« 30 Août 2010

Maggie et Wallas sont de services ensemble. Ils ont une pause entre deux interventions dans lesquelles Wallas a réussi à inclure Maggie. Seulement, il sent bien que la jolie rousse est préoccupée : elle ne fait pas d'erreurs mais elle a le regard presque éteint... Ou plutôt, occupé à autre chose, elle qui pourtant a l'habitude de rayonner au boulot.
Anne et Soraya ont rendez-vous avec Maggie pendant cette pause justement : elles doivent lui faire le résumé de ce qu'il va se passer pour le côté "médical" lors de l'échange. Maggie doit leur donner aussi une carte qu'elle a gentiment dérobé au service pour que Genome puisse bénéficier de la réduction dont est doté l'hôpital pour se fournir en matériel médical : c'était ça ou alors voler directement dans les réserves...
Jim Grey est à UCLA, il enseigne quelques heures par semaine pour les cours d'été de la fac... Ses migraines ne se calment pas et, à bout de force, il s'effondre dans le couloir... Ryan McCallan qui passait justement par là, bossant au sein de la fac régulièrement, intervient et décide de conduire l'homme à l'hôpital...

Les six mutants vont se retrouver tous ensembles au même endroit. Wallas va prendre Maggie sur le fait, elle va devoir tout lui expliquer, sous les regards de Soraya et Anne. Ryan transportant Jim vers les urgences trouvera tout ce petit monde près de l'entrée des urgences. Jim, conscient et se sentant un peu mieux, captera alors les mots mutants... »


[HRP : Le but est que Wallas veuille aider Maggie (si bien sûr il l'apprécie au point de prendre des risques au sein d'une bande de mutants), que Jim comprenne qu'il s'agit de Genome (je ne pense pas qu'il connaisse Maggie mais il connait peut-être Soraya de son passage express à Genome) et qu'il veuille en savoir plus et que le pauvre Ryan se retrouve confronté à tout ça. Soraya & Anne sont celles qui savent pour l'organisation. Elles sont méfiantes au début, à vous de voir pour la suite... Have fun ! ]

Stressée, angoissée, anxieuse. Maggie était tout cela à la fois. Aujourd’hui, elle devait rencontrer Anne et Soraya devant l’hôpital. Elles avaient deux, trois petites choses à régler avant l’échange. Mais pourquoi avait elle proposé de piquer la carte de réduction de l’hôpital ? Elle était cinglée ! Jamais elle n’avait pris de tels risques pour qui que ce soit. Mais elle considérait Genome comme une seconde famille et la famille, c’est sacré non ?

Assise sur l’un des bancs qui longeaient le parking, Margareth ne pouvait s’empêcher d’effleurer la carte dérobée du bout des doigts. Tant de risques pour un si petit bout de plastique. Si jamais cela venait à s’apprendre, elle perdrait son job. Et les gens qui la connaissaient un tant soit peu savaient à quel point elle tenait à son boulot. Il était toute sa vie. Genome aussi faisait partie de sa vie, presque autant que son poste à l’hôpital. C’est à ce moment qu’elle s’en rendit compte. Malgré les risques encourus, elle était persuadée que ce qu’elle faisait aujourd’hui était la meilleure des choses à faire. La rousse attendait patiemment que les deux femmes daignent se montrer. Elle venait à peine de terminer une cigarette qu’elle en ralluma une autre, essayant de paraitre aussi zen qu’elle l’était d’habitude. Cependant, Wallas n’était pas dupe, et loin d’être idiot, il semblait avoir capté quelque chose d’anormal chez elle et ne la lâchait plus depuis le début du service. L’écossaise avait eu du mal à se soustraire à la vigilance de son supérieur ne serait ce que quelques instants.

Enfin, après des minutes interminables, elle vit Anne et Soraya approcher. L’écossaise se leva d’un bond et alla à leur rencontre, mieux valait pour tout le monde qu’elles restent le plus éloignées possible des portes et donc des regards. Sans leur laisser le temps de dire quoi que ce soit, elle enchaîna à la vitesse de la lumière.

« Bon, j’ai réussi à me procurer ce pourquoi vous êtes là. Ca n’a pas été facile mais je l’ai. Par contre, j’aimerais qu’on fasse vite parce que j’ai mon chef sur le dos depuis ce matin. Il doit se douter de quelque chose. »

Sans vraiment s’en rendre compte, elle jeta un coup d’œil derrière son épaule. Toujours pas de Wallas en vue, ouf ! Un peu rassurée, elle sortit la carte de sa poche et la tendit à Anne et Soraya.

« Voilà, les fournisseurs ne posent jamais trop de questions quand on leur présente ce genre de carte. »

Maggie ne pouvait s’empêcher de surveiller ses arrières et ne savait pas pour combien de temps elles en auraient toutes les trois. Elle espérait franchement que le docteur MacArthur ne débarquerait pas au beau milieu de la conversation. Ce serait une véritable catastrophe si elle se voyait obligée de tout lui révéler !

Ryan, être humain possédant un don qu’il vient à peine de découvrir. Ce jeune homme d’une trentaine d’année passait son énième jour à l’université de l’UCLA. Il bossait sur des projets divers et variés pour l’université mais aussi pour son propre labo et pour lui-même. Il menait tout de front, histoire d’oublier les dernières découvertes, faites grâce à une enfant malade dans l’enceinte d’une bibliothèque.

Ryan avait décidé qu’il en était assez pour aujourd’hui et sortit alors de son labo pour rejoindre le parking et enfin sa voiture, qu’il avait exceptionnellement prise aujourd’hui afin de pouvoir aller faire un tour après le boulot.

La tête dans les nuages, le regard vide, Ryan ne se rendit même pas compte que le couloir était vide jusqu’à ce qu’il heurte quelque chose. Ce qui le ramena à la réalité. Il fit un tour d’horizon mais ne vit personne, il eut alors l’idée de baisser la tête et c’est là qu’il vit l’homme.

Un homme, plutôt grand était étendu sur le sol, il semblait être inconscient suite à un malaise. Ryan s’abaissa alors, le bougea et lui donna des petits claques sur les joues pour essayer de lui faire refaire surface. Mais rien ne semblait fonctionner. Le jeune homme concentra alors toutes ses forces, et tenta de soulever l’homme afin de l’amener à sa voiture. Les urgences étaient la meilleure solution. C’était ce qu’on lui avait appris en cas d’urgence.

Traîner l’homme à sa voiture ne fut pas de tout repos, puisque Ryan était plutôt gringalet et n’était absolument pas adepte de musculation. Il installa cette personne qu’il ne connaissait pas sur la banquette arrière et fila tout droit vers les urgences.

Arrivé à destination, il trouva une place près des urgences et y colla sa voiture, une vieille Chevrolet. C’est alors qu’en regardant ce qu’il y avait autour de lui, il remarqué un groupe de jolies jeunes femmes au loin, dont une qui avait une physionomie familière. Il fronça alors les yeux afin d’ajuster sa vue et…

« Anne ? » cria-t-il au loin avec un grand étonnement.

Ryan n’y connaissait rien à ces histoires de Genome et Genetic, il n’avait pas voulu être mêlé à tout cela lorsque la petite Moira lui en avait parlé, ainsi il n’était vraiment pas un homme qui se méfiait de ses arrière, il se contentait de vivre sa petite vie tranquille.

La matinée s'était bien passée sauf pour une chose. Maggie avait la tête à ailleurs. Wallas l'avait remarqué facilement. Elle répondait à ses injonctions bien moins rapidement que d'habitude. De plus , lorsqu'elle passait devant l'entrée, elle regardait toujours avec insistance. Elle devait surement attendre quelqu'un. Pour Wallas, ce n'était pas une excuse, lorsque l'on était au travail, il fallait se donner à fond surtout dans le leur. C'était le moment de la pause, il la vit partir vers l'entrée et décida de garder un œil sur elle. De là où il s'était posté, elle ne pouvait pas le voir. Il vit d'abord deux femmes l'aborder, Maggie semblait très nerveuse et regardait souvent dans la direction de l'hôpital. C'est après que Wallas fut effaré, Maggie donnait aux jeunes femmes ,une carte de l'hôpital aux jeunes femmes.
Wallas était furieux, il décida d'intervenir. L'arrivé d'un jeune homme dans le groupe ne ralentit pas son allure, il poussa la porte de l'entrée vivement et deux pas plus tard. Il dit d'une voix qui ne masquait rien de sa colère.

-Margareth!!!!!

Tous les visages se tournèrent vers lui. Il fallait dire qu'il avait pratiquement crié cela. Wallas arriva vers eux d'un pas décidé et vif. Il se positionna de manière à pouvoir voir les mains de chacun mais à une certaine distance. Si c'était bien ce qu'il pensait , un trafic de carte de soin, cela pouvait être dangereux. Étrangement , le jeune homme avait l'air très surpris mais pas comme les trois femmes qui elles semblaient être prisent la main dans le sac.

-Je ne sais pas combien vous rapporte ce petit manège, maggie, mais je sais ce que cela va vous coûter. Nous allons bien gentiment attendre tous ensemble que la sécurité arrive et la vous nous expliquer tout bien gentiment.

Wallas avait sur son bipper, un bouton d'appel comme tous les chefs de service. Il prit son bipper ostensiblement. Il ne pouvait pas laisser passer un chose pareil.

Dernière chance Maggie. Avez-vous une excuse valable pour ce trafic?

Son regard oscillait entre Anne et Soraya. Elles étaient rigolotes quand même ! On vous jure qu’on ne vous attirera pas d’ennuis… Mais détendez vous un peu, vous êtes vraiment stressée. Forcément que ses nerfs étaient sur le point de craquer, elle risquait son job dans l’affaire. Et beaucoup plus si l’échange tournait mal. Cependant, elle devait répondre aux questions de ses interlocutrices. Et vite avant que Wallas ne s’aperçoive de son absence.

« Il suffit de vous présenter au comptoir d’un fournisseur avec cette carte et vous obtenez des réductions sur les produits médicaux du type gaze stérile ou encore fils chirurgicaux. Si vraiment vous préférez, je peux venir avec l’une d’entre vous et présentez mon badge de l’hôpital pour donner encore plus de poids à la démarche. »

Après un énième coup d’œil derrière elle, la rousse se tourna vers les deux femmes. A son tour maintenant de poser des questions.

« Bon et si vous m’expliquiez un peu comment va se dérouler la partie médicale de l’échange ? Je veux dire, en quoi va consister mon rôle ? Est-ce qu’il y aura quelqu’un avec moi ? »

Et avant même que l’une des deux intéressées n’ait le temps de répondre, une voiture arriva en trombe devant les portes et un homme s’avança vers elles d’un pas rapide. Quand il apostropha Anne, Maggie sut que leur petite entrevue était terminée. Tant pis, elle repasserait dans les locaux de Genome le soir pour approfondir la discussion. Là bas au moins, elles n’auraient pas besoin de se cacher. L’écossaise se pencha un peu sur le côté et remarqua un autre homme dans la voiture. Celui là semblait plutôt mal en point, à la limite de l’inconscience. Alors qu’elle s’approchait de la voiture, elle entendit Wallas hurler son prénom. Pas son surnom, son prénom ! Signe qu’il était en colère. Et merde…

Lentement, un sourire crispé vissé sur son visage, Maggie se retourna. Le docteur avait tout vu. Ce qu’elle redoutait le plus venait de se produire. Elle allait devoir tout lui expliquer alors que les directives avaient été claires : moins de personnes au courant égal moins de blessés et moins de morts. Elle glissa un regard vers Anne et Soraya alors que ses lèvres articulaient un désolé silencieux. D’un geste vif, elle prit Wallas par le bras et l’entraina un peu à l’écart. Elle savait qu’il n’apprécierait pas mais elle n’était à ça prêt maintenant.

« Oui, j’ai une très bonne raison à cela et non, ce n’est pas un trafic de carte de soins. Ecoutez, je suis presque sûre que vous ne croirez pas à un traitre mot de ce que je vais vous dire mais bon, j’ai plus trop le choix maintenant. »

Par où commencer ? Margareth poussa un énorme soupir. Un homme était peut être en train de mourir à ce moment et Wallas lui demandait d’expliquer l’inexplicable. Sale journée…

« Je fais partie d’une organisation qui aide les gens comme nous… Vous savez, les mutants. Elle avait consciemment baissé la voix quand elle prononça le mot mutant. Je joue les infirmières pour eux pendant mes jours de congés et mes vacances. Elle s’appelle Genome et nous nous efforçons de protéger de jeunes gens des agents de Genetic qui les traquent et les enlèvent pour leur faire subir je ne sais quels tests barbares. Il se trouve que l’une d’entre nous a été enlevée et que nous tentons de la délivrer. Nous détenons le chef de Genetic et nous allons procéder à un échange dans peu de temps. Il y aura probablement des blessés, nous allons avoir besoin de tout le matériel possible pour les aider. Voilà pourquoi j’ai pris la carte, docteur MacArthur. »

La rousse n’en revenait pas de ce qu’elle venait de révéler. C’était encore plus horrible maintenant. En le racontant, c’est comme ci elle prenait vraiment conscience de l’épreuve qui les attendait tous. Et de la possibilité que Wallas ne garde pas cela pour lui. Ou qu’il la prenne pour une cinglée. Elle désigna Anne et Soraya d’un signe de tête et termina son monologue d’un ton beaucoup plus las.

« Ces deux femmes font partie de Genome elles aussi. Elles sont venues pour qu’on règle les derniers détails logistiques. Je vous en prie Wallas, n’appuyez pas sur ce bouton. Je rapporterai la carte une fois le matériel acheté, je vous le promets. Aidez nous ou licenciez moi mais je vous en conjure, n’appelez pas la sécurité. »

Maggie enfonça ses mains dans les poches de sa blouse d’infirmière, fixant le sol d’un air triste et coupable. Pas d’avoir volé la carte, elle était convaincue du bien fondé de son geste, mais d’avoir été contrainte de raconter toute cette histoire à quelqu’un qui ne faisait pas partie de Genome.

« Quand vous aurez pris votre décision Wallas, il faudra aider le jeune homme qui se trouve dans la voiture. Je pense qu’il ne va pas très bien. »

Après tout, ce n’était plus ses affaires. Avec ce qu’elle venait de dire et le vol de la carte, Maggie venait de se faire renvoyer. A moins d’un miracle.

Soraya me demandait si nous pouvions faire confiance à cette Margareth. Je ne la connaissais pas personnellement, mais si Aaron nous avait demandé de la rencontrer c'est qu'il avait pris toutes les précautions. Elle était membre de Génome et avait des connaissances en médecine. Pour ma part, c'était tout ce qu'il me fallait car nous aurions forcément besoin d'une aide médicale pour l'échange. Autant ne pas faire la fine bouche.

- « Peut être mais il vaut mieux que nous l'ayons à nos côtés, le soir de l'échange à aider nos blessés plutôt que d'avoir des morts que nous aurions pu éviter. Nous n'avons guère le choix... Je ne fais que suivre Aaron sur ce coup là »

Une fois ce mini entretien clos, Margareth nous tendit une carte qui nous servirait à avoir plus de matériel à un prix moindre que si nous devions l'acheter nous même. Elle nous expliqua son fonctionnement qui semblait en fin de compte facile. Mais avec l'angoisse de l'échange, mon esprit était constamment occupé. Il fallait tout prévoir pour être le plus près possible ce jour là, ne rien oublier même si nos entrailles sentaient qu'il manquait quelque chose. Peut être avaient-elles raison, peut être pas. Nous ne le saurons que le jour même. Finalement, il valait mieux que je suive la conversation pour ne pas m'inquiéter davantage sur le sort de Genome toute seule. Etrangement, je ressentis l'envie de voir Ross. Drôle d'envie, surtout que nous avions chacun des choses à faire de notre côté.

J'allais répondre à Margareth sur son rôle lors de l'échange, mais fut interrompue par mon nom. Ce n'était ni Soraya ni la jeune femme qui l'avait prononcé. Je me retournais pour voir celui qui m'appelait.

- « Ryan ! Qu'est ce que vous faites là ? »

A ce moment, le supérieur de Margareth vint la chercher pour l'attraper sur l'échange de carte qui venait de s'opérer sous ses yeux. Sérieux ? Tout le monde avait décidé de se réunir au même endroit à la même heure ? Qui d'autre allait venir encore ? On n'était plus à une personne près. Surtout que Margareth commençait à tout dire à son chef. Cette histoire commençait à partir en cacahuète là comme dirait les jeunes de je ne sais quelle époque. Ah ba finalement, il y avait bien un sixième dans l'histoire. Mais heureusement pour nous, il était dans les vapes.

- « Silence tout le monde ! On va peut être revoir l'ordre des priorités vous ne croyez pas ? Je pense qu'un malade ou un blessé c'est important pour un docteur non ? Alors avant de virer Margareth qui n'a à se faire reprocher que son envie de vouloir sauver le plus de monde possible, vous allez vous occuper de ce jeune homme. Si vous voulez, on vous accompagne, mais ce serait bien que tout le monde arrête d'hurler devant l'hôpital, d'accord ?

Effectivement, notre attroupement et surtout l'intervention du patron en colère avait attiré l'attention de quelques badauds. Ce n'était pas l'idéal, surtout quant on voulait rester discret...

Maggie lui déballa tout. Son affiliation à génome, l’échange qui allait bientôt avoir lieu. Le pourquoi de ce qu’elle faisait et ce qu’était les deux autres femmes. Wallas la regarda avec sérieux. Il l’écouta attentivement tout en repensant à ce que Jordan lui avait dit. Il n’y avait pas d’incohérence. Maggie devait lui dire la vérité. Son regard s’adoucit. Si Elles faisaient parti de Génome, cela lui faisait une autre source d’information sur ce groupe. Malheureusement, l’intervention de l’une des femmes ne lui plut pas du tout. En même temps, cela lui permit de voir qui était considéré comme la chef dans ce petit groupe .Il allait, justement, aider la personne qui semblait en détresse et il n’avait pas besoin de ce rappel à l’ordre. Wallas ne lui répondit pas et regarda Maggie droit dans les yeux.

Amenez tout ce petit monde dans la salle de consultation numéro trois.

Il dit cela fermement sans même un regard pour Anne. Ceux qui le connaissaient, savaient que ce n’était pas vraiment le moment de le contester. Il allait faire ce qu’Anne avait dit mais c’était uniquement parce que c’était du bon sens. Wallas alla vers la voiture et interpella Ryan.

Vous ! Où et comment l’avez-vous trouvé ?

Wallas regarda l’individu sensé être dans les vapes tout en écoutant les explications de Ryan. Il semblait plisser des yeux fortement. Autrement dit il n’était pas inconscient. Il fit claquer ses doigts plusieurs fois au niveau de son oreille.

On se réveille ! Je sais que vous êtes parmi nous. Terminer la sieste.

Comme la réponse mit du temps à venir, Wallas commença à le faire sortir de la voiture. Il le mit sur son dos et demanda à Ryan de le suivre. Le pas décidé il refusa l’aide de ceux qui lui proposèrent. Lorsqu’il pénétra dans la salle, il reposa l’homme semi-conscient, sur la table d’examen.

Jim se concentra sur ce que disaient les membres du groupe et chercha à se rappeler où est-ce qu’il avait bien pu voir l’une des femmes. Apparemment il était question de quelque chose de discret voire illégal puisque le médecin avait parlé de trafic. Il n’eut pas le temps d’aller trop loin dans ses pensées, remarquant juste qu’il était aussi question de sauver des gens, mais de quoi ?

Le médecin venait de faire claquer ses doigts à son oreille et le professeur grommela. Bien que son esprit ait repris de la vigueur il sentit qu’il était encore sous le choc de son évanouissement et il se sentait faible. Le sociologue se demanda si le docteur utilisait avec lui ce ton particulier que les ambulanciers utilisent pour faire réagir les gens en état de choc. Qui était assez efficace en temps normal surtout pour une personne bien sociabilisée. Ou s’il était juste en colère. En tout cas cela ne lui plaisait pas trop quand on le bousculait ainsi, surtout quand il se sentait faible. Ce truc ne marchait pas vraiment pour le faire réagir lui qui était habitué à la solitude. Son indignation grandit encore quand il fut porté, probablement pour la deuxième fois de la journée. C’était un peu honteux pour lui d’être aussi impuissant mais il ne se débattit pas. Jim ne se sentait pas assez fort pour tenir sur ses jambes et s’il bougeait son poids ne réussirait qu’à les faire tomber tous les deux.

Une fois dans la salle en question le professeur se força à se redresser, vit des tâches noires danser devant ses yeux et eut un vertige mais cet effort au final lui fit du bien et lui donna la sensation de se contrôler à nouveau.

« Je crois que je vais mieux maintenant… Merci.»

Le professeur posa les pieds sur le sol mais sans chercher à se lever, il voulait simplement pouvoir faire pression sur le sol pour jauger de son état, de toute façon on ne le laisserait probablement pas se mettre debout avant de l’avoir examiné.

Quand les deux femmes qui étaient venues ensemble entrèrent il se souvint de tout ce qu'il savait les concernant. Ne regardant que le sol il parla néanmoins d’une voix forte, du moins comparé à quelqu’un d’affaibli, mais en dessous de son volume normal.

« Genome, hein…vous sauvez des mutants mais il y a pas mal de blessés quand vous êtes mêlés à quelque chose, vous les prévoyez à l’avance maintenant pour envisager d’en guérir avant qu’il y en ait ? »

Son cynisme revenait, signe qu’il allait mieux au moins mentalement. Les barrières qu’il mettait entre lui et les autres étaient revenues. Implicitement il venait de traiter Genome d’hypocrites mais au fond il ne le pensait pas, pas à ce point du moins. Ils faisaient de leur mieux probablement, mais une organisation faisait des erreurs et impliquait des innocents, selon lui les mutants étaient trop peu nombreux et devraient se cacher de Genetic, pas se rassembler pour former des proies aussi faciles. Voilà ce qu’il reprochait à Genome. Dans quels ennuis s’étaient-ils encore fourrés ?

Ryan crut être tombé dans une mauvaise scène d’un film de gangsters lorsqu’il appela Anne. Elle était avec deux autres femmes, et la question de celle-ci fut coupée par l’arrivée imminente de l’homme qui devait être e chef de l’une d’entre elles nommée Maggie.

Il recula alors, fit comme s’l n’avait jamais parlé et n’avait jamais vu Anne, espérant que les autres l’oublient aussi, mais cette tactique ne sembla pas vraiment fonctionné étant donné la raison de la venue de Ryan à l’hôpital.

En effet il y avait un homme étendu à l’arrière de sa voiture, dans une position des plus inconfortables qui soient, la seule position dans laquelle Ryan avait pu le glisser… Quoi qu’en y regardant à deux fois Ryan se rendit compte qu’il n’avait plus cette position. Il était donc réveillé, mais n’en dit pas un mot.

Le groupe vint alors soudain vers lui quand l’une des femmes, Ryan ne savait pas laquelle était ce, proposa d’aider la personne à l’arrière de la voiture. Il ne dit rien ouvrant et fermant la bouche, jusqu’à ce que l’homme arrivé en dernier lui demande où il avait trouvé l’homme assommé.

« Dans un des couloirs de l’UCLA » répondit simplement Ryan.

Il entendait des choses multiples « mutants », « Genome », « sauvés », il n’avait qu’une envie, qu’ils se rendent compte qu’il était là qu’il n’avait rien à voir avec leurs histoires et qu’il voulait partir quelque part où il ne serait pas dans des histoires de fous, tout ça parce qu’il avait voulu aider un inconnu…

Il se contenta de devenir rouge tellement il se contenait, puis relâchant son souffle, son regard passa sur la jeune femme châtain qui lui demandait indirectement son nom, pour s’arrêter sur Anne.

« Ryan McCallan…Anne que se passe t’il ? » demanda t’il alors d’une voix rauque en lançant un regard circulaire sur la salle dans laquelle ils étaient enfermés.

Pour toute réponse à son monologue d’explication, Wallas lui intima l’ordre d’emmener tout le monde dans une salle de consultation. Totalement dans le flou, Margareth acquiesça d’un bref signe de tête et demanda aux autres de la suivre. Jamais la traversée du hall d’entrée n’avait été si longue. Les patients, le personnel de l’hôpital, même les agents chargés de l’entretien les regardaient d’un air perplexe. Ce n’était pas commun de voir autant de personne se diriger dans une seule et même salle d’examen. Une fois tout ce petit monde entassé dans la minuscule pièce, initialement prévue pour un médecin et un malade, la rousse referma la porte.

Maggie avait un mal de chien à se concentrer sur Jim et son malaise. C’était déstabilisant de travailler avec trois paires d’yeux rivés sur vous et dans un brouhaha constant. Ils parlaient tous en même temps, se confondant en excuses ou alors ils demandaient de se calmer. L’infirmière aurait aimé leur demander de sortir au moins le temps de l’examen mais elle savait que cela était impossible. Elle n’avait pas fini la conversation entamée avec Anne et Soraya, Ryan en savait peut être trop pour être lâché comme ça dans la nature. Ce rendez vous avait tourné au fiasco. Et encore, elles n’en avaient pas parlé à Aaron. Ca allait être marrant de voir sa tête quand il apprendrait que trois personnes, non concernées par l’échange, étaient désormais au parfum.
Une fois l’examen terminé et dans l’attente des résultats, l’écossaise se tourna vers Soraya qui lui avait adressé la parole. Elle lui expliqua dans les grandes lignes que sa présence le jour de l’échange n’était pas obligatoire. Maggie balaya son argumentaire d’un geste de la main.

« Bien sur que je serais présente, Soraya. Je ne me suis pas engagée dans Genome pour vous fausser compagnie à la moindre emmerde. Je repasserai dans les locaux une fois ma garde terminée, on sera plus au calme pour mettre les derniers détails au clair.»

Puis, elle se tourna vers Wallas. Il fallait qu’elle sache. Elle autant qu’Anne et Soraya. Lui avoir tout raconté représentait un énorme risque. Le fixant bien dans les yeux, elle lui posa une question à laquelle elle espérait une réponse claire et précise.

« Wallas, vous ne m’avez pas répondu ; Est-ce que vous nous aidez ou alors est-ce que vous me renvoyez ? Je vous en prie, répondez-moi. C’est très important pour nous. »

Un moment de flottement. Plus personne ne parlait et Maggie sentait son sang battre dans ses tempes. Elle était fatiguée mais pour autant, elle n’était pas certaine d’arriver à trouver le sommeil ce soir. Un bip sonore et strident retentit, signe que les résultats aux examens réalisés sur Jim venaient d’arriver. La rousse en profita pour s’éclipser de cette pièce encombrée et surchauffée. Quand elle revint dans la pièce, sa mine s’était assombrie. Elle prit Wallas à part et baissa d’un ton pour lui adresser la parole. Les autres personnes n’avaient pas à être au courant.

« C’est pire que ce qu’on le pensait. Jetez un coup d’œil à ça. A mon avis des examens complémentaires s’imposent. »

Arrivé dans la salle, une autre des femmes lui demanda de faire son travail. Il se demanda, en lui-même, si elles le prenaient pour un médecin de pacotille. Depuis sa remise en cause à l’armée, il était assez susceptible sur ce point. Wallas répondit en grognant et supervisa l’examen que Maggie était en train de faire sur Jim. Ce n’était vraiment pas le moment de polémiquer. Il sentait bien le malaise de la jeune femme et il n’aimait pas trop la voir ainsi. Il la considérait presque comme une amie.
Maggie lui demanda une nouvelle fois ce qu’il allait faire. Leur apporter son aide ou bien la virer. Il y eut un grand silence à ce moment là. Wallas mit un temps à répondre un peu impressionné par les regards que tout le monde lui portaient. Il fut presque soulager d’entendre le bip qui annonçait que les résultats étaient arrivés. Maggie alla les chercher.

En entendant la réflexion de Jim sur génome, Wallas eut un petit sourire et fut impressionné par la réponse d’Anne. Cette femme avait vraiment du caractère.

Sur ces mots Maggie revient la mine sombre et vient vers lui pour lui montrer les résultats. Wallas regarda attentivement les chiffres mais ne montra rien sur son visage. Il lui répondit tout aussi bas qu’elle.

Ce n’est pas brillant, en effet.

En effet, c’était la pression intracrânienne qui l’interpellait. Elle était assez élever si on combinait cela avec une perte de conscience cela pouvait être grave. En ajoutant un nombre anormalement élever de cellules du système immunitaire, cela donnait un cocktail détonnant. Wallas reprit sa respiration et se tourna vers Jim.

Je pense que vous allez rester ici pour quelques examens supplémentaires.

Il se tourna ensuite vers le reste de l’assistance.

Pour les autres, vous n’êtes pas obligé de rester.

Wallas prit un papier avec l’entente de l’hôpital et de son nom, il griffonna quelques lignes dessus et tendit le document à Maggie.

C’est une ordonnance pour des analgésiques de catégorie 3 et des antibiotiques. Sans cela la pharmacie ne vous aurait rien délivré. Je ne sais pas si tu as déjà fait des soins sur le terrain. Si tu veux quelques astuces, vient me voir à la fin de la garde.

Wallas regarda Anne droit dans les yeux. C’était elle qui menait ce groupe de femme et il voulait que cela soit bien clair entre eux.

Je ne compte pas vous dénoncer ni virer Maggie. S’il y a un coup dur, elle sait comment me joindre. La prochaine fois que vous voulez vous approvisionner, mettez-moi au courant.

Les explications d’Anne ne satisfaisaient pas Ryan, d’autant plus lorsque le Wallas en question lui disait clairement qu’il pouvait s’en aller. Il gênait, il le voyait bien que quelque chose n’allait pas. Sinon pourquoi Anne pensait elle que c’était TOUT CE DONT IL AVAIT BESOIN DE SAVOIR ? Non quelque chose clochait définitivement. Et avec ce que la jeune Moira lui avait dit, il commençait à se demander si les mutants en question n’étaient pas des gens comme lui.

C’est pourquoi, il en profita, une fois que l’autre homme se soit éloigné d’Anne pour se glisser à nouveau près d’elle et lui balança avec sa voix rauque :

« Les mutants en question sont des gens qui ont une capacité n’est-ce pas ? C’est pour ça que tu t’intéresses à la bio ? J’en suis un, je vous suis, je pourrais peut être aider… Avec moi pas besoin de médicaments… »

Ryan savait qu’il se mettait alors en danger, peut-être ne se confiait-il pas à la bonne personne au bon moment, mais à présent qu’il était au milieu d’une pagaille sans nom, autant qu’il fasse ce qu’il pouvait pour aider le maximum de personnes. Il n’était pas bête, si les personnes ici présentent avaient besoin de faire le plein de médicaments, c’est qu’elles comptaient avoir besoin de soigner des gens.

A présent qu’il était mêlé malgré lui dans quelque chose de pas catholique en rapatriant un blessé à lhôpital, Ryan voulait savoir, après tout n’était-ce pas le but de ses recherches ? Et là on lui offrait sur un plateau la possibilité de savoir ce qu’il lui était arrivé. Quelle serait l’issue ?

Pourquoi Anne complotait elle? Qui était elle? Leur rencontre avait elle était programmée à son insu? Pourquoi certaines personnes semblaient en savoir plus sur lui que lui même ne se connaissait? Où allaient ils se rendre? La vie de Ryan allait elle prendre une nouvelle tournure? ...Peut être était il dans le coma, et toute cette scène n'était elle qu'un rêve après tout!

Après que Soraya et Anne lui aient parlé il se souvenait d’avoir croisé Soraya, mais n’avait probablement pas vu Anne sinon de loin. Ou du moins ne lui avait pas parlé car le mélange entre son cynisme et ses répliques semblait détonnant. Elle semblait intelligente mais trop prompte à juger les gens. Il était vexé d’être vu comme un lâche, il trouvait ça un peu…ingrat.

Le professeur grommela dans sa barbe, sans vraiment regarder Anne qui parlait alors à Ryan. Mais il n’avait pas une voix sourde et la pièce n’était pas grande.

« C’est sûr, ce n’est pas comme si je ne vous envoyais pas la plupart des mutants ayant besoin d’aide que je croise pour que vous les preniez sous votre aile. Je n’ai pas peur pour moi, mais pour ceux que je pensais en sécurité. J’espère que vous savez ce que vous faites, que vous les protégerez eux avant vos convictions si les deux sont en danger… »

Jim ne voulait pas ajouter qu’il comprenait néanmoins ces convictions et en partageait la plupart.Il était déjà pas mal conciliant et ce serait trop s’ouvrir aux autres et ouvrir la porte aux genres d’interactions qui le mettaient mal à l’aise. Il fut tiré de sa courte réflexion par l’arrivée des résultats.

« Comment ça pas brillant ? »

Il avait dit ça comme si le commentaire du docteur avait été une critique à propos de lui-même à propos de laquelle il n’aurait pas été d’accord. Il n’était pas tellement inquiet pour lui mais n’admettait pas que sa santé puisse être particulièrement mauvaise. Paradoxalement parce qu’il se doutait que ces maux de têtes n’étaient pas anodins inconsciemment.

Focalisé sur son état il n’avait pas du tout écouté Ryan et donc l’indice sur son don ne l’avait pas interpellé. De toute manière quand il saurait la vérité et s’il avait compris il aurait immédiatement pensé que son état n’était pas curable par un mutant. Son pessimisme était la principale raison pour laquelle il préférait fuir les problèmes. La lâcheté n’était pas dans sa nature pour les choses importantes.

Ryan s’enfonçait dans une histoire qui ne devait initialement pas l’impliquer et qui ne le concernait même pas. Il était curieux, et c’était là l’occasion d’en savoir plus sur ce que la petite Moïra lui avait révélé.  Il avait compris, assez vite, que l’histoire dans laquelle il se retrouvait mettait en jeu des gens avec des capacités, comme lui.  De ce qu’il comprenait, il y avait des bons et des méchants, un peu comme dans tout bon film américain, sauf que cette fois ci, il s’agissait de la réalité, la vraie.

Anne fut réglo avec Ryan et le prévint que son choix serait sans retour en arrière, et que l’issue de celui-ci serait peut être fatale. L’homme se demandait si son choix était assez réfléchit et celui qu’il voulait faire, mais lorsqu’il se rappela que rien ne le retenait dans ce monde, il fit un geste d’approbation à Anne.

Il avait peur, au ça oui. Premièrement, il ne savait pas dans quoi il s’était fourré, deuxièmement il ne savait pas où il allait se retrouver, et enfin, il ne savait pas s’il serait encore en vie après la fin de cette affaire. Qu’avait-il à y gagner alors ? La connaissance… mais aussi, il pouvait sauver la vie de quelques personnes.

« Merci Anne, je serais-là ne t’en fais pas… Si tu as besoin de quoi que ce soit appelles moi ! »

Ryan prit le numéro de Anne et écrivit la date limite pour la réponse, et il donna aussi son numéro à Anne en même temps qu’il lui demandait de l’appelait en cas de problème ou autre.  Sur ce, l’homme mit son téléphone et le morceau de papier dans sa poche, et alors que les médecins les conviait dehors, Ryan les salua et s’en alla.

Des milliards de questions se bousculaient dans son esprit alors qu'il venait de découvrir que Anne, une jeune femme qu'il avait rencontré quelques temps auparavant faisait partie d'une organisation. Les bons avait elle dit, mais cette notion est tellement subjective, disait-elle la vérité?  De tout manière quoi qu'il en soit, Ryan venait de venait peut être de se vendre au diable. Même s'il en doutait...

Le soir même il passa un coup de fil à Anne pour confirmer sa venue, et se mettre au courant de se qu’il devait faire, et du lieu de rendez vous.