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 Petit accrochage [Terminé]

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Dylan
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MessageSujet: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeJeu 27 Sep - 15:50

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Petit accrochage
«Dylan & Ingrid»


Une petite brume ? Qu’à cela ne tienne, ça le rafraichira en courant. Dylan ouvrit la fenêtre de son studio, observa avec un certain respect le monde qui se dévoilait à ses pieds. Il aimait la hauteur et observer tous ces petits êtres qui grouillaient comme des fourmis dans tous les sens. C’était amusant de regarder ces individus, tous uniques, qui savaient exactement où ils allaient, ce qu’ils faisaient et ne prêtaient jamais attention aux détails qui les entouraient, hormis les touristes peut-être. Il était pratiquement midi, mais Dylan s’était levé tard. Après de longues heures  passées à la bibliothèque pour des recherches sur son exposé en génie génétique, il avait bien mérité une grâce matinée.

Il s’étira de tout son long, bruyamment, puis gagna la cuisine qui était séparée du salon-chambre par un bar en bois de mauvaise qualité. Il chercha dans son frigo un reste de jus d’orange, mais en vain. Comme d’habitude il avait oublié de faire les courses, la flemme n’aidant pas. Pourquoi fallait-il toujours qu’il ait faim quand le frigo était vide ? Le blondinet leva les yeux au plafond puis se dirigea d’un pas trainant vers la salle de bain. Il se barbouilla le visage d’eau froide et se regarda dans la glace.

Ces derniers jours, à part trainer à l’université et se poser sur un banc dans l’espoir de croiser le regard d’Emy, il n’avait franchement pas bougé ses petites fesses, qui commençaient à devenir flasques à force de rester assis. Il fallait se reprendre en main, tonifier ce corps, jadis athlétique, et remettre les pendules à l’heure. Ezekiel avait raison; Emy était un brouillard noir qui l’empêchait d’avancer, de prendre son envol et d’aller conquérir de nouvelles contrés. Il se laissait abattre depuis plusieurs mois et si sa gourmandise ne le poussait pas à manger, il aurait très certainement tenté une grève de la faim.

Il tira son sac de sport qui se trouvait en dessous du lit, qu’il ouvrit nonchalamment et sorti une paire de baskets neuves. Le jeune homme avait totalement oublié son envie de s’inscrire aux cours de sport de la faculté. Il y avait un tas d’activités intéressantes tous les ans et lui, ne s’était inscrit à rien. Le tennis, le volleyball, la natation, le baseball … tous ces sports lui donnaient envie, mais il n’avait même pas levé le petit doigt pour se bouger et attendre dans la longue file des inscriptions. Maintenant il le regrettait. Bien, en même temps, ses études lui prenaient du temps. Il ne pensait franchement pas qu’un master en biochimie pouvait être aussi contraignant … dire qu’il visait une thèse en pharmacologie … il était servi.

Après avoir enfilé un short, un t-shirt sale et ses baskets neuves, Dylan était fin prêt. Pour l’échauffement, il descendit les 15 étages à pieds. Ce fut long, pénible et au sortir du building la tête commençait légèrement à tourner. Damnit ! pensa-t-il. Croire qu’il pouvait commencer par le parcourt habituel n’était certainement pas très lucide … mais visiblement, son égo passait au dessus du raisonnable. Alors il s’élança dans son petit parcourt de jogging habituel, où jadis il avait encore la vigueur et la force d’un grand étalon. Comme pour se croire apte à une performance dont les limites dépassaient son imagination, il commença une foulée moyenne et arrivant vers les terres de sables des longues plages de Venice Beach, il tenta une sorte de sprint mal assuré. Toutefois, le blondinet, les boucles au vent, l’air sérieux et sportif, détournait des regards. Certaines filles gloussaient, d’autres restaient indifférentes et d’autres encore lui faisaient un simple échange de regard.

Dylan sentait son cœur s’emballer, taper contre la paroi musculaire de ses pectoraux. Son souffle semblait moins souple qu’auparavant, ses joues commençaient déjà à brûler et son front perlait de sueur. Pourtant, il serra les poings et continua son avancée. C’était trop pitoyable de perdre son élan maintenant. Il ne fumait pas, ne buvait pas excessivement et n’avait pas participé aux folles soirées étudiantes depuis une décennie. Alors pourquoi n’y parvenait-il pas ? Un mois d’absence en cardio et voilà le résultat ? Le corps humain est faible … il s’épuise vite, s’use, ne maintient aucune performance dès qu’il s’arrête quelques mois. A y réfléchir, autant rester ses journées assis son cul sur une chaise et attendre de mourir d’un cancer du côlon …

Alors, pour chasser ces mauvaises pensées qui lui obstruaient la vue, il se calqua sur ses pas et respira un peu plus lentement. Son souffle commençait doucement à revenir, ainsi ses jambes ne fléchiraient pas sous la pression. Le sable s’engouffrait dans ses chaussures, mais il s’en fichait. L’air était frais, mais vivifiant. La brume trempait ses vêtements plus vite qu’il ne l’aurait pensé, le rendant plus lourd, plus pataud. Il ferma les yeux un instant, pour s’imprégner au mieux de la musique qu’il avait mis dans les oreilles. Mais tout acte imbécile, mérite châtiment !

Dylan percuta un corps mou et s’étala comme une crêpe sur le sol humide. Du sable dans la bouche, une algue noire devant le nez, les écouteurs partis en avant et le cul à l’air … Dylan était dans une posture assez pitoyable. Il se releva rapidement, époussetant tant bien que mal le sable qui s’agglutinait à ses vêtements, visiblement indésirable de le quitter pour l’instant. Il pesta devant la stupidité d’avoir voulu s’imprégner cette maudite musique et se retourna vers la chose qu’il avait percutée. C’était un corps, qui était lui aussi avachi sur le sol, en boule. Une fille. Elle gémissait des paroles incompréhensibles. Surement des « Aie j’ai mal » ou des « pourquoi ça ne m’arrive qu’à moi ? ». Il s’approcha avec prudence, comme s’il s’agissait d’un animal féroce ou d’un cadavre qui pourrait reprendre subitement vie, comme dans les séries américaines à gros budgets.

« Heu … ça va ? Je ne vous ai pas trop fait mal ? »

Quand il se trouva à quelques centimètres du corps et qu’il tendit une main sale pour aider la jeune fille à se relever, il découvrit un visage familier. Cette fille lui disait vaguement quelque chose, mais quoi ? Ses boucles brunes lui couvraient les yeux, mais le reste du visage se dessinait aisément dans la lumière pâle d’un soleil voilé par la brume. Elle ne semblait pas pleurer et Dylan avait l’impression de voir les commissures de ses lèvres s’étirer pour former une sorte de sourire torve. Bien, l’essentiel c’est qu’elle ne prenne pas trop mal cet incident. Mais le blondinet se sentait mal et sa cheville était douloureuse. Ainsi ses os avaient également ramollis ? Bon sang, il était évident qu’il fallait oublier Emy et se remettre au sport.
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Ingrid Amelia

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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeJeu 27 Sep - 18:54



Le temps était maussade tout comme l’humeur d’Ingrid. Elle se sentait seule, perdue, et ne savait même plus pourquoi, ni pour qui elle vivait. Lorsqu’elle se promenait dans la rue, elle voyait des couples amoureux, des mères avec leur fille, des pères avec leur fils et vice versa, des amis proches, des potes aussi qui blaguaient entre eux après l’école, mais elle au fond, elle était toujours seule. Elle se prenait souvent à rêver de ce que serait sa vie s’il n’y avait pas eu cet accident. Elle se surprenait alors à s’imaginer entourée de ses ami(e)s les plus proches et à rire de tout de rien assis à une table du Starbucks. Elle s’imaginait toujours joyeuse et souriante, moins timide aussi. Mais ce n’était qu’une partie de son imagination qui espérait qu’il en soit ainsi. Parce qu’en ce moment même, au contraire, elle était assise seule, au bord de la plage, et elle se contentait de faire semblant d’être heureuse devant les gens, la plupart du temps du moins.

C’était le week end et elle avait décidé de se lever tôt pour aller à la plage. Certes, il faisait froid mais elle avait tout prévu. Un grand plaid pour se poser dessus, son grand manteau bien chaud, et un plaid en plus pour se couvrir si jamais elle avait froid. Ce dont elle doutait vu l’épaisseur du manteau. Et puis elle n’était pas de nature à avoir froid facilement. En plus de ça, elle s’était pris deux thermos de chocolat chaud. Pour un régiment en somme, mais on ne sait jamais. Et puis elle ne savait pas combien de temps elle resterait sur la plage.

Elle s’était posée sur le plaid, les jambes semis allongées, et elle s’était mise à observer les immenses vagues qui se déchaînaient devant ses yeux, avant de finir en une mousse blanche épaisse sur le bord de la plage. Ingrid aimait le remous des vagues. Il était constant, et créait un rythme qui cadençait ses pensées. Elle s’était aussi mis les écouteurs dans les oreilles, et chantait selon les chansons. Elle se souvenait le jour où elle était venue ici avec Keaton et Maggie. Une autre personne avait découvert sa capacité. Ça lui faisait froid dans le dos, mais quelque part ça la rassurait, car elle savait qu’elle avait une autre adulte à qui se confier en cas de problème. Au final, d’ailleurs, l’adolescente se disait qu’elle avait quand même rencontré pas mal de monde ces derniers temps, depuis sa sortie de l’hôpital, elle avait même retrouvé Jayden, et pourtant elle se sentait toujours seule. Il y avait ce poids au fond de son cœur qui ne voulait pas s’ôter de là. Et depuis qu’elle avait rencontré Jack, un garçon qui l’avait prise pour la Vierge mais qui lui avait donné tant d’importance en si peu de temps, elle se trouvait encore plus seule et avait encore plus besoin de trouver quelqu’un qui sera là proche, d’elle souvent, voire tous les jours. Elle avait hâte d’être dans l’un de ces couples qui vivent ensembles dans le même appartement. On ne devait jamais se sentir seul alors.

Ingrid rêvait et savait que la vie n’était pas un kinder, mais c’était ainsi. Lorsque l’on n’est pas bien, on rêve toujours du meilleur. Ses pensées étaient donc passées à une analyse de chacun de ses amis à commencer par Sonny et Jayden.. . Elles avaient eu des histoires, mais elle ne savait même pas si elles s’étaient rabibochées… C’était dommage un tel gach…

« Ouch ! »

Quelque chose venait de se prendre dans sa cheville la lui tordant au passage. L’adolescente se redressa et observa les alentours. Son regard n’eut pas loin à se porter, qu’elle découvrit le popotin d’un garçon. Surement. Il était dans une drôle de position ! La tête en bas, le popotin en haut. Il était en tenue de sport, il devait donc être en train de faire un footing comme beaucoup de gens qui voulaient profiter de l’air marin pour s’entretenir. Elle ne comprenait pas ce désir de vouloir s’arracher les poumons avec l’air froid de l’automne.

Enfin, Ingrid observait et tâter sa cheville quand le garçon lui demanda si elle allait bien. Le problème, c’est qu’elle ne voulait pas trop relever la tête, parce qu’elle était secouée par les rires que la chute avait provoqué. Bon advienne que pourra, en espérant qu’elle ne le vexerait pas. Toujours avec le sourire aux lèvres, elle redressa complètement la tête, et coinça ses cheveux rebelles derrière ses oreilles.

« Oui ça va plus de surprise que de mal, par contre ça ne semble pas être ton cas… »

Elle se décala sur le plaid et tapota la place fait à côté d’elle pour qu’il se laisse tomber dessus puis elle fouille dans son sac. Elle en sortit l’un des thermos qu’elle lui donna sans dire un mot, puis sortit un tube de crème. Et oui Ingrid avait l’habitude aussi de se casser la figure, elle était donc à présent paré à toute éventualité. Et puis avoir Keaton comme tuteur avait certains avantages.

« Tiens, du Ketum, mets en sur ta cheville, si tu te l’es tordue ça va calmer la douleur… Habituée… » ajouta-t- elle enfin pour expliquer la présence d’un tel produit dans son sac.
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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeJeu 27 Sep - 19:51

Bien elle ne voulait pas se lever. Dylan fourra ses mains dans les poches et regarda au loin. C’était une gamine qui lui proposait de s’assoir. Il avait 23 ans lui ! Non mais, que vont penser les gens ? Boaf, après tout on s’en fou ! Il prit place aux côtés de la demoiselle et la gratifia de l’un de ses plus beaux sourires. Il aimait jouer la carte de la séduction à tout bout de champ. Mais bon, là il fallait se calmer. En plus avec du sable collé sur la joue droite, et de la sueur lui perlant sur le front, il n’était probablement pas très sexy. Il se détendit, allongeant les jambes face à l’océan qui se déchainait, écrasant ses grands rouleaux sur un sable résistant.

Etrangement, la plage paraissait moins accueillante, plus tristounette et l’océan plus féroce qu’en été. Pourtant ça ne dérangeait pas quelques surfeurs qui profitaient du vent pour s’engouffrer dans les énormes rouleaux, qui se formaient près des récifs. C’était dangereux, tout le monde le savait, mais eux, c’étaient des pros. Dylan avait quelques fois surfé avec Shawn, mais jamais bien longtemps. Le rouquin avait toujours peur qu’un requin surgisse de nulle part et lui bouffe un membre. Ses couilles étaient surement parties dans les abysses de l’océan, parce que ce mec avait peur de tout, globalement. C’était assez agaçant de voir que son meilleur ami se trouvait terrorisé par absolument n’importe quoi. Alors sa pensée se dirigea vers Ezekiel. Tellement dommage qu’il soit en fauteuil roulant. Dire qu’ils avaient partagés de bons moments durant leur jeunesse.

Son attention se porta finalement sur la brunette. Elle lui tendit un tube, une sorte de crème qui apaisait la douleur. Dylan n’avait pourtant jamais dit avoir mal. Tant pis. M’enfin, lui il ne connaissait pas ce genre de choses, les crèmes et compagnie … c’était un warrior ! Un casse-cou et les bleus et égratignures ça ne lui faisait pas peur. D’ailleurs il avait toujours une certaine fierté à exposer ses blessures et ses cicatrices. Il trouvait ça beau … Il fut une période de sa vie un peu bizarre, où Dylan s’amusait à se couper la peau pour former exprès de belles cicatrices. Mais sa mère avait compris tout autre chose et en peu de temps, le blondinet s’était retrouvé chez le psychiatre.

Il était bien content de vivre enfin dans son studio, indépendant et ne plus vivre sur le dos de ses parents. Même si leur soutient aurait été bienvenu, il pouvait enfin vivre la vie qu’il voulait. Enfin presque. S’il possédait un peu plus d’argent, alors il s’achèterait une grande villa en bord de mer, perdu au milieu de nulle part et méditerait sur une grande terrasse, dans un coin un gros bouda en bronze, le fixant d’un regard bienveillant. Mais pour l’instant, il vivait dans un 30 m², au-dessus du monde, 20ème étage d’un building moche des années 60.

Le visage de l’adolescente lui disait quelque chose, vraiment, mais qui ? Il l’avait vu quelque part, c’était certain. Alors il posa sa main en poing sur ses lèvres et plissa des yeux. Comme si froncer des sourcils lui permettait d’être plus intelligent et ainsi avoir la réponse à sa question. Mais rien ne venait. Le néant total. A croire que ces journées passés enfermé à l’UCLA, l’avait complètement liquéfié de toute mémoire visuelle. Là, maintenant, il pouvait vous sortir tous ses cours de biochimie et tout ce qu’il avait appris sur son exposé de la gamétogénèse.

« Tu … tu savais que la gamétogenèse est le processus qui aboutit, au cours de la vie d'un organisme, à la formation des cellules reproductrices, les gamètes, qui sont des cellules haploïdes ? »

Navrant … Dylan était totalement à côté de ses pompes. Autant qu’il chante Eye of the tiger en caleçon et qu’il se dirige droit vers les tubes d’eaux qui se déversent à quelques mètres devant lui… Un raclement de gorge, une main mal assurée dans ses cheveux poisseux, montrant une gêne occasionnelle et il reprit.

« Désolé … je suis à fond dans mes cours en ce moment … plus vraiment de vie sociale depuis un certain temps. Mais dis-moi, on ne se serait pas déjà vu quelque part ? »

Dylan tendit le tube de crème miracle à Ingrid, un sourire en coin au bout des lèvres.

« Tiens, j’en ai pas besoin. C’est gentil, mais ça va guérir tout seul ! Je suis un guerrier ! J’ai était formé à la dure ! »

Tu parles … Dylan a vécu dans un cocon familiale parfait jusqu’au jour où ses parents l’ont pris pour un fou. Sa cheville lui faisait horriblement mal, mais il était bien trop fier pour l’avouer. Alors il se massa légèrement le tibia, tout en feintant une sorte d’étirement improbable.

« Faut toujours s’étirer si on ne veut pas de courbature après ! »

Hop on passe aux bras, puis au dos. Il fit une sorte de gym grossière, pas du tout digne d’un grand sportif qu’il était et certainement pas crédible. Mais bon, c’était embarrassant d’une si jeune fille soit plus prévoyante que lui. Encore l’égo qui était atteint. C’était assez dingue de se dire que Dylan vivait avec un tel boulet à ses pieds.
M'enfin, il attendait plus qu'elle réponde à sa question, qu'elle ne lui balance une mauvaise critique sur son étirement à deux balles ...
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Ingrid Amelia

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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeVen 28 Sep - 16:17

Oups, peut-être avait-elle été mal polie de ne pas saisir la main que lui tendait le jeune homme pour se relever, mais elle était bien assise sur son plaid tout chaud. Enfin juste la place où elle était, était chaude. En tout cas il ne semblait pas s’en être formalisé et prit place à côté d’elle. C’était amusant comme il essayait de paraître comme le canon de base. Il la gratifia d’un sourire où il ne manquait que le petit éclat pour que le tableau soit parfait et aussi quelques autres détails. Le jeune homme était couvert de sueur et avait n peu de sable collé sur la figure. Ingrid trouvait ça attendrissant. Et puis en y regardant de plus près, elle le trouvait carrément mignon. Mais sa réflexion n’alla pas plus loin. Elle se contenta d’enfouir ses mains dans son sac pour lui trouver une parade contre la douleur. Il n’avait rien dit, mais au vu de la chute, l’adolescente avait devinait qu’il avait du bien se faire mal.

Elle avait l’habitude de ce genre de chute complètement stupide, mais visiblement, bien qu’il la remercia, il ne semblait pas presser de s’étaler de la crème sur la jambe. Peut-être aurait-elle du lui proposer de le faire elle-même ? D’un autre côté Ingrid trouvait ça vraiment très déplacé du fait qu’ils ne se connaissaient pas. Enfin, était-ce vraiment le cas ?

En tout cas il avait un comportement fort étrange. Il réfléchissait fortement à quelque chose, et sur cette étendue de sable, au bord de l’eau, avec quelques surfeurs qui trouvaient leur compte sur les vagues de quelques mètres de haut, comme Keaton l’aurait fait s’il avait été là, elle ne voyait pas à quoi il pouvait bien réfléchir ? Faire un plongeon, noooon quand même pas, il faisait trop froid pour partir à l’aventure sans une combinaison néoprène. La tuer ? Bah pourquoi donc ? Bon et puis au lieu de partir de sombres délires hallucinatoires, autant le laisser prendre la parole à son tour.

Lorsqu’il le fit, Ingrid ouvrit la bouche, choquée par ce qu’elle venait d’entendre ?

« Hein ? »

Elle ne savait pas quoi répondre, tellement elle avait été surprise par cette réflexion qui était à la fois hors contexte et complètement incompréhensible pour elle. La biologie n’était pas sa matière de prédilection, loin de là même, alors même si elle avait déjà entendu parler de gamétogénèse, les mots ne l’avaient pas percuté. Non pire que ça, elle ne s’y attendait tellement pas, qu’elle n’était même pas sûre d’avoir bien entendu le vocabulaire qu’il avait employé.

« Tu me parles de biologie ? T’es un drôle de gars toi ? » dit-elle tout naturellement.

Ahhh il était à fond dans ses cours ! Eh bien, il fallait qu’il sorte le petit moineau là ! Ça devenait urgent, surtout pour sa vie sociale.

« D’où le footing je suppose ? Enfin je ne suis peut-être pas la personne idéale mais profite de ma présence pour parler d’autre chose que de reproduction humaine, parce que j’ai pas envie que tu me fasses de démonstration de la gamétogénèse non plus hein ! »

Dans une autre situation, Ingrid aurait rougit comme une pivoine, mais là c’était sorti tout simplement, comme si elle disait bonjour à un ami. Elle ne devait pas être totalement focalisée sur son interlocuteur. Ce qui pouvait sembler étrange vu comme elle le trouvait mignon.

« Je ne pense pas non, surtout vu la probable différence d’âge et le fait que les plus vieux me considèrent juste comme une gamine, je passe assez inaperçue quand je bosse à la bibliothèque. »

C’était vrai, depuis le temps qu’elle travaillait là-bas, même ses collègues ne faisaient pas trop attention à elle, à part Sonny. Et puis de toute manière, ces derniers temps, elle évitait un peu les gens car elle en avait assez d’être traitée de gamine. D’accord elle était plus jeune, elle traînait dans les endroits que fréquentaient les étudiants, mais ce n’était pas une raison. Elle en avait assez qu’on la juge avant d’avoir essayé de la connaître.

Enfin, il lui rendit la crème et sa réplique la fit sourire. En trente secondes elle s’était imaginé Dark Vador en train de se casser la figure et pleurer comme une gamine de quatre ans.

« Oui c’est sûr tu n’as jamais mal ! » dit-elle pour se moquer de lui en rangeant la pommade dans son sac.

Puis elle récupéra le thermos qu’il avait ignoré et but une longue gorgée.

« Tiens au fait, je m’appelle Ingrid, et toi ? … Et euh tu en veux, c’est du chocolat chaud, j’en ai un autre thermos. Désolée je n’ai pas de café je ne suis qu’une enfant. »

Les derniers mots étaient teintés d’amertume et se voulaient messagers. En somme, il n’avait pas intérêt à aire une remarque du style « t’es qu’une gamine » etc.

« Enfin, alors comme ça tu es en plein exams ? »

Elle ramener ses genoux sous sa poitrine et les enserra de ses bras, plongeant son regard azur dans celui de son interlocuteur plutôt beau gosse.
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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeLun 1 Oct - 12:09

Elle ne comprenait pas un traitre mot de ce qu’il venait d’avancer. En même temps, c’était compréhensible. Elle devait avoir quoi,14-15 ans à peine ? Dylan trouvait même ça étrange de se trouver assis là, avec une gamine à parler de biochimie, à croire que son esprit était tellement torturé ces derniers temps, qu’il le menait vers une entreprise bien étrange. Il était dans l’expectative qu’une chose meilleure et nouvelle lui arrive. Car malgré sa vie morose et plate, ces derniers mois ne furent pas de tout repos pour son cœur fragile.

Bien qu’il montrait un fort caractère et une carrure solide et robuste, il n’était qu’un soldat émérite, pourtant perdu, contrant une pluie sempiternel, lui cinglant la face au fur et à mesure de son avancée, sur un terrain tout mélasse, fondrières et de rochers sournois. Sans un mot, il considéra la jeune adolescente d’un air désabusé, perdu, obnubilé par l’incompréhension de la situation. A en croire son allure, on aurait plus le considérer encore plus égaré que la jeune fille, tant ses yeux étaient ampli de néant.

Lorsqu’elle lui parla de bibliothèque il fut encore plus déphasé dans la conversation. Etait-il aussi pitoyable que ça ? Ne plus réussir à suivre une conversation normale ? Parce qu’à défaut de trainer à la bibliothèque de l’UCLA depuis plusieurs semaines, Dylan savait parfaitement de quoi parlaient ses études. D’ailleurs s’il avait été en compagnie de Shawn ou Keira, il aurait entamé une longue discussion sur la gamétogénèse ou la biochimie moléculaire, dans une mimique de savant fou, les yeux pétillants de connaissances.

Mais il n’était pas dans son habitude de faire peur aux gens, de montrer son incroyable talent d’intello et surtout de ne pas réussir à suivre une conversation banale. Car il n’y avait rien de bien extraordinaire là-dedans. Il n’était pas face à une scientifique de renom, lui faisant passer un interrogatoire d’une thèse qu’il ne maitriserait pas, ou pire encore, un docteur en biochimie lui exposant la nouvelle découverte sur l'évolution du système auditif chez les enfants malentendant... Non, il s'agissait d'une simple enfant emmitouflée dans ses couvertures, qui se nourrissait d’un vent frais, d’un paysage calme et reposant, qui dessinait une forme de poésie dans cette ville superficielle. Une enfant qui pourtant, montrait des signes de maturité à en être effrayant. Comment pouvait-on se montrer si calme à cet âge-là ?

Dylan repensait à son enfance, son adolescence tout particulièrement, et n’avait pas souvenir de passer des moments à l’écart de ses amis. Il préférait déconner, jouer le beau gosse du lycée et sortir avec tout ce qui bouge. Il avait été de ceux qui avaient tout réussi. Etudes, copines, gloire et popularité ... Heureusement, il s’était calmé, même si la vie de lycéen lui manquait. Après tout, bon nombre d'américains avaient la nostalgie du Lycée. Les premiers amours, les premiers baisers, on se cherche, on essaie d'attirer l'attention et tout est tellement plus simple une fois que tout le monde vous respecte ... Nostalgie quand tu nous tiens. Elle se présenta. Ingrid. Drôle de nom … Ça ne sonnait pas américain, il lui aurait trouvé Lyndsay ou Amy, voire même Ashley. Ouais, Ashley ça lui allait mieux. Une petite bouille d’hamster, des taches de rousseur et des boucles châtains, c'était parfait ! Le blondinet se passa une main dans les cheveux après son étirement grossier et accorda un sourire en coin.

« Ashley c’est tout mignon comme nom ! Moi c’est Dylan, enchanté ! »

Il lui serra énergiquement la main. Elle était moite, couverte de sable, mais ferme. Comme s’il s’adressait à un bon camarade de classe, il lui aurait presque mis une accolade bien virile dans le dos, mais à la vue de ce corps fragile, il s’abstint. Dylan observa le thermos que la demoiselle lui tendit. Bien, du chocolat chaud … Il n’allait pas refuser une boisson aussi enfantine qui mettait toujours les gens dans la bonne humeur. Alors il le prit dans ses deux mains, et sans un merci, bu une gorgée. Il fit une grimace grossière, après que le liquide chocolaté lui ait brulé toute la bouche et le fond du gossier.

« Aaaah ça fait du bien ! Une vraie boisson d’homme ! » déclara-t-il ironiquement d’un ton puissant et d’une voix rauque.

Il se laissa tomber lourdement en arrière et passa ses mains derrière la nuque, puis observa le ciel gris qui surplombait toute la côte ouest des Etats-Unis. Il faisait moche à L.A. mais le temps n’était pas non plus frigorifique. Un sourire aux coins des lèvres, il inspira profondément avant de prendre la parole. Au loin, des mouettes se battaient pour quelques bouts de pain, qu’une grand-mère jetait à la volée.

« Pas vraiment … j’ai un exposé à préparer pour la semaine prochaine et ma thèse en fin d’année. Du coup je suis pas mal pris par mes études. Mais là, j’ai eu des complications personnelle et du coup je me suis noyé dans le travail … ça m’a permis d’oublier mes problèmes, mais apparemment ça a gravement atteint mon cerveau … »

Il pivota de trois quart, se positionnant sur le coude et regarda Ingrid avec insistance pendant un bref instant.

« T’es mignonne, pourquoi tu te retrouves toute seule à regarder un banc de sable ? C'est triste ! »
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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeMar 2 Oct - 9:19

Le garçon semblait un peu perdu, voire tête en l’air. C’était assez impressionnant comme son comportement était en inadéquation avec son physique. Pourtant, il avait quelque chose d’attirant. Une certaine curiosité naissait en Ingrid. Pas du tout une curiosité qui serait synonyme d’attirance, mais plutôt celle de l’intérêt platonique. Elle avait cessé de se faire des films depuis qu’elle avait rencontré des tas de garçons avec qui le courant était bien passé mais qui ne l’avaient jamais recontacté. A part Morgan qui était homosexuel et déjà dans une panade pas possible avec ses futurs enfants à naître. Enfin Ingrid était un peu déçue de la gente masculine, alors elle se contentait de sa curiosité humaine.

Bref, il semblait complètement à côté de la plaque, et quelque part il lui faisait beaucoup penser à Morgan. Un Morgan qui serait beaucoup moins excentrique. Enfin, son compagnon de serviette lui avait parlé de biologie alors qu’Ingrid n’était pas franchement intéressée ni même calée sur le domaine et à présent qu’elle se présentait, il répétait son prénom, mais qui n’était pas le sien. C’était assez confus, dit comme cela, mais au final cela revenait à dire qu’il s’était trompé de prénom, saut que l’adolescente se demandait comment il avait pu oublier un prénom si simple en trente secondes. Peut-être avait il fait exprès ? Ingrid leva alors un sourcil puis intervint :

« Euhh je m’appelle pas Ashley, mais si ça peut te faire plaisir… »

Elle crut alors que son épaule allait atterrir sur le sol tellement Dylan lui serra la main avec énergie. Ce qui fit rire l’adolescente. Il n’était vraiment pas commun, et elle préférait ça. Il faisait partie des gens qu’elle estimait intéressants. Le truc amusant d’ailleurs c’était qu’il était d’un naturel qu’on ne voyait pas tous les jours. Ingrid se moqua d’ailleurs de lui lorsqu’il reprit la parole après avoir bu une gorgée de chocolat chaud.

« Bien fait ! T’avais qu’à dire merci nah ! » lui dit-elle la voix enjouée.

Elle l’observa s’allonger le regard pétillant. La position décontractée de Dylan lui faisait penser à ces séries que l’on pouvait voir où la scène se déroulait sur l’un de ces plages de Miami avec des tas de beaux gosses qui se la joue. Elle sourit alors.

« Oh je comprends, je suis désolée pour toi… » lui dit-elle alors en signe de compassion, le sourire s’effaçant alors.

Elle savait qu’on l’on n’avait pas forcément envie de penser ni de parler de ses problèmes à des inconnus alors elle ne lui posa aucune question sur le sujet. Par contre, elle analysa le tout début de sa phrase. Exposé et thèse, logiquement, ça se prépare à la bibliothèque. Qui dit bibliothèque plus étudiant, dit surement UCLA et donc…

« Tiens tu m’as peut être déjà vu à la bibliothèque de l’UCLA, je suis assistante bibliothécaire à mes heures perdues… »

Puis alors que Dylan se retournait sur le côté et faisait un compliment à la jeune fille celle-ci se mit à rougir comme une pivoine. Il était mignon lui aussi. Vraiment très mignon. Elle ouvrit alors la bouche puis la referma. Que devait-elle dire ?

« Merci. »

Oui c’était déjà ça et ensuite, il y avait une question, mais n’aurait-elle pas l’air trop pathétique ? Hum… de toute manière, Ingrid ne savait pas mentir.

« Je n’ai pas beaucoup d’ami, encore moins de petit ami, et je suis une fille à problème… Enfin je n’arrive pas à me mélanger aux autres depuis déjà très jeune parce que je suis considérée comme une intello, et depuis peu j’ai perdu tous mes amis suite à une hospitalisation qui a duré plus d’un mois… »

Oui, c’était triste, pathétique, et il aurait surement pitié d’elle, mais elle ne savait pas quoi dire d’autre sans manquer de crédit. Elle observa Dylan quelques instants puis tourna la tête vers l’horizon, observant les mouettes qui plongeaient dans les vagues et en ressortaient avec un gros poisson, ou encore les quelques surfer qui se faisaient une compétition et même les deux trois personnes âgées qui marchées sur le bord de la plage.

« J’aime bien venir ici. C’est apaisant. Il y a le son du vent et des vagues qui permettent d’apaiser les battements du cœur, il y a l’odeur d’iode qui rappelle l’été et les vacances et l’air frais qui fait oublier les soucis. Je m’entends penser quand je suis ici, et j’ai l’impression d’être en paix avec moi-même. »

Il est vrai qu’elle aurait aimé partager ça avec son premier amour, mais il n’était pas encore apparut à ses yeux…

« Et toi tu aimes la plage ? » lui demanda-t-elle en le regardant à nouveau dans les yeux.
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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeSam 6 Oct - 10:50

Ingrid parlait beaucoup. A croire qu’elle avait besoin de décharger quelque chose au fond d’elle, comme un manque cruel d’amis, et une solitude qui l’avait très certainement rattrapé. Il la toisa d’un regard d’incompréhension, puis se mis doucement à rigoler. Non, il ne se foutait pas de sa tronche, mais ça lui rappelait quelques souvenirs. Pas forcément des meilleurs, mais en prenant un peu de recul, il trouvait ça amusant.

Il y avait quelque chose en elle de poétique, sensible et doux. C’était apaisant de voir quelqu’un d’aussi jeune, aussi calme. Dylan trouvait un certain repos dans les prunelles de la petite. Même si elle semblait ne pas apprécier qu’on la trouve gamine, il fallait quelle garde ce brin d’innocence, cette sensibilité d’enfant qui s’estompait avec le temps. Elle était en pleine osmose avec la nature, ressentait des choses qui échappaient totalement au jeune homme. Il se rappelait de ce contact qu’il avait avec la nature étant gamin, et qui s’était effiloché pour totalement disparaitre. Etait-ce ça le fait de grandir ? Perdre les sensations, la futilité des choses et se trouver perdu entre des murs en bétons ?

Il se rappelait encore de ces temps passés avec son père, qui lui expliquait la création de Dieu, de l’univers et du respect que chacun devait avoir avec la nature. Dylan soupirait. Il n’avait pas perdu cette joie de vivre, ce goût pour les choses simples, mais sentait qu’au fond de lui quelque chose avait disparu. Se retrouver le nez devant un écran ou des feuilles de papier tout au long de la journée ne lui convenait plus.

S’il ne tenait qu’à lui, le blondinet plaquerait tout. Il partirait voyager au-delà des montagnes et des océans, s’achèterait un vanne et parcourrait le monde, tel un Hermite et profiterait des choses simples de la vie. Il avait besoin de prendre l’air, du bon temps, mais ses études lui tenaient à cœur, ses amis et sa famille, bien qu’elle soit très distante. Il ne se voyait pas seul, parcourant l’étranger avec une simple guitare sous le bras et les cheveux au vent. Il avait besoin d’une présence familière, amicale, aimante et de sentir la chaleur humaine sur son corps.
Il considéra la demoiselle un bref instant et lui fit part de ses charmes, en lui adressant un sourire qui indiquait qu’il appréciait sa compagnie en tout bien tout honneur. Il ne répondit pourtant pas de suite et se contenta de se poser sur les coudes, tournant son regard vers les rouleaux des vagues que formait l’océan. C’est vrai que cette musique naturelle et régulière était apaisante, mais il n’avait pas les mêmes mots pour l’expliquer. C’est un homme sensible, mais jamais, ô grand jamais il n’oserait se dévoiler devant une jeune fille pleine de rêves. Non, il préférait jouer son dur, son homme, celui qui ne sait pas formuler la moindre note de poésie dans un contexte aussi chaleureux.

« Ouais j’aime bien la plage. Ca me rappelle plein de souvenirs. Notamment les vacances. Je sais c’est con, mais à chaque fois que je viens courir ici ou nager, bah j’ai l’impression d’être en vacances et que plus rien ne peut m’atteindre. »

Il s’arrêta un bref instant, puis tourna son regard vers Ingrid avant de siroter son chocolat chaud.

« Tu sais que la plupart des grands peintres et écrivains vivaient près des océans ? Il parait que cette ligne d’horizon permet à l’esprit de s’échapper plus facilement, vu qu’il n’y a aucuns obstacles, rien qu’une ligne bleue continue, qui s’étend sur des milliers de kilomètres. Et c’est vrai que quand tu y penses, baaah … moi j’ai l’impression de me vider quoi … genre je ne pense plus à rien. »

Il pouvait paraitre encore plus bizarre sur le coup, mais Dylan sentait déjà que la demoiselle l’avait catalogué dans la catégorie des grands fous. Mais si elle l’avait croisé en temps normal ou à l’époque où Emy se trouvait encore dans ses bras, alors elle n’aurait pas eu la même vision du personnage.
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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeDim 7 Oct - 21:06

Ingrid pouvait parfois être une grande bavarde, mais elle avait si peu de monde autour d’elle à qui elle pouvait parler. Elle aurait aimé se confier à Maggie, une femme gentille qui l’avait accueillie à bras ouverts, mais elle avait ses propres problèmes et elle ne voulait pas en rajouter. Et puis ce n’était pas si facile de parler à quelqu’un avec qui l’on vit, alors qu’une personne inconnue, qui ne peut être qu’objectif c’est bien plus facile. C’est pourquoi elle ne mentait pas à Dylan, c’est pourquoi elle se permettait d’être naturelle. Et puis qu’avait-elle à perdre ? Au pire ils ne se verraient plus. Et pour le moment, il lui faisait oublier sa solitude, et sa différence. Elle lui souriait donc volontiers.

Pourquoi était-elle là, toute seule, en train d’observer l’océan malgré sa beauté ? Une question que jamais encore on ne lui avait posée. Alors qu’elle était bien souvent seule. Et il l’écoutait, et Ingrid se sentait vivre, juste pour ça. Morgan lui manquait, Sonny lui manquait, mais elle ne les appelait pas, tout simplement parce qu’elle ne voulait pas les déranger. Dans l’instant présent, si le jeune garçon restait c’était qu’elle ne le gênait pas donc elle restait elle-même et profitait de sa présence. Et ce même s’il en vint à lui faire des compliments auxquels elle n’était pas du tout habituée. Ca la fit rougir cependant elle ne se fit pas prier pour lui expliquer les choses.

Ingrid avait aussi remarqué que Dylan bougeait énormément. Elle se demandait si c’était quelqu’un de stressé. Mais c’était mignon, comme il essayait de paraître fort alors qu’il faisait son charmeur. Il y avait comme quelque chose de surfait, mais ça n’avait pas d’importance, car Ingrid n’avait pas pour habitude de juger les gens au premier regard.

« Ce n’est pas con … tu fais quoi quand tu es en vacances à la plage ? Tu surfes ? »

Ingrid se rappelait le cours de surf avec Keaton et Maggie à sa sortie de l’hôpital et elle se disait que l’après-midi avait quand même était sympathique. Elle aurait bien recommencé. Et elle aurait bien essayé de se séparer de ses angoisses notamment avec l’eau.

« Je ne savais pas particulièrement pour les grands peintres mais pour les écrivains oui. Je les comprends. C’est le genre de décor qui nous aide à nous vider totalement l’esprit pour avoir enfin des idées toutes neuves. Ça m’inspire aussi pour la photographie. »

D’ailleurs, à l’heure actuelle, elle regrettait déjà de ne pas avoir pris son appareil photo. Appareil que Keaton lui avait prêté. Pour combien de temps ? Le reverrait-elle un jour ? Tout se passait-il bien pour lui ? Ca faisait un moment qu’elle n’avait pas reçu de lettre… Enfin, elle se retourna vers Dylan et lui fit un joli sourire, un peu charmeur malgré elle.

« Tu as l’âme créative alors ? Tu sais que les créatifs ont tendance à vivre dans leur monde… C’est souvent ce qu’on me reproche… »

Elle se leva alors et puis commença à laisser tomber le plaid, puis ôta ses chaussures. Elle remonta alors son jean en le pliant jusqu’aux genoux, et retira ses chaussettes simpsons. Elle tendit alors la main vers Dylan.

« Tu viens faire trempette des pieds ? On va voir si t’es un vrai homme » lui dit-elle alors en lui tirant la langue et sur le ton du défi.

Ingrid aimait bien les défis, et c’était le bon moment. Il pourrait ainsi aussi oublier un peu son travail pour s’amuser un peu. Par contre, elle ne savait toujours pas s’il aurait pu la voir à la bibliothèque, il n’avait pas répondu.

« Tiens d’ailleurs, c’est pas à la bibliothèque alors ? Tu ne m’as pas répondu tout à l’heure… »
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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeMar 23 Oct - 17:06

Drôle de jeune fille, pensait Dylan. Elle était si poétique, si mature pour son âge, que s’en était presque dérangeant. Il se sentait presque dans la peau d’un adolescent à ses côtés et trouvait cette scène ridicule. Ne savait-il pas garder son sérieux ? Bien sûr que si, mais après le sport, après s’être durement dépensé, il n’avait pas la tête à enchainer une discussion oisive sur des thèmes barbants tels que la politique, le climat ou encore l’écologie. Non, il avait simplement besoin de se vider l’esprit, de parler de tout et de rien, même à une inconnue. Il est parfois plus facile de discuter avec quelqu’un dont on ne sait rien, quelqu’un que l’on ne reverra certainement pas, quelqu’un qui ne peut porter aucun jugement de valeur sur vos habitudes ou vos pensées.

Cependant, Dylan trouvait ça étrange que le courant soit passé aussi vite entre lui et la gamine. Il n’était pas du genre renfermé, mais il n’avait jamais réussi à enchainer une conversation avec autant d’aisance en si peu de temps avec une inconnue. Il faut dire, qu’il n’avait pas coutume d’aborder des gens dans la rue pour raconter sa vie. Mais bon, cette compagnie était agréable, même si il trouvait que converser avec une adolescente était très étrange.

« Non je ne pratique pas le surf. Je vais juste nager ou faire du volley avec mes potes … c’est con, mais j’adore construire des châteaux de sable … Ouais ça parait absurde comme ça, mais j’aime bien voir la mer ensevelir ce que j’ai construit. Du coup, je me mets toujours au plus près de l’eau pour construire mes châteaux. »

Jamais Dylan n’aurait osé sortir une telle information devant la bombasse 2012 de Venice Beach ! Oh non ! Même face à son meilleur ami, il n’osait en parler. Mais voilà, peut-être qu’Ashley approuvait également l’idée de construire des châteaux de sable, même adulte.
Enfin, après qu’il eut balancé sa petite phrase sur les artistes, la gamine lui fit comprendre sans lui dire objectivement, qu’elle faisait de la photo. Une artiste donc … Dylan connaissait bien des proverbes et manipulait l’art de la poésie avec grande aisance, mais n’était pas prêt à rentrer dans le monde des artistes. Il trouvait ça trop abstrait, conceptuel et n’avait pas le goût pour la patience et l’apprentissage. Il préférait les choses concrètes, les choses qui vont vites et qui sont faciles à comprendre. En somme, de sa nature fainéante, il a tendance à se diriger vers des choix faciles, où il n’a pas besoin d’une dépense d’énergie énorme pour réussir, mais qui ne lui plaisent pas forcément.

L’exemple de ses études est tout à fait fascinant. Depuis sa plus tendre enfance, Dylan rêve d’être poète ou écrivain. Mais voilà, il n’a jamais su trouver les bons mots et de son éducation, cette voie se trouvait être ringard. Un sportif comme lui poète ? Un intellectuel comme lui écrivain ? Au diable la rêverie et les sornettes ! On ne vit pas avec un salaire de misère à LA ! Alors installons nous dans l’une des universités les plus prestigieuses de la ville, dirigeons nous vers une branche où l’on sait que le travail et l’argent se trouve à la clé. Il ne tracera peut-être jamais sa grande ligne artistique, mais au moins il se verra fortuné et bien logé.
Il se tourna vers Ashley, lorsque celle-ci lui indiqua qu’il avait l’âme créative. Elle-même se disait être ailleurs, dans son univers … vraiment étrange cette fille.

« Ah non, j’suis pas un artiste ! Je sais rien faire de mes mains. A part bricoler ma bécane et utiliser mon cerveau pour les cours, j’suis pas doué à grand-chose. Pas que j’m’intéresse pas, mais l’art, j’trouve ça un peu trop abstrait et ennuyant. »

C’était bien entendu faux. Il aimait passer du temps dans les musées, observer les grandes peintures de Rubens ou Manet. Il adorait encore plus se gausser de l’art contemporain et conceptuel des temps moderne. Il passait même du temps, sur les falaises de la côte Ouest, à observer le déferlement des vagues s’écraser contre la roche, se poser en tailleur, méditer, et écrire des poèmes à en couvrir les murs de sa chambre. Mais il avait une image à porter et celui d’un Hermite poète et sensible n’était certainement pas la chose qu’il voulait dégager.
Sans prévenir, la gamine se leva, délaissa ses chaussettes sur le sable fin, puis remonta son pantalon jusqu’à ses genoux. Soudain, Dylan se maudissait d’avoir pris la peine de lui parler. Qu’espérait-il ? C’était une adolescente avec des idées débiles en tête, comme tous les ados. Tremper ses pieds alors qu’il fait à peine 15 degré ? Croyait-elle que l’eau était à une température plus chaude ? Avec tout ce brouillard sur la plage ?

Il racla le fond de sa gorge, passa une main mal assurée dans ses cheveux blonds, puis jeta un coup d’œil réprobateur, mais empli de malice à l’adresse d’Ashley.

« Ah tu le prends comme ça ?! »

Le jeune homme se leva d’un bond, se débarrassa de son t-shirt laissant apparaitre un corps parfaitement dessiné par des efforts sportifs intenses. Il prit Ashley sous son aile et prirent tous les deux la direction vers l’océan qui apparaissait doucement derrière le fin rideau de brouillard. Arrivés à quelques mètres des premières vagues – qui semblaient plus glaciales que jamais – Ashley posa une question sur la bibliothèque. Mais Dylan ne prit pas la peine de répondre et se baissa pour prendre la gamine par les genoux et la transporter sur son épaule, tel un sac à patates.

« On va voir si je suis un homme !!! BOUAZAIIIIIHEUUU !!!! »

Il fallait bien défendre son honneur non ? Alors il courut tel un homme de Cro-Magnon face au terrible tremblement d’un Mammouth en colère, vers des vagues qui paraissaient innocentes à première vue, mais dont la température calmait les ardeurs. Les premiers pas dans l’eau furent pénibles, désagréables et presque agonisants. Mais Dylan courut le plus vite possible, entendant à peine les râlements saccadés de sa gamine à dos, qui se débattait tant bien que mal pour ne pas rendre dans le sillon blanchâtre qu’ils venaient de former. Une vague se formait à quelques mètres et Dylan continuait son avançait, gueulant tel un barbare. Il gonfla poitrine, banda tous ses muscles et souleva Ingrid dans les airs, comme s’il s’agissait d’un lionceau qu’il menait vers une gloire certaine, au premier contact d’un rayon de soleil.

La vague prenait forme, assez pour avoir une hauteur convenable et noyer un homme d’une certaine envergure. Dylan ne voyait que le visage d’Ashley qui rouspétait, qui s’agitait, et qui n’avait visiblement pas envie de se retrouver trempée jusqu’à la moelle de l’os. Mais Dylan répondit d’un simple rugissement bestial, comme pour prouver au monde qu’il était ce spartiate des temps moderne, comme pour prouver qu’il existait. Des visages se retournaient sur la plage, mais seul son écho se faisait entendre. Personne ne pouvait distinguer les deux corps dans l’océan, séparé par un rideau faiblard de brouillard.

S’en fut assez. La mer n’était pas assez dupe pour fuir face à un seul homme, qui se prenait pour un King Kong, juché sur de minuscules coquillages ayant perdu de leur splendeur. La vague s’écrasa brutalement contre le dos d’Ingrid, qui lâcha prise. Son cri fut étouffé par le brouhaha d’une eau glacière et taquine. Dylan reçut comme un fouet en plein ventre, une eau comparable à une vague d’épines. Il eut l’impression d’être totalement gelé de la tête aux pieds pendant un bref instant, affichant sur sa tête un rictus débile, montrant qu’il gelait de PARTOUT. Une fois la vague passée son chemin, il sortit la tête de l’eau, claquant des dents, mais éclatant de rire à en rompre ses côtes, lorsqu’il aperçut une mouette battre mollement des ailes au-dessus de sa tête, qui semblait rire fortement de leur bêtise.

« Ashley ? »

Le blondinet tourna deux, puis trois fois la tête, sans pour autant voir l’adolescente sortir de l’eau. Quoi, était-elle rancunière à ce point ?
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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeMar 23 Oct - 20:08

Il était plus âgé qu’elle mais elle devait l’avouer il était vraiment cool. Enfin quelqu’un qui l’accepter pour ce qu’elle était et surtout qui ne se prenait pas la tête avec la question d’âge. Puis de toute manière en le voyant réagir, c’était presque à se demander lequel des deux était le plus mature ! En tout cas, l’adolescente ne s’en préoccupait pas plus que cela. Elle préférait l’observer. Un beau gosse avec une âme d’enfant et une intelligence qui n’était pas à démontrer. Peu commun, mais de compagnie fort agréable.

Il parlait de la plage, il y allait pendant ses vacances, aussi ce fut tout naturellement qu’elle lui demanda s’il surfait. Elle savait que beaucoup de jeunes pratiquaient ce sport ici, Keaton même, lorsqu’il était encore là venait en faire de temps à autre. Pourtant Dylan n’était pas de ce genre. Ce sport ne semblait pas l’emballer, et il préférait plutôt faire des châteaux de sable et nager et faire du volley. Tiens, d volley, ça lui manquait. Et les châteaux de sable… Elle se souvenait quand elle était gamine elle en faisait beaucoup avec son père. Très proche de l’eau pour la voir emporter leur œuvre. C’est pourquoi elle sourit doucement, avec nostalgie. Ce serait bien qu’ils en fassent un eux aussi ! Ils redeviendraient des enfants l’espace d’un instant, et puis quoi de mieux pour oublier la dure réalité qui construisait leur vie ?

« On en fera un si tu veux tout à l’heure. Ca fait superrrrrr longtemps que j’en ai pas fait un. La dernière fois, mon père s’est à moitié noyé en voulant fignoler un côté… »

Ingrid eut un sourire triste furtif, mais elle ne voulut pas casser le moment alors elle se raccrocha son sourire. C’était attachant de voir un jeune homme se confier sur quelque chose pouvait paraître très enfantin. Mais après tous les papas et les mamans en construisent avec leurs enfants, alors pourquoi cela semblerait il ridicule de voir un jeune en faire ?

« Tu es déjà prêt à être papa n’empêche ! Tu sais au moins faire les châteaux de sable » dit-elle alors pour le taquiner.

Imaginer ce grand blond si charmant qu’il pouvait faire tomber les filles comme des mouches faire des pâtés de sable était assez drôle. Surtout elle se demandait qui dans son entourage était au courant de cette lubie, car il serait drôle de voir leur tête en l’apprenant.

Mais Dylan était un garçon charmant et il semblait aussi poète dans l’âme, ou bien artiste caché. Il parlait bien, et il savait beaucoup de choses. Elle lui fit savoir qu’elle avait un côté artiste qu’on lui reprochait parfois, mais il ne semblait pas s’en faire à ce propos. Il lui donnait même des idées. Elle n’avait jamais pensé à venir à la plage pour se reposer l’esprit et se donner de l’inspiration. Elle n’avait jamais osé se dire qu’elle aurait assez de talents pour prétendre à un tel repos de l’esprit. Après tout, qui n’en n’avait pas besoin ? Artiste ou non, il arrive toujours un moment où notre tête a besoin de prendre l’air. Comme ce jour-là, elle était venue trouver la solitude, la vraie solitude, celle qu’elle avait choisi, et voilà qu’elle tombait sur un jeune homme fort charmant, et ce dans tous les sens du terme. Du moins c’était lui qui était tombé sur elle techniquement.

« Ce n’est pas ennuyeux pour tout le monde l’art ! Et je suis sûre que si tu te laissais aller à écrire ou faire de la photo ou faire de l’origami, enfin je sais pas, tu ne serais plus autant omnibulé par les problèmes ou bien les cours au point de parler de gamétogénèse à une inconnue ! Personnellement, j’utilise la photo pour contrôler mes émotions par exemple. »

C’était vrai, elle avait trouvé cette méthode pour essayer de contrôler sa capacité. Certes, ce détail, elle ne devait pas le dire, elle avait bien compris qu’il fallait que cela reste secret même si ce n’était pas toujours évident. Et puis cela fonctionnait plus ou moins bien. Bien qu’elle n’arrivait toujours pas à choisir quand elle devait se déclencher ou non. Le travail risquait d’être long.
Ce n’était pas le moment de penser à cela. L’eau ‘l’attirait. C’était paradoxale car Ingrid avait un peu peur de l’eau, enfin surtout de couler, mais dans le cas présent, il faisait trop froid pour se baigner alors elle se contenta de remonter le bas de son pantalon et de provoquer Dylan. Elle savait que ça fonctionnait dans la plupart des cas avec un homme. La fierté masculine, ralala ! Et d’ailleurs ça fonctionnait trop bien. Ingrid eut juste le temps d’apercevoir la plastique parfaite du torse de Dylan ce qui la fit rougir puis en deux temps trois mouvements, sans comprendre ce qui lui arrivait, elle se retrouva sur l’épaule du jeune homme. Elle n’aimait pas ça du tout. Il fonçait droit sur les vagues.

« Dylan lâche moi ! Je suis toute habillée je vais avoir froid ! Dylannnn ! J’ai peur de couler ! Dylannnnnnnn ! »

Il n’y avait rien à faire, elle avait beau se débattre et hurler le resèque devait cacher le son de sa voix, et ils allaient finir tous les deux trempés comme des soupes. Et puis s’il leur arrivait quelque chose ils étaient dans la mouise, car avec le brouillard, personne sur la plage ne les verrait. Et Dylan qui était comme un fou, il la prit comme ça, comme Simba dans le roi lion. Sur le coup elle rit de la situation et commença à chanter.

« Salut Simba, c’est moi le roi du royaume … »

Et elle ne finit pas car une vague géante la heurta. A cet instant, elle revit la scène avec Maggie et Keaton, lorsqu’ils avaient appris le surf, et toutes ses peurs revinrent. Mais elle devait se contrôler car sinon sa capacité prendrait le pas sur sa raison. Alors elle reprit contenance et nagea lentement vers les chevilles de Dylan. Il allait lui payer cet affront. Ok il était un homme, mais elle, elle était une jeune fille qui allait finir congelée, parce qu’il avait voulu faire King Kong dans l’eau ! Elle attrapa alors ses jambes, et tira aussi fort qu’elle put pour le faire basculer avant de ressortir de l’eau.

Elle était fière d’elle car malgré ses petits bras, le géant qu’il était était tombé à l’eau. Elle lui sauta alors dessus. Les vagues les bousculaient au passage et c’était difficile de tenir la position alors elle passa ses jambes autour de sa taille et se mit à le chatouiller.

« Non mais dis donc, on t’a jamais dit qu’on ne mouille pas une jeune fille vilain garnement ! »

Elle lui frotta alors les cheveux, quand une vague leur passa dessus. Elle lâcha alors ses jambes pour revenir à la surface plus facilement. D’ailleurs, quand ce fut le cas, elle remarqua que les lèvres de Dylan étaient bleues à faire peur.

« On va peut-être sortir avant de mourir frigorifiés, t’es presque bleu noir ! »

Elle préférait ne pas imaginer sa propre couleur, mais elle avait un avantage considérable, celui de sa capacité qui pourrait la réchauffer en moins une. Sauf qu’elle n’avait pas de vêtements secs vu que le fourbe l’avait foutu à l’eau toute habillée.
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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeVen 26 Oct - 15:17

Le rugissement des vagues qui s’écrasaient sur le sable fin, l’assourdissait et l’écume lui mettait aux lèvres l’âpreté du sel. Une brusque rafale aurait pu lui faire perdre l’équilibre, mais ce fut Ashley, l’auteur de sa chute. Il tomba sur les genoux, se laissant emporter par des vagues moins belliqueuses. La scène aurait pu être agréable, joyeuse et folâtre, mais le froid détruisait une grande partie du tableau. Le sang qui circulait dans ses veines semblait doucement s’arrêter, comme congelé entre le temps glacial et l’espace-temps. Son corps n’était plus que glace et ses membres endoloris par le froid et l’eau salée, paraissaient brisés, détruits, irrécupérables. En grand homme qu’il était, ses genoux s’entrechoquèrent lorsqu’il prit l’initiative de se tenir debout. Le sable lui collait à la peau et il détestait ça. Mais l’idée d’affronter une nouvelle fois la force et la vigueur d’un Dieu marin, le fit déglutir péniblement.

Il s’avança doucement d’Ashley, qui aussi frêle et fragile qu’une feuille d’automne mourante, grelottait de toute part. Ses lèvres bleuies par le froid, les bras croisés sur ses vêtements trempés et ses boucles brunes lui collant le visage blême, lui donnait un air de zombie frigorifié. Dylan ne put s’empêcher d’éclater de rire en voyant la tête que tirait son acolyte de folies. Mais il n’était pas mieux. Son torse était couvert de sable, d’une vague de chair de poule et de quelques éraflures dues à sa chute pitoyable. Ses lèvres devaient être teintées d’un bleu-violet sombre, tandis que son short lui collait avec horreur la peau des jambes.

Le brise légère fut-elle, ressemblait à une armée d’aiguilles lui transperçant la peau. Rejoindre la plage, affronter le brouillard et partir en recherche de chaleur, était devenu presque une mission pénible. Parfois, Dylan maudissait sa stupidité et sa spontanéité.

Il prit la main d’Ashley sans lui dire un mot et courut à toute jambe en direction des affaires qu’ils avaient lâchement abandonnées sur la plage. Rester ici à boire du chocolat chaud était bien plaisant, mais le blondinet avait une autre idée en tête. Remonter la rue, prendre la deuxième à droite et rejoindre un studio bien chaud. Le jeune homme trouvait cette idée étrange d’inviter une adolescente chez lui, mais la laisser mourir congeler sur une plage couverte de brouillard, n’était pas très gentleman.

« Ashley, je te propose un truc. J’habite pas très loin d’ici, en haut de la rue. Si tu veux te réchauffer, j’ai du thé et des biscuits chez moi. Mais si tu préfères rentrer chez toi pour te réchauffer, y’a pas de soucis. Je comprendrais que ma proposition soit bizarre, après tout, on ne se connait pas. »

Passer pour un vieux pervers ? Ou pire, pour un violeur d’enfant ? Bon sang, ce que les images pouvaient être dégradantes à LA … Il pouvait comprendre sa réticence, car à son âge, il aurait très certainement refusé l’offre.
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MessageSujet: Re: Petit accrochage [Terminé]   Petit accrochage [Terminé] Icon_minitimeSam 27 Oct - 12:22

Frigorifiée, voilà où Ingrid en était. Mais à côté de ça elle était aussi morte de rire. Cette journée qui s’annonçait sous le signe de la pluie s’en retrouvait illuminée par une rencontre fortuite. Ils s’amusaient comme des petits fous dans l’eau et Ingrid avait réussi à prendre sa revanche en le faisant tomber. Résultat ils étaient tous les deux gelés et il leur faudrait vite retrouver le sec et la chaleur. Sauf que sur la plage, avec le vent qu’il y avait accompagné des nuages, la chaleur n’était pas la première douceur qu’ils retrouveraient. Il y avait bien les thermos de chocolat chaud, mais idem, ça ne ferait pas sécher leurs vêtements. Enfin surtout ceux d’Ingrid. Elle n’avait aucun rechange. Quel petit boulet ce Dylan de l’avoir entraînée dans une eau gelée toute habillée ! Elle aurait pu le maudire mais rien que parce qu’il avait réussi à la faire sourire, elle l’appréciait. Pour dire, elle ne songeait même pas à se méfier de lui.

C’est pourquoi, lorsqu’il lui prit la main et l’entraîna vers leurs affaires puis lui proposa d’aller chez lui puisqu’il n’habitait pas loin, elle ne refusa pas. Dans un premier temps, elle prit un plaid qu’elle enroula autour de ses épaules tout en grelotant. Elle but ensuite une longue gorgée de chocolat chaud.

« Non je je je veux bien, j’ai j’ai j’ai su su super froid. Et j’habibite loin d’i d’ici. »

Ingrid se frotta les épaules et rêvait de vêtements secs. Elle se maudissait de lancer des défis à des personnes qu’elle ne connaissait pas et qui étaient bien plus folles qu’elle souvent. En l’occurrence, le Dylan en question l’était BIEN plus qu’elle !

« Tu en veux espèce de fou ? Ça fait du bien ! »

Elle lui tendit le thermos. C’était étrange, mais elle avait l’impression d’être avec un grand frère ou bien un ami très proche. C’était un peu comme avec Jared. Jared qui était repartit chez ses parents car il n’arrivait pas à s’accoutumer à Los Angeles. Si ce n’est qu’elle ne pouvait pas dire ce qu’elle ressentait exactement vu qu’elle connaissait Dylan depuis quoi, une petite heure ? En tout cas, elle ne se posait pas de questions et elle n’était pas sur ses gardes, comme c’était le cas la plupart du temps, si bien que c’était quelque chose d’encré en elle.

Ingrid était vraiment une adolescente qui pouvait paraître plus mature, et c’était surement toutes ses histoires qui l’avaient fait grandir plus vite qu’elle ne l’aurait dû, mais surtout elle était perdue, et se sentait seule, horriblement seule. De fait, dès qu’elle tombait sur quelqu’un de gentil au premier abord, elle voulait le découvrir. Elle avait fait d’autres types de rencontres bien sûres, mais elle avait l’impression que quoi qu’elle ressente pour quelqu’un elle ne pouvait pas être entièrement proche d’eux, parce que dès qu’elle ne se sentait pas bien elle n’avait pas le réflexe de les contacter si bien qu’elle finissait toujours seule dans son coin à ruminer. Aujourd’hui la fortune avait mis un inconnu sur son chemin et cet inconnu, il ne le savait pas, mais lui permettait de ne pas finir seule et triste comme à l’accoutumée. Or elle savait que si elle rentrait, son moral serait de nouveau au plus bas. Alors qu’accepté l’invitation lui permettait d’avoir encore du bon temps, et du temps pour penser à autre chose qu’aux problèmes du quotidien.

« Et, désolée de te demander ça, mais tu auras un t-shirt sec à me prêter ? Parce que je suis bonne pour la pneumonie sinon … Et ma tutrice est infirmière, elle risque de pas être très contente … »

Ingrid fit un grand sourire à Dylan qui voulait tout dire et rien dire à la fois. Puis elle ramassa les affaires, mis tout dans le sac à dos, sauf le plaid qu’elle avait sur elle et l’autre qu’elle tendait à Dylan à qui elle prit la main et qu’elle tira sur le long de la plage puis sur la route, pour le laisser enfin guider lorsqu’elle se rendit compte qu’elle ne connaissait pas le chemin.. .
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Petit accrochage [Terminé]

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