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 Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]

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Sonny Malone

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La Fille de vos Rêves… ou de vos Cauchemars





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MessageSujet: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeDim 15 Avr - 19:41

Vendredi 22 octobre - Samedi 23 octobre au matin

C’était plus ou moins à contre-cœur que Sonny s’était rendue à son travail en ce vendredi soir. Elle aurait préféré passer la soirée tranquillement affalée dans le canapé, avec un bon livre et à côté de Remington, ou à faire la fête avec Jessie, ou faire la dingue avec sa Kensie. Mais il fallait bien qu’elle bosse. L’argent ne tombait pas du ciel et on ne pouvait pas dire que Sonny croulait sous l’or. Bien au contraire, elle avait toujours eu une vie plutôt aisée, mais ça, c’était avant l’incendie. Là les compteurs avaient été remis à zéro. Plus d’économie et la nécessité de gagner sa vie, alors qu’elle n’avait jamais travaillé de sa vie. Or la vie à LA était chère. Résultat : un emploi à la bibliothèque et un autre comme serveuse les week end. Ça payait peu et mal, mais elle avait un loyer, et un frigo à remplir. Bref, elle était dans la panade question budget. Et avec ces changements de planning aléatoires, pas moyen de prévoir longtemps à l’avance. Mais bon, il fallait bien gagner sa croûte et cela passait par servir des verres, toute la nuit, à toute sorte de clients, du plus respectueux au plus balourd, avec une fausse carte d’identité fournie par le patron.

Et quand elle était arrivée pour prendre son service, le barman était en pleine discussion avec une fille. Elle devait avoir son âge, dans les vingt ans. Blonde, belle, grande, fine. Encore une de ces filles que l’on a spontanément envie de détester. Une nouvelle serveuse visiblement. Enfin nouvelle. C’était vite dit. Avec les plannings changés à la dernière minute, elle était peut-être de service en semaine. En tout cas, c’était la première fois que les deux filles se voyaient. Alors la française se décida à au moins la saluer, histoire de ne pas être impolie.

“ Sonny Malone. Bienvenue dans le service du week end. Etudiants désœuvrés, puceaux qui tentent de devenir des hommes, poufiasses ivres et mecs aux mains baladeuses. Tu vas bien t’amuser ici. ”

Une entrée en matière comme une autre. Que dire d’autre après tout ? Elles ne se connaissaient pas et qui sait, peut-être qu’elles ne se recroiseraient jamais. Tout ce que Sonny espérait, c’était que cette fille soit efficace. Le vendredi soir, le bar était bondé et il ne fallait pas perdre de temps. Il fallait courir, slalomer, calmer les clients un peu trop échauffés et supporter d’être traitée comme une esclave. Elle en avait pris son parti, mais cette fille était-elle prête à cela ? Elle avait déjà l’air fatigué, cela promettait… en même temps, cela lui allait mal de dire cela, avec ses rêves baladeurs et ses préoccupations, notamment à cause de Jay et de Rem, elle n’avait pas fait de vraie nuit reposante depuis quelque temps et devait avoir elle aussi le visage marqué.

Le coup de feu arriva vite, plus vite que prévu et ce fut la course toute la soirée. Ce fut à peine si la blonde et la brune échangèrent une parole. Il était près de quatre heures du matin quand les derniers clients désertèrent le bar. Mais la journée n’était pas terminée pour autant. En tout cas, pas pour les deux demoiselles qui devaient encore nettoyer le sol, les tables, et remettre la salle en état pour le lendemain, enfin… pour le prochain service.

Sonny était épuisée et franchement, elle n’aimait déjà pas passer le balais chez elle alors ici, avec les étranges substances qui maculaient le sol, c’était une torture. Mais bon. Au moins, à elles deux elles finiraient plus vite. Mais il fallait d’abord se donner du courage. Et Sonny avait une technique imparable. Une technique qui avait le don de casser les oreilles de Remington. Il y avait une télé géante dans le bar, Sonny l’alluma et opta pour une chaîne musicale. Il fallait toujours qu’elle soit environnée de bruit et bien souvent, cela dégénérait en playback puis en karaoké, au grand dam d’un certain homme bien peu mélomane.

Alors… quelle musique pour ce soir ? A chaque zapping, elle jetait un coup d’œil à la nouvelle, guettant une réaction de sa part. Pas de préférence ? Eh bien, tant pis pour elle. Ce soir, Sonny serait aux commandes. Et puis soudain, elle trouva exactement ce qu’elle cherchait.

Elle commença à passer la serpillère en fredonnant dans sa tête. Me against the music. Mais très vite, ce fut plus fort qu’elle. Et ce fut à peine qu’elle se rendit compte qu’elle était déjà en train de chanter et de se dandiner :

All my people on the floor let me see you dance
All my people up for more let me see you dance
All my people, round and round let me see you dance
All my people in the crowd, let me see you dance
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeMer 18 Avr - 0:57

Si je ne me bougeais pas rapidement, il ne faisait aucun doute que je finirais par péter un câble. J'avais envie de sortir, de voir des personnes vivantes, en bonne santé et d'oublier ma vie quelques heures par semaine. Ce n'était pas très raisonnable, mais j'en avais besoin. En restant à la maison, après les cours et les traitements, je tournais en rond et j'ignorais quoi faire pour m'empêcher de penser à ce qui adviendrait. L'avenir était si sombre, si mystérieux que le simple fait d'y penser formait une boule dans mon ventre. Heureusement que tout allait pour le mieux avec Wyatt. Nous nous étions retrouvés et nous essayons de passer le plus de temps possible ensemble, même si parfois cela se révélait difficile.

Je n'étais toujours pas retournée chez Genetic et forcément, mes économies en avaient pris un coup. J'étais du genre prévoyante et même si mon compte me laissait encore une bonne marge, je voyais sur plusieurs mois. Loyers, charge, nourriture... Il fallait les payer et l'argent ne tombait pas du ciel. C'est ainsi que je répondis à une annonce dans le journal. Ce soir serait mon « premier » soir de travail en tant que serveuse dans un bar de L.A. Cette profession ne m'était pas inconnue puisqu'il s'agissait tout de même d'un métier assez en vogue chez les étudiants et lycéen, tout comme travailler dans un fast food. Sauf que là, je n'aurais pas mes cheveux qui sentent la frite ou l'obligation de porter un uniforme ridicule.

Quoiqu'il en soit, j'arrivais pile à l'heure au bar où le barman m'expliqua mon nouveau job. Oui bon rien de bien méchant... Enfin pour une personne en pleine possession de ses moyens. Ce soir, je ne me sentais pas très en forme, mais c'était le moment où jamais de faire mes preuves. Je faisais tout pour qu'on ne remarque pas cet état de faiblesse et gardais un petit sourire sur mes lèvres. Une autre serveuse vint à ma rencontre et me fit un rapide topos sur ce que je risquais de trouver ce soir.


- « Capucine Rider, la nouvelle à l'essai. Je pensais pourtant que l'homo habilis était une espèce éteinte et qu'il avait fini par évolué en homo sapiens... C'est bien ma veine ! »

La soirée commença tôt et les clients affluèrent à la vitesse de la lumière. Comme un vendredi soir ! Je me devais d'être aussi efficace que l'autre serveuse pour lui montrer que je n'étais pas l'une de ses filles qui s'étalaient au bout de quelques heures de travail. La tache n'était pas aisée, mais plus je voyais le temps s'écoulait, plus mon corps me semblait léger. Je ne fis pas d'erreur dans mes commandes, les clients semblaient contents du service. Le seul incident à relever de la soirée fut la main d'un gars sur mes fesses. Si Wyatt avait vu ça, cet homme ne serait plus de ce monde. Enfin, il me semblait. Quoiqu'il soit, cet homme fut éclaboussé par sa bière lorsque malencontreusement ma capacité se mit en route. Il arrêta de faire le malin lorsque je lui fis une remarque totalement innocente sur l'endroit où son pantalon était mouillé. C'était petit, mais je ne pouvais me permettre plus. J'étais une serveuse...

La soirée défila, mais je fus heureuse lorsque le dernier client quitta les lieux. Il ne restait plus qu'à ranger avant de m'effondrer dans mon lit. J'étais perdue dans mon monde lorsque la musique pris possession des lieux. Sonny avait mis la télé et une musique dont je connaissais les paroles passait justement. Cela faisait du bien d'entendre quelque chose d'agréable ce soir. Mais coup de théâtre, la jeune femme se mit à chanter et à danser. Je la regardais, les deux mains appuyées sur mon balais, et souriais devant cette spontanéité. Je ne pu m'empêcher de la rejoindre. Je pris appui sur la chaise qui se trouvait à côté de moi et montait sur la table. Une chanteuse devait se trouver obligatoirement sur une scène !


- « So how would you like a friendly competition
Let’s take on the song
It’s you and me baby, we’re the music
Time to party all night long. »


C'est à cet instant que la soirée débuta réellement. Les étudiants pommés et les poivrots de la soirée ne m'auront donné aucune satisfaction et il n'avait fallu que deux minutes à Sonny et une télécommande pour la rendre tout de suite plus intéressante. Que la fête commence !
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeMer 18 Avr - 17:08

Cette Capucine avait du répondant, au moins ça promettait de ne pas s’ennuyer. Homo sapiens, hein… Ici ? Elle allait vite déchanter. Belle comme elle l’était, parce que force était d’admettre qu’elle l’était, elle ne tarderait pas à connaître son baptême de serveuse : les surnoms ridicules et grossiers que lui donneraient les clients primitifs, les mains aux fesses comme si elles étaient comprises dans le menu et autres réjouissances. Mais elle avait du cran et elle se débrouillait bien. Mieux que Sonny à ses débuts en tout cas. Elle assura même plutôt bien le coup de feu et ne renversa rien. Quoique… L’espace d’un instant Sonny crut voir une main baladeuse suivie comme par hasard d’un verre qui se renverse. Sonny sourit. Pur accident bien sûr… du moins c’est ce qu’elle dirait. Tant que Capucine s’en tenait à ce genre de petites vengeances. Elle, elle n’osait pas répliquer. Trop peur de perdre son job. Mais si les clients se doutaient une seule seconde des vengeances qu’elle imaginait à leur encontre, ils y auraient réfléchi à deux fois avant de s’en prendre à elle.

En y repensant, heureusement que leurs hommes respectifs – parce que cette fille avait forcément quelqu’un dans sa vie, belle et maligne comme elle l’était – n’étaient pas là, surtout ce soir. Mais bon, c’est le jeu, alors on le joue et on l’écrase.

Bref, le moment de se lâcher était enfin venu et Sonny ne se rendit compte qu’elle était en train de chanter et de se balancer que lorsqu’elle entendit Capucine reprendre la suite de la chanson. Et pas n’importe quelle suite…

« So how would you like a friendly competition »

Une compétition amicale ? Vraiment ? Elle voulait jouer à ce petit jeu ? On voit qu’elle ne savait pas encore à qui elle avait affaire. Sonny la regarda grimper sur une table et chanter comme une vraie femme de scène. Non mais oh ! Pour qui se prenait cette petite arriviste ? La reine du « j’me tape la honte en chantant et en dansant n’importe comment et n’importe où », c’était Sonny Malone, pas Capucine Rider. Il n’y avait qu’un seul titre de folle, pas question de se le faire souffler. Alors Sonny allait répliquer dignement. Elle regarda Capucine dans les yeux et se servit de son balais comme d’un micro dernier cri et elle répondit, en dansant sensuellement autour de son balais, glissant sur sa longueur :

"We're almost there
I'm feelin' it bad and I can't explain
My soul is bare
My hips are movin' at a rapid pace
Baby feel it burn
From the tip of my toes, runnin' through my veins
And now's your turn"


Sur ce, elle braqua l’extrémité du balais en direction de sa « rivale » et grimpa à son tour sur une table limitrophe. Et là, elle joua le jeu à fond. Regard sévère, air fermé, gestes typiques des battle de rappeurs ridicules de prétention. Elle prit son air le plus menaçant et reprit en agrémentant le tout d’une chorégraphie limitée mais efficace, balançant les hanches et les fesses :

"Let me see what you got, don't hesitate
I'm up against the speaker, tryin' to take on the music
It's like a competition, me against the beat
I wanna get in a zone, I wanna get in a zone
If you really wanna battle, saddle up and get your rhythm
Tryin' to hit it, chic-a-taa
In a minute I'm a take a you on, I'm a take a you on"


Et au moment où elle prononçait ces derniers mots, elle sauta sur la table où trônait fièrement Capucine, et elle lui fila un petit coup de hanche. Remington serait devenu fou s’il les avait vues, là, toutes les deux. Une alter ego blonde qui n’avait pas froid aux yeux et qui semblait bien décidée à s’amuser. Finalement, les week end boulots promettaient d’être plus stimulants que prévu. Elle devait juste vérifier jusqu’à quel point cette fille était aussi dingue qu’elle. Donc elle ne détacha pas son regard de celui de Capucine…

Oh oui Capucine… défi lancé… défi relevé.
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeMer 18 Avr - 20:00

Qu'il était agréable de rire et de ne penser à rien d'autre qu'au moment présent. Qu'il était bon de jouer les inconscientes le temps d'une soirée et d'oublier les moments de doutes, de peur et de souffrance. Chanter et danser au rythme d'une musique avec une quasi inconnue qui semblait partager les mêmes délires que moi. A l'heure actuelle, si je n'avais pas pris ce travail, je serais certainement à l'appartement, dans mon lit avec un livre ou devant une émission bidon. Il n'était pas bon de rester enfermée lorsque les choses n'allaient pas comme nous le voulions. Ce job m'aiderait à supporter et gérer mon « autre » vie. Je n'avais pas le choix. Je devais me battre avec toutes les armes à ma disposition et me sociabiliser en était une. J'avais cette impression de puiser la force de me battre chez les autres, si bien que je ne pouvais me reposer entièrement sur Wyatt. Je devais me trouver d'autres sources d'énergie. C'était horrible de penser ainsi, mais je n'aimais pas les détours et je n'ai pas pris pour habitude de mentir. Si une personne ne me revenait pas, je n'irais pas vers elle par simple intérêt. J'avais besoin d'amis... de vrais amis. Et Sonny semblait toute désignée pour cette mission.

Je me déhanchais comme une diablesse sur cette table en laissant transparaître sur mes lèvres un petit sourire espiègle. Mais quand je la vis donner tout ce qu'elle avait pour la suite, je compris où elle voulait en venir. Nous étions en plein duel et j'allais gagner. Pourquoi ? Parce que j'étais Capucine Rider ! Lorsqu'elle dit que c'était à mon tour, je cru que c'était le feu vert pour prendre la suite. Mais elle n'en fit rien. D'accord... La guerre était déclarée. Je la vis sauter sur ma table pour me faire un pogo. Si elle voulait m'avoir avec ça, elle perdait son temps. Car elle ne me faisait absolument pas peur. Je pris sur moi de lui faire un cours. Avec l'index et le majeur, je lui fis signe de me regarder et lui balancer un clin d'oeil qui voulait dire : « Regarde et apprend ! »


- « Get on the floor, baby lose control
Just work your body and let it go
If you wanna party, just grab somebody
Hey Britney
We can dance all night long »


Oh oui. J'étais prête à danser toute la nuit pour lui prouver que je n'étais pas qu'une petite arriviste et que j'étais à la hauteur de son défi. Je changeais de table pour avoir plus de place et commença à entamer une danse sexy en faisant passer mes mains le long de mon corps. Les yeux amplis de désir, je lui sortais le grand jeu. A la fin de cette chanson, j'allais devoir la jouer serré au cas où elle tomberait amoureuse de moi. [ red ]

- « Hey Britney, you say you wanna lose control
Come over here I got somethin’ to show ya
Sexy lady, I’d rather see you bare your soul
If you think you’re so hot, better show me what you got
All my people in the crowd, let me see you dance
C’mon Britney lose control, watch you take it down. »


Au moment où je lui demandais de me montre ce qu'elle avait dans le ventre, mon bassin se mit à remuer à un rythme soutenu et endiablé. Allez ! Il fallait chauffer la pièce. Ce n'était pas le moment de reculer ! Je pris mon balai que j'avais adossé contre la chaise et pris appui sur lui avec mes mains pour faire un soleil avec le reste de mon corps. Bien sûr pour réussir ce mouvement, il me fallut utiliser ma capacité pour me stabiliser, mais l'intention était là. Elle ne risquait pas de s'en rendre compte vu ce que certains était capable de faire. Arrivé au sol, je lui fis signe avec l'index de descendre d'un niveau avec un petit sourire entendu.

- « Get on the floor, baby lose control
Just work your body and let it go
If you wanna party, just grab somebody
Hey Britney
We can dance all night long »


J'espérais que la jeune femme vienne à mes côtés pour qu'on puisse terminer ensemble le dernier refrain. Après tout, nous serons peut être amenées à nous revoir, alors autant ne pas se battre dès la première soirée. Surtout qu'elle semblait sympathique sous ses airs de petite teigne. Si ce genre de scène venait à se reproduire, je signais directe le contrat ! Surtout si on me mettait avec elle. Je me tins prête à chanter en coeur avec elle le dernier refrain.
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeJeu 19 Avr - 14:28

Bien. Très bien. Capucine ne s’était même pas laissé démonter lorsque Sonny tricha et lui chaparda son tour de parole. Eh oui, Sonny Malone était une tricheuse. Une mauvaise joueuse en fait. Et une mauvaise perdante. Une satanée mauvaise perdante. D’où son petit tour de force. En tout cas, cette fille l’éclatait. Elle jouait le jeu et le jouait bien. Sacrée danseuse et sacrée chanteuse. Elle lui fit un geste avec son doigt, l’invitant à contempler ce dont elle était capable. Et vas-y que je me déhanche comme si je me faisais l’amour ! Et vas-y que je chante bien en plus. Et vas-y que je te fais une figure à te couper le souffle. « Mais quelle pétasse », songea Sonny en se marrant et en ne le pensant pas le moins du monde. Où est le contrat pour signer une amitié avec cette fille ?

Elle lui lança un regard complice quand elle atterrit au sol. Ok, soit, elles allaient la finir ensemble cette chanson. Si leurs voix s’accordaient comme leurs caractères, elles feraient des ravages. Sauf qu’elle ne tenterait pas une acrobatie comme Capucine, parce que maladroite comme elle l’était, c’était le meilleur moyen pour se retrouver sur les fesses, les quatre fers en l’air. Alors elle se contenta de sauter et de reprendre le refrain avec cette foldingue. Mais puisqu’elle avait ouvert les hostilités, elle en paierait le prix. Elle avait intérêt à être à l’aise, parce que Sonny la ferait tomber sous son charme de gré ou de force.

"All my people in the crowd, let me see you dance
C'mon Cap take it down, make the music dance
All my people round and round, party all night long
C'mon Cap lose control, watch you take it down"


Et elle chanta cela avec toutes ses tripes. Passant derrière Capucine et la prenant par les hanches, glissant le long de son dos, avant de la retourner, de la prendre par la main et de la faire tourner. Oui, elle pourrait danser toute la nuit. Oublier les emmerdes, oublier les disputes, oublier la fatigue. Juste chanter et danser. Puis la musique s’arrête, laissant place à un jingle de pub. Et zut…

Sonny tenta de remettre ses cheveux en place et considéra cette étrange jeune femme devant elle. Et elle ne put s’empêcher de penser à Kensie. Deux blondes un peu folles, danseuses hors-pair et supportant la débilité de Sonny… Soit ce serait l’amour fou entre elles, soit elles se haïraient profondément. En tout cas, pour l’heure, la française était intriguée. Elle attrapa une éponge et la balança à cette demoiselle avant d’en prendre une à son tour pour nettoyer les tables qui leur avaient servi de scène.

« Ok, j’admets que tu ne te débrouilles pas mal, Miss Rider. Je n’aime pas partager le haut de l’affiche mais bon, je peux faire une exception. Sauf si tu avoues que tu es une chanteuse et une danseuse professionnelle. Auquel cas tu serais une tricheuse pire que moi… J’adore en fait. Alors dis-moi tout. D’où tu viens, qu’est-ce que tu fais… Oh pitié, dis-moi que tu es une blondasse stupide qui n’a pour seule ambition que de devenir mannequin et épouser un vieillard richissime. »

Parce que si elle était intelligente en plus d'être belle, marrante et talentueuse, ce serait trop injuste. Sonny savait qu'elle était loin d'être ce genre de filles et qu’elle ne se fâcherait pas. Parce qu’elle n’avait rien du cliché sur les blondes. Elle avait l’air maligne et débrouillarde. Folle, aussi, pour ne rien gâcher.

« Je me doute que ce n’est qu’un job d’appoint. Tu fais quoi ? Tu es étudiante ? Moi je suis à l’UCLA, en littérature. Ouais, je sais, pas moyen de raconter du Proust aux clients ici. Bref… Tu es ici chez moi, Miss, alors tu réponds à mes questions et je répondrai peut-être aux tiennes après une autre chanson. »

Sonny écouta (pour une fois), ce que Capucine accepta de lui révéler sur elle. Cette fille l’amusait. Il ne fallait pas gâcher le mystère mais savoir deux trois choses sur cette fille qui avait du répondant ne serait pas une mauvaise chose. Puis soudain, Sonny posa sa main sur l’épaule de Capucine et ouvrit grand les yeux et la bouche, comme dans les dessins animés, les Tex Avery.

« Attends, chut ! Recueillement ! Regarde-moi ces beaux gosses et ces abdos… c’est pas permis d’être comme ça. Euh… je te préviens, si tu dis à qui que ce soit et surtout à mon homme que je bave sur ces types, je serais obligée de te tuer. Et ça me désolerait. ».

Oui, voilà… une superbe pub pour des boxers et deux mannequins. Bref… passons. Puis de nouveau le programme musical. Dès les premières notes, le corps de Sonny s’anima. Elle jeta un coup d’œil appuyé à Miss Rider, avant de sauter sur le comptoir du bar et de défiler comme un mannequin, main sur la hanche et roulant des fesses en chantant :

"Hello, hello, baby
You called, I can't hear a thing.
I have got no service
In the club, you say ? say ?
Wha-Wha-What did you say huh ?
You're breakin'up for me
Sorry I cannot hear you,
I'm kinda busy.

kind of busy
kind of busy
Sorry, I cannot hear you I'm kinda busy.

Just a second,
It's my favorite song they're gonna play
And I cannot text you with
A drink in my hand ? eh ?
You shoulda made some plans with me,
You knew that I was free.
And now you won't stop calling me;
I'm kinda busy."


Un petit refrain ma Capucine-Beyoncé ?
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeLun 23 Avr - 10:21

Sonny était peut être une tricheuse, mais il aurait été injuste de ne pas m'inclure dedans car je lui piquais une bonne partie de la chanson également. Qui aurait pu penser que je m'amuserai autant dans une période pareille ? Qui aurait pu penser qu'on pouvait s'éclater à ce point après de longues heures de travail ? Pas moi en tout cas. Je m'attendais à une nuit interminable, bien chiante, mais indispensable pour mon compte en banque. Ce fut le cas les premières heures de la soirée, mais là, je devais reconnaître que cette fille avait un tempérament du feu de Dieu ! Il ne faisait aucun doute que nous finirons soit par devenir très bonnes amies, soit meilleures ennemies.

Quoiqu'il en soit, elle accepta mon invitation et vint même me chauffer en se mettant derrière moi. Mes mains vinrent caresser son dos tout en descendant à son rythme. La fin de cette chanson était spectaculaire. L'idée de monter un groupe avec cette folle m'effleura l'esprit, mais comment savoir si nous en valions la peine. A part chanter sous ma douche ou dans mon appartement, je n'avais aucune expérience. Je crois même qu'à part elle et Wyatt, personne ne m'avait réellement entendu chanter... Il était peut être préférable d'arrêter ce délire avant de paraître davantage ridicule. La musique cessa et le boulot reprit sa place. Quel dommage !

Surtout que la demoiselle semblait curieuse au point de me poser de nombreuses questions. Pour le moment, ces dernières étaient sans risque, donc je ne voyais aucun inconvénient à lui donner ses réponses. Par contre, elle allait devoir en faire autant avec les miennes ! Mais d'abord, c'est avec un sourire espiègle que je commentais sa prestation.


- « Je reconnais également que tu as du potentiel jeune padawan. Mais long est le chemin menant à la célébrité. »

Je me mis à rire de ma propre connerie et repris un peu plus sérieusement.

- « Je suis née à Los Angeles et j'ai atterri là parce qu'il faut bien gagner sa vie. Mais désolé de te décevoir, je ne compte pas devenir une anorexique chronique. J'aime trop le chocolat et les hamburgers pour devenir mannequin. Et toi ? D'où tu viens puisque ta question laisse à supposer que tu n'es pas d'ici ? »

Maintenant que Sonny avait posé toutes ces questions, j'avais envie d'en savoir autant sur elle. D'habitude, je me fichais un peu des filles parce que la plupart étaient trop superficielles à mon goût ou trop sérieuses. La jeune fille en face de moi n'avait pas une tonne de maquillage sur la figure, donc le côté superficiel était à mettre de côté. Ensuite, notre belle prestation écartait de loin le côté sérieuse. Une fille intéressante ? Il fallait que je saute dessus ! En tout bien tout honneur, évidemment... C'était pas mon genre d'agresser une jeune femme bien sous tout rapport... Ok, j'arrêtais le massacre avec toutes mes pensées stupides.

Sonny se doutait que ce job n'était en rien le travail idéal que j'imaginais. Il suffisait de regarder les lieux pour en être convaincue. Quelle fille saine d'esprit irait se terrer dans ce trou pour le restant de ses jours ? Aucune. Il n'y avait que deux folles comme nous pour prendre le risque d'attraper le tétanos ou autres maladies rien qu'en regardant le sol... Tout en commençant à nettoyer ma table, j'appris qu'elle était également étudiante à l'UCLA. Quel hasard !! Par contre, elle aurait mieux fait de s'abstenir pour sa dernière phrase.


- « Je suis également à l'UCLA, section sociologie. Et au regard de la clientèle, j'aurais de quoi écrire un livre sur ces animaux. Certes, ce ne sera pas du Proust, mais peut être qu'ils apprendront quelques bonnes manières. Je pourrais également en dire beaucoup sur toi et ton besoin irrépressible de te sentir supérieur aux nouvelles recrues... Parce que j'imagine que cette habitude ne m'est pas seulement destinée... »

Je souris avec le même sourire espiègle pour lui montrer que je ne m'en formalisais pas. C'était un moyen pour lui dire que je n'étais pas dupe et que je pouvais moi même être chieuse si elle me cherchait un peu trop. Je continuais de nettoyer ma table quand je sentis la main de Sonny sur mon épaule. Je cru un instant qu'elle allait me frapper, mais non. Elle regardait la télévision avec un air de la fille qui avait atteint le 7ème ciel. Je compris pourquoi quand je vis la pub. Limite le filet de bave tomba lorsque Aleksander Skarsgard passa. Oh my god. Ce n'était pas le 7ème ciel que je venais d'atteindre, mais bien le fin fond de la galaxie. Ma main se posa sur celle de Sonny et d'une voix fébrile, je répondis :

- « Ton secret sera bien gardé si tu en fait autant de ton côté... Au fait, si tu me rappelles le nom de mon mec, je t'en serais extrêmement reconnaissante. Car là, j'ai subitement un trou de mémoire »

Pourquoi les pubs n'allaient-elle jamais au bout des choses. Elles ne montraient qu'une partie du corps humain alors que le reste devait être tout aussi intéressant. Je me sentis rougir à cette pensée me rendant compte que j'oubliais LEGEREMENT Wyatt. Pauvre Wyatt qui restait à mes côtés. Je ne le méritais pas... J'étais la pire petite amie du monde !

Je sortis de ma réflexion perverse lorsque Sonny entonna une nouvelle chanson. Elle voulait recommencer ? D'accord ! Alors qu'elle chantait les paroles, je faisais les cœurs avant de prendre la suite.


- « Stop callin’, stop callin’
I don’t wanna think anymore
I left my head and my heart on the dance floor
Stop callin’, stop callin’
I don’t wanna talk anymore
I left my head and my heart on the dance floor »


J'étais prête à reprendre avec Sonny jusqu'à ce que notre chef sorte de l'arrière pour nous dire :

- « Vous allez la fermer, oui ? Au boulot et que ça brille ! »

Il tourna les talons pour entrer à nouveau dans son box alors que je lui tirais la langue. Très adulte comme réaction...
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeLun 23 Avr - 16:08

Une californienne pur jus ! En lui révélant cela, Capucine se risquait à subir le flot de clichés sur les blondes légères, toujours en bikinis et en mode mono-neurone : soit les garçons, soit la mode, soit les choses superficielles… mais jamais tout en même temps pour éviter la surchauffe du cerveau. Remarquez, mieux valait ne pas sortir ces attaques ridicules tout de suite. Car bientôt, Sonny lui livrerait toutes les clés pour se foutre d’elle à grands coups de préjugés stupides.

« Je suis Parisienne miss Californie. Mais que veux-tu, le soleil m’a attirée et me voilà ici à Los Angeles. Bon… d’accord, j’avoue qu’en fait j’ai choisi cette ville uniquement pour chasser les vedettes et épouser un acteur qui n’aura d’yeux que pour moi et qui m’emmènera dans toutes les cérémonies. »

Ouais, n’importe quoi, mais connaissant le caractère jovial de Sonny, ça pouvait marcher. Et l'aurait-elle seulement cru si elle avait dit qu'elle s'était enfuie de France après un incendie et qu'elle était sur le territoire plus ou moins légalement ? Oh, elle aurait pu lui dire tellement c'était énorme en fait... Mais bon, imaginer Sonny courant en bavant après les acteurs était plus plaisant, à n'en pas douter. Elle ne voulait pas faire fuir cette nouvelle recrue qu'elle risquait d'adopter sous peu. Car plus Capucine parlait, plus Sonny l’adorait… c’est qu’elle allait finir par la faire culpabiliser de ses mensonges. Hamburgers, chocolats… Etincelles dans les yeux de Sonny.

« Si tu me dis que tu es du genre à t’affaler dans un canapé à mater des séries débiles en mangeant un pot de glace, je t’adopte ! »

Elle se voyait déjà calée sur le lit, plaid sur les jambes, Capucine à côté d'elle, chacune avec sa glace, en train de hurler devant la télé, de baver ensemble devant les acteurs qui malencontreusement perdaient à un moment où à un autre leur tee-shirt, de se cacher les yeux devant les films d'horreur et autres réjouissance. Elle avait bien envie de sortir une bêtise et d’imiter grossièrement la blonde anorexique de base et sans cerveau, s’attendant à un retour de flammes sur les clichés sur les françaises, mais flute, Capucine lui coupa l’herbe sous le pied en lui confirmant qu’elle n’était pas qu’une blonde au corps bien fichu. Sociologie, hum… Hey ! Sonny prit son air offusqué quand Capucine mit le doigt sur quoi, un complexe de supériorité ? Un désir de domination ? Une chieuse. Cette fille était une chieuse. Et Sonny adorait ça. Finalement, les deux jeunes femmes étaient les mêmes : deux pestes, deux teignes complètement folles. Deux filles qui doivent bien supporter des heures d’un boulot épuisant et peu reluisant pour pouvoir payer leurs études et leurs loyers. Deux caractères bien trempés surtout. Et la pique que venait de lui lancer Capucine aurait pu signer le début d’un second round bien salé, si la télé ne l’avait pas soudainement accaparée.

Ouh ! Et cette fille était aussi perverse qu’elle ! Note personnelle : ne jamais la présenter à Remington. JAMAIS ! Elle tenait à ce titre, nom de non ! Le spectacle devait être plaisant à voir : deux filles, une blonde et une brune – car il en faut pour tous les goûts – en pâmoison devant des acteurs en caleçon, révélant une plastique de rêve. Et Sonny ne put s’empêcher de rire face au soi-disant trou de mémoire dont elle était victime. Elle-même d’ailleurs aurait pu en oublier Remington. Mais elle imaginait trop le regard assassin qu’il pourrait lui lancer en découvrant quel genre de pensées traversaient son esprit…

« Je t’aiderais bien, crois-moi. Mais hélas pour toi, j’ignore le nom de ton mec. Si vraiment tu ne le retrouves pas, j’ai bien peur que tu doives te rabattre sur Alexander. Et je sens que tu ne serais pas contre l’idée de te rabattre sur cette marchandise. Il doit bien passer par Hollywood ce cher monsieur… oh oui, … bonjour messieurs… oh non, au revoir…. »

Pub finie, Sonny réalisa qu’elle avait les coudes sur la table et la tête posées sur ses mains, les yeux rivés sur l’écran, le sourire aux lèvres. Capucine, je t’aime, songea-t-elle soudain. Une fille aussi folle qu’elle, c’était incroyable. Mais la musique avait repris et son cerveau ne fonctionna plus… encore une fois. Et c’était reparti pour un tour. Et une Sonny debout sur le bar. Et une Capucine qui prit le relais en déclamant le refrain. Et une Sonny qui, une fois n’est pas coutume lui laissait la vedette. Et un patron surgi de nulle part. Pas content du tout apparemment. Et une Capucine qui lui tira la langue.

Sonny grimaça à son tour et descendit rejoindre sa compagne de galère. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire à ce type, si elles chantaient, du moment que le travail était fait. Il était quasi quatre heures du mat’ bordel ! un peu de défoulement ne pouvait pas faire de mal.

« Il doit avoir un balais planté où je pense… Bref, puisqu’il nous gâche notre plaisir… parlons d’autre chose. Toi aussi il t’a fait une fausse carte ? Parce que j’ ai que vingt ans. Alors en France j’étais majeure, ici j’ai le droit de rien faire. Alors ce type m’a donné une fausse carte et m’a dit de bien pencher en avant mon décolleté pour les contrôles inopinés. Un fou ce type. Sinon c’est cool que tu sois aussi à l’UCLA. Je bosse à la bibliothèque aussi… si ça tombe on s’est déjà vues. Tu vis sur le campus toi aussi ? »

Et là, Sonny se rendit compte qu’elle était encore partie dans un flot de paroles qui risquerait de noyer la pauvre Capucine. Et puis, elle l’aimait bien, elle ne voulait pas lui faire passer ce test de résistance que peu de monde réussissait. Alors elle se masqua la bouche de la main, avant de dire :

« Désolée, je suis une bavarde compulsive, ou une pipelette chronique, comme tu préfères. Alors je me tais, sinon tu ne pourras pas en placer une. Mon chéri me le reproche suffisamment. Zip ! »

Et sur ce, elle mima une fermeture éclair qui scellerait ses lèvres pour les prochaines minutes et elle prêta attention à Capucine tout en finissant le nettoyage. Elle ne voulait pas refaire la même erreur qu’avec Kensie. Il ne fallait pas aller trop vite en besogne. Ingrid et Remington, même Anne le lui avaient suffisamment répété : elle devait arrêter d’être si ouverte, d’être si peu méfiante, d’en dire trop sur elle, d’accorder si vite sa confiance. Mais avec une fille comme Capucine, c’était loin d’être aussi simple. Alors de quoi pouvaient-elles parler sans que cela dégénère ? Vite une liste mentale ! De quoi parlent les filles plus ou moins normales ? De la fac, des mecs (visiblement elles étaient toutes deux en couple alors ce serait un sujet de conversation plausible), de musique… Voilà, il fallait rester dans ces bornes là. Pas d’indiscrétion mal placée, pas de révélations surprises…
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeMar 24 Avr - 11:31

Sonny m'avoua qu'elle venait de France et immédiatement, une image s'imposa à mon esprit : la jeune femme, un béret sur la tête et un bavoir autour du cou devant une table sur laquelle trônée fièrement une bouteille de vin, une baguette de pain et une assiette remplie de grenouilles. Le pire dans cette image, c'était sûrement la joie que je pouvais lire sur ses traits à la simple vue des amphibiens. Beurk... Si je continuais à la voir ainsi, il ne faisait aucun doute que j'allais vomir, salissant la salle que nous essayons de nettoyer depuis près d'une heure. Je mis un peu plus d'ardeur dans mes gestes pour l'effacer en même temps que des traces suspectes alors que j'écoutais le reste de la réponse de la française.

- « Arf ! Encore une greluche dont le casier judiciaire va se remplir à vue d'œil. Allez, dis moi tout. Tu es venue pour harceler un petit mignon, genre Craig Horner ou Bradley James ? Avoue !, terminais-je avec un clin d'œil.

Loin de moi l'idée de la froisser et par ce simple petit geste, je lui signifiais que je n'étais pas sérieuse. Puis, vu ce que nous avions fait un peu plus tôt, elle devait sûrement sans douter. Surtout vu ce que je lui avais sorti. Quelle fille saine d'esprit pourrait avoir le béguin pour de tels hommes ? Sérieusement ! L'un d'eux pourrait faire la promotion pour le botox, alors que le second devrait se faire couper la tête car elle n'allait pas du tout avec son corps. Bien sûr, je me gardais bien de lui dire le font de ma pensée, au risque de me prendre son éponge en pleine figure. Quoiqu'elle pourrait elle aussi être d'accord avec moi sur ces deux acteurs. Après tout, c'était flagrant ! Surtout qu'elle me donna une belle image sur la suite de notre amitié.


- « Ok, alors je ne te parlerais pas de mes longues soirées en solitaire devant Glee avec un pot de Ben & Jerry's, saveur cookie dough, voir même un paquet de schokobon... »

Si cette folle m'adoptait, je craignais sérieusement pour ma vie. Une troisième guerre mondiale naitrait au bout de quelques heures et la bombe nucléaire serait lancée dans les 24h qui suivaient. Ça ne faisait aucun doute. La conversation glissa vers nos études et sur son léger complexe de supériorité. Ça ne me déplaisait pas dans la mesure où je savais ce que je valais. Si je n'étais pas aussi jolie qu'elle, Wyatt ne serait pas amoureux de moi. Si je n'étais pas intelligente, je n'aurais jamais été acceptée à l'UCLA. Et si je n'étais pas aussi sociable et drôle, cette petite teigne ne m'aurait même pas adressé la parole. Nous étions sur un pied d'égalité, même si j'étais nouvelle ici. Pourtant, ce boulot ne m'était pas inconnu et je n'ai pas eu l'impression de la retarder dans nos commandes. C'était la preuve que je gérais.

Du moins, elle semblait tout de même avoir un peu plus de mémoire que moi. J'avais un petit ami, je m'en souvenais. J'arrivais même à voir ses yeux et certaines parties stratégiques de son corps qui commençait à me donner envie de l'avoir près de moi, là tout de suite... Ok, en plus d'être la pire petite amie du monde, j'étais la pire petite amie perverse du monde. Génial ! Sonny en rajouta une louche en évoquant le nom d'Aleksander, comme si son corps n'avait pas suffit à provoquer cet état de fièvre.


- « Je serais prête à signer le bon commande pour avoir ce nouveau joujou, mais j'ai déjà Wyatt... Et il vaut mieux rester sur les valeurs sûres. J'ai vu l'ensemble de la marchandise et je suis certaine de ne pas être déçue en ouvrant mon cadeau. Même en ne te connaissant pas depuis longtemps, je sens que tu comprends ce que je viens de dire... »

En effet, la française était accoudée sur une table et semblait hypnotisée par la télé. Je pouvais parfaitement apercevoir le filet de bave invisible que seules les perverses peuvent voir. Amusant. Et ce le fut davantage quand nous nous remîmes à chanter. Mais cette pause touchait à sa fin puisque le chef nous a amicalement invité à nous remettre au travail. Quel rabat joie ! Sonny fit à son tour une grimace et commenta l'attitude de ce patron, cher à notre cœur ! Ou pas... J'approuvais sa réaction ne comprenant pas trop pourquoi il nous prenait la tête pour une ou deux chansons. Nous ne faisions rien de mal ! C'est pas comme si on mettait notre tête sous la pompe à bière pour nous saouler ! D'ailleurs, ça pourrait être une idée, un soir...

Sonny changea de sujet pour reprendre ses questions. Pourquoi fallait-elle qu'elle pose autant de questions ? Il serait tellement amusant de parler de choses neutres qui ne touchaient pas notre vie personnelle. Car quand je faisais le bilan de ma vie, j'aurai beau la lui raconter qu'elle ne me croirait pas. Même moi j'ai cru pendant un temps que je devenais folle. Je restais immobile, attendant que la diarrhée verbale de Sonny cesse enfin. D'ailleurs, elle s'en rendit compte toute seule et je me sentis un peu coupable. Un long silence s'installa entre nous. Je savais qu'elle attendait que je dise quelque chose, seulement, je ne savais pas quoi. Peut être qu'il me fallait tout simplement être franche avec elle. Si elle était comme moi, elle pourrait le comprendre.


- « Ce n'est pas que je veuille spécialement te cacher ma vie, seulement, il y a certains passages qui me sont difficiles à aborder. Comme beaucoup j'ai eu des bas et pour le moment, je préfère me consacrer sur mon présent car l'avenir me semble trop flou pour le prévoir. S'il te faut quelqu'un pour parler de sujets débiles ou baver sur des célébrités que l'on verra jamais, je suis ta femme. Mais s'il faut que je te raconte toutes mes emmerdes, je ne suis pas certaine que tu seras toujours là à la fin. »

Je replaçais correctement des chaises avant de lui faire à nouveau face avec un sourire mi amusé, mi blasé.

- « En plus, tu ne me croirais pas... »
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Sonny Malone

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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeMar 24 Avr - 18:35

Oh ! Quelqu’un qui connaissait Craig Horner et Bradley James ! Chose assez rare pour être soulignée. Mais Sonny avait suffisamment entendu les moqueries de ses amies pour se douter qu’elle essuyerait les sarcasmes de Capucine. Allez savoir pourquoi, ces hommes n’avaient pas les faveurs des femmes… Bradley, bon, à la limite… mais Craig ! Il avait juste un corps parfait, des yeux noisettes à se damner et des abdos… Brrrr, Sonny en frissonna. Et qui plus est, ces deux acteurs resteraient à jamais ses chouchous, car ils ressemblaient à s’y méprendre aux frères Versaen. Ses meilleurs amis. Arthur. Richard. Ils lui manquaient. Ils n’étaient plus là. Elle avait passé trois mois sans cesse collée à eux. Elle avait ri, pleuré, rêvé avec eux. Et c’était fini. Elle n’avait pas réussi à les retrouver après l’incendie… cela ne pouvait signifier qu’une seule chose. Ils ne s’en étaient pas sortis. Elle les avait perdus… Et cela lui brisa le cœur à nouveau. Elle n’était venue à LA que pour eux, parce qu’ils lui parlaient sans cesse de cette ville. De leur désir d’y vivre. Elle les avait presque oubliés. Presque. Elle aurait pu fondre en larmes si Capucine n’avait pas multiplié les idioties.

Alors Sonny se concentra sur les petites joies stupides de la vie : les pots de glace avalés en bonne compagnie, au fin fond du canapé devant un écran, une chanson braillée à tue-tête, un corps qui se lâche. Ce n’était pas le moment de flancher devant elle. Tout le monde à son lot de souffrance à porter. C’était sa croix. Personne d’autre n’avait à en subir le poids. Alors elle avait remis son masque de petite teigne bavarde et chiante. Un vrai-faux masque en réalité. Seules les personnes qui la connaissaient véritablement savaient qu’elle était autre chose qu’une pie bavarde et un ressort sur pattes. Rares étaient ceux qui avaient été témoins de ses silences, bien plus éloquents, bien plus révélateurs de ce qui se passait en elle. Et Capucine n’en faisait pas partie. Du moins pour l’instant.

Sonny se contenta d’emmagasiner les informations. Donc son copain s’appelait Wyatt et il pouvait soi-disant rivaliser avec Aleksander Skarsgard. Eh bien, Sonny l’espérait pour lui, parce qu’avoir une tête de vieux sur un corps de 34 ans… pauvre Wyatt… Mais la française préféra taire cette pensée et chasser cette image grotesque de sa tête. Bon, cette fille décidément lui ressemblait trop… capable de baver sur des acteurs moches tout en restant passionnément amoureuse de son copain. Et elle était aussi bien plus perverse qu’elle le laissait croire au premier abord. Tsssss, de toute façon, Sonny s’en fichait, elle n’était pas en reste de ce côté-là. Elle était même la reine. S’il en fallait une preuve, la fameuse soirée du 17 octobre clouerait le bec une bonne fois pour toute à cette blondasse. Mais voilà. Elle était si sûre d’elle qu’elle n’éprouva même pas le besoin de rivaliser avec Capucine sur ce point… cette miss Rider n’avait aucune chance. Mais elle avait au moins raison sur une chose : elle n’échangerait pas son Remington. Elle en était plutôt satisfaite… comblée même. Et pas seulement par la marchandise disons… extérieure. C’était tout le lot qu’elle aimait et pour qui elle était prête à tout.

Enfin voilà… il y avait eu la musique à nouveau, et l’intervention du patron. Et la pipelette en Sonny était ressortie. Cette fameuse puissance de parole qui écrasait tout sur son passage… Et Capucine semblait bien assommée. Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous à la fin ! Un de ces jours, elle ne dirait plus rien… et ce jour-là, Sonny pouvait parier le peu qu’elle avait, elle était convaincue que tous lui tomberaient dessus pour savoir ce qui n’allait pas et la faire parler. Mouais… en tout cas, quelque chose clochait avec Capucine. Car non seulement elle mit un temps relativement long pour enfin rouvrir la bouche, mais en plus, les questions que Sonny avait posées étaient loin d’être super indiscrètes. Grosso modo c’était : son âge (et accessoirement savoir si leur patron était vraiment un type qui se souciait de la loi que de l’an 40) et si elle vivait sur la campus… Elle ne lui demandait pas un état civil ou un curriculum vitae. En quoi ces questions étaient-elles si gênantes ? Où était la blague ? C’était en réalité une mamie tueuse de 98 ans qui s’était fait faire un lifting phénoménale pour échapper à Interpole, au FBI, à la CIA et au KGB ? Sérieux, même Sonny qui avait certainement plus de choses à cacher qu’elle n’était pas si peureuse.

« Soit. Ne réponds pas. Dans ma tête tu seras donc Miss Rider, tu auras 98 ans, tu vivras dans la maison de retraite de la ville à draguer un mec à peine dépucelé nommé Wyatt qui aura la tête ridée d’Aleksander Skarsgard [red]. Te voilà prévenue. Sinon, on est toutes plus ou moins dans la merde jusqu’au cou. Et crois-moi, des péripéties, j’en ai eu aussi dans ma vie, alors passons. »

Sonny commençait à s’énerver intérieurement, même si d’extérieur, elle paraissait très calme et répondit même au sourire que lui lança la jeune femme. Encore un coup que lui avait appris Remington. Elle en avait marre que les gens soient si persuadés qu’elle abandonnerait la partie si vite, qu’elle les laisserait dans leur merde. Jayden lui avait déjà fait ce coup, et cela lui était resté en travers de la gorge, même si sa relation avec sa meilleure amie s’était apaisée. En temps normal, sa curiosité l’aurait travaillé et elle aurait cuisiné Capucine jusqu’à ce qu’elle craque. Mais pas cette fois. Parce que cette fille pouvait lui rendre la pareille et il était hors de question qu’elle entraperçoive son passé. Trop de monde était déjà au courant. Elle avait foi en eux, Rem, Jayden, mais personne d’autre ne devait savoir. Jamais. Pour leur sécurité comme pour la sienne. Alors oui, au fond, elle comprenait le désir de silence de cette fille, même si elle doutait que cela puisse être pire que tout ce que Sonny cachait elle aussi. Mais elles se mentiraient. Elles étaient toutes deux bonnes comédiennes, elles sauraient faire comme si de rien n’était. Elles étaient des filles après tout, elles pourraient bien trouver un stock de futilités à se raconter et de gamineries à faire.

Elle passa sans mot dire derrière le bar pour passer un dernier coup de chiffon et le faire briller pour le service suivant… Dire que dans un peu plus d’une quinzaine d’heures elle serait de nouveau en train de courir partout… C’était déprimant. Alors qu’elle aurait voulu se blottir dans les bras de Rem et ne plus bouger. Mais non. Le dieu Argent avait ses exigences et sa grand’messe se tenait tous les week ends pour Sonny, sans compter les offices tous les jours à la bibliothèque.

Alors elle soupira et jeta un coup d’œil à cette Capucine, au sujet de laquelle elle n’était pas encore bien fixée. Je te hais ou je t’adore… sûrement les deux. Parce qu’elles étaient trop pareilles… Trop folles, trop filles sur certains points, trop cachottières. Mais bon. Sonny ne voulait pas la chasser non plus de sa vie. Faire les choses dans l’ordre. Faire les choses bien.

« Vu que tu ne souhaites pas me parler de ta vie, ce que je peux comprendre, à toi de choisir, miss. On fait quoi ? On rêve éveillées à un groupe de musique que l’on pourrait monter ? On énumère tous les parfums de glace possibles et inimaginables ? On graisse discrètement le sol pour que le patron fasse un vol plané quand il repassera ? »
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeJeu 26 Avr - 17:20

Quelle mutante digne de ce nom irait raconter sa vie à une parfaite inconnue ? Surtout si la mutante en question faisait partie d'une organisation et qu'il y a moins de deux mois, elle avait participé à une guerre où elle avait exécuté un homme... Drôle d'entrée en matière pour établir une amitié solide. J'étais certaine que Sonny adorerait le fait que je sois une tueuse et que mon copain en soit un également. Non, mais sérieux ? Qui aimait raconter sa vie ? Toutes ces questions, à quoi servaient-elles si ce n'est fouiner dans les affaires des autres ? Qui pouvait prétendre connaître parfaitement une personne même si celles-ci passées leurs journées ensemble ? Il fallait arrêter de se formaliser sur des détails sans importance et de profiter de l'instant présent. Nos délires ne semblaient pas suffire à cette petite curieuse. Il n'était d'ailleurs pas très difficile de comprendre que ma réponse ne la satisfaisait pas. Je dû reconnaître que sur le coup, je fus déçue par sa réaction, mais qu'est ce que je pouvais y faire ? Rien. Travailler dans mon coin sans desserrer les dents ne me dérangeait pas plus que ça. J'étais prête à le faire si elle insistait.

Elle essaya de me provoquer, peut être dans l'intention de me forcer à lui donner les réponses qu'elle quémandait. Elle alla même jusqu'à se mettre sur le même plan que moi. Comme je ne connaissais pas sa vie, je me gardais de faire une réflexion sur ses emmerdes. Je ne jugeais pas et si elle avait eu des emmerdes, ce n'est pas moi qui allait l'obliger à tout me dire. Chacun ses merdes et tout le monde est content. D'ailleurs, le fait qu'elle souhaite passer alors qu'on en venait à elle me fit sourire. Elle posait des questions sans être capable de pouvoir y répondre elle même. Finalement, j'étais refroidie par sa réaction malgré le sourire que j'affichais.

Je continuais à faire mon travail, sans mot dire. Après tout, j'étais payée pour ça et non pour me faire une amie. Certes, ça rendait la tâche plus facile, mais c'était également dangereux. Plus on commençait à s'attacher aux gens, plus on laissait la porte ouverte à la souffrance. Peut être était-ce préférable que notre lien s'arrête là ? Que nous ne restions que de banales collègues de galère. Pourquoi pas... Mais ce n'était pas du goût de Sonny. Pour le côté pipelette, je ne pouvais qu'approuver les personnes qu'elle avait évoqué plus tôt. Apparemment, il lui était difficile de se taire... Youpi ! Surtout que je me sentais de moins en moins bien. Je commençais à avoir chaud alors que mes mains étaient glacées. Je tirais trop sur la corde apparemment, pensant que je pouvais tout faire. Pourtant, je devais tenir !


- « On pourrait graisser le sol, mais si le patron meurt, on perds notre boulot. Je ne suis pas certaine que ce soit la meilleure solution. On pourrait énumérer les parfums de glace, mais il y en a tellement que ce serait compliqué. Surtout que de nouveaux sont inventés presque tous les jours. Après pour monter un groupe, pourquoi pas. Mais c'est un métier trop instable et j'aspire à une vie tranquille. Désolée d'être rabat joie.

Je laissais mon éponge sur la table et passais devant Sonny pour me rendre aux toilettes.

- « Je reviens »

J'essayais de marcher d'un pas normal pour éviter qu'elle ne me suive. Il manquerait plus qu'elle voit ça. Forcément, son regard sur moi changerait si je venais à lui raconter ce qui se passait. Appuyée contre le lavabo, je me mis de l'eau dans le cou pour me refroidir un peu. Mon teint était blafard et les cernes sous mes yeux me semblaient de plus en plus voyantes. Cette situation m'énervait. Pourquoi tout ne fonctionnait pas comme je le voulais ? Pourquoi fallait-il que ça me tombe dessus ? Bien sûr, je n'avais aucune réponse et ma frustration fut si forte que mon poing vint s'écraser à côté du miroir. Ce patron débile pourrait le déduire de ma paye si je le brisais. Et 7 ans de malheur... Très peu pour moi si actuellement, j'étais en période de chance.

- « Pu****, fais ch*** ! »

Je relevais la tête pour me donner le courage nécessaire pour continuer, mais dans la glace, il n'y avait pas que mon reflet. Il y avait également celui de Sonny... Pas de bol ! Allait-elle laisser passer ça ? Peut être... Ou peut être pas...

- « Un soucis de l'autre côté ? »
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeVen 27 Avr - 12:45

C’était quoi alors, ce délire de se mettre à chanter et danser ? Capucine avait-elle juste voulu se donner un genre ou faire comme Sonny, juste histoire de lui prouver qu’elle aussi savait chanter ? Parce que là, miss « je fais le soleil en prenant appui sur un balais » n’avait plus rien d’exceptionnel . Elle s’était refermée d’un coup, redevenant parfaitement inintéressante. Une serveuse plate, sans relief, sans une once de joie de vivre. Ok, alors cette fille n’était rien d’autre qu’une belle arnaque. Fausse-joie. Aucune réponse à des questions inoffensives, aucune motivation pour quoi que ce soit. Et un sens de l’humour qui venait de passer de trop cool à néant. SUPER. Après un bon démarrage, la fin du service allait probablement redevenir morose. Extra. Bref, Sonny était énervée. Elle comprenait qu’on puisse avoir des secrets… oh oui, elle était bien placée pour le savoir mais bon, quand on apprécie quelqu’un, on n’aime pas être rembarré de la sorte. Mais qui était cette Capucine ?? Certes, Sonny était curieuse, mais en quoi était-ce grave de donner son âge ? Il n’y avait que deux possibilités : soit elle était une criminelle recherchée (et franchement ses sautes d’humeurs pouvaient le laisser croire) ou elle était comme Sonny, dans une situation pas très réglementaire, pas vraiment légale. Et la différence entre la blonde et la brune serait alors uniquement dans le fait que Capucine savait se cacher. Sonny, elle, n’avait pas su écouter Anne. Elle s’exposait trop, mais c’était sa manière d’être. Et après tout, pour l’heure, cela ne lui avait pas posé trop de problèmes. Mais soit… peut-être que cette Capucine était une psychopathe ayant sauvagement assassiné des centaines de personnes et qui fuyait les forces de l’ordre, ou peut-être qu’elle était juste une fille qui avait eu des problèmes qui l’avaient dépassée et qui devait apprendre à vivre malgré eux…

Puisqu’elle voulait du silence, elle l’aurait. Sonny était capable d’être une belle tête de mule quand elle s’y mettait. Alors elle ne répondit rien quand Capucine quitta la salle pour se diriger vers les toilettes. Elle ne s’occuperait plus d’elle, puisqu’elle le prenait ainsi. Ce n’était plus son problème. Le service serait bientôt fini, de toute façon. Sauf que malgré toutes ses bonnes résolutions, sa détermination à laisser miss Rider se débrouiller toute seule vola en éclats lorsqu’elle un bruit sourd, comme lorsqu’on se cogne. Et d’un juron à peine retenu. Et bien que Capucine lui vole dans les plumes si elle le souhaitait, mais Sonny ne put s’empêcher d’aller voir ce qui se passait, parce qu’elle aurait pu se faire mal et il était hors de question pour Sonny de nettoyer le sang qu’elle pourrait déverser. Et si elle avait fait un malaise et qu’elle ne faisait rien, elle devrait passer des heures à répondre aux questions des flics… Elle ne pouvait vraiment pas se le permettre, ni risquer une mise en examen pour non-assistance à personne en danger.

Mais Capucine était encore debout, appuyée sur le lavabo. Pas très en forme apparemment… Son visage était défait, mais le regard qu’elle lui lança quand elle vit son reflet dans le miroir ne laissait aucun doute sur le fait qu’elle ne souhaitait pas en parler. Et à voir la rougeur du poing de Capucine, Sonny devina immédiatement qu’il avait dû rencontrer un peu violemment le mur. Pauvre petit… qu’avait-il bien pu lui faire ? Enfin… elle semblait trop fière pour admettre que quelque chose n’allait pas. Soit, chacun à son jardin secret. Mille hypothèses traversèrent l’esprit de Sonny : indigestion, méchante grippe, allergie à l'effort, mais la plus probable était certainement celle d'une grossesse… Elle avait les traits tirés, elle avait visiblement eu besoin de se rafraîchir, manquait plus qu’elle vomisse et tout concorderait avec une nausée typique. Et à voir son teint pâle, le risque était grand...

« Non, pas comme ici apparemment. »


Sonny croisa les bras. Partir et la laisser en silence ou lui parler ? Et pourquoi ne pas couper la poire en deux finalement ? parfois, un compromis est le bienvenu.

« Désolée, pour tout à l’heure. On efface, si tu es d'accord. Je te laisse si tu veux. Mais si tu as besoin de quelqu’un pour te tenir les cheveux en silence, au cas où… ça remontrait disons… Je suis là. »

Que faire de plus ? Elle lui laissait le choix. Elle n’allait pas lui faire un sale coup et la laisser dans sa merde, mais elle ne voulait pas non plus s’imposer. Les gens n’aiment pas être surpris dans leurs moments de faiblesse. Et si elle savait gérer Remington sur ce point, elle ne savait pas quoi faire pour elle. Donc, bon. Pas très glamour mais si elle pouvait rendre service… surtout si Capucine était en cloque… scénario parmi d'autres, mais scénario plausible. Et quand bien même ce n'était pas ça, ce serait vache de la laisser dans cet état.

« Si tu es trop fatiguée, je peux finir seule, je te couvrirai. »
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeLun 30 Avr - 20:34

En demandant s'il y avait un soucis dans l'autre pièce, je voulais sous entendre qu'ici, il n'y en avait pas et que la présence de Sonny n'était pas requise. Sérieusement... Qui aimerait montrer aux autres que son corps était en train de le lâcher ? Qui allait crier sur tous les toits que peut être dans quelques mois, son adresse serait celle d'un cimetière ? Tiens, d'ailleurs... Enterrement ou incinération ? C'est fou comme j'avais déjà imaginé cette hypothèse, mais à chaque fois, je me voyais vieille et toute ridée. Étrange. Je devrais peut être la modifier... Imaginer un corps amaigri, sans cheveux dans une robe trop grande pour lui. Doublement étrange. Mais il y avait plus étrange encore. C'est que j'y pense maintenant alors que je suis dans les toilettes de mon nouveau job devant ma nouvelle collègue qui devait sûrement me prendre pour une cinglée.

Ce qu'elle fit ensuite m'étonna. Elle s'excusait pour son comportement de toute à l'heure et me proposait de reprendre à zéro. Why not ? Je n'étais pas assez chieuse ou pimbêche pour repousser ce geste de paix. Par contre, je ne compris pas très bien où elle voulait en venir pour son histoire de me tenir les cheveux. Je n'allais pas gerber. Du moins, je n'en ressentais pas l'envie.


- « Ça me va, mais je ne compte pas me laisser aller à ce genre... d'activité. »

Je lui faisais face, mais préférais garder mes deux mains ancrées au lavabo au cas où mes jambes me lâcheraient. Sonny semblait gentille, digne de confiance, seulement les apparences pouvaient être trompeuses. Je ne savais pas en qui je pouvais avoir confiance tout comme j'ignorais à qui me confier. J'avais beau avoir retrouvé Wyatt, je ne pouvais me reposer éternellement sur lui. Il avait ses propres problèmes à gérer et je ne voulais pas en rajouter. Wyatt mis hors jeu, j'étais seule... Il y avait bien Wallas, mais il ne pourrait pas m'aider davantage. Surtout que je lui étais déjà redevable pour ses coups de main.

J'entendis Sonny me dire qu'elle serait prête à me couvrir au cas où je serais trop fatiguée. Décidément, elle cherchait réellement à abattre toutes mes barrières et à devenir mon amie. Pouvais-je lui révéler ? Son regard sur moi changerait-il ? Peut être... Je baissais la tête et fixais le sol pour finalement prendre une décision.


- « Je suis malade. Je ne te parle pas d'un rhume ou d'une angine, mais d'une grosse saleté. Je t'épargnerai les détails, mais y a un risque que ça ne s'améliore pas.

Après notre show de toute à l'heure, je venais de plomber l'ambiance. Je n'arrivais pas à relever la tête pour la regarder droit dans les yeux car j'avais peur d'y lire un sentiment qui pourrait me tuer : la pitié. Je ne voulais pas être vue comme une malade. Je voulais me rendre à mon travail comme n'importe quelle femme désirant gagner sa croute et repartir de là, en espérant voir son petit ami. Finalement, ce n'était que de la fierté, de la honte d'être comme je suis et une cruelle envie de ne pas voir l'éléphant rose au milieu de la pièce. Je fuyais la réalité au lieu de me concentrer sur ma guérison. Mais pour guérir ne devais-je pas garder un semblant de vie normale ? Tout devenait si compliqué ! La vie était de plus en plus insipide et violente. On aurait pu croire qu'après la guerre du Blue Lake, on aurait eu droit à notre repos du guerrier, notre Walhalla. Mais non... Une autre épreuve nous attendait. Serais-je assez forte pour la passer ? Seul l'avenir nous le dira.

- « Je... Je ne sais pas gérer cette situation et je ne sais pas comment l'aborder car tu es la deuxième que je met au courant. Raaaa puis merde. Laisse tomber. Je pleurniche comme une gosse. Viens, on va terminer le boulot. »
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeMer 2 Mai - 21:00

Tendre la main. Parfois cela suffisait. C’était pour cela que Sonny avait présenté des excuses bien maladroites à Capucine. Elle ne savait pas sur quel pied danser avec cette fille, mais bon, il fallait parfois prendre sur soi pour découvrir ce qui se cachait derrière les gens. Et puis, elle était mal en point, quel que soit le problème. Sonny n’aimait pas qu’on la voit malade alors elle se doutait que Capucine ne devait pas du tout apprécier sa présence. Mais enfin, si elle refusait son aide, alors soit, Sonny la laisserait, mais si elle acceptait, elle pourrait compter sur elle.

Et apparemment, ce qu’elle cachait la pesait. Mais au moins, elle n’allait pas vomir. C’était déjà ça de pris ! Pour une fois, la curiosité de Sonny ne fut même pas à l’origine de sa main tendue… Elle ne lui demanda même pas le fin mot de l’histoire. Mais elle savait ce que cela vous détruisait, de garder un secret. Et que savoir qu’on pouvait se décharger sur quelqu’un aidait grandement. Parfois, rien que le fait de formuler à haute voix le poison qui vous dévorait de l’intérieur pouvait vous apaiser. C’était en tout cas ce qu’elle avait ressenti en révélant toute la vérité sur sa vie à Remington. Une libération. Alors, certes, confier un secret pouvait être dangereux, c’était s’exposer, courir le risque de voir cette confiance être retournée contre soi. Mais elle n’avait pas peur, Rem ne lui ferait jamais un sale coup de ce genre. Et elle, elle ne prendrait jamais Capucine en traître. Jamais.

Elle dut entendre ses pensées car soudain le secret sortit. Alors non, elle n’était pas enceinte. Elle était malade. Une saleté ? Il n’y avait que deux fléaux sur cette planète : le SIDA et le cancer. Cancer ? Certainement. Il paraît que la chimio vous laisse sans force, complètement vidé. Peut-être que c’était ça. Ou alors complètement autre chose. Cela avait-il la moindre espèce d’importance ? Non. Ce qui en avait en revanche, c’était de ne pas enfoncer Capucine plus qu’elle ne l’était déjà. Ne pas la frapper alors qu’elle était déjà à terre. D’autant qu’elle avait l’air perdu tout autant que mal à l’aise. Robert Elie a écrit “ l’amitié ne peut survivre à la pitié ”… et Sonny savait que cette fille avait besoin d’une amie.

“ Ouf, alors ça va. J’ai cru que tu étais en cloque. Et je t’imaginais déjà en train de danser sur le bar avec ton ventre énorme et perdre les eaux, tout dégueulasser alors qu’on viendrait juste de nettoyer. Et ça, je ne te l’aurais pas pardonner. ”

Non, Capucine n’était pas une pleurnicharde. Et elle gérait plutôt bien la situation. Ne pas se laisser abattre. Continuer à vivre, à rire. Bosser. Ne pas se servir de sa maladie comme d’une excuse. Ne pas demander de traitement de faveur. Alors oui, l’offre de Sonny de la couvrir en cas de problème tenait toujours. Elle espérait que miss Rider le savait et ne la réitéra pas, pour ne pas enfoncer le clou. Puisque Capucine voulait travailler, elles allaient travailler. Pour oublier à quel point elles étaient toutes deux dans la merde, même si pour la blonde c’était plus dur. Et la réponse que Sonny lui avait faite pouvait paraître insensible et froide. Mais c’était tout le contraire, elle espérait que Cap s’en rende compte. Que dédramatiser à ce point cette révélation n’était pas le résultat d’un quelconque je m’en foutisme, mais la preuve que Sonny avait compris qu’elle ne voulait pas de sa pitié. L’avantage, maintenant qu’elle savait, c’était qu’elle pourrait réagir, si Cap avait un problème. Avait-elle seulement quelqu’un pour vivre cet enfer à ses côtés ? Certainement ce Wyatt. Peut-être aussi sa famille. Et Sonny, qui n’hésiterait pas à multiplier les conneries pour la distraire quand le moral ne suivrait pas.

« C’est pas un mensonge, ce que tu me dis ? Parce que j’ai des doutes après la danse de toute à l’heure et les avances que tu m’as faites… car oui, oui, tu m’as fait la parade amoureuse de la Californienne en rut en boîte de nuit… »

Provocation ? Non, elle voulait juste lui faire comprendre que malade ou pas, elle pourrait toujours compter sur elle pour dire n’importe quoi, même les choses les plus insensées alors qu'il fallait encore ranger les chaises et finir de lustrer le sol.
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeJeu 3 Mai - 17:30

Journal de bord : Cette nuit, j'ai eu mon premier jour de travail dans ce bar. Comme je l'avais constaté auparavant, le patron est un vrai con. Pour ne rien arranger, le barman est un snobinard de première et la clientèle n'était composée que de soulards frustrés et jeune fille en attente de sensations fortes. Je n'arrivais pas à comprendre comment on pouvait aimer cet endroit... Le seul aspect positif de cette soirée était peut être l'autre serveuse à qui je venais d'avouer mon cancer. Génial comme premier contact ! Après lui avoir fait tout un show, digne de Las Vegas, je jouais la petite fille fragile, faible. Elle ne pouvait que me trouver pathétique maintenant et dans son regard, je n'y verrais plus que de la pitié. J'avais perdu l'occasion de me taire. J'aurai dû la fermer une bonne fois pour toute. J'étais venue ici pour travailler, gagner ma vie et non m'apitoyer sur mon sort.

Lorsque Sonny prit la parole et sa réaction eu le mérite de m'étonner. Qu'est ce qu'elle était ? Une fille normale n'aurait pas réagi ainsi. Une fille normale serait soit partie pour m'éviter jusqu'à la fin des temps, soit elle se serait mise à chialer, me forçant à la réconforter. Il n'en fut rien. Elle dédramatisa la situation. Là pour le coup, j'étais sur le cul.


- « Raaa beurk ! Pas un bébé ! Autant crever tout de suite ! Je ne saurais même pas par quel bout le prendre. L'horreur ! »

Autant la suivre dans son délire. C'était si rafraîchissant, si léger qu'il m'était impossible de ne pas l'accompagner sur ce chemin là. En une réplique, elle avait réussi à m'ôter un poids considérable sur le cœur. Cette question que les malades se posent continuellement. Qu'est ce que les autres vont en penser ? Finalement, en leur expliquant, peut être que la situation n'était pas aussi grave qu'on l'imaginait. Peut être que je ne serais jamais différente à ses yeux. J'osais l'espérer. Pour Wyatt, c'était différent. Il me connaissait par cœur, comme si nous avions passé toute notre existence ensemble, voir même une ou deux vie antérieures supplémentaires. Il était mon cœur, mon âme et ma force. Rien ni personne ne pourra changer ça, même pas la maladie. Mais elle... Elle ne me connaissait pas encore. Elle apprendrait à me connaître avec une sale gueule.

Ne sachant plus quoi dire, je préférais mettre un terme au sujet pour retourner travailler. Le travail, il n'y a que ça de vrai ! Mais Sonny ne se laissa pas démonter. Elle se demandait si mon histoire était réelle. D'accord ! Donc, j'avais la tête d'une mythomane maintenant ? Ça faisait toujours plaisir d'entendre ce genre de chose. Puis qui irait s'inventer un cancer, sérieux ? Ce serait débile ! Une grossesse passe encore, mais pas ce genre de maladie. Sans lui laisser le temps de remettre ma parole en doute plus longtemps, j'abaissais la fermeture éclair de mon haut pour lui montrer mon port catheter. La charmante petite chose qui permettait à mes veines de rester vivantes. Pas très esthétique, ni sexy, mais pas le choix !


- « A moins que les mioches sortent par là, ce n'est pas un mensonge. Et ma danse de toute à l'heure n'était qu'un échauffement. Quand j'aurai foutu la pâtée à ce cancer, je te mettrais la fessée dans un nouveau show. « 

De bonne humeur, je passais à côté d'elle et d'un geste rapide, je fis glisser mon index le long de son menton.

- « Allez, viens baby ! La serpillère et l'éponge nous attendent... »

Je sortis des toilettes et repris mon balai, abandonné un peu plus tôt. L'ambiance était désormais plus légère et maintenant que les secrets les plus lourds étaient sortis, plus rien n'allait arriver ! A peine, avais-je pensé ça que je vis Sonny se prendre les pieds. Sans vraiment y réfléchir, je stoppais sa chute. Je devais perdre cette mauvaise habitude d'utiliser ma capacité n'importe ou, n'importe quand. Sentant la fatigue me rattraper, je stoppais cette lévitation et m'assis sur ma chaise. C'est bon ! Un secret avait déjà été dévoilé, ce serait bien de trouver une excuse bidon pour garder le second à peu près secret ! Punaise, j'étais trop conne.
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeJeu 3 Mai - 20:26

Sonny avait été confrontée à beaucoup de choses dans sa vie. La mort, la peur, la fuite. Mais jamais à la maladie. Et encore moins à la maladie de quelqu’un dont elle se sentait proche. Elle ne savait donc pas ce qu’il fallait dire ou faire. Tout ce qu’elle savait, c’était que la pitié ne l’aiderait pas. Hauts les cœurs ! Et apparemment, Capucine comprit le but de la manœuvre et lui sortit une réplique qui la fit exploser de rire. Parce qu’espace d’un instant, Sonny imagina la jeune fille tenant un bébé par le pied et le maintenant à bonne distance, plissant le nez comme si cette petite chose dégageait une odeur nauséabonde. Et cette image était assez tordante. Mais au moins, elle ne se laissait pas abattre. Elle était visiblement quelqu’un de fort, quelqu’un capable d’encaisser les coups et de les rendre. Et Sonny était persuadée que oui, elle foutrait une raclée à son cancer.

Pourtant, c’était impressionnant. Et ça devait être l’horreur de vivre avec ce truc qu’elle avait sous la peau. Brrrrrr. La française détestait les piqûres, les perf’ et tout ce qui pouvait perforer la peau. Pauvre Capucine. Dire qu’on pouvait voir une petite boule… capsule ? Réservoir ? Comment on disait ? Oh, on s’en fichait après tout. Du moment que cela lui permettait de rester en vie, c’était tout ce qui comptait. Que ce ne soit pas esthétique, que ce soit un peu disgrâcieux, franchement, on s’en moquait. Tout le monde, tous ceux pour qui elle comptait s’en moqueraient. Ils n’y feraient même pas attention. Surtout si elle se comportait avec eux comme avec Sonny, en promettant des fessées et en adoptant des attitudes aguicheuses. Une force de la nature. Ce fut d’ailleurs elle qui impulsa le retour au travail. Et Sonny la suivit. Quand faut y aller…

« Dis donc, ce « baby », c’est une référence à Dirty Dancing ? Tu veux vraiment qu’on remette… »

Qu’on remette ça. Sauf que la fin de la phrase ne mua en une sorte de cri bizarre. La raison ? Ses deux pieds gauches. Son absence totale d’équilibre. Depuis des siècles on nous serine pour nous faire croire que l’homme ne sent pas la rotation de la terre… Eh bien c’est faux… elle ne tourne même pas à la même vitesse… Enfin, ça, c’était la théorie de Sonny pour expliquer ses chutes désormais habituelles. Enfin… elle allait encore s’écraser lamentablement. Au moins, cela ferait bien rire Capucine.

Sauf que là, cela se passa comme dans les dessins animés. Quand il y a un ralenti qui distord l’espace-temps. Bah, dans sa tête ce fut ce qui se passa… Mais même pour quelque chose qui se passait dans sa tête à elle, c’était long là ! Une seconde… deux secondes… trois secondes… Comme si quelque chose la retenait. Ok… elle débloquait. Genre, il y avait un fantôme ou un homme invisible qui s’était dit « tiens, je vais faire ma BA et empêcher cette gourde de se vautrer ». Puis soudain. Plouf ! Plus rien. Plus rien pour la retenir. Et elle tomba. Pas aussi violemment qu’elle aurait dû si tout s’était déroulé normalement.

Bam. Gravité : 1, Sonny : 0. Enfin… pour être exacte, la gravité menait d’au moins 4 points depuis son arrivée à LA : tombée à l’hôpital en attendant pour Anne, tombée sur les fesses chez Rem lors de leur dispute, tombée devant Kyle alors qu’elle était bourrée et là… Et elle en oubliait certainement. Elle se releva alors et s’épousseta le pantalon avant de dévisager Capucine, assise sur une chaise.

« Wouhoooo… tu as bien vu ce qui vient de se passer là ? Parce que soit je deviens folle, soit il y a eu un truc trop bizarre. Non mais t’as bien vu ? ? »

Là, elle devait passer pour une cinglée ! Ou alors c’était la fatigue. De légers vertiges la reprenait ces derniers temps. Elle avait mis ça sur le compte de la fatigue, même si elle limitait l’usage de sa capacité ces derniers temps. Mais on ne sait jamais. Et pourquoi Capucine semblait-elle si calme ?

« Hey ! C’était pas dans ma tête ce truc ! Me regarde pas comme si j’étais tarée ! »

Bon… plus de caféine à forte dose, du repos intensif et un passage chez le médecin pour faire un bilan de santé, car elle devait manquer de plein de vitamines… Elle fixa le sol où elle était tombée, comme si la chose invisible qui l’avait retenue allait soudainement apparaître. D’un côté, ça la rassurerait sur son état… d’un autre ce serait… anormal. Etre ou ne pas être ? Quitte à devenir folle, autant l’être avec une classe toute shakespearienne !
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeSam 12 Mai - 11:09

Après cette séquence dramatique, rien de mieux que de se plonger à nouveau dans le travail. Je ne voulais pas que celle-ci régente ma vie, qu'elle soit l'objet de mes pensées et qu'elle devienne une obsession. Elle ne méritait pas que je gâche mon existence pour elle. J'avais d'autres choses à faire, à voir et à vivre pour me laisser guider par la peur de ne pas m'en sortir. J'avais accepté de me battre et maintenant, je devais assumer. Pour Wyatt. Pour moi. Pour nous, tout simplement. Il méritait que je fasse ses efforts. Je n'en avais aucun doute. Malgré la fatigue, je tiendrai. J'assumerai pleinement mes soins grâce à ce travail et je défiais quiconque à m'affirmer le contraire.

Les choses mises au clair avec Sonny, il ne nous restait plus qu'à quitter les toilettes pour reprendre notre tâche. L'ambiance était plus légère, bon enfant si bien que le courage m'était revenu. Seulement, j'eus enfin un exemple de la maladresse de ma collègue. Sans que je comprenne ni pourquoi, ni comment elle s'y était prise pour perdre l'équilibre, j'avais déjà activé ma capacité. Pourtant, elle ne risquait pas de se faire trop mal en tombant. Quelques bleus, ce n'était pas la mort... Ce fut un réflexe. Mais un mauvais réflexe. Je n'aurai jamais dû l'activer. Je venais de courir le risque de dévoiler mon anormalité. Heureusement pour moi, elle ne fit pas le lien entre ce phénomène étrange et moi.

Assise sur une chaise, je la regardais et souriais doucement. La voir s'exciter pour si peu était assez amusant, même si j'aurai aimé que nous changions de sujet le plus vite possible. Le seul problème était le contre coup. Les choses allaient changer et le recours à ma capacité allait devoir diminuer si je ne voulais plus me fatiguer pour des broutilles. Mais pour le moment que pouvais-je lui répondre ? Quelle attitude adopter ?


- « Qu'est ce que j'aurais dû voir ? »

Mieux valait feindre l'ignorance. J'avais une tête d'ange autant en profiter pour mettre le masque de l'innocence. Mais vu sa réaction... J'allais m'en prendre plein la figure. Aussi, je pris les devants.

- « Euh... Je t'ai seulement vu te rétamer. Je ne sais pas comment tu t'y es prise, mais le fait est là... Je suis cancéreuse, tu es maladroite... Personne n'est parfait. »

J'essayais de dissimuler un sourire moqueur, mais son expression était si marrante que je ne pu retenir davantage mon fou rire. Elle allait certainement courir vers moi pour me taper afin de me stopper. Du moins, si elle ne se cassait pas la figure entre temps. Cette vision décupla mon fou rire si bien que je me cassais la figure de la chaise. Je ne rigolais plus, mais un regard en direction de Sonny et à nouveau, je m'écroulais. Apparemment, nous nous étions bien trouvées.

- « Tu crois que les deux maladroites que nous sommes arriverons à finir leur boulot avant que leur chef ne leur crie dessus encore une fois ? », dis-je en me relevant.

J'époussetais mon pantalon et repris mon balai. L'incident était clos. Du moins, je l'espérais. Finalement, mon fou rire m'avait détendu et m'avait apporté la distraction dont j'avais besoin. Je repris le travail en jetant des coups d'œil à la jeune femme, espérant qu'elle ne se poserait plus de question par rapport à sa chute.
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeLun 14 Mai - 21:04

Mais… mais… mais…. C’est que Capucine se foutait d’elle ! Elle riait même à gorge déployée ! Bon, d’accord, c’est vrai que Sonny devait avoir l’air ridicule. Non seulement à cause de la chute mais aussi à cause de la tête qu’elle devait faire. Parce qu’elle était archi convaincue que la façon dont elle était tombée n’était pas « normale ». En tout cas, elle faisait bien marrer Capucine. Certes, si les rôles avaient été inversés, aucun doute que Sonny s’en serait donné à cœur joie. Mais tout le monde est de mauvaise foi et n’aime pas être blessé dans son orgueil pas vrai ? Elle lui rabattrait bien son caquet, à cette greluche qu’elle aimait bien outre mesure… sauf qu’elle s’en chargea elle-même en tombant à la renverse.

« Et voilà… qu’est ce que je disais. Je vois bien que tu me fais des avances. Te coucher les quatre pattes en l’air devant moi comme ça… Bref, t’es une très belle fille mais j’ai d’autres… centres d’intérêts. Et je crois que ton Wyatt ne serait pas bien content. Allez, debout, perverse moqueuse. »

Comment imaginer que l’Univers, ce grand farceur, aurait pu courir le risque de réunir ces deux là ? Et pourtant, elles étaient là, deux tarées maladroites, dans le même espace-temps. Mais au moins, Sonny se sentait moins seule désormais. Quelqu’un serait capable de partager sa folie et de partir dans les mêmes délires. Et sans le savoir, sans en avoir conscience, Capucine allait la faire grandir… Arrêter de raconter sa vie à n’importe qui, apprendre à réfréner sa curiosité, aider à supporter la douleur. Oui, à tous les coups, cette dingue allait beaucoup plus lui apporter que des fous rires et des danses lascives.

« Non, je crois que nous n’arriverons jamais à terminer le boulot. Pourtant il ne reste plus grand chose… mais visiblement nous avons des lépreuchauns farceurs qui amortissent les chutes et qui renversent des chaises. Oh, je sais, tu ne voudrais pas m’aider à les capturer ? Il paraît qu’ils cachent des trésors aux pieds des arcs en ciel. Et si t’es là, c’est que tu es dans la dèche. »

Et ni une ni deux, elle empoigna son balais et prit l’allure d’un chasseur traquant sa proie. Elle intima le silence à Capucine en plaçant son index devant la bouche et avança sur la pointe des pieds. Puis elle se retourna vers sa comparse, l’air faussement aux-aguets, et lui dit en murmurant :

« Il faut rester sur tes gardes. Il paraît qu’un monstre énooooooooorme qui rôde dans les parages et qui veut attraper les lepreuchauns pour lui tout seul. Leur voler tout leur or et tout et tout. Un sale type. A mon avis, il ne vaut mieux pas que deux jeunes filles se retrouvent face à lui. Qui sait ce qui pourrait nous arriver… Il est aussi énorme et inquiétant que le patron. Tu sais, avec ses yeux d’aigle qui te surveilles tout le temps, quoi que tu fasses et qui n’hésite pas à fondre sur toi dès que tu as un moment de faiblesse…. »

Et Sonny mimait de sa main droite un prédateur volant vers elle et venant l’étrangler, alors que de sa main gauche elle tentait de se dégager de cette vraie-fausse prise. Mais cela visiblement n’amusa plus Capucine qui se tenait raide comme un piquet devant elle.

« Quoi, qu’est-ce qu’il y a, tu as vu le grand méchant monst… Oh bonsoir monsieur… patron… »

En se retournant tout en plaisantant, Sonny comprit instantanément la posture de sa nouvelle collègue, car elle se heurta au ventre du patron du bar, visiblement mécontent de sa plaisanterie. Et voilà qu’il la regardait comme une sale gosse de quatre ans ingérable. Et Sonny n’arrangea rien, en lui adressant un regard et une moue d’enfant malheureuse. C’est qu’elle connaissait ses atouts : la mine du chat potté lui allait divinement et elle savait que sa mine boudeuse la tirait de bien des mauvais pas…

« Un seul mot, une seule raison de me plaindre de toi, et je te vire, c’est clair ! »

Sonny se contenta de hocher la tête avant de lâcher un « nianiania » en grimaçant dans son dos et de jeter un regard presque désemparé à Capucine… grosso modo, il disait : « please, help ».
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeVen 18 Mai - 17:20

Dire que dix minutes plus tôt, nous étions dans les toilettes à évoquer des choses dramatiques. L'ambiance était toute autre dans cette partie du bar. En effet, deux folles étaient en train de perdre davantage la raison à croire que la présence de la seconde empirait l'état de la première. Si leurs horaires étaient communs, il ne faisait aucun doute que leurs fins de soirées seraient tout de suite plus appréciées. Mais encore fallait-il tomber sur les bons horaires. Le week-end disait - Sonny ! Why not ? Je prenais ! Elle seule avait montré jusqu'ici le cran nécessaire pour se moquait de moi sans se prendre pour une princesse. Une seule autre personne y était arrivée : Wyatt. Si Sonny devenait aussi importante que Wyatt, nous irions loin ! Peut être qu'un jour, je les présenterai l'un à l'autre.

Mais pour le moment, le travail n'avançait guère et si nous ne voulions pas que notre chef nous dispute encore une fois, il nous fallait continuer. Je demandais l'avis de Sonny sur la question qui me sortit un truc énorme. Excitée par ce nouveau jeu, je la suivis dans son délire. Aussitôt, je me mis accroupie derrière une table comme pour cacher ma position à d'éventuels ennemis. C'est que les leprechauns étaient de vrais traîtres dans leur genre. Sans foi, ni loi, ils vous prenaient par derrière pour vous jouer de mauvais tours. Mais comme la Team Rocket nous n'abandonnerons jamais ! Rendez vous tous où ce sera la guerre, guerre, guerre !!!! Miaouuuuuus !!! [XD]

Je me mis dans la peau d'un militaire et essaya de m'adresser à Sonny en signe comme elle. C'était tellement classe dans les films que je voulais m'essayer à cette pratique. Par contre, le résultat était lamentable. Je lui fis signe d'avancer en bougeant mon bras d'avant avant d'arrêter et de serrer le poing dans un signe d'attente. J'avais entendu du bruit.... D'où venait ce boum étrange. Sonny était toujours sur ses deux pieds. Moi également. Je pris mon balais au cas où un leprechauns malveillants aient eu l'idée de me nuire. Il n'avait aucune chance. Mon balai avait des pouvoirs magiques ! Comme le bâton d'Ariel machine du Seigneur des anneaux. Gandalf n'a qu'à bien se tenir !

Puis Sonny parla d'un gros monstre qui en voulait aux leprechauns... Ce n'était pas les leprechauns les vilains pas beaux de l'histoire ? Bof tant pis ! Nous étions envoyés ici pour vaincre le Mal parce que nous étions les gentilles et que nous étions obligées de gagner. C'est bien connu. Le bien triomphe toujours du mal. Sans vraiment réfléchir à ce que je faisais, je pris appui sur une chaise pour monter sur une table. Une idée me vint à l'esprit et celle ci était complètement stupide. Mais j'assumais ma connerie ! Je montrais à Sonny la pompe à bière :


- « Regarde ! Il y a une gentille et elle est poursuivie par un méchant ! »

Je laissais le balai contre la table quelques instants pour faire une petite chorégraphie à la power rangers.

- « Je suis force bleue !!! Et je vais venir t'aider force rose !!! »

Je terminais sur une pose à la Usain Bolt avant de reprendre mon balai. Mon arme était essentielle pour venir à bout de ces méchants ! Ainsi, je m'apprêtais à sauter par terre pour assener un coup sur un ennemi invisible, sauf que... Un autre ennemi venait de nous rejoindre... Et celui-ci ne semblait réel et pas commode, mais vraiment pas. Je pouvais voir d'ici son regard noir et sa petite moustache de frimeur gominé se retrousser. Nous étions dans la merde... Mais le pire était certainement que Sonny continuait son délire sans que je puisse la prévenir. C'est mon attitude refroidie qui sembla l'interpeller. Le patron commença à la menacer sans s'en prendre à moi. Je ne comprenais pas très bien la logique dans la mesure où j'étais toujours debout sur la table. Peut être que mon compte était déjà réglé pour lui... Oh my god ! En un mois, j'allais me faire virer pour la deuxième fois. Génial ! Heyyyyy, mais attendez !!! Je pourrais finir dans le livre des records ! Ça doit rapporter de l'argent de figurer dans ce livre non ?

Sonny se mit à se moquer du patron une fois qu'il eut tourner les talons. Je sautais pour la rejoindre et déposa une main sur son bras pour me rassurer sur un point.


- « Ah non, c'est bon... Ouf... Pendant un instant, j'ai cru que j'étais devenue Casper. Merci d'avoir tout pris, l'amie ! Je te revaudrais ça, la prochaine fois ! »

Je lui flanquais une tape sur l'épaule avant de lui lancer un clin d'œil. Il était temps de terminer le travail pour que nous puissions faire à nouveau les folles.

- « Dépêchons nous de terminer, nous pourrons reprendre après ! »

Je fis tourner le balai au dessus de ma tête et attaquer le sol pour terminer mon coin. Il ne nous restait plus grand chose. Il nous fallait quoi ? Une demie heure pour tout plier ? C'était faisable ! C'est ainsi que je me mis à chanter une version bar de la chanson des 7 nains.

- « On balaye pic pac, pic pac, pic pac,
Dans le bar, la nuit entière,
Balayer pic pac, pic pac, pic pac,
Notre jeu préféré.

Pas bien malins d'être riches enfin
Si l'on balaye pic pac
Sur le sol ou sur les tables,
Sur les tables, sur les tables...
Sur les tables, sur les tables...
Où un monde de crasse brille ! »
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Sonny Malone

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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeDim 20 Mai - 11:38

Juste un moment de détente et de répit. Etait-ce trop demander ? Parce qu’elles en avaient besoin toutes les deux. Déconner, ne plus se prendre la tête avec des questions sérieuses ou pas. Juste être deux gamines de vingt ans. Une régression spontanée, ça faisait du bien parfois. Et Capucine semblait bien d’accord. Et même plus folle que Sonny sur ce coup car elle rentra complètement dans la peau d’un soldat, faisant de grands signes incompréhensibles comme dans les films. Ah ! Si ! Elle devait vouloir lui indiquer la direction. Soit mon commandant ! Et la française la salua, portant sa main à sa tempe. Ouais, le salut militaire laissait à désirer et alors ?

Et alors qu’elle progressait, à l’affut du moindre danger invisible pouvant surgir de nulle part, Sonny entendit Capucine la prévenir de la présence d’une demoiselle en détresse, en désignant la pompe à bière.

« Sauve-la ! Je suis trop loin ! Sauve-la, Wonder Cap ! Eh ! Minute papillon ! D’où je suis force rose ? Va crever pour le rose ! »

Mais elle se ficha de son air vexé et entreprit d’aller sauver la pompe à bière, princesse des ivrognes, amante des buveurs de blondes. Sauf qu’elle devint un power ranger, connaissant la chorégraphie sur le bout des doigts. Mais pourquoi, Seigneur, pourquoi n’a-t-on jamais d’appareil photo ou de caméra sous la main quand il faut ? Pourquoi ? Elle aurait au moins pu apporter au monde la preuve qu’elle n’était pas la plus tarée, la plus dingue des filles de Los Angeles.

Et là, le drame était arrivé. Vous avez remarqué comme c’est toujours au moment où vous faites une bêtise ou que vous vous moquez de quelqu’un qu’on vous prend en flagrant délit ? Et le patron n’était pas du tout content… après Sonny… Capucine n’eut même pas le droit au moindre petit, tout petit reproche. Vite ! Une coquille de calimero, parce que là… c’est vraiment trop inzuste. Ok, elle ne s’était pas moquée de lui, m’enfin, tout de même…

Capucine descendit alors de la table et lui donna un grand coup dans l’épaule, en la remerciant d’avoir essuyé les plâtres.

« Mouais… je suis sûre que tu couches avec le patron et que c’est pour ça qu’il ne t’a rien dit. Ou alors il a un faible pour les blondes », lui répondit la française en lui lançant un clin d’œil.

C’était passé, c’était fini, une nouvelle mini-crise sous contrôle. Aller, le boulot serait bientôt fini et ce fut Capucine qui initia la reprise. Mais à sa sauce. Une sauce piquante et gratinée ! Parce que la voilà déjà qui revisitait la chanson de Blanche-Neige et les sept nains ! Soit, alors Sonny s’arma convenablement de son balai et commença à frotter par terre jusqu’à ce que la chanson lui revienne.

« Sifflez en travaillant,
Et le balai parait léger si vous pouvez siffler
Frotter en fredonnant
Le temps va vite quand la musique vous aide à travailler

En nettoyant la chambre,
Pensez que le balai est votre bel et tendre,
Soudain vos pieds se metteront à danser

Ouh ! Non, non ! Mettez-moi ça dans l'évier

Quand l'âme est folle, le temps s'envole
Sifflez en travaillant

Non, non. Pas sous le tapis

Sifflez en travaillant »


Et à chaque fois, elle adressait un regard de réprimande à Capucine, comme si elle était l’écureuil qui planquait les poussières sous le tapis, ou les bestioles qui léchaient les assiettes pour les nettoyer. Deux folles. Une brune et une blonde… deux pour le prix d’une. Et pour tous les goûts. Le reste de la soirée/matinée se déroulant sans encombre, dans la joie et les chansons débiles, le tout agrémenté de petites taquineries amicales.

Puis l’heure de la délivrance retentit enfin. Sonny enfila sa veste, attrapa son sac et quitta avec plaisir ce lieu de labeur, Capucine sur les talons. Et la première chose qui s’imposa, ce fut le froid. Le froid et la pluie. Temps pourri… il n’est pas censé faire toujours beau en Californie ?

« J’ai une chambre sur le campus. Tu repars par où ? J’hésite sérieusement à piquer un sprint de la mort là… Quelle option tu choisis, on court comme des débiles ou on prend le risque de choper une pneumonie ? »

Hum… si Capucine était malade, l’option d’une balade sous la pluie n’était certainement pas la bonne. Elle devait se protéger, renforcer son corps et non le soumettre au mauvais temps. Mais il était trop tard. Sonny lui avait laissé le choix.
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeLun 21 Mai - 11:52

Le rappel à l'ordre du patron me fit doucement sourire dans la mesure où je n'avais rien eu. C'était méchant pour Sonny qui avait essuyé les pots cassés, mais c'était de bonne guerre. Elle était l'ancienne de ce bar et normalement, elle aurait dû me montrer l'exemple. Du moins, si exemple il y avait pour agiter un balai. Elle tenta de se rassurer en disant que j'avais couché avec le patron et là, une idée stupide mais néanmoins amusante fit tilt dans mon cerveau. J'étais vraiment dérangée. Je me mis à sauter en donnant des claques sur un popotin imaginaire pour appuyer mes mots.

- « C'est une vraie bête de sexe ! Il me fait grimper aux rideaux comme c'est pas permis avec sa knacki. C'est chaud bouillant. Et sa moustache, hannnnn sa moustache... Je n'ai rien vu d'aussi sexy dans ma vie. »

Si avant cela Sonny pensait encore que j'avais un minimum de santé mentale, là c'était foutu. Enfin bref, il était évident maintenant que je ne regarderai plus les knackis comme avant. Surtout que j'avais pris l'habitude de les couper en morceaux avant de les faire cuire et que je les avalais comme s'il s'agissait des saucisses cocktails. Est-ce que cette image allait m'empêcher de manger ce que j'aimais ? Peut être, nous verrons bien et je le dirais certainement à Sonny pour qu'elle puisse encore se marrer.

Quoiqu'il en soit, il était temps de se remettre au boulot et c'est là que je me mis à chantonner la chanson des 7 nains. Sonny prit la relève, mais pas le bonne chanson. Alors que j'avais fait l'effort de modifier pour qu'elle se prête à notre cas d'espèce, Sonny en prit une toute faite. Solution de facilité. Heyyy c'était quoi ce petit regard de mise en garde ! Comme si c'était mon genre de cacher sous le tapis la poussière. Il suffisait tout simplement d'envoyer la poussière du côté de Sonny quand elle avait le dos tourné pour en être débarrassée. Non ? Ce n'était pas ce que je devais faire ? Flut alors ! C'est ballot ! Heureusement qu'elle ne s'en rendit pas compte, sinon j'étais à peu près certaine que, cancer ou non, j'aurai eu droit à une exécution de premier ordre...

La soirée s'acheva ainsi que notre travail. Dehors, c'était un déluge et manque de bol, je n'avais pas d'autres choix que de rentrer sous la pluie. Ce que je n'aimais pas ces soirs là où il n'y a aucune solution de facilité sous la main pour nous dépanner. Sonny m'apprit qu'elle vivait sur le campus. Tant mieux, nous pourrons parcourir un bout de chemin ensemble. Elle me proposa de piquer un sprint qui selon moi était la meilleure solution. Tant pis, nous allions devoir fournir un effort de plus avant de pouvoir s'affaler dans notre lit. Youpi...


- « J'habite pas très loin du campus, donc nous pouvons faire un bout de chemin ensemble en courant.

Je passais devant elle et une fois dehors, je lui lançais avec un sourire moqueur.

- « Et tâche de ne pas tomber cette fois »

Puis, je me mis à détaler comme un lapin poursuivi par un chasseur. Quoiqu'un chasseur aurait été certainement moins dangereux qu'une Sonny défiée. Sauve qui peut !!! Les femmes et les mioches après moi !!!! Je jetais un regard derrière moi pour m'assurer qu'elle me suivait toujours lorsque je me pris un obstacle. Heureusement pour moi, ce n'était pas un poteau, ni quoique ce soit de métallique. Mais un juron m'apprit qu'il s'agissait d'un être humain. Le choc avait été brutal au point de nous mettre tous les deux à terre, sauf que l'obstacle n'était pas seul. J'ignorais comme cela se produisit, mais je me sentis soulever dans les airs. Ma capacité n'y était pour rien ! Promis, juré, craché ! Enfin, je n'allais peut être pas cracher sur le gars qui me tenait par les épaules. Ouahhh la tête de dégénéré !

- « Oups ? »tentais-je de dire pour dédramatiser la situation.

- « Tu viens de bousculer mon pote et la seule chose que tu trouves à dire c'est Oups ? Tu veux que je t'apprenne à être désolée chérie ? Ça ne me dérange pas, tu sais... »

- « Je crois que sans ça, tu seras incapable de m'inculquer quoique ce soit. », dis-je en saisissant à pleine main le jouet de cet idiot.

Je sentis son emprise sur mes épaules se desserrer, mais l'homme que j'avais percuté commencé déjà à se diriger vers nous. Ouahhh, j'allais mourir !!!!! Trop con de mourir pour un simple choc !!! Adieu monde cruel !!!!
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Sonny Malone

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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeLun 21 Mai - 18:21

Mais… Cette fille était folle ! Une vraie dingue ! Et une dingue mouillée en prime. A quoi jouait-elle ? A tous les coups, elle voulait faire comme dans tous les films américains… quand il y a une belle blonde au générique, vous pouvez être sûr qu’elle va finir avec le tee-shirt mouillé. Mais hors de question de la laisser gagner, surtout après qu’elle l’ait encore titillée à cause de sa maladresse. Elle ne savait pas à qui elle avait affaire. Froisser une Sonny Malone dans son orgueil était dangereux, inconscient et fort regrettable. Et elle allait le payer !

Alors Sonny prit son élan et la poursuivit comme une dératée. Elle courait vite et si Capucine ne faisait pas gaffe à ses fesses, Sonny se ferait un plaisir de les lui botter, avant de la doubler et de lui offrir une vue imprenable sur son joli postérieur.

Et elle était bien partie pour la rattraper… si Capucine n’était pas passée d’une position debout et courant à une position couchée par terre. Sonny s’arrêta à bonne distance et vit que son amie venait de percuter un type qui n’avait pas l’air content… Et son pote non plus. Pourtant deux mecs avec leur tête voyant tomber dans leur bras un ange blond, ils devraient être ravis et remercier le seigneur pour ce petit miracle. Mais jamais content ces mecs ! Sonny vit celui qui était resté debout agripper un peu trop violemment Capucine.

Mais là où ce pauvre type se trompait lourdement, c’est s’il pensait que miss Rider n’était rien d’autre qu’une poupée de porcelaine dont il pourrait profiter impunément. Et Cap avait dû avoir des parents comme ceux de Sonny. La française se rappela d’un conseil précieux que lui avaient donné son père et sa mère par le passé : « si un mec t’embête, tu n’hésites pas : tape là où ça fait mal ». Et Capucine était en train de mettre en pratique ce sage conseil. Si elle ne relâchait pas la pression dans les secondes à venir, le pauvre homme allait pouvoir faire carrière comme castra. Mais déjà, la menace grondait. Le type que Cap avait percuté de plein fouet s’était relevé et solidarité masculine oblige, il ne sembla pas apprécier que cette demoiselle s’en prenne aux bijoux de famille de son ami. Il y avait des tabous chez les hommes… comme s’il fallait que les mains d’une fille sur cette zone soient systématiquement tendres et douces… Bah non, mon gars. Il y en a qui ne se laisse pas faire ! Le voilà qui allait donc prêter main forte à son pote…

Ah non alors ! Si quelqu’un devait lui botter ses jolies fesses de californienne, ce serait Sonny et personne d’autre. Alors la française se remit à courir pour avaler les mètres qui la séparaient de la scène et là, elle fit ce qu’elle n’avait pas refait depuis le lycée : du saut en longueur ! Ou du saut en hauteur ? En fait, son bond était du genre inclassable. Parce que ce fut bien ce qu’elle fit. Une chose irréfléchie et stupide : elle sauta sur le dos du second type, celui qui venait de se relever… Agrémentant son saut d’un « yiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ahhhhhhhhhhhhhhhhhh ».

Du rodéo sur un bourin à plus de quatre heures du mat, quoi de plus normal après tout ? Mais c’est qu’il n’était pas décidé à ce laisser faire le bougre. Et il la secoua dans tous les sens. Sûr ! Après ça, elle irait au Texas faire du rodéo sur des taureaux ! Elle s’agrippait à ce qu’elle pouvait : cheveux, vêtements… Capucine, elle, semblait maîtriser son gars. Une guerrière cette miss Rider.

« Mais vas-tu descendre de là, pouffiasse ! »


Pouffiasse ? Vraiment ? Ah il le prenait sur ce ton ? Eh bien soit ! A la guerre comme à la guerre, Sonny planta ses dents dans son épaule. Et le monsieur ne fut pas du tout content. Pas du tout du tout du tout et il se mit à se secouer comme un petit chien après le bain. Mais avec le poids de Sonny sur son dos, il bascula et l’entraîna dans sa chute. Sonny roula par terre mais se releva assez vite. Elle courut alors, asséna un coup de pieds sur le dos du gros lourd et attrapa la main de Capucine, l’entraînant dans sa course folle.

« Cours Capucine, cours ! »

Et elles se mirent à courir comme si des dragons leur crachait du feu aux fesses, mais riant au trois quart.

« Mais t'es quoi au juste ? Une warrior ? Ou un vrai power ranger ? »
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeMar 22 Mai - 8:14

Ça craint. Euh... ça craint. Ça craint vraiment là. Heyyyy, ça craint !!! Je voyais déjà le second molosse s'approchait de moi pour venir en aide à son copain. Intérieurement, je fis une prière, accentuant la pression autour des bijoux de famille de mon agresseur. Pitié, faites qu'il me lâche à temps. Lévitation ? Devant autant de témoins ? Je ne le pouvais pas. Mais pouvais-je accepter de me faire maltraiter, tuer ou pire encore violer ? Est-ce que mon secret en valait la peine ? Je n'eus pas à me poser davantage de questions dans la mesure où Sonny se précipita sur le molosse. Que Dieu soit loué. Mon regard se leva vers le ciel et je murmurai un « merci » sincère.

Seulement, ma main avait lâché sa prise. J'aurai bien aimé continuer ainsi jusqu'à ce qu'il tombe à genoux devant ma beauté aveuglante. D'un autre côté, il 'était agréable de toucher le sol à nouveau. J'entendis l'autre molosse traiter Sonny de pouffiasse et j'allais lui dire que ce n'était pas une bonne idée de l'insulter, mais le mien semblait s'être déjà ressaisit. Punaise ! Elles repoussaient les siennes ? Genre à la Men In Black ? Bon, on se calme. C'est pas comme si je ne savais pas me battre. Ayant été à Genetic, il m'était déjà arrivée de traîner dans la salle d'entraînement pour taper des points. Certes mes rares partenaires m'ont à chaque fois mise au tapis, mais je pouvais avoir de la chance. Dos au mur, je m'apprêtais à parer l'attaque de mon adversaire. Mais quand il m'envoya un coup de poing, mon seul réflexe fut de m'accroupir. En relevant la tête, je m'aperçus qu'il venait de s'exploser la main contre le mur. Ba voilà ! Il n'y avait vraiment pas de quoi en faire tout un plat. Dire qu'il fallait des heures d'entraînement pour parer un tel coup alors que l'éviter était tout à fait naturel. Profitant de son inattention, je lui balançais un coup de pied bien placé. S'il avait eu l'idée de nous poursuivre, là j'étais certaine qu'il l'avait oublié.

Sonny en avait également fini avec le sien et me saisit la main pour prendre la fuite. Elle avait raison, mais d'un autre côté, la fin avait été amusante. Je ne m'étais jamais sentie aussi vivante qu'à cet instant. L'adrénaline sûrement. J'entendis Sonny m'enjoindre à courir et je ne pu m'empêcher de rire en criant :


- « Cours Forest ! Cours ! »

J'étais trempée, débraillée mais aux anges. Je n'en revenais pas ! Nous nous arrêtâmes lorsque nous fûmes certaines de ne pas avoir été suivies. Sonny riait autant que moi malgré notre essoufflement. Elle put cependant me demander ce que j'étais et ses propositions me firent rire de plus belle au point de me casser la figure en voulant me retenir au mur. Décidément ! J'essayais de me relever, mais en vain. Mon fou rire provoquait une barre sur mon estomac rendant impossible mon entreprise. Donc, il fallait que je me calme avant. Allongée par terre, je la regardais et lorsque je fus certaine de pouvoir parler sans glousser, je répondis à sa question. Mon visage devint grave.

- « En fait... Je suis une extra terrestre. J'ai un pouvoir qui me rends exceptionnel par rapport à un vulgaire humain et je mets celui-ci au service du bien. »

Puis, je me mis à rire de plus belle. Certes, c'était la vérité, mais quelle humaine pourrait croire à une telle chose ? C'était tellement fou cette histoire. Je me relevais en époussetant mes vêtements, même si ce geste ne changerait rien au fait que mon pantalon devait aller à la machine.

- « Ah la la... Allez, viens. On ne va pas rester sous la pluie éternellement. »
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeMar 22 Mai - 15:12

♫Un gros balourd vert,
qui courait dans l’herbe,
Cap’ l’attrape par la queue,
ça fait mal à ce monsieur,
ces messieurs nous disent
dégagez d’ici,
dégagez très vite,
car nous on a une petite bi**. ♪


Ah non ? Ce n’étaient pas ça les paroles de la comptine ? Mince, heureusement qu’il n’y a pas d’enfant dans les parages. Non les seules gamines à des kilomètres à la ronde, c’était bel et bien Capucine et Sonny, que l’essoufflement provoqué par le rire contraignit à s’arrêter. Sonny se plia en deux et posa les mains au niveau des genoux. Piouffff. Elle n’avait pas couru aussi vite depuis longtemps. Et surtout, elle ne s’était jamais retrouvée mêlée à une bagarre. Enfin si, une fois. Mais c’était elle la victime à l’époque. Là, c’était une toute autre histoire. Sérieusement… elles venaient de se battre contre deux types ! Capucine était peut-être habituée à ce genre de pratiques, mais qui aurait cru que Sonny aurait participé à une rixe ?

Mais si Cap’ avait mis un type au tapis, voilà qu’elle se cassait la figure comme ça… comme une grande, toute seule ! Même pas besoin que Sonny la pousse ni rien. Et là, essayer d’imaginer la scène… une tortue sur le dos… ni plus ni moins. Et Sonny, en bonne copine qu’elle était, ne fut absolument pas solidaire pour deux sous mais explosa de rire. Deux hystériques. Voilà ce qu’elles étaient. Deux hystériques désespérantes. Et la française se surprit à poser elle aussi ses fesses sur le sol trempé. De toute façon, elles étaient mouillées jusqu’à l’os toutes les deux, alors elles n’étaient plus à ça près.

Et là, Capucine avoua enfin ! Mais cette révélation n’en était pas vraiment une. C’était évident qu’elle était une extra-terrestre. Elle cachait bien mal son jeu si elle espérait berner son monde en faisant croire qu’elle était humaine.

« N’empêche que je me demande bien de quelle planète tu viens, parce que même moi je parais normale à côté de toi. Et donc « Capucine, Téléphone, Maison » c’était toi ! Je me disais aussi que je t’avais déjà vue quelque part. Tu as juste blondi un peu. »

Les cheveux collés sur le visage et les vêtements comme fondus avec le corps, les deux jeunes filles se relevèrent. Capucine avait raison, la pluie c’était sympa cinq minutes, mais là, elles allaient vraiment choper la crève et devoir rester pendant des jours au lit. Certes, la perspective de se faire chouchouter et soigner était tentante, mais les hommes se lassaient vite de ce petit jeu… sauf évidemment si c’était eux les malades et que leurs copines jouaient les infirmières… Mais avec le froid et l’humidité, c’était plutôt compromis comme option.

Plus calmement cette fois, les deux jeunes filles reprirent le chemin du campus. Quelle soirée en y repensant ! Dire que Sonny était allée travailler à contre-cœur. Finalement, à toute chose malheur est bon ! Et son esprit vagabonda. Il ne faudrait jamais les mettre ensemble en présence de leurs compagnons respectifs. Les malheureux deviendraient fous.

« Je suis ravie de voir qu’à la maison, c’est certainement toi qui portes la culotte. C’est comme ça que tu convaincs ton Wyatt de faire ce que tu veux. Quoique j’imagine que si le geste est le même, la poigne doit être plus… tendre. Personne ne peux te résister pas vrai ? »

Un clin d’œil vint ponctuer son propos. Le campus n’était plus très loin. Il fallait trouver une dernière bêtise à faire pour parachever cette soirée mémorable qui l’avait rendue plus qu’heureuse. Et puisqu’elle avait commencé en chanson, Sonny sauta à pieds joints dans une flaque, bras grand ouverts et entonna :

« I'm singin' in the rain
Just singin' in the rain
What a glorious feeling
I'm happy again.
I'm laughing at clouds
So dark up above
'Cause the sun's in my heart
And I'm ready for love »
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Capucine
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MessageSujet: Re: Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]   Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé] Icon_minitimeMar 22 Mai - 16:27

Sonny s'était également assise par terre pour me soutenir dans ma maladresse. Elle était la gentillesse incarnée ! Solidarité féminine ? Peut être. Je venais de lui expliquer que j'étais une extra terrestre avec des pouvoirs. C'était à moitié vrai et étrangement, je fus soulager deux fois. D'une part, lorsque je lui avouais que je n'étais pas humaine et d'autres part, lorsqu'elle se mit à rire en prenant mes propos pour une blague. Il valait mieux que ça se passe ainsi car je doutais de pouvoir lui faire avaler que j'étais « évoluée » après notre soirée. Elle m'aurait définitivement prise pour une folle et aurait contacté l'asile pour me faire enfermer.

Je lui donnais une tape amicale sur l'épaule lorsqu'elle me compara à E.T. La sale gosse ! Elle allait me le payer ! Tout en me relevant, je décidais de la moucher.


- « Oui, c'était moi. Ils ont pourtant essayé de te contacter, mais tu étais tellement empotée et laide qu'ils n'ont pu se résigner à te choisir définitivement. Dommage pour toi ! Car moi, je suis millionnaire !, terminais-je en lui tirant la langue.

Elle l'avait bien cherché. Sonny était sympa, mais je n'étais pas du genre à me laisser faire. Elle avait dû s'en rendre compte après cette soirée, surtout en présence de ces deux types. Le pire c'est que j'étais en train de me demander si ce n'était pas sa première bagarre. Impossible. Une fille de son âge qui a passé quelques mois à Los Angeles et qui travaille dans un bar... Ça me choquerai que ce soit sa première fois. Oh my god !! Je l'aurais dépucelé dans ce domaine ? Cette pensée me fit doucement sourire. Je n'en croyais pas mes yeux. Cette soirée était certainement la meilleure depuis je ne sais plus trop quand. Il était tellement agréable de rire ainsi sans se prendre la tête avec les soucis du quotidien. Ceux-ci seraient toujours là demain, mais pour l'espace d'une soirée, j'osais espérer que tout ceci n'aurait aucune conséquence.

Sonny reprit la parole pour me parler de qui portait la culotte au sein de mon couple. Si seulement, elle savait. Wyatt était pire dès qu'il s'agissait de ma santé. Il pouvait crier, hurler, s'époumoner, ça m'était égal parfois. Quand je n'étais pas prête à faire quelque chose, je ne le faisais pas. J'étais aussi têtue que lui, mais de temps en temps, je pliais parce qu'il faisait tout ça dans mon intérêt. Je m'approchais de Sonny comme pour lui confier en secret et je mis mon doigt sur mes lèvres.


- « J'imagine que chacune à sa méthode pour cette partie là et la mienne ne m'a jamais laissé tomber. S'il y a bien un endroit qu'il nous faut toucher pour changer de sujet, c'est bien celui là »

Je lui lançais un clin d'œil complice, me doutant qu'elle savait de quoi je voulais parler. Après ses déhanchés durant la soirée, il ne pouvait en être autrement. Sonny avait compris qu'il n'était pas très raisonnable de rester davantage sous la pluie. C'est pourquoi nous nous remîmes en route. Nous allions bientôt devoir nous séparer et sans que je comprenne pourquoi, ça m'attristait. Après tout, nous nous reverrons bien assez tôt. Sonny se mit à entonner « I'm singin in the rain » sans doute pour éviter que le silence avant la séparation ne soit trop pesant. Je pris le second couplet qui malheureusement s'acheva au moment où nos chemins devaient se séparer.

- « Et voilà, je tourne par là. Nous n'habitons pas trop loin l'une de l'autre, ça peut être pratique. Bon allez, il est tard... ou bien tôt... Rentre bien et bonne nuit. A la prochaine ! », dis-je en lui faisant un signe de la main.

Je pris le chemin de mon appartement en accélérant le pas pour échapper à la pluie. Pendant que je courrais, je vis sous mes yeux le fil de la soirée. En voilà une drôle de fille. J'espérais pouvoir la faire rencontrer à Wyatt. Je suis certaine qu'ils s'entendraient bien tous les deux. J'allais devoir organiser une rencontre. J'en frétillais d'avance.
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Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter [Terminé]

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