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| Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! | |
| | Sujet: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Lun 20 Jan - 19:23 | |
| La vie n’était pas un long fleuve tranquille. Il était facile de l’oublier lorsque l’on tombait amoureux et qu’une routine s’installait. A ce moment là, le seul problème se résumait à savoir qui allait conduire l’enfant à l’école ou faire les courses pour le repas du soir. Mais bien vite, tout est chamboulé par une décision, un choix, voir même un évènement qui détruit tout ce que l’on avait pu construire. La mort d’Indio nous détruisait Elias et moi. Oh ! Je ne pouvais en vouloir à cette petite tête blonde et encore moins à son père. Ils n’avaient été que les victimes de la guerre entre Genome et Genetic. La mort n’était un sujet ni facile à aborder, ni simple à vivre. Je me sentais démunie, impuissante face à elle car aucun des mots qui me venaient à l’esprit ne pouvaient la combattre. La mort était inéluctable et nous n’étions que des insectes qu’elle pouvait torturer.
Depuis ce jour fatidique, Elias me fuyait et me repoussait. Je demeurais patiente, essayant tant bien que mal de l’aider à ma façon. Je m’occupais de l’appartement, lui laissais régulièrement des plats préparés dans le réfrigérateur pour qu’il n’ait rien à faire. J’aimerai bien lui parler, mais il ne m’en laissait pas l’occasion. Il suffisait de voir la fois où il m’avait poussée par-dessus la mezzanine avant de quitter l’appartement pour ne revenir que le lendemain. Non seulement, j’avais du me relever seule, mais en plus, j’avais passé une partie de la nuit à téléphoner aux hôpitaux et aux commissariats. Aucune trace de lui jusqu’à ce qu’il réapparaisse. J’aurai pu l’engueuler pour la frayeur qu’il m’avait faite, mais rien ne sortit devant son air pitoyable. J’étais restée muette tandis qu’il se dépêchait de fuir mon regard et ma présence. Je ne servais à rien dans cet appartement. Plus de lessives. Plus de repas à préparer. Tout ceci était inutile car il ne le remarquait même pas. Elias n’était plus que l’ombre de lui-même.
Je me décidais à quitter l’appartement, sachant pertinemment qu’Elias ne s’en soucierait pas. Il ne le remarquerait même pas de toute manière. J’étais inexistante… Je n’étais pas de sa famille après tout. Je n’étais rien. Je marchais dans les rues peu fréquentées de Los Angeles et m’arrêtais dans un drugstore pour acheter une bouteille. Nous étions loin d’un bon rhum, mais pour ce que j’allais en faire, c’était bien assez. Puis, je reprenais ma route dans l’espoir de trouver un coin tranquille. Je me retrouvais à la marina ! Pas très commun comme lieu, mais je m’en foutais. Cet endroit où un autre, quelle importance ? Au moins, je ne risquais pas de faire un trop gros scandale en m’écroulant totalement ivre en plein milieu du chemin. Peut être même que l’on me jetterait à l’eau pour me réveiller. Ou pour me tuer, à voir l’état dans lequel je me mettrais et la gueule de mes saint bernard.
Allongée sur un banc, un bras en travers du visage, je commençais à amorcer la descente de cette bouteille. C’était fort mais pas assez pour m’anesthésier le cœur. Alors je continuais. Je n’avais rien d’autre à faire et personne ne m’attendait. Elias ne se rendrait même pas compte de ma disparition et quand bien même ce serait le cas, il penserait simplement que je l’avais abandonnée. Peut être était-ce ce que je faisais en ce moment… Comment pouvais-je savoir ? Je n’étais pas voyante et là, j’avais mieux à faire. Oh… Justement ! Il me fallait prendre une précaution. Je tirais mon portable de mon pantalon pour l’éteindre. Il y avait peu de chance pour que quelqu’un m’appelle puisque mes amis étaient des traîtres pour la plupart, des naïfs pour d’autres. Et mon Casper resterait certainement ce qu’il était : un mort.
Alors que je prenais une autre rasade, une présence se fit sentir à mes côtés. Mon Casper ? Non, impossible. Mes Saint Bernard sadiques ? Je déplaçais mon bras qui cachait ces larmes d’impuissance et de souffrance pour contempler l’intrus.
- « C’est occupé… »
J’espérais qu’il ne prendrait pas ma blague au sérieux et qu’il ne se mettrait pas à pisser sur mon banc… Non, personne n’était aussi con. Quoique… |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Lun 20 Jan - 19:52 | |
| 5 mai 2011 - La rosa de los vientosRyan avait besoin de réfléchir, de se poser, d’aller dans un endroit où il ne sentirait pas la présence de Maggie. Ce qui était bien compliqué puisqu’il avait l’impression que L.A même était imprégné de son souvenir, de son odeur même. Un mois passé qu’elle l’avait quitté et il ne voulait toujours pas le croire. Isolé de tout, il ne faisait pas vraiment d’effort pour voir le peu d’amis qu’il lui restait. La solitude semblait être à présent sa meilleure compagne. Les vents le menaient sur une mer plus calme, seulement il ne savait pas quand la tempête finirait. Face à cette comparaison, il décida alors de se rapprocher de la mer. Il se rappelait qu’il n’y avait jamais été en compagnie de Maggie. Pas à Los Angeles du moins. Il se rappelait aussi qu’elle aimait faire du surf et qu’elle y avait été avec Ingrid, la petite qu’elle gardait pendant un temps, pendant qu’il était dans le coma. Un autre lieu qui lui rappellerait son chagrin. D’un autre côté, il était plus qu’attiré par le côté apaisant de l’odeur des embruns marins, le doux son des vagues qui s’échouent sur la plage ou contre le ponton d’un port ou d’une marina. La voiture prit la direction des eaux. Il pourrait, s’il voulait en arriver là, foncer et ne pas s’arrêter. Faire en sorte que la voiture tombe dans les eaux froides et se noie avec lui à l’intérieur. Ses poumons se rempliraient alors d’eau et il mourrait noyé de l’intérieur. Une mort lente. Une mort pendant laquelle il pourrait peut-être apercevoir une dernière fois l’homme qu’il était quand il courrait après Maggie, encore fou amoureux d’elle et elle folle amoureuse de lui. Peut-être qu’il ne mourrait que comme un vieil aigri, fou et con comme un clou. C’était d’ailleurs la solution la plus probable s’il choisissait cette option. Heureusement, il n’était pas suicidaire. Il savait qu’il pouvait faire quelque chose de bien encore. Faire partie de cette organisation écossaise qui s’employait à aider les mutants l’en avait convaincu. Il se contenta donc de se garer sur le parking de la marina. Une chance, le soleil brillait et l’air était doux. Début mai pointait son né. Il aimait beaucoup cette période. Elle devenait propice pour la plongeait et il avait comme la sensation qu’il s’agissait là d’une activité qu’il apprécierait. Pour le moment, il fallait juste se contenter d’observation et de trempette des pieds au mieux. Alors, il prit son petit carnet avec lui dans le but d’y coucher sur le quelques feuille blanches qu’il y restait les mots qu’il ne pourrait jamais dire, les émotions qui nouaient sa gorge et qui faisaient pleurer son cœur. Cela emblait si désuet vu de l’extérieur et i peu viril. Mais quel homme n’a pas le droit d’être triste et de pleurer ? Tous les bancs étaient pris. Le soleil avait ses fans visiblement. Ryan décida donc de se diriger vers le bout du ponton. Ce banc là aussi était pris, mais il comptait s’assoir sur le bord du ponton. C’était parfait. Il n’y avait même pas de bateau devant. Ils devaient tous être en mer vu le temps. « Je ne comptais pas m’asseoir ici. » rétorqua-t-il automatiquement, sans vraiment porter attention à la jeune femme. Sa voix était faible et rauque mais son pas lui restait léger. Lorsqu’il arriva au bout du ponton, il se retourna tout de même pour voir la personne qui lui avait parlé. C’est alors qu’il comprit d’où venait l’odeur d’alcool. « Vous savez, ce n’est pas bon l’alcool avec le soleil. » en effet elle était bien en dessous des rayons au plus chaud de la journée en plus. « En revanche quand ça ne va pas écrire fonctionne bien et c’est plus sain pour la santé. » Ce sur quoi il prit place au bord du ponton, ôtant ses chaussures pour laisser ses pieds frôler l’eau pas très chaude. |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Lun 20 Jan - 20:24 | |
| Je ne cherchais pas à détailler davantage l’intrus. Pourquoi le ferais-je ? C’était un humain de trop sur cette planète trop petite. A tous les coups c’était un mutant faisant partie de l’une de ces organisations de cinglés ! Mais… Avait-il sa place auprès des bisounours qui se faisaient dégommer ou auprès des tueurs aux scalpels sans foi, ni loi ? Etait-ce important ? Non ! Car à tous les coups, les emmerdes allaient arriver. Allez, je ne donnais même pas cinq secondes avant que ce ponton soit un champ de bataille ! Peut être même qu’Ariel et Sébastien allaient se joindre à eux pour leur foutre des coups de queue. Bon… J’en rajoutais un peu et je préférais mettre ça sur le compte de l’alcool. C’était mieux que d’envisager une avancée de ma folie. J’étais trop jeune, trop belle pour devenir sénile à mon âge. Ce serait du gâchis ! Une vraie blonde, ça ne courrait pas les rues de nos jours. J’étais une sorte d’animal en voie de disparition. Capucine… Ta gueule !
Je décidais d’obéir à mon propre conseil pour me concentrer sur les paroles de l’autre là. Surtout qu’il se donnait le droit de me dire ce que je pouvais faire ou pas. Genre ! Mais pour qui se prenait-il ? Mon père ? Non, pas assez vieux d’après l’image que je m’en faisais. Et en plus, il s’installait là ? Gros foutage de gueule !
- « Pour écrire de la merde ? J’ai laissé mon PQ chez moi. Dommaaaage »
J’espérais qu’il comprendrait que sa présence me gênait et qu’il prendrait congé en parfait gentil homme qu’il était. Papoter c’était bien, mais ma bouteille n’allait pas se vider toute seule. J’avais du travail, alors oust l’intrus !
- « Au cas où vous seriez un schtroumpf, je vous signale que j’étais là avant vous, seule, et ça me plaisait bien… Alors… Si vous pouviez quitter les lieux, ça m’arrangerait en fait. »
Je ne pouvais pas être plus claire et je me trouvais même très polie. Elias aurait certainement honte de mon comportement, mais il n’était pas là. Alors ce que l’avocat ignorait ne pouvait pas lui nuire et quand bien même il s’en moquerait. Comprenant que mon intrus ne s’en irait pas, je décidais de me bouger assez pour m’asseoir. La bouteille au sol, les coudes sur les genoux, je le regardais d’un air abrutis. A tous les coups, mon mascara avait coulé… Quelle idée de se maquiller quand on était certaine de pleurer au moins une fois dans la journée ? C’était totalement con. Ouais… En fait, j’étais conne. Finalement, les blagues sur les blondes avaient peut être un fond de vérité. Youpi….
Dernière édition par Capucine Rider le Jeu 23 Jan - 16:19, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Mer 22 Jan - 19:47 | |
| L’espace public était à tout le monde et Ryan avait cette fabuleuse capacité de pouvoir se fondre n’importe où en s’enfermant dans une bulle que rien ni personne ne pouvait craquer. Il était alors comme un lion en cage, sur le qui-vive, mais parvenait à obtenir sa tranquillité. Surement, car de l’extérieur, il n’était plus le genre de personne que l’on avait envie d’approcher. Enfermer dans un monde sombre et triste, il ne souriait plus et ne parlait quasiment plus. Bref, tout ça pour dire que se posait quelque part où quelqu’un trônait déjà à seulement quelques mètres de là n’était en rien un problème.
Néanmoins, lui qui n’était plus vraiment sociable, il ne put s’empêcher de faire cette remarque… stupide ou non, à cette jeune femme qui était en train de se descendre une bouteille d’alcool en plein soleil. Il lui conseilla même un moyen plus sain de noyer son chagrin, sans succès. Malheureusement, il ne connaissait plu trop l’humour, il n’avait donc absolument aucune réplique en réserve pour lui rétorquer ce qu’il fallait. Il resta planté et s’installa parce que c’est tout ce dont il était capable. Se faire rejeter n’était pas le moment. Surtout pas le moment. Et ce genre de comportement l’amenait bien souvent à se refermer sur lui-même, même s’il avait envie d’aider les gens. Le problème étant qu’eux sont les premiers à devoir vouloir être aidés avant qu’on ne puisse faire quoi que ce soit.
« Je suis désolé, mais c’est un espace public, je peux me mettre où je veux et soyez déjà bien heureuse que je m’assois tranquillement sur le bord du ponton que je ne vous ai pas viré telle une poivrotte. Bizarrement vous n’êtes pas la seule à être triste et à porter le poids du monde sur vos épaules. »
Il ne la regardait pas à cet instant. Et ne changea en rien ses mouvements. Ses pieds effleuraient l’eau et il prit enfin son calepin. Commençant à y coucher certains mots. Il ne savait pas vraiment quoi faire avec cette femme qui semblait ne pas aller bien du tout. Il n’était en rien une assistante sociale mais il n’était pas non plus aveugle, bien au contraire. Elle était sans dessus dessous. Ils l’étaient tous les deux, malheureusement.
‘ Coupable : mort de Dusty, mort de Maggie… Solitaire : plus de famille, orphelin suite à un accident de voiture, je n’arrive plus à…’
Il n’avait finalement pas la patience ni l’inspiration pour écrire quoi que ce soit sur ce calepin pourtant bien plein déjà. Il souffla puis le posa à côté de lui.
« Vous avez raison, écrire ça pu. »
Ryan parlait pensant que la jeune femme était déjà bien loin de lui. Pensant qu’elle avait surement déjà bu la moitié de sa bouteille, voire la bouteille entière alors que cinq minutes, même pas, venaient de s’écouler. Il ne s’attendait pas à un retour, et quelque part, il avait besoin de socialisation, même s’il se refusait d’y croire. Il voulait plus que tout s’isoler, malgré tout il sortait ne supportant plus de rester à l’hôtel. Il prit alors son portefeuille et en sortit la photo de Maggie.
Dernière édition par Ryan McCallan le Jeu 23 Jan - 17:17, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Jeu 23 Jan - 17:05 | |
| Assise, je me décidais à détailler davantage mon interlocuteur. Il ne ressemblait à rien. Non pas qu’il n’avait aucun potentiel – il était même bel homme – mais son air de chien battu gâchait le tout. Pourquoi était-il aussi triste ? Il n’avait pas le droit d’être triste. Aujourd’hui, c’était mon tour ! Cela faisait cinq jours que je me retenais, prenais sur moi d’abord à l’hôpital, puis en non compagnie d’Élias qui continuait de me fuir. Toutefois, je ne pouvais l’accabler davantage avec mes petits problèmes sans importance, même s’il me cantonnait au rôle de femme de ménage. Il ne s’en rendait pas compte, il ne voyait plus l’appartement dans lequel il vivait de toute façon. Alors non ! Je l’acceptais de la part d’Élias, mais je ne me sentais pas d’écouter ou de subir la peine des autres en plus de la mienne. Allait-il m’obliger à être désagréable ?
- « Je suis désolée, mais c’est un espace public, je peux me mettre où je veux et soyez déjà bien heureuse que je m’assois tranquillement sur le bord du ponton que je ne vous ai pas viré telle une poivrote. Bizarrement vous n’êtes pas la seule à être triste et à porter le poids du monde sur vos épaules. »
J’allais le trucider !!! Je savais bien que je n’étais pas la seule à être triste, mais je m’étais mise sur le banc au bout du ponton pour ne pas effrayer les gens à l’entrée de la marina. Je me tenais tranquille et il fallait que ce petit con vienne jusqu’à moi me donner des leçons de morale à deux balles tout en me conseillant de me répandre sur le papier… C’était son truc. Je préférais réduire au silence ma peine par le biais d’une bouteille. Ce n’était pas très sain pour ma santé, mais ça avait le mérite de fonctionner. Seulement, le pire… C’était qu’il me donnait raison pour l’écriture en plus ! What’s the fuck, mec ? Je regardais mon abruti avec une tête d’abrutie. Au moins, nous serions au même niveau pour nous comprendre. S’il ne m’avait pas déjà catalogué en tant que poivrote, j’aurai peut être été sympa avec lui au point de lui proposer un verre, mais là… Croyez bien qu’il pouvait toujours courir !
Un long silence gênant s’ensuivit et il ne s’en allait toujours pas… Il tenait quelque chose entre ses mains… La photo d’une femme. Ok… Il venait de se faire larguer. Quoique vu le personnage, je ne pouvais que comprendre. S’il était aussi aimable en temps normal, je serai même prête à la plaindre. Je m’approchais de lui, constatant que je n’avais même pas descendu un quart de la bouteille et m’asseyais à ses côtés en lui tendant le liquide du courage. J’espérais pour lui qu’il accepterai ce geste sinon… Il allait en chier et son chagrin d’amour de merde ne serait rien à côté de ce que je pourrais lui faire.
- « Ah et au fait… La poivrote t’emmerde. »
Ça c'était fait... Au moins, il savait que ce ne serait pas par des noms d'oiseaux qu'il arriverait à m'apprivoiser. Le voulais-je ? Pas certaine. Tout ce que je voulais aujourd'hui c'était comprendre Élias et ce que je pouvais faire pour l'aider réellement. Mais comment faire quand l'autre partie se murait dans son silence ? La fille avait besoin de communication avec l'autre dans sa relation de couple. Elle avait besoin de savoir ce qu'elle devait faire, ne pas faire, se sentir... utile. Seulement, j'étais jeune et, je ne le comprenais pas. Nous étions ensemble depuis plusieurs mois et j'étais impuissante devant son malheur. |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Jeu 23 Jan - 21:26 | |
| Ryan ou l’art d’être aimable pile poil quand il le faut. Certes, il n’allait pas bien, mais ce n’était surement pas en se mettant les gens à dos qu’il parviendrait à ses fins, à être celui qu’il voulait devenir de par son complexe du héros. Voyez le héros, même pas capable de tenir une discussion avec une personne en détresse. Le problème était peut-être qu’il était lui-même en détresse. Ou bien, tout simplement, réagissait-il de la sorte car il s‘était fait agresser verbalement à peine arrivé. Quoi qu’il en soit, il finit par ‘enterrer dans le silence, contemplatif face à la photo de celle qu’il venait de perdre. Il e demandait s’il s’en remettrait un jour et en voyant cette jolie jeune fille sur le banc, il se demandait si un jour il pourrait à nouveau s’intéresser à quelqu’un. Pour le moment tout lui semblait des plus fades, comme si la vie même n’avait plus de saveur, comme ‘il avait perdu le goût. Une sensation des plus déplaisantes, mais contre laquelle il essayait désespérément de lutter.
Derrière lui, il sentit la jeune femme bouger. Effectivement, elle venait s’installer à ses côté. Elle semblait beaucoup grogner pour pas grand-chose finalement. Un peu comme lui en réalité. Il ne la regarda pas jusqu’à ce que qu’elle lui tende la bouteille. Il la prit volontiers. Devait-il vraiment. Finalement, il but une gorgée et la rendit à sa propriétaire qui venait de lui dire qu’elle l’emmerdait.
« Ok » répondit-il simplement.
Que pouvait-il bien dire de plus de toute manière ? Elle était paradoxale comme toutes les femmes. Elle grognait, l’invitait à boire dans sa bouteille puis regrognait. Okay, il n’était pas de ce monde et combien de fois auparavant il avait déjà eu du mal à comprendre les colères de Maggie ? Le jeu était peut-être d’ignorer le piques. Il s’octroya finalement le droit de lui jeter un œil. Elle était ravissante bien que fade de tristesse.
« Que vous arrive-t-il pour vouloir borie seule sur un ponton ? Du moins si vous avez envie d’en parler… »
D’un autre côté il supposait que puisqu’elle s’était posée à côté de lui, elle avait envie d’interagir avec l’homme qu’il était. Pour une raison ou une autre. Ou peut être juste qu’elle voulait le pousser à l’eau. Par sécurité, il ramena ses jambes en dessous de lui, s’asseyant ainsi en tailleur ; Des fois qu’une envie soudaine prenne la jeune femme. Sait-on jamais !
« Ryan… » se présenta-t-il alors en tendant la main pour qu’elle la serre si elle le souhaitait.
L’approche première n’avait pas fonctionné, elle était peut-être trop moralisatrice, alors s’il jouait sur le plan plus courtois et normal peut être que ça passerait mieux, tout ce qu’il savait c’était qu’il ne supporterait pas l’humeur ronchon d’une bourrée. Même si, actuellement, elle n’avait pas beaucoup bu. Après tout elle pouvait juste mal supporter l’alcool.
Il réalisa alors que la photo de Maggie était visible de la jeune femme et il la cacha alors aussi tôt dans sa poche. Comme pour la garder jalousement. Et pour éviter les moqueries. Comme ça de l’extérieur, il savait très bien qu’on pouvait croire que son état était dû à moins pire que la réalité ne lui avait laissé. Et pourtant… |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Jeu 23 Jan - 22:17 | |
| Je me montrais « sympathique » en proposant ma bouteille à cet inconnu. Après cette prise de tête, c’était tout de même un beau geste de ma part qu’il n’avait pas intérêt à refuser. En gros, je lui foutais une arme sur la tempe s’il ne me faisait pas ce plaisir. Pendant ce temps là, je laissais mon dos reposait sur la pierre chaude du ponton et remettait mon bras au dessus de mes yeux. Il faisait chaud sous le soleil, mais heureusement pour nous, aujourd’hui, il y avait un peu de vent. Ce n’était pas intolérable. Attraper des coups de soleil ? Peut être… Mais je m’en foutais. Quoiqu’il en soit, mon nouvel ami me rendit la bouteille, tout en me demandant les raisons de ma tristesse. J’aurai très bien pu l’envoyer chier comme tout à l’heure. Il était habitué depuis ces cinq dernières minutes, mais je ne le faisais pas. Pourquoi ? Aucune idée. Peut être que sa peine était une sorte de miroir de la mienne à laquelle je ne pouvais résister. C’était donc tout naturellement que je répondais à sa question sans chercher à me défiler.
- « Il y a cinq jours… Le fils de quatre ans de mon compagnon est mort et je ne peux pas l’aider. »
Comment plomber l’ambiance ! Mais bon, ce n’était pas comme si nous dansions la lambada collés serrés quelques minutes auparavant aussi… Au moins, ce n’était pas pire de dire tout haut ce que je ne cessais de me répéter tout bas. Parfois, il était difficile d’exprimer nos peurs, nos craintes à voix haute car ça donnait aux mots tout leur sens. Les choses devenaient beaucoup plus réelles. Or, ce que j’avais vu, ressenti, vécu ces trois derniers jours avait été difficile psychologiquement parlant. Il arriverait bien un moment où cette douleur s’évanouira (enfin, je l’espérai) et où notre couple retrouvera son osmose. (là encore, je l’espérai) Je préférais ne pas penser à ce qui se passerait si Elias ne parvenait pas à surmonter cette épreuve. C’était toujours possible, mais mieux valait éviter cette hypothèse alors que les évènements sont encore bien trop présents dans nos esprits. Par contre, avec le temps…
Mon interlocuteur décida qu’il était temps de lever le voile sur le mystère de nos identités. Ryan… Pas trop moche comme prénom et ça lui allait plutôt bien. Du moins, si un prénom pouvait mieux allait qu’un autre sur une personne. Punaise, il fallait mettre ma tête sur pause…
- « Capucine », fis-je en serrant sa main.
La présentation était très conventionnelle, voir même lacunaire. Mais c’était mieux que tout à l’heure. Au moins, aucune insulte n’était prononcée… Suite à cela, je remarquais son geste pour cacher sa photo. Son attitude n’était pas très logique. Après tout ce temps, il réalisait seulement maintenant que mes yeux pouvaient effleurer l’image de la femme qui le faisait souffrir ? Surtout que la manière précipitée pour ranger ladite photo n’était pas des plus discrète.
- « Chagrin d’amour ? », demandais-je succinctement, faisant comprendre qu’il n’était pas obligé d’en parler s’il ne le voulait pas.
Après tout, c’était sa vie et ce serait certainement la première et dernière fois que nous nous parlerons. J’avais le temps ! Ce n’était pas comme si quelqu’un m’attendait ailleurs… |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Ven 24 Jan - 12:00 | |
| Apaiser les mœurs, trouver la paix intérieure, ne faire qu’un avec son environnement et chasser de son esprit toute les ondes négatives qui le court-circuitent. Un espoir vain désormais. Comment trouver tout ça quand la personne qui nous complète nous a quitté ? Ryan n’avait pas toutes ces réponses, comme la plupart des gens qui vivaient un deuil d’ailleurs. Il essayait juste de s’en sortir, de faire en sortes que cela lui fasse moins mal, qu’il puisse à nouveau se lier au monde qui l’entoure au lieu de se contenter de l’entre-apercevoir.
Demander à la jeune femme ce qui la mettait dans cet état était un début. L’intérêt qu’on peut porter aux autres est parfois plus bénéfique que l’ignorance de l’inconnu. Un inconnu se trouvant sur notre chemin et interagit avec nous le faisant souvent pour une réelle raison. Enfin, Ryan comprit de suite l’état d’esprit de la jeune femme. Il vivait lui le deuil, mais il savait aussi l’image de lui qu’il projetait au monde, il ne pouvait qu’imaginer celle rendue par son compagnon, d’autant que chacun réagit à sa manière.
Sur le coup il ne répondit pas. Il se doutait que ce qu’il dirait serait mal venu, alors il préféra se présenter. Il lui semblait que c’était un pas vers l’avant avant de dire ce qu’il pensait de la situation. Il ne voulait pas recommencer la même erreur que précédemment. On va dire qu’elle ne l’avait pas vraiment bien pris. Et puis, elle avait un prénom tout à fait sympathique. Il lui faisait penser à une chanson française entendue en Ecosse… Sa tête se baissa. L’Ecosse…
« Enchanté… » dit il presqu’absent.
La photo était désormais rangée dans sa poche, bien qu’il s’était rendu compte du peu de discrétion dont il avait fait preuve. Il ne s’étonna donc en rien de la question qui suivie. Bien qu’au fond, il fut déçu de voir que ses craintes se confirmaient. Pourquoi pensait-on nécessairement au chagrin d’amour ? Il aurait préféré dans un sens. Il avait été tellement difficile d’arriver à vivre avec Maggie sereinement, sans exs, sans mutants, sans dangers… En fait, ils n’y étaient même pas parvenus.
« Si seulement », commença-t-il, avant de se lancer plus loin. « Vous savez votre compagnon vous repousse peut être mais il a besoin de vous. C’est compliqué à expliquer, mais j’ai tendance à repousser mes proches, pour ne pas qu’ils vivent mon deuil à ma place mais j’aime aussi les voir même si ça ne se perçoit pas. Il n’y a rien que l’on puisse faire, à part peut être faire un hommage, l’organiser, d’une manière ou d’une autre…J’aimerais qu’on fasse ça pour moi, pour elle surtout. »
Son regard était fixé sur le lointain. Il voulait la rassurer, lui faire comprendre que le rejet du deuil n’est pas un rejet voulu et mauvais, qu’il n’est pas une façon pour l’autre de dire qu’il n’aime plus ses proches, c’est plus une manière de se protéger et de protéger les autres.
« Je pense qu’il y a aussi un truc qui fait qu’on réalise qu’on peut perdre nos proches rapidement, trop rapidement et d’une manière bien trop violente. Ce même truc qui fait qu’on veut se protéger, comme on veut protéger les autres. C’est dur… pour tout le monde en fait… Enfin, je dis ça mais je pense que je parle plus pour moi que pour votre compagnon, je ne le connais pas après tout… »
Enfin si, il l’avait déjà vu, mais ça il ne le savait pas. Tout comme Capucine. |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Mer 29 Jan - 10:14 | |
| Il me semblait que ses maux étaient dus à un chagrin d’amour en raison de cette photo qu’il tenait entre ses mains. Toutefois, il en était tout autre et sa réponse me donnait un rapide aperçu de sa situation. J’étais encore trop bisounours pour imaginer le pire après ce qu’il venait de se passer. Était-ce une qualité ou un défaut ? Pour le moment, c’était une malédiction. Je ne connaissais pas cet homme que sa vie était déjà un chaos indescriptible. Je n’osais prétendre ressentir sa peine dans la mesure où Élias était encore vivant, physiquement parlant, mais… Il était devenu quelqu’un d’autre. Son drame et sa douleur étaient intenses et malgré mes efforts pour l’aider, il m’empêchait de l’atteindre. Élias luttait contre sa souffrance et contre moi. Il me repoussait à chaque instant, me fuyait et je me sentais démunie. J’avais cette impression de ne servir à rien et d’assister à sa chute sans pouvoir le rattraper. J’en venais parfois même à me demander si je n’aurai pas mieux fait de mourir dans la destruction du bâtiment. De toute manière, il ne s’en serait pas rendu compte. Il n’était plus que l’ombre de lui-même et aurait certainement mis ma disparition sur une crise au sein de notre couple.
Les yeux perdus sur notre reflet dans l’eau, j’écoutais les paroles de mon psychologue du jour. Élias avait toujours besoin de moi pour avoir quelqu’un à rejeter ? C’était tordu comme idée, mais après tout c’était la seule qui pouvait expliquer le fait que je reste à ses côtés. C’était également la définition de masochiste… Il m’expliquait également qu’il s’agissait d’un moyen pour Élias de se protéger et de me protéger. Je me demandais alors s’il regrettait mon arrivée dans sa vie. Il me l’avait souvent répété que sa vie d’avant était sans saveur, sans rayon de soleil et que notre rencontre avait tout changé. Je lui avais apporté du réconfort, de la chaleur dans sa vie et même fait en sorte que son fils revienne sur Los Angeles. Le résultat est catastrophique. Si Indio n’était pas venu dans cette ville, il serait toujours en vie. Cruelle vérité.
- « L’enterrement a déjà eu lieu… Je n’ai pas pu y aller car j’étais à l’hôpital, mais… Je me sens coupable. Je me sens coupable de ne pas avoir été avec eux, de ne pas avoir pu les aider, les protéger et qui sait… Les choses n’auraient peut être pas été les mêmes si j’avais été présente. Seulement, il est trop tard… Et je ne pense pas avoir le droit d’avoir mal, car ce n’était pas mon fils, nous ne nous connaissions que depuis quelques mois et… je me sens couler. Si je ne peux pas l’aider, que dois-je faire ? Je ne peux pas l’abandonner dans son état, mais s’il m’évite parce que dans un sens, c’est à cause de moi si son fils est mort, est-ce le bon choix ? Qui me dit que je ne suis pas plus mauvaise pour Élias ? »
Je tournais mon regard vers Ryan comme s’il détenait la vérité absolue. Je devais certainement l’emmerder avec mon problème surtout qu’il ne nous connaissait pas du tout. De plus, cet homme avait ses propres soucis.
- « Je suis désolée de vous embêter avec ça… Elle s’appelait comment ? Enfin… Si vous avez envie d’en parler. Je comprends que ça puisse être délicat de parler à une quasi inconnue, mais vous m’avez écouté. Je ne prétends pas ressentir votre peine car elles sont toutes différentes. Seulement, j’ai perdu mes parents il y a plusieurs années… Donc si vous avez besoin d’une oreille, j’ai le reste de la journée. »
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| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Jeu 30 Jan - 12:19 | |
| L’atmosphère venait de changer du tout au tout. Déstabilisant mais agréable. Ryan s’était renfermé sur lui-même, c’était un fait. Il ne parlait que très rarement, ne dormait que très ponctuellement également et ne cherchait pas à approfondir de nouvelles relations. Par exemple, en cet instant, il était persuadé que cette discussion ne resterait ni plus ni moins qu’une discussion. Pourquoi ? Parce qu’il était persuadé d’avoir perdu goût à la vie et de repousser les autres. On pouvait l’utiliser comme défouloir, de toute manière il était devenu hermétique à la douleur d’autrui. Il ne voulait plus s’impliquer si cela voulait dire souffrir. Malgré tout, revoir Sonny lui avait donné quelques espoirs, et il semblait que l’instant soit le meilleur moment pour le partager avec quelqu’un qui en avait tout autant besoin que lui. C’est pourquoi il était plus sociable que les autres jours. Une raison comme une autre qui peut se défendre ou non. Telle n’était pas la question et surtout Ryan se fichait éperdument de ce que l’on pouvait bien penser de lui. Ce qui lui importait était d’aller de l’avant. Son nouveau projet en faisait partie. Complètement.
Ce qui frappa le plus Ryan et court-circuita quasiment tout son fil de pensées fut le prénom qu’évoque Capucine en fin de tirade. Elias…. Ce nom lui semblait familier, mais tant de choses s’étaient passées depuis. Quelques mois et pourtant nombre événements, beaux ou désastreux avaient laissé leurs empreintes sur le monde.
« Vous aimez les enfants. Je veux dire en général … »
Une question qui pouvait sembler tout à fait déplacée dans le contexte actuel. Mais Ryan venait d’avoir une idée tout à fait en l’air qui irait parfaitement avec son projet encor en champs de bataille. Il voyait qu’elle culpabilisait au point de s’établir en vilaine de l’histoire, mais il était convaincu que ce n’était pas le cas.
« Et, vous étiez dans un lit d’hôpital, comment pourriez-vous être responsable du décès de ce petit garçon ? … Vous savez, en six mois, j’ai perdu ma mère adoptive, une compagne et un enfant à naître, j’ai tenté de me suicidé et j’ai été sauvé par mon coup de foudre qui est à son tour décédé alors qu’elle attendait notre enfant. Nous avions même déménagé en Ecosse pour fuir les problèmes de L.A. Et j’ai perdu des amis aussi. Pourtant, il n’y a pas de vrai responsable, aussi coupable que je me sente. C’est pareil pour vous. Nos réactions nous appartiennent, et elles peuvent, certes, parfois être injustes, mais ça ne nous permet pas de nous enfermer nous même dans une bulle de culpabilité pendant que le monde avance et que nos proches ont besoin de nous. »
Ryan n’était pas psychologue et son discours était décousu, mais il lui semblait être tout de même compréhensible. La culpabilité nous ronge, mais finalement l’extérieur, voit les choses sous un angle différent. La vie est injuste, on peut le dire.
Il souffla alors, puis figeant son regard jusqu’alors perdu à l’horizon dans son joli regard, il poursuivit.
« Ne l’abandonnez pas. Vous l’aimez, ça se voit. Il est en détresse, mais il a besoin de vous. Vous ne le voyez pas maintenant, mais il vous remerciera plus tard. »
Lui-même était revenu à Los Angeles pour la même raison. Retrouver des gens qui tiennent à lui et à qui il tient, des gens qui seront là malgré tout, qui pourront le maintenir à flot, même s’il ne le montre pas, même s’il ne demande pas à les voir tout le temps. C’était donc une partie de sa propre expérience qui parlait en cet instant. D’ailleurs, il n’avait aps concrètement répondu à la jeune femme, pour le prénom et pour savoir s’il voulait en parler. Au début, il ne souhaitait pas, mais à rpésent, quelque chose lui disait qu’elle pourrait mieux comprendre ce qu’il voulait lui dire quelques minutes plus tôt.
« Cette femme… » dit il en montrant la photo « … elle s’appelle Maggie. C’est le coup de foudre dont je vous parlais. Elle est décédée et je n’ai rien pu y faire. Dans mes bras. Elle me manque terriblement. L’Ecosse était sa terre natale et ses parents m’ont rejeté la faute dessus. Perdu, rejetant tout et tout le monde j’ai décidé de revenir ici, un endroit où il me reste encore quelques amis. Je les rejette un peu malgré moi, je ne cherche pas à les voir, mais les savoir proche, tout proche, m’aide à avancer. L’une d’elle a même réussi à me redonner espoir. Vous voyez… tout n’est pas perdu, même pour Elias… »
Ryan finit par observer l'eau. Et s'il était vraiment fait pour essayer d'aider les gens? Pour la première fois depuis... il se sentait utile... |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Jeu 30 Jan - 13:21 | |
| Cet individu aurait très bien pu être un agent de Genetic missionné pour me ramener au bercail, mais ça ne m’empêchait pas de lui raconter ma vie, mes problèmes. Au contraire, il m’écoutait avec attention et cela me suffisait. A croire que c’était la chose qui me manquait ces derniers jours. Élias n’était pas très bavard et les seules fois où nous nous étions adressé la parole c’était soit pour nous engueuler, soit pour nous excuser de quitter l’appartement précipitamment. De couple, nous n’en portions plus que le nom puisque la plus petite excuse bidon nous permettait de déguerpir. C’était la période qui voulait cela et personne n’était coupable. Alors pourquoi portais-je ce poids sur mes épaules, cette boule dans mon estomac, ce nœud dans ma gorge ? Chaque muscle, fibre de mon corps étaient tendus à l’extrême, prêt à fuir à toute jambe ce foyer devenu champ de bataille. Les sentiments étaient toujours présents, mais ils essayaient de se raccrocher à un passé qui n’existait plus et qui ne reviendrait peut être jamais. Ils me faisaient souffrir davantage que ma chute de la mezzanine ou l’attaque de Genome et je n’avais aucune arme pour combattre ma douleur. Je ne savais pas quoi faire car reprendre une vie normale n’aurait aucun sens. Cela reviendrait à nier l’existence d’Indio et c’était une chose que je ne pouvais concevoir. Reprendre ma vie d’étudiante, mon boulot en tant que vendeuse dans cette petite boutique de vêtement… Quel intérêt ? J’étais mutante et je n’aurai jamais une vie normale. Je devais l’accepter et tirer un trait définitif sur ce qu’elle a été. J’avais besoin d’un but… D’un objectif… Quelque chose qui m’aiderait à porter ce poids sur mes épaules…
Si j’aimais les enfants ? Aussitôt, je repensais à un instant clé de ma relation avec Élias. Je me souvenais de ce sentiment de stupidité, mais également de cette chaleur qui s’était diffusée dans tout mon être lorsque l’homme de ma vie m’a promis de me faire un jour des enfants. Mais le drame qui venait de se produire avait peut être bouleversé ce projet à jamais… N’étant pas devin, je ne pouvais qu’attendre de voir les choses par moi-même.
- « Oui… Je ne pensais pas à la maternité il y a quelques temps encore, mais il y a quelques semaines, j’ai cru être enceinte. Cette situation m’a fait imaginer ce que serait ma vie et je me suis sentie prête. Bien sûr, mon âge n’est pas un facteur de stabilité pour élever un bébé, mais si le test s’était révélé positif, je n’aurai pas pu y mettre un terme. »
J’ignorais la raison de sa question, mais il semblait la connaître. Ryan ne tarderait pas à me mettre au courant. Quoi qu’il en soit, la suite de la conversation devenait vraiment personnelle. Sa question était légitime et j’aurai pu y répondre, non sans cacher certains détails. Seulement, il me racontait en même temps un pan de sa vie. OH… MON… DIEU… Un autre poissard ! Il n’avait plus qu’à me dire qu’il était mutant et j’étais prête à faire le test ADN pour vérifier notre taux de gémellité.
- « Je comprends… Mais vous avez encore une chance de faire quelque chose de bien avec votre vie. Vous êtes intelligent, bon, à l’écoute… Il ne fait aucun doute que vous franchirez ce moment difficile, même si cela prend du temps. En tout cas, je vous le souhaite. En revanche pour moi… Que ce soit le destin ou des personnes bien vivantes, j’ai l’impression que l’on ne me laissera jamais vivre en paix… Mon passé me rattrape toujours et même si je m’en suis sortie jusqu’à présent, ce n’est pas le cas de mes proches. C’est en déboulant dans la vie de mon compagnon qu’il a été mêlé à tout ceci et, lui et son fils, ont été des victimes collatérales. En fin de compte…. Je suis une malédiction. »
Etais-je en train de m’apitoyer sur mon sort ? Peut être bien, même si j’avais plutôt l’impression d’énoncer des faits de manière objective. Ryan me conseillait néanmoins de ne pas abandonner Élias. Même si cela pouvait lui sauver la vie par rapport à Genetic, j’ignorais si j’en serai capable. Il avait pris possession de mon cœur et mes pensées étaient essentiellement tournées vers lui.
- « Je ne recherche aucune reconnaissance. Il ne me doit rien, ce serait même le contraire… »
S’il me fallait compter toutes les choses qu’Élias avait faites pour moi, je n’aurai pas assez de doigts ou de place sur une feuille blanche. Sans lui, je ne serai certainement plus de ce monde depuis bien longtemps. Seulement, on ne faisait que parler de moi depuis tout à l’heure si bien qu’il me semblait nécessaire de détourner la conversation sur lui. Je l’écoutais attentivement et essayais de lier ses réactions à celles d’Élias. Même quand j’essayais de ne plus penser à lui pour me concentrer sur quelqu’un d’autre, il me hantait. Je l’avais dans la peau…
- « Comment y est-elle parvenue ? Cette personne doit être très importante pour vous ou tout au moins, elle doit bien vous connaître pour avoir réussi à percer un trou dans votre coquille… »
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| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Ven 31 Jan - 6:47 | |
| En venant à la Marina, Ryan espérait réfléchir et noter sur on petit carnet ses états d’âmes, avant de préparer une nouvelle session de recherche d’appartement. En effet, il vivait, pour l’instant, toujours à l’hôtel. Il avait fini par prendre sa décision, celle qu’il n’avait pas encore arrêtée lors de sa rencontre avec Sonny, mais il n’avait pas spécialement pris le temps de trouver quelque chose. Il pouvait profiter de l’argent de côté pour acheter un petit ranch à la sortie de la ville et parfois c’est ce qu’il songeait réellement faire. D’autant, que ça l’aiderait surement à faire de ce lieu son lieu d’accueil pour les gamins. Quoi qu’il en soit, ce pèlerinage intérieur, animé par le rythme de l’eau n’était pas du tout ce qu’il avait imaginé au début. Au contraire, il avait rencontré une jeune femme qui semblait tout aussi en détresse que lui mais pour une raison tout autre. Il voyait comment pouvait se sentir une personne le côtoyant lui, quotidiennement. Il se doutait n’être pas aussi vif et récalcitrant que ce fameux Elias, mais il n’était pas non plus de très bonne compagnie.
Il essayait cependant de ne pas paraître rustre et visiblement cela fonctionnait. Ryan avait envie d’aider et il savait que parfois écouter pouvait être la meilleure des choses qui soient. Pourtant, il avait aussi l’envie de proposer quelque chose pour s’aider lui-même et aider la jeune femme peut être. D’où sa question. Aimait-elle els enfants. Et sa réponse lui serra le cœur. Non seulement parce qu’il repensait à son enfant décédé avant même d’être né, mais aussi à la possibilité d’une femme de devenir mère et la sensation, le sentiment qu’elle doit avoir alors qu’elle se rend compte que ses espoirs sont finalement vains. Il ne pouvait pas comprendre exactement ce que Capucine pouvait ressentir parce qu’il n’était pas une femme, en revanche il comprenait aisément qu’elle était jeune mais qu’avoir un enfant ne lui faisait pas peur.
Instinctivement, sa main se posa sur celle de la jeune femme, brièvement. Il la serra, en signe de compassion et la retira au bout d’une minute même pas. Il ne voulait pas paraître ce qu’il n’était pas.
« Je suis désolé pour vous… mais, Capucine, est ce que vous aimeriez vous impliquer auprès des enfants ? »
Bien sûr il ne précisait pas que certain pouvaient être particuliers. Il devait trouver encore comment il pourrait les isoler des autres s’ils ne contrôlaient pas leur don ou bien s’ils risquaient de le découvrir pendant une journée d’activités, mais il comptait bien parvenir au bout de son idée. Tout comme il voulait faire comprendre à la jeune femme que, quelle que soient ses mésaventures, il ne faut pas abandonner, ne jamais abandonner.
« Merci vous êtes gentille… Ce que j’essaye de vous faire comprendre c’est que quel que soit le poison qui pourri votre vie, il vous a choisi à un moment donné, et c’est pour une raison. Je crois que nous sommes beaucoup a regretter plus ou moins un pan de notre vie mais savoir que l’on est aimé peut nous sauver la vie, même s’il y a ce côté sombre dans la balance. »
Il n’arrivait pas à être clair, mais il se souvenait clairement de ce que Maggie lui avait dit à propos d’Ingrid. Une petite avec un don spécial qui a tout perdu et qui ne cherche q u e l’amour. Légitime. Même si ça lui pourri la vie.
« Ne vous laissez pas aveuglée par ce que vous croyez voir. Laissez le temps au temps. Peut-être en effet que votre compagnons s‘éloigne pour de bon, mais eut être est-ce juste un passage et il sera content de vous retrouver une fois le deuil passé. Après tout, nous vivons tous le deuil à notre manière. «
Il n’y avait pas de solution universelle finalement. Ryan pensait que parfois il fallait juste laisser le temps au temps et que la personne doit vouloir s’en sortir pour s’en sortir. Elle doit évacuer aussi tout le chagrin qui la hante pour se mettre enfin au gout du jour et récupérer une vie normale. Capucine devait juste être attentive aux signaux de détresse de son compagnon. Quant à Ryan lui, il avait voulu se prendre en main et effectivement Sonny le connaissait plutôt bien, ils étaient plus que liés.
« Oui, si on doit donner un mot à la relation que j’ai avec elle, je dirai que Sonny est ma meilleure amie. Elle connaissait Maggie également et la pauvre n’a pas une vie facile non plus. Sa détresse m’a en quelques sortes court-circuité la mienne et elle a pu percer la carapace. Et je lui dois également la vie. »
Il lui devait beaucoup, Maggie également et même s’il avait aidé Remington qu’il ne pensait pas vraiment digne de confiance, Sonny l’aimait réellement, il n’avait donc pu faire autrement à l’époque. E retour à L.A, il ne pouvait faire qu’en sortes d’être là pour elle et puis il s’était vraiment pris d’affection pour la jeune femme |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Sam 1 Fév - 21:00 | |
| Je réfléchissais… Cela pouvait paraître incongrue pour certaine personne, mais ma blondeur n’était pas une cause de déficience mentale chez moi. Donc oui, j’étais capable de réfléchir sur ce qu’allait devenir mon avenir. Pour le moment, il semblait incertain, sombre et j’ignorais s’il me fallait courir vers cette obscurité, quitte à me perdre, ou à la fuir. Mais fuir… Cela signifiait abandonner Élias et il m’était difficile de concevoir une telle hypothèse. J’avais besoin de lui, de savoir qu’il était vivant, qu’il ne souffrait pas dans une cellule en tant que cobaye. Pourra –t-il survivre à la mort de son fils ? Se rappellera –t-il de ma présence à ses côtés ou m’obligera –t-il à le quitter ? J’avais peur de cette fin. J’avais peur de ne pas pouvoir supporter cette distance qui augmentait à chaque instant passé ensemble. Alors oui… Notre avenir devenait sombre.
Si je souhaitais m’impliquer auprès des enfants ? J’avais fait deux ans de sociologie dans le but soit de devenir professeur, soit éducateur spécialisé ou assistante sociale. Donc oui… Les enfants auraient forcément fait partis de ma vie. Seul l’âge de mes interlocuteurs aurait été différent selon les situations. Par contre, la question suscitait chez moi des interrogations. Que cherchait-il ? Me filer du boulot ?
- « Bien sûr. J’ai deux ans d’étude en sociologie derrière moi et jusqu’à récemment, j’envisageai encore d’aider les jeunes dans leurs études en tant que professeur ou dans leur vie en tant qu’assistante sociale. Mais aujourd’hui… Je suis dans le flou artistique. », terminais-je en riant doucement.
Mon parcours me semblait bien futile aujourd’hui. Dans la mesure où ma vie ne sera jamais normale, stable, il me fallait trouver un moyen de la rendre utile. Pour Élias. Pour Indio. Pour Adam afin qu’il ne soit pas mort en vain. Je n’étais qu’une fille parmi tant d’autres et seule, je ne pouvais pas faire grand-chose. Je ne prétendais pas pouvoir combattre les mutants qui plongeaient ce monde dans un profond chaos sans éprouver le moindre remords quand aux morts, mais il fallait agir. En sachant ce qui se passait dans les coulisses, nous ne pouvions pas rester assis avec des œillères ou alors nous cautionnerons leurs actes. Si je ne réagissais pas, cela signifierait que tous mes proches étaient morts en vain. Je devais donner un sens à leurs disparitions pour montrer qu’au moins une personne était prête à honorer leur sacrifice. J’ignorais comment m’y prendre. J’ignorais même si j’avais une chance de réussir ou si je partais seulement vers un suicide. Mais il me fallait essayer. Je le devais. Je le leur devais. Ma vie n’était pas terminée et celle de Ryan non plus. A nous de déterminer ce que nous voulions en faire.
- « Je ne le quitterai que s’il me fout à la porte. Et encore… même après cela, je ne pourrais certainement pas l’abandonner et ce même s’il refaisait sa vie avec une autre que moi. Vous devez me prendre pour une folle… Mais… Je lui dois beaucoup et ça, je ne l’oublierai jamais. »
Cette conversation avec Ryan m’aidait à savoir ce que je voulais dans ma vie et elle tournait autour d’Élias. Son désir était de retrouver Indio, d’apaiser sa douleur et combler le vide dans sa poitrine ? Je ne pouvais rien faire si ce n’était de faire payer à ses assassins. Ensuite, il m’avait aidée lorsque j’étais au plus bas et mon amour pour lui était si fort qu’il me serait impossible de ne pas garder un œil sur lui ? Je le protégerai et ce même s’il ne me désirait plus dans sa vie. Je ferais tout pour l’aider à passer cet épisode. Il me fallait seulement me montrer patiente et me tenir prête.
La discussion dériva sur la personne qui avait aidé Ryan ces derniers jours. J’étais heureuse qu’il ait pu trouver une personne pour le remettre sur le chemin de la lumière. Par contre, au nom de cette personne, une sonnette d’alarme se mit en route. Sonny…. Quel était le pourcentage pour que deux personnes qui se rencontrent dans un endroit public puissent en connaître une troisième ? A mon avis, il était très bas. Surtout quand il s’agissait de mutants. Je me relevais rapidement, mon corps tendu, prêt à répondre à une attaque si celle-ci devait arriver. Était-ce une blague de Genetic ? M’avaient-ils pisté depuis l’attaque de Genome ? Connaissaient-ils l’emplacement de l’appartement d’Élias ? Punaise ! J’avais parlé d’Élias avec un inconnu !!! Crétine ! Tu devrais apprendre à fermer ta gueule !
- « Qui êtes vous exactement ? Pour qui travaillez-vous ? D’habitude, ce n’est pas votre genre de papoter avec vos cibles alors que cherchez vous ? »
Je jetais un regard aux alentours afin d’identifier un hypothétique renfort, mais rien ne semblait bouger. Pourtant, j’étais prête à détaler à la première menace. A moins que je ne le foute à l’eau pour gagner du temps. Tout dépendra de sa réponse.
Dernière édition par Capucine Rider le Mar 4 Fév - 11:37, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Lun 3 Fév - 20:54 | |
| Quand tout va mal et que l’on ne sait plus qui on est et où l’on doit aller, Ryan sait par expérience qu’avoir un but, une utilité, aide à se retrouver soi même et à sortir de nos galères. C’était donc tout naturellement qu’il pensa à la jeune femme pour continuer à développer son projet. Projet initié par une idée de Sonny. Décidemment, cette fille finirait par lui faire miroiter monts et merveilles. Il lui en devait des choses à commencé par sa vie ! Enfin, tout ça pour dire qu’il était intrigué par la réponse de capucine. Si son offre pouvait l’aider elle également à se sortir de sa galère avec ce Elias (d’ailleurs il songeait à lui demander si c’était bien l’avocat Elias Climber dont elle parlait), il en serait plus que content. En effet, Sonny lui avait montré que son côté altruiste était ce qui le sauvait, car il faisait souvent des choses désintéressées pour les autres, avec son don, quitte à s’exposer devant les mauvaises personnes. Elle disait qu’il n’y avait rien d’égoïste en lui. Bien sûr, il savait que ce n’était pas totalement vrai, mais ce n’était également pas totalement faux. Alors, il fallait se lancer.
« Bien. Voilà j’ai un projet. Celui de monter une association pour les enfants orphelins et / ou défavorisés. On y ferait des activités pour les occuper et les sociabiliser. Les éduquer aussi. Bien sûr, mon projet ne peut fonctionner que si j’ai un petit groupe de bénévoles prêts à me suivre. C’est pourquoi, avec votre histoire, votre passif comme votre présent, je vous propose de faire partie de l’aventure. «
Il se jetait à l’eau comme ça, mais travailler avec les enfants, leur donner tout l’amour dont on est capable, peut être plus que bénéfique pour les deux types de protagonistes. Il voyait très bien, qui plus est, qu’elle était perdue. A la fois dans sa vie présente mais aussi concernant ce qu’elle envisageait de la vie. Et, malgré lui, Ryan trouvait ça dommage. Tout comme le fait qu’un événement si tragique défasse un couple qui a pourtant l’air d’avoir traversé pas mal de maux et marées.
« Je ne vous prends pas pour une folle loin de là. Plutôt pour une combattante qui se bat pour ses convictions et ceux qu’elle aime, et c’est quelque chose d’honorable. »
Il avait les mêmes valeurs. Il pensait entrer chez Genetic pour avoir accès à la bonne technologie et aux bonnes informations, pour pouvoir trouver comment aider efficacement les mutants comme lui et faire de ce monde un monde meilleur. Sa tristesse devenait peu à peu sa force. Toutes les claques prises, toutes les souffrances subies l’enterraient d’un côté mais faisaient de lui un être plus fort de l’autre. De quoi établir un minimum d’équilibre. Et aussi précaire soit il, il existait et lui permettait de s’entrevoir un avenir, ce qui n’était pas donné à tout le monde.
Content de lui et de cette discussion qui finalement jetait une nouvelle pierre à l’édifice, il fut des plus surpris lorsque la jeune femme se leva d’un bond et se mit sur ses gardes. Discuter avec les cibles… Ryan ne voyait pas du tout de quoi elle parlait. Parfois il était un peu blond sur les bords, mais tout de même, qu’avait-il dit pour la menacer, sinon lui parler de sa vie et de Sonny… Sonny…. En quoi pouvait-elle faire peur ?
« Euh… quelle cible ? »
Il pensait bien à quelque chose, mais était-ce bien logique de parler de quelque chose comme les mutants à quelqu’un que l’on ne connaît pas et qui peut soit nous prendre pour un fou ou encore partir hurler partout sur les toits qu’un monstre se balade librement dans les rues de Los Angeles ? « Euh… me dites pas que… vous connaissez ce … monde ? Vous êtes mut… »
Non il ne pouvait se résoudre à prononcer le mot. Mais au vue de la réaction de la jeune femme il pouvait aisément deviner qu’il avait mis dans le mille. Quel pourcentage pour que cela arrive naturellement ?
« Je ne vous veux aucun mal, je suis comme vous … je vous le promets, je ne savais pas .. ; C’est à cause de Sonny ? »
Il était en droit de savoir après tout. Comment serait-il reçu, ça c’était une autre histoire !
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| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Mar 4 Fév - 11:58 | |
| Ryan avait un projet : une association pour jeunes orphelins ou défavorisés. Ce n’était pas une mauvaise idée, mais pouvais-je me permettre une telle chose ? Je ne pouvais amener cette ombre au dessus de leurs têtes. Leurs vies seront déjà compliquées pour amener le risque d’une attaque de Genetic sur moi. Mais… J’avais besoin d’aider. Si Élias ne me le permettait pas envers lui, alors je devais trouver une raison de me lever le matin, une raison qui m’empêche de me jeter dans l’eau de cette marina en espérant couler comme une enclume.
- « Cela peut être intéressant, même si mon passé me semble plus intéressant que mon passif. Je n’ai jamais eu à faire avec la justice. », fis-je en souriant gentiment.
Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir des choses à me reprocher. Un meurtre… Coups et blessures… Rien que quelques jours auparavant, j’avais proposé à Élias de l’aider à commettre un meurtre et aujourd’hui, j’envisageais de tuer tous les agents de Genetic qui rencontreraient ma route. On ne pouvait pas dire que mon passé, ni même mon avenir, n’étaient des facteurs de stabilité pour des jeunes à la vie déjà compliquée.
- « Seulement… Je doute de pouvoir être un atout pour votre association. Il se peut même que je vous attire des ennuis par la suite et ce n’est pas très indiqué dans une telle structure. », terminais-je en soupirant.
Mieux valait être tout à fait honnête avec lui. Cette idée était séduisante à plusieurs égards, mais désormais, il me fallait rester sur mes gardes. Jeremy était devenu un ennemi et il ne faisait aucun doute que s’il avait pu, il m’aurait enfermée dans une cellule de Genetic. Son rapport devait expliquer à la perfection ma présence dans les locaux de Genome et quel camp j’avais choisi. A tous les coups, il expliquerait même qu’il n’y avait eu aucun doute et que j’étais même présente sur les lieux sans avoir eu recours à la téléportation. Lui, plus que quiconque, devrait se méfier de notre prochaine rencontre, car il n’y aura aucune intention d’arranger les choses de ma part. D’ailleurs… J’allais devoir « m’habiller » en conséquence. Pour moi, ma vengeance et celle d’Élias. Pour Indio.
J’étais complètement folle et je le faisais remarquer à Ryan qui ne semblait pas d’accord avec moi. C’était gentil de sa part de me voir comme une femme amoureuse, capable de surmonter tous les obstacles pour l’homme qu’elle aimait. Mais sans Élias, je n’étais pas grand-chose. Je ne saurai même pas quoi faire si notre couple venait à se briser. Aller chez Sonny ? Après ce qu’il venait de se passer à Genome, je doutais de pouvoir revoir son compagnon dans la même pièce. Il avait tiré sur Adam… Il était responsable de sa mort… Comment Sonny pouvait rester avec lui ? En avait-elle seulement connaissance ? Quel chien !
Mes pensées n’étaient pas très sereines et elles le furent encore moins lorsque Ryan évoqua Sonny. Cela aurait pu être une autre personne possédant le même prénom. Après tout, Sonny ne devait pas être la seule Sonny sur terre ! Pourtant, ce seul prénom suffisait à me mettre sur mes gardes et à considérer Ryan en agent de Genetic.
- « Euh… quelle cible ? »
C’était ce qu’aurait dit un agent de Genetic s’il devait cacher son identité. Putain, Capucine… Réfléchis… Ils étaient obligés d’agir par surprise, mais ils n’étaient pas lâches au point de ne pas comprendre ce qu’une personne comme moi leur reprochaient. Surtout qu’il était sur le point de dire LE mot !!!! Mais ta gueule !!!! Dis pas des trucs comme ça en extérieur !!! Quel agent de Genetic fais-tu ??? J’étais flippée, partagée entre l’envie de quitter les lieux aussi rapidement que Speedy Gonzales et celle de le foutre à l’eau… Je regardais aux alentours pour être certaine qu’aucun agent n’était présent en renfort et ne constatais que quelques regards intrigués des promeneurs. Ryan tentait de me calmer, de m’assurer qu’il ne me ferait aucun mal et même qu’il était comme moi ! Genre !
- « Peu importe ! Cette association que vous voulez ouvrir… Est-ce réellement pour aider ou pour faire des expériences sur des gens comme... ? Vous en faites partis c’est ça ? »
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| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Jeu 6 Fév - 6:53 | |
| Ryan parlait justement de faire une croix sur ce passé douloureux, sur cette sensation d ‘attirer le diable sur la tête de ses proches. Il avait la même sensation. Cependant, on ne pouvait vivre dans cette crainte et c’est en était soudé et impliqué dans une lutte qui en vaut la peine que l’on peut changer les choses. Il en était sûr. C‘était une des rares certitudes qu’il avait et qu’on ne lui changerait pas. D’ailleurs, il était le premier à se dire qu’il allait encore tout foirer, la seule différence résidait dans le fait qu’il donnerait tout pour que ça n’arrive pas. Il comprenait néanmoins la réponse de la jeune femme. Il ne s’en démontait pas pour autant, prit son petit carnet écrit son prénom et son numéro de téléphone et le lui tendit.
« Si vous changez d’avis, je suis persuadé que de l’associatif avec des gamins ne peut que vous aider. »
Ryan n’était pas un homme qui abandonnait une idée si facilement. Une fois qu’elle était traçait et visualisée, il fonçait pour la réaliser. Et là, au vu du discours de la demoiselle, cette évidence était gravée en lui. Elle avait sans doute, également besoin de faire le point sur sa vie. Il entendait ses craintes, ses doutes et ses peurs. Elles étaient légitimes. Mais vivre avec n’était pas une solution. Il fallait avancer, cibler de nouveaux horizons, tout en restant la même. Juste pour se retrouver, retrouver la personne qu’elle est vraiment.
Il ne se doutait juste pas à quel point elle en avait besoin. Son excès de paranoïa fut alors comme un électrochoc pour Ryan qui eut d’abord u mal à comprendre ce à quoi elle faisait référence jusqu’à ce que ses yeux s’arrondissent sous l’effet e la surprise quand la lumière se fit. Une mutante. Qui parle de Genetic ou Genome ou encore une autre organisation ? Après tout ils étaient déjà deux en ville, et dans une cité comme L.A pourquoi n’y aurait-il pas également une peuplade de sociétés secrètes ? Ryan ne pouvait plus se fermer à toutes ces possibilités désormais, surtout après son voyage en Ecosse et ce qu’il y a vu ?
Voyant la panique en elle, il e recula sur le ponton et lui tendit la main.
« Non Capucine, je n’en fais pas partie, venez, rasseyez-vous vous attirez l’attention des tordus. »
Il n’y avait qu’à regarder derrière eux pour voir tous les curieux. Et puis elle avait besoin de se calmer.
« Asseyez-vous, je vais vous raconter. »
Cela sonnait comme un début d’histoire que grana père allait raconter à ses petits enfant, mais c’était loin d’être le cas, le biologiste ne sachant même pas s’il aurait un jour des enfants.
« Je connais ce dont vous parlez, certes. Cependant, actuellement je ne fais partie d’aucune organisation et même si c’était le cas, jamais de la vie je ne ferai des expériences sur des gens comme moi, comme nous si j’ai bien compris ! J’en ai fait sur mon propre sang, et j’en ferai sur le sang de volontaires si ça peut aider à avancer, à comprendre le fonctionnement des capacités, et aider les plus faibles, les plus perdus, mais jamais je ne ferai de mal à quiconque. Non seulement parce que c’est contre ma nature mais aussi parce que je suis persuadé que si j’étais mauvais je n’aurais pas eu le don de soigner les autres. Capucine, cette association, j’aimerais qu’elle accueille les enfants comme nous, orphelin, pour les aider à se contrôler et à comprendre ce qu’ils sont. En mémoire de plusieurs choses. Vous comprenez ? »
Ryan conservait un ton calme et apaisant. Il ne s’énervait pas il ne montrait pas son appréhension, il parlait à cœur ouvert. Tout simplement. Il n’avait plus qu’à prier pour ne pas qu’elle pique une nouvelle crise d’hystérie. Heureusement qu’elle n’avait pas d’armes, il était persuadé qu’il s’en serait pris une sinon ! |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Jeu 6 Fév - 12:00 | |
| Il avait raison. Notre conversation attirait le regard de quelques curieux. Ils devaient certainement penser que la pochtronne agressait un type bien sous tout rapport alors qu’ils n’avaient absolument pas connaissance de l’éléphant rose qui se baladait sous leurs yeux. Après tous les évènements curieux qui s’étaient déroulés à Los Angeles, aucun être humain ne s’était posé la question d’un monde mutant. Certes, Genetic avait les ressources nécessaires pour enfouir ces histoires, mais un site qui devenait radioactif en une nuit. Pitié ! L’homme était faible et aveugle, obnubilé par sa petite vie. Il ne cherchait pas à voir plus loin et je me demandais si notre secret ne devait pas être révélé. Cela nous permettrai peut être de mettre un terme à Genetic. Mais il y avait un risque que d’autres structures se servent de nous. Pour le coup, nous aurions besoin d’un devin pour nous renseigner.
Ryan me proposait une histoire, mais je n’étais pas prête à m’asseoir bien gentiment à ses côtés. Je me contentais de le regarder, debout, prête à déguerpir au moindre mouvement suspicieux. Son idée était si utopique ! N’était-ce pas le but de Genome, tout ça ? Genome qui venait tout juste d’être détruit ? J’étais devant un idéaliste et ce n’était pas les moins dangereux. Au contraire. Le pire exemple était sans doute Aaron. Avec ses grands discours, il arrivait à convaincre les gens de se rallier à sa cause, il les endormait en promettant de les protéger. Où était-il lors de l’attaque de son organisation ? Où était-il quand ses amis, sa famille se faisait massacrer ? Où était-il quand Adam est mort ? Je m’approchais de Ryan pour m’accroupir à ses côtés et le regardais froidement. Je baissais la voix pour que lui seul puisse m’entendre.
- « Et quand Genetic s’en rendra compte, qu’ils vous trouveront – car il ne fait aucun doute qu’ils vous trouveront – ils vous enlèveront ou vous massacreront. Comme ça. », fis-je en claquant des doigts.
Je détruisais peut être son rêve surtout qu’il le faisait pour ses proches qu’il avait perdu. Seulement, le choc était toujours présent. Cela ne faisait que cinq jours après tout.
- « Comment pourriez vous les protéger ? Comment pouvez-vous imaginer une seule seconde les cacher d’eux après le massacre de Genome ? Même des mutants confirmés n’ont pas su les surpasser. Vous courrez au carnage… »
Bien joué Capucine ! Non seulement tu détruisais son rêve, mais en plus tu allais lui foutre la trouille. S’il était mutant et qu’il connaissait les horreurs dont Genetic et Genome étaient capables, comment pouvait-il s’engager dans une telle histoire ? Mon attitude n’était pas non plus la meilleure car forcément je ne voyais que les inconvénients. J’oubliais tous ces jeunes livrés à eux même, parfois foutu à la rue par leurs parents ou obligés de les fuir parce qu’ils se considéraient comme des monstres. J’étais passée par là et il m’arrivait encore de le penser… Pouvais-je réellement les laisser affronter toutes les merdes par lesquelles j’étais passée ? Peut être pas…
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| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Dim 9 Fév - 17:47 | |
| Très bien. Capucine voulait rester debout, il comprenait. Lui ne se levait cependant pas. Il était bien assis, même si cela le mettait en position de faiblesse et il fallait avouer qu’il espérait qu’elle remarquerait ce geste qui signifiait bien qu’il n’avait aucune intention de l’attaquer. Pourquoi donc ? Et quand bien même il serait de Genome ou Genetic il ne serait surement pas là pour l’emprisonner, la vendre ou quel qu’autre raison. Aider, serait bien plus probable ; tout comme il essayait de lui expliquer qu’il avait une idée, aussi utopique soit elle, et qu’il comptait bien la mettre à l’épreuve. Ryan voyait bien dans le regard de la jeune fille qu’elle le prenait pour un fou et pourtant les fous sont souvent ceux reconnus pour avoir des idées de génie. Il se doutait bien qu’il ne devait pas être le premier à penser à ce type d’association ou recueil et que nombre de fois une telle entreprise avait dû échouer, mais il n’abandonnerait pas car tant qu’il y aurait des gens pour se battre, ils auraient tous une chance d’avoir une vie meilleure.
« Eh bien c’est le risque je prends. Au moins je me bats pour une conviction et pour un monde meilleur. De toute façon je suis dans le collimateur, je connais des gens de Genome et Genetic. Je ne me fais pas de souci là-dessus. Mais ce n’est pas pour ça que les gamins paumés parce qu’ils subissent leur capacité n’ont pas le droit à avoir une chance de s’en sortir. Autant faire le maximum avant d’être pris. »
Pour le coup, il n’avait même pas besoin de lui demander contre qui elle en avait dans les organisations. C’était clair et net. Et si elle savait qu’il avait demandé à intégrer Genetic ? Comprendrait-elle ? A voir son obstination, il en doutait fortement. Il n’avait pas un plan infaillible mais il espérait fortement pouvoir aider et monter son association comme il l’entendait et sans se faire prendre par Genetic. Il devait paraître entièrement dévoué et ce ne serait pas un problème vu qu’il était presque obnubilé par ses recherche au point de ne plus en dormir la nuit.
« La protection j’en fait mon affaire. Croyez-vous que je veuille monter un tel projet si je n’ai pas un minimum d’idées derrière pour éviter le carnage comme vous dites. Mon but est d’aider les gamins pas de les tuer. »
Il avait bien compris qu’elle ne serait pas de la partie, trop effrayée parce qu’il se passait autour. Elle avait peut-être l’impression de parler à un novice mais il avait subi bien plus que la perte de celle qu’il considérait comme sa femme. Capucine ne le savait pas et il ne pensait pas qu’elle s’en soucierait, cependant il n’était pas là pour se justifier ou encore prendre des remontrances dans les cheveux.
« Ecoutez, je ne vous oblige à rien. Je sais ce que je fais, mais j’ai besoin de mais, c’est vrai. Maintenant vous allez crier au loup ou bien vous allez vous calmer, je ne suis pas là pour vous embêter, ou pour un quelconque mauvais dessin. »
Certes, il avait besoin de gens qui le soutiennent à fond, mais jamais il ne foutrait un coup sur la gorge à qui que ce soit. On devait croire e son projet pour l’accompagner. Car il aurait besoin de personnes de confiances pour tenir l’association et animer les séances aux gamins « normaux » pendant que lui et une autre personne de confiance pourraient s’occuper, ailleurs, des gamins « spéciaux ». C’était le deal, une association cachant d’autres activités. Il n’avait ainsi pas besoin de mouiller d’autres personnes. Il suffirait d’observer au début et de parler ensuite.
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| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Ven 14 Fév - 15:41 | |
| Pourquoi ne voulait-il pas comprendre qu’être mutant à Los Angeles était suicidaire ? J’ignorais le temps qu’il me restait avant que Genetic ne me tombe dessus et s’en prenne à Élias. J’ignorais si je pourrais l’emmener loin de tout ça… Loin de la tombe de son fils. A l’heure actuelle, nous étions comme des étrangers l’un pour l’autre. C’était à peine si nous nous adressions la parole, alors le forcer à me suivre ailleurs. Cela ressemblait à une mission impossible. Bref, la situation de deux mutants dans cette ville était compliquée alors en les regroupant, c’était offrir l’occasion à Genetic de nous détruire.
J’entendais les paroles de Ryan et c’était tout à son honneur de vouloir entreprendre une telle mission, mais c’était tellement… Naïf ? Utopique ? Présomptueux ? Comment pouvait-il se croire au dessus de Genome alors qu’il était tout seul ? Finalement, il était peut être fou. Après tout, il fallait de tout pour faire un monde. Je préférais me taire, le laissant débiter tous ces arguments essayant tout de même de me convaincre que ce n’était peut être pas une mauvaise idée. Bien sûr, que c’en était une, mais tout le contexte la rendait presque impossible à réaliser.
Je me calmais et me rasseyais tout en mettant une certaine distance entre nous. Avec tout ce qui se passait dans ma vie, en ce moment, il avait fallu que je tombe sur le seul mutant déambulant dans la marina. Ce même mutant souhaitait ouvrir un centre pour mettre à l’abri des jeunes mutants en mal de capacité. Bref ! Une journée comme les autres… C'est-à-dire tout aussi bizarre.
- « Je ne dirais rien. De toute manière, il n’y aurait personne pour m’écouter alors vous ne courrez aucun risque avec moi. »
Ouille… Le constat, bien que réel, était cruel. Quoiqu’il y aurait bien Sonny, mais quand on voyait l’homme qui partageait son lit, ce n’était certainement pas la meilleure personne. Eh ! Mais… Cette idée… Ne venait-elle pas de Sonny ?
- « Sonny est donc au courant de votre projet ? En a t’elle parlé à son mec ? Si ce n’est pas déjà fait, prévenez là qu’elle ne doit surtout pas lui en parler. Il n’est… pas digne de confiance. »
J’allais peut être devoir la fermer. Après tout… C’était son problème. C’était son projet et je n’avais pas à m’en mêler. Ainsi, si tout venait à s’écrouler, je ne serais pas touchée par la mort de ces jeunes, tout comme je peux souffrir de la mort d’Indio et d’Adam. Pourtant… Je ne pouvais rester éternellement sur le bord de la route. J’ignorais si mon couple allait survivre à cette épreuve, alors… Si je ne voulais pas finir seule comme la dernière fois, il me faudrait trouver des personnes sur qui compter. Et pourquoi pas en aidant des jeunes comme moi. Peut être même que je pourrais leur apprendre à se battre… Du moins, si Ryan l’autorisait…
- « D’accord… Je vais vous aider… C’est une folie aussi bien pour vous que pour moi, mais… Je ne veux pas qu’une personne comme nous ait le sentiment d’être un monstre. », finis-je par dire en continuant de fixer l’horizon.
Tout semblait calme… Paisible… Mais tôt ou tard, la tempête nous retrouvera.
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| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Jeu 27 Fév - 5:25 | |
| Ryan avait réveillé une tempête en invoquant son idée, ses idées, et surtout en nommant une seule personne. Il se souvint alors qu’il devait mettre de côté certaines de ses amitiés, mais comment faire. Comment oublier les seules personnes qui tiennent à nous et qui restent dans nos vies malgré tous les périples. D’un certain côté, Capucine avait tout à fait raison. Son plan était voué à l’échec et rien ne pourrait y changer quoi que ce soit. Genetic était à l’affut, mais Ryan ne pouvait s’empêcher de penser qu’agir au sein du groupe était une certaine protection pour ses activités extérieures. Il devait se renseigner, il devait bien camoufler les choses, il devait se préparer en amont. Tâter le terrain et ne rien lancer tant qu’il n’était pas sûr et certain de la portée de ses actes et surtout de la confiance qu’il pouvait apporter à autrui. Il était. Un fait indiscutable. D’autant qu’il savait que des tentatives ultérieures avaient complètement échoué. Il trouverait comment faire, c’est sûr c’était du quitte ou double, voilà tout. En tout cas, il était rassuré d’entendre qu’elle ne dirait rien. Elle avait l’air de bien trop haïr Genetic pour ça. Etait-ce donc la solution ? Trouver des gens qui ne pouvaient pas supporter leur méthode pour s’assurer leur confiance ? Seulement que deviendraient-ils en sachant qu’il veut travailler avec eux ?
« Merci » dit-il simplement alors que la jeune femme prenait à nouveau place à côté de lui mais à une distance de sécurité plus importante.
Bien sûr Ryan écoutait ce que la jeune femme avait à dire. Toutes les expériences étaient bonnes à prendre. Toutes sans exception.
« Sonny est l’instigatrice et l’une de mes meilleures amies. Peut-être la seule personne en qui j’ai confiance ici. Vous parlez donc de Remington ? Non je ne crois pas qu’elle le lui ait dit. Cela dit, il me doit la vie et on ne peut pas se piffrer, je doute donc qu’elle ait été lui dire quoi que ce soit. De plus, il va falloir, je crois, que je mette une sacré distance avec elle si je veux monter ce projet. »
Douloureuse vérité quand tu nous rattrapes. Il avait pensé à elle alors qu’elle initiait le projet dans sa tête. Il la voyait bien bosser avec lui. Cependant, son entrevue avec Keaton avait complètement changé la donne. Il était au point de dép art, et vu que la jeune femme semblait désormais déterminée à l’aider, il devait également être entièrement honnête avec elle.
« C’est gentil de votre part. Cependant je vous dois une vérité. Je suis fiché chez Genetic. Tous ceux qui s’approchent de moi risquent donc d’être analysés et voire emprisonnés. Mon combat, je crois, vaut la peine de prendre des risques, mais je ne veux pas qu’ils soient inconsidérés et cachés. Même si au fond, vous avez l’air d’en savoir beaucoup sur le sujet et vous semblez savoir dans quoi vous vous engagez. Ce projet est à l’état de larve et il faut le faire grandir pour ceux qui comme nous sont mis à l’écart parce qu’ils sont différents et qu’ils ne le comprennent pas. »
Ryan espérait follement pouvoir faire un chemin dans Genetic et avoir quelques accès, notamment aux listes de mutants répertoriés. Seulement cela paraissait presque trop utopique. |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Lun 3 Mar - 12:03 | |
| Quel intérêt aurais-je de révéler son secret au monde entier ? Ou si ce n’était au monde entier, aux personnes que je haïssais le plus ? Aucun. La seule personne qui aurait pu être éventuellement dans la confidence était Elias… Alors Ryan ne courrait vraiment aucun risque avec moi. D’ailleurs, je préférais ne pas aller trop loin dans ma réflexion de crainte de me foutre à l’eau pour me noyer. Ce serait tellement plus simple d’abandonner maintenant et ne plus avoir à me battre chaque jour ou encore à sourire alors que l’envie n’y était pas. Oui… Aujourd’hui était mon jour de repos vis-à-vis de l’attitude qu’il me fallait adopter devant les autres. Pas de bol pour mon nouvel ami qui allait devoir me supporter.
Néanmoins, il avait d’autres problèmes à résoudre que les états d’âme d’une petite étudiante. Dans la mesure où Sonny était plus ou moins au courant, Remington l’était peut être également. Finalement, il y avait une infime possibilité pour que cette association ne voit pas le jour car vu sa tête de psychopathe, je doutais que cet homme sache ce qu’était la philanthropie.
- « Je pense aussi qu’elle ne doit pas être mise au courant. Cela mettrait non seulement votre association en péril, mais mettrait également Sonny dans une mauvaise posture. Cet homme est sans pitié… C’est un assassin. Il pourrait s’en prendre à elle. »
En réfléchissant à la situation de mon amie, je me trouvais plutôt bien lotie en fin de compte. Certes, mon mec n’était pas au top de sa forme, mais il y avait moyen pour que j’ai le dessus en cas de confrontation. Sonny, quant à elle, avait l’apparence d’une montgolfière. Forcément, elle partait avec un handicap et le combat ne serait pas équilibré. Que faire… Que faire… Idée ! Le mieux serait peut être de la contacter pour lui demander des nouvelles et la forcer à quitter ce fou furieux. De toute manière, qu’est ce que son enfant pourrait apprendre de cet homme ? A monter un 9mm les yeux bandés en dix secondes à l’âge de deux ans ? Pitié !
Perdue dans un plan abracadabrantesque pour sauver le soldat Malone, je fus ramenée par Ryan à la dure réalité où Genetic existait. Cette association retenait mon intention et une petite voix me poussait à accepter son offre. Seulement, nous n’étions pas dans le monde des bisounours. Forcément qu’il y aurait un « mais » et celui là pesait assez lourd dans la balance.
- « J’ai travaillé là bas. »
Cette phrase voulait tout dire. Si Ryan avait peur que je me fasse repérée par ces criminels, il devait savoir que ce qui m’arriverait ne serait pas de sa faute. Chacun avait son passé…
- « Je vous aiderai, mais pour votre sécurité, mieux vaut que mon nom ne figure nulle part. Après ce qui s’est passé à Genome, ils doivent me rechercher activement ces enfoirés… » |
| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! Dim 16 Mar - 8:32 | |
| Toutes ces histoires étaient rapides. Ryan ne comprenait pas comment l’homme solitaire et profondément gravé par le décès de sa femme pouvait faire connaissance si rapidement avec une jeune personne qui avait,, qui plus est, eu peur de lui. Certes, il ne mâchait pas ses mots, certes il n’était pas menteur, mais tout de même. D’ailleurs, en y songeant, il se dit qu’il devrait forcément revoir certain points de sa personnalité s’il voulait que son association fonctionne. Quoi qu’il en soit, les problèmes de confiance ne seraient pas un frein puisqu’il comptait bien investir dans de la technologie de pointe et trouver tout ce qu’il y avait à trouver sur les personnes qu’il contacterait, même s’il n’avait pas les moyens de la CIA pour ça, il trouverait au moins des indices de surface qui l’amèneraient ou non à creuser. Ca n’annihile pas tout le risque potentiel, mais une partie au moins. Quant à Remington… il en faisait son affaire au pire…
« Oh oui ça j’avais deviné ! Ma joue en a un bon souvenir. Quel enfoiré ! »
Oui, Ryan n’avait toujours pas digéré cet épisode à l’hôpital. La rancune était un de ses points forts. Enfin quoi qu’il en soit ce n’était pas ce qui le retenait à présent, mais il se souvenait d’une discussion et il en déduisais qu’il était fiché. Donc le risque restait le même qu’il soit ou non employé chez Genetic. Ce qu’il n’avait pas du tout compris dans le plan c’était qu’elle soit une ancienne de Genetic. Ah… Enfin il n’en dit rien et la laissa enchaîner. Genome…
« Que s’est-il passé là-bas ? »
Genome avait aussi été sa maison durant quelques jours, notamment après le Blue Lake et jamais il ne pourrait trahir un Genomien. C’était au-delà de ses forces, mais pire, apprendre que quelque chose de grave s’était passé ne l’enchanterait pas plus.
« Aaron va bien ? Et Anne ? »
Pour ne citer qu’eux. Si elle connaissait Genome elle devait connaître certains noms. Si ce n’était pas le cas, il s’arrangerait pour se renseigner. Ce n’était pas un problème, loin de là. Ce qui le chagrinait plus, c’était cette horrible impression de revenir et que même son monde ici, à Los Angeles, avait complètement changé de face. Plus rien ne semblait comme avant et pourtant, il n’était partit que deux mois environ. Ce n’était pas non plus une éternité.
Ryan se frotta les yeux et se releva finalement. Tout ça, c’en était trop. Il avait besoin d’être seul, comme la plupart du temps d’ailleurs. Il voulait aider les gens, mais pour le moment être trop accompagné ne l’aidait pas. Il se sentait comme étouffer. Il rangea alors son petit carnet dans sa poche et tendit la main à la jeune femme.
« Si vous voulez me joindre n’hésitez pas. Pour quoi que ce soit. »
Dans sa main tendue, il y avait un petit papier avec son numéro et son nom complet. Il avait préparé un prototype de carte de visite et elle en héritait.
« Je suis désolé mais je dois y aller. Ravi d’avoir fait votre connaissance. On se recontacte ? »
La réponse venue, il tourna les talons et reprit la direction de son hôtel, repensant à cette discussion plutôt étrange et hors du commun, mais plutôt instructive. Il était certain de la revoir. Quand, il ne savait pas, mais il en était convaincu.
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| | | | Sujet: Re: Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! | |
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| | | | Yo Ho ! Yo Ho ! Et une bouteille de rhum ! | |
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