Riley Brent Clark
« Mon propre moi est à la foi mon ami et mon ennemi. »
© Lya | ؏ NOM ؏ Clark ؏ PRENOMS ؏ Riley Brent ؏ DATE DE NAISSANCE ؏ 24 Août 1987 – 23 ans ؏ EMPLOI/ETUDES ؏ Riley a obtenu son High School Diploma de la Gardena High School, située à Harbor Gateway en 2005 et a intégré l’UCLA en septembre de la même année avec mineure en sciences de l’informatique. 4 ans plus tard, elle a obtenu son bachelor's degree, à l’âge de 21 ans. Elle est actuellement en première année de Master's degree. En parallèle à ses études, elle enchaine depuis ses 16 ans, des petits jobs étudiants. Elle a notamment été serveuse dans un starbucks café, caissière à McDonald, puis à Burger King ou encore vendeuse de pop-corn dans un cinéma. Depuis deux ans, elle est serveuse dans un cyber-café. ؏ GROUPE & RÔLE ؏ I live my life ؏ POURQUOI CE GROUPE ؏ Elle est née et a grandi à Los Angeles, mais ne sait rien de ce qui se passe en ville. ؏ STATUT SOCIAL ؏ Depuis l'accident de son père et les frais médicaux à payer, la famille Thomas est plus que modeste. Pour payer son Master, elle a réussi à obtenir une bourse : la Finerman Schorlaship.
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؏ CARACTÈRE & PHYSIQUE ؏
D'apparence confiante et quelquefois nonchalante, Riley cache derrière ses sourires et ses paroles bienveillantes un mal être des plus profonds, une estime d'elle-même frôlant les zéro. Accablée par des tares que personne ne soupçonne, elle les dissimule grâce à une capacité de contrôle acquise au fil du temps. Très calme et souvent silencieuse, elle se contente de regarder les autres faire les bêtises et apprendre de leurs erreurs. S'il lui arrive de participer aux fous rires de ses amis les plus proches, elle se met malgré tout, très facilement en retrait. Elle n'aime pas l'attention et déteste qu'on la fixe trop longuement. Riley n'est pourtant pas moche. De longs cheveux blonds, des yeux bleus perçants, une taille respectable et un poids idéal. Elle se trouve banale. Mais le problème ne vient pas de son physique. Le problème vient d'autre part. Le problème vient de son incapacité à s'accepter et à son envie de tout cacher à tout le monde.
Secrète et discrète, elle ne laisse entrer que très peu de personnes dans son jardin secret. Ses choix sont souvent les mauvais, car toutes, sauf une, ont fini par la quitter. Peu impulsive, elle préfère réfléchir à ses actes, à ses paroles et à la situation, plutôt que d’exploser dès que quelque chose ne va pas. Cela lui permet donc de masquer ses émotions de manière experte et l’empêche de se dévoiler aux gens qu’elle ne connaît pas et à qui elle ne fait pas confiance. Elle est malgré tout en quête d’acceptation et cherche souvent l’approbation des autres, quitte à se mettre dans des situations qu’elle aurait évitées en temps normal.
Cependant, l’énerver serait de mauvais augure. Il est dit qu’il faut se méfier des plus calmes. Dans le cas de Riley, ce n’est pas pour ses capacités au lit, mais pour sa violence autant physique que verbale. Très rapidement, elle peut devenir sarcastique, acerbe et moqueuse, en plus d’avoir l’irrésistible envie de cogner quelque chose. Ce n’est sûrement pas pour rien qu’elle déteste boire, car l’alcool la rend violente.
Riley préfère le contrôle et les secrets au rejet qui l’attend si un jour, elle devait se dévoiler. Comment se faire accepter par des gens qui nous sont étrangers, si l’on ne parvient pas à s’accepter soi-même ? Cette question repose écrite, cachée sur une feuille de papier au fond de sa table de nuit depuis bientôt trois ans. Elle n’a encore jamais pu y répondre.
؏ CAPACITÉ ؏
Imaginez l'air, celui qu'on inspire et qu'on expire. Imaginez la brise d'air frais du matin, qui frappe notre peau, l'air chaud de l'été qui nous étouffe. Imaginez à présent que quelqu'un ait le pouvoir de le contrôler. Imaginez la puissance que cette personne doit posséder pour arriver à maîtriser un élément aussi capricieux. Brisez votre imagination à présent, parce qu'aussi calme et posée qu'elle soit, Riley a peur de son pouvoir et est bien loin de l'image du maître de l'air que la série animée Avatar procure. Détruisez l'image d'une puissance incommensurable, car utiliser sa capacité vide la jeune femme de toute son énergie et ne laisse à vos pieds qu'une pauvre jeune femme démunie, sur le point de tomber dans les pommes et incapable de se défendre. En théorie, en étant capable de contrôler l'air, Riley aurait la capacité de tout contrôler de son environnement : le vent, les tempêtes meurtrières, l'arrivée d'air dans les poumons et pourquoi pas même faire en sorte que le vent pousse les objets vers elle … mais tout cela n'est que théorie. La pratique est beaucoup plus compliquée que cela.
Afin d'utiliser son pouvoir, la demoiselle a besoin de ses mains. Tout simplement parce que c'est grâce à elles, qu'elle réussit à manipuler l'air qui l'entoure, notamment en réunissant une masse d'air suffisamment importante pour secouer quelqu'un. Pour cela, elle a besoin de deux outils essentiels. Le premier est la concentration et permet d'éviter les accidents. Il va sans dire qu'un miaulement ou qu'un bruit de moteur de voiture n'arrivera pas à la déstabiliser, mais si quelqu'un attire son attention alors qu'elle cherche à utiliser sa capacité, les choses risquent d'être désastreuses, autant pour elle que pour l'autre personne. Elle ne peut pas non plus utiliser sa capacité si son attention est partagée et non focalisée. Le deuxième outil est l'énergie, lui permettant ainsi d'utiliser son pouvoir à plusieurs reprises si nécessaire ou au moins de ne pas la tuer si elle vient à l'utiliser malencontreusement.
Lorsque ces deux éléments sont réunis, elle n'a plus qu'à faire appel à ses émotions, car c'est de là que son don prend forme. La forme la plus puissante se manifeste grâce à la peur. La surprise ne provoque en général aucun dégât puisqu'elle perturbe sa concentration. La colère en revanche, pourrait être dévastatrice pour sa victime, si victime il y a et pour elle-même. Lorsque la demoiselle est régie par la colère – et cela arrive rarement vu son impressionnant self-control – elle carbure à l'adrénaline. Le problème de cette hormone est qu'elle donne une impression de puissance sur le moment, mais vide tout le monde de son énergie une fois l'évènement passé. Ainsi, elle risquerait la mort et ce, sans même s'en rendre compte.
Enfin, les doses d'énergie et de concentration demandées sont proportionnelles à la tâche effectuée. Créer une petite bourrasque de vent inoffensive ne lui demandera pas plus d'énergie que de faire les cent pas dans une chambre. Créer une tempête ne lui serait possible qu'en cas de colère intense et se révèlerait mortel. Avec le temps, il lui sera possible d'empêcher l'air d'arriver jusqu'à une personne, l'empêchant ainsi de respirer, ou de l'étouffer en augmentant la masse d'air autour de son cou. Cela lui demandera cependant d’énormes efforts physiques et mentaux, puisque cela voudrait dire risquer de tuer quelqu’un. Elle ne sera malgré tout jamais capable de tuer qui que ce soit. En effet, pour cela, il faudrait qu’elle pousse au-delà de ses limites d’énergie. Tuer quelqu’un, la tuerait donc en retour.
Les symptômes d'un manque d'énergie sont simples et plutôt communs : essoufflement, lourdeur des muscles, fatigue physique, faim, pâleur. Dans ces cas-là, un repas consistant lui est recommandé en plus d'une cure de sommeil d'environ 12h. En cas d'évanouissement, le temps passé inconsciente peut varier entre quelques minutes à une journée entière. En théorie, cela pourrait aller jusqu'à quelques jours, mais elle n'en a encore jamais fait l'expérience.
؏ HISTOIRE ؏
5 Août 1994Riley n'avait pas encore sept ans que sa vie était déjà un enfer. Pas une seule journée ne se passait sans que ses parents ne se disputent, sans que sa mère ne finisse en larmes, sans que son père ne claque la porte en sortant de la maison, sans qu'elle ne se cache sous la couette pour bloquer les sons. Elle savait qu'elle n'avait pas été désirée. Elle savait qu'elle avait été gardée uniquement par croyance. Elle savait que personne dans sa famille ne croyait et ne respectait l'avortement. Elle savait que l'adoption avait été une option refusée par sa mère. Elle savait que jusqu'à ce que ses parents n'obtiennent leurs diplômes, elle avait été élevée par ses grands-parents. Elle savait tout ça. Mais ce qu'elle ne comprenait pas, c'était pourquoi. Pourquoi n'arrivaient-ils plus à s'entendre ? N'était-elle pas assez sage ? N'avait-elle pas d'assez bonnes notes ? Ou était-ce simplement de sa faute à elle, parce qu'elle existait ?
Ce jour-là, elle se réveilla à huit heures, sous les cris répétés de son père. Elle se frotta les yeux pour enlever les dernières traces de sommeil et descendit les escaliers de la petite maison où ils avaient emménagé le mois précédent. Sa mère se tenait près de la porte d'entrée, entourée de sacs et de valises tandis que son père hurlait. Elle ne comprenait pas les mots, mais elle savait que personne ne l'avait vue encore. «
Maman ? » Un mot à peine entendu sous la voix puissante de son père et le silence se fit. Sa tête d'enfant lui disait de demander où elle allait et quand elle reviendrait, mais son cœur lui disait de lui faire un câlin et de la retenir, de l'empêcher de partir. «
Est-ce que tu penses à elle ? » Le sens de ces mots lui échappaient, mais elle se rapprocha quand même. «
Maman, tu pars ? » Grace s'agenouilla face à elle et la prit dans ses bras. «
Oui ma chérie. Mais ne t'en fais pas, je n'aurai pas le temps de te manquer. Je serai de retour bientôt ok ? » «
Ok. » Passant les bras autour du cou de sa mère, Riley l'enlaça de toutes ses forces d'enfant. «
Je t'aime maman. » «
Je t'aime aussi mon cœur. »
***
C’était il y a 16 ans et quand j’y repense, je me rends compte de la naïveté des enfants. Prêts à croire tout ce qu’on leur dit à condition que ce soit accompagné de bisous, câlins et autres joyeuseté. Avec la relation qu’entretenaient mes parents à cette époque, je n’aurai pas dû la croire, mais j’y ai cru. Pendant cinq ans j’y ai cru. Jusqu’à ce que je regarde Karen, la femme de mon père et que je lui demande si vraiment, un jour, ma mère reviendrait. Je ne la remercierai jamais assez de son honnêteté. Grâce à elle j’ai arrêté de prier Dieu tous les jours et j’ai avancé. Et chaque jour je m’enfonçais dans un fantasme. Dans une vie que je n’avais pas, mais que je voulais. Un père, une belle-mère qui m’aimait plus que ma propre mère, un petit frère, une petite sœur … une famille unie. Le rêve de toute une vie. Mais je n’arrivais pas à être heureuse. Le sujet des garçons devenait de plus en plus présent, pesant, au fil des années. Chacune de mes copines en avait trouvé un à son goût et se contentaient de les admirer de loin. Je voyais que c’était réel. Mais je ne sentais rien.
A 14 ans, normalement, les hormones commencent à agir. Je pensais que j’étais simplement en retard. Après tout, mes règles ne sont arrivées pour la première fois que cette année-là, mais non. Je ne sentais que mon regard glisser vers le corps des autres filles dans les vestiaires, avant et après le sport. Je ne voyais que le visage de cette fille, assise à côté de mon voisin de devant, en cours de maths et je ne comprenais pas. Toutes les nuits, je m’endormais avec ce point d’interrogation. Que se passait-il ? Tous les jours je faisais semblant. Je murmurais le nom d’un garçon qui se trouvait dans mon cours de biologie. Jensen. Mais Jensen avait les yeux d’un marron horrible et avait cette malheureuse tendance à réciter l’alphabet pendant qu’il rotait, pour faire rire ses amis et ses cheveux relevés en brosse étaient couverts de gel et ne donnaient pas envie qu’on les touche. Et si ses dents étaient droites, ses lèvres étaient trop épaisses. Son visage était trop ovale à mon goût, ses épaules trop larges et il n’était pas très grand non plus. Non je ne l’aimais pas. Autant physiquement que mentalement. Mais c’était celui qui se rapprochait le plus de mes critères de beauté concernant les garçons. Et lorsque j’y repense, je me dis que c’est toujours le cas.
C’est l’année d’après que j’ai compris, quand à la télé, Willow et Tara se sont embrassées. Je me souviens des mots de Karen à mes côtés. «
Elles sont mignonnes, tu ne trouves pas ? » Mais je ne les trouvais pas mignonnes. Je les trouvais horribles, monstrueuses, j’avais honte pour elles, pour ces actrices qui osaient jouer un tel rôle. Je savais que Karen avait vu mon inconfort, mais j’ai gardé le silence. Que pouvais-je dire ? Je venais de comprendre que deux filles pouvaient être ensemble. Je venais de comprendre ce qu’il se passait chez moi. Je venais de prendre conscience de ma nature et c’était … Mon monde s’effondrait autour de moi. Le fantasme d’une vie que je désirais venait de s’écrouler et je me retrouvais seule, au milieu d’un désordre sans nom, sans savoir où aller, que voir, que faire.
Le lendemain, ma mère est revenue. Mariée. Deux enfants. J’ai pris Killian, mon petit frère dans les bras et je lui ai tourné le dos. J’avais tourné la page. Je n’avais plus besoin d’elle. Mais qui aurait pu me dire que quelques mois plus tard, elle se chargerait de payer le Refuge, le camp de réorientation de Love in Action. J’en suis revenue quelques jours avant mon seizième anniversaire. Folle amoureuse et folle de désespoir que ça n’ait pas fonctionné. Karen et ma mère ne cessaient de se disputer et je voulais qu’elles se taisent. Je voulais qu’elles se taisent et qu’elles trouvent un moyen de me soigner. Mais Karen ne cessait de répéter que je n’étais pas malade. Et mon père perdu entre son amour pour Dieu et son amour pour moi ne savait plus où se mettre. Grace, ma mère, était la seule à vouloir m’aider, mais ce n’était pas de son aide que je voulais. Je voulais celle de Karen. Ma vraie mère. Celle qui m’avait élevée et soutenue pendant tout ce temps. Je voulais que mon attirance et mes sentiments pour Jamie disparaissent. Je voulais pouvoir regarder un garçon comme je regardais les filles. Je voulais que cette nouvelle année au lycée m’aide à changer. Mais la rentrée de Septembre fut la plus rude de toute mon existence. Car Jamie était là. Avec ses cheveux bruns soyeux, ses yeux couleur noisette, son visage ovale et sa petite taille. Et à chaque fois que je posais mon regard sur elle, je sentais mon cœur danser et un sourire étendre mes lèvres. J’étais cruche et niaise, mais je ne pouvais m’en empêcher. J’étais prisonnière d’une sexualité et de sentiments que je ne voulais pas, mais je ne m’étais jamais sentie aussi légère de ma vie.
Consciente de mon conflit, Jamie en fit fi et m’embrassa à minuit pile, le soir du 31 décembre 2003. L’année qui suivit, je ne fis que la fuir. Et ce n’est qu’un an, jour pour jour, heure pour heure, que je cessais enfin de courir, le temps de reprendre mon souffle dans un baiser enflammé. Karen a cru que je m’étais enfin acceptée. Mon père a cru que je pouvais enfin être heureuse. Ma mère m’a abandonné une deuxième fois. Michael, son mari, l’a quittée. Je n’ai fait que me perdre un peu plus. Et le 25 décembre 2006, Jamie ne m’offrit rien d’autre que ses mots d’adieux. Je m’y attendais. Ça ne m’a pas empêché de pleurer la seconde même où la porte d’entrée s’est refermée sur elle. Le lendemain, il ne restait plus aucune trace de mon cœur brisé. Personne ne l’aurait su, si Jamie et moi n’avions pas l’habitude de tout faire ensemble. Pour tous mes proches, la raison de son absence à mes côtés était évidente. Mais personne ne comprenait pourquoi je ne montrai rien de ma tristesse. Ils ne comprenaient pas que pleurer pour quelqu’un qui ne reviendra pas ne servait à rien. Combien de temps avais-je pleuré pour ma mère ? Elle n’était revenue que sous la pression de son mari qui voulait absolument me connaître. Elle est repartie le moment même où mon homosexualité a été révélée au grand jour et n’a pas cillé lorsque Michael l’a quittée sous nos yeux. L’expression ne dit-elle pas que si l’on aime, il vaut mieux les laisser partir, s’ils reviennent, ils sont à nous ? A la différence que je n’aimais pas Grace. Et que malgré mon dégoût pour l’homosexualité, j’avais tout donné à Jamie. Elle n’est jamais revenue. Et petit à petit je me suis reconstruite. Jusqu’à ce que mon père ait un accident. Jusqu’à ce que je rencontre celle qui me détruirait.
***
14 Février 2009Quand je vois dans son regard, tout l’amour et la tendresse qu’elle éprouve à mon égard, je sens mon cœur battre enfin. Je me sens vivante. Libre. Comme une colombe en plein vol. Parce que je comprends enfin que je l’aime aussi. Mais lorsque je vois son corps, ses seins, son sexe, lorsque je la vois prête à me donner tout son être, je n’éprouve que du dégoût sous le plaisir que cela me procure. Car une femme ne peut aimer une autre femme au point de se donner corps et âme. Car une femme ne va de droit qu’avec un homme. Car je suis femme et seul le corps d’une autre femme me fait éprouver du désir. Car je suis femme et jamais je ne pourrai aimer un homme, comme je l’aime elle. Sarah. Beauté divine qui a sauvé mon âme des méandres de l’enfer. Déesse qui me fait vivre autant qu’elle me fait mourir sous ses regards, ses paroles, ses baisers, son amour. Tendre femme pour qui je donnerai tout, mais que je fais souffrir par l’absence de mes mots d’amour. Comment lui dire que je ne suis plus femme de foi, mais femme incomprise ? Comment lui dire que je ne comprends pas la nature qui semble pourtant m’avoir faite ainsi ? Comment lui dire que je l’aime, si je ne m’aime pas ?
5 Mai 2009Le seul homme de ma vie venait d’être admis à l’hôpital. Karen était hystérique au téléphone. Je ne crois pas l’avoir déjà entendue ou vue dans un tel état. Je n’aurai jamais cru être effrayée à ce point et jamais je n’aurai cru que ce qui m’arriva, m’arriverai. Il n’était que 15h. Avec l’autorisation de mon patron, j'ai abandonné mon poste derrière le comptoir et retrouvé ma belle-mère à l'hôpital. Je me souviendrai toujours des larmes qui ruisselaient sur ses joues et des jumeaux qui s’accrochaient à elle. Je me souviens surtout, que ce jour-là, ma vie et celle de mon père, basculèrent. L'opération qui suivit son accident de voiture put sauver sa vie, mais pas sa moelle épinière. Plus jamais il ne pourra remarcher. Quant à moi ... je comprenais enfin, que j'étais réellement un monstre. Vivre une sexualité anormale et abominable m'avait transformé en une chose ignoble et je ne savais pas quoi faire pour me repentir. Du jour au lendemain, l'air autour de moi devenait lourd, pesant, fou, incontrôlable. Je ne comprenais pas pourquoi. Jusqu'à l'annonce de la paralysie de mon père. Dans le parc de l'hôpital, une tornade prit naissance sous mes yeux, alors que j'essayais de contrôler mes larmes. Mais avant que sa taille ne commence à concurrencer celle d'une rose, mon visage rencontra le sol et je perdais conscience, pour ne me réveiller qu'à la nuit tombée, entourée de ma famille persuadée que j'étais simplement sous le choc de l'annonce. Je ne leur ai jamais dit la vérité.
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L'opération et les séances de rééducation demandèrent de l'argent, les séances de psy imposées à mon père aussi. Je n'avais plus de quoi vivre seule, malgré ma bourse et mon travail. Voir mon père apprendre à vivre avec un fauteuil roulant me fit mal. Apprendre à vivre avec un ... un pouvoir, je suppose que c'est le terme, fut une torture. Je ne contrôlais rien et cacher quelque chose d'aussi gros fut la pire épreuve de ma vie. Je n'avais jamais été quelqu'un d'impulsive, je préférais réfléchir à mes actes avant d'agir. Je préférais contrôler mes émotions, lutter contre mes pulsions. Mais cette étape de ma vie me permit de créer un masque, une carapace. Derrière mes yeux bleus et mon sourire, se cache un monstre. Une homosexuelle, additionnée à une mutante. Je méritais la mort, mais personne ne devait le savoir. Sarah n'en avait jamais rien su. Le mensonge me pesait, mais elle ne voyait rien d'autre que l'absence de mes mots d'affection. Pendant près de deux ans, elle a attendu, patienté, m'a donné son amour pour ne recevoir qu'un sourire, un "merci" en échange. Et pendant que je souffrais de la faire souffrir, j'apprenais à cacher mon pouvoir, à ne pas l'utiliser par accident. Afin de ne pas trahir ma véritable nature. Mais un jour, elle en eût assez. Seulement 4 mois après que nous ayons emménagé ensemble.
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5 Janvier 2011«
Dis-moi que tu m’aimes. » «
Pourquoi ? » «
Est-ce que tu m’aimes au moins ? » «
Je ne sais pas. » C’était comme un coup de massue qui s’abattait sur Sarah. Cela n’aurait pas dû la surprendre, mais comment empêcher son cœur de se briser malgré tout ? Deux ans. Elle avait tenu deux ans, sans m'entendre lui dire ‘je t’aime’ une seule fois. Je pense qu'elle le voyait, des fois, dans mes yeux, qu'elle le sentait, dans ma manière de lui faire l’amour et dans la tendresse qui se dégageait de mes gestes, mais elle ne l’entendait pas. Je ne le lui avais jamais dit, je n’étais pas capable de lui dire et elle en prenait enfin conscience. Les larmes aux yeux, elle acquiesça d’un signe de tête avant de quitter l’appartement sans un autre mot, dans l’intention de ne jamais revenir. Sans savoir qu'au moment où la porte se ferma derrière elle, fut le moment où je compris enfin ce que voulait vraiment dire l'expression "avoir le cœur brisé".
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J'ai détruit l'appartement, cette nuit-là. Et je n'ai pas encore cessé de pleurer.
؏ PROJETS & ESPÉRANCES ؏
Cela pourrait paraître bien surprenant, mais Riley n’est véritablement heureuse qu’à travers ses études. Plongée dans ses livres, ses notes et son ordinateur, elle arrive à en oublier ses démons et à cacher aux autres sa véritable nature. Elle espère donc réussir son master et sa thèse avec brio, puis trouver un travail qui lui permettrait d’être suffisamment payée pour soutenir sa famille financièrement.
Idéalement, cependant, elle aimerait que son pouvoir, sa malédiction, disparaisse. Et s’il y en a d’autres comme elle, qu’ils disparaissent aussi. Car le monde n’est pas fait pour eux. Les monstres devraient être détruits et elle la première. Malheureusement, elle n’ose pas faire des recherches pour comprendre ce qui lui arrive. Car faire des recherches voudrait dire accepter ce qu’elle est. Elle doit donc s’accepter et accepter le fait qu’elle doit mourir, pour le bien de l’humanité. Mais ce n’est pas encore gagné.
Elle a depuis longtemps abandonné l’idée de faire soigner son homosexualité, car Love in Action a fermé et les déclarations de ses responsables l’ont démotivées. Mais elle n’arrive toujours pas à vivre avec et malgré ses deux relations avec Jamie et Sarah, continue de se considérer comme malade.
En soit, Riley aimerait comprendre pourquoi le monde s’est acharné sur elle. Pourquoi devait-elle être homosexuelle ? Pourquoi devait-elle être une … un monstre ? Pourquoi n’avait-elle pas pu être normale ? Son souhait le plus cher est d’être normale. Mais la normalité ne signifie-t-elle pas être différent des autres ? Inconsciemment, son plus grand projet est de s’accepter enfin telle qu’elle est, mais ne vous attendez pas à ce qu’elle le dise à voix haute.
© Mistaken | ؏ PSEUDO ؏ Aly, Lili, Blueson. ؏ ÂGE ؏ 20 ans ؏ AVATAR ؏ Teresa Palmer ؏ CODE DU REGLEMENT ؏ validé par Sonny ؏ EXPERIENCE RP ؏ 7 ans de RP sans compter ma pause d'un an. ؏ DISPONIBILITE ؏ Je passe tous les jours, mais je ne RP que quand j'ai le temps. ؏ OU AVEZ-VOUS DÉCOUVERT LE FORUM ? ؏ Quelque part sur la toile, sans aucun doute. ؏ VOTRE AVIS ؏ C’est le même qu’à ma première inscription .
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