L'évolution en biologie est la modification des espèces vivantes au cours du temps. Elle a entraîné une diversification de la vie, depuis ses premières formes jusqu'à l’ensemble des êtres vivants actuels, par une chaîne de modifications buissonnantes. L'évolution est aussi caractérisée par la création de nouvelles espèces, mais elle s'accompagne aussi d'extinctions d'espèces ou de taxons entiers...

« C'est la définition la plus simple et concise que vous trouverez. Une définition qui vulgarise au mieux la complexité scientifique que représente l'évolution. Il ne vous sera pas nécessaire d'aller plus loin pour comprendre l'essentiel. Ce qu'il faut tout de même savoir, c'est que l'évolution est lente et n'est pas observable à l'échelle humaine : ainsi, l'apparition ou la disparition d'une espèce se fait sur des milliers, voire des millions d'années. Vous pensiez que les dinosaures s'étaient éteints en seulement quelques jours ? C'est faux. Quelle que soit la véritable cause de leur disparition, volcan dévastateur ou météorite meurtrière, l'extinction a été longue, l'agonie de l'espèce terrible... Il faut savoir que l'évolution répond à un mécanisme précis : un nouveau caractère apparait au sein d'une population et se répand soit parce qu'il est plus adapté que le caractère qui le précédait, soit par un simple fait du hasard.

Penchons-nous sur ces caractères à l'échelle humaine. Nous possédons tous 23 paires de chromosomes et chaque chromosome possède un grand nombre de gènes. Pour faire simple, imaginez une échelle en bois : c'est votre chromosome. Chacun de ses barreaux est un gène. Cette échelle est multicolore et la couleur d'un barreau est appelée l'allèle du barreau : c'est l'allèle du gène. Chaque échelle possède un double avec les mêmes barreaux mais les couleurs varient. Ce sont nos 22 premières paires de chromosomes. Pourquoi deux chromosomes ? Tout simplement parce que l'un vient de notre père biologique, l'autre de notre mère biologique (un spermatozoïde contient un chromosome de chaque paire, idem pour un ovule). La dernière paire, celle qui porte le numéro 23 est la paire du genre : XX pour les femmes, XY pour les hommes. Vous comprenez donc que la mère donne forcément un chromosome X et que c'est le chromosome donné par le père qui détermine le sexe de l'enfant à venir. C'est du domaine du hasard, sachez-le. Les chromosomes sont les porteurs de notre manuel de construction en quelques sortes : chaque partie de notre organisme y trouve sa source. Ce manuel dicte les agencements entre les molécules, la création des acides aminés et protéines. Mais ce n'est pas là ce que nous devons développer.

Où je veux en venir ? A l'évolution. L'évolution se fait sous forme de mutation : l'information donnée est mal lue par notre organisme et quelque chose d'inattendu se produit, le manuel lui-même possède un défaut, un événement a modifié certaines choses... Des exemples ? Les yeux bleus sont à l'origine un défaut de fabrication qui a perduré, les radiations entrainent des mutations létales au sein de nos cellules en bloquant leur véritable fonctionnement. C'est ainsi qu'évoluent les espèces. C'est un long processus qui débute par un jeu de hasard. Si la mutation est utile à l'espèce, il est fort probable qu'elle soit préservée et même préférée : c'est ainsi que nous allons aborder le caractère dominant d'un allèle, la couleur du barreau, souvenez-vous. Le premier barreau de l'échelle 1 est noir, le premier barreau de l'échelle 2 est rouge : le noir domine le rouge, c'est donc le noir qui va s'exprimer au sein de l'organisme. Le noir est donc l'allèle dominant, le rouge est ainsi le récessif. Le caractère dominant va se transmettre et s'exprimer contrairement au récessif qui ne pourra s'exprimer que si les deux barreaux des deux échelles sont de la même couleur. Voilà comment fonctionne l'évolution.

Me suis-je égaré en route ? Peut-être bien mais c'était pour que vous puissiez comprendre la suite. Vous êtes ici parce que vous êtes le témoin d'une défaillance. Non ? Mais si, bien sûr que si. Laissez-moi vous parler des événements récents. Le XIXème siècle a été secoué par de nombreuses découvertes dans le domaine de la génétique : on retient surtout Darwin et son Sur l'Origine des Espèces au moyen de la Sélection Naturelle, ou la Préservation des Races les meilleures dans la Lutte pour la Vie plus connu sous le nom de L’Origine des espèces. Il faut savoir que certains êtres humains possèdent un gène supplémentaire, localisé sur le chromosome X. C'est un gène qui dicte la création d'une protéine propre à chaque personne. Cette protéine est alors à l'origine de ce que l'on peut appeler une "capacité". Si vous avez retenu tout le prologue, ce gène possède un allèle par personne et c'est un caractère absolument dominant. Si vous avez suivi, vous aurez compris qu'un garçon n'aura ce gène que si sa mère le possédait et qu'une fille l'aura si au moins l'un de ses deux parents le possédait. Certaines filles se retrouvent aussi avec le gène deux fois : les informations des deux allèles se "mélangent" alors pour créer la capacité. Ce gène s'appelle en toute logique le "gène de la capacité". Peu d'individus à l'échelle mondiale le possèdent mais de par la dominance du caractère, leur nombre augmente sans cesse. Un frère et une soeur d'une même famille ne sont pas forcément tous deux "mutants". Qu'est-ce qu'un mutant ? Un individu étant l'objet d'une mutation. Quelque part, cela définit surtout le premier individu à avoir développé ce gène : par vulgarisation, cela définit aussi les personnes possédant le gène de la capacité.

A la vue du nombre de mutants de nos jours, nous pouvons affirmer que le gène est apparu au sein d'un individu il y a des centaines d'années. Seulement, il ne s'est pas déclaré de suite : les premières capacités avérées remonteraient aux XVIIIème et XIXème siècles. Comment cela est-il possible ? Nous avons constaté au cours de nos études que l'activation de ce gène n'était pas systématique : elle serait provoquée soit par un grand pic d'adrénaline dans le corps, soit par un événement émotionnellement marquant, parfois même sans facteur notable. Pourquoi plus aujourd'hui qu'avant ? Parce que le gène a subi des améliorations mais surtout parce que l'espèce humaine va finir par avoir besoin de ce gène. Nous supposons que le premier individu à l'avoir eu possédait une capacité mais pas sa descendance. Avec les siècles, le gène est devenu plus sensible. L'existence de capacités exprimées durant ces siècles ne reste qu'une hypothèse. Ce dont nous sommes sûrs, c'est que la forme la plus aboutie du gène est apparue au cours du XIXème siècle et que c'est à partir de là que l'activation s'est faite plus facilement.

Vous semblez sceptique... C'est compréhensible. Si je vous raconte tout cela, c'est parce que vous êtes susceptible de posséder ce gène. Vous n'avez rien remarqué de différent en vous ? Peut-être que votre gène "dort" encore. Quoi qu'il en soit, ils ne tarderont pas à vous repérer si vous êtes porteur du gène. Depuis une cinquantaine d'année, le gène peut être repéré et identifié : avec difficulté au départ puis grâce à un simple test sanguin depuis les années 2000, il est possible de savoir si vous le possédez ou non. Nous sommes de plus en plus nombreux à être capable de faire des choses qui sortent de l'ordinaire.

Pourquoi vous avoir dit autant de choses ? Parce que cette potentielle différence vous mettra dans une posture délicate. Très peu de personnes ont connaissance de cette évolution de l'être humain et les avis divergent. A travers le monde, des groupes se créent pour mieux comprendre, pour préserver le secret, pour essayer de faire fonctionner les choses ou au contraire, éradiquer les porteurs du gène. La recherche avance chaque jour mais le commun des mortels reste pour l'instant écarté des résultats obtenus. Ceux qui savent sont conscients des dangers encourus, à votre tour d'en mesurer l'ampleur... »