Sujet: I gotta go my own way [Terminé] Jeu 16 Mai - 18:29
5 Février 2011 – 9:11
Voilà un moment que je n'étais pas venu fouler la longue jetée de la Marina. Plusieurs mois si je désirais être un peu plus précis sans pouvoir fixer de véritable date. Un souvenir revint à la surface à la vue d'un banc. Cap ou pas cap. Un petit jeu qui nous amusait autrefois, c'était le bon temps, celui où je ne me souciais de rien, même pas de mon diplôme de High School. Je me souvenais d'un peu de temps passé sur ce banc, à discuter aux aurores avec celle qui était à l'époque encore une de mes meilleurs amies. Elle avait répondu présente quand j'avais eu besoin d'elle ce jour là, malgré l'heure matinale. Depuis ce jour, tellement de choses avaient changé. Je n'aurais jamais du accepter de l'accompagner pour rencontrer Dunney Holster qui se faisait alors appeler Steeve. Je n'aurais jamais du les rencontrer en fait. Mais tout ceci, c'était le passé et même si certains passages faisaient mal, je ne pouvais plus m'apitoyer sur mon sort, seulement vivre avec en laissant davantage de place aux souvenirs heureux.
« On est bien là, n'est-ce pas ? » Il n'y avait encore personne sur la jetée vu l'heure matinale. Une fois n'était pas coutume, je m'étais levé aux aurores. Une mauvaise nuit que j'avais passé, elles devenaient habituelles depuis quelques jours. Je réussissais à m'endormir mais je me réveillais très rapidement. Ou alors, je n'arrivais pas du tout à fermer l’œil. Un comble pour moi qui aimait faire des grasses matinées et qui n'émergeait que lorsque je me sentais obligé de le faire, surtout les week-end. Ma tête se tourna en direction de mon père. Il était assis à mes côtés sur un banc. Devant nous la mer s'étendait à perte de vue. Non loin de là, il y avait le port où étaient amarrés les bateaux de plaisance. On en possédait un, mais tout comme cette jeté, cela faisait un moment que l'on n'avait pas remis les pieds dessus.
J'observais Ross, me demandant ce qu'il était en train de penser. Depuis le réveil, on avait peu parlé. Juste échangé quelques mots et je lui avais avoué mon besoin de passer un peu de temps avec lui en tête à tête, loin de la maison. Sa vie avait changé avec Anne, la mienne également. On avait beau dire, prendre les précautions nécessaires pour respecter l'espace vital de chacun, une femme à la maison alors que nous avions toujours vécu qu'à deux, ça changeait la vie et les habitudes. J'étais de nature plutôt sociable, j'appréciais Anne même si je lui tenais une certaine rigueur du comportement qu'elle adoptait avec Sonny. De mon côté, je n'avais pas ce genre de problème, jamais mon père ne m'avait tourné le dos, il ne m'avait jamais accablé d'avoir rejoint Genetic et je savais qu'il ne le ferait pas. Pourquoi les parents ne traitaient-ils pas tous leur enfant comme il le faisait avec moi ? Il me laissait faire mes propres erreurs, m'accompagnant pour m'aider à les rectifier. Sa présence était parfois moindre, il lui arrivait de se montrer discret mais je savais au fond qu'il n'étais jamais loin si j'avais besoin de lui.
« Je ne sais plus si je te l'ai déjà dit, mais je suis désolé de tout ce que je t'ai fait endurer ces derniers mois. » Et il y en avait eu depuis l'incendie du gymnase. Entre mes bêtises en tout genre, mon départ de la maison, mon engagement envers Genetic, ma tentative de suicide, cette culpabilité d'avoir peut être tué un gars, mon premier trimestre à l'université qui avait foiré et mon séjour en France où je lui avais fait un peu la tête de m'avoir envoyé là-bas... Si on se penchait de plus près sur le tout, je n'avais jamais laissé beaucoup de répit à mon père. Il en aurait eu besoin vu son état de santé et sa cécité. J'avais l'impression de n'avoir pensé qu'à moi, agissant comme je l'entendais sans penser aux conséquences qui pouvaient en découler. Le pire, c'était que je me rendais compte de tout ça à présent. Est-ce que c'était cela grandir ?
« J'aime bien cette jetée, elle me rappelle un peu le ponton de la maison qu'on avait avec maman. Je ne m'en souviens plus trop mais il me reste des traces comme le son des crapauds dans les marais et le bruit de la pluie s'abattant sur le toit de la maison... Je ne sais même pas pourquoi je pense à ça... C'est un souvenir heureux je pense... » Un que je décidais de garder précieusement et auquel je me raccrochais en ce qui concernait ma plus tendre enfance. Je ne supportais pas deux choses, la première c'était de perdre les gens que j'aimais. La seconde c'était d'oublier les moments passés avec ma mère. Je les chérissais, elle était toujours présente dans mon cœur, ayant sa place et m'accompagnant même quand je me perdais en cours de route. Je ne sais pas si c'était bon ce que je faisais mais je ne pouvais pas l'oublier. Est-ce qu'on avait le droit d'oublier ses parents ? Je ne savais pas, en tout cas, je ne me le permettais pas. Je penchais un peu la tête en arrière, fermant les yeux pour mieux profiter de l'air frais qui effleurait mon visage. Je n'étais pas triste, pas vraiment nostalgique non plus. J'appréciais juste de passer un peu de temps avec mon père.
Dernière édition par Wyatt P. Callahan le Ven 25 Oct - 3:20, édité 1 fois
Ross F. McGregor
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Lun 20 Mai - 21:36
- Oh oui, on est bien ici ! Acquiesça-t-il dans un soupir de satisfaction.
Entre la mer et Ross, c’était une grande histoire d’amour. Il ne possédait pas un yacht pour la frime mais parce qu’il adorait naviguer sur cette étendue d’eau à perte de vue. A perte de vue, c’était là encore son problème. Depuis qu’il avait utilisé sa capacité et qu’il était atteint de cécité, le psychologue n’avait pas remis les pieds sur son bateau. Ca lui manquait mais dès qu’il le pouvait il se rendait sur la plage ou au port pour s’imprégner des essences marines qu’il affectionnait. Ce qui lui manquait encore plus, c’était de se retrouvé en tête à tête avec son fils. Aussi, quand Wyatt lui proposa une sortie matinale sur la marina, il fut ravi. Depuis qu’Anne vivait à la maison, les deux hommes ne s’étaient jamais retrouvés seuls. La jeune femme n’y était pour rien, seul le manque de temps était responsable. Entre le voyage en France imposé par Ross à Wyatt, son retour et les occupations de chacun, ils n’avaient pas eu une minute à eux. Cela faisait trois semaines que son fils était rentré à Los Angeles mais l’écossais avait l’impression que c’était hier. Le temps filait trop vite d’un côté et pas assez de l’autre.
L’heure était à la sérénité. Profiter de la compagnie de son fils était ce qu’il voulait, rien de plus. Aussi quand le jeune homme s’excusa de ce qu’il avait fait subir à son père au cours des mois précédents, Ross secoua négativement la tête. S’il y avait quelqu’un à blâmer, c’était l’écossais, pas le jeune homme. Ross avait été l’instigateur ; s’il n’y avait pas eu de secrets entre eux, les trois quart des choses néfastes n’auraient sans doute pas eu lieu.
- Et moi donc... Mais ne parlons plus de tout ça ! C’est du passé. Tout est rentré dans l’ordre maintenant.
Il l’espérait en tout cas. Wyatt n’avait plus de rancœur envers son père. Anne partageait leur vie et la famille allait s’agrandir. Si ce n’était pas son problème de perte de vue, tout irait pour le mieux. Dans un sens, ce n’était pas plus mal car à chaque fois que tout était pour ainsi dire parfait, une catastrophe se produisait. Il se disait que sa cécité, aussi galère que cela puisse être, éloignait les mauvaises ondes. C’était idiot mais il se plaisait à le penser. Preuve en était que depuis, tout était plutôt calme chez les McGregor. Ce n’était pas dommage. Les moments sereins étaient prompts à la remonter des bons souvenirs. Les agréables moments de l’enfance de Wyatt refaisaient surface tout naturellement. Ross eut quand même un petit pincement au cœur lorsque son fils évoqua sa mère avec incertitude. Il avait peur de l’oublier avec le temps. Peur légitime puisqu’il était très jeune quand elle a été tuée. Ce n’était jamais simple d’accepter de perdre une partie de son passé. Souvent les images s’estompaient mais le souvenir d’un bruit ou d’une odeur persistait comme si les sens prenaient le relai d’une mémoire incertaine. Heureusement, l’invention de Nicéphore Niepce permettait de combler ce défaut.
- Tiens fiston ! Dit Ross après avoir sorti de sa poche intérieur, une épaisse enveloppe qu’il tendit à Wyatt.
Pendant son absence, avec l’aide de son employée de maison, l’écossais avait fait du rangement. Il avait retrouvé un tas de photos sur lesquelles figuraient Nicole et Wyatt ainsi qu’une photo de Wyatt sur le ponton dont il parlait.
- Je savais que j’avais ces photos mais je ne savais plus où je les avais rangées. Avec ça, tu n’auras plus peur d’oublier.
Ross aimerait pouvoir revoir ces photos. La femme de ménage lui en avait fait de brèves descriptions. Il en avait été heureux mais rien ne remplaçait la vue. Un bref instant de mélancolie empara l’écossais qui s’appliqua à le chasser pour ne pas gâcher ce moment. Il inspira profondément et attendit les commentaires de son fils.
Dernière édition par Ross F. McGregor le Sam 1 Juin - 22:45, édité 1 fois
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Sam 1 Juin - 10:22
Je désirais croire mon père quand il m'affirmait que tout était rentré dans l'ordre. Si on y croyait tous les deux très forts, il n'y avait pas de raison qu'un obstacle vienne se mettre en travers de notre route pour nous créer des problèmes, non ? Je souhaitais donc me reposer sur mon père et lui faire confiance sur ce point. Je gardais pourtant dans un coin de ma tête que plus rien n'était comme avant désormais. Il n'avait toujours pas recouvré la vue et même s'il semblait se faire une raison, en ce qui me concernait, j'avais du mal à accepter qu'il resterait peut être aveugle. Les instants partagés à deux me manquaient. Je comptais de nombreux amis avec lesquels pratiquer des loisirs pourtant j'avais toujours aimé faire du sport avec mon père, que ça soit du tennis, de la natation, une partie de soccer ou tout simplement une promenade en vélo. Je voulais que l'on reprenne tout ceci mais la vie faisait que, pour le moment, cela n'était plus possible.
Heureusement que Ross n'était pas dans la capacité de me regarder. L'expression de mes traits laissait ressortir tout ce tumulte qui m'animait de l'intérieur, que ce soit sur son état de santé ou sur le fait que j'avais toujours cette peur d'oublier ma mère et le peu de souvenirs qui me restaient d'elle. Je tentais de reprendre contenance en m'installant plus confortablement sur le banc, fermant les paupières pour profiter du soleil et l'air frais. Je restais ainsi durant quelques secondes. J'entendis mon père juste à côté qui semblait s'agiter mais je ne bougeais pas. S'il avait besoin de moi, il savait que j'étais juste à côté et il lui suffisait de me demander. Ma tête se redressa quand il s'adressa à moi. Mes yeux se rouvrirent et je les posais sur l'enveloppe qu'il tenait et qu'il avait vraisemblablement sorti de sa veste. « C'est quoi ? De l'argent de poche pour je puisse préparer ton séjour en maison de retraite ? » demandais-je en plaisantant.
J'étais pourtant plus intrigué qu'amusé par ma plaisanterie de bas étage dont mon père avait l'habitude. Alors je me décidais à prendre l'enveloppe et je l'ouvris. J'eus une hésitation pour regarder à l'intérieur. Des photos qui ne me feraient plus peur d'oublier ? Ce fut suffisant pour que je me décide à sortir le contenu de cette enveloppe. Je figurais sur la première de la pile et je devais avoir dans les quatre ou cinq ans. Cette photo avait été prise dans la maison du bayou, au milieu des marécages et je me trouvais sur le ponton. Je la pris pour la mettre à l'arrière de la pile et passer à la suivante. J'étais avec ma mère, le long d'un sentier bordé de ce qui semblait être des pacaniers. Je parcourus ainsi la pile de photos sans prononcer une parole. Elles semblaient toutes avoir été prises quand nous habitions à New Iberia. Sur de nombreuses, j'étais avec Nicole. Ross devait être le photographe car il figurait sur quelques unes et le décor était ressemblant. Je ne me souvenais plus de ces moments que mes parents avaient immortalisé mais en observant les photos, cela me donnait l'impression que nous étions une vraie famille. Et ça, personne ne pourrait jamais me l'enlever. J'avais eu une mère, ainsi qu'un père qui m'avait aidé à me forger.
« Merci. » Je n'avais pas d'autre mot qui me venait à l'esprit. Grâce à Ross, le souvenir de Nicole ne serait jamais effacé. Parmi toutes les photos, j'en avais repéré deux que je sortirai de l'enveloppe pour les garder à ma vue. Sur l'une j'étais avec ma mère et sur l'autre avec Ross. Je les rangeais ensuite dans l'enveloppe. « Est-ce que grand-père t'a dit que j'avais décidé de changer de cursus ? J'en ai un peu discuté avec lui dernièrement, les sciences ce n'est pas pour moi. On n'a pas encore eu le temps d'en parler toi et moi mais j'ai fait le nécessaire pour changer mes options pour en prendre de nouvelles. J'aurais peut être du te demander ton avis vu que tu me les paies... »
Ross F. McGregor
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Mer 19 Juin - 23:22
De l’argent de poche pour préparer le séjour de son père en maison de retraite. Il n’y avait que Wyatt qui pouvait sortir un truc pareil. Toujours le mot pour rire ! Voilà ce que Ross adorait chez son fils. Un sourire attendri éclaira son visage. Par ces mots, pouvant être mal interprétés par certains, l’écossais savait que son fils ne l’enverrait jamais en maison de retraite pour se débarrasser de lui. Sans doute savait-il aussi qu’il ferait le nécessaire lui-même pour que le jeune homme n’ait jamais à prendre ce genre de décision. Comme tout le monde le savait, Ross n’aimait pas dépendre de quelque chose ou de quelqu’un. Si la vieillesse ou la maladie le rendait incapable de faire les choses du quotidien et de faire ce dont il avait envie, Ross ferait en sorte d’être une charge pour personne. A ce propos, il faudrait qu’il écrive noir sur blanc ses volontés ; l’idée d’obliger des personnes qui lui sont chères à décider pour lui si ses facultés mentales lui faisaient défaut, lui était insupportable. Actuellement, avec sa cécité, sachant que c’était difficile pour tout le monde, il se faisait violence en gardant l’espoir de recouvrer la vue. Les médecins ne s’étaient pas prononcés sur son cas, néanmoins ils n’avaient pas écarté la possibilité d’une guérison. Le plus tôt serait le mieux car l’écossais ne savait pas combien de temps il supporterait cette situation ; à long terme, il était persuadé que son handicap deviendrait un poids pour tout le monde, ce qu’il ne voulait pour rien au monde.
Le silence s’installait paisiblement alors que Wyatt examinait les photos. Le père devinait ce que ressentait son fils en les examinant une à une. Ce n’était que de brefs moments d’une vie passée mais des moments importants qui ne se perdraient pas dans les fins fonds d’une mémoire capricieuse.
- Ca serait bien si tu en faisais un petit montage vidéo un de ces quatre. Avec celles que j’ai laissé à la maison, ça pourrait donner quelque chose de sympa je pense. Ajouta-t-il après les remerciements de Wyatt.
S’il avait pu, Ross s’en serait chargé. Il avait bien envisagé l’idée de le faire faire par un professionnel mais il s’était dit que le résultat ne serait jamais aussi réussi que si c’était Wyatt qui le faisait. L’affectif entrant en ligne de compte, il choisirait les meilleurs clichés et les assemblerait mieux que quiconque. Le passé ayant été évoqué sereinement, le présent reprenait ses droits. Concerant la poursuite d’études de Wyatt, Fearghas en avait touché deux mots à Ross. Ce dernier n’avait pas abordé le sujet estimant que c’était à son fils d’en parler en premier. Le psychologue n’était pas surpris de cette décision, il savait que le cursus des sciences n’était pas l’idéal pour l’adolescent. N’étant pas le genre de parents à imposer ses idées, il avait laissé faire son fils. Alors même si les études coûtaient chers aux Etats-Unis, ce n’était pas un problème pour Ross du moment que son fils trouvait sa voix. De toutes les façons à cet âge, les jeunes étaient intéressés par tout et rien ; leur choix était parfois guidé par leurs hormones en pleine effervescence ou par des parents trop autoritaires mettant tous leurs espoirs dans leur progéniture pour réaliser leurs propres désirs inassouvis.
- Bah t’as pas besoin d’avoir mon avis, mais c’est bien que tu m’en parles quand même. Je préfère que tu changes de direction maintenant plutôt que tu suives une voix qui ne te plait pas, tu le sais bien. On a déjà assez d’obligations auxquelles on ne peut pas déroger, on ne va pas s’en rajouter des facultatives, n’est-ce pas ? Maintenant, il ne faudrait pas que tu changes d’avis tous les six mois, sinon tes futurs enfants risquent de te retrouver sur les bancs de l’école… Et je crois que là ça ferait tâche dans la famille ! Dit-il en riant franchement.
- Alors, fiston, tu vas faire quoi maintenant ? Demanda-t-il en posant un main maladroite mais néanmoins chaleureuse sur l’épaule du jeune homme. - D’ailleurs, as-tu pensé à ce que tu voulais faire comme métier plus tard ?
Rares étaient les jeunes qui avaient une idée précise de ce qu’ils voulaient faire dans la vie active. Suivre des études, ok, mais encore fallait-il savoir vers quelles professions elles menaient et savoir surtout si l’une de ses professions conviendrait. Peut-être ne serait-il pas d’accord avec lui, mais il ne l’empêcherait pas de faire ce pour quoi il pensait être fait. Sur ce plan, Ross faisait en sorte de ne rien imposer à son fils, il préférait le guider et le faire réfléchir afin qu’il prenne une décision en toute connaissance de causes. Quand bien même il se tromperait, ce n’était pas le plus important. Le principal était de ne pas avoir de regret.
- Tu pourrais devenir boulanger ou pâtissier. Ce n’est pas un métier intellectuel, mais ici en Californie, ça rapporte. Suggéra-t-il en plaisantant à moitié.
Ross ne se moquait pas des métiers manuels et si son fils en choisissait un, il n’aurait rien contre. Ceci était pour souligner que quelque soit son choix, il n’émettrait aucune objection.
- Sinon, à part ça, comment se portent tes amours ?
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Dim 30 Juin - 18:38
Ce fut un retour dans le passé qui ne se révéla pas douloureux une fois n'était pas coutume. J'étais heureux que Ross m'ait donné cette enveloppe avec son contenu. Je craignais d'oublier ma mère. J'étais quasiment persuadé à présent que ça ne se produirait pas. J'avais désormais ces photos pour me souvenir d'elle. Certes un petit pincement au cœur se faisait ressentir en les observant car elles me rappelaient sa mort mais dans l'ensemble, c'était les bons moments passés à ses côtés qui dominaient. Je le devais à mon père, il me permettait d'entretenir ma mémoire même si je ne me rappelais pas de moments exacts qui s'étaient produits, seulement des épisodes que mon esprit devait interpréter très légèrement. Je remerciais Ross, un simple mot mais qui en disait tellement derrière cette intention qu'il venait d'avoir pour moi.
« C'est une idée, je le ferai oui. Mais il ne faudra pas venir te plaindre du résultat ensuite si ça ne te convient pas. » L'idée d'un montage vidéo me tentait bien. Par contre je réalisais soudainement qu'une fois que ce serait fait, il ne pourrait pas me dire ce qu'il en penserait, ne pouvant le voir. Cela me mis un coup au moral et je me promis que si je faisais ce fameux montage, je le rangerai dans un tiroir et j'attendrai qu'il recouvre la vie pour qu'il soit la première personne à qui je le montrerai. Je prendrai le temps qu'il faudrait pour le faire, pour que le résultat me plaise, mais convienne également à mon père. Ce n'était pas seulement ma mère après tout, il s'agissait également de sa meilleure amie. Je ne souhaitais pas qu'il l'oublie même s'il me dirait certainement que ce n'était pas possible car elle vivait à travers moi. Je connaissais son raisonnement à force de le côtoyer, du moins je tentais de le deviner.
Je passais ensuite du coq à l'âne, oui c'était l'expression qui convenait, pour lui parler de mes études. Les sciences ne me plaisaient pas et je ne souhaitais pas perdre une année entière à galérer dans ce cursus. En plus, ce serait en vain car je savais très bien que je n'aurais pas continué par la suite. Alors, je me décidais à aborder le sujet avec Ross, alors que jusque présent, j'en avais seulement discuté avec mon grand-père. Il n'était pas contre mon choix mais m'avait conseillé de parler à mon père. Après tout, c'était lui qui me payait tout. Contrariété ? Même pas. Il était fidèle à lui-même, acceptant mes choix, se contentant de me donner quelques conseils pour que je ne me perde pas en route. « Oh.. N'aies crainte, ce n'est pas près d'arriver pour les enfants... » J'étais évasif, quelque peu distant dans l'intonation de ma voix. J'étais trop jeune pour songer à avoir un bébé. De toute manière avec qui je pourrais en avoir un ? Si je pouvais songer avant à avoir une famille, pour le moment ce n'était plus d'actualité, ni même ma priorité. Mes études, c'était tout ce qui m'importait et qui me permettait de m'accrocher.
« Je pense que tu ne vas pas le croire... » Ross venait de poser sa main sur mon épaule. Je ne soustrayais pas à ce contact, ne m'écartant pas pour mettre de la distance entre nous. Que ça soit pour les études ou le métier, mon choix était quasiment fait. Je savais quelle branche emprunter. Il ne me manquait plus que la spécialisation mais je me disais qu'elle viendrait au fil du temps, quand le moment serait vraiment venu de la choisir. Je ne répondis pas immédiatement, ce qui permit à Ross d'enchaîner, me faisant une suggestion. « Idée intéressante mais je t'aiderai à entretenir un taux de glycémie élevé, du cholestérol et surtout une bedaine qui sera horrible... Non... Pas possible que je sois boulanger ou pâtissier. » Je n'avais pas pu m'empêcher de répondre du tac au tac. Derrière la plaisanterie, je comprenais le message qu'il tentait de me faire passer quant à mon orientation. Mais ce n'était pas cette voie que j'avais emprunté.
« J'ai envie de savoir si je suis également capable d'obtenir un diplôme dans une pochette surprise. J'ai pris psychologie. » Je ne pus m'empêcher de sourire face à cette mini bombe que je venais de lancer. Jamais il n'y croirait. J'avais eu du mal à l'accepter moi-même la première fois que j'avais songé à ses études. Pourtant, cette envie avait germé, grandi, à tel point que je m'étais rendu compte que c'était réellement ce que je désirais faire.
Je guettais sa réaction, observant le moindre changement dans les traits de son visage même si ce fut le mien qui se décomposa quand ensuite il me posa la question à ne pas prononcer. « Il n'y a pas grand chose à dire sur mes amours... La priorité va pour mes études. » Menteur, du moins en partie. Quelques temps auparavant, je n'aurais jamais prononcé une telle phrase. Capucine avait été ma priorité. J'avais voulu être présent pour elle même si elle n'avait eu de cesse de rejeter mon aide. Une dispute à cause d'un joint n'aurait pas du amener à une rupture même si cela avait permis de voir clair chez elle. Je croyais à présent qu'elle ne m'avait jamais aimé, sinon elle ne m'aurait pas zappé si rapidement, me broyant le cœur comme il ne devait pas être permis de le faire. Elle était heureuse, j'étais malheureux. Il n'y avait pas grand chose d'autre à dire sur le sujet alors autant le détourner, ou du moins tenter. « Et toi avec Anne, ça se passe bien ? »
Ross F. McGregor
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Jeu 11 Juil - 22:17
Heureusement que Wyatt n’envisageait pas d’avoir des enfants maintenant ! Il ne manquerait plus que ça. Ross n’aimerait pas, mais alors pas du tout, devenir grand-père alors qu’il allait être père pour la seconde fois, d’ici quelques mois. Même s’il n’allait pas devenir père d’ici quelques mois, il n’aimerait pas, il était encore trop jeune pour ça ! Son fils avait bien le temps de penser à fonder une famille. Cela dit, Ross n’avait pas véritablement de crainte de ce côté-là, il savait que le jeune homme, malgré les apparences, avait la tête sur les épaules ; peut-être même plus que son père qui se comportait parfois comme un bleu. Pour les études, Wyatt avait toujours choisi ce qu’il voulait. Il était brillant car même en faisant l’idiot, il arrivait à obtenir de bonnes notes, minorées par les professeurs à qui il en faisait voir de toutes les couleurs ; s’il n’y avait pas eu des problèmes de discipline son fils ferait partie des meilleurs. Quel gâchis ! En tout cas, il n’avait pas l’intention de laisser tomber ses études mais de changer d’orientation. C’était une bonne nouvelle pour l’écossais qui commençait à se demander ce qu’il allait sortir de son chapeau comme choix. La façon dont le jeune homme amenait le sujet n’était pas pour le rassurer. Certes, il n’était pas particulièrement inquiet mais plutôt curieux tout en souhaitant que son fils n’ait pas choisi une voie ne débouchant sur rien. Quel adorable fiston ! Il ne voulait pas mettre la santé de son père en danger. Encore une fois, il n’y avait que Wyatt pour plaisanter de la sorte. Amusé, l’écossais sourit. Il se rendait compte à quel point ses blagues pouvaient lui manquer lorsqu’il n’était pas à la maison.
En annonçant qu’il souhaitait devenir psychologue, Ross faillit avaler sa salive de travers. Cette annonce était des plus surprenantes, tellement étonnante qu’il ne releva même pas la moquerie relative au psychologue.
- Psychologue ! Toi ? Demanda-t-il sans attendre de réponse.
Ross était sur le cul, heureusement qu’il était assis. Non pas qu’il pensait que Wyatt en était incapable, mais parce qu’il avait souvent sous-entendu que cette profession relevait plus du charlatanisme que d’un véritable savoir. La stupéfaction passée, l’idée de voir son fils prendre sa relève lui paraissait intéressante, voire plaisante. Il pourrait reprendre son cabinet et la clientèle qui allait avec ou du moins la partager. Ainsi, il n’aurait plus à refuser des patients par manque de temps et le jeune homme n’aurait pas à se soucier des fins de mois difficiles rarement incontournables lorsqu’on se lançait dans une profession libérale. Il se voyait également débattre avec son fils de cas difficiles. Il était toujours intéressant d’avoir un second avis sur certains patients, d’autant plus qu’un regard neuf apportait parfois des solutions auxquelles les professionnels expérimentés ne pensaient pas.
- Tu sais que pour être un bon psy, il te faudra suivre une psychanalyse ? Même si ce n’est pas obligatoire, comme pour les psychiatres, c’est préférable. Conseilla-t-il amusé et sérieux à la fois.
Sérieux car il pensait que c’était inévitable pour exercer cette profession au mieux ; amusé car il voyait bien l’adolescent jouer les réfractaires le jour où il devrait raconter ses états d’âme à un inconnu ; encore plus amusé en imaginant la tête d’ahuri que pourrait faire le psy devant son énergumène de fils, il avait intérêt à avoir de l’humour sinon il risquait de mal interpréter les dires de son patient.
- C’est clair que ton choix me surprend et j’avoue que je n’y aurais jamais songé, mais je trouve que c’est une bonne idée. Je pense même que tu pourrais faire un excellent psychologue ! Dit-il sincèrement.
- Surtout si tu écoutes les conseils de ton père.
Petite plaisanterie accompagnée d'un clin d'oeil pour se moquer de lui-même qui était un bon à rien lorsqu’il s’agissait de ses proches, point souligné par le jeune homme à plusieurs reprises. En dehors de sa famille, Ross était quand même considéré comme un bon praticien et un bon professeur également. En résumé, c’était une belle nouvelle, d’autant plus qu’il semblait que les amours d’adolescence étaient passés au second plan ; ainsi Wyatt pourrait mettre toute son énergie dans ses études. Sans la vue, l’écossais ne remarqua pas le trouble sur le visage de son fils lorsqu’il lui posa la question sur ses amours. Ce n’était peut-être pas plus mal, ainsi il n’avait pas de soucis à se faire même si sa réponse était un peu surprenante. Mais bon, les sentiments viennent et vont à cet âge, rien d’anormal au final.
- Avec Anne, c’est le paradis depuis quelques temps. Je crois que je n’ai jamais été aussi heureux avec une femme. Remarque, c’est la première fois que je vis avec une femme aussi. En tout cas, elle est merveilleuse ! Ok, elle a son petit caractère, mais c’est comme ça que je l’aime. Tout comme je n’aurais pas aimé avoir un enfant mou, je n’aimerais pas avoir une compagne qui dit amen à tout ce que je dis. Ca serait mortel, tu ne crois pas ? J’espère que ça se passe bien entre elle et toi aussi ?
Question importante pour Ross qui ne voudrait pas que Wyatt souffre de sa présence. Même si Anne avait fait le nécessaire pour ne pas perturber l’équilibre existant entre le père et le fils, il était possible que Wyatt ait du mal à accepter sa présence. Le connaissant, il ne le dirait pas ouvertement pour protéger le bonheur de son père, mais il pourrait avoir des difficultés à accepter sa présence.
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Sam 10 Aoû - 16:15
Qui aurait pu le prédire ? Après tellement de critiques et de vannes sur le métier qu'exerçait mon père, je décidais finalement d'emprunter la même voie. Obtenir un diplôme dans une pochette surprise.... Ne pas être très doué avec mes proches en matière de psychologie... Voilà ce à quoi je m'exposais en prenant ce cursus. Je ne ratais rien de la réaction de Ross. C'était la surprise totale. L'effet aurait été le même si je lui avais dit que je comptais me marier et que je serais bientôt père. Chose qui ne se produirait probablement jamais... Stop aux pensées négatives. Revenons à l'étonnement de mon cher père. Je ne disais rien, lui laissant du temps pour digérer la nouvelle. Je me demandais à quoi il pensait. Dommage que je n'ai pas prévu davantage mon coup, j'aurais pu réclamer la présence d'Emy qui se serait tenue à proximité, aurait capté les pensées de Ross pour me les transmettre ensuite. Plan foireux et bancal ? Très certainement, mais mon entourage avait l'habitude avec moi. Je n'étais pas à une connerie près.
L'étonnement passé, l'humour reprit le dessus dans la discussion. « Et si je rends dingue le psy qui me psychanalysera ou si je fais l'inverse en le psychanalysant, ça fonctionne aussi ? » Comme pour l'arroseur arrosé... C'était une chose que j'étais tout à fait capable de faire. Si je prenais beaucoup sur moi pour éviter de me battre, mon sens de l'humour restait intact. Même s'il était parfois difficile de le comprendre, il était bel et bien présent. Mes blagues volaient très bas, rasaient le sol et menaçaient de se poser sans douceur à tout moment. Il suffisait que le sens de l'humour de mon interlocuteur frôle le zéro pour que ça se produise. Est-ce que je devrais également mettre cette partie de ma personnalité de côté pour réussir dans cette branche là ? Je ne savais pas réellement, je n'espérais pas même si je me doutais qu'il faudrait garder un certain professionnalisme devant les patients. Et puis si Ross disait que je ferais un bon psy, pour une fois j'étais tenté de le croire.
« Bon, peut être. Excellent, on ne va tout de même pas exagérer. Et si j'écoute les conseils de mon père, j'atteindrai l'excellence, c'est ça ? » Réponse du tac au tac à la plaisanterie balancée par le psychologue juste avant. Officiellement, j'écoutais rarement ses conseils. Officieusement, je gardais quelques bribes en prenant du recul pour les intégrer, réfléchir dessus. Parfois rien ne ressortait. D'autres fois, j'en tirais quelque chose de bon. Dans tous les cas, il n'y avait jamais de mauvais dans ce que disait Ross. Peut être quelques maladresse en tant que père, mais quel homme élevant seul son enfant n'en ferait pas ? Il n'était pas parfait en tant que père, je ne l'étais pas non plus comme fils, surtout avec tous les soucis que je lui avais apporté durant le lycée. J'essayais de m'améliorer. Déjà je lui faisais grâce de mes problèmes de cœur. Il aurait été sûrement de bons conseils pour que je relativise et pour m'aider à tourner la page avec Capucine mais je n'arrivais pas à me lancer pour aborder ouvertement le sujet. Sa cécité apportait au moins une chose de bon, il ne pouvait pas voir le trouble qui m'animait sinon il aurait voulu en apprendre davantage. Les émotions qui me parcouraient se lisaient trop facilement sur mon visage. Alors il fallait refermer rapidement la page Capucine pour ouvrir celle d'Anne. Un bon psychologue ne parlait pas de lui mais invitait l'air de rien son patient à parler de lui après tout, non ?
Ross était heureux. Alors je l'étais également même si cela me fit bizarre sur le moment. J'aurais aimé qu'il trouve ce bonheur avec ma mère, sauf que ça n'aurait été qu'une illusion si elle avait vécu. Un léger sourire apparut sur mes lèvres. Je revenais à l'instant présent. Mon père était heureux mais pire que ça, il était presque gâteux quand il parlait d'Anne. Qu'est-ce que ça serait quand le bébé serait né ! Est-ce que tous les hommes amoureux et futur père se comportaient ainsi ? Il faudrait que je pose à l'occasion la question à Sonny. Cela me ferait un point de comparaison intéressant à étudier. Enfin plus tard, car déjà il m'incluait dans la discussion me demandant comment ça allait entre ma belle-mère et moi. Rusé le McGregor. J'en étais un également et je m'étais fait avoir car je ne m'attendais pas à ce qu'il en revienne sur ma personne. « ça se passe bien oui même si j'ai l'impression que mon espace vital est perturbé... » Ce qui était vrai. Passer d'une maison avec deux hommes à une maison avec deux hommes, une femme et un futur bébé, cela changeait du tout au tout. « Je l'aime bien, je pense qu'on pourrait trouver un équilibre mais... Est-ce que tu m'en voudrais si je lance des démarches pour me trouver une chambre étudiante ou une colocation ? »
Que dire d'autre ? Que j'avais envie d'être un peu seul surtout en ce moment ? Je ne le serai pas vraiment dans une colocation. En fait non, peut être que j'avais tout simplement envie de me construire en m'éloignant tout doucement de mes racines, de faire de nouvelles rencontres, de vivre pleinement ma vie d'étudiant au cœur brisé sans avoir à supporter un bonheur que je verrais tous les jours sous mon nez, en me disant que je n'y avais plus droit car j'avais perdu celle que j'aimais. Je ne savais pas trop ce qui me passait par la tête, tout ce que je savais, c'était que j'avais envie de changements et de prendre mes propres décisions.
Ross F. McGregor
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Sam 24 Aoû - 14:00
Wyatt ne pourrait certainement par rendre dingue le psychanalyste mais il y avait de grandes chances pour que ce dernier soit dérouté par l’humour pince sans rire du jeune homme. Ross espérait qu’en suivant cette branche son fils ne perdrait pas ce trait de caractère qui le rendait unique à ses yeux. Le jeune homme serait peut-être le premier psy à ne pas se prendre au sérieux, ce qui ferait de lui un très bon professionnel. C’était aussi pour cela que l’écossais pensait que Wyatt pourrait devenir une sommité dans sa branche après plusieurs années d’exercice et pas vraiment en suivant les conseils de son père. Ross sourit à cette question confirmation car il savait parfaitement que le jeune homme n’en faisait qu’à sa tête tout en suivant, parfois, ce que disait le psychologue. Oh, bien entendu, l’adolescent disait rarement qu’il appréciait les conseils de son père mais ce dernier savait qu’il était capable de les mettre à profit lorsqu’il en avait besoin. Le principal étant d’avoir les armes en main pour se défendre et franchir les obstacles auxquels la vie nous confrontait afin de garder la tête hors de l’eau pour rencontrer le bonheur. En tout état de cause, alors qu’il n’y avait jamais songé, Ross était content du changement d’orientation de Wyatt. Plus il y pensait et plus il trouvait cette décision était une des meilleures qu’il ait prise jusqu’à présent.
La vie avec Anne rendait Ross heureux. Il n’y avait qu’à voir comment il en parlait. Le célibataire endurci ne pouvait qu’admettre que la vie de couple avait des avantages non négligeables pour l’équilibre psychologique. L’écossais appréciait la solitude mais ça ne valait pas les moments de complicité et d’intimité d’un couple. Ne plus être seul pour affronter les difficultés, se sentir soutenu et aimé, et aider et aimer en retour, était une situation confortable, plaisante et apaisante. L’écossais rayonnait de bonheur à tel point qu’il en oubliait celui de son fils. Il ne pensa même pas demander à Wyatt comment se faisait-il que ses amours soient au point mort. Par contre, il n’omit pas de s’enquérir de ses sentiments vis-à-vis d’Anne. Il n’était pas étonné d’apprendre que son fils trouvait sa présence quelque peu perturbante. Lui-même n’avait pas été très à l’aise au départ. Il avait toujours vécu tous les deux, sans femme si ce n’était le personnel de service. L’équilibre existant entre le père et le fils devenait bancal ; désormais, il fallait trouver un nouveau centre d’appui pour que ça roule.
- Je pense qu’il nous faut, qu’il te faut, encore un peu de temps pour ça. Je comprends que ce n’est pas évident pour toi. C’est comme si tu ramenais une fille vivre à la maison, il faudrait que je compose avec et que j’apprenne à la connaître.. Qu’elle me supporte aussi.
Après avoir parlé sérieusement, Ross ironisa en prononçant la dernière phrase. Son sourire fut bref car la demande qui s’ensuivit l’inquiéta. Ce n’était pas le fait qu’il veuille entamer les démarches pour se trouver une chambre d’étudiant, mais que cette idée vienne juste après le sujet de la cohabitation avec Anne. Cela laissait sous-entendre trop de choses négatives. Le jeune homme n’acceptait-il pas la présence d’une femme chez eux ? Avait-il des différents avec Anne dont il ne voulait pas parler pour ne pas inquiéter son père ? Ne mentait-il pas en disant qu’il l’aimait bien ? Avait-il peur qu’elle prenne la place de sa mère ? Fuyait-il quelque chose d’insoutenable ? Avait-il l’impression de ne plus être chez lui ? Se sentait-il délaissé ? Se sentait-il de trop ? Ces questions fâcheuses contrariaient Ross
- Désolé Fiston. Dit-il en fronçant les sourcils très ennuyé.
Il ne voulait pas que son fils souffre de cette situation. Wyatt avait déjà donné et l’écossais s’était promis de ne plus rendre son fils malheureux à cause de ses décisions.
- Si c’est la présence d’Anne qui te fait fuir, ça peut s’arranger. C’est vrai que tout s’est précipité et que j’ai agi égoïstement… Je vais lui parler. Elle comprendra que t’as besoin d’un peu de temps pour te faire à l’idée qu’elle vive chez nous. Et en attendant, on va trouver une solution intermédiaire…
Anne avait toujours son appartement. Elle pourrait y retourner le temps que Wyatt se prépare psychologiquement à l’accueillir. Ross ferait en sorte de se partager entre la femme de sa vie et son fils pour qu’aucun des deux ne se sente délaissé. Il espérait que la jeune femme comprendrait et il comptait même sur elle pour en discuter avec le jeune homme afin que les choses soient claires pour tout le monde. Mais même en essayant de penser positivement, l’écossais était fortement contrarié. Il ne devrait pas avoir à faire ça alors que tout allait bien entre Anne et lui. Ca l’emmerdait bien plus qu’il ne le laissait paraître, mais jamais il ne sacrifierait le bonheur de son fils au profit du sien.
- Je ne veux pas que tu sois malheureux à cause de moi. Ajouta-t-il en prenant son fils par l’épaule.
Ross ressenti alors comme une décharge électrique dans son cerveau qui lui fit lâcher prise. Il posa la main sur son front et remua les épaules en inspirant profondément pour se débarrasser de cette désagréable sensation. La sensation fuit brève mais intense et douloureuse. Elle partit comme elle vint, laissant derrière elle un mal de crâne supportable.
- Bon alors fiston, qu’est-ce qui ne tourne pas rond ? Demanda-t-il ensuite pour avoir la version de Wyatt. Après tout, Ross se faisait peut-être des idées, alors autant poser la question au principal concerné.
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Lun 2 Sep - 2:56
On avait coutume de dire que le temps résolvait beaucoup de choses. Je ne savais pas si j'étais capable d'être assez patient ni d'attendre que les choses trouvent leur place en douceur, sans rien accélérer ni détruire. Mon père pensait qu'il me fallait encore du temps. Il se trompait. L'équilibre ne serait plus jamais le même malgré tous les efforts que l'on pourrait faire. Certaines choses avaient changé, il n'y pouvait rien mais c'était ainsi. Il fallait bien que cela arrive un jour ou l'autre, qu'une femme débarque et vienne casser notre « routine » de mecs. Un moment, j'avais cru que la perturbation viendrait en premier de mon côté. En réalité, elle ne déboula pas de chez moi mais de l'autre côté, j'en prenais conscience depuis peu. Plusieurs arguments me motivaient et m'incitaient à m'éloigner, ce fut pour cette raison que je tentais d'évoquer mon départ de la maison pour une chambre étudiante ou une colocation. C'était la première fois que nous abordions le sujet, je n'avais aucune idée de la réaction de Ross.
Ma requête le contrariait. Je le compris très vite quand il s'excusa. Il n'y avait pourtant aucune excuse à avoir, ça serait plutôt à moi d'en présenter de ne pas trouver ma place dans ce nouvel équilibre. Il était même prêt à renvoyer Anne chez elle pour me laisser du temps... « Désolé mais non, ça serait stupide d'éloigner Anne alors que tout va bien entre vous. » C'était plutôt au parasite de s'éloigner, en l'occurrence moi. J'avais du mal à comprendre, il n'arrêtait pas de me dire qu'il refusait d'être un poids pour moi en vieillissant et quand je souhaitais m'éloigner, c'était comme s'il tentait de me retenir pour que je reste à ses côtés. Où se trouvait le juste milieu dans tout ça ? Il n'en existait probablement pas ou on ne le verrait jamais. La main de Ross se posa sur mon épaule. Si seulement il savait.... Je n'avais pas besoin de lui pour être malheureux, je l'étais déjà et chaque jour qui passait, je détestais un peu plus ce bonheur que je pouvais entrevoir autour de moi. Mon état d'esprit n'était pas encore suffisamment solide pour réussir à relativiser comme il faudrait le faire.
« Je ne suis pas à plaindre, ne t'inquiète pas. » Autrement dit, il existait des personnes beaucoup plus malheureuses que moi sur cette terre et on ne s'attardait pas sur leur cas. La main sur mon épaule se retira plus vivement qu'elle ne s'était posée. Je me tournais aussitôt vers mon père pour le voir poser une main sur son front et bouger un peu. Un début de crise cardiaque ? Je le fixais même s'il ne pouvait pas le voir, l'inquiétude naissant et grandissant au creux de mon ventre. C'était comme si je m'attendais à ce que mon père s'écroule inanimé dans les secondes qui suivraient. Il se reprit pourtant rapidement et reprit la discussion comme s'il n'y avait jamais eu de brève intermède. Je choisis de me taire, ne posant aucune question mais le guettant au cas où il aurait besoin de moi. J'aurais peut être dû m'enquérir de son état, cela aurait éviter qu'il me pose une question à laquelle je ne pouvais pas fuir.
« Tu tentes de jouer au psy avec moi ? » tentais-je en plaisantant. Répondre me ferait du mal. Me taire le confirmerait que quelque chose n'allait pas et il n'aurait de cesse de savoir ce que c'était même s'il ne me forcerait pas à parler. Des perches seraient juste tendues de temps à autres au détour d'une discussion. Et si je tentais de feinter en disant que sa sortie avait assez duré et qu'il fallait qu'il rentre se reposer vu son grand âge ? Ça ne fonctionnerait pas, certes... « Mes amours ne vont pas aussi bien que les tiens. » Peut être que cela l'éclairerait sur le besoin d'espace et de solitude auxquels j'aspirais. « Je sais, je suis jeune, je n'ai que 18 ans, j'ai tout le temps pour m'en remettre et je rencontrerai quelqu'un d'autre qui me rendra heureux, je connais le refrain. » Seulement, il n'y avait qu'elle qui faisait battre mon cœur, qui était capable de me rendre heureux comme de me détruire à petits feux. Le souvenir de chacune de ses paroles me frappait en plein cœur, me mettant à chaque fois un coup au moral. Ce n'était plus qu'illusions et ça n'irait pas au delà car elle était déjà avec un autre. Comme si je n'avais jamais existé...
« Quelque chose cloche ? Ça n'avait pas l'air d'aller juste avant, tu m'as lâché brusquement.. Douleurs dans la poitrine ? » Changeons de sujet finalement pour s'attarder sur ses maux plutôt que les miens... C'était que j'y tenais à mon paternel, il était de bons conseils parfois quand il ne faisait pas attention...
Ross F. McGregor
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Lun 9 Sep - 21:41
L’idée d’éloigner Anne était peut-être stupide mais si cette solution permettait à Wyatt de se préparer à cette situation nouvelle afin qu’il n’en souffre pas, Ross n’hésiterait pas une seconde. Il ne voulait en aucun cas être la cause de sa tristesse. Certes, le jeune homme n’était pas à plaindre, il y avait bien plus malheureux que lui, mais quand il s’agissait de son fils, Ross devenait égoïste, il ne pensait pas aux autres. Ce garçon en avait déjà assez bavé jusqu’à présent, il y avait le droit à un peu de bonheur comme tout le monde. Et puis, voir son fils malheureux le rendait malheureux presque honteux. Il ne pouvait pas filer le parfait amour avec Anne sachant cela. Impossible à Ross de ne pas s’inquiéter pour Wyatt. Il fit mine d’acquiescer mais il n’en pensait par moins. Il ressentit alors comme une décharge électrique dans le cerveau ; même si des gestes réflexes pouvaient inquiéter, il réussit à garder le contrôle sur son corps, seul un gros mal de tête persista. Pour le moment, il ne se souciait pas de son état mais de celui de son fils qui, il en mettrait sa main au feu, lui cachait des choses. Bien entendu, il avait le droit d’avoir son petit jardin secret mais quand certains ressentiments s’échappaient de ce dernier, il était en droit de s’enquérir de ce qui n’allait pas. Bien joué la petite plaisanterie pour détourner le sujet ! Seulement Ross était à mille lieus de jouer les psy ; de toutes les façons, ça ne marchait jamais avec ses proches. Il faisait simplement son boulot de père en essayant de savoir ce qui ne tournait pas rond chez son fils afin de le soutenir. Il ne voulait pas de détails, simplement connaître la raison que Wyatt finit par lui donner.
- Ah l’amour ! Ce n’est pas simple. Enfin si, c’est simple, c’est nous qui sommes compliqués. Commenta-t-il avec une pointe de résignation dans la voix.
Quand ça n’allait pas, ce n’était pas facile à gérer. Ce que Wyatt dit ensuite indiquait clairement qu’il s’agissait d’une rupture. Contrairement à beaucoup d’adultes, Ross ne pensait pas qu’il s’en remettrait vite. Il savait que l’amour était souvent vécu plus ardemment chez les jeunes que chez les adultes, et quand il y avait rupture, la souffrance était au moins égale à l’intensité de leurs sentiments. Connaissant son fils, il devait morfler pour finir par en parler.
- Vraiment désolé pour toi mon fils. Dit-il compatissant. - J’espère que tu finiras par t’en remettre. Si t’as du mal et que tu veux en parler, tu sais que je suis là. Je sais que ça n’enlèvera pas ta souffrance, mais ça t’aidera peut-être à mieux la gérer.
Il n’y avait rien d’autre à dire sur le sujet. Ross n’avait rien vu et il s’en voulait. Mais qu’aurait-il pu faire ? Maintenant qu’il savait, il répondait présent mais c’était à Wyatt de cheminer doucement vers d’autres horizons. Une rupture pouvant s’apparenter à la perte d’un être cher, ce n’était pas évident de se dire que plus jamais ça ne serait comme avant ; il fallait du temps pour faire son deuil et suivant les personnes c’était plus ou moins long. Il ne restait qu’à espéré qu’un renouveau pointe son nez le plus vite possible. Tout était clair désormais dans l’esprit de Ross ; en prenant un logement étudiant, Wyatt n’aurait plus à faire front au bonheur de son père qui ne lui rappelait que trop la perte du sien.
- Je comprends mieux maintenant pourquoi tu veux partir de la maison. Mais bon, après tout, faut bien que l’oiseau quitte son nid un jour ou l’autre. Si tu me promets de ne pas me laisser sans nouvelle plus de deux jours, c’est ok. Annonça-t-il sans amertume.
Ross savait qu’à un moment donné, Wyatt prendrait son envol. Il ne pensait pas que ce serait si tôt mais il ne pouvait pas aller contre les événements qui précipitaient les choses. Il ne l’avait pas élevé pour qu’il reste à ses côtés indéfiniment, au contraire ! Il avait fait en sorte de lui donner les armes nécessaires pour faire face à la vie. Il pensait avoir réussi. Côté études ce n’était pas terrible mais ce n’était pas dû à un manque d’intelligence ; s’il se donnait les moyens de réussis, il s’en sortirait haut la main. Et avec son caractère de tête brûlée, il devrait arriver à dépasser les difficultés. Côté cœur, c’était une autre histoire, Ross n’y pouvait rien. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’il n’aimerait pas que son fils ne lui donne pas de nouvelle.
- Et ne me traite pas de papa poule, hein ! Anticipa-t-il pensant que son fils allait se moquer de lui.
Et les enfants poules, ça existe ? Parce que de ce côté-là, Wyatt n’avait rien à envier à Ross. Si ce n’était pas l’insouciance de la jeunesse, il serait sans doute plus inquiet pour son père que son père ne l’était pour lui. La preuve, il avait remarqué que quelque chose avait cloché un court instant chez le psychologue. Un autre gamin de son âge, accaparé par un chagrin d’amour, n’aurait rien vu. Ross réalisa alors que son fiston était en train de devenir adulte, une belle personne qui se souciait des autres malgré ses propres soucis.
- Je suis fier de toi fiston ! Dit-il en lui donnant une accolade. - Et t’inquiète pas pour ma poitrine, elle va très bien. J’ai juste un foutu mal de crâne, mais ça va passer… Avoua-t-il en fronçant les sourcils et en fermant fortement les yeux.
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Mar 24 Sep - 10:49
Enfin si, c'est simple, c'est nous qui sommes compliqués.... J'essayais d'analyser et de comprendre cette phrase prononcée par mon père. Ce qui devait être remis en question, ce n'était pas le sentiment en lui-même mais les personnes qui pouvaient le ressentir. Il n'avait peut être pas tort. Pourtant l'amour craignait, comme certaines choses dans la vie. Je devais penser ainsi sûrement à cause de la douleur bien tenace qui ne voulait pas me lâcher depuis plusieurs jours. J'essayais pourtant de m'en débarrasser entre les études, les sorties avec les amis, les jeux vidéos. Mais à chaque fois que j'avais le malheur de rester inactif, la douleur revenait en force, me frappant en plein visage, me laissant une marque et me narguant l'air de dire « tu ne peux pas m'oublier si rapidement, tu croyais quoi. »
Je savais Ross sincère dans ses propos. Il était réellement désolé pour moi comme je l'aurais vraiment été pour lui si ça n'avait pas fonctionné avec Anne. J'espérais également que je finirais par m'en remettre. Il me fallait du temps, combien, aucune idée. C'était la grande inconnue de l'équation et j'avais beau la tourner dans tous les sens, je ne réussissais pas à la résoudre pour en trouver la solution. « Je te parlerai de ce qui s'est passé, mais pas aujourd'hui. Je ne suis pas encore prêt. » J'avais encore un gros travail à faire sur moi pour revenir sur ce qui s'était passé sur le toit du lycée, pour en parler, comme pour remettre des mots sur ce que j'avais ressenti ou que je ressentais encore. Parfois, j'avais des morceaux qui sortaient, mais ce n'était qu'une partie infime de l'iceberg que je réussissais à laisser échapper. Et j'avais besoin d'air, de prendre du recul pour trouver réellement celui que j'étais et que je souhaitais devenir. J'avançais dans le choix de mes études mais j'avais encore un long chemin à parcourir et cela exigeait à mon sens que je tente de couper le cordon pour voler un peu de mes propres ailes.
La quête de la responsabilité en m'éloignant du cocon familial. C'était l'image que j'avais. Celle de Ross était plutôt un nid. Peu importait la forme que notre foyer pouvait prendre, ce que je retenais, c'était que mon père comprenait mon souhait de partir. Il était d'accord, sous condition que je lui donne régulièrement des nouvelles. J'ouvris la bouche pour répliquer mais il fut plus rapide que moi. Un papa poule. Je n'avais pas besoin de le dire tout haut, on savait tous les deux qu'il l'était. « Ok, tu n'es pas un papa poule. T'es mieux en fait... T'es le père et la mère poules réunis dans un seul corps. » Bah quoi, c'était vrai, logique et je n'avais rien à redire là-dessus ! Certes je l'imaginais mal portant une jupe ou des sous vêtements féminins, mais il avait toujours été là, comblant l'absence que la mort de la mère avait laissé dans ma vie. « C'est promis, je te donnerai des nouvelles régulièrement. Et si tu reprends un jour ton boulot à la fac, je suivrais tes cours en auditeur libre... sans perturber l'amphi... » C'était une précision qu'il ne fallait pas omettre de faire, car à moi seul, j'étais capable de foutre en l'air une heure de cours. Je ne savais pas s'il avait compté le nombre de fois qu'il avait été convoqué dans les différents lycées où j'étais passé à cause de ça. Cela dépassait largement la dizaine, au moins.
Je changeais ensuite de sujet, m'inquiétant pour sa santé. En retour j'eus droit à une accolade et à une demande de ne pas m'inquiéter. Il en avait des bonnes. Mes proches étaient tout pour moi, ma famille et surtout lui en tête de liste. Alors je m'inquiétais si je le voulais même si j'étais tenté de le croire que tout allait bien. « Normalement, c'est Anne qui est censée te donner une migraine, pas moi » commençais-je en plaisantant. Je me redressais alors et posais une main sur son bras. « Allez viens, je te ramène vers ta dulcinée. Elle aura peut être un remède miracle pour ton mal de crâne. » Il avait fermé les yeux. Je n'aimais pas ça. Mais je n'aimais pas non plus quand ils étaient ouverts et qu'il avait ce regard vide car il ne voyait rien. J'eus un pincement au cœur, il ne méritait pas ça. La vie était injuste.
Ross F. McGregor
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Ven 4 Oct - 18:39
Ross acquiesça d’un signe de tête. Il savait que ce n’était ni le moment ni le lieu pour Wyatt d’exposer son histoire malheureuse sinon il en aurait parlé de lui-même. Le jeune homme avait besoin de temps pour faire face à sa déception amoureuse et accepter d’avoir de la peine jusqu’à ce que celle-ci s’estompe. Ross souhaitait simplement que son fils n’oublie pas qu’il serait toujours à ses côtés s’il en avait besoin. Savoir qu’on peut compter sur quelqu’un si on rencontre un problème est toujours sécurisant ; ça n’arrange rien mais ça permet de ne pas se laisser couler totalement, c’est comme une bouée de secours mise à proximité d’un endroit où il y a des risques de noyade. Ross doutait tout de même que ce soit le meilleur moment pour Wyatt de prendre son indépendance. S’il avait un gros coup de blues alors qu’il était seul, aurait-il la force de remonter à la surface ? Mettrait-il sa fierté de côté pour demander de l’aide ? L’écossais n’était absolument pas certain de tout cela, c’était la raison pour laquelle il tenait à ce que le jeune homme lui donne des nouvelles régulièrement. Il pouvait se moquer de lui, le prendre pour un papa poule puissance dix, il s’en fichait complètement ; ce n’était pas faux après tout. S’il n’était pas certain que son fils lui envoie des messages tous les deux jours, il était encore moins sûr qui se tienne tranquille quand il suivrait ses cours à la fac. Mais bon, en bon père qu’il était, il préférait croire aux bonnes résolutions prises par son fiston. - J’espère te voir en amphi. Je n’ai pas l’intention d’abandonner mon boulot de prof et ce n’est pas la cécité qui m’en empêchera. Certes, pour les corrections, c’est pas génial, mais je pourrai toujours embaucher une lectrice pour ça. N’est-ce pas ?
C’était une solution à laquelle il n’avait pas encore songé et il avait envie d’avoir l’aval de son fils. Ross avait également la possibilité de demander à Anne de s’y coller mais il n’aimait pas lui demander de l’aide. La jeune femme avait déjà fort à faire avec sa grossesse et ses propres cours. Elle aidait déjà le psychologue dans certaines tâches quotidiennes, aussi ne voulait-il pas lui en rajouter et surtout dépendre d’elle.
- Anne ne me donne jamais la migraine, au contraire ! Plaisanta-t-il à son tour.
Rebondissant ainsi sur le remède miracle dont parlait Wyatt en se levant. Ross rouvrit les yeux et fit de même. Chancelant légèrement, il fit un pas en arrière et secoua la tête pour retrouver son équilibre.
- Oh putain ! Jura-t-il surpris en ouvrant de grands yeux qu’il fixa sur le visage de son fils. - Oh putain ! Deuxième édition sur un ton plus appuyé.
Ross n’en croyait pas ses yeux. Sans doute avait-il une hallucination. Un rai de lumière arrivait à son cerveau lui permettant de distinguer la silhouette de Wyatt. Il s’avança et se posta devant à quelques centimètres de lui. Une couleur attira son attention ; elle n’était pas très nette mais très orange quand même. - J'hallucine ou quoi ?
Ce genre de manifestation s’était déjà produit en présence d’Anne ; il y avait un mois jour pour jour, Ross avait recouvré la vue pendant quelques secondes. Il posa alors les mains sur les épaules du jeune homme, ferma fortement les yeux pour les rouvrir rapidement. Il regarda autour de lui avant de se concentrer de nouveau sur Wyatt. Ross ne distinguait presque rien à plus d’un mètre de lui, tout semblait être enveloppé d’un épais brouillard ; par contre il discernait bien les contours de son fils et certaines couleurs dont celle de ses cheveux.
- Depuis quand t’es roux toi ? C'est la coloration qui à tournée non ? Demanda-t-il étonné, heureux et inquiet à la fois.
Etonné des nouveaux goûts de son fils pour ce genre de teinture, heureux de voir, même mal, et inquiet car il s’attendait à être replongé dans le noir d’une seconde à l’autre. C’était ce qu’il s’était passé un mois auparavant, la perception des couleurs faisait tout même la différence et permettait à Ross de retrouver l’espoir qu’il avait quelque peu abandonné depuis.
- Putain, j'y crois pas. Dit-il en contenant sa joie.
Ce qui pourrait être pris pour une critique sur la couleur de la tignasse de Wyatt qu’il voyait, n’était que l’expression de la peur d’essuyer une nouvelle déception. Ross préférait laisser passer quelques temps avant de chanter victoire. Il serra son fils dans les bras durant quelques secondes, le temps de cligner des yeux plusieurs fois pour vérifier qu’il ne rêvait pas.
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Dim 13 Oct - 8:59
Des phrases prononcées simplement avaient un goût amer. Comme celle de Ross de me voir durant ses cours en amphi. Me voir... Je ne pensais pas qu'il l'avait fait intentionnellement, c'était une expression assez courante. Mais en parallèle de sa cécité, on plongeait dans l'ironie, limite le sarcasme. Je réprimais un léger soupir, prenant sur moi pour ne faire aucune remarque. Pour une fois que je passais un moment en tête à tête avec mon père, il était hors de question de le gâcher. Je savais prendre sur moi quand il le fallait, du moins j'essayais. Et je l'écoutais plus ou moins attentivement. « Si tu trouves une lectrice sexy, fonce pour l'embaucher. Anne ne pourra même pas te reprocher de vouloir la draguer. » Puisqu'il ne la verrait pas, il ne saurait pas qu'elle serait belle, logique non ? Cela sous entendait donc que je l'aide à l'embaucher... « Sinon je pourrais te faire la lecture des copies de temps en temps, mais le risque, c'est que je mette des A+ sur toutes.. » Tentative de sabotage ? Si peu, et cela me faisait sourire.
J'aimais ce moment de complicité même s'il fallait songer à rentrer à cause de cette migraine qui arrivait. J'en plaisantais encore mais dans le fond, j'étais inquiet pour mon père. Je me relevais, l'aidant à en faire de même. Je détournais un bref instant mon regard de mon père et quand je le reportais, il reculait d'un pas. Il me fixait ou du moins son attention était fixée sur moi. « Tu jures toi ? Deux fois en plus. Ça mériterait que je te fasse copier cent fois « je ne dois pas jurer devant mon fils ». ». Cette idée saugrenue m'amusait mais derrière cette plaisanterie, je me demandais réellement ce qui lui arrivait. Et l'inquiétude refit surface, plus présente qu'auparavant. Je ne comprenais rien, et il ne m'aidait pas à me fixer ainsi. Je n'osais même pas penser que quelque chose était en train de se passer avec sa vue. Il s'approcha de moi et son visage s'arrêta à quelques centimètres du mien. « Tu commences à me faire peur là papa. » Il n'hallucinait pas, je pensais plutôt qu'il était en plein délire. La cécité pouvait amener ou développer la folie chez une personne ? C'était une bonne question que je me posais.
Il posa soudain ses mains sur mes épaules, fermant puis rouvrant les yeux. Ne pas paniquer. Tenter de comprendre ce qui se passait. Bordel, c'était plus facile à dire qu'à faire ! Et puis soudain, deux questions qui amenèrent un air consterné sur mon visage. « Roux ? Coloration ? Moi ? Mais... » Je m'interrompis. Cela commençait à faire tilt dans mon cerveau de blond. Mon père distinguait quelque chose. Des couleurs. Pas vraiment les bonnes car je n'avais jamais fait de coloration mais il voyait un peu ! « Putain, c'est pas possible... Ta vue... ? » Je n'osais pas y croire. Et je jurais tout comme lui. Bel exemple qu'il me montrait, je reproduisais le même schéma ! Mais on s'en foutait après tout. Si c'était bien ce que je semblais comprendre, il n'était plus plongé dans l'obscurité et les couleurs commençaient à revenir.
Sans hésiter, je le serrais à mon tour dans mes bras. J'avais les larmes aux yeux. Je devenais vraiment trop sensible ces derniers temps. Je l'avais toujours été mais c'était pire en réalité. « Tu... Tu me vois vraiment ? Tu peux admirer le canon que je suis ? Je ne vais pas pouvoir tenter de te gratter mille dollars sans que tu t'en aperçoives ? » Je m'étais légèrement écarté, gardant mes mains sur ses épaules. Je plaisantais, mais c'était pour dissimuler l'inquiétude derrière mes propos. Je craignais que ça ne soit qu'une fausse joie. Que ce recouvrement de la vue ne soit que provisoire et qu'il allait plonger de nouveau dans le noir. Je voulais y croire mais j'avais terriblement peur que tout rechute. J'en avais marre des chutes. Cette putain de vie pouvait tout de même nous laisser du répit pour quelques temps et nous accorder de nouveau de la joie !
Ross F. McGregor
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Sujet: Re: I gotta go my own way [Terminé] Jeu 17 Oct - 22:19
Wyatt avait souvent des idées farfelues et il ne ratait pas l’occasion de lâcher une plaisanterie. Ross connaissait bien son fils mais ce dernier arrivait toujours à le surprendre et à l’amuser. Il adorait ce trait de caractère chez lui ; s’empresser d’en rire de peur d’avoir à en pleurer était une bonne façon d’appréhender les difficultés.
- Je te laisse carte blanche pour trouver une lectrice alors ! Dit-il en souriant franchement.
Sexy, il allait sans dire. Hors de question que Wyatt s’y colle ; non pas que Ross n’avait pas confiance en lui mais le jeune homme n’avait pas que ça à faire. Il devait s’occuper de sa nouvelle orientation, de ses études et de se trouver un studio tout en vivant avec son chagrin d’amour. Cela n’éliminait pas la possibilité de donner un coup de main à son père ; chercher pour lui une lectrice était amplement suffisant. Un bon compromis pour que le fils rende service à son père et pour que le père ne se sente pas dépendant de son fils ; la dignité des deux hommes était ainsi respectée. Si les maux de tête de l’écossais n’étaient pas venus gâcher ces instants de complicité, la matinée aurait été parfaite.
Alors qu’il était sur le point de suivre son fils pour regagner le domicile familial, un événement extraordinaire se produisit. Ross voyait son fils, mal, mais il le voyait ! Ca faisait combien de temps qu’il était plongé dans le noir ? Il ne savait plus et ne préférait même pas faire le calcul. Il préférait se concentrer sur l’instant présent. L’espoir tant caresser ne semblait pas vain mais il craignait une nouvelle fausse alerte. Il avait du mal à croire qu’il était en train de recouvrer la vue. Il jura par deux fois, son fils lui fit la remarque pour jurer à son tour. La stupéfaction devait être communicative, non ?
D’après la réaction de Wyatt, l’écossais comprit que les couleurs perçues n’étaient pas fidèles à la réalité. Peu importait ! Même si sa vision était altérée, il voyait de nouveau et discernait presque correctement la silhouette de son fils et les traits de son visage. Heureux de comprendre que son père recouvrait la vue, le jeune homme l’enlaça. Wyatt n’était pas du genre démonstratif avec son père, mais la réaction était tellement spontanée que Ross n’en fut même pas étonné. Il serra un peu plus son fils contre lui comme il le faisait quand il était petit. Cet instant resterait à jamais graver dans sa mémoire. Passer l’effusion des sentiments, l’heure était à la fausse rigolade. Tout comme Ross Wyatt craignait de subir une fausse joie.
- Bien sûr que je vois, sinon comment saurais-je que tu t’es teint en roux. Non mais franchement tu aurais pu faire plus original, bleu ou vert par exemple. Plaisanta-t-il en se forçant à ne pas montrer son inquiétude. - Pour les mille dollars, il faudra attendre le prochain contrecoup de ma capacité. Ajouta-t-il en se libérant des mains de Wyatt posées sur ses épaules. - T’inquiète fiston, ça va le faire cette fois ! J’en suis sûr. Dit-il pour rassurer le jeune homme ainsi que lui-même.
Ross détestait sentir Wyatt angoisser à cause de lui. Il devait positiver pour chasser les inquiétudes.
- Ca fait deux fois que ça me fait ça. La première, ça n’a duré que quelques secondes, et là, ça a l’air de tenir. Ca veut dire que ma vue revient petit à petit. Il n’y a pas de raison que je replonge dans le noir. Et même si mes yeux me jouent encore ce sale tour, ça ne sera pas définitif. C’est pas moi qui le dit, c’est le toubib ! Ajouta-t-il pour donner plus de force à son petit argumentaire. - Allez, viens, rentrons. Faut fêter ça dignement ! Dit-il en passant son bras autour des épaules de son fils.
Ross ne voyait que se qui se trouvait à proximité, tout ce qui était situé à plus d’un mètre de lui était plongé dans un épais brouillard. Peu importait, c’était toujours mieux que d’avancer dans l'obscurité la plus complète. Le brouillard se dissiperait sans doute au fil des jours, il voulait y croire. Le grand sourire qu'il affichait indiquait qu'il en était convaincu. . L’idée d’annoncer la bonne nouvelle à Anne le rendait encore plus heureux qu’il ne l’était déjà en compagnie de son fils.