Eliyah n'apprécie pas forcément le job qu'elle fait. Elle est à la caisse d'un petit cinéma de quartier. Le genre de cinéma qui passe les films trois semaines après tout les autres, celui qui ne vend presque pas de pop corn ou de friandises alors que les américains en raffolent. Celui qui se situe à proximité des clubs de strip tease et des ruelles sombres. Cela va bientôt faire un mois qu'elle travaille ici et plus elle pousse la porte vitrée rendue opaque par la crasse, plus elle se dit qu'il faut qu'elle trouve autre chose et vite. Cependant, l'agoraphobie dont elle souffre n'arrange pas ses affaires. Impossible pour elle de travailler dans un lieu trop fréquenté ou encore d'exercer son emploi à temps plein. Et l'argent qu'elle gagne ici lui est bien trop précieux : il lui sert à payer le loyer et à manger. Deux choses futiles mais terriblement vitales. Elle soupire alors qu'elle s'installe derrière la caisse.
La soirée ressemble à toutes les autres. Des couples, des adolescents ou bien des personnes viennent acheter des places pour les films qu'ils désirent voir. Les jeunes adorent se faire peur avec des films d'horreur, les couples préfèrent les comédies romantiques et Eliyah se contente d'encaisser l'argent avec un sourire de façade. Elle n'aime pas être ici mais ça, les clients ne doivent pas le savoir. Son patron ne serait pas content, bien que celui ci réponde plus souvent aux abonnés absents. Dans ce cinéma, il n'y a bien souvent d'Eliyah, l'étudiante qui tient le minuscule stand de confiseries et les deux gars un peu geek chargés des projections. Dans un sens, elle s'en moque. Moins il y a de monde, mieux elle se porte. Elle donne son ticket au dernier client de la file d'attente et s'appuie contre son dossier de chaise pour admirer le hall vide. Enfin ! Elle est seule. Enfin, plus pour très longtemps.
Un type plutôt louche entre alors, elle se redresse et lui demande poliment quel film il désire visionner. Le type tremble et est pâle comme un linge. Ses yeux sont exagérément rentrés dans leurs orbites et soulignés d'immenses cernes violettes. Il lui fait un peu peur mais elle a l'habitude des types louches. Ce quartier en est le berceau.
« Donne moi la caisse ! »
Eliyah écarquille les yeux. La caisse ? Dans ce cinéma pourri ? C'est tout juste si elle contient une centaine de dollars. Et encore. Seulement deux films sont programmés ce soir. Pourtant, elle sent qu'il émane de ce gars quelque chose de mauvais, de violent. Il est en manque de quelque chose et ses réactions n'en sont que plus imprévisibles.
« Grouille ! Et si tu cries... »
Il s'impatiente et pour prouver à Eliyah qu'il ne rigole pas, il sort un couteau qu'il pointe à sa direction. La lame brille tristement à la lueur des néons du hall. Le type regarde sans arrêt derrière lui, elle en fait de même et remarque un second gars qui semble l'attendre de l'autre côté du trottoir/
« Vous savez, il n'y a pas grand chose à voler ici. Je... »
Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que le gars attrape son poignet et la tire en avant, la forçant à sortir de son poste de travaille. Eliyah se rétame lamentablement sur le sol. Elle a envie de pleurer, ce job est un calvaire. Dans toute cette agitation, elle n'a pas remarqué que la porte d'entrée venait de s'ouvrir.
Ezekiel Styn
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Sujet: Re: No money, no problem Ven 7 Fév - 9:31
Un peu plus de 15 jours s'étaient passées depuis le drame. Ezekiel avait suspendu sa recherche d'emploi pour le moment, il n'était ni en état, et n'avait ni la tête pour penser à cela.
C'était l'une des rares fois où il sortait de l'appartement de Calista. Même là bas, ce cauchemar avait eu prise, en la personne du père de l'enfant que Calista connaît. Ezekiel connaissait moins de personnes que les doigts d'un manchot dans cette ville, et il avait fallu que ces deux-là se connaissent. Cette visite impromptue l'avait ébranlé.
Toujours est-il qu'il errait sans grand but dans la ville, alors que Calista travaillait. Il avait quand même pris la peine de lui laisser un mot, pour qu'elle ne s'inquiète pas de ne pas le voir à l'appartement s'il n'était toujours pas rentré.
Il se frotta les yeux, cernés par tant de nuits blanches, et reconnut son ancien quartier. Comment diable était-il arrivé ici ?.. Ses pas, comme un chien perdu, avaient dû le guider instinctivement ici, suivant des repères qu'on ne remarquait même plus à la longue.
Il tourna sur lui-même, cherchant un point d'intérêt dans ce quartier mal famé. Il avait besoin de se poser, il en avait marre de marcher sous ce soleil de plomb. Il remarqua le petit et piteux cinéma de quartier, et s'y dirigea. Avec un peu de chances, il s'endormirait pendant la séance, ça ne lui ferait pas de mal. Il fouilla dans ses poches non loin de la porte d'entrée, vérifiant avant s'il avait assez de monnaie pour se payer une place. Tête baissée, il poussa la porte, n'avisant même pas le type louche qui trépignait sur place et qui s'était éloigné de quelques mètres pour surveiller l'autre coin de la rue. De toute façon, si l'on devait s'offusquer d'un type louche dans ces quartiers, autant fuir tout de suite !
Ses yeux se détachèrent de sa monnaie pour observer la jeune femme, visiblement la caissière à sa tenue et le petit badge sur son chemisier, se faire mettre à terre par un type armé. Par tous les dieux, ce n'était pas croyable.
S'il avait été statisticien, quel aurait été le pourcentage pour qu'un individu à l'apparence lambda, puisse, en 2-3 mois dans une ville, subir une agression ou une attaque dans un lieu public plus de 3 fois ?! Tadam, Ezekiel faisait partie de cette anomalie chiffrée, celui tout à gauche ou tout à droite de l'histogramme, le tout petit rectangle face à l'écrasante majorité des gens "normaux".
Et voilà qu'une fois de plus, il revivait cela. L'image de l'enfant se superposa à la scène qui se déroulait à l'instant présent. Mais à la lassitude que la fatigue aurait dû exacerber, c'est une colère sourde qui prit le pas. Il n'avait pas à subir de nouveau, pas encore, pas cette fois. Il sentait son avant bras picoter, et déjà il savait qu'il l'utiliserait contre l'agresseur. S'en prendre à une femme qui n'avait rien demandé, qui tentait comme elle pouvait de faire son boulot pour gagner sa vie, l'énervait d'autant plus.
Il avança d'un pas décidé, quand il sentit un nouvel appel d'air derrière lui. La grande porte principale venait de s'ouvrir à nouveau :
- Crève connard ! Ezekiel eut juste le temps de se décaler pour éviter le coup de lame du type qui venait d'entrer et prononcer sa sentence de mort.
De mieux en mieux, ils étaient deux. Et ils n'avaient pas la tête de ceux suffisamment lucides pour négocier à la manière douce. Ils avaient l'avantage du nombre, mais vu leur état, ils devaient voir double, ce qui équilibrait le combat d'une certaine façon. Au lieu de reculer comme ferait toute personne se sentant menacée, il s'avança d'un bond vers son agresseur direct, et lui empoigna le bras qui tenait l'arme. Mode syphon activé, l'heure n'était pas à la pitié.
Spoiler:
Attaque précise : Ezekiel lui serre si fort le bras en lui aspirant sa chance qu'en plus de devenir un poissard né pour la prochaine heure, le drogué en lâche son arme. Attaque imprécise : Ezekiel arrive à garder le contact pendant 10 secondes, lui conférant une chance bien supérieure à la moyenne, sans pour autant réussir à désarmer le drogué. Attaque déviée : Ezekiel ne peut garder le contact que 2 secondes à peine, ne le rendant chanceux que pour vingt minutes, tandis que le drogué se dégage de la prise en reculant d'un mètre, collé contre la porte, son arme entre lui et Ezekiel.
Cette sensation s'imprégnant en lui était si rare qu'il la savourait à chaque fois. Il répugnait à utiliser son pouvoir, si égoïste, si hypocritement indolore pour la victime. Il ne sentait pas qu'Ezekiel lui avait pris sa chance, comment aurait-il pu d'ailleurs ? Il le découvrirait à travers ses actions, qui vont échouer quasi systématiquement, avant de reprendre progressivement une vie normale et ce très rapidement. Même si pour un drogué, une vie normale était bien relatif...
Ici la donne était différente. Deux camés, armés, menaçant et agressant une pauvre demoiselle.
Il pivota à 90° pour avoir dans son champ de vision les deux agresseurs et la victime, visiblement sous le choc. Il haussa légérement les mains en signe de trève temporaire. Ezekiel sentait cette assurance presque surnaturelle où la bonne fortune était de son côté.
- Ecoutez les gars, j'étais juste v'nu voir un film, on va pas s'entretuer pour de l'argent.
Il se tourna vers celui qui était proche de la femme et lui parla directement.
- Je te propose de me diriger vers la caisse, de prendre l'argent dedans, et te le donner en échange de la fille. Vous vous barrez toi et ton copain, on pourra pas te rattraper de toute façon vu que je suis derrière le comptoir, ça te va ?...
Spoiler:
Oui : Le camé, drogue et stress en action, trouve bizarrement l'idée bonne, et laisse Ezekiel sauter par dessus le comptoir pour ouvrir la caisse. Ezekiel ne lui donne que les petites coupes, laissant tomber au sol le billet de 50$ Non : Le camé crie qu'il aille se faire fou***, saute par dessus le comptoir en menaçant des ennemis invisibles avec son couteau, et dépouille la caisse. Ezekiel en profite pour s'approcher de la femme.
Il espérait que la femme et lui allaient très vite se sortir de ce guépier.
Dernière édition par Ezekiel Styn le Ven 7 Fév - 10:50, édité 4 fois
The judgment
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Sujet: Re: No money, no problem Ven 7 Fév - 9:31
Le membre 'Ezekiel Styn' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
#1 'Précision attaque' :
--------------------------------
#2 'Oui/Non' :
Eliyah O'Brian
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Sujet: Re: No money, no problem Jeu 27 Fév - 14:14
Eliyah se sent minable. Allongée sur le carrelage crasseux du hall de ce cinéma miteux, elle se remémore les événements de sa vie qui l'ont amenée là. Au fur et à mesure que ses larmes coulent le long de ses joues, elle se rappelle de Pittsburgh, la ville qui l'a vue naître et dans laquelle elle se sentait incroyablement bien. Elle se rappelle des matches de hockey sur glace qu'elle allait voir, de la rencontre avec celui qui deviendrait son mari, de la naissance de sa petite fille. Des jours heureux et insouciants passés dans leur grande maison de banlieue, de l'épicerie fine qu'elle a ouverte. Elle ouvre les yeux juste avant que des images malheureuses ne s'imposent à elle mais elle a la vue trop brouillée pour voir ce qu'il se passe dans le cinéma. Elle est persuadée qu'elle va mourir ce soir, une fin sordide pour une existence qui l'est tout autant. Los Angeles ressemble plus à une prison qu'à autre chose pour elle. Finalement, elle préfère encore être tuée ce soir pour la centaine de dollars que contient sa caisse plutôt que de continuer à survivre comme elle le fait. Elle n'a plus rien à quoi s'accrocher dans ce monde alors autant le quitter, n'est ce pas ?
Un éclat de voix la tire de sa torpeur. Un second homme puis un troisième entrent à leur tour dans le hall. L'un d'eux est un complice du braqueur, l'autre est un type qui s'est pris pour Captain America. Eliyah se redresse et observe la scène sans rien dire. Ils sont deux contre deux. Enfin non. Deux camés contre un type au courage démesuré et une caissière sonnée. Ce qui fait deux contre... Un et demi ? Le combat est presque équilibré. Après avoir neutralisé un des types d'une manière dont Eliyah ne saurait la décrire tant ce fut rapide, l'homme s'adresse au deuxième camé. Téméraire d'essayer d'engager la conversation, stupide aussi. Comme Eli l'a imaginé, le drogué refuse et se dirige droit vers la caisse, située derrière un comptoir. Elle voit le troisième s'approcher vers elle, toujours assise sur le sol. Elle sent qu'elle doit faire quelque chose mais quoi.
Eliyah essaye d'analyser la situation aussi vite que son cerveau le lui permet. Un type garde l'entrée, un autre derrière le comptoir, qui commence déjà à chaparder tout ce qu'il peut chaparder. Elle avise l'interrupteur qui actionne les stores qui couvrent les vitres. Ce con de bouton est presque à portée de main, il lui suffirait de ramper sans qu'ils ne fassent attention à elle et d'appuyer dessus. Les baisser reviendrait à enfermer les voleurs dans le hall et elle a un avantage. En tant qu'employée, elle connaît parfaitement tout les recoins de ce foutu cinéma. Elle fixe Captain America, essayant de lui faire comprendre son plan, si on peut appeler ça comme ça. C'est dans des moments pareils qu'elle aimerait être télépathe. Elle profite d'un moment d'inattention pour s’aplatir au sol et tendre le bras.
Spoiler:
Attaque précise : Eliyah arrive à atteindre l'interrupteur. Les stores commencent à se baisser, les enfermant et plongeant lentement le hall dans une obscurité presque totale. Les drogués sont pris par surprise et plusieurs secondes se passent avant qu'ils n'agissent. Attaque imprécise : Le drogué qui se trouve prêt de la porte remarque son manège et averti son compère. Non seulement Eli n'a pas réussi à atteindre le bouton mais en plus, le second camé l'attrape par le col pour la forcer à se relever. Attaque déviée : Eliyah appuie sur le bouton mais le drogué derrière le comptoir s'en aperçoit et appuie à son tour. Les stores sont à moitié baissé et les drogués sont très en colère. Oups !
« Hé ! Qu'est-ce que tu fais la débile ? » S'exclame le type posté à l'entrée.
Et merde ! Eliyah a juste le temps de lever la tête pour voir l'autre camé l'attraper par le col et la forcer à se relever. Elle réprime une grimace mais se dégage en collant un bon coup de coude dans les côtes au drogué. Elle fait un bon en arrière, se retrouvant presque sur les escalators menant aux étages. Les étages ! Les voleurs n'oseront pas les poursuivre la haut, il y a trop de risque à ce qu'ils soient repérés.
« Je crois qu'il a raison.. On vous laisse prendre la caisse et vous nous laissez aller voir un film ? Personne ne sera blessé, personne n’appellera le 911. Bonne idée, non ? »
Au vue du regard des deux drogués, non ce n'est pas une bonne idée. Elle déglutit, se demandant bien comment ils pourraient se sortir de là. D'autant que le type qu'elle a frappé semble réellement avoir une dent contre elle maintenant. Elle soupire, quelle journée de m**** !
Dernière édition par Eliyah O'Brian le Jeu 27 Fév - 14:22, édité 2 fois
The judgment
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Sujet: Re: No money, no problem Jeu 27 Fév - 14:14
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'Précision attaque' :
Ezekiel Styn
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Sujet: Re: No money, no problem Dim 2 Mar - 18:49
La chance rimait avec confiance. D'un état quasi dépressif sur le chemin le menant au cinéma, cette veine qui coulait dans ses ... veines lui apparaissait comme une bouffée d'air pur, alors que la situation devenait chaque minute plus préoccupante.
La femme avait à son tour tenté une chose insensée, malheureusement en vain, et ce fut non sans surprise qu'il l'aperçut en train de le cogner pour échapper à l'emprise du drogué. Un courage dans la panique était toujours bon à prendre.
Ezekiel analysait la situation, et elle n'était pas des meilleures. Un type barrait l'entrée, l'autre armé se massait le torse après le coup reçu, et l'air sordide qu'il jetait vers la caissière ne laissait rien présager de bon. Et lui, pauvre malheureux qui voulait se détendre en allant voir un film, était à mi-chemin entre ce triangle infernal.
Chaque seconde, chaque minute qui passait, faisait dissiper son pouvoir chèrement et difficilement acquis. Un gros quart d'heure qui lui restait, normalement suffisant pour que d'une façon ou d'une autre, cette prise d'otages impromptue se termine. De la meilleure manière il l'espérait.
Balayant la pièce du regard, il cherchait quoi faire pour que tout le monde reparte dans son coin sans casse. Mais le drogué armé ne semblait pas le voir d'un bon œil, s'avançant couteau dans une main, poignée de billets verts de l'autre, vers la demoiselle.
Automatiquement, l'instinct d'Ezekiel semble lui dicter d'aller à la rencontre des deux, et intervenir. Il longe les poteaux métalliques réunis par des cordes élimées faisant office de file d'attente. Comme s'il y avait suffisamment de monde pour qu'elles servent réellement.
Alors que sa main empoigne le bout de l'un de ses poteaux, Ezekiel constate qu'il se détache de son socle, et se trouve désormais armé d'un bon bâton métallique à l'allonge bien plus grande qu'un malheureux couteau de drogué.
Faisant mine de l'empoigner comme les experts qu'il a vus dans les films d'action, il interpella l'agresseur.
- Ne t'attaque pas à la femme, elle fait juste son boulot. T'as l'argent, qu'est c'qu't'attends pour partir ?... Elle a ptêt eu le temps d'appuyer sur un bouton derrière le comptoir, et la police va ptêt arriver d'un moment à l'autre !
Un esprit logique prendrait cet argument en considération, mais avec un shooté, difficile à dire. Celui qui gardait la porte d'entrée semble de plus en plus nerveux, et crie vers son compagnon d'infortune de se casser d'ici. Ce dernier hésite, serrant et desserrant le couteau dans sa main tremblante.
- On s'connaît pas, et j'tiens pas à te connaître. Mais si tu t'attaques à cette fille, tu te prends un joli coup de bambou en métal qui non seulement va te faire hurler, mais qui va se terminer en prison. J'suis sûr qu'il y a même des caméras ici ! Et si c'est moi que tu attaques, je te laisse constater qui a la plus grosse.
Son esprit naïf de base ne lui fit pas saisir le double sens de sa dernière phrase, car pour lui, il s'agissait évidemment, et exclusivement des armes qu'ils avaient.
Le drogué regarda une dernière fois la femme, puis l'arme improvisée d'Ezekiel et gueula à la caissière qu'il reviendrait lui péter la gueule une autre fois, avant de courir vers la sortie.
Au moment de passer près d'Ezekiel, ce dernier fit bouger d'un air menaçant son "arme" comme pour le dissuader de tout geste suicidaire, faisant glisser le drogué qui chuta de façon assez pathétique. Il en lâcha sans trop s'en apercevoir deux-trois billets, et détala vers la sortie.
Quand il fut sûr que le danger continuait de courir le plus loin possible du cinéma avec leur butin de misère, Ezekiel laissa tomber le poteau et se tourna vers la femme. Son pouvoir se diluait, il le sentait, et dans quelques minutes, il redeviendrait l'Ezekiel qui pourrait faire encore pire que mieux que ces deux rebuts quelques minutes auparavant.
Il ramassa les billets laissés au sol, et s'avança vers la femme.
- Vous allez bien, vous n'avez rien ?... Appelez votre patron, et la police, s'il faut, je témoignerais. Et comme je peux que vous conseiller de changer de boulot, tenez, ce sera notre secret.
Sans trop lui laisser le temps de contester, il lui fourra les quelques billets dans la main qu'il referma dessus. Avec un peu de chance, il y aurait un beau billet vert dedans.
- Je vais rester en attendant ... les renforts. De toute façon, je doute qu'il y ait encore une séance cet après midi je me trompe ?...
Il regarda la femme avec un sourire las. Comment aurait-il pu espérer un seul instant que même dans une salle obscure délaissée de tous, il aurait pu avoir une journée normale ?
Eliyah O'Brian
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Sujet: Re: No money, no problem Ven 21 Mar - 10:51
Eliyah fait un pas en arrière, buttant sur la marche de l'escalator. Elle ne paraît pas vraiment effrayée, juste lassée. Finalement, elle en viendrait presque à regretter qu'un de ces camés ne l'aie pas plantée. Ou non, elle ne veut pas mourir de cette manière. Et puis, se laisser tuer de cette manière, cela ne serait pas sympa pour le gentil client qui est venu l'aider. Il n'était pas obligé de faire ça, il aurait très bien pu passer son chemin. En réalité, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle veut. Ses yeux oscillent entre la poignée de billets et le couteau tenus par l'un des voleurs, le plus prêt d'elle. Elle serre les poings, prête à riposter au cas où. Elle a fait son choix : elle ne veut pas y rester ce soir. Pas ici, pas comme ça. Pas de ce cinéma miteux et crasseux. Venir ici tous les jours est déjà une torture suffisante, elle n'a pas envie que son âme soit prisonnière de ce lieu à tout jamais.
Soudain, son instinct de survie se réveille. Le peu qu'il lui reste en tout cas. Eliyah remarque que l'homme venu l'aider s'approche d'un des poteau métallique qui sert à délimiter la file d'attente. Ces trucs là font un boucan d'enfer, elle le sait puisque c'est elle qui les installe. Alors elle tend le bras et fait tomber un présentoir, pour masquer le bruit et attirer l'attention sur elle. Le présentoir, chargé de publicité en tout genre se fracasse sur le sol, les papiers s'éparpillant un peu partout. Elle hausse les épaules quand le camé se tourne vers elle et avant qu'elle n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, voilà que son sauveur empoigne le camé avec force. Puis tout se déroule à une vitesse folle. Une discussion, des cris. Eliyah lève les yeux et remarque qu'une de ses collègues, celle chargée de vendre les bonbons et autres cochonneries les observe. Elle est penchée par dessus le parapet qui longe l'escalator. Eliyah la savait pas très futée mais là, ça dépasse l'entendement. Cette cruche regarde et cela ne lui vient même pas à l'esprit d'appeler les secours. Elle veut pas un paquet de pop corn en prime ?!
Faisant bien attention à ne pas être vue des deux drogués, Eliyah mime un téléphone à sa débile de collègue. Ses lèvres articulent un « Appel le 911... ». L'autre hoche la tête et disparaît. Elle espère franchement qu'elle a compris. Elle baisse les yeux, remarque que les deux types se barrent en courant, non sans la menacer au passage. Elle déglutit, espérant que la drogue lui fasse oublier cette menace. Elle soupire de soulagement et regarde d'un air las l'homme venu l'aider s'approcher d'elle, des billets à la main.
« Non, je crois que je n'ai rien... Si on occulte le fait que je viens de perdre le peu d'amour propre qu'il me restait encore. » Eliyah fixe les billets, surprise. Puis, elle les prends et les fourre dans la poche arrière de son jean. Après tout, ces types allaient partir avec. « Merci... Ma collègue est partie prévenir les secours, elle a tout observé depuis l'étage. » Elle lève la tête et désigne le haut de l'escalator, s'abstenant de tout commentaire bien que n'en pensant pas moins.
Changer de boulot. Elle aimerait bien, vraiment. Mais son agoraphobie l'empêche de travailler. Ici, il n'y a pas trop de monde et c'est un mi-temps. Pour le moment, elle n'a pas vraiment le choix. Elle esquisse un sourire.
« J'aimerais bien vous savez, mais je crains être prisonnière de cet endroit un petit moment encore. J'ai un loyer et des factures à payer, comme pas mal de monde j'imagine. »
Elle s'appuie contre le mur, le remerciant silencieusement de rester avec elle jusqu'à l'arrivée des secours. Ils ne devraient plus tarder maintenant. Enfin, si sa collègue a bien saisi le message, ce dont elle commence à douter.
« Effectivement, il n'y a plus rien aujourd'hui. Cela vous arrive souvent de jouer les Chevaliers blancs ? »
Elle penche la tête, esquissant un sourire, visiblement soulagée qu'il reste là à attendre avec elle.
Ezekiel Styn
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Sujet: Re: No money, no problem Sam 29 Mar - 15:10
Cette femme avait eu plus de courage que la situation le permettait. La logique veut que face à un risque imprévisible et dangereux, le cerveau nous commande de se protéger, ou fuir. Les entraînements des forces armées visaient justement à aller contre ces réactions spontanées, et combattre le danger.
Quand il avait saisi le poteau métallique, le bruit causé sciemment au même moment par la femme lui avait permis de gagner de précieuses secondes pour l'intimider.
La suite des événements avait bienheureuse. La chance lui avait souri, forcément, et suffisamment longtemps pour qu'elle et lui finissent sans casse.
Ezekiel fut surpris en apprenant qu'ils n'étaient pas seuls, mais qu'une tierce personne était aussi dans les lieux. Il n'allait pas la blâmer de s'être caché, c'était même la réaction la plus cohérente qui soit. Mais à 3 contre 2, la donne aurait pu changer grandement l'issue de l'altercation. Toujours est-il que la police avait été appelée, et si les lieux seraient techniquement sécurisés, tout danger selon lui était écarté. Les drogués ne se pointeraient plus de sitôt dans ce cinéma. Il se remémora la toute première phrase que cette femme lui dit, et fronça les sourcils.
- Perdre le peu d'amour propre qui vous restait ? Pourquoi dites-vous cela ?... Vous avez été héroïque tout à l'heure ! Vous avez tenu tête à deux dangereux individus, et fait tout ce qu'il vous était possible de faire pour ne pas vous laisser faire. Tout le monde ne pourrait pas en dire autant.
Ezekiel n'avait peut-être pas aperçu un détail qui lui faisait penser cela d'elle, mais entre sa collègue prostrée à l'étage, et elle en première ligne, le courage avait choisi son camp.
Quand le sujet de l'argent vînt sur la table, Ezekiel ne regretta pas de lui glisser ce billet de 50$ dans la main, plutôt que le garder. Lui aussi avait besoin d'argent, surtout sans avoir trouvé d'emploi, mais l'éventualité que cette femme perde son emploi après ce qu'il venait d'arriver, lui fit penser qu'il avait pris la bonne décision.
- Je sais ce qu'est de vivre au jour le jour, en se demandant toujours si on pourra payer ce qu'on doit en temps et en heure. Au moins vous ferez bon usage de ce que vous avez dans votre poche. Quel est votre prénom d'ailleurs ? Je m'appelle Ezekiel.
Vu les événements, se présenter semblait un minimum. Et puis, ça permettait aussi de penser à autre chose qu'une attaque à main armée. La collègue revînt plusieurs minutes après, fière d'elle d'avoir appelé la police. Ezekiel se contenta d'hocher la tête, avant de revenir vers son interlocutrice initiale.
- Vous voyez mieux ce que je voulais dire tout à l'heure, sur votre courage ? Réussi ou pas, inconsidéré ou non, les actes prouvent la valeur d'un individu.
La mienne est bien misérable songea Ezekiel, un flash soudain d'un immeuble en flammes lui barrant la vue. Il secoua la tête, comme pour chasser quelques instants ces visions morbides. Il était venu voir un film pour cela justement. Il regarda l'heure sur sa montre en plastique premier prix, puis de nouveau vers cette femme qui ne semblait pas en meilleur point que lui.
- Je ne suis pas très à l'aise avec la foule, pour .... diverses raisons. J'essaye d'éviter les ennuis, mais quand la situation l'impose, je ne peux pas laisser quelqu'un dans le besoin. Et malheureusement, vu ma maladresse, le blanc est trop salissant pour moi. On va dire le Chevalier gris poussière.
Il esquissa un mince et peu convainquant sourire, avant que les sirènes ne retentirent, et fidèles à eux-mêmes, les policiers arrivèrent à quatre, puis six une fois la zone déjà hors de danger.
Ezekiel fut séparé des deux autres, et donna sa version des faits, se contentant de déclarer la stricte vérité, hormis peut-être son coup de pouce surnaturel, et un billet glissé dans la poche de la caissière. Ce qu'il pouvait avoir mauvaise mémoire parfois !
Plusieurs dizaines de minutes filèrent, avant qu'il ne fut libéré, non sans avoir dû donner son adresse à l'agent. Il espérait qu'ils ne passeraient jamais quand Calista serait là avec lui, il ne saurait plus où se mettre ....
Il se dirigea vers la femme, et reprit le fil de la conversation :
- Tout va bien ?... Vous avez eu des nouvelles de votre patron, pas de mauvaises nouvelles en perspective ?
Il rentra les mains dans ses poches, regardant autour de lui, dans le hall du cinéma. Fixant un point dehors, il demanda sans la regarder :
- Vu que les séances sont annulées, ça vous dirait de boire un verre ? Tant qu'à faire dans un bar sans drogué et sans couteau. Marché conclu ?...
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Sujet: Re: No money, no problem
No money, no problem
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