Gillian

Avant de devenir Cherry, la plantureuse prostituée au teint de porcelaine naquit loin de L.A. et de ses vices, à Redmond, une petite ville d’environ 25 000 habitants dans l’Oregon.  Ses parents étaient des gens honnêtes, modestes, croyants mais pas bigots, et trois frères aînés veillaient farouchement sur elle. C’était une gamine rayonnante, riant facilement aux éclats et pleurant à chaudes larmes quand elle trouvait un oiseau mort dans le jardin. Une vraie princesse. Très jeune d’ailleurs, elle rêvait déjà de strass et de paillettes. Elle voulait devenir célèbre. Après une scolarité passable mais populaire, elle fit donc les yeux doux à ses parents pour aller étudier à Los Angeles, à l’UCLA, pour préparer un Bachelor’s Degree de théâtre. Elle n’était pas spécialement douée pour jouer la comédie sur les planches (paradoxalement, elle se débrouillait mieux dans la vie) mais son audace et son entrain à toute épreuve la menèrent au bout du cursus et elle obtint son diplôme en juin 2003. Après ça, Joan connut deux ans de galère. Elle parvint à décrocher quelques rôles secondaires dans des nanars à petit budget mais sa carrière restait au point mort. Lassée d’enchaîner les boulots alimentaires sans intérêt qui lui permettaient à peine de tenir jusqu’à la fin du mois, elle se laissa alors tenter par un autre angle d’approche. Ça commença par des photo-shoots pour de la lingerie coquine, puis elle finit par laisser tomber le peu de vêtements qu’il lui restait. Une chose était sûre c’est qu’elle plaisait aux hommes ! Puis une femme l’aborda un jour. Elle lui dit qu’avec un physique comme le sien elle pouvait se faire bien plus d’argent, que beaucoup de businessmen cherchaient des filles comme elle, avec de la classe et de l’élégance, pour oublier le stress du quotidien. Il ne s’agissait pas de prostitution de bas étage, non ! Quand on était une Escort, on ne tapinait pas sur le trottoir comme la première pauvresse venue ! Joan hésita, évidemment. Son éducation catholique lui donna quelques états d’âme mais, après tout, elle était libre de disposer de son corps comme elle l’entendait et cette vie de plaisirs, de luxe et d’aventures ne fut pas longue à la faire chavirer. C’est à ce moment qu’elle commença à se faire appeler Cherry, même si sur ses papiers elle conserve son nom originel.

Pendant près de quatre ans, la jeune femme se fit une petite réputation dans le milieu. Elle était appréciée et était parvenue à fidéliser pas mal de clients. En janvier 2010, sa vie prit un tournant quand elle fit la rencontre d’Alejandro Ciccelli. Il l’aborda lors d’une soirée, lui disant que ce n’était pas la première fois qu’il la remarquait et que son « don » était intriguant. Sur le coup, Cherry prit peur. Cela faisait plusieurs années qu’elle avait pris conscience de sa mutation mais elle n’avait jamais osé parler à quiconque de cette différence qu’elle ne s’expliquait pas. Alejandro la rassura immédiatement. Il lui expliqua qu’elle n’était pas seule, qu’il existait d’autres personnes comme elle, et que si elle le souhaitait, elle pouvait venir travailler pour lui, avec les siens. C’est ainsi que Cherry quitta son ancienne agence pour intégrer The Agency, et emménagea dans l’immeuble de l’italien, dans un appartement au-dessus du bar de l’Araba Fenice.

Libre.

Libre.

Libre. Cherry peut avoir contracté la maladie touchant les mutants à partir de janvier/février, mais le clan Cristiani étant le premier à avoir mis la main sur le sérum, cela n’aura pas duré longtemps.

Libre.