C'était une erreur de débutante, Santos pouvait en profiter, mais voir O'Hara tomber, m'avait fait changé de cible. Mon cœur battait sous la peur soudaine que l'arme avait réveillée, mais ce n'était pas le moment de repenser à mon frère. Jetant mon briquet par terre, je jetais la boule en l'air et en levant mes deux mains, je la séparais en deux pour qu'elle se dirige dans deux directions différentes. C'était risqué. C'était chaud. C'était fatiguant. Mais c'était la seule solution que j'avais trouvé.

Dés:

Foiré, fut ma seule pensée tandis que je tentais lamentablement de garder l'équilibre. J'avais le tournis et je ne tenais debout que par la volonté. Je ne savais plus de quelle matière étaient faites mes jambes, mais ça ne pouvait pas être plus solide que de la mousse. Finalement, je sentis mes jambes se dérobées. Putain j'étais aussi cuite que la mère de Bambi tuée par le chasseur. J'étais dans le collimateur de Santos et je venais de me faire un nouvel ennemi. Génial.

Ne quittant pas Santos du regard, je tâtonnais à l'aveuglette pour récupérer mon briquet, que je serrais ensuite dans ma main. J'étais au sol, mais pas sans défense et je refusais de me laisser faire. Restait plus qu'à retrouver des forces pour pouvoir me relever.