Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Mer 27 Avr - 20:17
Tout le monde avait cessé de bouger. Plus personne n’osait dire un mot. Et pour cause, dans le couloir, juste derrière la porte de la pièce où il serait sous peu tous réunis, une violente dispute avait éclaté. Du moins, la voix du fameux Esteban retentissait peu chaleureusement, elle résonnait de façon nasillarde. Ce n’était plus le râle d’un homme qu’on venait de sortir de son sommeil, mais plutôt le cri d’une part de féminité qui ne demandait qu’à être révéler au grand public. En effet, sa voix s’était faite stridente, et extrêmement désagréable. Voilà que cette matinée se montrait sous son vrai jour : une matinée totalement exécrable, avec des personnes qui vous mente, et des mâles en voie de perdition (notez le jeu de mot !) Shannon regarda autour d’elle. Le téléphone toujours suspendu dans les airs. Tout le monde était captivé par la tension qui régnait à l’extérieur de a pièce. Chacun essayait de comprendre les raisons de cette nervosité, ou plutôt chacun cherchait à savoir si la fille du couloir et Esteban avait eu une relation peu orthodoxe qui avait mal viré. Shannon eut un demi-sourire. La voilà au milieu de poules de bassecours. Ils voulaient avoir tous les ragots et en même temps ne rien dévoiler a l’irlandaise, ce qui devenait par ailleurs quelque chose d’à la fois très déroutant et à la fois très éreintant. Agacée, elle fit semblant de tousser et re-captiva l’attention de tout le monde. Elle était à nouveau le centre d’intérêt et elle allait pouvoir contrôler la situation. Ça, ça lui plaisait. Elle regarda Bobby, en premier, arquant un sourcil. La rousse avait l’air dépitée, et aussi énervée qu’elle. On aurait dit que si elle en avait eu la force, vu les cernes sous ses yeux la nuit a dû être courte, elle aurait étripée le premier venu. C’était le genre de personnage, relativement petit, attachant certes, mais qui pouvait vous piquez une colère noire à cause d’un simple problème de lunatisme. Au lit, elle devait être du genre à dominer et à vous fouetter alors que vous êtes menottés. Elle aurait été parfaite pour une télé-réalité. En plus de son caractère, Bobby était plutôt jolie et relativement bien foutue. Son regard pivota sur le brun. Lui avait les traits du visage plus qu’expressif. Il paraissait intelligent, et plutôt sûr de lui. Non, en fait, il était sûr de lui. Hormis cette prétention apparente, il avait gardé son teint vert de dégoût et sa tignasse désordonné qui aurait pu lui donner un côté sauvage, mais qui reflétait ici un coup de jus qu’il aurait pu prendre en trifouillant ses machines. S’il avait tenté sa chance dans une télé réalité, il aurait joué le gars brillant mais extrêmement naïf. Il se serait surement fait une ou deux filles juste pour jouer l’écorché-vif, « j’ai eu le cœur brisé qui arrivera à me le réparer ? ». Shannon n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit de plus, qu’Esteban le braillard déboula dans la pièce avec une légèreté digne d’un éléphant à qui on aurait coupé la queue. Et voilà qu’en plus d’avoir hurlé des mots que personne ne pouvait comprendre tellement il n’articulait pas, il prit le portable de Shannon des mains. L’estime que cette dernière aurait pu avoir pour lui est tombée en dessous de la barre des zéro. Déjà que monsieur nous faisait sa scène en public, en plus il se permettait de s’immiscer dans la conversation des autres. « Bonjour je m’appelle Esteban et en plus de puer la transpiration, je fais partager à tout le monde mon haleine de singe en beuglant comme une souris prise au piège ». Sans compter ses essais pour effrayer l’assemblée a coup d’aboiement, il tentait d’impressionner ses collègues avec des regards noirs. Malheureusement pour lui, ses yeux brillant sortaient de ses orbites, et cela lui donnait plus un effet comique. Shannon aurait surement rigolé s’il ne venait pas tout juste de lui prendre son portable, son seul moyen de vengeance envers le gros mensonge que lui avait fournis ce joli petit comité. Mais contrairement à ce que l’on aurait pu penser, cette mascarade ne s’arrêta pas là. L’autre fille qui était avec Esteban, entra dans la pièce. Certes, elle avait frappé avant d’entrer, mais la voilà qui sort un laïus sur ce que leur « collègue » lui avait fait. Contrairement à Bobby, elle ne paraissait pas surexcité et totalement folle. Non elle était plus sereine. Enfin, on aurait pu le croire, sauf que ses mains la trahissait, ainsi que son regard « bonjour je viens pour tous vous tuez ». Si elle avait fait partie de la même télé-réalité que les autres, elle aurait surement gagné en enterrant leurs cadavres dans le jardin. Ce qui était rassurant, c’est qu’elle semblait aussi paumée que Shannon. Voilà un soutien qui aiderait surement l’irlandaise. Il vaut mieux avoir une tueuse à gage de son côté que comme ennemie. L’intello reprit la parole après quelques secondes, lorsque tout le monde avait terminé de jeter ses sarcasmes à la figure des autres. Il récupéra le portable et le rendit a sa propriétaire avant de lui faire un speech dès plus diplomatique :
« Ecoute, si tu veux appeler Aaron, ne te gène surtout pas, parce que si tu as envie d’obtenir plus d’explications, c’est à lui que tu dois t’adresser. En attendant ça ne veut pas dire que ce l’on t’a raconté est un mensonge. C’est bel et bien une organisation humanitaire ici, ou tout du moins à but philanthropique. Tu veux plus de détail, c’est bien normal mais tu comprendras qu’Esteban, Bobby et moi-même n’ayons pas très envie de prendre cette responsabilité. C’est une affaire de famille »
Il lui tourna le dos, allant chercher une feuille de résultat. Tourner le dos à Shannon, c’est un peu comme un gladiateur qui tournerait le dos à César dans l’antiquité. C’était plutôt mauvais signe si l’on tient un minimum à sa dignité.
« Hin ! Et bien voilà Shannon, tu fais officiellement partie du club. Voilà tes petits résultats »
Partie du club. Et bien s’il trouvait toute cette histoire amusante tant mieux pour lui. Shannon regarda brièvement la fiche que lui tendait son futur « partenaire » de club. Bien-sûr qu’elle n’y comprenait strictement rien. Mais peu importe, son cousin allait lui devoir quelques explications. A cet instant, s'en suivi une sorte de conversation entre l'intello qui tentait de régler la situation de façon a peu près diplomatique et la paumée qui était... toujours aussi paumée que Shannon. cette dernière leva les yeux de sa fiche qui ne voulait rien dire, et fit un grand sourire, elle se tourna vers Esteban
« Donc, vous tous, si j'ai bien compris, vous êtes les larbins de mon cousin ? Esteban sert à montrer aux filles la porte de sortie, Bobby à faire l'hystérique, et l'intello à étaler sa culture que personne ne comprend ? »
Elle se tourna vers Daphney, et lui fit un sourire, plus sincère cette fois.
« Et toi t'es la fille paumée, tout comme moi a qui on a menti ? Chouette, qu'est-ce qu'on se marre ici... »
Shannon soupira. Même faire sa princesse ne l'amusait plus vraiment. Il fallait qu'elle sache ce qu'elle faisait ici. S'ils ne lui disaient pas, elle allait devoir confronter son cousin et pour de bon cette fois.
« Vous étiez les larbins d'Abby aussi ? »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Mer 27 Avr - 21:50
La phrase de Wayne raisonnait quelque part dans le cerveau de Bobby alors que les évènements s’accéléraient. « T’as déjà pensé à la méditation ? ». Oui elle y avait pensé sans jamais prendre la peine de s’intéresser réellement à la question. Mais bien entendu, c’était avant de fréquenter Wayne H24 et de le voir s’installer dans un coin (généralement nu) pour méditer durant de longues heures après une journée chargée en émotions, dans tous les sens du terme dans le cas du mutant. Alors elle s’y était intéressée. De près… Il lui avait appris à faire le vide, à se centrer sur elle-même, à s’échapper, et elle s’était révélée plutôt douée pour cet exercice. Il faut dire qu’elle s’était vraiment donnée à fond pour assimiler les techniques que Wayne tenaient de sa grand-mère dont il parlait si peu souvent. On ne prenait pas les héritages des gentilles mamies à la légère ! Surtout pas avec un garçon aussi sensible que pouvait l’être son petit ami. Alors Bobby s’était prêtée au jeu et avait appris à se détendre, à évacuer les mauvaises ondes de sa personne. C’était utile pour elle-même, sa réputation, mais également pour ne pas laisser ses sentiments trop envahir l’empathe qui partageait sa vie.
Aujourd’hui, ces exercices s’étaient révélés particulièrement utiles pour supporter Esteban et Adam. Il faut dire que le calme de Shannon avait également joué et avait contribué à la détendre. Cette charmante petite brune au caractère bien trempé qui s’était tenue à carreau pendant leur petit entretien et s’était laissé piquer sans faire d’histoires. Mais voilà qu’elle s’était mise à l’ouvrir pour leur vomir une série de questions en se montrant ouvertement grossière avec elle qui s’était montrée si courtoise, si professionnelle, si parfaite dans son rôle de gentille infirmière serviable. Elle venait de piétiner ses chakras un par un et de bafouer tout ce que la mémé morte de Wayne lui avait apprit ! Ce n’était pas des choses qui se FAISAIENT ! De quel droit se permettait-elle ce genre de choses ? Et pour couronner le tout, Esteban avait ramené son museau enfariné et sa petite copine au nez trop fin pour être naturel ici !
Le reste des échanges lui arriva par bribes, certains mots lui sautant à la figure alors qu’elle fulminait intérieurement en essayant de se concentrer sur le visage rieur de Wayne pour ne pas se mettre à hurler. Elle avait vaguement entendu Adam annoncer le résultat à Shannon. Ou plutôt, à Esteban et elle qui étaient les seuls personnes ici en mesure de comprendre le sous-entendu. Un sous-entendu bien simple : Shannon possédait le gêne mutant. Cette donnée avait fait légèrement redescendre la pression et, si un silence de plomb était venu saluer cette remarque, elle se serait peut-être calmée pour de bon. Oui, elle aurait sans doute trouvée la force de pardonner Shannon pour sa grossièreté, décidé de remettre à plus tard l’assassinat d’Esteban, se serait abstenue de vider les fioles de sang sur le crâne d’Adam et d’arracher le nez de la brune qui suivait désespérément son collègue… Et puis il y avait eu la goutte d’eau.
Une musique d’opéra s’était mise à jouer quelque part dans sa tête. Une symphonie annonciatrice d’un crime terrible et particulièrement sanglant. Et au milieu de cela, deux mots qui se détachaient très distinctement et se répétait sans cesse dans sa tête. Bobby. Hystérique. Hystérique… Mais encore une fois, elle aurait pu se contenter d’être scandalisée et ravalé sa fierté pour simplement tourner les talons et disparaitre. Sauf que Shannon avait ajouté un mot. Un mot qui était plutôt un diminutif d’ailleurs. Celui d’Abigaël.
La disparition de la jeune femme avait affecté tout le monde à Génome. Bobby avait partagée sa vie durant 4 années. 4 longues années pendant lesquelles elle avait appris à la connaître, à l’apprécier et par moments à la détester. Comme le feraient deux bonnes amies. Pour Wayne, sa rencontre avec la jeune femme remontait à 6 ans. Il était l’un des premiers mutants à être venu s’installer ici et l’annonce de la mort d’Aby l’avait terrassé. Puis il y avait Aaron, bien sûr, que le couple connaissait depuis aussi longtemps. Aaron qui n’était plus le même, plus que la moitié de lui-même en réalité, depuis la perte de sa jumelle. Aaron que Wayne n’était plus capable d’approcher parce qu’il lui communiquait son désespoir, son chagrin. Et cette garce de Shannon venait sous entendre ce genre de choses sur elle ? S’en était trop ! Elle voulait de l’hystérisme ? Elle allait en avoir !
Sans se démonter, les oreilles écarlates, la mine furieuse, Bobby s’approcha de la brune pour lui asséner une gifle magistrale. Et pour la première fois depuis ce qui lui paraissait être une éternité, un silence pesant tomba lourdement dans la pièce. Un silence moite, chargé d’attente. Bobby aurait été scandalisé par son attitude dans d’autres circonstances, mais pas après que Shannon est, de son avis, insultée la mémoire d’Aby. Et le fait qu’elle l’ait traitée d’hystérique ne jouait pas en sa faveur.
« Ne parle plus jamais d’Abby de cette manière là ! Ne parle plus JAMAIS d’elle en ma présence ! » aboya-t-elle, furieuse, son index pointé dans sa direction « Elle était peut-être de ta famille, mais je ne t’ai jamais vue ici ! Je n’t’ai jamais vue avec elle ou avec Aaron ! On n’avait même jamais entendu parler de toi avant que tu débarques avec tes escarpins, tes airs de princesse et ton caractère de merde ! Tu n’as aucune idée de QUI nous sommes, d’où tu te trouves et de quoi nous sommes capables ! Alors avant de l’ouvrir et d’insulter tout le monde à tort et à travers parce que les réponses ne te tombent pas dans l’bec quand tu l’exiges, ma cocotte, tourne sept fois ta langue de vipère dans ta trop grande bouche et apprend à être PATIENTE ! Si tu m’avais écouté et que tu avais sagement rejoint Aaron comme je te l’avais proposé, tu auras pu obtenir tout ce que tu voulais savoir dans le CALME ! Mais non ! C’était trop demander ! » l’agressa la rouquine sans décolérer « L’hystérique t’emmerdes, ma petite et t’as encore RIEN VU ! J’te souhaite bien du plaisir pour t’intégrer ici ! Et si tu me croises dans un couloir, un petit conseil : change-en ! »
Et après un dernier regard coléreux, elle fonça vers la porte. Esteban s’écarta de son passage, la connaissant assez bien pour savoir qu’il valait mieux ne pas se trouver sur son chemin en ce moment. Elle en avait assez. Plus qu’assez. Il fallait qu’elle parte, boive un café brûlant agrémenter d’une dose de whisky et pleure de colère dans les bras de Wayne. Ca sonnait comme un plan.
Et dès qu’elle en aurait l’occasion, elle coincerait Aaron dans un coin pour le castrer. Et s’il s’avisait de lui faire la MOINDRE remarque sur son comportement d’aujourd’hui… Qui y avait-il de pire que la castration pour un homme ? Elle avait sûrement de longues heures devant elle pour le découvrir, avant le retour du cousin prodige !
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Sam 30 Avr - 14:39
Évidemment, cette petite peste de Daphney Oliver ne lâcha pas le morceau et revient à la charge, comme un chien rongeant un os. Quelle plaie cette fille ! Esteban eut beaucoup plus de mal à avoir la moindre compassion pour elle considérant le fait qu’elle lui lançait un regard noir qui signifiait très probablement qu’elle avait envie de se jeter sur lui. Et pas du tout dans le sens agréable du terme, loin de là. Il lui rendit son regard mais n’eut pas le temps de répliquer quoi que ce soit. A partir de ce moment là, les choses se passèrent très vite et il fut un peu perdu. Certes, Esteban avait commencé à se réveiller et les pilules contre la migraine commençaient à faire leur petit effet, mais il avait toujours la gueule de bois il lui fallut un certain temps pour faire le tri dans les informations. Adam lança un pique à son sujet, petite réplique qu’il ne comprit pas mais dont il était sûr et certain qu’elle était en sa défaveur. Il annonça ensuite que Shannon faisait partie du club, en même temps c’était une O’Hara, donc ce n’était plus qu’une demi-surprise. Et surtout, surtout, la peste brune fit un esclandre.
De sa jolie bouche pulpeuse ne sortait plus que du venin et lorsqu’elle prononça le nom d’Aby, Esteban vit rouge. Tout le monde ici avait fréquenté Aby, c’était même à ses yeux la petite princesse de Genome. Il n’avait jamais pris le temps de la connaître réellement, et regrettait amèrement d’avoir cru qu’elle serait toujours là, et qu’il aurait bien le temps de la taquiner davantage. Parce que le temps les avait pris de cours. Sa mâchoire se crispa et il inspira profondément. Parler d’Aby devant Bobby et Adam n’était vraiment pas une chose correcte. Sous-entendre qu’ils avaient été ses larbins et non ses amis était une ignominie. Si elle n’avait pas été femme, Shannon se serait sans doute pris la droite du siècle.
Bobby pris les devants et Esteban s’écarta d’un pas. Il était inutile de la raisonner, et il ne chercherait pas à le faire. La petite rousse de Genome était dans son bon droit et cette… censurons ce passage… n’y avait pas été de main morte avec elle. A cet instant précis, Esteban détesta cette brunette de pacotille. Elle venait de s’attaquer personnellement à lui, mais surtout de s’attaquer à Bobby et Adam. Avant que le petit géni ne pète aussi une durite, Esteban choisi pour la première fois de la journée de prendre sur lui. Son regard s’était assombri et il était clair qu’il n’admettrait plus aucun faux pas de la part de qui que ce soit. Il se racla la gorge et pointa Shannon du doigt :
- Toi, je te conseille de fermer ta grande de gueule et de plus l’ouvrir jusqu’à ce qu’on te l’autorise sinon j’encastre ta jolie petite gueule dans le mur et ça peut importe que tu sois une nana. T’as compris ?
Cette fille ressemblait peut-être à Abigaël mais elle n’avait pas un dixième de sa classe. Esteban était sérieux dans ses propos et mieux valait que cette fille ne le pousse pas trop. Il y avait des choses sur lesquelles, il valait mieux ne pas trop le titiller. Cette reine des égocentrique avait déjà fait assez de mal comme ça pour la journée.
- Daphney, est ce que tu peux aller t’asseoir sur le tabouret là-bas, et découvrir ton bras s’il te plaît. C’est ta seule option pour avoir une partie des réponses que tu veux.
Son ton demeurait sec, mais il était beaucoup moins agressif que lorsqu’il s’était adressé à Shannon. Daphney n’avait pas à payer les pots cassée de cette garce. Et de toute manière, il était persuadé qu’aussi agaçante que puisse être la petite Oliver, elle n’était pas stupide et accepterait sans en rajouter une couche. Tout en allant préparer ses les instruments, il passa à côté d’Adam et lui fit un hochement de tête. A voix basse, il lui dit :
- Ca va ? J’ai besoin de toi pour… Hum… La machine tu sais ? Je m’occuperais du reste si tu veux.
Ne sachant pas quoi rajouter, et sachant pertinemment que rien de ce qu’il aurait pu dire n’aurait pu effacer les propos de Shannon. Il se retourna vers Daphney. Au contraire de Bobby, il ne joua pas le rôle de l’organisme humanitaire. Le masque était tombé de toute façon. Il passa une compresse alcoolisée sur le bras de la jeune fille et préleva un demi-tube à essai qu’il ferma soigneusement. Il appuya ensuite une autre compresse là ou il avait piquée et demanda :
- Appuie dessus pendant quelque seconde, pour que le sang coagule.
Il jeta l’aiguille et ses gants stériles avant de ranger le plateau où trônaient tous les instruments. La tension qui régnait dans la pièce était presque palpable et l’envie de faire avaler sa langue à l’autre vipère était toujours omniprésente. Ensuite, il tendit le tube à Adam pour qu’il puisse faire son tour de magie.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Dim 1 Mai - 16:53
C'était tout bonnement partit en cacahouètes ! Alors que je venais de terminer ma phrase, il y avait eu un tout petit, très petit laps de temps durant lequel personne n'avait bougé. Puis mon professeur d'Egyptologie très charmant, qui semblait plutôt calme à ce moment là, me répondit qu'une des personnes qu'il connaissait lui avait un jour fait savoir que l'on traitait les autres comme on se traitait soit-même. Ah bon ? Je ne pu m'empêcher de me mettre à y penser sur le champ. Est-ce que je venais de parler de Esteban comme je l'aurais fait pour moi ? D'accord, je n'étais pas parfaite, loin de là, mais ça ne voulais pas dire que j'avais un pauvre estime de moi-même et que je me détestais. Après réflexion, je ne détestais pas Esteban Calloway non plus, et d'ailleurs, je ne l'avais pas en mauvaise estime, j'étais plutôt déçue et frustrée qu'il ne veuille répondre à mes questions. Je savais qu'il était quelqu'un de bien -quelqu'un qui buvait à se noyer et qui rêvassait sur les jolies lycéennes blondes, certes, mais quelqu'un de bien-, parce qu'il veillait sur Anastasia, parce qu'il se préoccupait d'Aaron, et parce que ca se voyait. Malgré, aujourd'hui, la tête d'un ours mal léché qu'il avait, il se trouvait que je pensais qu'il ne devait pas avoir de mauvais fond. Adam se tourna vers une machine qui ne me disait pas grand chose pour indiquer à Shannon qu'elle était la bienvenue dans le club. Mais de quel club est-ce qu'il parlait ? Avant que je ne me pose d'autres questions, il me fit savoir qu'une prise de sang était le passe pour en faire partie, moi aussi. Soudain, miss O'Hara lâcha ce qui fit l'effet d'une bombe sur les trois personnes en nos deux compagnies.
« Donc, vous tous, si j'ai bien compris, vous êtes les larbins de mon cousin ? Esteban sert à montrer aux filles la porte de sortie, Bobby à faire l'hystérique, et l'intello à étaler sa culture que personne ne comprend ? »
Les "larbins" d'Aaron ? Sympa comme déduction... Je n'aurais pas forcément aimé qu'on me considère comme un larbin si j'avais été à leur place. J'arquais un sourcil. Esteban pour mettre les filles dehors: heureusement qu'il ne servait pas qu'à ça ! Il savait s'en occuper des filles, et malgré moi, c'est encore le visage d'Anastasia qui s'imposa à moi. Bobby à faire l'hystérique ? Depuis que je l'avais rencontré quelques minutes plus tôt, je ne l'avais trouvé hystérique en aucun point. Peut-être un peu irritée par l'état d'Esteban au début, et là énervée, voir, de plus en plus énervée... Je ne répondais de rien si elle explosait dans les minutes qui allaient suivre. Quant à voir Adam comme un intello barbant tout le monde parce que personne ne le comprenait, je trouvais qu'elle n'y allait pas de main morte. Moi, j'aimais ce côté intello de mon professeur habitué du café. Ses cours étaient plus qu'intéressants, et même si parfois il nous donnait trop d'informations, elles étaient toujours passionnantes. Shannon O'Hara, même si elle était la cousine d'Aaron et une très jolie fille, semblait jeter un froid dans la pièce. Non, elle avait vraiment jeter un froid. Elle se tourna vers moi. A quoi j'allais avoir le droit ? La folle ?
« Et toi t'es la fille paumée, tout comme moi a qui on a menti ? Chouette, qu'est-ce qu'on se marre ici... »
Bah non. La fille paumée à qui on a menti. Menti ? Non, on ne m'avait menti en rien, on me cachait juste la vérité, et on ne répondait pas à mes questions. Il n'y avait pas de mensonge, juste des cachoteries, et pour moi, c'était bel et bien deux choses très distinctes. Et puis, Shannon lança la question qui raviva la mèche de la bombe rousse (dans tous les sens du terme). Bobby explosa, et alors qu'Esteban s'écartait, elle offrit un soufflet magnifique à la O'Hara. Là, je ne savais plus où me mettre, et, quitte à rester en vie, je préférais me taire pour le moment. Je ne fis aucun commentaire ni avant, ni pendant, et encore moins après la déclaration de la rouquine. Je fus assez attristée pour elle. J'avais connu Abi, c'était vrai, mais nous étions petits, et, depuis que j'avais retrouvé Aaron, je n'avais pas eu l'occasion de rattraper le temps perdu avec elle, et de connaître la superbe jeune femme qu'elle était devenu. Adam, Esteban, et Bobby, eux, avaient eu en partie cette chance, et les liens que chacun d'entre eux entretenaient avec la défeinte, étaient ce que je qualifiais de grands liens. Des liens importants, donc. Shannon venait de s'en prendre à la personne qu'il valait mieux laisser en paix en présence de tous les gens de cet immeuble délabré. Bobby Dalton sortit furieuse de la salle, et Esteban fit remarquer à la brune que si elle l'ouvrait encore, elle passerait un mauvais quart d'heure: je n'en doutais à présent plus, vu la couleur des relations de la pièce. Je m'étais faite muette, et j'étais plutôt calme. Surtout parce que j'étais peinée pour tous ceux qui étaient dans la pièce. En fait, j'avais choisis le mauvais jour, et j'avais mis le grain de sel de trop dans la sauce déjà bien épicé depuis UCLA.
Je m'en voulu, mais c'est à ce moment qu'Esteban m'indiqua que le tabouret était à ma disposition pour la piqure. Je ne trouvais rien à dire, et même si je n'avais plus du tout en tête de faire un scandale, j'attendais quelques réponses tout de même. Je me dirigeais silencieuse vers le dit tabouret, et Esteban après avoir échangé deux mots avec monsieur Spine, revint pour me faire une prise de sang. La tête que fit Adam face à l'échantillon, ne me rassura pas. Nous avions déjà eu un cas ou un des clients c'était coupé en cassant son verre au café, et Adam était parti comme une flèche. Je fis un hochement de tête pour répondre à l'indication du brun aux blondes, et m'exécutais, dans un silence presque harmonieux (ou inquiétant pour ceux qui me connaissait bien). Je regardais doucement Shannon. J'étais désolée pour elle aussi. Elle débarquait à L.A. apparemment, elle cherchait des réponses comme moi, et on lui offrait une torgnole. Bienvenue dans les vies folles, compliquées et de plus intrigantes de Los Angeles...
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Dim 1 Mai - 21:57
« hm ?... Hmhm » avait vaguement baragouiné Adam lorsqu’Esteban s’était adressé à lui.
A partir du moment où les mots « larbins » et « Aby » avaient été prononcés dans la même phrase, Adam s’était carrément déconnecté du serveur. Il avait été témoin de toute la scène qui avait suivi, mais il avait regardé ça comme on jetait un coup d’œil à la télé qui tourne en sourdine dans la pièce d’à côté, pendant un coup de téléphone très absorbant. Il s’était coupé de la scène pour y préférer ses pensées. L’avantage de posséder sa capacité, c’est qu’il pouvait choisir entre sentiments et rationalité. Pour l’heure, il avait misé sur la rationalité complète et totale, car s’il avait choisi les sentiments il aurait certainement piqué une colère lui aussi. Sauf que ses colères à lui étaient autrement plus poussées que celles de Bobby. L’avantage pouvait vite devenir un désavantage dans ce genre de moment… Entre rationalité et sentiment, il s’avérait souvent que c’était soit l’un, soit l’autre. Adieu le mélange équilibré.
Mais bref. Il avait choisi la rationalité et il avait bien fait. S’il s’était mit à hurler et à casser des trucs devant l’une de ses élèves, il s’en serait mortellement voulu ensuite. Il était préférable de simplement tester son échantillon de sang, sans faire de vagues ni d’histoires, tout en niant totalement les éléments perturbateurs. Etrange élément perturbateur que celui-là d’ailleurs. Maintenant qu’Adam possédait un recule froid et neutre sur la situation, sans souffrir du moindre état d’âme pour parasité son objectivité, il tentait d’analyser les réactions de chacun au court de cette entrevue mouvementée. Pourquoi Shannon avait-elle réagit de cette manière ? Il s’était pourtant montré avenant et diplomate, et ça n’avait eut aucun effet positif sur sa réaction. Ca avait glissé sur elle de manière incompréhensible et elle s’était montré ouvertement agressive. Quel raisonnement logique pouvait justifier un comportement tel que celui-là ? Une réaction de ce type ne pouvait être que le fruit d’une personnalité viciée et vindicative, victime d’un flagrant manque d’attention. Adam l’avait dit un peu plus tôt : « on traite les autres comme l’on se traite soi-même ». Dans le cas de Shannon, cette phrase reflétait sa triste réalité. Pour adopter un comportement aussi illogique et acide, il fallait forcément souffrir d’une blessure tout aussi désagréable. Lorsqu’on était quelqu’un de bien dans sa peau et d’ouvert, alors on n’agissait pas comme ça avec les gens. Quelqu’un d’agressif sans vraie raison apparente était forcément une personne en pleine souffrance morale. Cela dit, cette constatation n’arracha pas un seul sentiment de compassion vis-à-vis de l’irlandaise. Toute l’objectivité du monde ne pouvait pas camoufler le fait qu’elle était tout de même d’une compagnie relativement infecte et déplaisante. Il devait certainement y avoir un complexe de supériorité à peine latent planqué quelque part sous cette tignasse brune et soyeuse.
Il était évident que la jolie Daphney était largement plus équilibré que l’européenne. Elle s’était contenté d’accepté la prise de sang, sans rechigner, et son échantillon était déjà entrain de se faire analyser. Comme quoi, lorsqu’on ne faisait pas d’histoire, on ne faisait perdre de temps à personne, et les réponses venaient plus vite. CQFD. Deux minutes passèrent encore avant que le résultat de la jeune barmaid ne s’affiche enfin sur la troisième machine. Immédiatement, l’imprimante se mit en marche de l’autre côté de la pièce pour sortir les résultats. Adam n’annonça pourtant pas immédiatement de quels résultats il s’agissait. Il plissa les yeux, imperceptible signe de contentement. Alors comme ça sa petite étudiante préférée et mignonne était une mutante elle aussi. Depuis le temps qu’il la croisait, l’annonce lui faisait un drôle d’effet. Ca donnait une toute nouvelle dimension à la jeune femme, ce qui ne la rendait que plus attrayante encore. Il désirait vraiment savoir quelle capacité elle possédait. Sa curiosité piquée à vif, il se détourna enfin pour traversé la pièce et arraché la feuille avant de la tendre à Daphney.
« Félicitation à toi aussi, on dirait que le destin fait bien les choses »
Il lui adressa un regard ou perçait l’ombre d’un sourire, puis se tourna de trois quart pour s’adresser aux deux jeunes femmes à la fois.
« Toutes les deux, vous possédez officiellement un ADN dit ‘mutant’. Ca n’est pas une maladie, ça n’est pas un handicape ou une carence, c’est comme son nom l’indique : une mutation génétique tout à fait naturelle. Je sais que cette révélation va certainement déclencher tout un tas de questions, mais je pense que le plus à-même de vous répondre n’est autre que le Maharaja des lieux, notre maître à tous, j’ai nommé Aaron O’Hara » débita-t-il tel l’Universitaire qu’il était.
Il se tourna ensuite tout spécialement vers Esteban et frappa dans ses mains, délaissant son visage d’une neutralité parfaite pour afficher une petite moue accablée.
« Esteban. Je suis sincèrement, profondément désolé, je t’assure. Mais je t’annonce que tu vas menez ces deux jeunes demoiselles avides de connaissance jusqu’au bureau du patron tout seul. Je sais que tu peux le faire. J’ai foi en toi, soit fort. »
Il porta une main à sa poitrine, sur son cœur, pour lui signifier l’intense respect qu’il portait à son ami, puis leva l’un de ses pouces.
« A très bientôt Daphney » reprit-il d’une voix un rien plus profonde, avant de se tirer comme un lâche, sans un regard pour la troisième qui avait définitivement perdu tout intérêt.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Lun 2 Mai - 13:36
Un silence tendu s’était installé dans la pièce et Esteban remerciait intérieurement la petite O’Hara de se la fermer. Enfin, remercier n’était sans doute pas le terme approprié. Daphney eut elle aussi la présence d’esprit de se taire et de ne pas en rajouter une couche même si elle ne devait pas comprendre grand chose à la situation. Quelques minutes passèrent sans que qui ce soit ne prenne la parole tandis que le ronronnement de la machine persistait, lorsqu’il s’arrêta, Adam prit rapidement la parole pour expliquer la situation aux filles. Esteban en resta bouche bée. Si le fait que Shannon ne fasse pas partie du club n’était qu’une demi-surprise, il n’avait jamais réellement soupçonnée Daphney. A part peut-être le jour où il l’avait rencontrée à la Marina, mais il n’était alors pas sur que Kate la surveillait elle et non Hannah.
Il allait falloir fournir des explications aux deux jeunes filles et si s’entretenir avec Daphney à ce sujet ne lui semblait pas ressembler au bagne, la simple idée de devoir avoir une conversation sérieuse avec Shannon lui filait de l’urticaire. Et il ne devait pas être le seul dans ce cas là car Adam ne laissa à personne le temps de répondre et théâtralisa sa sorti en tournant son collègue au ridicule. Esteban haussa les sourcils et c’est avec un léger sourire qu’il répliqua :
- C’est ça ouai !
Esteban n’eut cependant pas le cœur à le taquiner considérant que les propos acerbes de Shannon étaient encore trop présents dans leur esprit à tout les deux. Enfin tout de même, il ajouta sur le ton de l’évidence : - De toute façon, je gère beaucoup mieux que toi !... Et j’ai plus de classe aussi !
Il laissa Adam quitter les lieux et ce n’est qu’une fois qu’il fut parti, qu’Esteban poussa un long soupire. Il se tourna vers les filles.
- Bon, je me doute que vous avez beaucoup de questions, alors on va y aller. Daphney, félicitation, tu as gagné le droit d’aller voir Aaron.
Il avait prononcé ces mots sans aucune rancune, et leur fit un geste de la main pour l’inviter à le suivre. Il ne prit pas la peine de dire quoi que ce soit à Shannon, cela aurait revenu à l’autoriser à parler, et au vu de regard qu’elle leur avait lancé, ce n’était décidément pas une bonne idée. Il se passerait volontiers de son venin, d'autant plus qu'elle avait le regard de la fille qui voulait l'étrangler et l'émasculer. Le même que Bobby lui lançait souvent, sauf que Bobby, elle, était bien moins mesquine. Elle le détestait souvent, mais d'une façon tout à fait saine et amicale. Le petit groupe traversa donc le couloir et prirent les escaliers. Il ouvrit la porte avant de s’engouffrer dans le couloir avec les deux jeunes femmes.
- J’suis désolé de t’avoir mal parlé Daph’, mais je ne savais pas si tu faisais parti du club et je ne pouvais pas courir le risque de te dire quoi que ce soit. Sans rancune ?
Esteban s’arrêta ensuite devant une nouvelle porte et frappa trois grands coups secs, sans réellement attendre de réponse, il tourna la poignée pour dévoiler le bureau d’Aaron dont le lit de camps n’avait toujours pas disparu.
- Salut ! Je te ramène deux surprises, elles sont toutes les deux de notre grande famille ! Je laisse Daphney s’expliquer quant à sa présence ici parce contre, toi et moi, on va devoir parler, et je te conseille de te cacher si tu croises Bobby dans les couloirs, elle est de mauvais poil, fit-il en posant un regard appuyé sur Shannon. On dirait que quelqu’un l'a mise en rogne.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Mar 3 Mai - 12:06
Shannon bouillonnait. Certes, elle n’avait pas été tendre, certes elle avait un sale caractère, certes elle pouvait être fortement irritante, mais là s’en était trop. Bobby, en plus de se permettre de la gifler, sous-entendit que Shannon ne connaissait pas sa cousine et qu’elle salissait sa mémoire. Mais de quoi se mêlait-elle ? Pour qui se prenait-elle ? Voilà que Shannon débarquait et qu’elle s’en prenait plein la figure. N’était-ce pas à elle qu’ils mentaient tous un par un, aussi stupides et puérils soient-ils ? Comment Bobby osait-elle la menacer ? Bien-sûr que Shannon était larguée, bien-sûr qu’elle ne comprenait rien, mais la faute à qui ? A des espèces d’attardés mentaux totalement bipolaires qui explosaient à la moindre minuscule et insignifiante remarque et s’amusaient à menacer la cousine de leur boss. Elle avait atterris dans un autre monde, une cinquième dimension peut-être, un univers parallèle qui permettait aux personnes de se gifler entre eux tels des animaux sans consciences ni cervelles. Elle avait osé la gifler, une baffe monumentale sans aucuns gènes devant toute l’assemblée. Jamais personne n’avait osé toucher Shannon. Jamais, même ses parents eux-mêmes, n’avaient levé la main sur elle. Et voilà que cette petite hystérique de seconde zone s’était permise de frapper l’irlandaise et de théâtralement s’en aller comme si de rien était. Sérieusement, elle pensait qu’elle allait s’en sortir comme ça ? Mais l’irlandaise n’eut pas le temps de faire un mouvement paralysée par ce geste qui était terriblement déplacé. Elle se chargerait donc de la rouquine plus tard. Malheureusement, le temps des petits discours de remontrance n’était pas achevé. Bien-sûr que non. Le charmant Esteban l’assena d’un tout aussi charmant « ferme-la ». Son expression favorite ? « Ta jolie p’tite gueule ». Et vu le nombre de répétition, cette chose aux yeux exorbités devaient avoir peu de vocabulaire à son arc ou simplement était-il trop concentré pour ne pas postillonner à chaque fois qu’il ouvrait sa bouche en déversant son haleine nauséabonde sur l’assemblée ! Malgré tout, cela ne l’empêchait absolument pas de menacer Shannon à son tour d’une jolie rencontre avec le mur. Mais qu’avait-il dans la tête cet homo-sapience ? Pensait-il vraiment qu’il allait s’en sortir indemne s’il touchait à un cheveu de la brune ? Aaron s’en chargerait surement. Malgré sa tendance à être odieuse, l’irlandaise était sa seule famille. Et Shannon était persuadée qu’il ne supporterait pas une dernière perte. D’ailleurs, elle allait devoir s’expliquer avec son cousin. C’était lui à l’origine de cette fantaisie, et il allait en découdre. Pour la première fois, Shannon se tût et laissa faire les choses, elle commençait déjà par réfléchir comment elle allait torturer son cousin afin qu’il lui explique ce qu’il se tramait ici. Entre temps, Daphney se faisait faire une piqûre et passait le test à son tour. C’est au moment où les résultats positifs sortirent que le brun balança une bombe.
« Toutes les deux, vous possédez officiellement un ADN dit ‘mutant’. Ca n’est pas une maladie, ça n’est pas un handicape ou une carence, c’est comme son nom l’indique : une mutation génétique tout à fait naturelle. Je sais que cette révélation va certainement déclencher tout un tas de questions, mais je pense que le plus à-même de vous répondre n’est autre que le Maharaja des lieux, notre maître à tous, j’ai nommé Aaron O’Hara »
Et voilà qu’ils craquaient tous. Ils ont totalement perdu la boule. Shannon étouffa un rire en le voyant partir à son tour. En voilà des beaux lâches. Esteban continua de pester dans son coin après lui, et se retourna vers les deux jeunes femmes. Il les conduisit gentiment jusqu’au bureau d’Aaron. Shannon ignorait totalement qu’il était encore là. Peu importe, il fallait qu’elle lui parle. Seul à seul. Esteban frappa à la porte et sans attendre l’ouvrit. Il était en train de remplir des tas de papiers, rien de surprenant.
- Salut ! Je te ramène deux surprises, elles sont toutes les deux de notre grande famille ! Je laisse Daphney s’expliquer quant à sa présence ici parce contre, toi et moi, on va devoir parler, et je te conseille de te cacher si tu croises Bobby dans les couloirs, elle est de mauvais poil. On dirait que quelqu’un l'a mise en rogne.
Shannon lui lança un regard noir. Mieux valait qu'il ne recommence pas. Elle se retourna vers son cousin et arqua un sourcil.
- Pourrais-tu m'expliquer pourquoi l'intello m'a dit que j'étais un monstre avant que je vire les deux de cette pièce pour te torturer et te faire avouer ? J'ai eu le temps d'élaborer un plan pendant que Bobby me giflait et qu'Esteban me demandait si poliment de me la fermer
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Mer 11 Mai - 12:55
Adam me coupa, il me semble, définitivement la parole, que j'avais d'habitude facile, et me laissa dans un état de pure absence psychique: j'étais partout, sauf dans la pièce du "labo".Là, il n'y avait qu'un petit truc fait de chair, d'os et de cheveux. Moi, j'essayais vainement de m'attribuer une gifle mentale: sans succès. J'avais bien deviné que j'avais un truc de différents, que je n'étais pas comme les autres, mais de là à imaginer que ça faisait partie de moi à ce point ! Que c'était inscrit dans mes veines, dans mes enchainements de nucléotides de mon acide désoxyribonucléique -ou ADN- ! C'était tout simplement inimaginable, malgré le fait qu'apparemment scientifiquement prouvé par cette sorte de centrifugeuse bidouillée par mon prof d'Égyptologie, qui d'ailleurs, après m'avoir salué moi particulièrement pour une raison trop floue, c'était cassé sans le moindre regret, nous laissant dans cette pièce comme si de rien n'était, comme si ce qu'il venait de nous dire était normal.
Soudainement me vint à l'esprit que mis-à-part un groupe très restreint de personnes (deux ou trois maximum), trois autres venaient de découvrir que j'avais un don, et je ne savais toujours pas où je me trouvais: l'idée d'être découverte par les mauvaises personnes me fit blêmir. Esteban m'indiqua que j'avais gagné le gros lot: je pouvais voir Aaron, et je le suivis comme un robot, et sa voix ne m'atteignit que comme si j'avais un oreiller dans les oreilles lorsqu'il s'excusa pour sa méfiance précédente, et sa certaine agressivité. Je dû hocher la tête, bien trop ailleurs. Je blanchis plus encore, quand Esteban entre dans ce qui semblait être le bureau d'Aaron, et que je compris que lui s'y trouvait. En apercevant le lit de camp dans un coin, je manquais de perdre pied, mais c'est en voyant le visage d'Aaron que je devint plus livide que possible. Si j'avais pu, je crois que je serai devenu invisible.
Comme par enchantement, toutes les question et la conviction que je possédais avant d'entrer dans ce bâtiment -il y avait peut-être une heure, ou plus, ou moins, je en sais plus-, me quittèrent. Je ne savais plus quoi lui dire, je ne savais plus quoi lui dire, et je ne savais plus quoi penser non-plus: si je savais quelque chose à ce moment, c'était que j'étais terriblement désolée pour tout et rien, et qu'un choc de plus me ferait perdre mon contrôle nerveux, bref, rien de joyeux et sympathique à voir. Esteban nous indiqua Shannon et moi comme de la grande famille, et j'eu beau me concentrer, je ne trouvais pas la signification exacte de ces mots. Moi, je me sentais plus intruse qu'autre chose. Shannon me sauva la mise, et si j'avais pu avoir une réaction censée j'aurai eu un élan d'admiration pour elle lorsqu'elle prit la parole face à son cousin pour lui raconter les péripéties qu'elle venait de vivre et lui faire savoir qu'elle ne croyait en rien lce que nous avait dit mon gentil prof d'Egyptologie avec tant de délicatesse avant de s'en aller comme une fleur . Soit ça la faisait flipper comme moi, soit elle ne savait pas qu'elle avait un don, parce que si j'avais bien compris et déduit, ma capacité à voir les liens des autres résultait de ma modification génétique.
On se serait cru dans X-Men ou quelque chose du même genre, et je ne pu m'empêcher de me demander si mes parents avaient des dons eux aussi. Est-ce que mon ami d'enfance en avait un lui aussi ? Comme pour m'achever, les mots d'Esteban me revinrent en pleine figure: "notre grande famille". Ca voulait dire qu'Esteban avait don, que Bobby Dalton aussi, que mon prof d'Egyptologie n'avait rien d'un prof normalement constitué, et que Aaron aussi. Aaron avait un don. Je suffoquais un instant. Je croisais son regard, sur le point d'exploser, et je ne sais pas si j'attendis une réaction de sa part ou de la mienne.
Aaron O'Hara
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Mer 11 Mai - 17:13
Esteban n'avait même pas attendu que je puisse poser mes questions, enfin surtout ma question : c'était quoi ce bordel ? Il avait filé en deux deux l'escroc et m'avait laissé là, planté, devant les deux jeunes femmes. Ma première réaction fut celle du poisson rouge qui cherche de l'air. J'ouvris la bouche à plusieurs reprises sans qu'aucun son n'en sorte. Je ne savais pas tellement quoi faire, quoi dire. Je sentais juste que mon envie de ne pas révéler tout ce que je savais à Shannon dès le départ avait fait tourner toute cette histoire au vinaigre. D'abord, je le voyais au rouge intense de ses joues : elle fulminait. L'une de ses rouges était plus rouge que la seconde, on y discernait même la marque d'une main... Ou alors peut-être que j'avais l'impression que c'était ça, la marque de la main de Bobby... Shannon venait tout juste de me dire ce qu'il s'était passé. Enfin, dans les grandes lignes. Bobby... Je sentais déjà son regard meurtrier se poser sur moi et son doigt s'agiter dans un "Aaron O'Hara, je te préviens, ça va chier !". Rien que d'y penser, j'en avais des frissons.
Et il y avait Daphney. Je ne m'étais pas attendu à la trouver ici, à Genome. Et surtout, je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle soit des nôtres. Pour Shannon, il y avait de grandes chances pour que le résultat soit celui-là. Pour Daph'... Imaginer que cette fille qui avait été ma première amie, celle qui était à ce jour ma plus vieille amie d'ailleurs était en fait comme moi me bouleversait bien plus que ce que je croyais. Pouvait-on parler de coïncidence ? Parce que c'était ça en réalité : comment se pouvait-il que l'on n'ait rien su avant ? Et surtout, il y avait cette question qui lui brûlait la cervelle plus que les lèvres : ses parents avaient-ils su ? Après tout, ils avaient été actifs au sein de Genetic et ce même à l'époque où la famille vivait à côté de chez les Oliver... Il y avait donc cette possibilité... J'allais à nouveau avoir de quoi cogiter des heures et des heures. Je ne dormais déjà pas beaucoup mais là, autant ne même plus essayer. Je leur fis signe d'entrer, ne sachant quoi dire tout de suite. Je leur désignai les deux chaises présentes devant mon bureau. Shannon allait m'incendier mais qu'en était-il de Daphney ? Elle semblait sonnée, surprise. Peut-être que son pouvoir ne s'était jamais manifesté ? L'association Daphney/capacité était encore trop étrangère pour m'être facilement utilisable. C'était de la folie...
Je pris place devant les deux jeunes filles, m'asseyant directement sur mon bureau, me postant face à elle. Je n'osai vraiment les regarder, je savais que tout ça était du à ma lâcheté. Enfin, en ce qui concernait Shannon surtout : je l'avais conduite ici sans lui dire ce dont il s'agissait parce que je n'avais pas osé aborder le sujet fatidique : la mutation, ou plutôt la véritable mort d'Aby. Parce que c'était bien ce qui m'effrayait... Je devais prendre sur moi pour les rassurer elles : elles avaient le droit de savoir et de toute façon, elles n'avaient plus le choix. La porte était ouverte et elle pouvait apercevoir ce qu'il se passait dans la réalité, autant les guider pour éviter qu'elle ne s'y perdre...
« Vous n'êtes pas des monstres. Nous ne sommes pas des monstres, Shannon... »
Ah oui ? N'étais-je pas un monstre ? Si. En fait, ça faisait plus de deux mois que j'étais convaincu d'être un monstre et pourtant, je venais de prêcher le contraire à ma cousine et à Daphney. Comment faire croire aux autres ce qu'on ne croit pas soi-même ? J'étais pitoyable.
« Nous avons juste un gène de plus, un tout petit morceau d'ADN en plus qui code pour une capacité... Nous sommes capables de faire des choses... »
Comment aborder ça ? Comment leur dire qu'elles étaient dotées de quelque chose qui pouvait être dangereux, qui pouvait tuer ? Je me retrouvais face à ma propre peur, celle qui était née en moi ce triste soir de mai...
« Dites-moi d'abord ce qu'il s'est passé là-bas, avec Esteban et Bobby... »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Sam 14 Mai - 17:02
En fait, Shannon avait toujours fait parti de cette minorité de filles, turbulentes et trop caractérielles, qui ne supportaient pas la sociabilité. Un peu misanthrope sur les bords, elle ne supportait pas non plus les films à l’eau de rose, et les chansons déprimantes sur un fond de guitares. Elle n’aimait pas qu’on la force à manger alors qu’elle n’avait pas faim, encore moins qu’on ne lui dise rien quand elle ne mangeait pas. Elle n’avait jamais pu manger de choux de Bruxelles, ni faire des pâtisseries. Elle voulait son hamburger sans oignon et bien sûr sans que les frites qui ne le touche. Il fallait que ses livres soient rangés par ordre alphabétique, et que surtout personne ne les tripote sans sa permission. Shannon était compliquée, très compliquée. Elle n’était pas vraiment une fille qu’on peut qualifié de « facile à vivre ». Mais ce qu’elle ne supportait pas par-dessus tout, c’était les coups bas. C’était peut-être pour cette raison qu’elle n’aimait pas le genre humain; à la fois trop orgueilleux pour dire la vérité, et trop ambitieux pour ne pas s’en vanter. Pourtant, elle avait aimé ses parents. Oui, elle les avait réellement aimer, aussi fort que ses bras de jeune fille lui avait permis. Et pourtant, cela n’avait pas suffit. A l’heure qu’il était, ils devaient croupir au fond d’un trou, sous la terre, ou dans une urne, réduits en cendres à jamais. Tout cela était la faute de sales monstres totalement dépourvus d’honneur et de conscience. A partir du moment où Shannon s’était retrouvée, seule, dans l’avion pour Los Angeles , elle s’était jurée de ne ressembler à aucuns d’entre eux, à aucun Homme. Elle s’était jurée de prendre sa revanche, car cette nuit là, elle avait tout perdu. Et dans l’avion, elle avait abandonné une part d’elle-même. Pourtant, lorsqu’elle avait vu son cousin, après tant d’années de vide et d’absence, lorsqu’elle avait vu le regard d’Aaron, elle crut voir celui de son père. La sensation d’aimer quelque un lui avait fait peur, sur le coup. Puis les jours ont passé, et la demeure où Shannon logeait respirait l’Irlande. La belle avait presque pu oublier qu’elle n’avait pas eu le temps de rendre un dernier hommage à ses parents. Elle avait presque pu oublier que sa cousine avait disparu brutalement. Elle avait presque pu oublier la tristesse qu’elle avait lu dans les yeux de son cousin le premier jour. Pourtant, alors qu’elle était debout dans le bureau d‘Aaron, Shannon bouillonnait. Elle en voulait à son cousin. Elle lui en voulait d’avoir réussi à la tromper, à lui avoir fait un coup bas. Elle ne supportait pas l’idée qu’il soit comme tous les autres. Il ne pouvait pas être une menteur sans honneur ni conscience : il n’en avait pas le droit. Voilà pourquoi elle s’était mise en colère. D’une part, sa curiosité lui avait joué de nouveau un sale tour, et d’autre part, la personne qu’elle pensait pouvoir aimer n’avait que faire des sentiments qu’elle lui portait. Elle se sentait trahie et humiliée, comme si son dernier espoir avait été piétiné par une bande de crétins ambulants. Elle aurait voulu le frapper, de toute ses forces, elle aurait voulu pleurer, pour toutes les larmes qu’elle aurait du verser. Mais elle ne pouvait pas. Elle ne voulait pas se sentir aussi faible face au sentiment de dégoût qui naissait en elle. Alors elle se contentait de la colère, parce que la colère, c’est le péché qui vous permet la facilité. C’était tellement plus facile d’en vouloir à une personne plutôt que de l’aimer. Shannon jeta un regard à l’autre fille dans la pièce. Elle paraissait effrayée, encore plus que l’irlandaise. Elle était carrément tétanisée, et ne semblait pas prête à faire sortir le moindre son de sa bouche. Aaron leur désigna les deux chaises face à lui, et s’assit sur son bureau, le regard fuyant, comme celui d’un enfant qui vient de commettre une bêtise.
« Vous n’êtes pas des monstres. Nous ne sommes pas des monstres, Shannon... Nous avons juste un gène de plus, un tout petit morceau d'ADN en plus qui code pour une capacité... Nous sommes capables de faire des choses...»
Comment avait-il pu lui mentir, droit dans les yeux ? Comment se pouvait-il qu’il ait pu lui cacher un truc aussi énorme ? Shannon s’était toujours doutée que quelque chose n’allait pas chez elle, mais de là à ne pas être humaine ? Jamais. Pourquoi ne se rendait-il pas compte que ce qu’il disait était totalement absurde, et que si c’était la vérité, cela faisait d’eux des étrangers ? Shannon ne comprenait plus rien. Elle ne savait même plus quoi penser. Faillait-il mieux croire que son cousin était fou, ou apprendre qu’on était un phénomène de foire ?
« Dites-moi d'abord ce qu'il s'est passé là-bas, avec Esteban et Bobby... »
Shannon explosa. Elle commença à tourner en rond dans la pièce. Elle ne pouvait plus rester en place, comme si on voulait qu’elle s’épuise à force de marcher. En fait, Shannon se fichait éperdument de l’annonce qu’on venait de lui faire - du moins, pendant quelques secondes - Apprendre qu’on est une mutante ? Certes cela n’arrive pas tous les jours. Croire qu’on est une mutante ? Encore moins. Alors au lieu de chercher à comprendre ce qui lui arrivait, elle se posta devant son cousin, oubliant Daphney qui s’était assise sur une chaise et qui tentait de respirer. Elle voulait savoir ce qu’il lui arrivait à lui. Elle se mit à seulement quelques centimètres d‘Aaron. Les yeux de Shannon lançaient des éclairs à mesure qu’ils se remplissaient d’eau. Elle était en colère, et déçue.
« Comment as-tu pu me mentir tout ce temps ? Comment suis-je censée te faire confiance ? Tu es tout ce qui me reste… »
Shannon ne voulait pas craquer, pas maintenant, pas devant lui. Elle chercha la rancoeur au fond d'elle pour cesser de voir trouble. Elle fuya son regard et murmura
« Et je ne sais même pas qui tu es réelement...»
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Lun 16 Mai - 17:51
Je tremblais encore lorsqu'Aaron nous indiqua, à sa cousine et à moi, de nous asseoir sur les fauteuil en face de son bureau, où juste en face de là où il venait de s'asseoir lui-même. Il avait passé un rapide regard sur nous deux, et j'avais bien cru que je serais incapable d'effectuer le moindre geste. Je réussis néanmoins à remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille, et je me jurais de les couper le plus vite possible. Il y avait comme une atmosphère pesante dans la pièce, et je n'eu pas besoin de gagner la Q.I. d'Einstein pour me rendre compte qu'il s'agissait de Shannon, fort peu joyeuse au moment même. Non, elle ressemblait plutôt à une Déesse Grecque, très en colère, comme on en voit sur ces sublimes statues retrouvées et nettoyées, vestiges des temps passés, où, peut-être, il aurait mieux valu que je me trouve à ce moment précis. J'avais envie de comprendre, et même si, au fond de moi, j'étais totalement soulagée de trouver la cause de mon dysfonctionnement cérébrale, je faisais un blocage. Et mon blocage, j'étais incapable de dire s'il venait du fait que j'avais peur du futur, ou si c'était parce que ca voulait dire que nous étions maîtrisable. Si nous connaissions la cause de cette mutation, ca voulait forcément dire que nous pouvions nous maîtriser, ou bien, que ça n'allait pas tarder. Et quitte à avoir un don, je préférai qu'il ne se retrouve pas à servir soit pour des choses ridicules, soit pour des choses horribles. Quoi que les choses ridicules auraient mieux valu, le ridicule ne tue pas; je n'en étais pas certaine dans le cas de l'horrible. Je regardais Aaron une nouvelle fois. Il était comme moi, j'étais comme lui, et comme Shannon, et Emy aussi devait faire partie du lot. Est-ce qu'elle était déjà au courant ? Est-ce qu'il fallait que je lui en parle ? Qui d'autre que je connaissais et à qui je tenais pouvait bien avoir la sublime chance de compléter notre "Grande Famille" comme l'avait si bien dit Esteban ? Encore des questions... Aaron intervint alors, et le son de sa voix qui m'avait manqué depuis notre dernière rencontre me décrispa un peu. Il nous apprit, que nous n'étions pas des monstres. Bonne nouvelle. Super bonne nouvelle même ! Je ne ressemblais ni à Hulk, ni à un serpent avec une tête d'araignée géante et je ne sais quoi d'autres plus laid à voir. Pourtant, quelque chose dans sa voix, et dans ses liens me laissa à penser qu'il n'était pas sûr de lui. C'était déjà moins rassurant.
"...Nous sommes capables de faire des choses..."
Des choses ? Des choses comme lire dans les pensées ? Comme Emy ? Comme voir les liens des autres, comme moi ? Est-ce qu'il y avaient d'autre formes de ces "choses" ? J'eus comme un frissons, et le liens qui unissait Aaron et sa cousine se dégrada à vu d'oeil. Pardon, à vu de mes yeux... Je m'assis sur la chaise, tentant de me calmer. J'étais prêt d'Aaron, mais je ne me sentais soudainement pas à ma place dans se conflit de famille. Ils étaient tout ce qu'ils leur restait à chacun. C'est d'ailleurs cette remarque que la Déesse fit à son cousin Irlandais.
« Comment as-tu pu me mentir tout ce temps ? Comment suis-je censée te faire confiance ? Tu es tout ce qui me reste… »
Je jetais un coup d'oeil à mon ami d'enfance. Je n'avais vraiment pas envie que leur relation devienne mauvaise. Et pourtant leur lien changeait de couleur, et ça me faisait peur. J'avais de la peine pour Shannon, qui venait de perdre ses parents, qui n'avais plus qu'Aaron, et j'étais déchirée pour Aaron qui tentait de se rattraper, de ne pas faire les erreurs qu'il avait fait avec Aby, avec sa cousine. Moi, j'étais de trop, et je n'avais qu'une envie : m'enfuir en courant et me carapater dans mon appart avec un late macchiato et une grosse boîte de Tiramisu sur les genoux, une peluche dans les bras, devant les informations ou n'importe quoi du moment que ça me changeait les idées. Pourtant, je savais qui si je ne parlais pas maintenant, si je ne faisais pas quelque chose, je me trouverai peut-être dans l'incapacité de repasser la porte de cet immeuble, et c'était hors de question.
"Je... Adam à fait des tests positifs sur nous... Bobby, s'est énervée, Shannon n'a rien fait de façon volontaire... juste un mot de trop apparemment... Et je suis venu voir Esteban... pour toi..."
J'avais parlé assez vite, et mes deux derniers mots avaient été murmuré. Je tenais un morceau de son jean entre mes doigts, et je regardais Shannon doucement, attendant quelque chose de sa part. Après tout, elle n'y était pour rien dans cette histoire. Et au fond, je pensais que personne n'y était pour quelque chose: nous étions tous victime de nous-même.
Aaron O'Hara
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Mar 24 Mai - 19:44
Les paroles de Shannon me transpercèrent littéralement. Elle me faisait mal. Je ne savais pas si elle s'en rendait compte mais de toute façon, le résultat restait le même... Elle m'en voulait et elle avait raison pour ça. J'avais honte... Comment avais-je pu croire l'espace d'un instant qu'en les fuyant, les choses seraient plus simples ? Ma lâcheté venait de mettre au monde le pire des problèmes entre Shannon et moi, je le savais bien. Je ne pouvais même pas me défendre : qui voulait être l'avocat du diable ? J'exagérais, certes, mais c'était un peu l'idée : j'étais le coupable, je plaidais coupable et je laissais la sanction me tomber dessus. J'avais envie de m'enterrer littéralement, ironie du sort. J'aurais aimé être une petite souris : j'aurais pu me faufiler n'importe où, juste dans les recoins où son regard assassin et pleins de reproches ne pouvait pas m'atteindre. Renversement de situation : j'étais redevenu un gamin, un gamin ayant commis l'erreur de sa vie et qui ne savait pas comment faire pour ne pas fondre en larme. Je n'allais pas pleurer, je ne pleurais plus depuis des semaines, depuis Aby d'ailleurs, mais j'étais dans le même état que lorsque je pleurais...
Daphney essaya de calmer les choses à sa façon... Imaginer qu'elle aussi était mêlée à tout ça me tuait. Tout ça me tuait et allait finir par m'enterrer. Il y avait des jours comme ça où tout partait de travers : chez moi, c'était tous les jours qui partaient en cacahuètes. Je devais garder mes mains serrées l'une contre l'autre pour qu'elles ne se mettent pas à trembler. Je sentais la chaleur déjà étouffante augmenter considérablement, mon coeur s’accélérer... Comme si une poussée de stress avant un exament me prenait d'assaut : c'était surtout le stress de la réaction des deux jeunes femmes. Je venais tout juste de les retrouver toutes les deux et elles représentaient mon seul lien avec le passé, mon unique lien avec l'humanité de mes parents, avec l'époque où j'avais été le plus heureux. Si je venais à les perdre, je savais que je ne pourrais pas le surmonter : elles étaient aussi mon lien avec Aby ma soeur, ma petite soeur, mon autre part de moi. Il fallait que je trouve le moyen de réparer l'une des plus grosses erreurs de ma triste vie...
Je posai sur Shannon un regard pitoyable, marqueur de ma stupidité, de ma lâcheté et de toute ma culpabilité. Le voir s'énerver et surtout, la voir se sentir trahie, c'était insoutenable. J'ouvris la bouche puis la refermai. Je lançai un regard furtif vers Daphney avant de le posai à nouveau sur ma cousine.
« Shannon... Je ne voulais pas te mêler à ça trop... trop vite. Je... je voulais simplement te protéger... » J'espérais la protéger pour éviter qu'il ne lui arrive la même chose qu'à Aby....
Si les choses avaient dégénéré entre Bobby et Shannon, je trouverais peut-être le moyen de calmer la tigresse rousse par la suite. Mon véritable problème était la bombe à retardement que représentait ma cousine... Et je ne pouvais pas demander à Daphney de m'aider. Daphney... Je me tournai à nouveau vers elle qui était toujours assise.
« Tu connais Esteban ? Et... hum... tu savais que... enfin... tu étais différente ? »
Je me sentais de plus en plus minable...
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Mer 15 Juin - 15:03
Aaron tirait une sale tête. En même temps, qui aurait pu tirer une bonne tête dans un moment pareil ? Un clown ? S'il existait quelqu'un capable de garder le sourire et le moral alors qu'il était entrain de se faire traiter de menteur et limite, de se faire abandonner par la seule personne restante de sa famille ; et bien, soit il était trop con pour comprendre ce qui lui arrivait, soit pas assez, et quoi qu'il en soit je n'aurais pas aimé le connaître. Donc Aaron avait mauvaise mine, mais il devait en être pareil pour moi, et de petites rides signe d'un grand mécontentement apparurent aux coins des yeux de Shannon. Il n'y avait plus beaucoup d'amour dans l'air, c'était moi qui vous le disais. Mon regard sautait de l'un à l'autre, et quand Aaron tenta de s'expliquer avec sa cousine, je serrai son jean en guise d'encouragement : pas très concluant tout ça ! Je pensais à Esteban qui nous avait lâché, et à mon professeur qui lui avait laissé la terrible "besogne" de nous accompagné jusque dans ce bureau. Bon, d'accord, les problèmes qu'avait mon ami d'enfance avec sa cousine ne regardait que lui et non pas tout le personnel de cet immeuble, mais je pensais qu'un peu de soutiens de la part de quelqu'un qui n'aurait pas été un paquet surprise comme moi à débarquer dans on bureau du genre "Salut Aaron, on s'est pas vu depuis UCLA et tu sais quoi je suis une mutante ! Et puis ta cousine est en rogne à la limite de te détester, tu te portes comment sinon ?", aurait été la bienvenue. Je ne savais plus quoi faire pour l'aider, et ça même si ma santé mentale avait l'air de remonter la pente. A deux à l'heure, certes, mais elle la remontait quand même. J'étais de plus en plus lucide, et ce-ci m'amena à passer ma main frénétiquement dans mes cheveux. Bientôt, je réalisais que je n'avais rien à faire là, que j'étais une fouineuse, une impatiente et une gosse pourrie gâtée insupportable. La révélation de l'année ! Joyeuuuuux Noël ! Ah non, pardon, ça, c'est dans quatre mois…
Bref, dans mon fort intérieur ce n'était pas la grande joie, et j'avais beau tenté de m'apitoyer sur mon sort je n'y arrivais pas. Tant mieux, ou tant mieux pas. J'allais donc rester dans un état de béatitude intérieur jusqu'au moment ou un élément déclencheur qui ne serait certainement pas la bienvenue et me ferait éclater en pleurs, en cries ou n'importe quoi d'autres ; peut-être dans les minutes ou les heures suivantes, ou bien dans les jours ou les mois à venir, n'importe quand. C'a s'annonçait pire que pendant la période de menstruation féminine ! Mais bon, je n'y pouvais rien, si j'avais repris mes esprits. La tête d'Aaron ne reprit pas de couleur même si la mienne devait sembler plus calme. D'ailleurs le brun se tourna vers moi, et je le regardais, attendant quelque chose. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir me dire ? Je venais déjà d'apprendre que j'étais une mutante au niveau génétique, est-ce qu'il contait me dire que du coup j'allais devoir vivre sur Mars ? Non merci !
«Tu connais Esteban ? Et... hum... tu savais que... enfin... tu étais différente ? »
Et bien non, rien à voir avec Mars et ses mignons petits martiens gentils tout pleins, juste Esteban et ce "don"… Est-ce que j'avais encore le droit d'appeler ça comme ça ? Comment devais-je nommer ce truc alors ? Une capacité ? Une différence ? Une modification ? Un sixième sens ? Bonne question ça aussi ! Alors, est-ce que je connaissais Esteban ? Oui, mais, on surmonte les contradictions. Je connaissais Esteban de loin parce que je l'avais rencontré à la Marina, et aperçu à UCLA, parce que je l'avais vu à travers Anya et, justement, Aaron, et parce que je l'avais suivis. Mais, je n'avais jamais prit de café avec lui pour "discuter" jusqu'à il y a quelques minutes, je n'avais ni son mail, ni son numéro de téléphone, et je ne le connaissais qu'à travers ma "vue" des liens. Donc, je surmonte les contradictions, le verbe connaître n'était pas le verbe approprié pour ma relation - relation ? C'était plutôt du suis moi je te fuis- avec Esteban Calloway. Qu'est-ce que je devais répondre ? Je verrai au peeling. Est-ce que je savais que j'étais différente ? Faut vraiment être un débile profond dérangé depuis la nuit des temps pour penser que tous les gens que l'on croise dans la rue peuvent voir les liens que l'on possède comme dans un carnet d'adresses, nous compris. Donc, oui, je savais que j'étais différente. Restait plus qu'à expliquer tout ça à Mister O'Hara.
«Pour Esteban, bah c'est vite-fait-vite-fait ; et oui je savais que j'étais différente. Pas besoin de faire des études de science comme toi pour s'en rendre compte.»
Je lui souris chaleureusement, c'était un vrai sourire, je voulais qu'il sourit un peu, que cette atmosphère pesante s'allège un peu, et s'il fallait qu'il me fasse un interrogatoire durant lequel je devrais faire le pitre pour qu'il oublie son problème avec sa cousine, alors j'étais partante pour être son cobaye. J'avais confiance en lui.
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Ven 8 Juil - 10:00
« Shannon... Je ne voulais pas te mêler à ça trop... trop vite. Je... je voulais simplement te protéger...»
La protéger ? Il ne pouvait quand même pas parler sérieusement. Avait-il conscience qu'elle n'était plus la petite fille qu'il avait connu ? Que par sa faute, Shannon venait de se mettre à dos probablement la moitié des monstres de cet... endroit ? Elle ne savait même pas comment les qualifiés. Ne devrait-elle pas simplement les laisser en plan sans penser à rien d'autre ? Quitter cette ville de fous où les gens se prennent pour des super-héros ? Mais pourquoi son père lui avait conseillé d'aller voir ce fichu cousin qu'elle connaissait à peine ?
Shannon sentait la colère montée plus que nécessaire, elle en fut presque surprise. Elle avait pas l'habitude d'être autant bouleversé, comme si tout était amplifié dans cet espèce d'immeuble qui paraissait délabré, habité par des gens qui en frappait d'autres. Mais où s'était elle encore fourrée ? Elle ne comprenait plus rien, ne contrôlait plus rien, et rien de tel pour la mettre encore plus de mauvais poil.
Au fond d'elle, une petite voix lui disait que c'était de sa faute toute cette agitation, que si elle avait daigné les écouter un moment de plus, que si elle avait été plus patiente, tout se serait dérouler d'une meilleure manière. Mais elle préférait considérer cette voix comme celle de la connerie. A prêt tout, le mensonge était pêché, elle n'avait fait que jouer franc jeu avec ces imbéciles. Elle n'écoutait pas ce que disait Aaron à Daphney. Elle était trop absorbée dans sa réflexion. Elle préférait faire les cents pas dans la pièce au lieu de s'assoir, ça l'aidait à réfléchir...
Les questions ne firent que redoubler dans son esprit. Qui était-elle ? Que faisait-elle réellement ici ? Avait-elle des... pouvoirs ? Était-elle une super héroïne ou une sorte de monstre ambulant ? Qu'était-il arrivé à Aaron pour qu'il désire la protéger autant ? Que s'était-il passé avec Abby ? La curiosité apaisait un peu l'amertume qu'elle éprouvait envers Aaron. Elle lui en voulait c'était certain, mais elle avait besoin de comprendre ce qu'il se passait réellement, dans les moindre détails. Elle poussa un soupir et vint s'installer sur une chaise, ignorant totalement Daphney, regardant fixement Aaron.
- Raconte moi ce que tu sais, tout ce que tu sais de A à Z. Où on est réellement ? quel rôle tu joues là dedans ? C'est quoi cette histoire de... pouvoir ? Sans oublier la partie où... -Shannon inspira un grand coup- où Abby est décédée. C'est plus le moment de mentir. Sinon je pense que la rouquine pourra m'expliquer...
Elle défia son cousin du regard. Il n'avait pas vraiment le choix. Il fallait qu'il s'explique.
Aaron O'Hara
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Mar 19 Juil - 22:05
Daphney n'était pas le problème du moment. Le vrai problème à régler avant que tout ne pète, c'était Shannon, Shannon et ses questions, Shannon la bombe à retardement qui pouvait exploser à n'importe quel moment. J'étais mal, très mal. J'allais ouvrir une brèche que je ne pourrais pas maîtriser, je le sentais, mais je lui devais la vérité... J'aurais tellement voulu pouvoir attendre, j'aurais tellement voulu me préparer un peu plus, être prêt pour ça... Mais je me retrouvais devant le fait accomplis sans même savoir quoi dire ou quoi faire. Je devais faire le grand saut sans savoir ce qui m'attendait en bas : une eau assez profonde ou bien des rochers qui allaient me réduire en pièce ? J'avais peur, peur de tout ça. Elle était face à moi, avec son regard chargé de haine, d'inquisition et surtout de déception... Je venais de la retrouver et je l'avais déjà déçue. Ça me bouffait de l'intérieur, ça me détruisait... Et je risquais par la même occasion de détruire notre relation naissante. J'avais perdu Aby, c'était largement suffisant. J'allais procéder par étapes, c'était plus sage, plus facile pour moi aussi.
J'inspirai longuement, j'avais besoin de me calmer. Je devais être calme pour éviter que ma voix ne tremble et que Shannon ne comprenne pas ce que j'avais à lui dire. Daphney aussi était concernée. Les deux jeunes femmes assises ici comptaient à mes yeux et j'avais peur de les décevoir...
« Pour commencer, Genome... Avec Aby, nous l'avons fondé il y a six ans, lorsque nous avons réussi à nous enfuir... » Je déglutis péniblement. Je pouvais remonter plus haut, elles me connaissaient depuis bien plus longtemps que quiconque ici. « Nos parents sont morts en janvier 2004, c'est là que nous avons pris en pleine face le fait qu'ils étaient en réalité tueurs à gages chez Genetic, Genetic où nous nous sommes retrouvés enfermés durant plusieurs mois, jusqu'à ce que nous réussissions à nous tirer. Genome est né de ça : de l'envie d'aider les autres à ne pas subir la même chose. Les autres qui sont comme nous, des mutants... » Je baissai les yeux avant de les relever à nouveau. « Je suis géokinésiste. Aby, elle, pouvait créer des illusions. Nous avons créer ici une sorte de foyer où nous nous évertuions à aider les autres tout en essayant de saboter certaines actions de Genetic. Nous sommes, vous et moi, des mutants. Nous sommes l'évolution de l'espèce humaine. »
Ça semblait gros dit comme ça. On aurait pu se croire dans un très mauvais film de science-fiction sauf que là, c'était la réalité brute, la réalité vengeresse qui n'attendait pas. Vous n’étiez pas prêts ? Dommage, votre tour est passé désormais... Je pouvais sentir dans leurs regards que mes paroles semblaient n'avoir aucun sens mais je n'avais rien de mieux à leur servir, je n'avais que ça.
« Pour Aby... Elle est morte dans l'incendie du gymnase mais cette catastrophe a été provoquée par un affrontement entre mutants... Il y avait des hommes de Genetic partout dans la salle. On s'est battus, on a tenté de sauver tout le monde mais on a échoué. » dis-je. J'ai échoué...
Entrer dans les détails ? Non. Pourquoi faire ? Pour qu'elles me voient de suite comme un monstre ? Non.
Shannon n’arrivait pas à tout bien comprendre. Etait-il réellement sérieux ? Ou la prenait-il pour la pette fille stupide et innocente d’autre fois ? Comment pouvait-on gober des histoires pareilles ? Des histoires de tueurs à gages de super pouvoirs, c’était quoi son problème ? Il était grand temps d’arrêter les champis… Ou toute autre drogue ! C’était insensé et en aucune façon cohérent. Shannon était au bord de la crise d’hystérie, c’était tout juste si elle ne cherchait pas la caméra caché dans le bureau de son cousin qui semblait se rétrécir à vue d’œil. Cet endroit devenait tellement oppressant, que la colère de Shannon avait envahie la pièce. Elle commençait à suffoquer. Puis elle se demanda si après tout il ne s’agissait pas que d’un rêve, un stupide rêve innocent et sans danger, que finalement tout ce qu’il venait de se passer depuis une semaine n’était qu’un cauchemar ! Elle allait se réveiller la tout de suite, dans sa chambre en Irlande, ses parents lui auraient préparé son petit déjeuner et elle n‘aurait plus qu’a filé en cours. Elle se pinça la cuisse en fermant très fort les yeux, le plus fort possible, souhaitant de son être que rien n’était réel, que tout ceci n’était que le fruit de son imagination. Mais en les rouvrant son cousin était toujours en train de parler. Elle commença à trembler. Elle n’arrivait pas à savoir si s’était sa colère ou le contrecoup. Elle avait vu ça dans plusieurs films. Dans un premier temps, on n’accepte pas le décès d’un être proche, on se contente de l’ignorer. Mais quand la réalité refait surface, quand la réalité reprend le dessus, la vérité blesse, et le contre coup arrive. C’est un mélange de colère, et d’un sentiment d’injustice si puissant qu’il vous empêche de voir clair. Oui, c’était cela que Shannon ressentait. De la colère et de l’injustice. Elle ne pouvait pas se résoudre à perdre à la fois ses parents et à la fois sa cousine. Et pourtant ils étaient bels et bien morts tous les trois. Alors au lieu de s’exprimer par des cris, la colère de Shannon se transformait en tremblement, si intense que sa chaise bougeait avec elle. Elle pleurait mais ne sentait pas les larmes coulées sur ses joues. Elle sentait la douleur dans ses mains qui s’accrochaient désespérément à la chaise. La colère, ce n’était pas que ça. C’était plutôt de la haine. Une passion qui semblait la détruire. Elle sentait l’intérieur de son corps se déchirer, comme si on lui ouvrait les entrailles et qu’on lui arrachait le cœur en même temps. Elle aurait voulu se jeter par la fenêtre si c’était possible. Après tout, la mort paraissait plus douce et plus rapide. Shannon croisa le regard de son cousin qui semblait à la fois effrayé et triste. Comment pouvait-il rester de marbre ? Alors qu’il avait tué sa propre sœur ? Comment pouvait-il continuer à vivre en se voyant tous les matins dans le miroir ? A cet instant elle le détestait. Elle décolla ses mains de la chaise, se leva doucement sans le lâcher des yeux. Et dans un excès de colère qu’elle-même ne maîtrisa pas, elle prit la chaise et la fit valser en direction de son cousin. Il eut le temps de se reculer pour éviter la chaise. Shannon furieuse, ignorant la fille qui serait témoin de cette pièce, poussa Aaron jusqu’à qu’il heurte le mur. Dans un premier mouvement, elle le frappa au visage, puis comme une de ses hystériques qui sortent de l’asile elle cogna juste à côté du visage de son cousin. Elle cogna le mur, une fois, deux fois, trois fois. Elle frappa jusqu’à se faire saigner les jointures en hurlant pourquoi. Elle ne cessait de pleurer, mais au moins elle cessait de penser. Elle s’arrêta lorsqu’elle eut assez mal, jusqu’à ce que la souffrance envahisse sa tête et laisse les idées noires loin d’elle. Elle appuya son dos contre le mur et s’assit à même le sol. Elle reprit son souffle et enleva ses cheveux de devant ses yeux. Elle était assez fatigué pour ne pas crier, mais encore trop en colère pour s’excuser. Elle voulait des réponses et tout de suite.
« - C’est toi qui est à la tête de Génome ? C’est quoi Genetic exactement ? Pourquoi devrais-je te croire alors que c’est toi qui me retiens prisonnière depuis une semaine ? Pourquoi devrais-je te croire alors que tu m’as menti, toi qui prétendais vouloir ressouder le peu de famille qui reste ? »
Shannon se releva et se mit face à son cousin et lui dit dans ce qui pourrait passer pour un sifflement :
« -Comment as-tu pu la laisser mourir ? »
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Mar 23 Aoû - 15:06
Aaron parlait, et tentait de se convaincre de certaines de ses propres paroles. J'étais mal de le voir si torturé, mal de savoir que pour le moment je ne pouvais pas l'aider. Assise sur la chaise, seule ma présence physique et mes yeux attestaient de mon aptitude à encaisser les informations, plus étranges les unes que les autres, mais qui résolvaient en même temps tant de mes problèmes et répondaient à tant de mes questions. Un coup d'oeil dans la direction de Shannon me fit peur : elle semblait beaucoup lus mal en point que moi, ou presque, qu'Aaron; ce qui était très inquiétant. Aaron reprit la parole à ce moment là, et je sursautais en l'entendant.
"Nos parents sont morts en janvier 2004, c'est là que nous avons pris en pleine face le fait qu'ils étaient en réalité tueurs à gages chez Genetic, Genetic où nous nous sommes retrouvés enfermés durant plusieurs mois, jusqu'à ce que nous réussissions à nous tirer."
Quelque chose me reporta au jour où je l'avais retrouvé, où nous nous étions assis à même le sol dans le rayon de jouet, et où tout semblait aller pour le mieux. Pourtant je me souvenais d'une chose qui m'avait frappé, qui m'avait secoué. Je me remémorais les liens multiples et tous en couleurs de mon ami d'enfance, et retrouvait face à moi, dans son bureau, ce liens qui m'avait choqué cette fois-là, et qui s'élucidait soudainement avec les paroles qu'il prononçait. Sans m'en rendre compte, je parlais à voix haute:
- C'est pour ça que tu leur en voulait, que tu leur en veux.
J'étais ébahis, et me dévoilais sans m'en rendre compte. Cet homme et cette femme que j'avais côtoyé toute petite, chez qui j'avais jouer des journées entière, chez qui j'avais mangé et avec qui mes parents s'entendaient si bien. Mes parents… Etaient-ils au courant de leur décès ? Etaient-ils au courant de leurs différences ? Sur tous points de vue ? Des questions plus horribles vinrent remplacer celles auxquelles Aaron venait de répondre. Est-ce que les O'Hara avaient prévu que leurs enfants seraient des mutants ? Une pensée m'étrangla, et je ne pu dire un mot de plus un instant. Aaron continuait de s'expliquer, et Shannon prenait de drôle de teintes. Je fermais les yeux aux souvenirs de la soirée à UCLA. Les tremblements, c'était Aaron. Je balayais d'un coup le plafond s'écroulant sur moi et la crevasse me faisant perdre l'équilibre trop près du bord. Et tous ces liens étranges que j'avais perçu, ils étaient donc des mutants, certains de Génome, d'autres de Génétique. Alors que je tentais d'ouvrir la bouche pour réconforter mon Ami, et me sortir de ma torpeur, sa cousine perdit les pédales. Une chaise vola et j'étouffais un cri de stupeur, sursautant sur ma chaise. Shannon sen prit à son cousin, et cogna sur le mur ensuite, s'abimant les mains, se défoulant. Je ne pouvais pas m'interposé, c'était sa cousine, et je ne la connaissais pas bien. Les jolies traits de la brune étaient déformés par la colère et la douleur. Aaron, pâle comme un linge, la laissa glisser au sol, avant qu'elle ne se lève et reprenne la parole. Elle posa des questions que j'aurais pu poser, pour les premières, et d'autres qui devaient la tracasser. Sauf que la dernière me fit bondir. "Comment as-tu pu la laisser mourir ?". Le liens entre les deux changea de couleur, et quelque chose de sourd s'empara de moi.
- Ca suffit Shannon ! vociférais-je malgré moi. Rejeter la faute sur Aaron ne résoudra pas les problèmes, et tu sais, comme moi, comme tous ceux qui étaient là ce soir-là, que ce n'est pas sa faute. Si il n'y avait pas eu Génétic, il ne se serait rien passé, de toutes façons : si il n'y avait pas eu de mutation, il n'y aurait eu aucun problème ce soir là, ni tous les autres ! T'en prendre à Aaron ne t'aidera pas à apaiser la peine qui t'habite et le manque certain d'Abby que tu as. Ca ne fera que tous nous détruire un peu plus, surtout vous deux qui ne le souhaitez pas. Je ne te connais pas bien, mais je sais que Abby n'aurait jamais souhaiter t'entendre dire de choses pareilles, et je vois bien que tu ne le veux pas !
C'était vrai, je le voyais, je voyais que ni l'un ni l'autre n'avaient souhaitez, ne souhaitaient, et ne souhaiteraient tout ça. Autant que moi, voir plus que moi.
Aaron O'Hara
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Sam 27 Aoû - 7:28
J'étais désemparé face à la crise de Shannon. Elle était effondrée, tout comme je l'étais encore aujourd'hui mais surtout, elle était déçue et en colère. En colère contre moi. Encore un peu plus. Elle en avait le droit, j'avais ressenti toutes ces émotions contre moi-même. Alors qu'elles avaient commencé à se dissiper, revivre tout ça avec Shannon les faisaient revenir, les braises chauffaient à nouveau et j'avais peur que les flammes finissent par se raviver. Sa phrase m'acheva, mes épaules s'affaissèrent, mon regard se troubla. Comment avais-je pu la laisser mourir ? Cette question me taraudait l'esprit depuis ce triste soir. Pourquoi ? Pourquoi Aby était-elle morte ? Pourquoi n'avais-je pas pu échanger ma vie contre la sienne ? Cela aurait pu être tellement plus simple : elle contre moi, une bonne personne, une personne généreuse contre un fauteur comme moi... Le deal n'était pas équilibré : voilà pourquoi. La mort avait compris que ma soeur était une personne précieuse...
Je n'osais même pas répliquer, aller vers elle pour la consoler : elle n'aurait pas accepter mes bras de toute façon. Je ne pouvais qu'attendre, attendre qu'elle se calme tout en reprenant en plein face la mort d'Abigaël et ma culpabilité dans cette affaire. Elle avait les mains en sang. J'avais moi aussi tenté d'extérioriser tout ça par la douleur en repoussant mes limites physiques au cours d'entrainement bien trop soutenus. J'avais hurlé aussi... Comme cette fois sur le bateau avec Wayne... Wayne ! J'espérais qu'il n'était pas à proximité, il ne fallait pas qu'il se retrouve pris dans de tels sentiments, ça le tuerait !
Daphney prit ma défense. Elle parla d'Aby, de toutes les causes autres que moi et mon orgueil... Elle était là, avec moi. Je l'aimais, c'était indéniable : ma petite voisine était à nouveau là pour moi et ça allait être à mon tour de me tenir à ses côtés quand elle en aurait besoin. Elle en avait besoin là, tout de suite, je le sentais. Elle avait besoin qu'on ne la laisse pas seule et je ne la laisserais pas seule, sous aucun prétexte. « Merci » murmurai-je simplement.
Shannon se calmait, du moins dans ses réactions physiques : elle ne tremblait quasiment plus et ses yeux s'étaient apaisés. Je me dirigeai vers Daph, laissant à Shannon encore quelques minutes de répit. Je pris mon amie dans mes bras et la serrai aussi fort que possible. Sa présence me faisait du bien. Il fallait qu'elle sache qu'elle n'était pas seule. Il fallait qu'elle sache que j'étais là pour elle, que Genome aussi était là pour elle. Imaginer la perdre elle aussi m'était insupportable.
« Daph, tu es ici chez toi. Je veux que tu restes sur tes gardes chaque jour qui passe. Si tu as le moindre problème, le moindre doute, la moindre peur, tu m'appelles. Tu n'as pas à hésiter, je suis là pour toi et ce, depuis toujours, tu le sais. » Je ne voulais pas la lâcher mais il le fallait. Je pris une boite d'un de mes placards et la tendis à Daphney. « Garde ce téléphone sur toi. Il n'est pas traçable et il contient les numéros d'urgence pré-enregistrés. N'hésite pas à l'avoir toujours sur toi. Et si tu veux me voir sans qu'il y ait de raison valable, c'est bon pour moi. » dis-je en souriant avant de la reprendre dans mes bras.
Je me dirigeai alors vers Shannon et l'aidai à se relever. Elle se dégagea de mon étreinte vite, trop vite. Elle s'était calmée mais n'était pas encore à l'étape du pardon et de la compréhension. Elle avait besoin de se reposer et moi aussi. « Viens, on rentre. Ils n'ont pas besoin de moi pour aujourd'hui et tu as besoin de dormir un peu. » Elle me foudroyait du regard. « Et je ne viendrai pas te parler si tu ne le souhaites pas. Je veux juste qu'on rentre et que tu dormes un peu... »
The judgment
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Sujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Welcome to Paradise » [Terminé] Ven 2 Sep - 23:12
« Quelle idée lamentable... Et lourdes de conséquences en plus de ça. Il aurait du s'en douter pourtant, le pauvre petit O'Hara. Il aurait du comprendre que ce caillou jeté dans l'eau allait provoquer bien plus que quelques perturbations en surface... En plus de se mettre à dos la moitié de Genome, la jolie petite Shannon fraîchement débarquée de sa verte Irlande déteste désormais son cousin qui lui a menti et qui l'a jetée dans la fosse aux lions. Le pire ? Les secrets sur la mort d'Abigaël... Bref, elle n'est pas très contente notre panthère des prairies. Et Daphney dans tout ça ? Elle encaisse et compte les points. Elle a surtout pu voir que Genome, c'était une organisation soudée et humaine et puis elle a pu revoir Aaron après tout ça. Elle s'en servira de ce numéro et elle compte bien revenir régulièrement au QG. Aaron ? Il cherche le moyen de faire rentrer les griffes de sa cousine et de se faire pardonner : courage mon garçon, courage. Aujourd'hui, tu as appris deux choses : les deux jeunes femmes sont des mutantes comme toi et les non-dits vous explosent toujours à la gueule une fois arrivés à maturité... »