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 I get by with a little help from my enemy [Terminé]

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Remington Pillsbury

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MessageSujet: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeMar 28 Aoû - 9:04

27 Décembre 2010 – Début d'après-midi

« Tu peux aller à ton rendez-vous, je ne bougerai pas ! » lançais-je d'un ton exaspéré. Un jour, il faudrait que j'énumère tous les points que j'aimais chez Sonny. Pour me rappeler justement pourquoi je l'aimais autant et voir si ça contrebalançait avec les points qui m'énervaient chez elle. Depuis une dizaine de jours, il existait un conflit permanent entre nous, des tensions palpables. Ceux-ci se résumaient en un seul mot : repos. Elle tentait de me l'inculquer. Je refusais de le comprendre. Si après ma sortie de l'hôpital mi décembre, j'avais réussi à faire quelques efforts, tout était tombé à l'eau avec mon escapade. Je n'étais pourtant pas parti loin. Seulement à 998 miles de Los Angeles. Autrement dit 1605km exactement pour ceux qui ne voient pas ce qu'un mile représente. J'étais revenu. Elle était même revenue avec moi. Mais depuis notre retour la veille, je sentais la surveillance redoublée. Je la soupçonnais presque de lutter contre le sommeil pour s'assurer que je ne ferai pas de connerie. J'avais l'impression d'être un gosse. Un gamin de quasiment trente ans qu'on guettait pour lui tomber dessus à la moindre erreur. Un gamin que l'on surveillait pour qu'il ne tombe pas du côté obscur de la force.

Il y avait de quoi s'inquiéter et me surveiller en réalité. Je pris mon mal en patience. Jusqu'à ce que Sonny se décide enfin à se rendre à son rendez-vous pour un nouveau boulot. Elle pouvait claquer la porte en maugréant. Elle n'avait qu'à s'en prendre à elle seule. C'était mademoiselle qui tenait à ramener de l'argent pour participer aux frais de la maison. Si ça ne lui convenait plus car elle ne pouvait pas me surveiller, je proclamais l'innocence pure et simple ! Je me levais du fauteuil sur lequel j'étais affalé pour approcher d'une fenêtre. La porte du garage s'était ouverte. J'entendis le vrombissement d'un moteur. La porsche passa sous mes yeux dans un crissement de pneus. J'entendis la boite de vitesse accrocher. Mon bijou... Mes yeux se fermèrent brièvement, je la maudissais intérieurement de traiter ainsi ma voiture. J'étais persuadé qu'elle le faisait exprès pour se venger. Et si je n'avais pas eu une idée derrière la tête, je serais sorti sur le pas de la porte en caleçon pour lui crier dessus de mieux traiter ma voiture. Sauf que j'avais une idée en tête. Et je n'attendais que ça, qu'elle parte à son fameux rendez-vous pour la mettre à exécution.

J'attendis quelques minutes, m'assurant qu'elle ne serait pas de retour en douce. Puis je gagnais la chambre pour revêtir un tee-shirt et un jean. Je fouillais dans un des cartons pour retrouver mon précieux : ma veste de moto. Mes clés ? A tous les coups, elle devait m'avoir piqué la clé principale. Je ne pris pas la peine de la chercher. J'avais un double et je m'étais bien gardé de le lui dire. Clé en main, veste fermée, je récupérais mon casque qui traînait dans un carton et que j'avais repéré la semaine précédente. Tout était parfait, j'avais tout prévu pour entreprendre cette escapade. Il n'y avait plus qu'à chevaucher ma moto qui se trouvait dans le garage et partir. Une fois devant, je me posais tout de même une question. Et si Sonny l'avait trafiquée pour que je ne la prenne pas ? Non, impossible. Elle n'était pas folle au point de vouloir ma mort. Du moins je l'espérais. J'arrêtais de me poser des questions. La porte motorisée du garage s'ouvrit de nouveau et cette fois, ce fut mon tour de partir plus vite que nécessaire sur l'allée gravillonnée de la propriété.

La vitesse m'avait manqué. Ce fut que je me dis quand une dizaine de minutes plus tard, je me garais et retirais mon casque à proximité d'une allée commerçante du centre ville. Je venais de retrouver cette sensation, due à l'adrénaline, que l'on éprouvait quand on slalomait entre les voitures, effleurant leur carrosserie et provoquant au passage quelques coups de klaxons de conducteurs furieux. Vivre à cent à l'heure, défier les règles du jeu. J'aimais ça. Un coup d'oeil à ma montre me rappela toutefois que je n'avais pas toute l'après-midi devant moi. Il fallait que je sois rentré avant Sonny. J'avais un avantage sur elle avec un véhicule qui pouvait éviter les ralentissements de la circulation mais si je traînais trop, je courrai droit à une nouvelle dispute en rentrant.

Casque en main, je pris la direction des boutiques d'un bon pas que je dus ralentir quand je sentis presque aussitôt un tiraillement au niveau de mon flanc droit. Fichue cicatrice. Fichu McCallan qui ne m'avait pas soigné complètement. Et fichu corps fatigué qui ne s'était pas encore complètement remis des 1605km de retour en avion. Je ralentis donc et il me fallut un peu plus de temps pour arriver à destination. Je m'arrêtais même devant. Une bijouterie. Est-ce que j'étais vraiment certain de ce que j'allais y faire ? Est-ce que c'était vraiment ce que je désirais ? Il était grand temps que je me pose la question à présent que j'étais devant. Je secouais légèrement la tête, face à mon indécision passagère et je gravis les deux marches pour pousser la porte.

Aussitôt je ne me sentis pas à l'aise à l'intérieur. C'était comme si... Je ne pouvais pas décrire la sensation qui m'animait mais en gros, ça me faisait comme un hôpital. Je n'eus qu'une seule envie, ce fut de tourner les talons. Pourtant je ne le fis pas. Mes doigts de la main gauche se resserrèrent sur le casque de moto que je tenais. Mes yeux glissèrent rapidement d'une vitrine à une autre. Des boucles d'oreilles. Des pendentifs. Et des bagues. Ce fut cette vitrine qui attira mon attention. Je m'avançais vers celle-ci. Alors que le tintement de la cloche accrochée au dessus de la porte retentissait. Je n'y fis pas attention. Il retentit même plusieurs fois sans que je me retourne pour jeter un œil aux personnes qui entraient et sortaient. Je m'arrêtais devant la vitrine dans laquelle se trouvaient de nombreux modèles de bagues. Pourquoi j'étais venu déjà ? Sonny... Pourquoi je voulais faire ceci ? Parce que je l'aimais... Est-ce que j'étais obligé de le faire ? Non... Mais depuis mon escapade et ce que j'avais découvert, certaines choses me paraissaient à présent nécessaire. Vitales non mais nécessaires oui.

Quelque chose attira soudain mon attention dans le reflet de la vitrine devant laquelle je me trouvais. Une silhouette. Celle-ci me semblait familière. Je ne me retournais pas pour autant, retournant à ma contemplation des différentes bagues que j'avais sous les yeux. Je pouvais décider d'ignorer cette personne. Il y avait peu de chances que celle-ci m'ignore. Quoique... Depuis notre dernière rencontre, il était préférable pour sa santé qu'elle m'évite. Elle ne le ferait pas. Trop pourrie gâtée pour le faire. Elle se croyait trop intelligente et rusée pour être persuadée qu'elle m'échapperait une seconde fois. Trop sûre d'elle. « Tu veux me dire quelque chose Thalya ? » En fait, quelque part on se ressemblait elle et moi.


Dernière édition par Remington Pillsbury le Dim 27 Jan - 20:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeLun 3 Sep - 9:39

La trêve de noël n’avait pas duré et les conflits avaient repris de plus belle. C’était à prévoir. Fais pas ci. Fais ça. Et l’éternel »Thalya Artemisia Ofelia ! Tant que tu vivras sous mon toit… » accompagnant une multitudes de reproches, d’ordres, de recommandations. Autant de barrière pour entraver sa liberté et l’empêcher d’exister. Peut-être devait-elle songer à quitter ces quatre murs qui signaient sa prison. Mais, cela aurait aussi signifié devoir abandonner son père. Elle ne parvenait à s’y résoudre. Aussi glauque et tordu sois son monde, elle y était en sécurité. Elle l’aimait, en quelque sorte. Et puis partir pour aller où ? Elle serait toujours surveillée. Elle n’aurait plus son confort, l’odeur familière de café italien le matin, le bruit du bar à l’étage en dessous, les souvenirs s’échappant du papier peint. Tout ça était idiot. Elle ne voulait pas y penser, elle ne voulait pas réfléchir à tout ça. Elle n’avait simplement pas envie. Non, il fallait qu’elle se change les idées. Thalya fila dans son dressing, enfila un manteau blanc, une paire de bottes hautes, attrapa ses clés et fila sans accorder un regard à son père. La porte d’entrée claqua sans qu’aucun mot ne soit prononcé. Le silence était lourd de sens, la tension encore palpable.

Artificielle, la jeune femme opta pour une ballade dans les rues marchandes. Les devantures des magasins raviveraient sa bonne humeur, le luxe étalé la comblerait. Elle passerait sans doute aux Tisseurs de mode pour faire crépiter la carte de crédit de son géniteur. Tissus, fils, épingles. Elle s’imaginait en taffetas rouge et mousseline argentée. Peut-être auraient-ils trouvé la dentelle de calais noire dont elle avait désespérément besoin pour terminer sa dernière création. Il lui fallait aussi un nouveau mannequin. Le tout dépasserait la barre des milliers de dollars et serait livré chez elle. Oui, ça, c’était une bonne idée. Superficiel comme façon de se remonter le moral ? Probablement. En vérité, de toute façon, elle n’avait personne à aller voir. Se plaindre de sa vie personnelle était trop dangereux et ne lui ressemblait pas. Princesse capricieuse et orgueilleuse, oui. Idiote finie, non. Elle se contentait de jouer son rôle de petite fille riche à la perfection sans que personne ne sache ni ne se doute de l’univers dans lequel elle baignait. Cela lui convenait.
Une silhouette attira son attention et Thalya s’arrêta au milieu de la rue. De haute stature, elle lui semblait familière. Prudemment, elle fit quelque pas en avant jusqu’à repérer le reflet de cette personne dans le miroir d’une vitrine. Un sourire malicieux se peignit sur ses lèvres tandis qu’elle levait les yeux pour déchiffrer le nom de l’enseigne. Icing on the ring. Pas mal, mais pas fabuleux. Elle aurait dû partir immédiatement. Remington faisait partie de l’agence, n’était pas des plus aimable et avait probablement envie de lui loger une balle dans la tête. Mais… Il ne pouvait pas. Il n’avait pas le droit. Elle était la fille d’Alejandro, capo de l’Agence et Anthony lui-même ne permettrait pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. On dit qu’il ne faut pas abuser des privilèges que l’on a. La personne ayant sorti ce vieil adage ne devait pas en avoir sinon, elle aurait su, à quel point le pouvoir et la sécurité était grisante et enivrante. Jouer avec le feu était dangereux. Mais c’était tellement bon ! Tellement meilleur que de faire les boutiques. C’était trop tentant et, selon Oscar Wilde, résister aurait été vain.

Elle se préparait à faire une entrée majestueuse mais il l’avait repéré et pris la parole le premier. Légèrement surprise, elle ne se laissa pas démonter pour autant. Thalya fit quelque pas de plus et vint s’installer à la gauche de Remington, observant, elle aussi, les bagues en vitrines.

- Bonjour, Remington
, lança-t-elle en laissant traîner sa voix. Ces brutes de l’agence, pas un pour être poli ! À moins que ça n’ait un quelconque rapport avec le fait qu’elle l’ait pris pour un idiot. Comment vas-tu ?

Une minute. Les pupilles de Thalya se dilatèrent légèrement sous l’envie. OH MY GOD ! My fucking fucked God ! Ce n’était pas n’importe quel type de bague qu’il regardait ! C’était des alliances! Des alliances de femmes. Elle ne put pas s’en empêcher et son regard dériva de la vitrine à Remington puis de Remington à la vitrine et, encore une fois, de la vitrine à Remington. Elle arbora un immense sourire. Elle était la petite fille chérie des cieux et les dieux lui offraient le meilleur divertissement du monde. Mieux que la rediffusion d’un défilé de mode à la télé, mieux que ces émissions de téléréalité débiles où on botoxait des gamines de cinq ans, mieux que tout. Ça devait se lire sur son visage. Cette sorte de béatitude agaçante, l’air de lui dire « Je t’ai pris la main de le sac ! » , ses yeux sortant presque de leurs orbites en portant l’inscription SCOOP au milieu de la pupille.

Et cette irrésistible envie de se foutre de sa gueule.

Il allait avoir envie de la tuer, la torturer, l’éviscérer. Sauf qu’il ne pouvait pas. Elle n’allait tout de même pas se priver.

- Je savais que je t’avais plu, mais au point de vouloir me demander en mariage ! Alors, ça, Remington ! Tu me flattes. Grand sourire. C’est quoi la prochaine étape, le bébé, le siège auto, le mini-van pour transporter tes trente-six gosses ? Le grand méchant Rem regardant des alliances, et des alliances bas de gamme en plus ! Je peux te prendre en photo ? C’est le genre de moment qu’on immortalise non ?

Jouissif. Mieux que la coke, l’hero et la beuh réunit ! Même si elle n’en avait goûté que deux sur les trois.

- Elle est au courant, dis ? De quoi tu l’as menacé pour qu’elle sorte avec toi? Tu l’as enfermé dans ta cave ?
Elle inspira profondément, tout sourire. Elle allait beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux. Ah… Remi qui se range et entre dans le moule de la société, c’est tellement inattendu. Je ne sais pas quelle est la femme qui a mis tes parties intimes sous scellé mais je l’aime déjà.

Il venait de perdre toute crédibilité. Sa réputation était fichue.


- Tu comptes mettre un genoux à terre ou lui faire le coup de la bague dans le champagne ? T'as prévu de lui faire la sérénade aussi? Tu me donneras la date pour que je puisse assister à ton émasculation en direct.

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MessageSujet: Re: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeMer 5 Sep - 8:20

Je n'aimais pas traîner avec les gens de l'Agence. Perdre mon temps avec eux, faire semblant de devenir amis, comparer nos exploits pour savoir lequel était le plus efficace. J'étais un loup solitaire. Cette vie professionnelle n'avait pas à se mêler à ma vie personnelle. Il y avait bien Ezekiel pour qui je faisais une exception et à qui je rendais visite de temps en temps. C'était davantage pour me divertir quand je m'ennuyais. De là à dire que je devenais presque son ami ? Non, on ne pouvait pas l'affirmer. Les membres de l'Agence me repoussaient et je les fuyais. Encore davantage quand il s'agissait de personnes n'y ayant pas pleur place. Comme Thalya. Une fille à papa qui ne devait sa survie qu'à son géniteur. Et dont le petit visage d'ange n'avait pas été amoché grâce à l'influence de ce même père qui la couvait. Pour ce qu'il en retirait en échange. Elle ne faisait que le défier. Une vraie peste....

Et celle-ci pensait avoir le droit de me saluer comme si nous étions de vieilles connaissances. Elle osait même me demander comment j'allais. Mais qu'elle remballe ses formules de politesse, ça ne fonctionnait pas pour m'amadouer. Surtout pas venant d'elle. Je m'étais fait avoir une fois, ça n'allait pas se reproduire de sitôt. « J'allais bien jusqu'à ce que tu viennes gâcher mon après-midi... » Si encore il y avait un soupçon de vérité dans ma phrase. Sauf que ce n'était pas cette gamine qui allait me ruiner ma journée. Il m'en fallait davantage. Avec elle, je ne pouvais que tirer profit de la situation si je le désirais. Mais là, je voulais du calme et surtout pas de sa présence. Alors je me mis à l'ignorer pour contempler de nouveau les bagues. Elle allait peut être comprendre le message et tourner les talons d'elle-même. Les enfants pourris gâtés, ça ne tournait pas les talons quand il fallait. Ça se croyait tout puissant, intouchables à cause de leurs parents. Un jour pourtant, il y avait quelqu'un pour les faire descendre de leur petit nuage. Ce jour là n'était pas encore arrivé avec Thalya hélas.

« J'ai toujours rêvé de t'épouser, d'ailleurs je vais demander ta main à ton père. Juste pour le plaisir de te torturer à petit feu dans notre chaumière jusqu'à ce que tu rendes ton dernier souffle et que ça passe pour un accident ou un suicide... » Si seulement elle savait à quel point j'avais envie de lui en coller une. Je crois qu'elle ne pouvait pas le soupçonner tant je gardais une apparence très calme en sa présence. A l'intérieur, ça bouillonnait pourtant. Juste parce qu'elle s'était foutue une fois de moi et que je ne m'étais toujours pas vengé. Un jour, quand la vengeance serait passée, je me sentirai plus calme et je n'aurai envie de l'égorger. Ou pas. Et si seulement elle savait pour la prochaine étape. Le bébé était déjà en route. Le mini-van ? Jamais, je garderai ma porsche même s'il n'y avait pas de place à l'arrière pour mettre un siège auto... Quant à l'alliance... J'esquissais un sourire. Thalya pouvait penser ce qu'elle voulait. Elle était trop habituée au luxe, à tout ce qui était hors de prix.

« Un jour tu sauras peut être te contenter des choses basiques de la vie. » Même si je n'y croyais pas du tout. Comme beaucoup de filles de son milieu, elle devait penser que la grandeur de l'amour s'exprimait en fonction de la valeur des cadeaux. Si seulement elle savait.... Deux dessins et un morceau de plastique avaient eu leur effet car ils ne venaient pas d'une boutique de luxe mais du cœur. Je ne pouvais pas lui expliquer. Trop compliqué pour sa petite cervelle de moineau. Trop personnel pour que je m'étende sur le sujet. J'aurais été dans l'obligation de la réduire au silence par la suite. Elle ne semblait de toute façon pas décidée à se taire, enchaînant les phrases. Je choisis alors de garder le silence, la laissant déverser son flot de paroles. Elle finirait bien par s'arrêter un jour. Ça ne pouvait pas être pire que Sonny lorsqu'elle s'y mettait. Ni même comme cette gamine que j'avais su surveiller en début de mois, une certaine Mary Jane. Je commençais à avoir de l'endurance pour supporter les monologues des gens. J'étais même suffisamment doué pour leur faire croire que je les écoutais attentivement. Ce qui n'était pas complètement faux puisque j'enregistrais ce qui m'intéressait.

Thalya était divertissante avec toutes ses questions. Menacer Sonny pour qu'elle sorte avec moi ? L'enfermer dans ma cave ? L'idée était pas mal mais c'était le contraire qui s'était produit. C'était Sonny qui avait réussi à mettre le grappin sur moi alors que je ne m'attachais jamais. Elle avait su percer mon cœur pour s'y accrocher solidement au point que je ne veuille plus la laisser partir. Au point que j'accepte que cette grossesse soit menée à terme et qu'on ait un enfant. Au point d'avoir vendu mon ancienne maison pour qu'on en ait une bien à nous. Enfin au point que je la demande en mariage.

« Désolé de te décevoir et de faire descendre ton enthousiasme mais elle a déjà dit oui. Pas trop déçue Thalya ? Tu ne verseras pas toutes les larmes de ton corps d'avoir manqué ça ? Ta visite dans cette boutique a une autre raison que celle de vouloir me faire chier ? Non parce que si c'est le cas, il va falloir redoubler d'ardeur dans tes joutes car tu m'amuses pour le moment. Tu devrais demander à ton père de te payer quelques cours pour tenir tête aux gens, en tout cas pour essayer d'être d'un meilleur niveau que celui-ci. Pour le débit de paroles, tu n'es pas mal. Pour l'impact, c'est à revoir gamine. »
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MessageSujet: Re: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeMar 18 Sep - 10:58

Il pouvait bien dire tout ce qui lui chantait, tout ce qui lui passait par la tête, ça n’atteignait pas la petite Ciccelli. L’extase était trop forte. Les endorphines lui embrumaient le cerveau. Elle était aussi trop sûre d’elle et de sa sécurité mais, après tout, où était le mal dans le fait de profiter de sa situation ? Celle-ci comportait tout de même quelques avantages… La terre pouvait bien se mettre en mode autodestruction, Thalya n’aurait pas lâché son nouveau jeu. Sa façon de se changer les idées. Autrement dit, se foutre de la gueule d’un futur marié à qui le rôle ne convenait pas du tout.

- Oh oui, Remington, torture-moi, fit-elle en imitant un frisson de plaisir. Se moquer d’un tueur les plus réputés de l’Agence ? Un peu suicidaire mais tellement jouissif. J’adorerais te voir avoir cette conversation avec mon père. Par contre, pour le bébé, tu repasseras, le vomi sur mes fringues, c’est pas mon truc. Et j’exige un diamant pour les fiançailles.

Et un gros.
Elle roula des yeux vers le ciel quand Remington s’amusa à lui donner une leçon de vie. Les choses basiques de la vie. Ben voyons ! Et, c’était le type outrageusement payé pour ses contacts qui lui sortait une connerie pareille ? Non, parce qu’il y avait fort à parier qu’il se faisait le double, voire même le triple, du salaire de Thalya pour un shooting. Pour la simplicité, il pouvait repasser.

Elle imagina un instant sa vie dans une maison de banlieue, avec une barrière en bois que son compagnon rependrait tous les ans. Elle ferait le ménage pendant que leurs quatre gamins joueraient dans le jardin. Elle serait grosse, laide, au bout de rouleau. Non… La vie de Lynette Scavo ne pourrait jamais lui convenir. Le simple fait de l’envisager la faisait frémir de répulsion. Elle s’imaginait plutôt vivre dans un immense loft à New York, enchaînant les soirées mondaines et les défilés. Elle vivrait dans le luxe, se baignerait dans du lait comme Cléopâtre, et n’aurait rien d’autre à penser qu’à son propre bien-être. Pour le bien de sa réputation, elle ferait aussi quelques dons aux associations contre la faim dans le monde et deviendrait l’égérie d’une grande action caritative. Le bonheur selon Thalya.

- Oui, Remi, je comprends. Les gens basiques et sans ambition se contentent des choses basiques et sans ambition comme
, elle fit mine de réfléchir et fit claquer sa langue lorsqu’elle sembla trouve sa réponse, le mariage. Et, les gamins aussi, la maison banlieue, le gros chien, métro boulot dodo.

C’était amusant. L’excitation qu’elle ressentait était semblable à celle de toutes les minis-pestes des cours d’écoles. Celles qui dirigent la cours de récréation en choisissant la cible de jour.
Mais, Remington ne semblait être consentant. La raillerie était de mauvais goût, à ses yeux. Quelle susceptibilité ! Il partit dans son petit laïus avec pour seule but d’essayer de la réduire à néant. Bien joué, sauf que pour cela, il aurait fallut qu’elle le craigne, ce qui n’était absolument pas le cas aujourd’hui. Elle gardait son sourire et son égo intact.

- Pauvre petite biche innocente qui est tombée dans les griffes du grand méchant loup… dit-elle en faisant référence à la chère et tendre moitié de Remington. Effectivement, je m’emmerde et effectivement aussi, me foutre de toi est vraiment, vraiment, vraiment, elle inspira profondément, RE-VI-GO-RANT.

Elle lui laissa deux secondes pour répondre avant de poursuivre.


- Allez, Remi, ne fais pas ta mauvaise tête ! Si mes mots n’ont aucun impact, tu peux supporter que je me foute de toi, non ? Par contre, je ne suis pas sûre que ta douce mérite une bague de ce genre. Offre-lui beaucoup mieux si tu veux qu’elle te supporte ! Si tu me laisses t’accompagner, je ne dirais à personne que le grand méchant Rem a une faille secrète et en plus je pourrais t’éviter de faire de grosses erreurs en matière de bijoux féminin. À moins qu’épouser cette fille ne soit qu’une mission, auquel cas… Tu ne verras aucun inconvénient à ce que j’utilise ma langue bien trop pendue.


Il allait lui arracher la gorge. C’était sûr…
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MessageSujet: Re: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeMar 25 Sep - 17:30

Mais quelle gamine insupportable. Immature, puérile, imbue d'elle-même, je pouvais aligner encore toute une série de compliments pour qualifier mademoiselle. La liste serait même tellement longue qu'il y avait une forte probabilité que je m'endorme avant d'avoir fini de l'énumérer. Elle m'incitait à la torturer, en jouissant presque. L'idée était vraiment tentante. Si je l’entraînais dans une ruelle... Que je nous mette à l'abri des regards indiscrets... Je pourrai lui tordre le cou et m'offrir le plaisir de ne plus la voir mais surtout de ne plus l'entendre. Chasser cette idée... Penser au père Ciccelli qui avait vu le malheur s'abattre sur lui quand sa fille était née. Mauvais karma, pauvre Alejandro. Je me refusais même à me demander si le mauvais karma s'abattrait sur moi à la naissance de mon gosse. Non, impossible, il ne pourrait jamais ressembler à Thalya et être insupportable qu'elle. Pourtant quand on voyait la mère... Je me chassais cette idée de la tête. Sonny devait avoir le même âge que miss pimbêche et elle était plus mature. Souvent, enfin parfois. Oui, bon elle l'était puisque au cours de ce mois, elle n'avait pas hésité à me tenir tête comme jamais elle ne l'avait encore fait, me menaçant de me quitter et me faisant vivre un enfer avec son comportement. Enfer que je lui avais bien rendu avec le mien. Voilà la tactique à adopter que je pouvais reporter sur Thalya. Fais moi vivre un enfer, je t'en ferai connaître encore pire et qui dépasse l'imagination.

Durant un instant, je me sentais bouillir intérieurement même si à l'extérieur je gardais un calme apparent. Au fil de mes propos, je finis par me dire que si je ne me calmais pas, je finirai par exploser. Et en centre ville, dans une boutique de luxe, il valait mieux éviter de se faire remarquer. Sinon je repartirai bredouille et j'aurais faussé compagnie à Sonny pour rien. Les propos de Thalya devaient me passer au dessus, ne faisant que m'effleurer sans me toucher. Même ce surnom ridicule que personne n'employait hormis Brennen en cas d'urgence ne me ferait pas sourciller. Et son laïus sur le fait qu'elle me comparait apparemment à une personne basique et sans ambition me convenait parfaitement. Après tout c'était le cas. Je ne cherchais pas à gagner en importance au sein de l'Agence, tout comme je n'avais jamais cherché à devenir gradé à l'époque de l'armée. Le pouvoir, mais surtout devoir supporter des bouffons de service qui se comporteraient en faux cul pour se faire bien voir, très peu pour moi. Tout comme je fis très peu de cas de la réplique de Thalya, me comparant à un grand méchant loup et Sonny à une pauvre petite biche innocente. Pensée basique, elle ne cherchait pas à voir plus loin que le bout de son nez et je le comprenais. Comment en aurait-il pu être autrement avec cette étroitesse d'esprit et qui semblait formaté pour me juger. En plus, elle ne savait pas quoi faire de sa vie, pauvre petite gamine riche. Qu'elle se paie des gigolos, peut être qu'elle s'emmerderait moins par la suite et qu'ils trouveront à l'occuper. Si déjà ils arrivaient à la supporter plus de cinq minutes, ça serait pas mal. Car vu son caractère... Je doutais qu'elle ait un petit ami qui fasse plus de deux jours. Et après tout je m'en foutais.

Elle avait marqué une pause, s'attendant peut être à ce que je réplique. Je n'en fis rien, me contentant de hausser légèrement les épaules, l'air de dire qu'elle pouvait toujours parler, ça ne m'atteignait plus. Et puis, je ne faisais pas ma mauvaise tête, je n'avais juste pas envie de supporter la pimbêche qu'elle était. Apparemment j'en demandais déjà de trop. Je me déplaçais de quelques pas sur le côté alors qu'elle continuait à parler. Et vas-y, blablabla. Elle disait quoi déjà ? Sonny méritait mieux ? Peut être mais ma fiancée n'avait pas des goûts de luxe comme elle, sachant se contenter de simplicité. M'aider à choisir une bague ? Je la soupçonnais fortement de tramer un plan du genre qu'elle choisirait la bague la plus horrible aux yeux d'une femme mais qu'elle me déclarerait avec un air parfaitement innocent et presque convaincant que c'était celle-ci qui lui plairait. Et le monologue continuait... Si je lui arrachais la langue à défaut de trouver le bouton stop, j'aurai la paix ? J'en doutais fort.

Mes yeux quittèrent la vitrine que je regardais pour se reporter sur elle quand elle eut fini. « Tu disais ? Il me semble avoir déconnecté dès la première phrase, quand tu parlais de ne pas faire ma mauvaise tête. » Ce qui était complètement faux. Mais quel intérêt à répliquer que mes missions c'était de tuer et non de jouer à l'apprenti acteur. Quel intérêt à ce que ce j'accepte sa proposition ? Quel intérêt que je n'appelle pas gentiment le mec de la sécurité de la boutique pour lui dire que cette demoiselle m'importunait et m'incitait à lui offrir un bijou alors que je ne la connaissais pas. Il serait tellement aisé de la faire passer pour ce qu'elle n'était pas en quelques phrases. Si je voulais m'amuser, je pouvais décider de le faire. Elle se croyait la maîtresse dans l'art de jouer sur les mots pour faire chier son monde, il m'arrivait également d'être le roi en adoptant cette même tactique. Mais quel intérêt encore une fois de m'amuser à cela alors que mon temps était compté avant que Sonny ne rentre ?

De nouveau mes prunelles se portèrent sur la vitrine. Je ne faisais que l'effleurer du regard. Je ne regardais même plus les bagues, ni les prix affichés à côté. « L'idée de t'arracher ta langue pour que tu te taises est intéressante. Je la retiens Thalya. Même si je pense que je peux faire pire pour t'emmerder. Genre briser ta petite carrière. J'ai entendu dire que tu étais mannequin. Tu crois que l'on voudrait encore de toi avec une cicatrice déformant ton jolis petit minois ? » A défaut de pouvoir la tuer, je pouvais adopter une autre méthode pour qu'elle remballe ses propos et tourne les talons. Même si au fond, je sentais que ça ne suffirait pas. A part si elle se doutait que j'étais vraiment capable de mettre ma menace à exécution, ce qui était le cas. Je ne ressentais rien pour elle, et en ce qui concernait Alejandro, je le respectais mais ça s'arrêtait là. Je ne lui devais rien. « Bon... Propose une bague, jouis de plaisir en pleine boutique et tire-toi. »
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MessageSujet: Re: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeMer 17 Oct - 9:49

Une cicatrice ? Vraiment ? Thalya se figea mais s’obstina à garder son petit sourire moqueur tandis que son cerveau réfléchissait à toute allure. Remington oserait-il commettre un tel affront ? Prendre un tel risque ? Elle était prête à parier que oui. Il avait sa place assurée à l’agence, certains le protègeraient. Pour autant, risquer la colère d’Alejandro n’était pas très malin. Ce qui amenait donc une autre question : son père serait-il en colère ou ravi ? Elle n’avait pas totalement confiance en lui quand, dans la balance, elle s’opposait au bien être de l’agence. Peu importait. Elle ne le laisserait pas gagner. Montrer sa peur ou sa colère serait faire acte de faiblesse et il n’en était pas question.

- Tu pourrais oui, et sans doute que ça briserait ma petite carrière, mais alors, Remi chéri, alors… Je n’aurais plus aucun scrupule à chercher ta future femme… Jouer avec le feu, elle trouvait ça amusant. Jouer avec sa vie, beaucoup moins. D’un geste désinvolte, elle haussa les épaules et adopta une petite moue boudeuse. Avant qu’il ne se jette sur elle pour lui planter un flingue sur la tempe ou un couteau sous la gorge, elle reprit : Enfin, nous n’avons pas à en arriver à de telles extrémités. Tu laisse mon visage tranquille et je me tais sur ton mariage.

Bien sûr, il pouvait toujours la tuer. Ça lui serait même incroyablement facile. Thalya ne faisait pas le poids face à un type comme lui. Au mieux, elle lui arracherait quelques bleus. Sauf qu’ils savaient très bien tous les deux que Remington ne pouvait pas se le permettre. S’il se permettait de toucher à un seul de ses cheveux dans un lieu si public, elle aurait gagné.
Dans le fond, elle se fichait qu’il se marie comme de son premier string. C’était juste amusant, une occasion de se foutre sans risque de la gueule du grand méchant loup. Et elle avait un atout dans sa poche. Remington ne la connaissait pas suffisamment pour ne pas supposer qu’elle puisse mettre ses menaces à exécutions. Elle le ferait s’il ne tenait pas parole mais saurait tenir sa langue s’il accédait à sa requête. La future madame Pillsbury avait des goûts douteux en matière d’homme et était assez cinglée pour se glisser dans les draps de Remington. Thalya pouvait comprendre que le côté Bad Boy torturé mais protecteur était plaisant, d’autant plus qu’il avait une sacré paire de fesses mais… Quel caractère ! Dans tous les cas, Peu importait qui était cette fille et les raisons qui l’avaient poussée à dire oui, elle ne méritait pas qu’on la mêle à l’Agence et à ses magouilles. Thalya ne souhaitait ça à personne et ne jetterait personne entre leurs griffes si elle pouvait s’en abstenir.

Evidemment, cette vérité était à comprendre dans l’optique ou agir de la sorte ne représentait aucun risque pour la petite Ciccelli. Parce qu’entre sa vie de rêve et la survie de qui que ce soit, elle se choisissait elle-même sans le moindre remord.

Remington céda, pour des raisons qui lui étaient propres et lui annonça avec vulgarité qu’elle pouvait proposer une bague. Ah… Apparemment, elle l’agaçait vraiment. Un immense sourire illumina le visage de la demoiselle. S’il ne lui était pas resté un semblant de bon sens, elle aurait accroché son bras à celui du futur marié. Mais, on lui avait toujours dit de ne pas pousser sa chance trop loin et, pour une fois, elle choisit de suivre ce conseil.

- Tu vois qu’on peut s’entendre ! Remington, mes services se paient tu sais ? Comme les tiens. Quoi ? Comment ça il y avait une différence entre arracher des foies et se la jouer Pretty Woman dans les grands magasins ? Compétences différentes certes, mais qui, toutes deux, méritaient salaire. Je n’ai pas encore décidé de ce que je voulais en échange mais je vais te donner un avant-goût…
Son sourire de petite prétentieuse disparut pour laisser place au petit requin qui dormait au fond d’elle. Une forme de sérieux pouvait se lire sur son visage de poupon. Elle n’en était que plus facile à croire, petite professionnelle.

- Te proposer une bague sans connaître les goûts de ta future femme serait franchement stupide. Or ou argent ? Classique ou moderne ? Diamants ou pierre colorées ? Voyant ou discret ? C’est autant de questions qu’il faut se poser. Par contre… Le conseil gratuit que j’ai à te donner c’est… Thalya inspira profondément. Ça ne l’amusait plus vraiment. Mais bon, il fallait bien donner un avant-goût à Remington si elle voulait pouvoir l’emmerder plus longtemps. Elle décida que le jeu en valait la chandelle. Si tu l’aimes vraiment, ne choisis pas une de ses bagues crées en séries pour satisfaire la meute de consommateurs avides… Oui, elle n’était pas aussi idiote qu’on pouvait le croire. Elle avait juste des goûts jugés superficiels. Elle chercha du regard les yeux de Remington. Tentative d’hypnotisation ? Presque… Peut-être qu’au moins comme ça, il se mettrait dans le crâne que, contrairement à lui, Thalya savait ce qu’elle faisait et de quoi elle parlait. À ta place, en imaginant qu’un jour je puisse m’habiller avec autant de mauvais goût, j’irais chez un joaillier que je connais. C’est un véritable artiste, chaque modèle de sa boutique a le mérite d’être unique. Ses bijoux sont raffinés, élégants et travaillés. C’est sûr, il faut mettre le prix mais question symbolique et esthétique, tu ne trouveras pas mieux.
Thalya le laissa ingurgiter la quantité d’informations qu’elle venait de lui balancer sans y réfléchir.

- Remington, la question est donc, est-ce qu’elle vaut la peine ? Est-ce que tu es prêt à me divertir en échange de mes services ? Est-ce que tu es prêt à me supporter pour pouvoir lui offrir quelque chose à sa hauteur ?


Légèrement manipulatrice ? Plus qu’à espérer qu’il ne se marie pas pour une mission…
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MessageSujet: Re: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeLun 12 Nov - 20:19

Remi chéri... Je battis des paupières une fraction de secondes à l'annonce de ce sobriquet. Je me demandais silencieusement si Thalya comptait m'en sortir encore beaucoup des comme ça. Trop d'élans de tendresse et de gentillesse, cela pouvait mettre mal à l'aise une personne. De telles choses venant de la part de personnes que je n'appréciais pas ou qui m'importaient peu, cela avait pour effet de me donner une irrésistible envie de vomir. Souiller la petite tenue parfaite de la demoiselle, une idée qui germait mais qui ne se produirait jamais. Il m'en fallait beaucoup pour que je me retrouve dans un tel état. Je ne me souvenais même plus de quand ça remontait pour la dernière fois. Un vilain virus qui m'avait cloué au lit quelques jours ? Peut être mes tous débuts à l'armée. Enfin bref, l'idée était présente mais inenvisageable. Je me tenais trop bien en public pour une fois. Je refusais de perdre davantage de temps en discussions futiles qui m'empêcheraient de repartir avec une bague. L'idée de briser la petite carrière de la demoiselle me tentait mais ne m'obnubilait pas. Du moins ce jour là. On verrait si elle reviendrait à mon esprit dans d'autres circonstances.

Je ne sourcillais même pas quand Thalya menaça à demi-mots de retrouver ma future femme si je brisais sa carrière. Elle violente ? Je pourrais partir dans un éclat de rire face à une telle absurdité. Elle serait vraiment dangereuse, l'Agence l'utiliserait. A l'heure actuelle, à part faire de la figuration car elle était le rejeton d'Alejandro Ciccelli, elle n'était rien. Elle pouvait retrouver Sonny mais que lui ferait-elle ? Tenter de lui faire du mal ? Si elle voulait mais c'était sans compter sans le fort instinct de ma fiancée pour se protéger. Un instinct qui croissait plus les jours passaient et plus le gnome grandissait dans son ventre. Une femme à la carrière brisée versus une autre voulant protéger sa famille ? Je votais pour la seconde même si la première était favorite de par la position de son cher papa à l'Agence. Mais peut être que cette situation ne se présenterait jamais. Il suffisait que je ne touche pas à son visage et elle se tairait en me foutant la paix. C'était en quelque sorte un pacte silencieux. Alors soit, cédons et qu'elle m'aide à choisir une bague, ou du moins me propose ses idées, avant que ma patience arrive vraiment à son terme.

S'entendre nous ? Non mais quel ego surdimensionné et trop généreux. Jamais je ne pourrai m'entendre avec elle ! Je faisais avec. Oui c'était exactement ça, je m'adaptais à la situation comme j'avais l'habitude de le faire jusque présent. J'avais répété le même processus en ce qui concernait Sonny même si je faisais des efforts. Je faisais avec ce bébé non désiré de mon côté mais qui serait un jour là. Je faisais avec la vie étouffante que l'on avait eu durant une dizaine de jours avant d'enterrer la hache de guerre entre nous. Je faisais avec pour beaucoup de choses, et si je changeais pour certaines, ça ne serait jamais le cas en ce qui concernait Thalya Ciccelli. Je ferai avec elle car je n'avais pas d'autre choix que de la supporter provisoirement. Et le paiement de ses services, elle pouvait s'asseoir dessus.

« Je pensais qu'une personne aussi « généreuse » que toi ferait du volontariat pour proposer ses services. Je suis presque déçu » Je ne l'étais pas du tout. Je ne m'inquiétais pas de savoir ce qu'il faudrait donner pour payer ses services. Elle n'aurait rien. C'était un fort sous entendu que j'avais glissé dans mes propos et si elle était assez maligne, ce qui pouvait arriver de l'être, je l'admettais puisqu'elle m'avait faussé compagnie une fois, elle comprendrait le message codé. Si ce n'était pas le cas, tant pis pour elle. Je ne lui ferai pas de croquis pour tenter de lui expliquer, je n'avais aucune envie de dessiner. Le sourire qu'elle affichait disparut alors, comme si elle prenait toute cette situation comme étant sérieuse. Franchement Thalya, comment ça pourrait être sérieux entre nous ? Je retins un soupir dépité, me contenant de respirer calmement comme si de rien n'était quand elle reprit la parole.

Ce fut long, très long. Encore plus ennuyeux que mes cours de biologie à l'époque de l'université. Et il en fallait pour que je manque de m'endormir. Les propos de la demoiselle entraient par une oreille. Ils étaient brièvement analyser par mon cerveau avant de ressortir aussitôt. Peut être que je retenais les informations qui m'intéressaient. Peut être que je ne l'écoutais tout simplement pas même si j'affichais une mine attentive. Je ne sais pas pourquoi je réagissais ainsi. Ou peut être que je le savais que trop bien. Sonny était unique pour moi, mais elle n'était pas comme Thalya semblait le croire. Elle se fichait qu'une bague soit monstrueusement chère et unique. Elle se fichait du prix que ça coûtait du moment que ça venait du cœur. Une bague simple, aurait davantage de poids car c'était le geste qui comptait. Et Sonny me connaissait suffisamment pour deviner que je ne ferai jamais une telle chose en temps normal. Que si je lui offrais une bague, cela signifiait quelque chose et que ce n'était juste pas pour lui faire plaisir. Enfin si, c'était dans ce but mais ça allait au delà des apparences sur lesquelles les gens s'arrêtaient. Alors question symbolique et esthétique, Thalya pouvait garder sa petite boutique unique. Passer davantage de temps avec elle à parcourir les magasins ? Jamais !

Je tentais de digérer les informations, à croire qu'un tel sujet intéressait vraiment la demoiselle. Cela n'était guère étonnant dans le fond. Je la trouvais tellement superficielle, si propre sur soi, quelque peu trop confiante, et... Stop, je dérivais de nouveau alors qu'elle marquait une pause. Si je laissais faire mon esprit, je serai capable de lui sortir encore tout un tas de qualificatifs. Et est-ce qu'elle valait la peine que je m'attarde autant sur sa personne ? Assurément non. Elle pouvait sortir de la boutique, se faire renverser par une voiture et trouver la mort que je serai probablement dans les dernières personnes qui songeraient à appeler les secours. Pauvre Thalya, si elle savait ce que je pensais d'elle. Peut être qu'elle le devinait mais qu'elle ne le ne montrait pas. Peut être qu'elle était tout simplement idiote et vivait sa vie dans son monde de bisounours.

Tout dérapa brusquement. J'eus un léger froncement de sourcils à la première question qu'elle me posa. Est-ce que Sonny en valait la peine ? A mes yeux oui. Est-ce que j'étais prêt à m'occuper d'une gamine pourrie gâtée pour qu'elle m'aide à trouver une bague ? Impossible. Même pas envisageable. Je ne le songeais même pas une seule seconde. Si je le faisais, j'aurai des envies de vomir. « Elle en vaut la peine oui... » Mon regard se détourna un instant de Thalya pour se poser une nouvelle fois sur les bagues. Un instant je restais silencieux, j'étais presque perdu dans mes pensées. « Mais je ne m'abaisserai pas à te divertir et à te servir de boy en te supportant, va te faire voir Thalya. » ça sortait du cœur et au moins j'étais clair et direct. J'aimais Sonny, j'étais prêt à tout pour elle mais pas à mettre de côté ma fierté et mon orgueil pour une gamine qui ne la connaissait même pas. Mes yeux se braquèrent sur un des vendeurs de la boutique et je lui fis un signe de la main pour attirer son attention. Peut être que Thalya comprendrait le message et déguerpirait cette fois. Peut être qu'elle attendrait impatiemment de voir quelle bague j'allais choisir pour faire de remarques acerbes. Peu m'importait, je n'en avais que faire de son opinion. Elle ne pouvait pas m'aider à choisir une bague. Je m'en rendais compte car automatiquement celle-ci serait trop sophistiquée. Sonny s'interrogerait pour savoir pourquoi celle là alors que ça ne me ressemblait pas, et je ne voulais pas voir sa tête si je venais à lui dire qu'une femme m'avait aidé à la choisir.

« J'aimerais celle-ci » fis-je au vendeur qui s'était approché. Je désignais une bague dans la vitrine. Simple, sans fioriture. Ce n'était pas la moins chère mais ça n'était pas la plus coûteuse non plus. Aller directement aux choses sans artifices autour. Voilà qui nous correspondait vraiment. Je jetais un œil en direction de Thalya, voir si elle se décidait à tourner les talons pour aller se déhancher ailleurs.
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MessageSujet: Re: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeSam 17 Nov - 21:58

Quoi ? Comment ?

Le visage de Thalya se figea. Elle était visiblement choquée, outrée sans savoir ce qui la mettait le plus en rogne. Le fait qu’il est sous-entendu qu’elle était une pute ? Qu’il ne l’ait pas le moins du monde écouté ? Sa vulgarité ? Ou bien encore le fait que son « va te faire foutre » lui faisait l’effet d’un crochet du droit visant à la mettre K.O ? Non, pire que tout, elle venait de se concentrer pour lui rendre service et voilà comment Remington la remerciait ! Il ne l’amusait plus du tout. Il n’était pas drôle. Bon, ça elle le savait déjà, depuis la première fois, et c’était bien pour ça qu’elle lui avait filé entre les doigts la dernière fois. Hey Remi, ça t’arrive de t’enlever le balai que t’as dans le cul pour faire semblant d’être un être humain ? Thalya se contenta de le penser très fort. Prononcer de telles paroles reviendrait à souiller sa bouche, qu’elle avait fort jolie. N’empêche qu’il venait de la manipuler et de jouer avec elle, comme avec un pantin. Très bien, qu’à cela ne tienne ! Il allait voir, ce primate !

« J’admire ta politesse, Remington, vraiment. D'une grande classe. » fit-elle en haussant les sourcils tandis que le vendeur s’approchait pour répondre aux attentes de Sieur Pillsbury. Sa curiosité naturelle la poussa néanmoins à jeter un œil à la fameuse bague. Elle afficha une moue dédaigneuse. « Je ne pensais pas que ton manque de goût irait jusque là. » Par bonheur, la mauvaise foi ne s’entendait pas dans le ton de sa voix. Il n’y avait qu’une note de surprise, teinté d’un léger mépris. Bien que n’étant pas à son goût, l’heureuse élue n’était pas totalement détestable. Juste un peu trop simple et trop peu brillante. « Tu as choisie un bijou à la hauteur de ta femme ? Banal et sans envergure ? » Demanda-t-elle calmement.

Une chance sur deux pour qu’il s’énerve. N’attendons pas pour voir. Le vendeur, docile, apporta la bague sur son coussin de présentation. D’un geste vif, Thalya frappa en dessous pour que tout se retrouve par terre. Elle adopta un air outrée et une voix trop aigue.

« Sérieusement Remington ? C’est tout ce que je vaux pour toi ? Après tout ce que j’ai fait pour toi ? C’est une HONTE ! Et vous là… » Fit-elle en s’adressant au vendeur. « Vous osez vendre ça ? Ça ne vous pose aucun problème de conscience d’arnaquer les gens ? Je suppose que non. » Elle ne pouvait pas arrêter son petit scandale. Il ne fallait pas qu’elle leur laisse du répit, sous peine d’être fichue dehors par la peau des fesses. « Ce n’est même pas un diamant, c’est un zyrcon de pacotille. Tu le saurais Rem, si tu savais différencier ton anus de tes narines. Ce qui malheureusement n’est pas le cas ! »

Poings sur les hanches, elle devait tenir. Quitte à raconter à peu près n’importe quoi. Tant pis si elle se ridiculisait, personne en dehors de Remington n’était là pour le voir. Crier lui permettait d’évacuer un peu de sa frustration. Mettre Remington dans cette situation, aussi.
Ce n’était que le début de sa petite vengeance.
Elle comptait bien crever les pneus de sa précieuse petite moto lors de la prochaine étape.

« J’en reviens à vous, monsieur… Ça ne vous gêne pas de récupérer l’argent d’un proxénète ? En plus, il a les fesses refaites ! » S’exclama-t-elle en pinçant les fesses de Remington. « Voyez, vous pouvez toucher si vous voulez ! Il ne vous dira rien, c’est son petit côté bi. »
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MessageSujet: Re: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeDim 25 Nov - 11:57

Thalya pouvait être admirative de ma politesse en effet. Je venais de faire un énorme effort. Mes mots auraient pu être bien pire, et que je lui dise d'aller se faire foutre, c'était sans doute la plus grande marque de politesse que je pouvais lui faire en public. Elle devrait même me remercier pour avoir autant d'égard envers elle. Par exemple, elle pouvait déguerpir et vaquer à ses occupations de petite fille gâtée. Ça serait bénéfique pour tout le monde. Autant pour le vendeur que pour moi. Et même pour les clients qui se trouvaient dans la boutique. Et voilà que c'était reparti sur mes goûts douteux. Ils étaient mauvais et alors ? Qu'elle change son disque, il commençait à être rayer à force. Pauvre petite fille pourrie gâtée et superficielle. Je ne sourcillais même pas face à cette nouvelle attaque. Je ne ferais que rentrer dans son jeu si je le faisais et ce n'était pas mon intention de la faire jouir de plaisir car elle parviendrait à ses fins. Alors, je ne répliquais rien, patientant silencieusement que le vendeur me présente la bague que j'avais choisi.

Ma mâchoire se crispa légèrement, ce fut à peine perceptible. Ma femme banale et sans envergure ? Sérieusement, elle pensait que j'avais choisi une femme comme elle la décrivait ? Elle pensait réellement qu'une femme avec ces deux qualificatifs était capable de me tenir tête et de s'accommoder de mon caractère à coucher dehors ? Quel jugement puéril, non construit. Je tournais la tête vers Thalya et mes prunelles bleues la fixèrent. Aucune animosité dans mon regard. Même pas de la froideur. C'était juste un je m'en foutisme le plus total, lui signifiant clairement qu'elle ne m'avait pas atteint. « J'ai cru l'espace de quelques secondes que tu avais un cerveau. » Ce n'était pas le cas apparemment sinon elle ne m'aurait pas posé cette question même si elle avait pour but de m'énerver. Elle venait d'envoyer son missile dans l'eau, sans me toucher. La bataille navale pouvait se poursuivre. Le vendeur revenait même avec la bague posée sur un coussin de présentation.

Et là petite fille capricieuse entra en action. La bague vola ainsi que le coussin. Je suivis leurs mouvements du regard avant d'admirer les talents de comédienne de la jeune femme. Si seulement elle savait ce qu'elle valait pour moi.... C'était en dessous du zéro, c'était même vers l'infini dans le négatif. J'écoutais sans mot dire, son numéro était même plutôt amusant, même si elle s'en prenait à ce pauvre vendeur qui n'avait rien demandé et qui se trouvait au milieu. C'était bon, elle allait se calmer ? Apparemment non, elle reprenait déjà. Alors je choisis l'option de croiser les bras et de m'appuyer tranquillement contre la vitrine, l'écoutant. Elle m'amusait dans le fond. Elle m'attaquait personnellement mais vu qu'à cet instant, je me détachais de tout, elle ressemblait davantage à une bête de foire à mes yeux. Elle voulait attirer l'attention, c'était réussi. Plusieurs paires d'yeux s'étaient tournés vers nous. Elle voulait me foutre la honte, c'était raté.

« Intéressante la comparaison entre l'anus et les narines, quoi d'autre ? » Une furie face à une statue. Il m'arrivait de péter un câble et de rentrer dans des colères noires. Il m'arrivait d'élever la voix également. C'était souvent quand je me sentais vraiment atteint. Mais là... Thalya était chou mais me mettre la honte dans un magasin, ça ne fonctionnait pas. Un autre jour peut être, dans d'autres circonstances. Quand je ne serai pas pressé de retourner chez moi pour rentrer avant Sonny. Et voilà que le pauvre vendeur en prenait encore pour son grade. Il ne répliquait pas, ne sachant plus où se mettre. Me présenter la bague qu'il avait récupéré ou partir en courant appeler un supérieur ou un vigile pour la mettre à la porte. Ah tiens, j'étais proxénète et j'avais des fesses refaites à présent. Eh ! Non mais de quel droit elle les touchait ! Mon premier réflexe aurait été de lui administrer une claque magistrale. Sauf que ça aurait été moi qu'on aurait mis à la porte ou qu'on aurait arrêté. Thalya voulait jouer la carte de l'hystérie, j'allais attaquer sur un autre front. Celui où l'on ne m'attendait pas, car il y avait fort à parier qu'elle espérait que je laisse éclater ma colère, ce qui serait lui donner trop d'intérêt.

Je bougeais enfin, me décidant à ouvrir la bouche. « Vous auriez une feuille et un crayon s'il vous plait ? » Quoi, j'étais un extraterrestre de demander une telle chose ? Face à l'air dérouté du vendeur, je repris la parole. « J'ai un côté bi mais je ne suis pas le seul. Cette jeune femme est bipolaire et là elle est en crise. Je vous dirais bien de la mettre sous lithium et de lui donner quelques autres cachets pour la faire dormir un peu le temps que la crise passe mais ça ne fonctionnera pas, on n'a pas de cachet sous la main. Il lui faut vraiment un traitement de choc. » Je m'interrompis, jetant un bref regard en direction de l'effrontée. « Je vais prendre la bague mais si vous pouviez demander à un vigile de la surveiller. Je vais vous noter le numéro de son père. Alejandro Ciccelli. Il est très préoccupé par la santé de sa fille et viendra. Excusez son comportement, elle fait une fixation sur moi et la moindre contrariété déclenche une crise. Je l'obsède et que j'en aime une autre la contrarie. Sûrement la faute à sa bipolarité, vous comprenez ? » je ne sais pas s'il comprenait vraiment quelque chose à ce que je lui disais mais le vendeur tourna les talons, la bague dans la main en direction du comptoir caisse. Il prit un stylo et commença à chercher dans un tiroir. « Tu peux encore fuir avant que ton père soit prévenu Thalya. » C'était sans doute la meilleure option qu'elle avait en voulant se frotter à moi.
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MessageSujet: Re: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeDim 27 Jan - 17:25

C’était atrocement risqué et elle aurait dû la jouer plus fine. Elle le savait à présent que Remington sortait son petit baratin au sujet de sa pseudo bipolarité. Les coins de sa bouche en tombaient tant elle était choquée. L’espace d’un instant, son côté petite fille surprotégée et gâtée refit surface. Elle envoya un regard presque désespéré à son atroce adversaire. Non, mais tu vas quand même pas faire ça ? Un instant de faiblesse, juste un. Si, il allait le faire et il s’en délectait, elle n’en doutait pas.

D’accord, elle l’avait bien cherché.
D’accord, la partie tournait à son avantage.

Mais, elle avait été trop loin pour faire machine arrière sans remporter un semblant de victoire. Thalya se ressaisit. Elle se campa sur ses deux jambes, droite comme un « i », et releva fièrement le menton en signe de défi. Sa bouche se fendit en un rictus mauvais. Dans son jeu d’actrice, elle fit poindre des larmes aux creux de ses yeux et fit trembler ses lèvres. Elle ignora royalement le vendeur, sachant que lui, ne l’ignorait pas. Il était homme, il était faible. Elle était grande et attirante. Elle se fondait dans son rôle de fragile poupée. Mais sexy, la poupée. Qu’on soit clair.

- Alors c’est comme ça que ça va se passer maintenant…
Sa voix se brisa et elle porta une main à ses lèvres, glissant son autre bras autour de son ventre. Tu m’as dit qu’on se marierait ! Tu m’as fichue enceinte et maintenant c’est à une autre que tu vas faire les yeux doux. Elle aussi, tu vas la vendre à Ciccelli ?

Quoi ? Son père était bien proxénète, qu’elle sache. En quelques sortes, en tout cas. Fébrile, elle fouilla dans son sac et en sortit une fausse carte d’identité qu’elle tendit au vendeur pour lui laisser tout le loisir de vérifier son faux nom. D’un geste tout aussi tendu, elle rangea ses papiers et fixa à nouveau Remington. Elle affichait la douleur de la trahison, la peine, et la fracture de ces gens déchus qu’elle croisait parfois. Elle n’était pas brisée, elle n’était pas fragile.
Sans laisser le temps au grand méchant loup de s’y attendre, Thalya lui envoya une gifle qui, bien que sonore, ne devait pas être bien douloureuse. Les larmes roulèrent sur ses joues.

- On en reparlera au tribunal !

La jeune fille s’apprêtait à sortir en grande pompe, elle bouscula Remington, lui subtilisant ses clés de moto au passage et fila dans la rue. Remington devrait payer sa bague de mauvais goût avant de venir la chercher par la peau des fesses pour ensuite l’enterrer au fond de la forêt de Los Angeles. Elle avait donc quelques minutes devant elle. Ce fut suffisant pour débusquer une certaine moto, prunelle des yeux de Remington et d’y laisser un mot. « Cher Remington, te revoir est toujours si plaisant ! Sache que si tu désires revoir tes clés, il faudra te rendre sur la cinquième et aller au Golden’sons. Je suis sûre que tu y trouveras mieux que ta bague de distributeur de bonbon. Je t’aime de tout mon cœur. T. »

La petite Ciccelli afficha un sourire suffisant et fila déposer les clés de la moto à la boutique suscitée. Ce n’était pas une victoire, loin de là, mais ainsi, ce ne serait pas une défaite non plus. Elle se rassura en s’auto-convainquant qu’au final, elle avait eu ce qu’elle voulait. Remington allait devoir mettre ses gros pieds dans cette jolie bijouterie. Un éléphant dans un magasin de porcelaine. Une éléphant sans laisse. Ca allait être un carnage.

- Il n’aura probablement pas l’air ravi, mais je suis sûre que tu ne te fieras pas à son air grognon. Il aboie fort mais ne mord pas.


Souriante. Ravissante.

Elle ne résista pas à l’envie d’aller se cacher dans l’arrière boutique pour suivre la scène depuis les écrans de sécurité. Trop tentant.
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Remington Pillsbury

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MessageSujet: Re: I get by with a little help from my enemy [Terminé]   I get by with a little help from my enemy [Terminé] Icon_minitimeDim 27 Jan - 20:04

Mademoiselle Ciccelli semblait avoir légèrement pâli. Cela voudrait donc dire que le missile que je venais d'envoyer n'était pas tombé à l'eau mais venait bien de faire mouche, ébranlant le bateau sur lequel elle se trouvait. Avec un peu de chance, il y avait une avarie que je pourrais exploiter pour l'aider à couler beaucoup plus rapidement. La déstabilisation ne dura que quelques secondes. Mademoiselle bipolaire se reprenait déjà, adoptant le masque de la jolie petite comédienne qu'elle était capable d'être. Des larmes qui perlaient à ses paupières et qui seraient presque convaincantes pour un autre que moi qui ne la connaissant pas. Le vendeur revenait au même moment, la feuille et le stylo en main. Il sembla déstabilisé par l'attitude de Thalya. Allons donc, d'ici quelques minutes, elle serait redevenue elle-même, il ne fallait pas faire attention.

Je pris le stylo et posais la feuille sur la vitrine, prêt à écrire. La pauvre petite fille continuait son numéro de comédienne, en y ajoutant des paroles à présent. Qu'est-ce qui allait se passer à présent ? Je m'interrompis pour lui jeter un bref regard. Se marier ? Et elle enceinte de moi ? Et elle parlait des activités de son père aussi librement.. « Je préfère me tirer une balle dans la tête plutôt que de me marier ou coucher avec toi. » Et sur ces quelques mots, je commençais à écrire les prénom et nom d'Alejandro Ciccelli sur le bout de papier. Avant de noter le numéro de téléphone, je m'interrompis une nouvelle fois pour regarder le vendeur qui était quelque peu perplexe. Il n'allait tout de même pas la croire ? « Non mais je serais vraiment proxénète, vous pensez réellement qu'elle aurait autant eu droit à la parole et que je ne l'aurais pas déjà embarquée pour la faire taire... ? » Non mais quelle idée de me soupçonner de telles choses. Je repris ensuite ma tâche et commençais à noter le numéro de téléphone du père de Thalya. Elle sortit quelque chose de son sac à main pour le montrer au vendeur mais je ne m'en préoccupais pas, occupé de mon côté.

Ce ne fut qu'une fois que j'eus fini que je me décidais à observer la demoiselle. Tiens, elle me regardait également. J'attendais sa prochaine tentative pour me destabiliser. Un nouveau discours sur les gosses que je lui laissais et que je ne m'occupais pas en plus du nouveau qu'elle avait dans le ventre ? Je tendis le stylo et le morceau de papier au vendeur mais avant de pouvoir les lui donner j'entendis un claquement sonore. Et une douleur vive me parcourut la joue. Elle n'avait tout de même pas osé. Et si elle l'avait fait... Soudain, j'eus l'envie irrésistible de lui rendre la pareille. Ma main me démangeait mais je réussis à la contenir pour ne pas la frapper en public. Je commençais à en avoir ras le bol de me prendre des claques. J'avais l'habitude avec Sonny mais tout de même ! « Salope... » A défaut de la taper, il fallait bien que j'exprime ma colère. Et je n'eus pas le temps d'en rajouter, que déjà Thalya me percutait avant de sortir de la boutique. En reparler au tribunal ? « ça sera plutôt en enfer qu'on en reparlera... » maugréais-je entre mes dents.

Un silence avait gagné la boutique. Les clients comme les vendeurs étaient quelque peu médusés par la scène à laquelle ils venaient d'assister. Allez, hop on se remet en route. Je n'allais tout de même pas claquer des mains pour les inciter à reprendre ce qu'ils étaient en train de faire ! Je lançais un regard au vendeur qui avait toujours la bague choisie pour Sonny. L'air de rien, je sortis mon portefeuille puis ma carte de crédit. Il comprit enfin en la voyant où je venais en venir et fit le nécessaire pour la préparer puis encaisser l'argent. L'écrin en main, je le rangeais dans la poche de ma veste et ressortis de la boutique. Un bref coup d'oeil à ma montre et je me rendis compte que j'avais perdu du temps. Beaucoup trop. J'allais devoir rouler vite sur le chemin du retour. Je mis le casque sur ma tête, cherchant les clés dans ma poche. Rien. Je fis l'autre poche de mon pantalon et rien non plus. Les poches de ma veste et toujours rien. Bon sang, où était cette fichue clé ! A travers la visière quelque chose attira mon attention sur la moto. Je la relevais, prenant entre mes doigts un mot que je parcourus rapidement. « Mais quelle connasse... Je vais la tuer. »

Le papier fut froissé et balancé de l'autre côté de la rue. Au pas de courses, je gagnais la rue indiquait dessus, retirant mon casque en maugréant tout ce que je savais au passage. Quand je trouvais le Golden'sons, je ne m'arrêtais pas et pénétrais dans la boutique, poussant la porte d'un geste rageur. Une jeune femme s'approcha de moi, le sourire aux lèvres, prête à m'accueillir et à me rendre service. « Vous avez dix secondes pour me rendre mes clés de moto ou je porte plainte pour vol ». Pour être exact, ça serait complicité de vol. Mon ton n'était guère encourageant. Mon regard et mon attitude en général ne l'était pas davantage. J'attendis quelques secondes, le temps que la femme réagisse. Elle alla derrière le comptoir et en revint avec ma précieuse clé qu'elle me tendit. Je lui pris des mains brusquement. « Vous direz à Thalya que la prochaine fois que je la croise, je lui rendrai son geste de douceur. Entre amants, je lui dois bien ça. » Et sur ces quelques mots, je tournais les talons, ouvrant la porte de la boutique à la volée sans me préoccuper de savoir si elle se refermerait sans claquer. Elle me le paierait. Quand je ne savais pas, mais j'avais mon temps. Cela viendrait quand j'en aurais vraiment l'utilité. J'étais entré dans sa fichue boutique sans avoir jeté un œil à l'intérieur. Elle pensait avoir gagné, c'était perdu. Fichue gamine. Je l'aurai. Foi de Pillsbury. Et ma détermination redoubla quand une fois sur la moto, je dus me taper de la circulation pour rentrer, réduisant mes dernières chances à zéro de rentrer avant Sonny.
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