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 Jeu de dupes sur amitié sincère

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Sacha M. Kwon

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MessageSujet: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeLun 4 Fév - 23:11

    16 janvier 2011, 17h41, à l’extérieur de Genome.


« ZZZzzz... » Tiens Sonny. C’est ta voix que j’entends ? Pourquoi je ne te vois pas ? Hey oooooh Sonnyyy ! Est-ce que tu m’entends hey oh ?!? Mais pourquoi tu ne me réponds pas ? Et, qu’est-ce que tu me dis ? ...

Je me savais endormi lorsque délicatement mes paupières s’allégèrent. « Des hommes appartenant à une organisation du nom de Genetic. Sacha, si je t’en parle, c’est qu’ils sont puissants. Très puissants. Même le Maire est dans leurs combines. Il faut que tu sois prudent. Veille à ce qu’ils ne te mettent pas le grappin dessus car ils ne lésinent pas sur les moyens. Enlèvements, expériences… Bref, sois prudent. » Il y a quinze jours, Sonny et moi avions eu cette même conversation. Pourquoi ses souvenirs ont-ils ressuscités ? Peut-être la faute d’une impression de déjà vu ? Je ne me souviens plus de mon arrivée ici...

Et lorsque ce matin mon ingrat d’Iphone rouspéta après moi, je compris vite que j’avais été victime d’un rêve. J’avais cette chance et ce plaisir d’avoir cette capacité à retracer assez fidèlement les épisodes oniriques dont j’avais été témoin. Aussi, il me fallait encore comprendre pourquoi ces propos sont restés gravés en moi. Le 5 janvier, dès que j’ai embarqué dans cet oiseau métallique pour construire mon projet professionnel, j’ai fait le choix de marquer une pause dans ma vie et j’ai mis entre parenthèse ma famille et mes amis. Onze jours et un souvenir plus tard, je fis le choix de mener mon enquête. Genentech, Genetic... Il y a quelques mois, j’ignorais leurs projets. Il y a quelques mois, j’avais pour intention de le découvrir. Mais j’ai affirmé à Sonny de ne pas me mêler de ces histoires-là. Alors évidemment, mon caractère tête-brûlée et casse-cou sont des facteurs essentiels à l’équation. C’est pourquoi les chances que je déroge à cette promesse sont considérables. Mais non. Pas cette fois. J’optai pour le camp de la maturité.

Je veux bien être plus souple mais pas trop quand même. Sonny ne m’avait pas tout dit. Le lendemain, elle est allée chercher Remington à ce qui aurait dû être l'hôpital. Je l’ai suivi ou épié, choisissez celui qui vous paraît le plus approprié. Une combinaison entre le détective privé et le garde-du-corps. La veille, elle m’avait expliqué être en situation de danger et elle a eu la naïveté de croire que je lui laisserais la liberté de gambader seule ? Très certainement, si je me fichais d’elle. Malheureusement, je l’aimais trop pour obéir à tous ses ordres. Excepté Riley qui devait se montrer très convaincante pour que je me soumette à elle, la seule femme dont l’autorité avait une emprise sur moi nous avait quittés il y a six ans. Mais passons. Sonny s’est rendue dans un bâtiment bien trop loin du centre hospitalier pour en être une annexe. Je veux bien croire qu’elle dispose d’un bon argumentaire pour me mentir, surtout après toutes ces révélations, néanmoins, je saturais d’être celui qui ne savait rien, qui ne comprenait rien. J’ai parfaitement conscience que Ross et Sonny cherchent à me protéger en m’impliquant le moins possible dans un contexte qui me dépasse. Ils m’accordent certaines bases, juste assez pour que je puisse regarder le monde avec prudence. C’était de mon propre chef que je choisis de mener une enquête et aujourd’hui, je n’avais que ce bâtiment comme piste.

En fin d’après-midi, je m’y présentai. Je détaillai l’enceinte avec insistance. En bon détective, j’étais muni pour l’occasion d’un appareil photo. En fait, je ne savais pas vraiment à quoi ça pouvait me servir mais souvent dans les films les héros faisaient ça. Alors je photographiais la structure. C’était également le moyen pour moi d’alerter les passants. N’importe qui, pourvu qu’ils s’interrogent sur mes intentions et qu’ils se trahissent en venant m’interroger. N’ayons pas peur d’affirmer qu’une personne lambda se foutrait que je prenne un complexe en photo. Par contre, une personne ayant un lien avec pourrait se montrer curieux. J’aurais préféré voir de l’intérieur mais l’entrée par lequel Sonny était entrée était sécurisée par un digicode, digicode qui demeurait secret.

J’étais prêt à rester des heures s’il le fallait. Si rien ne se passait, je projetais de rendre visite à la mairie pour savoir quelles informations ils détenaient dessus : à qui appartenait ce bâtiment ? Depuis quand ? Qu’est-ce qu’on y faisait ? Qui s’y trouvait ? Remington y avait été accueilli. Peut-être que lui aussi était un mutant et que ce centre soignait spécialement les personne de notre espèce. Ça expliquerait également pourquoi il était si difficile d’y entrer. J’avais tout un tas d’hypothèses mais aucun moyen pour m’assurer de leurs véracités.

Plongé dans mon activité, je ne fis pas attention au reste jusqu’à ce qu’une voix amicale me sollicita. Je tournai la tête pour voir s’approcher une belle blonde au tempérament volcanique. « Oh ! Salut Kensie ! Ça va ? » Véritable surprise, jamais je n’aurais pensé la rencontrer ici. Je lui souris, tenant toujours mon appareil photo fermement dans les mains. Jouant franc jeu, je lui demandai : « Dis, tu ne saurais pas ce qu’il y a à l’intérieur de ce bâtiment par hasard ? » Mais où avais-je donc mis mon béret et ma pipe ?
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Kensie F. Lockwood

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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeVen 8 Fév - 18:33

« Putaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin ! » Mon cri résonna dans le salon, mais j’en avais absolument rien à foutre. « Sa grand-mère la pute en string de guerre. Enculée de … » Les mots qui auraient dû sortir n’échappèrent pas ma bouche. Je préférais me mordre la lèvre et fermer les yeux, en priant Allah ou Dieu ou putain de Zeus pour que ça s’arrête. « Oh la pute. » Incapable de me contrôler, l’insulte sortit toute seule tandis que je tentais de respirer entre deux spasmes de douleur. Je ne savais même pas comment j’avais pu crier aussi fort, mais ça ne m’avait pas soulagée. Oh non. Oh que non. J’avais les larmes aux yeux et le pied en feu. Y avait que moi pour me cogner le putain de petit orteil à la con, quand j’avais déjà assez mal avec mes courbatures et ma cicatrice immonde sur le bide. « Oh la connasse ! » soufflais-je en m’allongeant à moitié sur le canapé. J’avais envie de la buter cette putain de table. Qu’est-ce qu’elle foutait au milieu du salon aussi ? Tapant du poing sur le coussin, je tentais désespérément de respirer, mais la douleur ne passait pas et je ne pouvais vraiment pas compter sur Emy pour m’aider. Cloîtrée dans sa chambre, elle faisait tout pour m’éviter. Pour le moment ce n’était pas pour me déplaire, parce que je lui aurais certainement coupé la tête. Oui, oui, appelez-moi la Reine de Cœurs. « Oh la poufiasse ! »

Je voulais juste récupérer mon portable qui était sur le fauteuil. Pourquoi est-ce qu’il fallait que ça n’arrive qu’à moi ? Un sanglot s’échappa de ma gorge. Je ne pleurais pas réellement, mais je souffrais et maintenant que j’étais allongée, je ne voulais vraiment pas me relever. Mes muscles ne piquaient plus leurs crises et m’endormir ne me posait aucun problème. Sauf que la douleur dans mon pied m’empêchait de somnoler. Sans compter qu’il fallait que j’aille à Genome. J’avais beau être sortie de ce lit de malheur, je devais quand même être surveillée et patati et patata. Je voulais danser et coucher et sortir et marcher sans grimacer parce que mes jambes semblaient avoir oublié leur utilité première. Je voulais m’étirer sans gueuler comme un putois à cause des muscles de mon dos qui venaient de me dévoiler leur existence et je voulais porter une casserole sans que mes bras ne décident de faire la grève. « Connard ! » criais-je encore une fois, à l’attention de celui à qui je ne voulais pas penser, sous peine de me remettre à pleurer. Et oui, j’avais décidé d’avoir un vocabulaire coloré aujourd’hui. Je me redressais difficilement – et en grognant – et pliais la jambe pour pouvoir regarder mon doigt de pied de plus près. Il était rouge et la peau s’était un peu arrachée, mais je pouvais le bouger sans que cela ne fasse trop mal. Pas cassé. Un désastre d’éviter. Restait plus qu’à voir si j’étais capable d’éviter ou de survivre à tout autre incident sur le chemin qui me mènerait jusqu’au QG de Genome.

Un ange passe et le temps avec

Un pigeon m’avait chié dessus, j’avais perdu une course contre une mémé en déambulateur et j’avais oublié mon Ipod. C’était les trois constatations que j’avais à faire lorsque j’arrivais dans la salle de soin. Ce n’était PAS ma journée. Peu coopérative, je laissais Maggie faire ce qu’elle avait à faire, en ne l’ouvrant que lorsque c’était nécessaire. C’était surprenant de ma part, mais j’avais envie de bouder. L’univers se retournait contre moi et je trouvais ça injuste. Pourquoi est-ce qu’il allait pas faire chier l’avocate ? Mon pied me faisait encore mal et j’allais demander à Maggie de regarder lorsqu’elle me fit sortir. Blablabla j’allais bien, pas besoin de s’inquiéter. Blablabla, se reposer, blablabla dormir, blablabla ne pas faire d’effort physique. J’avais presque envie de lui demander quand je pourrai à nouveau m’envoyer en l’air, mais la question mourut sur mes lèvres. J’avais personne pour m’aider.

Bras croisés et moue en place, je m’adossais au mur de la salle d’entraînement vide. Au rythme où je me remettais, je n’étais pas prête à me remettre au sport et plus j’attendais, plus il me faudrait de temps pour contrôler mon pouvoir. Pouvoir qui m’épuisait plus vite que la normale en ce moment. J’étais incapable de jouer une flamme sans finir par avoir envie de dormir jusqu’au prochain millénaire. « Connard ! » pestais-je en me décollant du mur, les bras à présent le long de mon corps tandis que je sortais de la salle puis de Genome. J’avais envie de faire comme dans les films, sortir avec classe, les cheveux dans le vent, le regard concentré, une aura un peu dangereuse autour de moi. A la place, je marchais à deux à l’heure, à moitié pliée en deux, à moitié droite … j’étais un spectacle à moi toute seule et j’avais envie de piquer une colère, comme une gosse de deux ans. Mais lorsque je vis la silhouette reconnaissable entre mille de Sacha, dans la rue, je m’arrêtais net. Le dos à présent droit, je prenais un air nonchalant. Enfin … du mieux possible, parce que je ne savais pas être nonchalante. Par chance, il me tournait le dos et ne m’avait pas vu sortir du bâtiment. Bon, l’univers était en train de se racheter. « Sacha ? » Ma voix était hésitante, mais il n’eût pas l’air de le remarquer, trop occupé qu’il était à … à quoi, prendre des photos ? Qu’est-ce qu’il fichait là ?

« Oh ! Salut Kensie ! Ça va ? » J’acquiesçais d’un signe de tête, mais n’eût pas le temps de répondre verbalement puisqu’il venait d’enchaîner avec la question qu’il ne fallait pas poser. Sourcil levé, je le regardais, surpris. Pourquoi voulait-il savoir ? Je n’avais pas de tact, je n’étais pas la définition même de la discrétion, mais il n’était pas question que je dévoile quoique ce soit. Je jetais un regard derrière-moi, pour observer le bâtiment avant de me concentrer à nouveau sur Sacha. « Vu l’état du truc je dirais des rats. Pourquoi ? » Mes yeux fixèrent son appareil un moment. « Tu joues aux touristes ? Franchement, y a des trucs plus beaux à prendre en photo que ce machin complètement délabré. Genre moi ! » Dis-je en prenant une pose exagérée. Mauvaise idée. Mon dos en profita pour me rappeler à l’ordre. Je poussais un petit cri et posais une main sur la zone douloureuse, que je pouvais miraculeusement atteindre. Pourquoi, univers ? Pourquoi ?


Dernière édition par Kensie F. Lockwood le Mar 21 Mai - 14:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeVen 1 Mar - 20:18

« Hum... » Forcément, sa réponse me laissa perplexe mais elle eut le mérite de me faire plonger dans une profonde réflexion. « Ce sont des rats sacrément intelligents... » C’est vrai que d’apparence, cette structure ne payait pas de mine. Mais je connais des supers restaurants sur Los Angeles aux allures très passables et qui pourtant détiennent une qualité proche de la perfection. Il était possible que Kensie ne saisisse pas mes propos, d’autant que ceux-ci furent bien vagues. Occupée à se demander pourquoi elle n’était pas l’objet de mes flashs, elle n’essaya pas de me faire préciser ma pensée.

Je souris, amusé devant sa répartie. C’est vrai qu’elle était canon. Elle aurait parfaitement sa place dans la mode. Ma belle Kensie, ma belle blonde. Cela fait deux ans que nous nous connaissons. Je me souviens alors de notre première rencontre, de comment tu m’en as fait baver pour que je t’apprenne l’histoire du cinéma, la composition d’une équipe technique et j’en passe. Saloperie. Et pourtant, pour rien au monde je n’aurais échangé ma place de parrain. « Dis : « Sachaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa » ! » La voici enregistrée dans ma boîte à photo. Je regarde l’appareil avant que mon regard ne se penche de nouveau vers cette bâtisse si secrète.

« En fait, j’ai vu Sonny entrer. » Lâchai-je soudainement. Sans qu’elle ne me le demande, je lui explique les raisons de mon intérêt pour cette structure. La force de l’amitié, pourquoi lui cacherais-je ? « Seulement pour accéder à l’intérieur faut entrer un code sur un digicode et je n’ai jamais été très doué avec les appareils tactiles. » J’ai l’impression que la petite Frenchie avait ses passes. Sonny, plus populaire que moi ? Certainement pas ! Mon égo d’Angeleno n’acceptait pas. J’étais là depuis vingt-et-un ans (oui, je compte les neuf mois de gestation de ma maman) et mère Malone depuis septembre ou août, dans ces eaux-là. « Je suis d’accord avec toi. Y a sûrement des rats, mais ils ne sont pas les seuls. » Finis-je par conclure.

Ça aurait été tellement simple que je m’arrête là. Et pourtant, moi Sacha, moi grand bavard, moi l’idiot, je poursuivis cette conversation qui en fait, s’adresse plus à mon esprit qu’à Kensie. « Je demanderai directement à Sonny ce sera plus simple, mais j’imagine que si elle ne m’en a pas parlé c’est pour me protéger ou tu sais, un truc dans le genre. » Un truc dans le genre. Ouais, c’est ça. « Ou alors... » Attention, préparez-vous pour le super méga plan numéro B. « J’attends que quelqu’un fasse le code et je lui demande de retenir la porte pour me laisser entrer comme si je connaissais les lieux. » Ben voyons, comme si un salarié allait me tenir la porte. Excepté l’archétype de la secrétaire blonde écervelée qui fait que des conneries dans l’entreprise, peu de chances qu’on me fasse confiance. Mes pensées continuèrent leur chemin. « Ce qui est étonnant c’est que Sonny s’était garée loin et elle faisait très attention à ce qui était autour d’elle. Comme si justement elle avait eu peur d’être suivie, qu’un inconnu sache où elle aille. Comme si c’était un repère. » Surprenant jusqu’où la réflexion peut nous mener n’est-ce pas ? Je ne suis pas un intellectuel, mais j’ai de l’imagination et ça, ça sort tout droit d’un téléfilm.

Comme je viens de le souligner, j’ai de l’imagination. Ce qui m’amène à passer d’un sujet de conversation à un autre, sans y faire de lien, juste parce que je repense à ce que j’ai dit à la personne et à ce qu’elle pourrait interpréter de mes propos. « Sinon, je tiens à préciser que si je l’ai espionné c’était pour sa sécurité et que je n’ai pas pour habitude de suivre mes amis sans leur dire. » Sinon, je les préviens et je le fais ? Reformule Sacha. « En fait, je n’ai pas l’habitude de suivre mes amis tout court, même en le leur disant. » Mieux, tu deviens bon.

Bon alors, on a parlé du coq, de l’âne... Ah oui, parlons de la girafe. « Tu lui manques. » Affirmai-je. C’est vrai, je n’ai pas dit à qui. Mais nul besoin, Kensie sait de qui je parle. Elle sait ce que je souhaitais car nous en avions déjà parlé. La conversation n’avait abouti à rien malheureusement. Je persiste, je suis une tête de mule. Comme Sonny. Comme Kensie. Tous les trois étions amis, il nous fallait un minimum de points communs. Sauf que moi, j’étais vachement plus souple qu’elles. « Je ne suis pas un génie mais ça je le sais ! » En même temps il n’y avait pas besoin d’être Frankenstein pour le savoir. Quoi ? Albert Einstein ? Chute, c’est pareil.

« Excuse-moi, je pars dans tous les sens. Je parle beaucoup. Non, je parle trop. Oui, voilà, je me tais. » Dieu merci, j’arrive à terminer. J’avais dû perdre Kensie en cours de route. Non, évidemment que non, parce qu’elle est intéressée. Malheureusement pour elle, le seul moyen de me faire taire c'était la baise.
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeMar 21 Mai - 15:44

Deux choses à savoir sur Sacha. Il sait dégainer son engin en moins de deux et il sait enchaîner les conversations à lui tout seul. Si la première observation est quelque chose qui me traumatise, la deuxième est celle qui me sauverait la vie un de ces quatre. Si ce n’était maintenant. Il avait la tchatche et ce don magnifique de ne pas savoir se taire. Il était capable de concurrencer … enfin bref, il était bavard et c’était parfait. Parfaitement parfait. Parce que s’il s’était tu après avoir posé la bombe, je crois que je me serais fait prendre la main dans le sac.

Le flash avait à peine arrêté de me niquer les yeux que j’avais perdu mon sourire. Dans la famille mettons les pieds dans le plat, je demande Sacha ! 1) Il avait mentionné le nom à ne pas dire. 2) Il avait mentionné le nom à ne pas dire et la connerie qu’elle avait faite qu’il ne fallait pas dévoiler. 3) … non, mais quelle conne. Règle numero uno de Genome, ne pas parler de Genome à n’importe qui. Règle numero dos, savoir surveiller ses arrières quand on rentre ou sort de l’immeuble. Et on oubliera le fait que j’avais failli me faire chopper deux minutes avant. Heureusement qu’elle avait quitté le groupe, sinon je lui aurais refait le portrait. Probablement pas, mais vu mon humeur du jour, j’en avais bien envie. Quelle conne ! Non, mais quelle conne ! Et c’était encore à moi de faire le ménage.

D’une oreille distraite, je l’écoutais parler, mais j’essayais de me souvenir, de savoir si Ludmila était à l’intérieur. Un simple texto et elle pourrait régler l’affaire, non ? Ni vu, ni connu. Sacha n’aurait plus accès au souvenir de Sonny en train de rentrer dans le bâtiment, ni au souvenir de la conversation qu’il était en train d’avoir avec lui-même. Mais non, parce qu’elle en parlerait à Aaron et même si je ne lui parlais plus, même si j’avais encore perdu le courage d’aller m’excuser, je tenais encore à Sonny et je ne voulais pas la mettre dans la merde. Aaron serait furieux, s’il apprenait la connerie et le fait que je la protège, mais c’était plus fort que moi. Restait plus qu’à faire preuve d’imagination pour effacer les doutes de Sacha, sans me faire repérer. Putain, j’avais l’air d’être une ninja ? Reine de la subtilité ? J’étais l’antipode de ces deux trucs. J’étais celle qui gueulait « Coucou c’est moi ! » quand il fallait rester silencieux pour garder la surprise. J’avais toujours perdu à cache-cache parce que j’étais incapable de rester cachée. Et je restais toujours le chat, parce que tout le monde me voyait arriver. Je gagnais quelques fois parce que je courais plus vite, mais c’était rare … en résumé, j’allais la tuer, la Sonny. Si un jour j’arrivais à aller lui parler. Même si apparemment elle avait fait un effort.

Quelques secondes. C’est tout ce qu’il fallut à Sacha pour noyer ma colère sous une vague d’émotion que je ne voulais pas ressentir. Regrets, culpabilité, honte, tristesse, tous les trucs super négatifs qui vous bouffent la vie quoi. « Tu lui manques. » Merci Sacha. Je fermais les yeux pour lutter contre les larmes. Parfait. Fucking parfait ! C’était tout ce que j’étais capable de faire avec elle. Pleurer ! Putain. Je me souvenais de mes derniers mots. « Va-t’en ! ». Et je me souvenais de cette horrible solitude, chez mon père. Encore plus chez Genome, à mon réveil. Contre Santos, aussi, même si j’avais tout fait pour l’ignorer. Cette garce me manquait plus que de raison et en deux phrases, Sacha avait réussi à me le faire réaliser. Pfiou. Envolé le réflexe qui me permettait de m’arrêter net à chaque fois que je pensais à elle. Bon, c’était plus que deux phrases. C’était une conversation à sens unique, mais je m’en sortais plutôt bien. La colère, c’est mieux que la tristesse, non ?

Il s’était tu. C’était à moi de parler, mais pour dire quoi ? Oui elle me manquait, non, je n’étais pas capable d’aller la voir. J’étais une grosse conne hypocrite et lâche, laissez-moi m’enfoncer. « Euuuuh … repère de quoi ? Je veux dire, j’ai jamais eu d’opinion personnelle sur les théories de complot, mais je suis presque sûre que les sociétés secrètes genre Area 51 ou Warehouse 13 ou même la ville d’Eureka n’existent pas. » Oui je suis fan des séries Sy-Fy et alors ? « Et ... qui serait assez con pour prendre un immeuble pareil pour cacher quelque chose ? Autant prendre quelque chose de rénové, au moins, pour se planquer. Non ? J’aurai peur que le ciel me tombe sur la tête, moi, sinon. » Putain, j’étais nulle à chier pour ça. Sacha allait forcément repérer le truc. J’allais me faire tuer.

Mais il y avait un truc qui me tuerait plus vite qu’Aaron, si je ne profitais pas de l’occasion pour le demander à Sacha. Sacha, ma seule source concernant Sonny. J’avais délibérément ignoré ce qu’il avait dit. Délibérément choisit de ne pas répondre. Mais il y avait ce truc qu’il fallait que je sache. Ce truc qui me bouffait les entrailles. Timidement, j’enfonçais mes mains dans mes poches, baissais les yeux et frottais mon pied sur le sol, comme une gamine sur le point de se faire engueuler. « Comment elle va ? »


Dernière édition par Kensie F. Lockwood le Dim 2 Juin - 14:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeDim 2 Juin - 13:46

Théories du complot ? De quoi elle me parle ? « Hein ? Area 51 ? Warehouse 13 ? » Pourquoi Kensie employait des mots compliqués ? Des mots que je ne connaissais pas ? Est-ce que moi j’employais des mots comme anticonstitutionnellement ou... Anticonstitutionnellement ? Non. « Ca veut dire quoi ça ? » Ce n’était pas sympa Kensie. C’est pas cool. Elle savait très bien que je pouvais facilement être perturbé quand quelqu’un me disait des mots intelligents. Ou alors c’était un jeu et je devais deviner le mot suivant ? Whouse 35 ? Sewouh 53 ? La seule information que j’avais réussi à capter c’était sociétés secrètes. Association d’idées. Sociétés secrètes > Genetic. Mais j’étais briefé par Sonny à qui j’avais promis de ne pas en parler. Alors chut.

Dans tous les cas, Kensie ne croyait absolument pas à mes soupçons. Tant pis, je continuerai mes recherches sans elle. Je me trouverai un autre Docteur Watson. Elle était convaincue par ce qu’elle pensait et en était presque convaincante. « Ce n’est pas idiot... » Toutefois, si je ne suis pas le genre de personne à me braquer sur une idée, j’ai besoin avant tout de prendre conscience de mon absurdité. Et pour l’instant, je tenais une hypothèse qui me paraissait plutôt solide. « Mais imagine au contraire que ce soit un trompe l’œil. C’est justement parce que ce bâtiment est sans intérêt que ça fait de lui une bonne cachette. Admettons deux secondes que tu aies envie de te planquer. Pour ce faire, il vaudra mieux se fondre dans la masse dans un bâtiment quelconque plutôt que d’attirer l’attention sur toi avec un immeuble tape-à-l’œil, vrai ? » Allez Kensie, révèle l’existence de Genome à Sacha, nous gagnerons tous les deux un temps précieux.

Voyons de deux mes amies pâtir de l’absence de l’une et l’autre, je n’avais pas pu m’empêcher de relancer le sujet ‘Sonny’. En fait, Kensie avait été très claire avec moi, elle ne voulait plus en entendre parler. Mais j’aimais bien être chiant. Puis le temps avait joué son rôle maintenant et Kensie était dans une nouvelle dynamique. Elle demanda des nouvelles de son binôme. Un binôme, c’est vraiment ce qui représentait Sonny et Kensie pour moi. Un fonctionnement en duo. Et c’est très bizarre de savoir que ce binôme avait des failles. Mais Sacha est là, et Sacha va remettre un peu de ciment dans tout ça. « Elle se sent seule. Elle vit dans un pays qui n’est pas le sien. Elle a appris le décès de sa mère. Son fiancé était à l’hôpital. Sa belle-sœur l’a menacée de s’en prendre à elle et son enfant et sa meilleure amie est en froid avec elle. » Sur une échelle de un à dix, si dix représentait le bonheur, Sonny devait se trouver à quatre ou à trois. Disons deux et demi pour départager. « La seule personne ressource à ce moment a été un mec qu’elle connait depuis quelques mois. » Et qui en plus, n’était véritablement pas le meilleur comme réconfort... « Je crois qu’elle a besoin d’être entourée plus que jamais. » Subtil le message, non ?
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeDim 2 Juin - 14:58

Mon cerveau était comme une voiture de course. Les moqueries et les conneries pouvaient fusées en dix secondes à peine et je m’amusais à toujours vouloir battre le record, mais là … j’avais le cerveau en mode bug et j’avais beau essayé de trouver les boutons ctrl+alt+suppr, ils n’existaient pas dans le monde biologique. Sacha ne connaissait pas Area 51. Qu’il ne connaisse pas Warehouse 13, bon … à la limite, tout le monde n’a pas la chance d’être cool comme moi, mais Area 51 quoi ! C’était la Roll’s Royce des légendes urbaines des USA. Et accessoirement une base militaire, mais c’est beaucoup moins fun de l’appeler comme ça. « Ca veut dire qu’il faut te payer une éducation, mon cher ! » lui répondais-je en clignant des yeux. J’étais scotchée. Que quelqu’un me pince, j’étais en train de rêver là, non ? Je veux dire … ne pas connaître la zone 51 ? C’était possible ?

Quoiqu’il en soit, il n’admettait pas la défaite – non pas que je lui en veuille, mon argumentation était remplie de failles – et enchaînait avec son hypothèse. N’empêche que … vous m’auriez dit que je parlerai bâtiment avec Sacha, un mois auparavant, je vous aurai ri à la gueule. Le roi des gays à Gayland parler architecture avec la reine des connes à Connerieland : magique. Je regardais le bâtiment avec attention et je tournais sept fois ma langue dans ma bouche. Il fallait que je pèse mes mots. Que je fasse gaffe à ne pas empirer les soupçons de Sacha. Putain c’était mission impossible. Appelez-moi Tom Cruise. « Vrai. Mais t’appelles ça se fondre dans la masse ? C’est une ruine ce truc. Je veux bien qu’il y ait des trompes l’œil, mais là, tu mets un pied dedans et tu te fais enterrer par les restes du plafond. Quitte à se planquer, autant le faire là où t’es sûr de rester en vie plus de deux secondes. » Je sentais mon cœur battre violemment contre ma poitrine. J’avais pas du tout la pression. Pas du tout envie de m’enfuir en courant et faire comme si je n’avais jamais été présente sur les lieux du crime. Aller Sacha, abandonne, ça m’éviterait de faire appel à Ludmila. « A la limite, si ça a été utilisé en tant que cachette, y a plus personne à l’intérieur, ça a été abandonné depuis longtemps, si tu veux mon avis. »

Et c’était finalement l’occasion que j’avais saisie qui me tuerait. On aurait dit un poignard dans le cœur. C’était de ma faute. J’avais creusé le fossé entre Sonny et moi. J’avais demandé à Sacha de me dire comment elle allait. J’avais demandé à me faire poignarder une nouvelle fois, mais ce coup-ci de manière figurée. C’était terrible de se dire que ça faisait encore plus mal qu’un vrai poignard dans le bide. Mais le plus terrible était cette colère noire qui remontait à la surface. Celle qui me bouffait les entrailles, faisait accélérer mon rythme cardiaque, libérait l’adrénaline, me donnait envie de frapper quelque chose. Bouffée entre remords et colère, je fermais les yeux. Pour les rouvrir deux secondes plus tard lorsque Sacha eût fini de prononcer ses derniers mots. Et je rigolais. Un rire amer qui me donnait envie de pleurer. Quel gros connard. Mais ce n’était pas de sa faute. Il ne savait rien de ma vie de famille. Il savait tout de celle de Sonny, mais rien de la mienne. Tout cela était de ma faute. Personne ne savait rien de ma vie, hormis Aaron et Sonny, par pur accident. Tout était toujours calculé pour que personne ne sache. D’ordinaire, c’était plus facile comme ça. Mais je me rendais enfin compte que ce n’était pas le cas du tout.

« C’est sûr qu’elle a une vie de merde. Franchement ! Pauvre Sonny amoureuse et enceinte d’un connard. Pauvre Sonny entourée d’un meilleur ami parfait sous tous les côtés. Pauvre, pauvre, pauvre chérie mal aimée ! » J’avais à peine fini de parler que je sentais la culpabilité et le dégoût remplacer l’adrénaline. J’étais une hypocrite. Une grosse conne. Une grosse menteuse. Mais j’en avais marre. J’en avais marre d’être toujours celle qui devait se retrouver seule, véritablement seule pendant que ceux qui croyaient l’être étaient entourés. Sonny se sentait seule ? Qu’elle ouvre les yeux ! Si elle voulait de la solitude, je lui filerai la mienne et elle verrait enfin. « Je suis désolée pour sa mère, c’est moche, mais ne vient pas me faire la morale Sacha. Tu sais peut-être comment « elle se sent » … » Je prenais bien soin d’utiliser mes doigts pour faire des guillemets « … mais tu ne sais rien du reste. » Qu’est-ce que j’étais conne. Trop obnubilée par le fait qu’elle me manquait j’en avais oublié la règle numéro uno. Ne pas parler de Sonny. Encore moins avec Sacha. Sacha, meilleur ami du monde, Kwon. Qu’il aille se coucher aux pieds de madame s’il voulait qu’elle aille mieux, il n’était pas question que je retourne la voir. Elle et moi c’était fini. Il fallait juste que j’arrive à l’accepter. Une larme coula sur ma joue et rageuse, je la faisais disparaître d’un mouvement de la main. « Tu sais quoi ? Oublie que je t’ai demandé quoique ce soit. Je me casse. »
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeDim 2 Juin - 20:54

Rien à faire. Kensie réfutait systématiquement tout ce que j’avançais. Pour quelle raison ? Je l’ignorais. Pourquoi refusait-elle d’imaginer que quelqu’un pouvait loger ou utiliser ce vieux bâtiment ? Moi, j’avais plutôt des motifs légitimes pour supposer le contraire et j’allais lui rappeler. « Tu sembles oublié qu’il y a un digicode, que Sonny est entrée et qu’elle en est ressortie avec Remington. Tu n’es pas curieuse toi ? » Apparemment, elle s’en foutait. D’un autre côté, elle avait raison, je m’emballais peut-être trop à propos de cet épisode. « Je vais en rediscuter avec Sonny je crois que c’est le mieux. » Si cette bâtisse était si délabrée, je ne crois pas que Sonny aurait laissé Remington seul à l’intérieur. Enfin, parler avec Kensie eut le mérite de me faire faire une marche arrière. Parler avec Sonny semblait être la meilleure solution.

Volcan en éruption. Kensie sortait sa colère. Quelqu’un d’autre aurait pu être choqué, interpellé, inquiet ou s’énerver également. Moi, je pratiquais Kensie depuis plus d’un an, alors lorsqu’elle termina en disant « Je me casse », je souris l'air satisfait. « C’est bon, t’as fini ? »

Maintenant, les choses sérieuses allaient démarrer. A mon tour. « A quoi tu joues ? Si tu veux être celle qui a la vie la plus merdique, je suis sûr que Sonny te laissera le titre. » Franchement, à moins de le faire pour rire, il fallait être couillon. « Contre qui tu es en colère exactement ? Contre moi ? Contre Remington ? Contre Sonny ? Ou contre toi ? » Et j'avais fait exprès de la citer en dernière pour la faire réfléchir à cette question.

J’ai été sentimental, j’ai été amusant, j’ai été imprévisible, peut-être touchant. Là, vous allez me découvrir autoritaire. « Tu es peut-être meilleure amie avec Sonny, mais je te connais depuis plus longtemps qu’elle alors tu passes tes nerfs sur quelqu’un d’autre Lockwood et tu m’écoutes. » Kensie était ma filleule, je devais la protéger, mais je jouissais également d’une certaine influence sur elle. « C’est vrai, je ne sais rien te concernant. Mais je t’ai toujours dit que je serais là pour toi, seulement tu fais toujours celle qui n’a besoin de personne. » Cela pouvait être dur à entendre. « Et tu sais pourquoi ? Parce que t’es qu’une petite conne bien trop fière pour admettre le contraire. » J’avais monté d’un demi ton sans pour autant crier. Puis, essayant de calmer le jeu, je dis avec plus de calme : « je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre toi et Sonny, mais je connais vos caractères et je devine facilement qui a rembarré l’autre. » Bon, ce n’était pas forcément la meilleure stratégie. Tentons autre chose. « Tu crois que je fais ça uniquement pour Sonny ? Tu crois que je ne m’inquiète pas pour toi ? » Même si ces questions étaient arrivées tardivement à mon goût, elles n’en n’étaient pas pour le moins sincères. « Depuis que tu ne lui parles plus, tu es agressive et lunatique ! » J’avais fait ce constat, le moral de Kensie avait considérablement chuté depuis qu’elle avait pris ses distances. « Je t’ai connu avant Sonny, pendant Sonny et sans Sonny et je ne t’ai jamais vu aussi heureuse que quand tu étais avec elle. »
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeDim 23 Juin - 14:16


J'avais envie de le gifler. Premier constat. Petit crétin. Même pas l'occasion de lui tourner le dos qu'il répliquait déjà et vraiment, ma main me chatouillait. J'avais envie de lui faire ravaler son sourire à deux balles. Monsieur je sais tout. J'avais envie de lui cogner le crâne contre un mur, de le noyer dans une piscine, de l'étriper, de lui faire sortir sa cervelle par les trous de nez. J'avais envie de lui exploser sa gueule de gay. Juste pour le faire taire. Que de violence me dira-t-on. Mais comment voudriez-vous que je réagisse ? En me transformant en fontaine ? J'avais assez donné.

Au fond, je savais que rien de tout ça n'était dirigé contre Sacha. Remington - c'est quoi ce prénom ? - pouvait bien aller se brosser, il était bien le cadet de mes soucis. Mais merci Sacha, de m'y avoir fait repenser. Quant à Sonny, elle n'avait rien à se reprocher. Non, vraiment, tout était contre moi, mais comme tout dans ma vie, je niais l'évidence. J'étais en colère contre moi-même, mais j'étais trop fière pour le dire. Beaucoup trop fière, beaucoup trop têtue, beaucoup trop conne ... beaucoup trop moi. Et ce qui me faisait chier était que Sacha le savait. J'avais tout fait pour qu'il ne sache rien. Tout fait pour cacher qui j'étais vraiment. Mais il fallait croire que je m'y étais prise comme une merde, parce qu'il savait tout. Ou presque. Mais étais-je vraiment capable de tout lui dire ? Non. Ça pouvait paraître atroce, mais je ne lui faisais pas confiance. Presque un an que nous nous connaissions, mais une partie de moi continuait de vouloir se protéger, continuait de douter et je ne pouvais pas lui en vouloir.

Souffrir parce que personne n'est au courant ? Ou souffrir parce que quelqu'un qui n'aurait pas dû l'être, l'a été ?

Ma colère était descendue en flèche et je me sentais vide, fatiguée. Je me souvenais enfin que mes muscles faisaient grève depuis plusieurs semaines et que mes points de suture à l'estomac ne s'étaient pas encore tout à fait résorber. Yay. Frottant le sol du pied, je regardais mes chaussures, incapable de regarder Sacha dans les yeux. Je ne pouvais que l'écouter et encaisser les coups et c'était loin d'être agréable. Mais il avait tort sur le dernier point et je me sentais enfin soulagée. Il avait tort, tort, tort. Il ne savait pas tout. « C'est là que tu te plantes Pikachu ! Ouais, peut-être que je suis plus heureuse quand elle est dans ma vie, j'en sais rien. Mais si je suis agressive, ça n'a absolument rien à voir avec le fait que je lui parle plus. Rien à voir. Comprendes ? » Ou presque ... Ca avait tout à voir avec la randonnée et était donc lié à Sonny, mais il n'était pas censé le savoir et le côté trop fier en moi s'en délectait. Le côté gros bébé, par contre, avait envie de pleurer.

En gros, dans ma tête, se dessinait le prénom de mon petit frère et j'avais à nouveau l'impression qu'on m'arrachait le coeur pour mieux le piétiner. « Et tu veux savoir un truc me concernant ? Je fais celle qui a besoin de personne, parce que je n'ai jamais eu personne, Sacha. Tu es comme tous les autres. 'Je serai toujours là pour toi' ... » Je prenais bien soin d'utiliser mes doigts pour former des guillemets et imiter salement tous ceux qui m'avaient toujours dit ça. « ... mais au premier signe de difficulté, y a plus personne. Hasta la vista Kensie, démerde-toi ! » Les entrailles nouées, je me taisais. Le silence était de plomb et j'avais l'impression d'étouffer. Non seulement je venais de dévoiler ma plus grande vulnérabilité, mais en plus je me rendais compte que j'avais fait exactement la même chose à Sonny.

Poussant un soupir, je passais mes doigts sur mes paupières fermées. « Elle me manque aussi. » murmurais-je, la gorge nouée elle aussi. Je laissais mon bras retomber le long de mes flancs, flemmard comme il était, avant de poser mon regard sur Sacha le temps d'une seconde. « Mais ce qui est fait est fait. Et crois-moi, il vaut mieux que ça reste comme ça. »
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeMar 23 Juil - 15:24

« Pikachu ? » J’étais resté sur le surnom malgré toute la tirade de Kensie. Toute la suite, je l’avais écoutée mais la réflexion de Kensie faisait son chemin comme une grande. Et puis c’est Kensie. Elle fait n’importe quoi et après elle réfléchit. Comme moi. Je suis fier d’elle sur ce point. Enfin, Pikachu quand même. « Sérieusement ? » Six-cents-quarante-neuf Pokémons sont recensés et c’est toujours Pikachu que je me tape. Bande d’ignorants. Je n’allais pas la contredire, ni même intervenir, seulement laisser mûrir ses propos. Ce n’est pas habituel chez moi, j’aime les duels, les conflits, je rentre dans le tas, mais parfois le silence c’est aussi bien. Ce n’était pas lui dire que je me désintéressais de son discours, ni que j’étais fatigué, seulement qu’elle en mesure l’ampleur. De toute façon, je ne pourrais pas lutter contre ce qu’elle ressent. Puis, les actes prévalent sur les mots. Ses propos me touchent mais je ne fis rien, allant au-delà d’une déception certaine. J’adore Kensie et je réfléchis. Quand ? Quand est-ce que je l’ai abandonnée ? J’étais donc de ce genre pour elle. Et le but de cette conversation c’est de se donner des baffes chacun notre tour ? Je suis déçu mais je ne laisse rien paraître, mon métier est un atout impeccable pour cacher ce que je ressens et je parais complètement impassible à ses attaques, me moquant même légèrement d’elle en revenant sur le surnom de Pokémon qu’elle m’a attribué et en souriant. Rien à foutre qu’elle se vexe.

Et parce qu’être indifférent semblait progressivement être la meilleure des réponses, je poursuivais. « Je sais que tu vas aller lui parler. » Non, je ne le sais pas. Je simule, je mens, je la taquine, je souris, je l’embête, parce que la faire tourner en bourrique et l’énerver m’amuse. C’est un bon passe-temps. Je sors mon sourire, celui qui me donne des crampes au bout d’une trentaine de secondes – c’est pourquoi d’ailleurs je ne le laisse pas dépasser la vingt-neuvième seconde. Elle affirmait que la situation ne changerait pas et je lui faisais croire que je savais qu’au fond d’elle elle n’en pensait pas un mot. La seule certitude que j’avais finalement, c’était que l’amitié que Kensie portait à Sonny était profonde et qu’elles finiraient par se réconcilier. Ça prendra le temps qu’il faudra mais ça reviendra. Elle finira par craquer. Je me plaisais bien à ne rien dire, à seulement répondre à côté, faire des suppositions, sourire comme si je savais tout et surtout à faire de sa pensée une personne autonome, qui se développe seule. C’est ce qu’on appelle la relation d’aide : donner la possibilité à la personne de répondre à ses souffrances par elle-même.
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeSam 10 Aoû - 22:25

Mon dieu ce qu’il pouvait être énervant. C’était pire qu’écouter Kelly me faire ses leçons de morale. Elle me connaissait parce que ça venait avec le job. Lui me connaissait par pur accident. J’avais tout fait pour qu’il ne sache rien. Absolument tout. Et pourtant c’était comme s’il m’avait connue toute ma vie. Ça me donnait la chair de poule et l’envie de prendre mes jambes à mon cou. Personne n’était censé me connaître de cette manière. Pas ma sœur, pas Aaron, pas Sonny et certainement pas Sacha. C’était le dernier sur la liste des gens en qui je fais confiance. Il avait tout du mec qui s’incrustait dans ta vie et ne te lâchait plus jamais. En théorie c’est cool, mais en pratique … j’avais assez donné. Je m’étais assez brûlée les ailes en faisant confiance à Sonny. Je ne voulais pas recommencer. Même si j’avais connue Sacha avant elle. C’était différent. Mais c’est toujours comme ça, n’est-ce pas ? Tout est toujours différent.

Je savais ce qu’il faisait. Je voyais clair dans son jeu. Faire comme s’il n’avait rien à dire pour me laisser réfléchir comme une grande. Et j’avais envie de le tarter. Si j’en avais eu la force, je l’aurai sûrement fait, mais j’en étais au point où je faisais semblant de pas avoir envie de pleurer de douleur, à force de rester debout, alors je me contentais d’un regard noir. Celui qui tuerait les gens, si c’était possible. « Quoi ? Tu préfères Evoli ? » J’avais compris. J’avais fait l’hypocrite, la conne et je ne le réalisais que maintenant. Yip yip, applaudissez, Kensie Lockwood a enfin ouvert les yeux. Ça ne voulait rien dire. Il était trop tard et j’étais épuisée. Tellement épuisée. Chaque jour était un cauchemar que je vivais éveillée et j’avais juste envie que tout s’arrête. Revoir Sonny, lui reparler était une idée, mais c’était tout ce que ça resterait : une idée. Un rêve peut-être même. Mais associer Sonny à un rêve n’était pas chose à faire. Je sentais encore sa gifle et j’entendais ma voix lui dire de s’en aller. Quoiqu’il en soit … je ne pouvais pas la revoir. Pas maintenant.

« Tu ne sais rien du tout Sacha. » Son bluff ne fonctionnerait pas. Il pouvait faire comme s’il me connaissait mieux que personne, c’était pas le cas. Aux dernières nouvelles j’étais encore moi et, j’avais beau être larguée de la vie, j’étais pas prête à rajouter : crise identitaire à la liste des choses qui n’allaient pas chez moi. Surtout pour que ce soit Sacha qui reprenne ma personne … bon sang, mais qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans ma tête ? « J’ai pas envie de la voir, j’ai pas envie de lui parler, j’ai pas envie de la regarder. » J’y allais fort, surtout que je mentais comme je respirais. J’étais juste trop lâche pour l’admettre. Et Sacha le savait. Parce que Sacha sait tout. Petit con. « De toute façon je sais même pas où la trouver. »
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeDim 11 Aoû - 14:51

« Ouais. » Evoli c’était sympa. Fourrure marron/chocolat, petit, mignon et s’adaptant à tous les milieux... Il était parfait pour moi. « Je préfère Evoli. » Et j’étais sérieux.

Kensie m’exprima son non désir d’approcher Sonny. Pourtant, à la fin, elle finit par dire qu’elle ignorait où la trouver. Je fis un grand sourire. Est-ce que ça voulait dire qu’elle allait s’y rendre ? « A l’UCLA. » M’empressai-je de répondre comme si ma réponse avait été préparée depuis notre rencontre. Elle n’avait plus aucune excuse désormais. Je glissai mes mains dans les poches et l’observais avec un sourire amusé. Au final, je savais que cette petite conversation s’avérerait constructive pour elle.

Néanmoins, je n’étais pas des plus gentils avec Kensie. Mais pour couiner et se plaindre elle avait sa sœur. Moi, je préférais la brusquer, la provoquer et l’énerver. Je pensais qu’elle avait besoin de ça. Et surtout, j’avais peur de la conforter dans son chagrin en faisant preuve de compassion. Bordel, Kensie est forte, indépendante, sûre d’elle ! Ce n’était pas elle ça, à se morfondre et à rester passive. Non, fallait que ça bouge, fallait que quelqu’un ose la bousculer. Quelqu’un qui n’ait pas peur de la foutre en rogne même si cela signifie qu’elle fasse la gueule. Si tu n’as pas un minimum de répondant avec ce genre de femme, tu te fais bouffer en moins de deux. Cette histoire était beaucoup trop sentimentale pour moi et l’atmosphère dramatique qui en découlait me donnait des allergies. J’étais aussi là pour relativiser et pour ça, rien de mieux qu’une pointe d’humour. « Tu vois, c’est exactement à cause de ce genre de conneries que je suis gay. Vous êtes trop prise de tête. Nous les mecs on n’est pas comme ça. » Les crêpages de chignons, les trucs niais entre filles... Non, chez les mecs, le fonctionnement est bien plus facile à comprendre : on flirt, on baise, on se barre. Franchement, inutile de tergiverser.
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeDim 6 Oct - 13:07

J’étais partagée entre l’envie de rire et l’envie de le gifler. Sachant que la deuxième solution était la plus cohérente avec mon humeur du moment. Bien sûr qu’il préférait Evoli. Quand on s’appelle Sacha, c’est sûr qu’on en a marre de Pikachu. Ca faisait combien de temps, maintenant que cette souris jaune le suivait partout ? Même Ondine et Pierre étaient passés à autre chose … Mais je m’égarais et me contentais de lever les yeux au ciel à sa réponse. Elle ne m’étonnait pas de lui et je préférais passer à autre chose, plutôt que de partir dans un débat animé sur quel Pokémon était le meilleur. C’était Aquali. Et sans être objective, Pyroli aussi.

Malheureusement pour moi, Sacha aussi enchaînait et plus rapide que la lumière, j’avais à peine le temps de finir ma phrase qu’il criait la réponse. Et quelle réponse. J’avais presque envie de me frapper la tête contre un mur. (Le connaissant, il aurait tiré un oreiller de derrière son dos pour m’empêcher de me faire mal). C’était logique que je la trouve à UCLA, si j’avais envie de lui parler. Mais à moins d’y camper 7 jours et 7 nuits pour la croiser, j’avais besoin de son emploi du temps, ou au moins d’un horaire et d’une salle pour aller la pêchée. Mais c’était hypothétique. Je ne comptais vraiment pas aller la voir. Je me mordais la lèvre pour m’empêcher de l’ouvrir. J’enfonçais mes mains dans mes poches de jean pour serrer les poings discrètement et lutter de toutes mes forces pour ne pas parler. Je voyais son sourire amusé au gus et j’avais envie de le frapper, encore et encore, jusqu’à le lui gommer de sa face. Abruti.

Il m’exaspérait à un point que je ne pouvais même pas décrire, avec son air hautain à la « je te connais mieux que tu ne te connais toi-même ». Et puis quoi encore ? Ma sœur est un homme ? Ha ! La bonne blague. J’irai le répéter à Aaron, juste pour rire. Ma réponse restait non. Je n’irai pas la voir. Dans mon état ça finirait en pluie de larmes. En pitié, surtout et ça, il n’en était pas question. J’avais envie de dire STOP et que tout s’arrête pour me laisser respirer.

La réalité était bien trop effrayante pour que je le dise à haute voix. Je ne l'avais fait qu'une fois, jusque-là. Je n'avais pas envie de réitérer l'expérience. L'avoué à ma sœur avait été atroce et j'avais envie de le cacher aux autres le plus longtemps possible. J'étais une hypocrite. Une grosse, grosse hypocrite. Et si ça n'avait rien de nouveau, jamais cela ne m'avait autant bouffé de l'intérieur. Je reprochais au mec de Sonny des choses que j'avais faites moi-même. Certes, je les avais faites à contrecœur, mais prendre une vie, c'est prendre une vie, peu importe le raisonnement derrière. Une nausée me retourna l'estomac et je fus forcée de m'asseoir sur le trottoir pour ne pas vomir mon quatre heures. « Tu généralises. » marmonnais-je alors en réponse à sa remarque ô combien ignorante.

Il avait raison au fond. Moi qui était fière de mon cynisme et de mon dégoût pour tout ce qui touchait de près ou de loin aux histoires de fille, voilà que j’y étais enfoncée jusqu’au cou. Trop nul. « Mais c’est riche venant de ta part. Dois-je te rappeler que c’est toi qui vient de me prendre la tête alors que j’étais claire sur ma position ? » Je me mordais la lèvre une nouvelle fois. « T’es plus fille que moi, Sacha, arrête de te la pétée. » Mon doigt courait le long du trottoir. C’était dégueulasse, mais qu’est-ce que j’en avais à faire ? Depuis tout à l'heure je m'empêchais de poser la question la plus importante, mais je me décidais enfin à la poser. J'aurai encore droit à son regard hautain et son sourire satisfait, mais je ne pouvais plus me retenir. « T’as ses horaires de cours ou de travail ? » Non je n’irai pas. Bien sûr que je n’irai pas. C’était juste pour information.

Il allait jubiler ce con. Mais qu’il jubile. Il ne perdait rien pour attendre.
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MessageSujet: Re: Jeu de dupes sur amitié sincère   Jeu de dupes sur amitié sincère Icon_minitimeMar 5 Nov - 13:22

Ce qui est le plus regrettable en s'appelant Sacha, ce n'est pas d'être associé à Pikachu en permanence mais de ne pas avoir son Pikachu. Alors lorsqu'ils me taquinaient me demandant où était mon mignon petit monstre électrique, j'étais triste parce que je n'en avais pas. A la rigueur, je pouvais m'accompagner d'un mutant qui serait électrokinésiste et qui lancerait des attaques "éclair" et "tonnerre" lorsque je lui en donnerais l'ordre - ou bien coup d'jus si le pouvoir est limité.

Kensie avait raison. Je généralisais. Mais j'avais une assez grande expérience avec les filles - malgré ce que l'on pourrait croire - pour affirmer qu'elles vivent d'amour et de disputes. Les mecs règlent les conflits à l'aide des poings. C'est plus rapide et plus compréhensif. Alors que les femmes se montrent plus intelligentes et plus pédagogues. Encore faut-il qu'elles y mettent de la volonté. La vérité c'est que Kensie avait besoin qu'on lui foute un coup de pied au cul. C'est le genre de fille sur qui il est nécessaire d'avoir une autorité. Loin d'être évident face à ce fort caractère mais il fallait la regarder comme une ado en crise. Et moi, j'étais son éducateur. Je ne savais pas la faire se confier mais au moins elle m'écoutait. Et puis j'ai été son parrain, je la protégeais. « Et toi t'es chiante. » Lui répondis-je convaincu. Elle ne pourrait pas nier sinon elle serait chiante et de mauvaise foi.

Non à la place de ça, j'eus droit à ce que j'attendais d'elle. Ben oui, c'était moi le fautif maintenant. Évidemment. Je rigolai, insensible, indifférent à sa remarque. Si elle veut croire que mon esprit était plus féminin que le sien : d'accord. Et je laissai le silence s'installer me doutant que tout se jouerait lors de ces quelques secondes...

« T'as ses horaires de cours ou de travail ? » VIIICTOIRE ! J'ai gagné ! J'ai gagné ! J'ai gagné ! Très mature comme réaction. Mais je resterais modeste et évitai à Kensie un petit déhanchement en pleine rue pour fêter mon génie. Par contre le sourire du parfait abruti, fier de lui, ça je lui claquai en pleine face. « Oui, ça doit se trouver, je pense. » Une vérification sur mon téléphone... L'emploi du temps de Sonny figurait bien en photo sur mon téléphone. Quel hasard.... Fichier : envoyé. « Bon, ben c'était sympa cette discussion. On se voit plus tard ! » Je fis quelques pas avant de me retourner en glissant sur mes talons. « Ah et Kensie, plus sérieusement. Je suis là si besoin. » C'était toujours bon de le lui rappeler.
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