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Sujet: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Sam 9 Nov - 13:10
/!\ Contenu de certains posts sulfureux /!\
Il ne sait pas danser. C’est comme ça, il y a ceux qui savent remuer pour donner une harmonie à leurs mouvements, qui s’éclatent quand la musique se fait entendre et les traverse pour guider leurs gestes, qui apprécient de se fatiguer à gigoter jusqu’à ce que leur souffle soit court et leur front couvert de sueur, et il y a ceux qui ne savent pas.
C’est pas tellement de la maladresse, ni de la raideur. S’il faisait un effort, il pourrait bouger comme n’importe qui au son d’une chanson quelconque, sans doute. Il est bien capable d’utiliser son corps comme la plus tentatrice des armes pour en faire succomber un autre et passer une nuit agréablement agitée mais voilà, toute la nuance est là. Dégouliner de transpi est un but nettement moins attrayant que de faire naître râles et plaisir partagé.
Il n’a pas voulu leur dire non. Ces mecs et cette fille. Pas voulu les contrarier quand ils ont décidé que se rendre dans un bar gay pour la soirée était un plan carrément dément. Non pas qu’il s’y sente mal à l’aise ou pas à sa place. Mais sa crainte anticipée de ce qui s’est déroulé sous ses yeux et devant son impuissance, s’est confirmée quand il a passé la porte et a visualisé l’espace vide assez grand pour accueillir tout un tas de danseurs, par delà les sièges et le comptoir. Il a cru pouvoir y échapper, perché sur l’un des tabourets hauts encadrant la petite table ronde où ils posaient leurs verres tout en discutant joyeusement. Mais la fille, à un moment, a insisté pour qu’il accompagne sur la piste, nullement intimidée par la forte quantité de testostérone rassemblée là. Comme plus tôt, il a fini par dire oui après quelques refus visiblement peu convaincants, parce que comme plus tôt, il s’est dit que ça pouvait être marrant finalement. Qu’il n’est pas venu à L.A. pour rester enfermé avec ses doutes et ses réticences. Elle a littéralement piaillé de bonheur, il pensait que c’était pas possible avant de l’entendre, et l’a entraîné avec elle sous le regard amusé des deux autres. Lâcheurs. Ils l’ont laissé longtemps servir de cobaye perplexe à toutes les idées alcoolisées de la petite, avant de les rejoindre et de prendre le relai. Eux font apparemment partie de ceux qui savent et aiment danser. Il leur a volontiers cédé la place, et c’est maintenant un tout autre genre de danse qu’il effectue.
Le mec n’est pas franchement le plus canon qu’il ait vu de toute sa vie, ni même le plus beau de ceux réunis ce soir. Mais pourquoi pas. Mike n’avait pas que du jus de fruit dans son verre. La soupe de champagne était parfaitement dosée, le mélange entre les bulles et le Cointreau intelligemment combiné aux ajouts sucré pour un effet quasi immédiat. C’est peut être ce qui l’a aidé à surmonter l’euphorie de la fille, et c’est sûrement ce qui lui fait accepter la présence du blond contre lui.
Il ne s’agit pas de danse, en fait, plutôt de drague muette. Mickael ne connaît pas le prénom du type et ne lui a pas indiqué le sien. L’objectif n’est pas de lier une amitié durable, juste d’évaluer une relative compatibilité corporelle le plus rapidement possible. L’autre est plus direct, plus entreprenant, mais les mains qu’il passe sur le buste de l’ado sont quelque peu réfrénées par la passivité de ce dernier. Il tente un baiser, y reçoit une réponse. Puis Mike pivote sur lui-même, et rejette sa tête contre l’épaule du garçon, abandon apparent qui relance l’enthousiasme des mains sur lui. Il ferme les yeux, suit les faibles mouvements de bassin que l’autre imprime latéralement. Peut être qu’avec un ou deux verres de plus …
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Sieg Meier
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Sam 9 Nov - 14:50
Putain. C'est bon. Qu'est-ce qu'elle a mis dedans déjà ? Ah ouais. Du russe je crois. Zubrowka. Polonais, peut-être ? Et merde, du soviet, c'est plus simple. Vodka, vodka... Et plein d'autres trucs dedans. Ça arrache carrément. Ça crame la bouche, la langue, la gorge, tout. Flamber jusqu'au Paradis. Il est bon son cocktail, un truc à t'envoyer valser en l'air avant même d'avoir trinqué. Et bordel ça a pas raté. Le monde tourne, comme s'il était siegocentré. C'est jouissif. Faire un pas devant l'autre, sentir la gravité sur soi après qu'elle ait commencé à agir. Et je me marre, comme un con, et ils se marrent aussi, dans le même état.
"Venez, qu'elle nous dit, on va racoler !"
Et elle s'élance devant nous, exhibe son décolleté aux passants, leur fait ces trucs de chagasses qu'elle me réserve des fois quand on est tous seuls. Ça me fait marrer. Elle a aucune estime d'elle-même. Une gosse paumée dans un monde qui gravite autour de moi. Non, attends... C'est l'alcool qui fait ça. 'Tain, ils ont envie de danser. J'ai envie de danser, moi ? Je pouffe de rire à l'invitation. Je sais pas danser, j'ai jamais pris le temps de m'y intéresser. Est-ce que j'ai envie de danser, alors ? Ouais ! Bien sûr que j'ai envie ! Avec l'alcool, tout donne envie, et même ce truc fou qu'ils appellent danser ça me tente ! Elle revient vers nous, je crois qu'elle tire la tronche, mais c'est sans doute pour se moquer.
"Y a un vieux shnock qui m'a dit rentre chez toi au lieu d'foutre ta vie en l'air, hahaha, quel con !"
" On va danser. "
Elle arrête de rire mais garde un de ces sourires qu'elle sait que je kiffe, le genre qui annonce une belle connerie. Je crois qu'elle s'approche de moi, et j'en ai la confirmation quand elle vient cogner mon buste de son petit poing.
"D'acc' ! Mais c'est moi qui choisit l'endroit ! Elle se marre un coup, et ça n'augure rien de bon. Et ce soir, tout le monde tire son coup !"
" Facile. "
Elle me cogne encore, je recule d'un pas, j'ai pas assez d'équilibre pour résister à celui-là.
"T'es con ! On pêche du neuf ! Du neuf ! Allez, amenez-vous !"
Je comprends pas tout, les deux autres se marrent et acceptent le défi. Je suis con, c'est clair, alors je fais pareil. S'il s'agit de tirer son coup...
La garce. Elle a gagné la partie avant même qu'on l'ait commencé. Les deux autres râlent, ils disent qu'ils pourront pas pécho là-dedans. C'est une boîte gay, sérieux, c'est bizarre de devoir choper là-dedans ! Mais ça me fait marrer. Elle a gagné, la belle. Et elle se moque de nous, elle nous tanne qu'on ait pas le courage de relever son défi. Tu vas voir si j'ai pas le courage. Je rentre, motivé à bloc. Ce soir, je chope. C'est drôle l'effet de groupe. A peine passé le perron les gars me suivent, elle elle est déjà dedans, à gambader au milieu des danseurs. La vache, ça tourne, un truc de dingue. Tous ces gens qui bougent dans tous les sens, c'est à vous en donner le tournis. Je m'en fiche. Je kiffe. C'est comme si j'avais pris de l'ecsta. Oh la garce, si ça se trouve elle en a mis dans nos potions magiques ? Une vraie magicienne, c'te nana. Je circule au milieu des gens. Le son de la musique est énorme, et je le sens battre dans tout mon corps. La vache, j'aime ça ! C'est jouissif, bordel, avec ce côté psychédélique, je me sens complètement en transe. Mon corps qui réagit tout seul au son, ma tête qui flotte à mille lieues de là. Je commence à tanner une nana. Je sais même pas à quoi elle ressemble, avec les lumières qui vrillent mes sens, mais elle a un super déhanché. Et puis elle se tourne et elle me repousse, et voilà qu'y a l'autre magicienne qui rapplique, morte de rire, deux verres à la main.
" T'es con ! Deux fois qu'elle le dit. Faut choper du mec, Sieg ! Tiens ! Elle me tend un des deux verres, je prends machinalement.Allez ! Elle me donne une tape sur les fesses. En chasse !! "
Tout devient plus clair quand on a les règles du jeu en main. Je goûte une gorgée de son truc et ça va, c'est qu'une bière. Elle doit pas vouloir tous nous porter pour nous ramener au bercail. Alors je reste là, au milieu de la piste de danse, à gigoter, soumis à cette sensibilité exagérée que j'ai envers la musique. Ça boit, ça bouge, ça crie, ça danse, et y a tous ces gens, tous ces contacts. Attends, y a un truc qui va pas. Ah ouais, c'est vrai ! Je dois choper. Tiens. Y en a un qui a l'air de bien se faire chier à danser avec son... mec. C'est quoi la couleur de ses cheveux ? Avec les spots c'est un coup vert, un coup rouge, un coup bleu. Ils sont sérieusement en train de danser là ? Il a vraiment l'air de se faire chier ! Une gorgée de plus. Challenge accepted ! Je me ramène devant eux, en essayant de faire ce truc avec mes yeux que je fait aux nanas quand je veux les foutre dans mon lit. Vous savez, le regard un peu plissé, un peu perçant. Haha, si ça se trouve j'ai l'air trop con. Mais on s'en fout, je bouge comme la musique me le dicte, invite ce mec qui tire la gueule à venir jouer avec moi plutôt que sa blonde - oh putain, c'est trop ça, il est blond -, je l'attire vers moi, me marre à la vue de l'autre blond qui veut apparemment autant choper que moi.
Et ouais mon gros, ce soir c'est moi qui gagne.
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Mickael Nedo
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Lun 11 Nov - 21:27
Musique qui pulse dans les oreilles et dans le corps, corps qui ne demande qu’à se détendre alors que le cerveau s’y refuse. Vibrations supposées décharger leur énergie dans ses veines et dans ses muscles, mais qui ne parviennent pas à le faire décoller. Il est prêt à partir. Vraiment, il y arrive pas. Il faut dire qu’il est rouillé, aussi. Depuis quand ne s’est il pas adonné à ce genre de sorties qui finissent dans l’intimité ? Depuis Chase. C’est une réponse qui revient à beaucoup de questions, en ce moment. Depuis Chase. Pas mal de choses ont changé lorsqu’il a réalisé que Chase faisait partie de sa vie d’une manière qu’il n’avait pas prévue, beaucoup de choses ont à nouveau évolué lorsque ce dernier en est sorti sans laisser planer le moindre doute sur un éventuel retour. Avant Chase, il draguait. Pas tout le temps, pas comme un surdoué, mais il draguait. Avec Chase, il a pu apprécier le calme d’une relation prolongée, la sécurité affective et la stabilité qu’il lui fallait. Depuis Chase, il a oublié ce que c’était de n’avoir plus personne à ses côtés un jour et les suivants. Il faut qu’il se fasse une raison. Chase n’est plus là, il est resté là où Mickael l’a planté après s’être fait planter, sans prévenir, sans réfléchir, augmentant entre eux les kilomètres qu’il pensait suffisants à un recul émotionnel salvateur. C’est peut être simplement pas le soir …
Une pression sur son torse, puis une traction sur son Tshirt. Au moment où il commençait doucement à succomber aux mains motivées, on cherche à l'enlever à elles. Surpris, il ouvre les yeux, vrille son regard sur le visage de celui qui l’extirpe de son introspection là où il ne devrait y avoir qu’amusement et lâcher prise. Le temps de comprendre, et il sent les bras du blond se refermer sur lui, réticent à l’idée qu’un mec à la trogne de travers lui enlève celui qu’il s’emmerde à éveiller depuis tout à l’heure. Mais justement, il y a cet air, là, cette parodie de faciès que seuls les ringards des films utilisent pour faire tomber une midinette dans leurs bras puissants, que seuls les beaufs jugent édifiant. Il lui semble l’avoir vu dans un dessin animé, même, celui où le brigand débarque dans un monde qui chante et chez la fille qu’il doit séduire pour ne pas recevoir ses coups de poêle dans la tronche ( * ). Et c’est si gros, si ridicule, que ça fonctionne. En provoquant chez l’ado un début de divertissement, après que l’alcool et les mains envahissantes aient échoué, l’inconnu s’attire l’intérêt de Mike qui, plutôt que de suivre l’idée qui pointait dans son crâne et lui suggérait de s’en aller de la piste voire de cet endroit, indique au blond de le lâcher d’un vague mouvement des bras dénué de tout regard et parole, et s'approche du nouveau venu.
Il l’observe. Sa dégaine qui sent l’ingurgitation de boissons no safe, les cheveux qui encadrent son visage, l’emmêlement qui y règne, même sous le jeu des projos il peut le voir tellement c’est chaotique là dedans. Et son sourire qui dévoilerait presque toutes ses dents tant il semble content d’avoir l’ado rien que pour lui. Comme si ça voulait dire quelque chose, comme si Mickael y accordait la moindre importance. S’il a accepté de venir ici ce soir, et même s’il ne l’a pas reconnu, c’est aussi pour passer une fois pour toutes à autre chose. Alors celui là ou un autre … Les dessins qu’il devine sur la peau du mec que laissent entrevoir les manches retroussées, quand il l’entoure possessivement comme pour marquer nettement sa victoire sur le blond qui s’est déjà fait oublier, écœuré tant de la tournure des évènements que de son égo malmené . Difficile à dire sous les couleurs dansantes, mais il lui semble que le type est plus vieux. Mike a toujours préféré les mecs plus âgés que lui. Même Chase avait quelques années de plus.
Chase …
Ok, là, il faut vraiment qu’il arrête !
Ses bras se lèvent, prennent appui sur les épaules légèrement plus hautes, mains lâchement détendues dans le vide pour suivre le mouvement que les corps effectueront. Son bassin s’approche de l’autre sans aller jusqu’à le toucher, frôlement furtif qui passe presque pour un rattrapage de poussée dans le dos, avec le monde qu’il y a. Il fixe ses prunelles grises dans les yeux en face et n’en dévie plus. Cible en visée. La bouille qu’il affiche n’a plus rien à voir avec celle qu’il arborait lorsqu’il tournait le dos au blond avant de se faire repérer par celui là. Sérénité et détermination, assurance et amusement. Juste avant de saisir les lèvres de l’autre entre les siennes, il esquisse un sourire en coin, aguicheur, nullement hésitant. Le genre d’expression faciale qui exprime clairement la certitude que ce soir, ce mec est à lui, confirmée par l’intensité d’un baiser qu’il échange pourtant pour la première et bientôt dernière fois avec cet inconnu. Douce saveur de la bière qui attaque sa langue, enivrante chaleur qui vient à la fois du corps voisin et de ce qu’il fait naître en lui. Le défi d’y parvenir, la résolution de ne pas flancher. Il l’a déjà fait, après tout, c’est pas comme s’il n’avait jamais agi de la sorte, ni comme si ça pouvait déranger qui que ce soit à présent. C’est juste lui, ce mec, et même les potes qui l’ont conduit là n’existent plus pour l’instant. La musique, les lumières, et ce garçon qui danse contre lui.
Cette soupe de champagne était vraiment bonne.
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Sieg Meier
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Mer 13 Nov - 17:10
Ces lumières qui me vrillent les yeux, me sonnent à moitié, soumis aux spasmes hypnotiques des stroboscopes ; et la musique, boum, boum, boum, des basses à en faire trembler un mammouth, et ça te fait vibrer les tympans, gronder même ! Envolée démentielle, quand tu sais que t'as les pieds sur terre, mais que tout le reste flotte carrément au-delà des nuages. Et y a tous ces corps qui s'acharnent et se décharnent, s'abandonnent à l'indécence charnelle qui met en émoi tous les sens. Putain, que c'est bon ! Putain... Cocktail explosif qui grouille en moi, tant par l'alcool que l'effet que l'endroit me procure. Et ç'aurait pu être une simple jouissance de camé soumis à la tyrannie des spots et de la tech, pourtant c'est plus, tellement plus que ça ! Vous l'auriez vu ce mec, à céder à ma parade ridicule, et sa blonde qui persistait à le retenir comme s'il lui appartenait. Et moi, je me suis senti m'enflammer, j'avais qu'une envie, c'était tanner la blondinette en lui montrant à quel point j'étais meilleur que lui, conneries de substances qui vous font gonfler la tête et les chevilles. Mais putain, ça défonce. L'autre commence à devenir carrément tactile et sérieux, il commence à me regarder comme s'il allait me dévorer sur place, et moi je trouve rien de mieux que de trouver ça excitant. J'en oublie presque à quel point il peut être doué pour faire la gueule.
Et je m'en fous. Je m'en fous de tout, en fait. Je m'en fous d'être en train de faire le gigolo avec un mec alors que je pourrai être en train de chauffer l'autre magicienne, je m'en fous de me laisser prendre au jeu, je m'en fous même de kiffer ça ! Parce que putain, ouais, c'est bon ! Ce sourire allumeur qu'il m'envoie après que j'ai détourné la tête de lui pour piquer du nez dans mon verre de bière, c'était comme s'il me disait "A partir de cet instant, tu regardes plus que moi". Et je me plie à l'exigence, alors qu'elle a même pas été formulée, et je suis pas sûr à cause de lumières, mais en tout cas, si je sais pas à quoi ressemblent ses yeux, je sais qu'il a un putain de regard ravageur. Ça me fait carrément tripper de me laisser tomber sous son emprise, c'est comme les jeux de rôles auxquels on jouait, gamins, on prend l'identité de quelqu'un qu'est pas nous et on joue le jeu comme si c'était notre propre vie, notre propre personnalité et nos propres trips et putain c'est génial ! Et c'est exactement à ça que je vais jouer ce soir, pour relever le défi de la magicienne et prendre mon pied au passage.
Et en un dixième de seconde, il arrive complètement à me faire arrêter de penser. J'ai à peine le temps de capter que son visage s'est rapproché du mien - putain de stroboscope - que ses lèvres attrapent les miennes, et ça pourrait être carrément flippant, mais à la place, je reste complètement subjugué par ce baiser qu'il m'a pris en me devançant. Et je me laisse prendre au jeu, beaucoup plus facilement que ce que j'aurais voulu, et très vite, je réalise que ni moi ni lui ne bougeons encore, complètement abandonnés à l'acte qui étreint nos deux visages. Et putain. C'est bizarre. Bizarre parce que c'est bon, bizarre parce que je me sens comme un pilier qui sombre au milieu de sables mouvants, bizarre parce que je suis trop con, avec mon bras passé lascivement autour de sa taille et ma bière tenue en suspens et survivant que trop miraculeusement aux bousculades des danseurs d'à côté. Et puis j'y mets un terme, sans vraiment de difficulté. Je le regarde un instant, et j'ai l'impression que c'est la première fois que j'arrive à le voir vraiment, sans que tout soit en train de tourner ou de se flouter comme pour répondre à un copyright oublié. Et ça craint. Ça craint, parce que je me retrouve comme un con à avoir envie d'un mec. Je veux dire, ouais, c'était carrément le but à la base, mais merde, c'était peut-être pas supposé se faire aussi facilement ni aussi rapidement ! Et je finis par me détacher complètement de lui et me perdre dans la foule environnante, tenant ce con de verre à bout de bras, et noyé au milieu de tous ces gens, ahuri par la musique et les flashs, je m'arrête en plein milieu de ma fuite alors que mes yeux ont rippé sur ce qui ressemblait - sans forcément l'être - à la blondinette de toute à l'heure. Et je me mets à me marrer comme un con avant de repartir sur mes pas, carrément plus tôt que prévu. C'est clair que je vais pas laisser le gibier se trouver un autre chasseur pendant que je cherche un endroit où me libérer les mains. Et je me retrouve à flipper un instant en me disant qu'on me l'a déjà volé avant de remettre le grappin dessus. C'est quand même vachement con un cerveau. Autant ça capte rien quand c'est noyé sous les lumières et le bruit, autant quand il voit un visage qu'il sait qu'il a envie de reconnaître il le fait illico.
Et je l'attire vers moi, le traîne à ma suite, vérifiant par contact qu'il me suit quand j'essaie de retrouver le chemin du bar et quand enfin on y arrive, je le pousse au devant de moi et je le coince entre le comptoir et moi. Dans un tintement étouffé par le bruit assourdissant des amplis postés juste à côté, je laisse mon verre à côté d'autres abandonnés et prend appui de mes paumes sur le bord du comptoir, de par et d'autre de mon gibier dont j'identifie le visage un peu mieux à chaque fois. Et c'est dingue que je m'en sois pas rendu compte avant, mais il a l'air à peine sorti du lycée, ou en tout cas, pas au-delà de la deuxième année de fac. Mais je m'en fous. A le dévisager comme ça, j'ai encore cette envie de me laisser porter par les folies de la nuit. Ça plisse les yeux sous les changements constants de lumières, sent tout son corps pulser sous le rythme endiablé des basses de la musique, se sent complètement isolé du monde et simplement ivre de l'instant présent ; ivre du jeu. Mon corps tout entier vient se coller crescendo au sien, et j'ai même plus le courage de me marrer de ma propre situation tant je me laisse bêtement prendre au jeu. Et cette fois, c'est moi qui prend les devants, comme ça aurait dû être le cas la première fois, et mes lèvres viennent se heurter aux siennes, lui rendant cette langueur avec laquelle il a réussi à me subjuguer, faisant danser non pas les corps cette fois, mais le lien qui m'unit à lui, à la fois les lèvres et la langue. C'est dingue ce côté licencieux qu'on peut développer envers tout et n'importe quoi, pour peu qu'on soit soumis à la volonté de conditions propices. Jeu d'ombres et de lumières, musique hurlant à vous en faire oublier l'impact de la réalité, et l'alcool, l'ecsta, tous ces trucs qui éveillent les sens et n'attendent qu'un libidineux fruit pour s'adonner au péché.
Et moi je le tiens. Et si l'embrasser n'est plus suffisant pour nourrir le désir nocturne qu'il éveille, alors que mes mains s'enjoignent de le toucher. Glisser sur ses hanches, presser sur ses lombaires pour le rapprocher encore et joindre deux bassins qui inéluctablement commencent à ressentir la faim.
Et moi, putain, je crève la dalle.
Mickael Nedo
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Mer 13 Nov - 22:10
C’est plus facile que prévu. Pas de quoi se faire une montagne, vraiment. Laisser l’ambiance assourdissante guider ses mouvements, ses tentatives vers celui qui les reçoit sans broncher et y répond avec un naturel déconcertant et boostant à la fois. Consentir à s’abandonner à cet élan vers l’autre, à l’univers décalé que représentent ces gens qu’il ne connaît pas, ces notes qui n’en sont pas vraiment, ces lumières qui faussent chaque perception pour que le doute plane sans besoin de le faire s’évaporer. Offrir à son corps la reddition qu’il réclame à n’en plus pouvoir penser à quoi que ce soit d’autre, rien que sa bouche qui attise les sens de l’autre pour le fuir et lui revenir, faire naître son envie autant qu’il la devine s’emparer de ce qui se précise comme son plan de ce soir. Cet instant de surprise qui s’efface devant la capitulation enjouée, cette impression de totale abdication qui s’entrevoit dans l’éteinte qui se renforce à peine et pourtant traduit parfaitement ce ressenti, cet effet qu’il a sur cet inconnu le galvanise, et le pousse à approfondir le baiser. S’y perdre, s’y noyer, jusqu’à ce que le reste disparaisse. Et puis d’un coup, le vide. Comment ça, le vide ?
Les strombo l’abrutissaient tant qu’il a été obligé de fermer les yeux pour ne pas se sentir mal, et quand il les rouvre pour aviser ce qui se passe, il se prend leur agressivité de plein fouet, éclat coloré directement posé sur la rétine en accentuant le sentiment d’incompréhension qui le gagne. Tout allait bien, non ? Tout allait bien, ils étaient sur la même longueur d’onde et motivés par la même envie de contact sans aucune explication valable ni nécessaire, alors pourquoi le mec le dévisage avec l’air ahuri de celui qui prend seulement conscience de ce qu’il avait sous les yeux depuis le début ? Il s’attendait à quoi, à mieux ? A autre chose ? Il finit par le planter là, silhouette informe dans l’attroupement qui le dérobe à la vue de Mike. Une seconde de flottement, une autre pour la claque encaissée par sa fierté, et l’ado s’éloigne en sens inverse, le visage plus fermé que jamais.
Même le brun aux cheveux en vrac n’en revient pas de le retrouver si maussade lorsque Mike atteint la table où il a trouvé refuge, laissant leurs deux potes se déhancher à loisir. Mickael se laisse lourdement tomber sur l’espace libre de la banquette, percutant son voisin et se redressant rapidement pour vriller ses prunelles sur un point invisible de la table où ses avants bras ont pris appui. Ed’ laisse couler un temps, glisse son regard de la piste à l’ado. Puis, sans décoller le dos du dossier où il soulage ses lombaires mises à mal par la furie féminine, il élève la voix, certain de se faire entendre, ici où la pulsation des basses est amoindrie par l’orientation du renfoncement par rapport à la piste mais étouffe sa voix malgré tout, obligeant Mike à tourner la tête vers lui et à se concentrer un minimum, autant que l’alcool, la dépravation de l’endroit et la frustration le lui permettent, pour saisir les propos énoncés.
« Ce mec, là, avec qui t’étais. Il te plait ? »
« Non. » Unique syllabe, résolution et certitude lisible sur les traits même dans la pénombre maquillée.
« Il te plait pas ? » Incrédulité faiblement dissimulée.
« Non. » Deuxième négation, plus sèche. L’air de dire, continue pas sur cette voie.
« Ah. Et t’embrasses souvent les mecs qui te plaisent pas, toi ? »
Silence. Il retourne à sa contemplation du vide, se mure dans une non - réponse préférable à la bêtise qu’il pourrait rétorquer. Bien sûr que non, il n’embrasse pas un mec s’il n’éveille pas un semblant d’intérêt chez lui, quelque soit la nature et l’importance de cet intérêt. Ed’ laisse tomber, juste un moment, et quand Mike imagine sérieusement en avoir terminé avec cette discussion qui ne mène à rien, ses oreilles le détrompent.
« Allez Mike, ça va. On s’en fout, d’accord ? Tu peux aimer coucher avec des mecs ou avec des filles, les deux séparément ou ensemble, on s’en fout. T’es pas en couple, si ? »
Il a pas compris. C’est pas une pseudo homosexualité non assumée qui pose problème, ce qui pose problème c’est la question qui suit les mots censés le rassurer sur une intégration en dépit de ses préférences. Il ne répond pas tout de suite. Et quand il le fait, c’est avec une neutralité teinté de résignation, parce qu’Ed’ a résumé en quelques mots la seule règle qui compte dans la soirée.
« Non. »
« Alors, je vois pas ce qui te retient. »
Ed’ prend appui sur le dossier et sur la table, se hisse hors du petit espace où il était assis pour passer par-dessus la table et lâcher Mike avec cette sentence, comme une conclusion pour laquelle il n’attend plus aucune contradiction. Il se passe combien de temps, après ? Une seconde, une minute ? Une nouvelle traction le tire de son état comateux, exercée sur la main cette fois, et le conduit au milieu des danseurs et leurs signes physiques et odorants de fatigue, trajet qui lui accorde le temps de capter par qui il se fait tirer – sans mauvais jeu de mots – jusqu’à le plaquer contre un rebord qui lui meurtrit le bas du dos et l’emprisonner dans la foulée. Et après une attente interminable, il peut de nouveau gouter les lèvres qu’on lui a enlevées. Plaisir diffus d’être cette fois la proie prise au piège, satisfaction savourée d’être celui qu’on vient chercher. Il pourrait lui en vouloir d’être pire qu’une girouette sous un violent vent hivernal, il pourrait. Mais cette sensation d’enveloppement, à la fois gênante et enivrante, cette position de soumission à l’autre qui reprend les pleins pouvoirs …
Quelques musiques plus tard, bien qu'il soit compliqué de déterminer où s'arrête un morceau et où débute le suivant, c’en est trop. Les vibrations, les éclaboussures colorées, l’amalgame de mouvements qui l’entourent et qui pourtant restent flous derrière ceux dont il est l’objet. Les mains pressées, pressantes, l’envie, le besoin de rapprochement que les vêtements interdisent tout en laissant deviner ce que serait une proximité qu’ils n’entraveraient plus. L’ardeur de l’autre, le toucher qu’il propose en réponse, la compression qui décharge sa vague de luxure dans son ventre au départ de son bassin. L’impératif de l’union, là, maintenant.
A lui de rompre le contact. Mais quand il regarde le type, aucune question, aucune fuite ne ternit ses iris. Il pose ses deux mains sur les poignets qui le retiennent, leur impose de plonger vers le bas. Puis, d’un signe de tête pour seule invitation, il enjoint l’autre à le suivre.
Bon, d’accord. Les toilettes ne sont pas le lieu le plus propice à un câlin amoureux. Mais soyons honnêtes, il ne s’agit là ni de câlin, ni d’intimité amoureuse, et toute réflexion serait stérile pour ne pas dire impossible. Mickael descend les marches qui l’amène vers le sous sol, innombrables dans son état, et se déplace jusqu’à la cabine du fond, la troisième, qu’il inspecte succinctement avant d’y entrer et de sortir les mains de ses poches. Après quoi, il fait volte face, marque un temps, paumes contre les parois boisées, pour stabiliser le monde qui tourne sur lui-même et menace de l’entrainer dans sa chute, et lève les yeux vers la porte laissée ouverte. Il a même pas vérifié que l’autre le talonnait. Si ça se trouve, il va attendre tout seul, comme un idiot, et repartir bredouille et doublement écœuré. Amène toi. Allez, amène toi … Qu’il ferme la porte derrière lui, qu’il amoindrisse encore les échos déjà capturés par la distance, et qu’il se débarrasse de son futal. Que Mike se jette sur lui, impatient, verrouille le loquet et fasse passer tout son empressement dans la nervosité de ses gestes, la maladresse d’un déshabillage partiel pour aller à l’essentiel. Qu’ils baisent, putain. Qu’ils baisent.
Dernière édition par Mickael Nedo le Ven 22 Nov - 23:24, édité 2 fois
Sieg Meier
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Jeu 14 Nov - 19:57
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Son corps qui se presse contre le mien, mêlé à la démence des flashs qui agressent les yeux et la violence du son, toujours plus barbare, y a ce truc excitant qui me fait complètement vibrer alors qu'on se suce la tronche comme deux aliens prêts à copuler. Et j'ai pas envie de le lâcher putain. Je m'en fous des gens qui nous bousculent sans le faire exprès, je m'en fous du barman qui doit voir que nous - et qui de toute façon doit en voir défiler toute la soirée -, je m'en fous même de mes potes qui se sont disséminés dans la boîte en quête d'une proie pour répondre au défi de la magicienne. Y a plus que mes pulsions animales qui commencent à résonner avec l'alcool et l'ecsta, et y a franchement de quoi créer un cocktail molotov tellement j'ai qu'une envie, c'est de m'enflammer un bon coup et lui exploser à la trogne. Et au moment même où je me dis ça, le con me repousse et met fin à notre épisode fougueux que je kiffais carrément trop pour l'accepter aussi facilement. Pourtant, je réagis pas, je me contente de le fixer. Et puis, sérieux, c'est pas comme si j'avais prévu de le violer sur le comptoir, au milieu des gens. Haha ! Je suis sûr que ça aurait choqué personne, tout le monde est tellement déglingué ici toute façon. Enfin il en reste pas moins que je me retrouve très vite tout seul devant mon comptoir, le futal gonflé à en exploser et plus de proie à me mettre sous la dent. Bon. Il m'a peut-être fait un truc avec sa tête que j'ai pas franchement eu le temps de calculer. C'était peut-être un "Bof" pas trop réjoui, ou alors un "Viens, on va baiser". Putain, je me saoule tout seul à être con ! Je pouvais pas avoir les yeux en face des trous, sérieux ? Et du coup, je sais même pas si j'ai vraiment pris le temps de buguer. Le gars m'a l'air à peine parti que je me lance déjà sur ses talons, et je l'aurais suivi jusqu'à la fin si j'avais pas recroisé ma magicienne en cours de route. Elle attire mon regard, direct, à se déhancher avec une autre nana sur une musique dont je serai même pas capable de définir le style, et moi, comme un grand ahuri assumé, je pointe du doigt mon gibier qu'est en train de se faire la malle, tout fier d'exhiber ma victoire dont j'entends déjà sonner les clairons. Et je crois qu'elle délaisse sa nana pour venir se coller à moi - et sérieux, j'ai tellement envie d'aller sauter l'autre gars -, et elle me dit des trucs dont je comprends pas la moitié avant de me foutre un autre verre sous le nez. J'ai pas déjà assez bu ? Si la magicienne dit que non, alors... Je me fais pas prier et c'est plus pressé que profitant que j'avale le deux gorgées qu'il reste au fond de son verre. Et putain, quand je redresse la tête et que je lui tends son verre, y a tout qui se remet à tourner et tourner, et ça valse et ça s'entrecoupe, s'entrechoque, et j'ai jamais autant eu la trique rien qu'à l'idée de retrouver Alice dans son pays des merveilles. Et je descends les marches, et j'ai l'impression qu'elles montent, redescendent, disparaissent sous ma foulée, ça tangue sous le roulis des vagues que mon esprit crée pour elles. Et ça, c'est ce que j'aime ! Retrouver ce putain de monde siegocentré, ça c'est du bon !
Et je débouche, sans savoir où je dois aller, dans le couloir des chiottes, et là, ça fait qu'un tour. Direct chez les mecs, direct à la dernière porte grande ouverte. C'est dingue ces manies qu'on peut avoir de réserver la cabine la plus enfoncée dans le coin. Y'aurait franchement pas idée d'aller baiser dans la première. Question de principe. Et lui il est là. Les deux paumes appuyées sur la paroi, à me fixer comme s'il m'avait attendu plus que de raison. Et, je sais pas pourquoi, mais comme si ma libido s'était mise en pause, on s'est observés, comme ça, quelques secondes. Et puis j'ai souri. Je crois. Un sourire pas contrôlé, tu sais, ces trucs qui te viennent naturellement et qui te donnent forcément l'air carrément moins con que quand tu le fais à la burlesque pour choper et copuler.
Et puis je me suis avancé, entraînant la porte avec moi. On entend déjà plus la musique qu'à travers un grondement étouffé. Clac. Loquet verrouillé.
Maintenant t'es à moi.
Je sens ma main qui s'envole pour venir se caler derrière son crâne, et je l'attire à peine à moi, le temps de m'avancer assez pour revenir entrechoquer nos lèvres. Et je l'embrasse à pleine bouche, le dévore complètement, parce que cette fois je vais plus réprimer ma faim ; je plaque ma main sur son ventre, le pousse pour le coincer entre le mur et moi. Et putain, je viens me coller à lui comme si ma vie en dépendait, calant mes appuis entre les siens, le forçant à simplement se soumettre à mes pulsions que je compte pas réfréner. Et mes mains viennent se perdre sous son t-shirt, s'aventurer dans son dos, se glisser sous son jean et agripper ses fessiers comme pour le presser encore plus contre moi, et j'ai envie de lui, bordel, comme un animal en chaleur. Sauf que ça va pas, ça va carrément pas. J'ai envie de le prendre comme je prendrais mes nanas, sauf qu'y'a quelques soucis d'ordre technique qui vont me rendre les choses pas possibles. Et ça me saoule, putain, ça me saoule tellement que ça nourrit ma frustration et me donne juste encore plus envie de lui. Je laisse faire mon corps, et mes mains se détachent de ses fesses pour venir s'affairer à défaire son pantalon. Tintement de ceinture, zip de braguette et hop, le tour est joué ; futal sur les genoux, main à son entrejambe, l'autre qui retourne titiller derrière. Direct sous le falzar, et ça pogne, comme si c'était moi que j'avais entre les mains et que je voulais me prouver mon propre sadisme. Attiser, lentement, sûrement, arrêter et recommencer. Oh putain. Putain, putain, putain... Je suis en train de complètement perdre les pédales, abandonné à l'ivresse que son corps contre le mien me procure, et l'alcool qui me tourne encore la tête, l'ecsta - parce que cette fois, c'est carrément sûr qu'elle m'en a mis - qui me rend sensible au moindre toucher, me fait ressentir, complètement exacerbée, la sensation trop tentante de son corps contre moi, entre mes mains, dans ma bouche, nos langues qui tournoient et s'enlacent, nos souffles qui s'entremêlent, le retrait pour attiser, l'attente pour le désir, pour mieux revenir le dévorer. Ivresse et démence, comme si les deux étaient indissociables.
... comme si les deux étaient indissociables.
J'ai envie de le posséder.
Sauf que je sais pas comment on fait. Le gars me paraît soudainement être un colosse que je serais pas capable de soumettre et je me fous à avoir une trouille incroyable. Ça vient d'un coup, sans prévenir, la pression du puceau qui touche sa première putain. Qu'est-ce que je fous ? J'ai jamais sauté de mec. J'en ai bien vu faire entre eux, mais j'étais carrément trop occupé avec mes donzelles pour m'intéresser à leur parade ! En théorie, ça paraît plutôt logique et facile, mais putain, pourquoi je suis en train de carrément bloquer ? C'est qu'un trou, merde ! Sauf que là c'est mort. J'ai trop détaché mon attention de lui, obligé d'arrêter de m'adonner à ces baisers devenus insipides quand j'ai commencé à penser. Et pourquoi je pense, d'ailleurs ? Pas de cerveau dans ces moments-là, c'est bien connu, je pouvais pas me contenter de faire comme tout autre mâle dans cette situation, non. Putain, me regarde pas avec ces yeux-là... J'ai envie de te bouffer, va pas croire l'inverse. Mais bordel. J'en suis pas à ma première vierge. Pourquoi faut que je flippe comme ça...
Mickael Nedo
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Lun 18 Nov - 18:06
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Les secondes passent, les minutes s’étirent, et avec elles, la certitude grandissante de ne pas avoir été suivi. L’impatience, d’abord. Le regard fixé sur l’ouverture et les briques apparentes qui délimitent cet espace du sous sol, Mickael se force à reprendre une contenance, malgré les défis que son cerveau lui lance, taquin, sadique. Ça tourne, tourne, et les mains sur les parois n’y changent rien, pourtant il a pas l’impression d’avoir bu tant que ça, mais ça tourne, ça tourne, et s’il ne voyait pas ça comme un tue l’envie assassin, il poserait les fesses directement sur la cuvette pour soulager ses jambes qui tremblent et le monde qui bascule. C’est la boisson, c’est l’envie soudaine et pulsatile, c’est le contexte, c’est ce mec, tout ça qui le fait se sentir en phase avec ce qui l’entoure et totalement étranger en même temps. Le sentiment qu’il ne devrait pas être là, mais le paradoxe de ne pas s’imaginer ailleurs non plus. Ça tourne, et les mecs entrent et sortent, descendent et remontent aussitôt leur affaire terminée, vessie ou estomac soulagé, et sérieux, y’avait plus classe comme endroit, mais ici y’a que ça ou les banquettes sous l’œil curieux de tous les présents. Personne ne pousse jusqu’à la cabine où il se trouve. Il avait oublié ce détail, porté par ses jambes sans réflexion formulée ni hésitation. Cette loi tacite selon laquelle la dernière cabine est réservée aux baiseurs et ne doit pas être utilisée pour autre chose, sinon éventuellement la défonce. Cet accord connu de tous qui lui assure une tranquillité maximale en attendant l’adulte et renforce la conviction pesante qu’il devra sortir de là sans avoir eu ce qu’il voulait. Bordel, qu’est ce qu’il fout ? C’est pas un bon plan de le laisser tergiverser, là, seul avec une façon de vivre qu’il redécouvre difficilement.
Ses pensées s’envolent, loin, dans une autre ville, une autre vie, toujours le même sujet, comme ces chansons dont vous essayez désespérément de vous débarrasser mais qui vous harcèlent sans relâche. Jamais il n’aurait entrainé Chase dans un endroit pareil, et jamais Chase ne l’y aurait de toute façon accompagné. C’était pas lui, pas eux. Qu’est ce qu’il fout, sérieux ? Ras le bol. A trois il se barre. Un. C’est la meilleure chose à faire. Il peut pas coucher avec ce mec. C’est une question de respect. Deux. Ouais, il est célibataire, ouais, c’est Chase qui est parti. Mais il y a peut être quelque chose à réparer, une possibilité d’éclaircir le malentendu. Reprendre le train lui expliquer, avec du recul ça pourrait le faire. Sûrement, sûrement. Trois.
Le type apparaît dans l’embrasure, comme ça, comme s’il n’attendait que l’extrême limite pour surgir. Colère. Contre Chase qui lui a tourné le dos, contre lui-même qui ne digère pas la rupture et s’entête à voir une relation rattrapable quand elle est vouée à l’oubli. Contre ce garçon qui coupe court à ses songes, contre ce sourire sincère qu’il lui envoie en réponse à l’air rancunier que Mike doit certainement afficher.
Il s’invite dans la cabine, s’y enferme avec l’ado à l’esprit rendu vide par la présente toute proche et le verrou qui résonne brièvement. Déclic. Mike saute sur l’autre avant même de sentir la main lui toucher la nuque, comme un forcené qui se jetterait sur un casse dalle après des mois de diète forcée. Et il envoie tout péter. Les remords n’ont plus leur place ici, l’appétit du mec accapare ses neurones et ses sens pour ne laisser qu’un jeune homme complètement docile aux gestes et initiatives de celui qui le prend pour objet. Et ça lui convient, en un sens. Accepter de laisser le lead pour ne penser qu’à ce qu’il subit sous lui, être tellement obnubilé par les mains qui l’envahissent, la langue qui bataille avec la sienne, le corps qui se presse contre lui pour éveiller un désir déjà poussé à son paroxysme. N’avoir aucun instant de répit, aucune parcelle de son corps qui ne soit mise sous tension, pour n’être plus capable de cogiter sur quoi que ce soit, sinon les soupirs et expirations de surprise qu’il lui faut retenir. Inverser les habitudes, se laisser prendre au jeu de la soumission pour lui qui d’ordinaire prend les devants et le rôle que tient l’adulte, se complaire dans cette position où il n’est que le réceptacle de l’envie sans limite d'un mec face à qui il adopte le comportement que d’autres ont adopté face à lui. Que Chase adoptait le plus souvent face à lui. Ta gueule. Raison de plus pour se conformer à ce qu’on veut de lui, pour une cassure nette avec cette histoire qui n’en est même plus une.
Lorsque le mec lui baisse le futal et laisse une sensation de froid passagère envelopper ses cuisses dénudées, il ne bronche pas. Lorsque le mec le branle et se délecte de la rougeur qui barre son visage à hauteur des pommettes, il ne détourne pas les yeux, affronte son regard presque avec défiance, refusant de montrer une faiblesse par un souffle échappé ou des paupières qui se ferment. Lorsque le mec le fait se retourner, il obéit encore, plaque ses paumes contre les briques et baisse la tête en attente de la suite. C’est qu’un mauvais moment à passer. Il remplit d’air ses poumons en souffrance, l’en expulse lentement. Putain, il est même pas prêt. Ça n’a plus rien à voir avec une acceptation mentale, là, c’est purement physique ! Il croit quoi, l’autre, que parce qu’il lui a caressé les fesses et y a inséré deux doigts quelques secondes, elles vont s’écarter pour le laisser passer en douceur ? Il attend, crevant d’une appréhension soudaine, il attend de morfler. Il attend. Et rien.
Mains en appui sur le mur et bras tendus, il tourne la tête pour aviser le type censé agir là, maintenant. Il passe des yeux aux hanches, les découvre encore vêtues, remonte pour l’interroger du regard. Quoi, cette fois ? C’est pas déjà assez pénible pour lui d’être comme ça, dans cette position, le service à l’air et la boule au ventre ? Il le questionne en silence, et l’autre ne bouge pas. Bon. Il pousse sur ses mains, se redresse et pivote à nouveau vers le leader déchu, le repousse à son tour pour l’adosser à la porte, et tant pis pour le tue l’envie, il rabat le couvercle de la cuvette et pose ses fesses dessus, contact accompagné à la fois d’une impression désagréable de plastique qui colle et de surprise de se savoir déshabillé alors qu’il ne se souvient pas avoir été débarrassé de son boxer. C’est pas le tout de le chauffer comme ça, encore faut il aller jusqu’au bout après. Arrivé à hauteur de pantalon, il en défait toutes les fermetures et le fait glisser jusqu’à mi mollet, calbut suivant le mouvement. Est-ce qu’au moins, l’autre a une capote ? Il fouille dans la poche arrière du jean, puis dans l’autre, et porte le carré à ses dents aussitôt que ses doigts l’emprisonnent. Une hésitation, et c’est finalement ses doigts, au lieu de ses lèvres, qui s’affairent à rebooster l’envie du mec pour enfiler le préso et se relever dans la foulée. Ultime baiser assez furieux pour faire comprendre que cette fois il vaut mieux pas déconner, et il tourne le dos au type pour appuyer une main sur le réservoir des WC, parce qu’avec la meilleure volonté du monde, y’a de toute façon pas assez de place dans l’autre sens, ou difficilement, et ils se sont déjà assez pris la tête comme ça. La main libre part en arrière, tâtonne dans le vide, finit par chopper un bout du Tshirt de l’autre qu’elle attire à lui, et dès qu’il le sent assez proche, Mike empoigne le zgueg couvert, le guide puis le relâche, claque la main à côté de la première, et s’empale de lui-même. Oh. Bordel. Il a oublié la préparation. Gnnnnnnh. Hors de question de renoncer maintenant, alors il insiste, souffle avec un contrôle tout relatif, essaie de ne pas penser à la douleur qui s’empare de lui tout en étant incapable de dévier son esprit vers autre chose. Il pourrait situer l’avancée en lui au millimètre près tant le mal est omniprésent, mais il continue, en dépit des protestations lancinantes que lui envoie son corps, à une allure excessivement lente. Dans cette cabine aux parois qui n’insonorisent rien et sous le bruit de la pisse qui frappe l’émail des urinoirs non loin, accablé par la chaleur déjà étouffante que l’acte auquel il s’adonne n’arrange pas, il se fait violence pour accueillir un parfait inconnu en lui, sans qu’ils n’aient échangé le moindre mot, et ça fait mal, bordel, ça fait putain de mal, et si le mec lui accorde pas un minimum de temps, il va s’en prendre une. Il remue ensuite, prudemment, se forçant à se détendre même si c’est pas ce réflexe qui domine, il limite les va et vient à un écart réduit jusqu’à ce que les mouvements lui soient moins cuisants et que la douleur devienne inconfort, et qu’il consente alors à redonner une partie du lead à l’autre, partiel d’abord, puis progressivement total pour qu’enfin, enfin, l’inconfort devienne plaisir.
Dernière édition par Mickael Nedo le Jeu 28 Nov - 22:42, édité 1 fois
Sieg Meier
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Mer 27 Nov - 20:40
Echos assourdissants des basses et piétinements de la foule au dessus de nous, mon corps qui agit sur des pulsions qui n’ont rien à voir avec la musique, et on s’enlace et on s’embrasse, et c’est si bon que je prends pour acquis que ce soir sa virilité est à moi. J’en peux plus de son corps qui se presse contre le mien, ces corps qui réagissent à l’unisson et ne désirent plus rien d’autre que se mêler l’un à l’autre pour ne faire qu’un sous l’union brutale et imprévue à laquelle la tentation apprend à nous soumettre. J’ai envie de lui. Encore trop pour en parler au passé. Pourtant, c’est ce que je devrais sans doute faire après cette connerie de blocage qui m’a pris au moment le plus crucial. Je saurais même pas l’expliquer tant ça m’a pris de court. Est-ce que c’est de la peur ? J’ai envie de dire qu’avec tout ce que j’ai pris, la peur c’est pas forcément la première émotion qui me viendrait. La curiosité peut-être ? L’incompréhension ? Franchement, j’en sais rien. C’est juste carrément mal tombé. C'est tout ce que je peux dire avec certitude. Je veux dire... Tout était nickel ! Je comprenais pas comment le temps filait, mais il m'a attendu. Je comprenais pas ce qu'il me trouvait, mais il s'est jeté sur moi à corps perdu. Je comprenais pas comment on pouvait être attiré par un autre mec, mais je me suis quand même laissé prendre au jeu. On avait rien besoin de forcer. C'était nickel. Et tout aurait dû continuer d'être nickel. Sauf qu'évidemment, c'est toujours quand tout va bien que tout finit par aller mal.
Ce moment où l'alcool et l'ecsta te font faire l'exact opposé de ce que tu veux. Alors qu'il devrait y avoir que tes boules qui comptent, ton cerveau se met à cogiter, et paf, la magie du moment te claque à la gueule avec toute la violence d'un atterrissage sans parachute. Et ouais, Sieg. T'as tellement troué de nanas que tu t'es jamais demandé comment tu ferais le jour où tu changerais de public. Et là c'est le blocage. Et ça vient pas du corps, bien au contraire. J'étais très bien, moi, collé contre le gars, prêt à lui repeindre l'intérieur. Mais non. Au lieu de ça, j'ai pensé. Pensé. Mais merde ! Pourquoi ? Je suis supposé avoir rassemblé tous les ingrédients pour n'avoir qu'une seule pensée: aucune. Simplement me laisser porter par mes pulsions, devenir animal et agir comme tel. Choisir ma proie, la soumettre à moi et prendre mon pied pour gagner le challenge de la magicienne. Et au lieu de ça, je me demande comment je vais m'organiser, comment on prend un mec, comment on le fait se sentir bien, comment on fait tout court. Et lui, il se met à me regarder, me faire ces yeux qui veulent dire je sais pas quoi, et en l'espace d'un quart de seconde, je laisse tomber le lead, complètement décontenancé par l'idée qu'il se barre en me prenant pour une sous-merde. J'ai envie de baiser, moi, putain. J'ai envie de le baiser. Je le regarde encore quand il se retourne sur moi, et sérieux, je sens bien la culpabilité monter et la colère. Il a encore les joues rosées et elles doivent être au moins aussi brûlantes que le regard qu'il me lance. C'est con, mais ça fait son petit effet. C'est exactement ce moment où je me sens comme une pauvre pucelle devant le gars qu'elle vient de planter au moment d'écarter les cuisses. Je me déteste, j'ai envie de lui, il me fait encore plus d'effet avec cette lueur incompréhensible dans son regard, cette expression un peu revêche qu'il laisse toujours traîner sur sa petite gueule. Putain. Fais quelque chose, mec. Baffe-moi, suce-moi la tronche, n'importe quoi qui me rappelle à l'ordre. N'importe quoi. N'importe quoi et il choisit ça. La méthode directe, concise et efficace. Il se prend pas le chou comme moi à se demander comment ça va se passer. Il est bien ce p'tit gars, droit au but, il s'en fout de savoir ce qui me passe par la tête. Lui aussi il a envie de baiser. Et lui aussi il a dû se dire à un moment donné "T'es à moi". Et bizarrement, ça me va. Je m'en fous de plus avoir les rênes et la cravache en main, même si d'habitude je fais tout pour les récupérer. Et le contact de ses mains sur moi me font vite retrouver mes sens et revenir mes pulsions. Je le regarde, assis devant moi, à me branler sans broncher ; je me demande si je vais réussir à lui faire tirer une gueule normale à un moment donné, puis je me surprends à avoir envie de cette petite gueule un peu trop bien placée à mon goût et trop passive quand elle pourrait si bien travailler. Faut que je regarde ailleurs, que je me mette pas à penser que le gars pourrait me sucer dans des chiottes dégueulasses alors qu'on se connait pas, et je crois qu'au moment où je ferme les yeux, je retrouve tout ce que j'ai paumé quand j'ai commencé à buguer. La musique étouffée de l'étage du dessus me revient, brutale, comme si on l'avait laissée éteinte jusque-là, et y a le mouvement de sa main qui va et qui vient sur mon zgueg et punaise, ni une ni deux je reviens dans la course. Tout est exacerbé. Le désir, le plaisir aussi. Je bronche même pas quand il me lâche pour me planter son morceau de plastique sur la queue. J'ai jamais aimé ces trucs putain, ça fait que gâcher le plaisir. Mais pour ce soir je m'en fous. J'ai tellement besoin de baiser qu'il pourrait m'en empiler trois l'un sur l'autre que ça me couperait ni l'envie ni la sensation. Et puis ça s'enchaîne, le gars prend les choses en main - littéralement. Il se cale, appuyé sur les chiottes et le cul à l'air, et il me laisse à peine poser une main dessus que la sienne m'agrippe et me tire à lui, et il fait ce truc que je pensais humainement pas possible, parce que faut quand même pas avoir fait douze ans de fac pour savoir qu'un trou ça s'ouvre pas par l'opération du saint esprit et que forcer l'entrée c'est pas franchement ce qu'il y a de plus naturel et donc de plus agréable. Mais franchement ? Il s'empale tout seul et moi, à peine dedans, j'en ai déjà plus rien à cirer. Vous vous souvenez cette comparaison foireuse du puceau devant sa première putain ? On a atteint le chapitre du puceau dans sa première putain. Je sais pas si c'est le fait d'avoir bavé sur lui pendant tout ce temps ou quoi, mais putain ça me donne qu'une envie c'est pousser un bon coup jusqu'à la garde. Et c'est super dur de se retenir de le faire ! Je le vois bien qu'il en chie - hum... -, à se crisper doucement et faire le trajet comme s'il voulait me faire crever de désir et de langueur. Millimètre par millimètre, ou en tout cas c'est l'impression que ça me donne. Et quand on arrive au bout, j'ai beau avoir mes deux mains agrippées à ses hanches, je suis pas foutu de bouger tant j'ai peur de lui filer autre chose que du plaisir. Je me sens tellement à sa merci et c'est tellement frustrant putain. C'est lui qui décide, c'est lui qui agit. Tant qu'il décide de pas bouger son cul, on bouge pas, et faut attendre que monsieur ait enfin envie de remuer un peu pour éventuellement envisager de reprendre le dessus. Mais même là, je suis pas sûr, il y va doucement, comme on dit lentement mais sûrement, et je me dis que c'est qu'un mauvais moment à passer, qu'après je pourrai me le faire autant que je le voudrai et comme je le voudrai. En attendant, mes mains courent sur sa peau, de ses fesses à son dos, glissées sous les vêtements, effleurant à peine l'entrejambes dans un souci de langueur partagée. Et enfin, enfin, on sent que ça vient. Ses mouvement se font plus rapides, plus libres, et moi putain je commence à tout ressentir comme j'ai envie de le ressentir depuis que le gars a commencé à s'accrocher à moi sur la piste de danse. Soulagement. Cette sensation exquise du plaisir qui monte, monte et monte encore, t'enveloppe, te submerge, te noie presque, sourd à la musique qui bourdonne au delà des murs, aveugle de tout ce qui n'est pas lui, ce réceptacle qui te semblerait presque sacré tant tu l'as désiré avant de pouvoir enfin y goûter. Je reprends mes droits, petit à petit, me penche à peine, mes mains plantées sur lui, agrippées, incapables de le laisser s'esquiver, et c'est plus lui qui s'empale mais bien moi qui mène le combat, parade indécente de deux êtres abandonnés au charnel. C'est bon, putain, l'endroit idéal pour planter sa queue et décharger ses boules. Et ça va et ça vient, retrouvant bien vite l'ardeur et l'animosité qui m'ont soumis à elles quand ce gars a commencé à me chauffer. Et j'ai l'impression que ça pourrait durer toute la nuit, les étreintes de mon corps agrippé au sien et ce partage de plaisir, charnel, intense, je prends mon pied, putain, c'est bon, c'est bon, c'est bon. Et je lui fais payer l'attente, joue avec le plaisir, varie la cadence, mais sans jamais m'arrêter, le bassin continuant toujours d'aller et venir. C'est trop bon putain.
Souffle court. Plaisir croissant. Je sais pas quand ma main a rejoint sa queue, mais elle y est et elle en joue. Huis-clos indécent, exaltant. Je kiffe. Plus. Encore plus. Encore encore plus. Ça monte, encore, encore, encore. Je me sens me crisper de plus en plus sur lui, accélérer la cadence. C'est bon, putain, c'est bon, c'est bon ! Le plaisir.
Du début à la fin.
Du simple soulagement au paroxysme de la jouissance.
Mickael Nedo
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Jeu 28 Nov - 22:37
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Ils sont là pour ça. Merde, ils sont là pour ça. Uniquement pour ça. Une rencontre fortuite, un rapprochement éphémère entre deux personnes que les minutes, peut être les heures s’ils s’entendent bien, finiront par séparer pour mettre un terme net et définitif à un lien qui n’existera plus avant d’avoir eu la chance de réellement naître. Ils sont là pour ça, l’un avec l’autre, l’un pour l’autre, et en même temps, paradoxalement, chacun pour soi. Chacun tourné vers l’autre seulement pour ce qu’il pourra en retirer, chacun n’accordant à l’autre que l’attention nécessaire à une prise de plaisir aussi dévorante que fugace et isolée, chacun ne voyant que ses intérêts dans l’intérêt qu’il porte à l’autre. Ensemble, enfermés dans ces toilettes sans rien d’autre entre eux que l’envie, le besoin de se perdre dans la déferlante de sensations dérangeantes et impossibles à freiner même s’ils le voulaient, et il ne le veut pas.
Il ne veut pas que ça s’arrête. Si ça s’arrête, il va recommencer à penser. S’il recommence à penser, il va à nouveau douter. S’il doute à nouveau, il risque de s’en aller, de planter là ce mec qui a su l’attirer à lui, physiquement, mentalement, investir son cerveau pour que plus rien autour n’existe, ni l’endroit écœurant au possible, ni les éclats de voix qui déconcentreraient le plus aguerri des sages en méditation, ni la douleur qui n’attend qu’un signe pour se manifester et refouler cet étrange bien être qu’il ressent au second plan. Rien, et surtout pas l’hésitation, surtout pas le vague sentiment qu’il fait une connerie, surtout pas de demi mesure dans cet élan incongru et inattendu qu’il a vers ce type plus âgé qui se met à bugger.
Alors il change les rôles, inverse la tendance. Tant pis s’il donne l’image d’un affamé qui n’a pas été baisé depuis si longtemps qu’il est en état de manque, tant pis s’il se rabaisse à relancer une envie qui ne devrait pas avoir diminué, tant pis s’il pose ses fesses sur un couvercle blanc grinçant et s’il se donne l’impression d’être entièrement soumis aux volontés de l’autre. Tant pis s’il ne manque que les mots pour que sa supplication soit parfaite, tant pis si la fébrilité de ses gestes est faiblement décelable sous la précision de ses doigts et traduit son impatience, son refus d’un refus, son refus d’une pause. Tant pis.
Ils sont là pour ça, et bordel, il a attendu dans ces chiottes bruyantes, il aura ce qu’il est venu y chercher.
Et ça marche. Pas tout de suite, pas si facilement. Mais le mec se laisse faire, impuissant, comme absent, il observe l’ado comme un crétin pendant que ce dernier s’active avec une assurance qui ne supporte aucun recul, s’active à faire revenir l’instant avant qu’il lui échappe totalement. Les yeux fermés, la tête rejetée vers l’arrière, contre la porte qui fait entendre un petit claquement par le jeu du loquet dans l’interstice qui l’accueille. L’abandon, une nouvelle fois, et le regain d’application qui s’en ressent chez le jeune brun. Ne penser qu’à ça, qu’à sa main qui coulisse dans un sens puis dans l’autre, qu’aux réactions perceptibles lors de la stimulation du paquet en dessous, l’ardeur à faire retrouver, ne penser qu’à ça pour occulter tout le reste, occulter tout ce qui pourrait encore retarder la satisfaction d’une attente beaucoup trop longue, tout ce qui anéantirait définitivement toute chance d’assouvir cette pulsion basique qui transfère son cerveau au niveau de son entrejambe dénudée et que rien, sinon l’union, ne pourra apaiser. Un dernier coup d’oeil par-dessus son épaule, prunelles troubles et regard rendu animal et sauvage, l’impératif du désir de l’union imprimé sur sa trogne, et c’est parti.
Et pour le coup, l’union l’apaise moins qu’elle lui brûle les entrailles, là. Mais à quoi il pensait ? La passion, la folie. L’absurdité de sa négligence le heurte franchement en même temps qu’une sensation de déchirement s’empare de lui, et il souffle, souffle, soupire comme un malade et s’entête à insister, souffle et attend que ça passe sans cesser de se faire souffrir pour autant, parce que s’il stoppe, l’autre bloquera à nouveau, et non, pas question, il souffle et continue, agresse le réservoir d’eau de la cuvette plutôt que de se crisper le cul, et une fois entièrement habité, il est harassé de fatigue et couvert de sueur, grimaçant sous l’effort et figé par les vagues lancinantes que lui envoie la présence d’un étranger en lui. Deux secondes, là, deux secondes, qu’il accuse le coup. L’autre a la bonne idée de ne pas remuer, de se faire oublier presque, si ce n’est l’intrusion qui l’écartèle et la douleur qui l’accompagne. Actif dans la passivité, c’est lui qui dirige, qui décide du moment, de l’intensité, lui qui morfle et l’autre qui patiente s’il veut pouvoir s’éclater après. Compréhensif, peut-être compatissant, le type s’évertue à l’aider comme il peut, et il faut bien le dire, si elles n’ont rien de réellement sexuel, ses caresses ont le mérite de donner à Mickael quelque chose sur quoi se focaliser, de quoi détourner son attention sur les frissons que les doigts déclenchent et la chair de poule qui accentue l’ensemble, perceptions décuplées par la situation nouvelle et troublante, l’excitation psychologique qui prend progressivement le pas sur les ressentis physiques pour les rendre plus neutres, supportables.
Il sait pas trop quand ça bascule, mais ça bascule. Relativement silencieux, retenant dans sa gorge les indices sonores trahissant la nature de la scène se déroulant dans la cabine à qui n’aurait pas encore capté le truc, son corps est parfaitement honnête et fini par réagir au retour de l’autre, à ses gestes et sollicitations, à une participation qu’il lui autorise peu à peu. On ne parle plus de logique, là, mais d'instinct, d'un langage du corps qui sait exactement ce dont il a besoin et qui le met en œuvre de lui même. Les passages répétés et d’ampleur grandissante sur sa glande séminale commencent à lui rappeler qu’il en a une, justement, le spot engourdi se réveille d’un long sommeil avec paresse, le laissant enfin se détendre sous les massages internes dont il est l’objet. La brûlure se confond un moment avec l’irradiation interne, oscillation incertaine entre douleur et ondes énervantes alors que les coups de butoir s’arment de plus de contrôle et de conviction, et il se laisse surprendre par ce qui déferle en lui au final, expression d’agonie plaquée sur le visage ne cachant rien de ce qui se passe en lui. Inclinaison du bassin de sorte que la tige lui écrase la prostate en continu, et c’est bon. C’est bon, enfin, c’est bon et ça fait oublier tout le reste. C’est bon et il s’adonne pleinement au plaisir qui prend possession de lui. Il s’adonne, il participe, mouvements de bassin accentuant la profondeur des assauts selon un rythme qu’il essaie d’adapter à la cadence imposée, et à un moment, le coup de main qu’il ne voit pas venir lui fait perdre sa mesure et sa retenue, sa surprise se manifeste par la libération d’un râle entrecoupé, au diable la discrétion, les mouvements rythmés sur sa queue rendent ses ondulations plus saccadées et leur portée plus enfoncée sur l’autre, contractent ses fessiers en enserrant malgré lui la tige prisonnière de ses parois. Et c’est à peu près là qu’il ne comprend plus rien, sinon qu’une longue plainte rauque succède aux brèves expirations râclantes, irréfléchie, incontrôlable. La jouissance, soudaine, sournoise, laisse son corps pantelant, ses jambes tremblantes, son souffle erratique, la main de l’autre poisseuse et un souci purement pratique le ramener à la réalité. Va falloir qu’il en foute pas partout, là. PQ ? Bah, il n’est plus à un tue l’envie près, et techniquement, il devrait plus s’en préoccuper. Sauf que.
Il se retourne. Ça devait bien arriver, le moment où, après s’être fait prendre, il devrait faire face au mec. C’est pas tant que ça le gêne, qu’il soit pudique ou quoi. C’est pas comme si c’était la première fois, bien que dans un tel lieu, ça l’est. C’est juste qu’il pensait qu’une fois sa pulsion nourrie, il s’arrêterait là. C’était sympa, on se reverra pas, merci au revoir. Alors peut être que c’était formidablement bien. Peut être qu’il veut sa revanche. Peut être que c’est l’alcool. Peut être juste qu’il a pas eu sa dose. Quelle que soit la raison, lorsqu’il vrille sur le mec ses prunelles floutées par ce qu’il vient de vivre, il sait qu’il veut pas le lâcher tout de suite. Il sait que ça lui fait du bien, et pas que physiquement, il sait que ça serait dommage de s’arrêter là. Alors pendant qu'il se rhabille avec toute la précision dont il est capable vu les circonstances, il élève, pour la première fois entre eux, sa voix rendue rauque.
« T’habites loin ? »
Affaire réglée. Juste le temps de prévenir ses potes, qu’ils ne s’inquiètent pas d’être venus à quatre et de ne repartir qu’à trois. Ils s’inquiètent pas. Ils s’en foutent un peu, en fait, même celui qui l’a incité à s’amuser ce soir. Ils s’arrêtent pas de danser, et lui, il s’en va avec son plan de la soirée. Il se lance avec lui sur le chemin de l’appartement pour que la nuit se poursuive, sur sa lancée ou plus calme. Il reste avec ce mec pour l’instant, parce qu’il se l’explique pas, mais tant que le soleil ne se montre pas, il accepte l’idée qu’il se sent bien avec ce type. Qu’il a le droit, de temps en temps et surtout maintenant, de ne pas réfléchir et de suivre ceux qui se trouvent dans le même état d’esprit. Que la nuit se poursuive, sur sa lancée ou plus calme, mais sur sa lancé de préférence.
Sieg Meier
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Sam 30 Nov - 20:12
La crispation ; le râle échappé. Le corps exulte et l'esprit s'éteint.
Blackout.
Y a ce bourdonnement sonore qui me plombe les tympans. J’y vois rien, mais je suis prêt à parier que c’est parce que j’ai fermé les yeux. Peut-être. J’en sais rien. Putain. J’ai envie de rester là encore un peu. Agrippé à lui, la tige prise en étau dans son petit derrière. Ouais. Sauf qu’il finit par se relâcher et intrinsèquement moi aussi. C’était bon ça. Une jouissance digne de mes meilleurs plans avec la magicienne. Mieux même ! Ou alors c’est l’ecsta qui parle d’elle-même. Ce serait pas impossible, tiens.
Le petit gars commence à remuer. Et comme j’ai pas envie d’être celui qui se fait laisser en plan, je m’extirpe en premier, recule pour me heurter à la porte de la cabine. Putain qu’on est à l’étroit ici. C’est limite si ma queue lui lèche pas encore les poils. Alors que je laisse tomber ma tête en arrière contre la paroi, la respiration encore saccadée, je l’entends qui déroule le rouleau de PQ, sans doute pour effacer tout ce qu’il a déchargé en bavant partout. Le summum du glamour. N’empêche que c’est pas con. Et n’empêche que je devrais faire pareil. D’ailleurs c’est ce que je fais. Un peu gauche. Je sens mon corps chancelant, alourdi. Alcool, drogue et sexe. Je crois que j’ai fait le combo parfait pour plus avoir qu’à me pieuter et ronfler jusqu’à l’après-midi. C’était sacrément bon, quand même… J'ai carrément kiffé m'emboîter dans son petit cul. Je me dis que ça serait à refaire à l'occase. Un jour où j'aurais encore un défi de la magicienne à remplir, où elle m'aurait saoulé puis drogué et où elle abuserait encore de ses charmes sur moi. Je suis pas sûr d’être capable de m’intéresser au trou d’un mec sans ça. Sobre, y a des tas de balais qui nous rentrent dans le cul et nous interdisent les pires folies. Ou les meilleures, en fait. A voir. Le bruit alléchant de la chasse d’eau après y avoir balancé le papier dedans et la capote qui va avec. J’espère que l’autre va pas se mettre à râler que balancer ça là-dedans c’est pas bien. J’ai franchement pas besoin qu’il fasse la chieuse alors que tout va bien. Et puis il se retourne vers moi. Moi qu’ai encore le calbute et le falzar en bas des chevilles, la tige à l’air. Il me regarde. Il attend sans doute que je me dégage de la sortie. Pas pressé le mioche. Enfin, c’est pas comme si je savais pas à quoi m’attendre. C’est du chacun pour soi ces plans-là. Je me vide les boules, tu fais pareil et basta, hasta luego. Laisse-moi juste dix secondes, que je me rhabille. Dix modiques secondes.
« T’habites loin ? »
Euh. What ? J’étais en train de fermer ma ceinture, mec, et avec le cliquetis, tout ça, j’ai dû mal entendre ? Ouais. Ca doit être ça. Ou pas, Sieg. T’as très bien entendu. Il a encore envie de baiser ? C’est un vrai gay en chaleur le gars, ou quoi ? … Et ça, c’était une vraie question ? Y a bien qu’un pauvre péon comme toi qui se laisse traîner dans un bar-gay par son plan cul et qui finit par sauter un mec alors qu’il ne jure que par les nanas. Evidemment qu’il est gay. Bi tout au plus. Et moi aussi ce soir je le suis. Boah. Au pire quoi… C’était peut-être une de mes meilleures sex party. Je vais pas laisser la morale m’empêcher de continuer.
Le délectable chant du dégueulito finti par retentir dans la cabine d’à côté. Tellement charmant. Imperturbable, je fixe le gars devant moi. Et c’est dingue, il fait encore la gueule. C’est peut-être une déformation génétique. Si ça se trouve, là, il sourit. Le pauvre. Je me retourne vers la porte, défait le loquet et atteint les robinets où je laisse couler l’eau pour me laver les mains. J’ai la gueule en vrac, et maintenant que je retrouve un environnement ouvert, tout se remet à tourner, et franchement, avec la fatigue d’avoir sauté Grumpy, je dois avouer que la stabilité c’est plus vraiment mon fort. Avec rien pour me sécher les mains, je tâte les poches arrières de mon jean pour constater que soit j'ai paumé mon paquet de clope en chemin, soit je l'ai laissé au vestiaire dans le manteau. Regard en arrière. Ah. Elles sont là, à traîner sur le carrelage dégueulasse des chiottes. Je les ramasse, tangue à peine, trop fier. J'ouvre le paquet, impatient de pouvoir m'en griller une, parce qu'après le cul, s'encrasser les poumons, y a rien de meilleur. Sauf que je me rappelle qu'on a pas le droit de fumer ici. Faudra attendre dehors. Fais chier. Fais chier, fais chier, fais chier. Je regarde Grumpy.
– Dix minutes. Peut-être quinze si je me paume.
Si je me paume, ouais. Ça fait juste quinze ans que je vis dans le coin. Je vois difficilement comment je pourrais me paumer. Mais avec tous ces trucs qui se mélangent en moi, je serai bien foutu de nous faire marcher jusqu'à Hollywood avant de capter que le Sunset Boulevard c'était de l'autre côté. Et puis merde. Il est pas tout seul à avoir envie de continuer en fait. C’est pas la première fois que je ramène un inconnu à la maison. Enfin. Si. Un inconnu mâle. De toute façon je m’en souviendrai pas demain.
Il me faut une dizaine de minutes pour retrouver la magicienne dans le bordel de la boîte. J’avais oublié à quel point la musique était forte, et elle a si rapidement pris le dessus sur le bourdonnement que finalement c’est peut-être pas plus mal. Je kiffe ce son. Retrouver ces basses qui te font vibrer tous les organes. Revoir tous ces gens qui s’adonnent au pré-sexe sur la piste de danse. C’est là que je me rends compte que les chiottes c’est carrément tue l’amour. Et j’ai kiffé pourtant. C’aurait été carrément trop jouissif de pouvoir le faire ici. Avec ces lumières, cette musique. Sans les gens. Faut pas déconner, je m’amuse pas non plus à jouer les exhib. Une petite danse à deux, noyés d’alcool, d’ombres et de son. Etourdis par tout ce qui nous rappelle qu’on est des êtres vivants, tout ce qui exacerbe nos sens. J’ai laissé l’autre gars retrouver sa bande aussi, on se retrouve devant l’entrée une fois qu’on est prêt. J’ai l’impression que je vais jamais l’être. J’arrive pas à comprendre comment le temps défile, dix minutes peuvent en paraître cinquante tout comme elles peuvent n’être que des secondes. Merde, hein. Je fais aussi vite que je peux. Faudrait pas qu’Alice décide de suivre un autre lapin en chaleur. Quand je tombe enfin sur la magicienne, c’est en train de bouffer la gueule d’une autre nana que je la trouve, et quand elle capte enfin que je suis là, elle s’extasie devant ma victoire et me fout presque à la porte quand elle apprend que je ramène l’autre gars à la maison. Elle fait chier, putain. Elle pourrait au moins tirer un peu la gueule. C’était elle qui devait pioncer chez moi ce soir. Elle a même ramené ses affaires. Qu’elle se ramène pas à 7h du mat’ à sonner comme une furie pour récupérer sa brosse à dents. J’ai bien l’intention de profiter de mon petit gars jusqu’à plus pouvoir lever le petit doigt, puis dormir. Dormir, dormir, dormir.
Et enfin, l’air étouffant de la boîte, le cocktail écœurant des sueurs imbibées d’alcool qui se mélangent, la pisse, la gerbe, laissent enfin place à la fraîcheur des nuits de la cité des anges. Je pensais avoir mis une plombe à sortir, mais en fait l’autre gars est pas encore là. Jusqu’à ce que je me dise qu’il a peut-être finalement été enlevé par un autre. Je coince une clope entre mes lèvres et l’allume sans piper avant de tendre le paquet à mon Alice. La nuit est froide. Mais l’hiver qui descend sur L.A. n’est pas prétexte à me faire accélérer le pas. J’ai toujours kiffé marcher dans ces rues à la nuit tombée. La pénombre est mon royaume. Y a que là que je me sente vraiment bien. Même saoul. Même shooté. Même allumé. Je tire sur la clope et sérieux, ça fait un bien monumental. Une fois, deux fois, trois fois. Je sais pas quelle heure il est mais tout est déjà fermé.
– J’ai la dalle.
Envie de frites. Ou d’un steak. Ou un bol de céréales. Je m’en fous. J’ai faim.
– Trop fait de sport.
Je souris tout seul à ma connerie, tire encore sur la clope. Tiens. Idée. Je m’arrête au milieu du trottoir et fixe la rue. A gauche, à droite. Heureusement qu’on est pas sur le Sunset Boulevard, parce que même à cette heure-ci ce serait pas possible. Je tire sur ma clope puis jette un coup d’œil à Alice qui doit se demander ce que je fous. Pressé de rentrer au terrier ?
– Viens, on va faire un jeu.
Le vrombissement d’une voiture qui passe à une allure folle m’arrache un sourire de gamin sur le point de faire une connerie alors que je viens me planter tout au bord du trottoir. Un regard à gauche, un regard à droite, puis je viens me planter au milieu de la route, sous le feu tricolore qui passe son temps à changer du rouge au vert et du vert au rouge.
– Allez, amène-toi !
Je tire une latte sur la cigarette, tourne sur moi pour faire face un coup d’un côté de la route un coup de l’autre, et ça me fait encore marrer intérieurement, parce que même une fois arrêté ça continue toujours de tourner. Et puis pendant que l’autre me rejoint, je m’assois sur l’asphalte, termine ma clope en vitesse, puis tapote le sol à côté de moi pour l’inviter à faire pareil.
– Tu t’allonges, tu regardes là-haut et tu comates. Quand y a de la voiture, tu dégages sur le trottoir. Le but, c'est d'être le dernier à se relever.
Encore un jeu à la con auquel la magicienne me dirait "de toute façon, tu perds jamais, tu peux pas te faire écraser, même si, crois-moi, ça te ferait les pieds !". J'ai envie de voir si malgré le boudin qu'il a l'air de toujours faire le gars peut quand même s'amuser et faire des trucs complètement con. Alors sans attendre son approbation, je m'allonge complètement par terre. Et j'adore ça. Je fixe le ciel nuageux, le haut des buildings qui quoiqu'on fasse ne disparaissent pas du champ de vision, kiffe la sensation de l'asphalte sous mon corps, grondant au passage des voitures au croisement suivant. Y a les lumières du feu que je sais qui tournent encore malgré le désert qu'est cette rue pour l'instant. Plein de petits trucs que je kiffe déjà en temps normal. Encore plus sous l'effet des substances.
Et le gars finit par enfin venir me rejoindre. Je souris, satisfait, et attend patiemment, fredonnant Stairway to Heaven. Et puis au bout de ce que je pense être quelques secondes, silence radio.
– Ah. T’es pas mineur au moins ?
Mickael Nedo
Onde de choc ... olat power !
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Mer 4 Déc - 21:13
Brrrrrr ce qu’il fait froid ! Ou bien c’est le contraste, l’air extérieur qui assaille ses cheveux trempés et lui assène une claque magistrale. Pas d’échange, pas de discours. Seul le contact de leurs semelles sur le bitume rythme leur avancée dans l’obscurité que des tubes orangés en provenance des lampadaires viennent interrompre régulièrement. Pas un mot, pas un regard l’un pour l’autre, et ça lui convient tout à fait. Tête légèrement baissée, col déplié autour de ses mâchoires crispées pour affronter le froid qui lui parait anormalement mordant cette nuit, mains fourrées dans les poches et pleinement conscient de qui marche à côté de lui sans en avoir la moindre idée en même temps, il se complait dans ce silence où on ne l’oblige pas à causer, comme si se diriger ensemble vers un autre endroit où approfondir la nuit nécessitait de faire plus ample connaissance.
– J’ai la dalle. Trop fait de sport.
Tout à l’heure, il n’a pas eu envie de sourire. Non pas qu’il en crève d’envie d’habitude, mais là, clairement, il a pas eu envie. Y’a rien de glorieux dans le fait de se faire sauter entre deux parois impersonnelles au milieu d’un pêle-mêle de bruits et d’odeurs en tout genre, sans avoir échangé le moindre mot au préalable, sans aucun état d’âme. Rien qui ne l’ait rendu vraiment fier dans ce qui venait de se passer, expression de besoins primaires que le corps s’est chargé d’élaborer en laissant de côté toute pensée ou remord parasites. Rien de franchement positif, sinon qu’en plus de la plénitude partielle qui suit l’orgasme, il a eu la satisfaction d’être allé au bout de son défi, qu’il a réussi à ne plus penser au passé le temps que ça a duré. Même ça, c’était qu’à moitié plaisant. Un goût de pas assez, un sentiment de trop peu. Un raté qui l’a poussé à interroger l’autre sur la distance qui les séparait d’un endroit plus privé où ils pourraient s’éclater sans craindre d’être entendus ou vus, quelque soit la nature de l’amusement, mais pas à se montrer réellement enjoué. A le dévisager avant, à fuir son regard après. A ne pas le croiser, laisser couler sur lui l’intensité déversée par les prunelles dont il ignore la couleur, continuer de se rhabiller comme si rien n’était anormal, comme si la question était tout à fait voulue, calculée, qu’elle ne lui était pas sortie de la bouche alors qu’il aurait préféré l’y garder enfermée.
A rester finalement seul dans les chiottes, et à prendre ce retrait silencieux comme une réponse sans s’en offusquer ni s’en attrister. Qu’ils en restent là n’aurait sans doute pas été une mauvaise chose au final. Mickael a détourné les yeux de la porte, vérifié brièvement ne rien oublier sur place, objet quelconque tombé d’une poche quand ils avaient autre chose en tête, et après avoir aperçu le paquet qu’il n’a pas pris pas la peine de ramasser parce qu’à ce moment là c’était chacun pour soi, il a emboité le pas de son plan d’une seule fois. Direction les lavabos où il a suivi le même rituel que l’autre, et où pendant qu’il le devinait soucieux et inspectant fiévreusement le sol, il a tenté de se redonner un minimum d’allure, main mouillée passant dans ses cheveux tant pour les discipliner que pour s’humidifier le front et échapper un temps à la fournaise qui le brûlait sournoisement. Il a pas eu davantage envie de sourire à son reflet, ni à la réponse tardive du mec lui annonçant que finalement, la nuit n’était pas finie.
Mais là, il sourit. Un peu. Un sursaut de la commissure de ses lèvres, en réalité, et un regard équivoque vers son voisin. C’est tellement nul … Tellement brut, tellement lourd qu’il est obligé de réagir. Et par ce tressautement imprévu, c’est tout son visage qui change. Les yeux, surtout, qui font taire leur désintérêt maladif pour se parer d’un amusement véridique bien que peu justifiable parce que vraiment … cette phrase et l’air satisfait sur la tronche du mec sont tout simplement nuls.
– Allez, amène-toi !
« Mais qu’est ce que tu fais ? »
Le doute qui l’a percuté quand l’autre s’est stoppé net se transforme en pure stupéfaction lorsqu’il le voit descendre sur la route, juste après avoir manqué de se faire tailler un short par un conducteur qui a séché la session sécurité en passant son permis. Qu’est ce qui lui prend au juste ? Y’avait pas que de la bière dans son verre, c’est pas possible, il y avait sûrement autre chose que la proximité et sa langue n’ont pas su détecter ! Curieux, et passablement étranger à lui-même ce soir, il finit toutefois par avancer à son tour, non sans s’assurer de l’absence de véhicule de part et d’autre de la large rue. L’autre s’assoit. Bordel.
Sans trop savoir comment ni pourquoi, Mickael s’allonge avec lui. C’est une idée totalement débile, et avec la chance qu’il a en général, il est certain que ça va foirer. Le pire ne serait même pas de se sauver le premier. Soit il n’aura pas le temps de se redresser, soit il va devoir porter l’autre une fois qu’il se sera endormi ou qu’il aura oublié comment faire fonctionner ses jambes. C’est plus fort que lui, il ne peut pas s’empêcher de relever la tête à chaque fois qu’une voiture traverse la voie perpendiculaire, de frémir d’horreur en imaginant qu’elle pourrait tourner, ou qu’une autre pourrait arriver derrière eux sans qu’ils aient le temps de l’éviter. A chaque fois, son crâne reprend place sur l’asphalte au détriment de ce que lui hurle sa raison et à chaque fois, il tente de se détendre sans résultat.
« C’est un jeu à la con, ton jeu. Si une voiture passe, vu notre état on va crever. »
Pourtant il reste, et ne se l’explique pas. Après tout, il n’a rien à prouver à ce type, et il pourrait le laisser se tuer tout seul si ça le branche. Mais ouais. Y’a un truc qui se passe. Peut être le verre que la fille a renversé dans sa gorge pour qu’il n’ait d’autre choix que celui d’avaler le liquide fortement alcoolisé, peut être la continuité de cette soirée où rien ne se passe comme d’habitude et où il ne s’autorise pas d’écarts quant aux excès qu’il s’est imposé pour sortir d’une déprime invalidante. Il reste, et contre toute attente, finit par relâcher la pression.
– Ah. T’es pas mineur au moins ?
La question crève la quiétude étrangement plaisante de l’instant, et lui arrache un deuxième demi sourire, un peu blasé cette fois, au moins autant que la réplique faite sur le ton du sarcasme. Il est temps de s’en inquiéter, tiens …
« T’auras pas de problème, si c’est ce qui te fait peur. »
Et plus rien. L’arrêt brut de l’échange, un silence irrégulièrement perturbé par le passage des moteurs au dessus de la route, la cadence incertaine qui le berce et participe à sa détente. Au gré des vibrations qui se répercutent en lui, il se laisse endormir par les spots tricolores. C’est plaisant, presque planant, de fixer le poteau lumineux et d’avoir vaguement conscience du ciel flou en arrière plan, de se laisser emporter par la somnolence que l’alcool alourdit.
Il lui faut quelques secondes. Quelques longues secondes pour comprendre que l’éblouissement soudain est projeté au-delà de sa tête, et qu’il signe un besoin urgent de se remuer. Il roule sur lui-même, pose la main sur le sol pour s’y pousser violemment, essaie de coordonner ses mouvements pour se redresser et se jeter sur le trottoir, et merdouille franchement. Ca tourne, ça vibre dans ses oreilles et dans tout son corps sans qu’il sache si ça vient de lui ou de la voiture, et ces phares, cette lumière qui se rapproche dans un bruit de klaxon assourdissant met à la torture ses neurones englués. Assis sur le bitume, torse tordu vers les phares et pieds dans l’autre sens, il tend une main vers l’agression en approche. Il … tend une main. Non mais … Une main ? Comme s’il allait pouvoir stopper la course assassine du bout de ses doigts ! La stupidité de son réflexe le booste et lui permet de réagir plus promptement, il se relève enfin et s’élance, bute contre le bassin du type qui l’a entraîné là et beugle sa trouille dans un furieux « Bouge de là, allez, magne toi ! », manque de se vautrer mais retrouve par miracle un équilibre précaire qui lui permet de regagner la bordure courbé en deux, happé par son centre de gravité. Sa course se termine contre le mur, son dos heurtant les briques dans une douleur qui rivalise avec le sentiment diffus qui l’envahit, et il lui faut un moment pour calmer tant son tournis que ses idées. Pour mettre un nom sur le sentiment bizarre qui prend le pas sur la panique.
De l’exaltation. Voilà ce qu’il ressent, là, alors qu’il aurait pu se faire rouler dessus. L’ivresse de la prise de risque, l’agitation qui perdure quand l’évènement est achevé, l’excitation devant le danger qu’on a su contourner. Cette sensation grisante d’avoir échappé au pire, l’emballement du cœur et des tripes, le défi du hasard juste pour s’assurer qu’on le dépasse et qu’on pourra jouer avec le diable une prochaine fois. L’exaltation. Il ne l’avait pas accueillie en lui depuis son départ de chez lui. Non, depuis l’avant dernière confrontation, en fait, avant que tout déraille.
Il cale son crâne contre le mur, prend le temps de savourer ces retrouvailles. Le temps de réaliser vaguement la réaction de l’autre à tout ce bazar, et de le voir foncer à nouveau vers la route lorsqu’il entrouvre les yeux. Ah non. Non non non non non, non ! Une fois pas deux, c’était marrant sur le coup mais ils vont pas passer la soirée à ça, sûrement pas. Mickael décolle le dos de son support, tente de porter la main sur le bras du type mais manque sa cible, mauvaise évaluation de la distance et de la vitesse à cause de ce qui coule dans ses veines. Mais son timbre de voix est affirmé, son avertissement sans appel.
« Hey ! Amuse toi à ça si tu veux, moi je vais trouver mieux ailleurs. »
Sieg Meier
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Sam 21 Déc - 19:50
Les grondements du sol qui défient toutes basses de discothèques et le manteau de la nuit percé des innombrables lumières de L.A. ; la ville est belle. Et y a pas d'instant plus agréable que celui où ton corps entre en contact avec l'instrument létal qui pourrait mettre fin à l'inertie. Oui. J'aime cette garce de ville. Et j'aime ces quelques instants de plénitude qu'elle parvient encore à m'offrir.
Contraire à ma sérénité, je sais l'autre gars qui se laisse tourmenter par le trafic. Il gigote, relève la tête sans cesse, et je ris tout seul de son malaise.
– Détends-toi, tu voudrais pas que tes dernières émotions avant de goûter au caoutchouc de la Ford qui va te rouler dessus soient uniquement de l'angoisse ! Ça va bien se passer, tu verras...
Des mots balancés sur un ton qui laisse entendre que je crois pas un seul des mots que je raconte. Et ça me fait rire. Comme indifférent au danger. Ou inconscient. Certainement les deux. Et je me laisse bercer par les vibrations de l'asphalte sous mon corps, le ballets des lumières du feu tricolore qui passe du vert au jaune et du jaune et rouge, puis du rouge au vert, dans un cercle infini. Hypnotique. Et au-delà, bien au-delà, le noir de la nuit, ma petite reine à moi, et de ses étoiles timides que les lumières de la ville cachent sans gêne. Apaisant, reposant. Tout ce qui bouillonnait en moi plus tôt revient au calme. Un moment où on croirait qu'on est dans un monde parallèle où rien peut nous atteindre. Chimères. Putain, faut pas que je m'endorme. J'aurais l'air bien con à initier un jeu auquel je me laisserais prendre. Mais la tentation est grande. Fermer les yeux, écouter les bruits des moteurs qui grondent, du caoutchouc sur l'asphalte, des ampoules qui s'éteignent et se rallument sans cesse. Et puis la question qui sort de nulle part, inexpliquée. Moment de lucidité où je me surprends à m'inquiéter de mes responsabilités.
« T’auras pas de problème, si c’est ce qui te fait peur. »
Je le sens sarcastique, et je tourne la tête vers lui pour le voir tirer un sourire un peu blasé. Il fait chier, il aurait au moins pu me refiler son sourire de toute à l'heure. C'était cool de le voir tirer une tête normale et c'était même plus que cool de voir ce qui m'avait semblé être une forme de complicité dans ses yeux dont la couleur m'échappe encore – sérieusement, j'ai pas pensé à regarder quand on était sous la lumière aveuglante des chiottes ? Envie succincte que ça m'avait donné de le refaire sourire comme ça, "pour de vrai". On a de ces lubies à la con, des fois, quand on est bourré.
– Ce qui me faisait peur c'était de devoir me débarrasser des témoins pour justement pas avoir de problèmes. Heureusement, j'aurai pas à en arriver là.
Répondre au sarcasme par du sarcasme. Et je souris moi aussi, étrangement bon public à ma propre connerie. Et puis le calme revient s'installer. Et c'est dingue ce que ça peut être bon, l'indolence qui m'envahis, la semi-torpeur qui va avec. Fixer le noir du ciel, apercevoir du coin de l'oeil les lumières dansantes du feu, avoir l'impression de sentir la rotation de la Terre, quand en fait c'est sans doute moi qu'ai pas encore décuvé. Les étoiles. Ces étoiles lointaines dans lesquelles j'ai toujours aimé me perdre. A croire que l'ecsta me rend sentimental. Je m'en fiche. Je kiffe. Je kiffe même trop pour voir venir tout de suite le danger qui se pointe, ce qui est loin d'être le cas d'Alice.
« Bouge de là, allez, magne toi ! »
Dans un sursaut qui fait accélérer mes pulses, je relève à moitié la tête, arraché à mon inertie par l'empressement de mon voisin. Bien sûr qu'aussitôt je capte ce qui se passe, mais c'est uniquement après avoir tenté de se la jouer à la Superman et avoir buté sur moi que je comprends surtout qu'il faut dégager en vitesse. Et c'est dans un Putain ! étouffé que je me relève en panique, emboîtant le pas à Alice qui s'enfuit vers le trottoir.
Le souffle court, mains sur le mur contre lequel je suis venu m'écraser. C'est difficile de respirer. Parce que je suis mort de rire. Ce rire nerveux, fruit du stress, fruit de l'exaltation, fruit de l'excitation intense qui met en exergue toutes les sensations paradoxales qui ont traversé mon corps dans la fuite effrénée pour la survie. J'adore ça. Et si l'autre tire la tronche, moi j'en peux plus de rire. Mal aux abdos, mal à ces mains qui ont pris de plein fouet ma rencontre avec le mur. Ça y est, je sens l'ecsta qui s'agite de nouveau là-dedans. L'ecsta ou l'alcool (ou même très simplement les deux). Je me décolle du mur dégueulasse, déambule sur le trottoir, bras en croix, fier de la bêtise et de l'exploit, respirant à plein poumons cet air gelé qui est tombé sur la ville. Putain, c'est bon ! Et je fixe Alice, ce sourire satisfait sur mes lèvres. Si j'étais pas déjà à trois mètres de lui, je me serais bien senti de lui en rouler une. Mordre dans ses lèvres que j'ai tant apprécié goûter dans le huis clos du bar. Vivant, léger. Goûter au risque pour mieux apprécier ce qu'on avait mis en jeu. Sans même que je m'en rende compte, mes jambes m'embarquent déjà sur la piste, prêt à relancer les paris. Mais c'est sans compter sur Alice qui, d'autorité, me rappelle à l'ordre.
« Hey ! Amuse toi à ça si tu veux, moi je vais trouver mieux ailleurs. »
Les yeux tout ronds et les épaules haussées, j'ai pas laissé un quart de millième de seconde avant de remonter sur le trottoir. Petit air de gosse pris en flagrant délit, je suis revenu jusqu'à lui avant de redevenir tout sourire. Bras autour de ses épaules, j'ai enchaîné sur le ton de la badinerie.
- Si tu crois que je vais te laisser t'en aller alors que tu me dois un petit déj !
Sans franchement me poser la question de savoir si on prenait la direction de l'appart ou qu'on partait pour se paumer quelque part, on a commencé à marcher, suivant le trottoir qui nous avait mené jusqu'ici.
- Ah. J'avais peut-être oublié de préciser cette règle.
Je jette un regard à mon gars, puis me détache de lui et vient me planter devant lui sans pour autant mettre fin à notre marche.
- On peut remettre les compteurs à zéro et partir sur un nouveau challenge ! Ou alors tu acceptes la défaite et m'offres ce petit déj pour lequel je serai prêt à tuer tellement j'ai faim !
Marcher à reculons c'est pas la meilleure des idées dans mon état, mais j'adore ça. Encore ce côté défiant, se risquer à la chute, s'amuser de sa propre capacité à ne pas se planter. J'ai cette irrésistible envie de faire des conneries. Lancer les défis, y répondre. Tester le petit gars, voir jusqu'où il peut aller. C'est tentant. Avec lui. Je pensais pas qu'il se laisserait aller à mon jeu débile, et pourtant il l'a fait, bravant sa propre anxiété de pas en revenir. Bravery's nothing but inanity. Une proie choisie au hasard d'un regard dans la jungle d'un bar bondé. Maintenant ce n'est plus une proie, ou alors une de celles sur lesquelles on aime revenir, avec lesquelles on ne se contente pas de consommer uniquement. Passer du temps, du bon temps tant qu'à faire. Profiter jusqu'au bout de la nuit, trouver satisfaction ailleurs que dans le charnel.
Je me heurte à une poubelle venu se foutre sur mon chemin, trébuche, me rattrape incognito, me marre encore un peu après avoir repris sur la stupéfaction de l'obstacle inattendu. Je sais pas si c'est pas encore moi qu'ai des hallucinations, mais je crois bien que le gars a encore souri, de moquerie sans doute. Et ça m'arrache un sourire à moi aussi, tout simplement content de le voir profiter un peu, ou au moins de pas constater qu'il se fait juste chier. J'aime bien ce petit gars dans le fond. Je reviens passer mon bras autour de ses épaules, débite mes âneries à n'en plus finir. Ouais. J'aime bien ce petit gars. C'était comme s'il me mettait au défi de lui coller son sourire sur la tronche de façon permanente.
Les défis, je peux pas leur dire non.
Mickael Nedo
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Jeu 2 Jan - 22:20
« Hey ! Amuse toi à ça si tu veux, moi je vais trouver mieux ailleurs. »
Il se détourne et s’éloigne, sans plus un regard direct vers l’autre. Mains dans les poches pour se protéger du froid que l’alcool ne repousse pas tout à fait, il fait volte face et s’écarte du type, comme un point final à leur moment, une perte brutale d’intérêt que l’erreur minime a provoqué. Pourtant dans son crâne résonnent des mots qu’il n’explique pas, qu’il prononce encore moins, tant ils sont incongrus et illogiques. Viens avec moi. Remonte sur le trottoir. Viens avec moi. Et s’il ne le voit pas rebondir comme s’il était monté sur ressorts, il entend parfaitement le mec courir après lui, petit trot penaud précédant l’accolade étrangement amicale. Et c’est drôle, au fond, drôle de voir sa trogne innocente rapidement remplacée par l’espièglerie à laquelle il s’est déjà habitué, drôle et rassurant aussi. Parce que ce soir, uniquement ce soir, ils sont potes de baise, potes de conneries, parce que l’injonction mentale qu’il ressassait a atteint le but escompté, et qu’il s’agisse de télépathie ou de complémentarité d’un instant, le gars change de plan et s’élance à ses côtés, le gars ne le laisse pas s’en aller sans rien faire, il s’amène et insuffle sa bonne humeur alcoolisée dans leur échange. Une bonne humeur contagieuse, en un sens, même si là encore, la neutralité, vaguement démentie par la faible hilarité de ses prunelles, est plaquée sur les traits adolescents.
- Si tu crois que je vais te laisser t'en aller alors que tu me dois un petit déj !
« Un p’tit dej ? Tu crois vraiment que je vais te nourrir ? »
- Ah. J'avais peut-être oublié de préciser cette règle. On peut remettre les compteurs à zéro et partir sur un nouveau challenge ! Ou alors tu acceptes la défaite et m'offres ce petit déj pour lequel je serai prêt à tuer tellement j'ai faim !
Au travers de cette négociation à sens unique sur le ton de l'incrédulité qui répond à l'évidence, il finit par se détendre pour de bon. Après tout, quoi ? Pourquoi aurait il picolé, si ce n’était pour lâcher du lest sur ses réflexions trop arrêtées et handicapantes ? Pourquoi il aurait proposé une suite à ce type, sinon pour s’accorder le droit de le suivre dans ses délires ? Il le connaît pas, il le reverra pas. Demain la raison aura de nouveau main mise sur ses agissements, le manque de confiance fera de lui le garçon réservé qu’il est quand il ne boit pas, et s’il doit se souvenir de cette nuit, il veut pas que ça soit en y glissant des regrets parce qu’il n’aura pas osé, pas su, pas voulu. Il veut pas se freiner, parce que ce sentiment, là, cette sensation de toute puissance devant les jeux du sort qu’on brave pour se sentir vivant, il ne l’avait pas goûtée depuis longtemps, enfin, assez longtemps à ses yeux pour que sa déferlante en lui le pousse à surenchérir. Vivant, vivant, il veut se sentir vivant, puissant, fort, maître de ce qui lui arrive. Invincible. Comme avant, cet avant qu’on lui a injustement enlevé et qui se rappelle à lui de la façon la plus inattendue qui soit. Alors quand le mec se marre comme un teubé à chaque nouvelle phrase énoncée, Mickael se détend. Il laisse la joie exploser chez l’autre, se murant dans une réaction plus sobre, plus discrète, mais tellement plaisante. Envie de plus, envie d’autre chose.
Et lorsque l’autre manque de se gameller, Mickael se marre à son tour. Envoyer péter les normes pour être quelqu’un d’autre, ce soir, et en même temps pas tout à fait étranger. Retrouver ce qui faisait de son quotidien quelque chose qu’un peu vivable, ce qu’il cherchait au-delà des simples confrontations violentes qui ponctuaient ses soirées. Juste pour un soir, s’empiffrer de cette impression d’infini qui le galvanisait, les coups de poings en moins. Il secoue la tête, dépité, et une amorce de rire sort de ses narines en un souffle expulsé malgré lui. Il se laisse entraîner. Entraîner par l’insouciance de l’adulte, entraîner vers une idée qui germe dans ses propres neurones sans qu’il ne songe à interrompre le flot continu de paroles sans queue ni tête, sans importance autre que la bonne humeur qui transpire par tous les pores du grand brun qui n’a pas décidé de se laisser filer. Jusqu’à ce qu’ils arrivent non loin d’un magasin encore ouvert, miracle des grandes villes qui ne dorment jamais et où on trouve tout ce dont on a besoin pour peu qu’on explore un minimum les lieux.
« Un – zéro. On va jusqu’à trois. »
Quand il a bien le shop en visuel, il s’arrête, force le type à faire de même. D’un signe du menton vers l’avant, il lui désigne la vitrine éclairée. Il n'en a aucune idée encore, mais il ne pouvait pas choisir meilleur endroit et paradoxalement plus mauvais public pour le projet qui germe dans sa tête. Entre les murs, les rayonnages exhibent leur contenu aussi fourni que diversifié, les aliments salés en conserves côtoient les cochonneries sucrées et la bouffe sans goût que seule étiquette permet d'identifier, les sodas sont voisins des boissons alcoolisées que surplombe un papier où une écriture dactylographiée rappelle que la vente en est interdite aux mineurs, et les bricoles en tout genre accentuent l'aspect foutoir de l'ensemble. Un désordre bien rangé, en gros, vaguement surveillé par un type qui trompe son ennui en rivant les yeux vers l'écran qui l'abrutit de programmes télévisés à l'intérêt digne de ce qu'on peut en attendre compte tenu de l'heure avancée, minuit étant passé depuis un moment. Une main sur son ventre arrondi par les bières que les années accumulent dans son quotidien morne, une main sur la bouteille qui se fait progressivement vider comme la précédente ce soir, cette même main qui n'est jamais très loin de l'arme à feu dissimulée sous le comptoir de son shop. Forcément, de l'extérieur il ne peut rien deviner de tout ça, même si ça n'aurait peut être pas contredit ses plans au final. Ils n'en auraient probablement été que plus risqués, donc plus attrayants.
« Regarde. Tu vois ce magasin, là bas ? »
Bien sûr qu’il doit le voir. Y’a pas dix mètres entre la boutique et eux, et on ne distingue que ça dans la nuit, cette tâche presque trop brillante dans la pénombre qui les englobe, foutue lumière qu’il faudrait éviter tant la bêtise qu’il s’apprête à proposer est déraisonnable, mais vers laquelle il est irrémédiablement attiré. Il se donne l’impression d’être un moustique, pour le coup, et après s’être tant moqué de leur entêtement à se cogner aux lampes qui les piègent et les crament, l'absurdité de la comparaison a quelque chose de fendard. Intérieurement.
« Le prochain point va à celui qui choppe le truc le plus improbable. Ou gros. Ou débile. J’en sais rien, je sais pas ce qu'il y a là dedans. On prend un truc, et on compare. »
Ouais, ouais. Il est pas franchement doué pour fixer les règles. Ceci dit, il est pas non plus particulièrement doué pour ce genre de compétition. Mais ce soir n’est pas un soir comme les autres. Ce soir, il rejoue les conneries qu’il a pu faire avant. Avec un autre. Ces retrouvailles le boostent, claquent sur son visage un air sournois, calculateur. Le genre de sourire railleur qui insinue clairement que l'autre a pas assez de courage pour le suivre, et qui le met au défi d'accepter le deal malgré tout. Ce soir, il renoue avec l’invulnérabilité qui était sienne avec ses potes, parce que ce soir, ce mec là est son pote, un pote qui ne sait rien de lui et qui n’en saura jamais rien. Et sérieux, ça fait du bien.
Sieg Meier
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Jeu 9 Jan - 20:31
Le froid de la nuit commence à mordre mes bras, mes jambes. La nuque, aussi, jusqu'à ce que je relève mon col. Ça caille et y a rien que l'alcool puisse encore faire pour me donner cette impression plaisante de baigner dans le chaud. J'avais pas fait gaffe à la buée qui s'échappait de nos bouches avant. Ou peut-être que j'y pensais pas, à cause de la clope. C'est tellement facile d'être con avec l'alcool et la drogue. Et puis l'autre gars s'est mis à se marrer. C'était rien, c'était nul. Mais il a rigolé et j'ai plus senti le froid. Y avait que sa gueule en train de se fendre qui m'intéressait, et sérieux, ça valait le zéro absolu. Vous marrez pas, je sais que j'exagère un peu, mais quand même. J'ai kiffé. Parce que de toute la soirée, ce con m'avait laissé voir qu'un petit sourire de gosse coincé, perdu au milieu d'un trogne de trois pieds de long. Et maintenant, maintenant, il se marre. Il se marre, comme un gosse, toujours, mais en moins coincé. Et ça m'a juste donné envie de retourner me planter à côté de lui, lui refiler l'accolade qui nous gardait à proximité avant que je décide de me la jouer marche arrière. Y a des moments comme ça où tu te retrouves à être content sans raison. T'as plus que jamais envie de faire le con. T'as ce sourire de merde qui veut pas décoller de tes lèvres. Et t'es content.
« Un – zéro. On va jusqu’à trois. »
Je met un moment avant de calculer de quoi il parle. Et puis ça me revient. Ah ouais, c'est vrai. Les challenges. Je suis surpris d'avoir oublié si vite, moi qui pourrait passer ma vie à parier pour de la merde. Et cette fois ça y est, je me sens archicontent. Alice est peut-être pas si coincé que ça finalement et il va peut-être me donner l'opportunité d'observer son talent. C'est nul comme raison, mais sérieux ça me fait triper. Un peu comme s'il réveillait les restes de la pilule d'ecsta qui se traîne quelque part entre mon bide et ma cervelle.
- Deal.
Je crois que j'ai même pas le temps de prononcer le D qu'il nous arrête sur le trottoir. Et ça, je sais ce que ça veut dire. Je le regarde un instant, hésitant un millième de seconde à montrer mon air satisfait, jusqu'à ce qu'il désigne d'un hochement de tête ce putain de magasin qui me défonce les yeux tant ces néons clashent le noir de la nuit. Même les réverbères ont des allures de petites bougies d'ambiance tamisée à côté de ce monstre aveuglant de couleurs. Je sais. Je me la joue allergique à la lumière. Ça brille certainement pas tant que ça en vrai. Mais même. Je voudrais pas avoir à payer sa facture d'électricité.
« Regarde. Tu vois ce magasin, là bas ? »
- Difficile de le manquer.
« Le prochain point va à celui qui choppe le truc le plus improbable. Ou gros. Ou débile. J’en sais rien, je sais pas ce qu'il y a là dedans. On prend un truc, et on compare. »
Petit instant de réflexion. On fixe tous les deux le shop, comme deux brigands prêts à faire leur casse, et puis je me remets à mater Alice du coin de l'oeil.
- Quand tu dis on prend un truc, ça implique pas de dépenser du fric, on est bien d'accords ?
C'est comme ça que ce sera le plus drôle. Le plus jouissif. Laisser monter l'adrénaline, la mixer au mélange endormi d'ecsta et de vodka, finir dans un cocktail explosif et ramener le truc le plus improbable qui soit. Alors que j'ai libéré de mon étreinte les épaules d'Alice, je m'avance tranquillement vers le magasin, sans doute suivi par lui - je crois sérieusement que je l'entends marcher derrière. Et puis je m'arrête, me retourne aussitôt et pointe le doigt vers le petit gars.
- Et quand tu dis le plus improbable, ou gros, ou débile... Ça inclue le vendeur ? Parce que s'il faisait pas 200 livres de trop, je crois que j'aurais gagné à coup sûr.
Sourire moqueur, c'est clair, je sens déjà le rire me monter depuis le bide. C'est vrai que l'idée était pas con - ou au contraire, elle l'était carrément trop. Après tout, le petit gars a pas spécifié le type de trucs à ramener, ni si ça devait être absolument inanimé. Je pivote, comme un as, pour reprendre la route du shop. En poussant la porte, l'insupportable sonnette retentit, comme si on venait d'entrer chez un antiquaire du XVème siècle. Je lance un petit Yop ! à l'attention du proprio qui bouge pas les yeux de sa télé et se contente d'émettre un vague grognement que je prends comme une réponse. Un petit regard complice à Alice avant de laisser un sourire moqueur égayer ma trogne. Le gars qui tient la caisse - ou plutôt qui tient la télé pour l'instant - doit être du genre ravi de bosser dans ce taudis bordélique au lieu de se pieuter ou de faire le brank comme Alice et moi en ce moment. Je crois me souvenir que je suis déjà passé une ou deux fois ici pour acheter des bricoles aux heures où les supermarchés sont fermés. Je crois m'être souvent dit que c'était quand même beaucoup plus agréable que de se taper la foule et les connards d'amerlock des supermarkets bondés tous les jours, quelle que soit l'heure de la journée. Mais je continue de faire ces conneries de grandes surfaces. Un mouton parmi tant d'autres. Je me marre tout seul en zyeutant le rayon hygiène féminine à la pensée que je fais partie de ces connards d'amerlocks qui m'emmerdent et emmerdent le reste du monde. Je me suis jamais considéré comme un mec sans emmerde t'façon. C'est bien connu qu'avec moi on y est toujours jusqu'à l'os. Je suis prêt à parier que même Alice a déjà deviné. Mais je kiffe de le regarder se traîner dans les rayons, l'air incognito. Lui aussi c'est un parieur finalement. Il cache plutôt bien la montée d'adré. On sent l'habitude. Une habitude bien dissimulée, c'est clair. Pourtant elle est là, j'en suis sûr. Et ça fait plaisir, putain ! Ce sentiment de vie et de légèreté qui m'envahit rien qu'à y penser ! J'ai envie de m'amuser avec ce mec. Lui prouver que la vie entière n'est qu'un terrain de jeu et que ça vaut pas le coup de rester dans son coin à tirer la gueule. Le - trop petit - rayon surgelé se profile autour de moi. Et en un instant, mon estomac me rappelle la torture que je lui fais subir depuis que l'alcool commence à suinter par mes pores au lieu de noyer ma conscience. J'ai la dalle. Un truc de taré. Boah. Je peux bien prendre à bouffer en plus du truc bizarre que l'autre gars veut qu'on ramène. Ni une ni deux, j'ouvre les congéls, me dégotte une boîte de steaks hachés qui ont pas l'air trop dégueu - mais là je sens bien que c'est l'agonie de mon bide qui me fait voir la vache plutôt que les merdes qui la remplacent -, la déchire dans un bruit à peine dissimulé par les rires ahuris des émissions de télé pourraves que mate le proprio. Un regard dans sa direction, un regard vers Alice, et je me marre que le vieux lardon ait pas capté un poil de la scène. J'extirpe deux steacks de la boîte déglinguée, les fourre dans la poche ventral de mon sweat avant de replacer le reste à sa place, dans le congélo. Je continue de zyeuter les articles dispo, commence à me faire une petite liste mentale de ce que je pourrais bien prendre pour gagner le deuxième point et le petit déj qui va avec avant de finir dans le même rayon que mon petit gars. Envie irrépressible, je reviens me planter à côté de lui, fixe le rayon sur lequel il a l'air d'avoir bugué, attends une seconde, deux, trois, quatre, cinq, peut-être dix. Puis...
- Hé, tu veux pas prendre de la bouffe aussi ? J'ai plus de place dans ma poche kangoo.
J'agite mes hanches devant lui pour lui montrer le mouvement dans la poche de mon sweat avant de me marrer en essayant de garder le même niveau sonore que quand je lui ai chuchoté ma connerie. Et puis le gars reprend son inspection des rayons. Moi j'ai plus l'impression de flâner qu'autre chose, persuadé que quand je verrai THE objet, un miracle arrivera et j'aurai qu'à m'en emparer avant de fuir lamentablement. Un moment, je pense à aller fouiner du côté de ce qui se vend pas. L'arrière-boutique, les chiottes - qui me semblent avoir un sex-appeal particulier ce soir -, le placard à balai, ce genre de connerie. Mais à quoi bon s'embêter quand tout ce dont on a besoin se trouve certainement déjà sous notre nez. Alors je regarde. Rasoirs. Boîte de ravioli. Un citron. Paquet de sucre. Des piles. Une ampoule. Semelles pour godillots. Fais chier. Trop de trucs qui pourraient être assez nuls pour être bons à prendre. Ça me saoule. Je bug quelques secondes. Peut-être plus que ça, même. Et puis flash. Ma voix retentit dans toute la boutique.
- Hey, Alice ! Dans 30 secondes on est dehors !
Décompte lancé. A tue-tête. Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six,... On a enfin l'attention du proprio. Et nous, un challenge à nous rompre les côtes tant l'adré booste le coeur.
Rush dans les rayons...
Mickael Nedo
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Mer 15 Jan - 22:29
Un.
La tête que l’autre a tirée quand Mickael a rétorqué un « Je croyais que tu aimais flirter avec le risque ? … » faussement surpris à sa demande concernant le vol. Sourcil levé, légère raillerie au coin des lèvres, moue d’étonnement feint. La combinaison qu’il fallait au type pour se sentir pousser des ailes.
Deux.
Cet air qu’il avait sur le visage alors, comme si rien ne pouvait lui faire plus plaisir que cette question qui valait une réponse, la promesse qu’ils allaient à nouveau vivre un moment stupide ensemble. Ce même air absolument ridicule, exagérément enjoué que l’ado a cru apercevoir lorsqu’un sourire l’a transfiguré dans la rue, sans vouloir y mettre un sens ni s’y attarder réellement.
Trois.
Qu’est ce qu’ils ont tous, à s’acharner à lui décrocher un sourire ? C’est la condition de base à la création d’un contact social, le pré requis sans lequel on n’a pas le droit de vivre en société ? Ils veulent le voir joyeux, ils s’accrochent à chaque frémissement de ses commissures comme autant de victoires minimes à multiplier. Si tu souris pas tu ressens pas, tu t’amuses pas, t’existes pas. Genre.
Dix.
Le reflet du miroir n’était pas franchement flatteur. L’éclairage surchargé donne à sa peau une teinte blafarde où dénote la rougeur de ses joues que le contraste de température avec l’extérieur fait apparaître, les néons font ressortir les cernes qui signent sa fatigue et ses excès. Il s’est forcé à sourire, comme ça. Il s’est forcé et ça a sonné faux, parce qu’il n’a plus du tout envie de sourire, pour quoi que ce soit, pour qui que ce soit. Ses yeux ont quitté l’image peu reluisante pour chercher l’adulte. Lui l’a fait sourire. Lui ne fait que s’éloigner pour réduire la distance créée, lui réclame son attention et sa proximité. Lui est entré dans son jeu, est entré à fond dans son trip sans émettre l’once d’une protestation. C’est l’alcool, c’est l’alcool. On dit de l’alcool qu’il baisse les murs de la conscience pour que les affects puissent s’exprimer sans entrave. Malaise.
Douze.
Presque la moitié du compte à rebours, déjà. Foutu décompte qui n’était pas prévu et a fait tambouriner son cœur comme un dingue dès le premier chiffre, qui l’a fait sortir de sa rêverie, qui a balayé le trouble qui le menaçait au même titre qu’il a fait sursauter le gérant. Alors que son plan du soir courait déjà, sachant pertinemment que son idée allait foutre le bordel et riant rien qu’à cette perspective, Mickael a observé le proprio, et le proprio a observé Mickael. Latence. Huit secondes peuvent passer super vite, parfois. Là, pour le coup, ça lui a surtout fait l’effet d’une bombe, impression visuelle comprise. La sensation que le monde se centralisait sur le beauf à moitié endormi, réveillé brusquement par la voix beuglante. A neuf, le gros a demandé, encore calme « Ow, c’est quoi vot’ délire, les gars ? ». A neuf et demi, Mickael a commencé à détaler.
Quinze.
Quel crétin ! C’est lui qui a lancé le défi, et pendant que l’autre préparait son piège, il n’a rien trouvé de mieux à faire que de flâner, sans réfléchir à ce qui serait digne d’être dérobé. Rendu perplexe par l’attitude de son pote temporaire, ralenti par la circulation dans ses veines de son sang éthylisé, il tourne à présent le regard là où ses prunelles veulent bien s’arrêter, galope dans les rayons, trop conscient de la joie perceptible dans les secondes énoncées, trop speedé par la réaction du proprio qu’il a détecté du coin de l’œil, proprio qui tâtonne sous son comptoir à la recherche …
Dix - huit.
… d’un flingue. Putain !
Pas le temps de cogiter davantage. L’autre est déjà prêt de la porte, et lui est à l’autre bout du magasin. S’il gamberge, s’il attend que le gérant s’énerve pour de bon, au mieux sa jambe sera trouée d’une balle échappée, au pire … Il fonce comme un dératé, glisse sur un papier égaré là par un client négligent, repart de plus belle. Un objet cylindrique dans une main, un objet duveteux dans l’autre, rien ne retient son intérêt avant d’être emporté lors de sa lancée vers la porte. Et il fonce sans freiner, court en direction de cette ouverture qu’une soudaine apparition du beauf vient lui masquer. Tshirt ne cachant pas le bas de son ventre rebondi, le gérant braque sur lui le canon de son arme prêt à lâcher sur lui la bille aussi petite que potentiellement assassine.
Vingt – cinq.
Il n’entend pas la voix, mais sait parfaitement où ils en sont dans le timing pour avoir machinalement compté en même temps que l’autre joueur. Un jeu bien risqué, quand il y pense, le seul truc con c’est que pour s’en rendre compte, il lui a fallu être soumis à la volonté d’une gâchette qui ne demande qu’à s’enfoncer. Et pourtant, la seule pensée qui l’obsède, c’est qu’il ne sera pas dehors à trente. Le danger est trop violent, trop proche pour qu’il l’appréhende dans toute sa réalité. Les battements de son cœur affolé cognent jusque dans ses oreilles, baboumbaboumbaboum, et il y a cette porte, et lui, et ce type gras qui l’empêche de rejoindre son but, et c’est pas possible, et c’est rageant, parce qu’on avait dit trente, et qu’il y sera pas à temps.
« J’te préviens j’vais appeler les flics ! »
Tu m’as même pas dit ce que je devais faire pour que t’appelles pas … Poser les objets, rester immobile ? Il répond pas, il attend, indécis, incapable de se raisonner et essayant de trouver une issue viable malgré le viseur qui accapare sa vigilance. Bras levés selon un réflexe qui veut le montrer désarmé et qui ne lui sert qu’à confirmer qu’il allait se tailler sans payer, il se contente de dévisager le beauf, traits tendus, attentif. Obnubilé par ce mec armé qui lui barre le chemin, vaguement lucide sur le mouvement dans le dos de ce dernier.
Trente.
Il sait pas trop comment ça se passe. Juste qu’à un moment, le gros est déconcentré et lui offre une chance unique de s’en sortir. Il la saisit sans demander son reste, se foutant bien de savoir s’il laisse là un mec allongé, blessé, ou rampant vers son téléphone. La menace du flingue pèse toujours sur lui, à tel point qu’il peut presque sentir la chaleur d’un viseur imaginaire dans le haut de son dos, à hauteur des cervicales. Il passe la porte, choppe le col de son pote d’une nuit pour l’entraîner avec lui, mécanisme bien rôdé d’une fuite où chaque membre du groupe s’assure que les autres ne restent pas en plan. Et une fois qu’il s’estime suffisamment à l’abri, il arrête sa course près d’un réverbère et s’intéresse à ce que ses doigts emprisonnent.
Une boite de conserve renfermant un kit pour préparer et cuire soi même des pains au chocolat, et une peluche fluo avec un coeur rouge au milieu de son ventre blanc. Il aurait pu se prendre une balle, tout ça pour de la pâtisserie et un Bisounours orange de la taille d’un avant bras.
L’autre arrive, ses semelles crissent sur le sol défoncé. Tant pis. Mickael pivote sur lui-même, peluche bien en vue sous son menton et petit déj’ soulevé à côté du cœur écarlate. Sans qu’aucun mot ne se fasse encore entendre, et se forçant à calmer sa respiration chaotique, il avise l’adulte. Par-dessus son butin, une trogne digne du Chat Potté quémande le deuxième point.
Parce que merde, être la cible d’un proprio fou pendant sept secondes devrait lui accorder d’office la victoire de cette manche.
Sieg Meier
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Sam 1 Fév - 9:57
C'était excellent. Hilarant. Électrisant ! Un simple décompte du temps qui passe, et tous les instincts de survie s'éveillent. Le mien, le sien, celui du beauf. Et y a rien de plus vivifiant qu'un challenge dans les règles de l'art, où les enjeux sont plus importants qu'un simple vol à l'étalage dont n'importe quel gosse saurait se défaire. Entendre ma voix qui résonne dans toute la boutique, hurler ces chiffres qui défilent, encore et encore, voir l'autre lardon se liquéfier sur place à mesure qu'il comprend qu'on prépare un sale coup, et par dessus tout, oui, par dessus tout, voir Alice bugger sur les dix premières secondes puis paniquer à peine, penser à cinquante milliards de trucs, et en oublier presque l'objet de notre venue ; ces regards qui s'échangent, moi, Alice, Alice, moi, le proprio, Alice, Alice, le proprio, moi, encore Alice. Le temps court et s’arrête à la fois, balancier incessant entre le danger et la fuite, et ces instincts qui s’éveillent putain, ça me fait vibrer tout à l’intérieur, presque en dehors même. L’engrenage est lancé, Alice, et maintenant, place à la panique, l’excitation, l’adrénaline, celle que j’aime tant.
Mes deux steaks ballotent dans ma poche kangoo pendant que je trottine comme un farfadet dans les rayons, à peine conscient que toute l’attention est focalisée sur mon petit gars qu’est un peu trop resté planté là. Cible facile pour le gros cochon qui aurait un peu trop la flemme de se bouger. Et moi en attendant, je dévalise les rayons des plus improbables de leurs petits objets. Peut-être ? En fait, je regarde même pas ce que je fais. J’aime mieux me dire que le hasard choisira mieux pour moi que mon regard averti – quoique complètement siphonné. Et les secondes défilent, bruyamment décomptées à la manière de ces gamins qu’on était quand on jouait à cache-cache dans la maison de nos grands-mères, quinze ans en arrière. Bon. J’ai pas de grand-mère. Ca nous empêchait pas de jouer dans leurs maisons – à leur insu, peut-être… Tiens. Une boîte de préso. Ca je prends. Mais c’est comme les steaks, ça répond pas au challenge, c’est pour la consommation personnelle.
Et puis dix-sept. Et dix-huit, même !
Je file comme un con vers l’entrée, donne un petit coup d’épaule à l’autre gars, les bras trop occupés à retenir l’amas de trucs et bidules rassemblés sous mon pull – et putain, je crois que les steaks commencent à décongeler –, ma boîte de préso coincés entre les dents, et hop, me voilà dehors, acclamé par le proprio d’un épic « Hey ! » qui ne m’empêche pas le moins du monde de continuer ma course sur les pavés de la rue et de tourner au croisement suivant.
Petit silence. Putain, je respire comme un asthmatique qui s’est tapé le marathon de New York. Il me suit pas ? Petit silence pour s’en assurer, petit regard dans la rue où se tient la boutique. Il me suit pas ! Nouvelle réjouissante à laquelle je laisse tomber mon barda par terre – punaise, j’ai dévalisé le magasin – avant de me dire que c’est le moment de se marrer, et finalement me raviser. Putain. Il me suit pas ! Et Alice non plus.
Le corniaud a toujours eu un flingue planqué sous son comptoir. Dès le premier soir où je suis venu acheter chez lui, je l’ai su. Et vu sa gueule, je suis sûr qu’il hésiterait pas à s’en servir pour moins que deux steaks sortis sans payer. La vie n’est qu’un jeu. Ouais. Sauf que là, merde, je me suis mis à m’inquiéter sans le voir venir. J’ai détalé pour retourner au magasin. On voyait tout de ce qui se passait, même depuis l’angle de la rue. Le vieux shnock et son 9mm pointé sur Alice, ses bras levés en l’air pour mieux exhiber son pactole – faut quand même dire que la scène avait une petit côté burlesque – et l’autre qui semblait même pas s’inquiéter du canon mais tout simplement du temps qui passait et qui allait le mettre hors jeu s’il sortait pas de ce putain de magasin de suite. Et moi je me grouillais de me ramener, ne serait-ce que pour enfin pouvoir dégommer la tête de ce gros lard à coup de batte – batte que je n’avais pas, soi-dit en passant – et puis en une fraction de seconde, une seule, que j’ai même pas pu calculer, Alice était dehors, l’autre gros presque en train de se casser la gueule par terre.
What the…
Je me retrouve à faire de grands signes à Alice pour qu’il me suive, le ramène à ma petite ruelle qui me sert de base de fortune, me retrouve à respire comme un asthmatique qui s’est fait enlevé un poumon et qui vient d’enchaîner le Marathon de New York et celui de Paris. Et puis je regarde Alice. Et sérieux… Ce gars me vend du rêve. Il est planté là, à m’exhiber sa conserve à pâtisserie – ce truc à l’air absolument dégueulasse – et son petit nounours arc-en-ciel tout droit sorti de Bisounours-Land, avec sa petite tête de Chat Potté qui, aussi incroyable que ça puisse paraître, lui va atrocement bien. Et je me dis que ce gars est complètement givré, en fin de compte. Et cette fois ça y est. Je me marre. Nerveusement. Je me demande même pas si j’ai pas trouvé mieux dans mon bordel répandu par terre. Je m’avance sur lui, je prends sa tête entre mes deux mains, lui colle un baiser forcé sur la tronche et m’esclaffe, nourri par mon excitation :
- Putain, mec, t’es excellent ! T’es un grand malade, mais t’es excellent !
J’arrive pas à croire que le gars se soit autant laissé porter, alors qu’il avait l’air complètement coincé à peine une heure plus tôt – ou en tout cas ce qui me semble être une heure. Je chope son bisounours tout velu, sans manquer de me marrer encore.
- Je garde ça en souvenir de ma défaite ! Donne-lui un nom.
Et pendant que je pense qu’il cherche à baptiser mon nouveau Rainbow-nounours, je me baisse sur mon tas de trucs en quête de machins qui me pourraient me servir de retour à la maison. Je vous l’ai dit, je me pose même pas la question de savoir si j’ai quoique ce soit qui puisse rivaliser avec Alice. Y a rien qui peut le faire. Pas après qu’il ait affronté un taré de la gâchette, m’ait ramené la conserve la plus dégueu du monde et ait fait une tête incroyablement hilarante au-dessus d’un bisounours multicolore. C’est clair qu’il a le point. Rien que par le spectacle génial qu’il m’a donné à regarder. Alors je fais le point. Cure-dents. Test de grossesse – sérieux ? -, ampoule, préso – ah, ça je garde –, chewing-gum – ça aussi, tiens – et banane. Une banane. Dammit. Je me souviens même pas d’avoir pris ça. Une banane. Instinctivement, je la tend à Alice.
- Tiens, en récompense de ton joli point.
Et puis je me relève, laisse le reste de mon bordel par terre. Le nounours sous le bras, je fous les mains dans les poches de mon sweat, puis je râle comme un con parce que c’est trempé et gelé. La vache, ces merdes décongèlent à une vitesse, c’est dingue.
- Bon. Je te propose qu’on change de quartier. L’autre désaxé va appeler les flics et j’ai pas trop envie d’être dans le coin quand ils se pointeront.
Et puis je bloque. Je tourne la tête vers Alice. Je souris à Alice.
- Ou alors… On en fait notre défi n°3.
On attend qu’ils se pointent, qu’ils nous remarquent et on se démerde pour pas qu’ils nous choppent. Travail d’équipe oblige, sur celui-là, on filera le point au plus méritant ou le filera pas tout court. C’est un peu plus osé comme pari. S’il dit non, je pense que je serais même pas offusqué. On peut s’amuser sans forcément pousser les limites trop loin.
Je sais pas encore dans quel délire je suis parti. Voix rauque, comme ces mecs qui ont trop fumé dans leur vie et qui ont fini par faire les voix-off dans les bandes annonces de blockbuster :
- Votre mission si vous l’acceptez : ne pas les laisser sauver l’otage.
Et puis voix maigrelette et suraiguë qui me donne un côté absolument ridicule, pendant que je secoue le bisounours à bout de bras :
- Aaaah, sauvez-moi, sauvez-moi !
Mickael Nedo
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Dim 23 Fév - 18:36
( Les actions de Sieg ont été décrites en accord avec l'autre joueur. )
C’est plus la nuit. Mickael le sait dès qu’il ouvre les yeux, parce qu’un cadre lumineux se détache là où il se souvient avoir vu une fenêtre la veille, et s’il est incapable de déterminer l’heure, il sait au moins que la journée est arrivée. Et que pendant la nuit, il a fait n’importe quoi.
Le souvenir des heures précédentes se fraie un chemin jusqu’à ses neurones englués aussitôt qu’il s’extraie du sommeil et remet un pied dans la réalité, sans déclencher d’affect particulier. Il sait qu’il s’est laissé aller à plusieurs excès, du plus débile au plus risqué, et qu’il y a quelqu’un à côté de lui. Pas de quoi s'inquiéter, ni avoir honte. On verra plus tard pour les comptes à rendre à la conscience.
Il tourne la tête sur la droite, et grâce à la lumière qui perce le double vitrage de la pièce voisine qu’aucune porte ne sépare de la chambre, la vision de la silhouette alanguie confirme ce que ses oreilles lui indiquaient jusque là. Il n’est pas seul, et il n’est pas chez lui. Il est chez le mec qui l’a capté dans ce bar où on l’a trainé, et avec qui il a passé le reste de la nuit à enchainer conneries et autres rapprochements tactiles, et il sait toujours pas comment il s’appelle.
Il se redresse, d’abord en s’appuyant sur les avant bras avant d’oser prendre de la hauteur, s’assoit lentement pour ne pas se taper un sale vertige comme ceux qui l’ont assailli hier, et sort les jambes du lit. Un temps de pause, ses coudes se calent sur ses genoux et ses mains s’affairent à lui défroisser les traits, puis il se met debout pour constater avec un certain soulagement que le monde ne tourne pas sous lui.
Appuyé sur l’arcade du séjour, il découvre les lieux sous un regard nouveau. La peluche fluo défoncée a trouvé sa place à côté de la télé qu’ils ont allumée peu de temps, juste le temps pour l’adulte de proposer avec un énorme sourire de s’affronter dans un jeu vidéo, et pour Mickael de lui faire comprendre par une moue incrédule qu’il y avait peut être mieux à faire, certainement mieux que jouer à un truc où il était certain de se prendre un taulé. Les assiettes vides trônent sur la table basse, quelques pâtes trop cuites collent au verre parce que les coups de fourchettes hasardeux n’ont pas réussi à les porter à la bouche avec le steak gorgé d’eau que l’autre a rapporté de leur périple, vestiges d’un repas improvisé et simpliste voté à l’unanimité à la place de la partie de Mario Kart quand leurs estomacs ont grondé de concert. Même le ventre rempli, même dans la chaleur de l’appartement, l’ado n’a pas été fichu d’arrêter de grelotter. Le jean sec qui lui a été offert pour la soirée est encore en vrac au pied du canapé, le sweat même pas déplié sur le bras du meuble, parce qu’il a pas eu le temps de les enfiler après avoir ôté ses fringues humides.
Mickael prend une longue inspiration pour se forcer à émerger, passe la main dans sa tignasse désordonnée et l’aplatit vainement. Habillé de son boxer, il bug un moment sur les indices sans équivoque de la façon dont s’est terminé la soirée, et les flashs des évènements derniers heurtent sa mémoire sans qu’il cherche à les stopper. Il n’a pas accepté le nouveau défi, hier. Il a hésité, vraiment, et l’insistance de l’adulte encouragé par son incertitude aurait pu le faire flancher, si au moment d'ouvrir la bouche pour donner son accord, il n’avait pas entendu la sirène donnant raison à la supposition selon laquelle les forces de l’ordre seraient bientôt appelées. Ca a été bref. Un rapide calcul de leurs chances de semer des types surentrainés et de celles de finir dans une cellule, et il a rejeté l’idée, puis s’est éloigné du magasin en prenant la peluche des mains de l’autre, comme un otage qui forcerait son plan du soir à le suivre. Et il l’a suivi, râlant, relançant, jusqu’à ce que Mickael le pousse contre un mur et s’appuie de tout son poids sur lui. Peut être que c’est quelque chose dans sa voix, ou dans son regard, mais il a fait céder l’adulte, et ils ont pu mettre de la distance entre la voiture et eux. Il n’a plus été question de jeu pendant de longues minutes, mais à un moment, punition ou nouvel amusement, deux mains ont poussé le garçon dans l’eau glacée d’une fontaine. C’était moins risqué, moins dangereux, mais pas moins plaisant de se chauffer dans cette flotte qui lui vaut aujourd’hui un reniflement irritant et l’impression d’avoir les temps prises dans un étau. A moins que cette sensation là soit la conséquence de l’alcool qu’ils ont continué à avaler une fois arrivés ici, entre l’extension de la télé et la fuite sous la couette.
Une toux sèche lui empoigne la gorge et la met au supplice, et même si le garçon essaie de la contenir, elle explose dans le silence de l’appartement que la respiration régulière du dormeur peine à déchirer. Une fois calmé, il observe par-dessus son épaule puis, ne notant pas de changement, glisse ses pieds nus sur le lino pour inspecter davantage. Classe et bordélique. Ce mec semble avoir assez de thunes pour se payer une cuisine de dingue, une gratte, une basse et l’ampli qui va avec, un salon spacieux et confortable, mais c’est clairement pas le roi du rangement. Fin sourire qui lui étire le coin des lèvres. Il parait qu’un logement reflète la personnalité de son propriétaire, mais s’il avait constaté cet aspect je-m’en-foutiste chez son hôte, la richesse ne lui a pas sauté aux yeux. Dans un coin du séjour, là où on peut pas le louper mais qu’il n’a pas remarqué la veille pour autant, est planté un sac de sport. Il est pas tellement curieux, d’habitude, mais là, le sac est ouvert. Alors, il fouille. Des fringues qu’il n’identifie pas. Un sachet avec brosse à dent et dentifrice. Des chaussettes. Un bouquin. Une culotte. Un soutif. Là, après un furtif haussement de sourcils, le sourire se fait moqueur, amusé, mais toujours discret. Il remet le sous vêtement à sa place, et délaisse l’ensemble pour se diriger vers la cuisine. Un ado, quand ça se réveille, ça a la dalle.
Alors en attendant que le-mec-dont-il-peut-pas-prononcer-le-nom daigne sortir de ses songes et de son lit, il revêt les habits qui lui étaient destinés la veille, et retient le pantalon d’une main après avoir plusieurs fois repliées les manches du pull, tant les deux sont bienvenus pour couvrir sa peau nue, mais trop grands pour lui. Puis il va ouvrir les placards, et part à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent devant un programme quelconque qui passera sur les ondes, volume baissé au maximum pour espérer entendre un peu sans que le son n’atteigne l’endormi.
Sieg Meier
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Mer 26 Fév - 20:22
Putain. Elle peut pas arrêter de gigoter… J’ai même pas les yeux ouverts que je sens déjà l’enfer que ça va être de me lever. Je suis déglingué. Trop bu. Trop veillé. Trop fait le con, pour changer. Je me fais vieux pour tout ça. Je m’entends qui grommelle, parce que c’est trop tôt, parce qu’y a pas le feu et que l’autre est quand même déjà en train de se barrer, parce que j’ai encore envie de pioncer et le mieux ce serait de le faire niché dans ses bras. Mais je vous jure, mon cerveau a beau faire claquer le fouet pour se faire entendre, mon corps veut rien savoir. Pas même un petit bras qui se bouge pour rattraper la nouvelle inconnue du jour. Juste l’envie. Pas la motiv’. Alors ouais, je grommelle, et je me retourne, tente d’enfoncer encore plus ma tête dans l’oreiller histoire d’être bien sûr que rien pourrait me forcer à me lever et tant qu’à faire, si l’autre s’est barrée, je m’étale dans le lit et si j’avais pas tout ce raffut qui se faisait déjà dans ma tête, je me sentirai tellement bien que je resterai comme ça toute la journée à dormir comme une loque, aussi glamour qu’une limace, à baver sur mon oreiller.
Et puis elle tousse. Les gueules de bois ça lui réussit pas non plus vu c’te voix du diable qu’elle nous sort. J’hésite entre me marrer et râler du boucan. A la place, je fusionne avec le matelas. Une telle flemme ça s’invente pas. Sauf que je commence à me réveiller et même si j’en chie encore pour ouvrir les yeux, les pensées affluent dans mon misérable crâne qui s’acharne à me rappeler mes abus de la veille. J’ai l’impression qu’y a qu’un seul truc de net dans la soirée. Alice. Genre, je me souviens de son prénom. Ce serait bien une première. Et puis tant qu’à faire, j’essaie de me souvenir du reste, comment c’était, qu’est-ce qu’on a fait, combien de fois on l’a fait. Mais y a pas grand-chose qui revient. La boîte, Amy qui roule une galoche à une autre nana, les feux au croisement de la 6ème, la boutique du gros crado, un… bisounours arc-en-ciel. Une banane ? Oh la vache. Laisse tomber comme j’étais atteint.
Je sais pas quelle heure il est, et je m’en fous un peu d’ailleurs. Je sais pas trop comment le temps passe non plus. Je sais juste que maintenant que je suis réveillé, même en gardant les yeux fermés la lumière qui traverse l’appart me saoule. La migraine aussi elle commence à me saouler. Et j’ai soif. Je meurs de soif. Grrblblrgrbrlr. Et j’ai la dalle.
Bon.
On prend sur soi, on compte jusqu’à trois et hop, on se lève ! Allez, mon coco, tu verras, c’est pas sorcier. Sauf que merde, je m’assois juste sur le lit et wow, je vois des étoiles, puis je vois plus rien, ça tourne un peu et surtout ça lance là-haut dans le crâne. C’est la fête dans ma tête. Punaise, je me suis vraiment mis mal… Je dois rester assis de longues minutes, les mains sur la tronche à me cacher les yeux de la lumière du jour, avant de penser à passer à l’étape suivante. C’est dur, bordel. Super dur. Putain, Amy, si je te choppe, je te fais ta fête, plus jamais l’ecsta quand on a autant bu ! Premier sourire con. C’est ce que je dis à chaque fois. Ca m’a jamais empêché de recommencer jusque-là.
Je saurais pas l’expliquer, mais mes jambes ont finit par trouver le chemin des toilettes. Une pissouse pour bien commencer la journée, après c’est 2L de flotte dans le gosier, une plâtrée de pâtes et hop, on est reparti comme si de rien n’était ! Je dois avouer que je bug un peu dans les chiottes quand même. Toute c’t’histoire de flotte me rappelle une fontaine. Je sais pas trop, mais c’était cool. En tout cas, ça me rend tout cool d’y penser. Pour que je me souvienne du prénom, c’est qu’elle doit dépoter quand même, la minette. Passage en salle de bain, pseudo-lavage de mains, parce que j’ai un peu trop la flemme, et hop, flotte sur la tronche, parce que j’ai quand même bien du mal à émerger. J’enfile le futal qui devait être un jogging à une époque et qu’est bien pratique pour traîner – en tout cas, c’est mieux que la queue à l’air quand tu prévois de faire marcher la gazinière – et je finis par retrouver mon salon et son bordel angélique. Planté sous l’arche qui délimite les deux pièces de l’appart, je zyeute les environs, complètement dans le coltar, une main qui frotte un œil qui a du mal à digérer la lumière, l’autre planté sous l’élastique du futal, juste en dessous du nombril. La télé est en train de tourner et bien loin dans ma tête, je remercie le gars d’avoir assez baissé le son pour pas m’emmerder dans le moment le plus difficile de la journée. Mes yeux tout floutés croisent le fameux ourson arc-en-ciel que je croyais n’être qu’une illusion au départ, et le petit con m’extirpe un petit sourire mal-réveillé. Je crois me souvenir qu’il devait lui trouver un nom et qu’il l’a jamais fait. Et puis je finis par le regarder, lui. Et dire que je bug serait presque un pléonasme. J’ai fixé le gars un bon moment avant de capter de quoi il s’agissait. Et je crois bien que c’est sans vraiment réfléchir que c’est sorti.
- Oh la vache… C’est ça Alice ?
Ouais. J’irai pas jusqu’à dire que ça me choque, après tout, j’étais tellement déchiré que si j’avais ramené un mouton ça m’aurais presque pas plus dérangé. Mais je dois avouer que pour le coup, je fais dans la nouveauté. Un gars. Lolilol. Je viens m’affaler à côté de lui sur le canap’, laisser tomber ma tête sur ce qui doit être son épaule vu la rudesse de l’os. Ca me fait marrer de me dire que j’ai ramené un mec à la maison. Et ça me fait marrer de me dire qu’Amy sera la première à fanfaronner là-dessus. Boah. Vu les souvenirs que j’en garde, ça devait pas être si mal. Puis c’est pas comme si ça faisait soudainement de moi un garage à queue. Après tout, jusqu’à maintenant, y avait que les nanas pour me transcender. Lui c’est quoi… Le trophée d’un autre challenge de gagné.
- On aurait dû fermer les volets. Ca me déglingue c’te lumière.
La vache. J’avais pas fait gaffe la première fois, mais ma voix, on dirait Joe Cocker qui s’est enfilé dix-huit boîtes de cigarillos havanais. Y a moyen que je passe Highway to Hell comme si on y était, avec un engin pareil !
- T’as faim ?
La question sort après de longues minutes à comater encore sur le canap’. J’ai une de ces envies de dormir, c’est incroyable. Mais je finis par me lever. Un tour dans le frigo. Me reste des œufs, des tas d’autres trucs qui me donnent juste la gerbe rien qu’à les regarder. Un pack de multifruits sur lequel je me jette, direct au goulot. Puis je fais le tour des placards. Pâtes, riz, trucs bizarres dans des boîtes bizarres, rien qui me transcende. Alors je finis par choper le paquet de Curly (ou n’importe quelle autre marque américaine dégueulasse) avant de venir me flanquer par terre, adossé contre mon canapé à côté de l’Alice qui, tout bien réfléchi doit pas du tout s’appeler comme ça. ‘tain, mec, t’a complètement déraillé, hier soir. Jerk.
Ça croque sous la dent. Je regarde les programmes défiler sur la télé sans rien capter de ce qui s’y dit. Parfois je laisse tomber ma tête en arrière sur les coussins du canap’ et je ferme les yeux, parce que ça fait du bien. Et puis la faim me rappelle à l’ordre. Je partage un peu avec le gars, essayant vainement de pas imaginer le genre de trucs dégueu qu’on a dû se faire. Ca me fait marrer d’être le con que je suis. Le gars est ptèt même pas majeur qu’il fait carrément plus adulte que moi.
Tiens, question. Il est gay ou pour lui aussi c’était le délire d’un soir ?
Mickael Nedo
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Lun 10 Mar - 21:35
Y’a vraiment que les matins post beuverie pour nous faire supporter les émissions de ce genre. En HD, un mec d’une bonne quarantaine, peut être plus parce qu’on sait jamais entre la chirurgie et le maquillage, s’amuse à draguer la jeunette blonde qui glousse à la moindre de ses remarques, soulevant sa généreuse poitrine en rythme. Ou peut être qu’il essaie de la séduire pour de vrai, ça non plus on sait jamais, et qu’il imagine sérieusement que chaque rire la rapproche d’un lit où il pourra enfin profiter des rares avantages qu’il y a à faire ce boulot. Coucher avec les potiches en talons doit être aussi sympa que voir la somme qui renfloue notre compte à la fin du mois, quand on se pavane devant une caméra en essayant de faire croire à une façon de parler totalement naturelle alors on n’en est pas dupe soi même. Et tout ça pour quoi ? Pour que des téléspectateurs crédules s’emparent de leur téléphone et composent le numéro qui clignote en bas de l’écran, aussi vif et insistant que si notre vie dépendait de ces dix chiffes en surbrillance contrastée, pour que ces mêmes naïfs trépignent en écoutant la musique d’attente et se blindent de fierté parce qu’ils ont fait une affaire en déboursant une somme folle pour un gadget dont ils ont pas besoin, et qui sera même pas efficace. Le télé achat fait partie des choses qui n’ont aucun sens. Comment on peut avoir envie de vendre un flacon de pilule censées faire disparaître la cellulite plus facilement qu’en claquant des doigts, et comment on peut avoir envie de l’acheter. Comment on peut en faire des caisses pour un lot de lingettes nettoyantes des plus basiques, ou donner à un kit de cuisson des qualités inutiles qui le rendront indispensable. Comment certaines personnes en viennent à se convaincre que ce vélo elliptique est la pièce qui manque à leur arsenal sportif, alors que tous les autres appareils prennent déjà la poussière. Mickael cale sa cuillère dans sa bouche, se redresse et soulève le sweat d’une main pour pincer la peau de son ventre de l’autre. Critique, il en vient rapidement à la conclusion qu’il a pas besoin d’un vélo elliptique, surtout qu’il a pas d’endroit où le stocker. Il hoche la tête pour lui-même, satisfait, et poursuit son petit déj, céréales baignant dans un bol de lait froid pour garder leur croustillant et parce qu’il a pas pensé à le réchauffer avant d’aller s’installer, et qu’une fois assis dans le canapé il était impensable qu’il en décolle tout de suite. A fond dans l’émission qui accompagne son réveil, il enchaîne les bouchées, sans se rendre compte qu’un laps de temps considérable s’écoule entre chaque tant sa concentration est grande malgré les réticences qu’il peut avoir à regarder ce spectacle débile qui amène son lot d'interrogations sans réponses. Mais la télécommande est quelque part, et il est pas assez en forme pour que l’idée de la récupérer pour changer de chaîne atteigne ses neurones. Sur la hiérarchie de la chaîne alimentaire il est supérieur à la télé, mais pour l’heure, c’est son estomac qui dirige, et son manque de sommeil qui lui balance toutes ces questions stériles dans le crâne. C’est mieux que rien, et pas pire que de cogiter sur ce qui a été fait la veille.
Quand il entend du bruit dans son dos, il se retourne pas. Un sommier qui grince, des pas qui s’éloignent, une averse sur de l’émail, deux fois. Et là aussi, les secondes de latence qui séparent chaque indice sonore. Et puis plus rien. Il éternue deux fois, se torture la gorge avec conviction. Et puis une voix éraillée vole jusqu’à lui.
- Oh la vache… C’est ça Alice ?
C’est seulement quand le possesseur de la voix surgit dans son champ de vision que Mickael décroche de son programme télé et relie l'échevelé dans son jogging aux mots entendus. Il a pas la gueule de bois, il accuse pas le contrecoup d’un trop plein de boisson comme s’il en était à sa première fois ou qu’il s’était proprement rempli. Il a pas autant abusé non plus. Juste assez pour l’aider à laisser de côté ses freins et sa prudence, juste assez pour se lancer à corps perdu dans l’oubli. Juste assez pour se persuader, ce matin quelque soit l’heure, que c’était le meilleur moyen pour passer à autre chose. Un peu d’alcool pour dédramatiser, et les évènements ont fait le reste. Mais c’est aussi bien assez pour qu’un flottement lui soit nécessaire avant d’enregistrer ce que ses oreilles et ses yeux lui rapportent.
« Je m’appelle pas Alice. Où t’es allé chercher ça ? »
Ca n’attend pas vraiment de réponse. C’est plutôt de la surprise associée à une once de perplexité, simplement énoncées aussi librement qu’il laissait ses pensées voguer au gré des âneries que le quada-quinquagénaire débite en fond. Et c’est vers cet inconnu pixellisé que l’ado reporte son attention alors qu’une masse lourde heurte son épaule.
- On aurait dû fermer les volets. Ca me déglingue c’te lumière.
« Hm. »
- T’as faim ?
Rha. Pas parler. Surtout pour dire ça. C’est le matin, après tout, on discourt pas le matin. Sans dévier son regard de l’écran, le garçon rétorque un vague « ‘suis déjà en train de manger » qui, très honnêtement, n’avait pas besoin d’être prononcé. Et pour faire taire son voisin, il lui fourre à l’aveugle une cuillerée dans la bouche. Comme si en plus de s’être servi sans être chez lui, il était tout à fait normal qu’il lui dise quand c’est l’heure de dialoguer, et quand ça l’est pas. Là, ça l’est pas.
A un moment, quand même, ça l’est. Après qu’il ait refusé plusieurs fois en silence le paquet que le type s’entêtait à lui tendre entre deux micro sieste, alors que le sucre et les Curly font sûrement pas bon ménage. Ceci dit, il a jamais testé, mais rien qu’à l’odeur ça le tente absolument pas. Encore moins aujourd’hui. Quand il a terminé ses céréales et vidé le lait, et que l’autre lui a accordé le délai nécessaire au préchauffage de ses connexions neuronales et de leur mise en route, là ça commence à être le moment. Alors, sans vriller ses prunelles vers le mec avachi à proximité, il lance sur le ton neutre de la discussion qu’aucun affect ne perturbe « Je te dis ça même si ça doit être évident, je tiens pas à ce qu’on se revoit. »
C’était prévu comme ça. Dans sa tête en tout cas. Une nuit isolée pour faire le deuil d’une relation qui n’existe plus, et même s’il a le sentiment de s’être vraiment amusé et que les heures passées en la compagnie de la loque étalée lui ont fait un bien considérable, la perspective de retrouvailles autour d’un verre ou dans un lit ont quelque chose d’étrange. Presque de déplacé. Il sait pas ce que c’est, mais c’est là, et ça lui donne pas envie de recroiser l’adulte. En grande partie aussi parce que comme il peut s’en apercevoir réellement maintenant qu’ils sont soumis à la véracité que projette sur eux la lumière du jour après l’atténuation de l’obscurité, des projecteurs et de la boisson, c’est un adulte. Il ne s’expliquera avec sa conscience qu’une fois seul et reposé, mais en attendant, il sent que revoir ce plan d’un soir ne serait pas une bonne idée. Même s’il a été le premier à lui arracher un vrai sourire depuis un moment. Ou peut être à cause de ça, plus qu’à cause de toutes les excuses qu’il pourra officiellement se trouver.
Il dépose la cuillère dans le bol, laisse l’ensemble sur la place décorée de ses pâtes durcies, récupère ses affaires au pied du canapé et s’éloigne vers la cuisine, où il renifle ses fringues, grimace, et les pose en équilibre sur un tabouret haut. Présentant négligemment son profil au brun, il se débarrasse du sweat et le remplace par son Tshirt et son gilet, enlevés hier en toute hâte et laissés en boule jusqu’à cet instant, emprisonnant une odeur d’humidité sale pas franchement agréable.
« Je vais m’en aller avant que ta copine revienne. » explique-t-il simplement en désignant le sac ouvert d’un signe du menton. Pas de jugement, pas de moquerie. Chacun fait ce qu’il veut de sa moralité et de ses fesses, après tout, et si les protagonistes ont eu ce qu’ils voulaient il n’est personne pour porter la moindre accusation sur une fidélité qu’il pense bafouée. Chacun sa vie, chacun ses règles.
Il sait que l’autre l’a vu hier, et pas qu’une fois. Pourtant, lorsqu’il s’apprête à baisser le pantalon trop large, il tourne le dos à l’adulte. Pudeur ridicule, distance irréfléchie. Une fois habillé et prêt à quitter les lieux, rêvant déjà de la douche brûlante qu’il prendra bientôt, il cale les mains dans ses poches et adresse une moue taquine à ce mec qu’il peut toujours pas nommer. Oui. Une moue taquine.
« Je te laisse la peluche. T’as qu’à l’appeler Alice, je crois qu’en France c’est un prénom mixte. »
Sieg Meier
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Mar 1 Avr - 16:19
‘Tain. J’aime pas ça, les tympans qui sifflent, par intermittence, et j’ai beau mastiquer mes Curly desséchés que ça change rien du tout. Bourdonnements incessants, échos lancinants avec ma tête qui se remet pas encore de la beuverie de la veille. Cette impression désagréable d’avoir un grand prix de F1 qui te roule dans le crâne. Je voudrais comater en paix, bugger devant le programme pourri de la télé avec pour seul effort l’aller-retour mécanique de ma main entre la poche de bouffe et ma trogne. Mais ça va, ça vient, plus chiant qu’une nana sur sa mauvaise semaine. Et puis y a l’autre. Son bol de céréales ramollies dans les mains – et je me demande comment il arrive à ingurgiter le moindre lait après la soirée allumée qu’il s’est faite – et il dit rien, il reste planté sur le canap’ comme un tétra qu’on aurait abandonné là. Il veut pas de mes Curly, genre les Kellogg’s ça lui convient mieux. J’sais pas depuis quand la boîte était ouverte mais je suis bien surpris que ces machins soient encore comestibles. Et puis on est chacun murés dans notre silence, obnubilés par la nana aux obus surréalistes et son présentateur en plastique. J’aurais jamais cru être autant absorbé par Barbie et Ken à la télé. A croire que les gadgets inutiles qu’ils essaient de vendre aux plus cons me font appartenir à ces fameux plus cons.
Je grommelle, paresseux, à chaque fois que ma tête s’écrase contre le canapé. Trop lourde, et ça me fait soupirer, parfois un peu marrer. Et comme je suis un emmerdeur de première, je passe mon temps à essayer de r’filer mes Curly à l’autre gars, d’abord sans trop m’en rendre compte, puis de plus en plus dans le seul but de le faire chier. Et plus le temps passe et plus ma tête s’allège et mes idées s’éclaircissent. Digne des plus grands limaçons, je me hisse sur le canap’ et je m’y étale de tout mon long, me servant volontiers des pattes trop osseuses du tétra pour reposer ma tête. Ca a rien d’affectueux ou de tendre, c’est là uniquement parce que je suis un gosse insouciant, trop joueur et trop tactile. Et je plante mon doigt à plusieurs reprises dans l’inexistante chair de sa cuisse en grommelant, insatisfait.
– Sérieux, faut que tu prennes du gras. Tu m’fous mal au crâne avec que tes os.
J’attends de lui qu’il réagisse, qu’il finisse par s’agacer ou se marrer. Dans le genre machine insensible, il a l’air balèze. Il se contente juste de comater en squattant mes céréales, mon canap’ et ma télé. Je dois quand même avouer que même si je me suis foutu là pour le faire chier, c’est quand même allongée là que ma tête me fait le moins mal. Ca vient peut-être aussi du fait que mes yeux ont enfin décollé de la télé et que cette maudite machine du diable peut plus me faire subir le lavage de cerveau que même Alice a pas su éviter. Alors je me dis que je vais p’tèt juste rester là, profiter de la passivité du gars pour stimuler la mienne. Ouais. C’est ça. Je vais stimuler ma passivité. Enfin bref. Faut croire que l’autre gars commence à s’imaginer des trucs, parce qu’au moment où je me dis que je vais camper là, il me sort ce truc avec sa tronche de Terminator, qui me fait soudainement me réjouir de pas m’appeler Connor.
« Je te dis ça même si ça doit être évident, je tiens pas à ce qu’on se revoit. »
Ouais. Bon. Le genre de truc qu’y a pas besoin de préciser, parce que putain, c’est clair que je vais pas redemander après un gars, aussi bonnard qu’il ait pu être. Mais sérieux, y a des façons pour dire les choses. C’est pas comme si je m’en serais vexé en plus, je m’en fous. Mais là, c’est plus du Terminator, c’est carrément du Pingu qui a fusionné avec son igloo. Et puis c’est quoi cet effet « T’as rien à dire, c’est moi qui décide » ? Quel con. Ado insensible qui peut même pas se contenter de profiter sans avoir à l’ouvrir pour parler de l’après. Détends-toi, mon vieux, c’est pas tous les soirs que je m’amuse à détourner les mineurs, encore moins ceux avec des boules entre les pattes. Enfin. Je m’en fous. Je le fixe avec mes yeux de merlan frit.
Je chope de quoi m’en roule une, sur la table basse. Je galère un peu, parce qu’en tant que limaçon atrophié du cerveau en lendemain de soirée, j’ai un putain de malus dextérité. Moins quinze en précision, de quoi me faire râler plus que de raison alors que tapisse la table de tabac sec.
– Au pire, je te bande les yeux la prochaine fois. Ça devrait régler le problème.
Sourire moqueur pendant que je ramène la pseudo-clope à mes lèvres. Humectage réussi, enroulage du papier parfait, crâmage nickel et hop, à la bouche. Et putain c’est bon. Bouffée sur bouffée, je m’encrasse les poumons pendant que l’autre fait son pudibond en remettant ses fringues trempées. Et je me moque de lui, encore, dans un petit rire que je retiens pas. Le gars va se geler dans ses fringues et vu la tronche qu’il a tiré en les reniflant, il va juste ressembler à un pauvre clebs puant qu’on aurait oublié sous la pluie. Je me tâte un moment à faire mon bon samaritain. L’idée est même vachement tentante. Mais finalement j’opte pour le bon connard. Après tout, il me le revaudra pas, puisqu’on se reverra pas.
« Je vais m’en aller avant que ta copine revienne. »
Je bug complètement, genre trois secondes, jusqu’à ce que je capte qu’il me montre le sac de l’autre ivrogne d’Amy qui m’a laissé en plan avec mon pari de la veille. Je souris. Je fixe le gars.
– T’as raison. Ce serait trop chiant de lui expliquer qu’un mec à peine majeur lui a piqué sa place au pieut. Elle risquerait de criser et tout. Manquerait plus qu’elle te castre. De vraies furies ces gonzesses.
Ou alors elle va hurler de joie, se foutre de ma gueule pendant les quinze années à venir et pas manquer de me rappeler qu’elle est la reine des manipulatrice parce qu’elle aura réussi à me faire sauter un mec. Ouais. GG Amy. GG Sieg.
Le gars finit de se changer, sans que j’en ai vraiment quoi que ce soit à cirer, puis il se plante là, mains dans les poches de son futal sans doute humide lui aussi. Il me regarde, alors moi aussi. Je crois que je capte pour la première fois qu’il a des yeux d’une couleur sympa et que ça le rend franchement pas dégueu. Puis je me moque de moi intérieurement, au moment où l’autre décide de m’attaquer à coup de moue mutine et de déconne que j’attendais plus.
« Je te laisse la peluche. T’as qu’à l’appeler Alice, je crois qu’en France c’est un prénom mixte. »
La peluche, je l’avais presque oubliée celle-là. Si y avait qu’un bisounours multicolore pour réveiller son sens de la déconne, à ce gars, fallait le dire plus tôt, je lui aurais fait bouffer avec les céréales.
– Je vais pas lui donner ton prénom. Ce serait manifester un manque incroyable d’imagination.
Je lève mes fesses du canap’, je vais récupérer Alice Junior puis je viens me planter devant Alice-tout-court, exhibant l’immondice coloré d’une main.
– Et puis, tu peux pas l’abandonner comme ça. Il a tant de souvenir avec toi, ça va lui briser le cœur.
Je lui fous sous le nez. Toujours plus.
– Regarde. Comme ça.
Je fous mon doigt en travers du cœur dégueulasse que le truc a au milieu du bide, prends une tête toute triste et opine doucement.
– Tout brisé.
Un, deux, trois. Sourire mesquin, je laisse tomber le bras qui porte Junior le long de mon corps, fixe Alice-tout-court d'un oeil taquin. Je m'approche, relève ce bras pour venir le poser par-dessus l'épaule du gars.
– Père indigne. Tu pourrais au moins me proposer une pension.
Mickael Nedo
Onde de choc ... olat power !
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu. Mar 1 Avr - 22:27
Mais le brun revient à la charge. Déconneur, taquin. Comme lorsqu’il l’a agacé avec son paquet de chips dégueulasses, si souvent que l’ado a bien failli sortir du silence profitable de ce début de journée, pour l’enguirlander proprement. On n’emmerde pas un adolescent qui sort du lit, n’importe qui sait ça ! Il revient à la charge, aussi narquois que lorsqu’il lui plantait son index entre deux os et appuyait pour prouver ses dires. Il est pas squelettique, n’importe quoi. Il l’a vérifié lorsqu’il repassait son Tshirt sur son torse. Pas baraqué, mais pas rachitique, faut pas exagérer. D’accord, un peu de sport ne lui ferait pas de mal. A supposer qu’il en trouve un qui le passionne. Et une salle. Et des gens avec qui le pratiquer. Et la motivation. Bref. Il est pas dessiné comme un dieu grec, mais il est de notoriété publique que les grecs … Mauvais exemple. Il est pas taillé comme un athlète de quelque nationalité qu’il soit, mais il en est pas à avoir honte de ce que le miroir lui renvoie, au point d’en devenir pudique et gêné de se montrer. La copine du type doit juste avoir les cuisses hyper rembourrées, et il a perdu l’habitude de muscles plus secs, voilà tout. « Tu fais chier avec ton gras » lui claque-t-il finalement au visage en rejetant sa main d’un revers de la sienne. C’est vrai quoi, c’est facile d’examiner alors qu’on n’en avait rien à cirer la veille parce qu’un corps en valait un autre, et merde, le sien est pas si pourri que ça. D’ailleurs, puisqu’on en parle …
« Je te dis ça même si ça doit être évident, je tiens pas à ce qu’on se revoit. »
A ce moment là aussi, l’adulte a pris le ton de la blague. Faussement peiné, vaguement vexé. Si, si, y’a de la vexation dans son attitude. Légère, fugace, mais cette expression faciale, aussi furtive soit elle, ne l’a pas trompé. Peut être qu’il l’a mal interprétée par contre, parce que la suite ne colle pas du tout. « Au pire, je te bande les yeux la prochaine fois. Ça devrait régler le problème. » Ils savent tous les deux qu’il n’y aura pas de prochaine fois. Que cette nuit était un moment isolé, qu’elle est arrivé à chacun pour des raisons différentes, sûrement, mais que ces mêmes raisons font qu’elle restera non renouvelée. Pour les raisons, et parce que Mickael venait de le signifier on ne peut plus clairement. Alors le semblant d’avenir énoncé a fini par amuser l’ado, tellement ça passait pour une rébellion du brun. Comme s’il tenait à rappeler que des deux, c’est lui qui décide. Question d’âge, ou truc du genre « Et tu comptes m’attacher aussi ? »
Et voilà. Maintenant qu’il a enfilé ses fringues dégoûtantes et qu’il n’aspire plus qu’à prendre le large pour se laver et pourquoi pas finir la journée comme il l’a commencée – en dormant –, le mec lui barre la route. Et pas tout seul. Campé sur ses deux pieds et les bras le long du corps, Mickael voit approcher, impuissant, le renfort inattendu de la situation. Impuissant, parce qu’il pensait pas que la connerie du junk puisse être aussi étendue. Impuissant, parce que la légèreté qui emplit la pièce lui donne pas envie de partir. Il avait pas ressenti ça depuis un moment. Même avec les potes qu’il se créé ici, il y a une retenue, une réserve. Là … C’est reposant. Plaisant de ne pas toujours cogiter. Plaisant de se laisser gagner par la malice que l’autre glisse en lui mot après mot. Hier, il a fait d’innombrables bourdes, et plusieurs fois ça aurait pu mal tourner, mais il s’est éclaté. Dans les toilettes, dans le lit, mais pas seulement. Dans la rue aussi, dans le magasin, dans la fontaine. L’insouciance qui contrôle l’adulte est en radicale opposition avec le tempérament raisonnable du garçon, cette facette à la fois protectrice et parfois tellement lourde à porter, qui n’avait plus droit de parole cette nuit quand une à une, ses barrières ont été défoncées par la constance recherche de sensations de l’autre.
– Je vais pas lui donner ton prénom. Ce serait manifester un manque incroyable d’imagination.
« Surtout que je m’appelle toujours pas Alice. »
– Et puis, tu peux pas l’abandonner comme ça. Il a tant de souvenir avec toi, ça va lui briser le cœur.
« T’as qu’à te consoler avec lui. Je brise deux cœurs rien qu’avec mon départ, un peu plus et je vais me prendre pour un séducteur. »
– Regarde. Comme ça. Tout brisé.
« Tu rêves. Il a traîné dans l’eau sale, j’ai déjà mes fringues à laver, je reprends pas ça. En plus c’est un cadeau ! »
Alors qu’il continuait sur sa lancée comme s’il ne l’entendait pas, l’adulte consent enfin à abandonner la partie et à garder la peluche miteuse. C’est si facile. Enchaîner les réparties, redoubler d’incohérence pour donner vie à cette discussion qui n’a aucun sens. S’adonner à l’espièglerie, étirer ses lèvres en un simulacre d’enjouement que surlignent deux prunelles visiblement brillantes d’amusement.
– Père indigne. Tu pourrais au moins me proposer une pension.
Contact. Proximité. Il n’est plus question de rapprochement intime, pourtant la vive avancée du visage vers le sien le fait réagir. Peu tactile à la base mais ne refusant que rarement une main qui le touche, un bras qui l’enserre ou un corps qui influe sur le sien, il se raidit. A peine. Tout au plus sa tête s’écarte-t-elle de celle du type, comme pour s’assurer que leurs visages ne se frôleront pas par inadvertance. Il est temps de partir. Il réduit la distance, affiche le même air que l’adulte a pu déceler la veille, avant de se faire happer par les lèvres qui se tordent à nouveau en un sourire gourmand. A ceci près que cette fois, la froideur des iris contredit complètement la malice étalée sur les jeunes traits.
« On en reparle quand il aura l’âge d’aller à l’école et de te créer des frais. D’ici là, nourris le avec tes Curly. »
Et là, vraiment, il essaie de partir.
Parce que c’est peut être encore un peu tôt, pour recevoir sur un plateau la désinvolture qui manque à son raisonnement quotidien.
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Sujet: Re: Si j'avais su j'aurais pas v'nu.
Si j'avais su j'aurais pas v'nu.
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