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 ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »

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The judgment

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MessageSujet: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeMer 20 Avr - 17:30

« Mama Told Me Not To Come »
Joyce Spencer & Dylan Travis & Wayne Gallagher
♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Alex-p10♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Justin10
♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Clemen10
Want some whiskey in your water? Sugar in your tea? What's all these crazy questions they're asking me? This is the craziest party that could ever be, Don't turn on the lights 'cause I don't wanna see, Mama told me not to come Mama told me not to come She said "that ain't the way to have fun, son" Open up the window, let some air to this room, I think I'm almost choking from the smell of stale perfume, And the cigarette you're smoking, 'Bout to scare me half to death, Open up the window, let me catch my breath, TOM JONES & Stereophonics - Mama Told Me Not To Come


« L.A., août.
Joyce Spencer se remet peu à peu de la perte de son aîné mais elle a besoin d'appui pour se reconstruire. Elle demande à Wayne de venir boire un verre avec elle. Elle sait que ça ne l'aidera pas à oublier ses sentiments pour le jeune homme mais ça lui permettra de souffrir pour autre chose que pour la mort de son frère et ça, ça n'est pas négligeable. Elle attend patiemment son ami à la terrasse d'un vieux café de la marina, un café en cours de rénovation. La terrasse est ensoleillée mais les parasols rendent le tout vivable.
Dylan Travis erre dans la marina. Il aimerait bien trouver un job alors il va voir dans les bars, les stands. Il ne sait pas qu'il va croiser le regard de la blonde et qu'il va la voir en mauvaise posture... »
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeMer 20 Avr - 19:50

Un demi sourire amusé aux lèvres, Wayne termina de lasser ses chaussures de ville alors que le regard furieux de sa petite amie pesait sur ses épaules voûtées par son exercice. Il n’avait même pas besoin de son empathie pour ressentir son ressentiment. Il n’était pas vraiment dirigé contre lui cela dit, mais vers Joyce Spencer qui l’avait joint par téléphone il y a une dizaine de minutes maintenant. Elle lui avait demandé s’il était libre et s’il accepterait de venir prendre un verre avec elle en ville. Et une fois encore, le mutant n’avait pas eu besoin de faire appel à son pouvoir pour comprendre que la jeune femme en avait grand besoin. Il lui avait suffit d’entre le son de sa voix qui était devenue familière ces dernières semaines.
Le grand brun aux yeux clairs avait immédiatement accepté. Il savait que la pilule ne serait pas facile à avaler pour sa petite amie qui avait passé des heures en cuisine à lui préparer un crumble, mais peu importait. Elle finirait par comprendre. Sous ses airs revêches, sa petite rouquine au nez présentement froncé par la jalousie et couvert de tâches de rousseurs avait un grand cœur. C’était pour ça qu’il l’aimait après tout.
Après un dernier baiser qu’il du lui arracher à la force de ses caresses et de quelques regards et autres sourires malicieux, Wayne quitta la chambre qu’ils partageaient à Génome depuis l’officialisation de leur relation qui remontait à plusieurs mois maintenant.
Quelques salues plus tard, il quitta l’enceinte du quartier général et s’engouffra derrière le volant du 4x4 de Bobby. Il n’en était pas fan et la trouvait diablement polluante, mais elle avait appartenu au père de la jeune femme et elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux.

Une demi-heure plus tard, il arriva près de la marina et chercha une place pour garer le monstre que conduisait habituellement sa petite amie. Une fois cela fait, un sourire flottant sur ses lèvres, il quitta l’habitacle et rejoignit tranquillement le café où Joyce l’attendait sûrement. Les rumeurs des conversations allaient bon train dans les rues et, mis à part quelques californien stressés par il ne savait quels soucis (sûrement des soucis de boulot ou d’argent, c’était toujours la même chose), les gens qu’il croisait étaient de bonne humeur et la lui transmettait.
S’il avait vu juste, Wayne allait avoir besoin de faire le stock de bonnes ondes avant d’affronter Joyce et son chagrin. Il ne pouvait pas la blâmer cela dit. La jeune femme traversait en effet une douloureuse épreuve et, étant l’un des meilleurs amis d’Aaron O’Hara, il comprenait tout à fait par quoi elle passait.
Et c’était sans compter sur le fait qu’il ressentait les mêmes émotions qu’elle…

Une dizaine de minutes après s’être garé, il aperçut enfin l’enseigne du vieux café en cours de rénovation et Joyce, juste en dessous. La blonde était installée sur la terrasse, ses longues jambes croisées devant elle, l’air ailleurs, ses yeux clairs et un peu ternes depuis quelques temps dissimulés derrière de larges lunettes de soleil. Avait-elle pleuré, en avait-elle peur ou cherchait-elle simplement à se protéger des rayons du soleil ?
Wayne ne s’appesanti pas très longtemps que cette question, se contentant de la rejoindre. Il le découvrirait bien assez tôt.

« Hey » la salua-t-il en la gratifiant d’un large sourire avenant « Tu m’attends pas depuis trop longtemps j’espère » fit mine de s’excuser Wayne en s’approchant pour l’étreindre un instant.

Il s’écarta ensuite, remarquant à peine que la jeune femme avait cherché à humer son parfum avant de le relâcher. Le mutant se laissa ensuite tomber sur la chaise libre à ses côtés, toujours armé de son sourire pour pub de dentifrice.

« Comment tu vas ? »
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeJeu 21 Avr - 7:53

      Joyce — « Où tu vas ? »


    Mes yeux se posèrent sur mon jumeau, Julian, qui enfilait sa veste pour sortir, d’un air incrédule. D’habitude, lorsque l’un de nous prévoyait de sortir, on tenait l’autre au courant. Une sorte de commun accord, de rituel pour garder une sorte d’harmonie. C’est venu naturellement. Mais ce soir, Julian en avait décidé autrement.
    Il daigna lever les yeux vers moi après avoir trouvé ses chaussures. Habillé d’un jean, d’un t-shirt blanc simple, je savais qu’il s’apprêtait à sortir.

      Julian — « Je vais chez Rebecca, j’y reste tout le week end ! »
      Joyce — « Mais. On avait prévu de passer le week end avec Papa, Julian ! »
      Julian — « Tu lui diras que je suis occupé, t’en fais pas. »
      Joyce — « Putain, on peut vraiment pas compter sur toi, merde ! »
      Julian — « Calme-toi, Joyce. Tu sais bien que Rebecca est un super coup ! »


    Tss. Quel con.
    & culotté par-dessus le marché. Il savait bien sûr ce qu’il l’attendait s’il m’énervait. & il avait aussi conscience que son agissement m’irritait énormément.
    Tout ça pour une pouffe. Une de plus.
    Rebecca, sa nouvelle copine du moment. Relation physique qui n’allait pas durer. Comme d’habitude. Julian voulait juste tremper sa nouille quelque part.
    Porc. Un vrai porc.
    & c’est mon frère.
    C’est ainsi que je le regardais partir, claquant la porte d’entrée derrière lui, accompagné d’un au revoir enthousiaste. & moi, je me retrouve seule comme une conne, ici.
    L’appartement est vide. Horriblement vide. Je l’observe & la solitude me gagne, grignotant chaque parcelle de mon corps, petit à petit.
    Je lui en veux à cet idiot. Quel égoïste.
    Il m’agace. M’énerve. Me gonfle. M’exaspère. M’irrite. Au plus au point.
    Faut que je lui fasse bouffer sa Rebecca. & que je me trouve de quoi m’occuper pendant le week end.
    Il n’y a que la télévision qui émet du bruit. Je suis là, sur le canapé, a regarder « Les Experts ». & je me dis simplement que je devrais noter sur un post-it la façon dont le meurtrier de l’épisode a tuer la pauvre victime. Pourquoi ? Pour l’appliquer sur Julian, ou Rebecca, pardi.
    Je ne suis pas jalouse. Je ne suis pas le genre de sœur qui se mêle de tout & qui étouffe son frangin. Il suffit que je cite le nombre de filles qui sont venues ici & qui ont gêné mon sommeil, sans que je ne dise quoique ce soit. C’est sa vie. Pas la mienne.
    & dans ce vide si vaste, mes pensées sont envahit par les souvenirs d’Allan.
    Stop.
    Ne pas y penser.
    Inconsciemment, mes mains ont pris mon téléphone portable, & ont cherché un contact. Mes yeux se posent alors sur l’écran & découvrent sans surprise le détenteur du prénom Wayne.
    Wayne Gallagher.
    Je soupire. Mon idiotie m’énerve. Mon acharnement aussi. & surtout ce cœur maudit qui bat promptement dans ma poitrine.
    Wayne.
    Je me laisse tomber sur le canapé, étant désespérée par mon propre cas. Ce mec m’énerve parce que je ne peux rien attendre de lui, à part son amitié. Mais je m’attache & m’enivre de sa personne. Je suis idiote. Tuez moi.
    & me voilà en train d’appuyer sur le téléphone vert. Ca sonne. Je patiente. Ca décroche. & mon cœur fait de même. Il décroche, fond & bat trop vite.
    La conversation n’est pas longue, & j’ai l’impression d’être extérieure à tout ça. Je ne contrôle rien. Mon cerveau balance des mots & mes lèvres exécutent.
    En tout cas, dans moins d’une heure, on se retrouve à la Marina, dans le café en rénovation. Leur chocolat chaud sont tellement réconfortants…

    ***

    17h36.
    J’attends sagement, assisse sur la terrasse, devant un tasse à moitié pleine. Je dois être là depuis une vingtaine de minutes, à regarder le ciel bleu & les nuages cotonneux. A penser à tout, à rien. A Wayne, à Alan. A la douleur qui me colle & au bonheur qui me manque.
    Je ne suis pas malheureuse. Je suis juste en panne. J’ai déraillé. Me suis perdue en chemin. Ce sont des choses qui arrivent, & ce n’est pas grave. Ca se soigne, se remet en place.
    Il faut juste un peu de temps.
    Du temps.
    On en a jamais assez. Ou alors - parfois - on en a trop.
    Pas assez de temps pour se reconstruire. Trop de temps pour penser à ce qui m’a détruit. Euphémisme.

      Wayne — « Hey ! »


    Un sursaut parcouru mon corps en entendant la voix du jeune homme. Il m’a surpris & m’a violement arraché à mes pensées.
    Heureusement.
    Elles commençaient à être trop sombres.
    Mes prunelles se posèrent sur lui, tandis que mon estomac se retournait. Un sourire traversa mon visage pour lui rendre celui qu’il m’adressait.
    Un beau sourire.
    Mon cœur fond.
    Je suis niaise. Filez moi une corde.

      Wayne — « Tu m’attends pas depuis trop longtemps, j’espère. »
      Joyce — « Non ! Non, ne t’en fais pas, je suis pas là depuis longtemps. & puis, je me suis occupée à regarder les mouettes ! »


    Mon Dieu. La corde, vite.
    Je me fais pitié. C’est quoi cette réplique à la con ? Bon, certes, il me connait maintenant, & il sait que j’ai un humour à deux balles. Mais là, ça frôle le ridicule. Enfin, non. Ca se noie bien dedans.
    Je quitte ma chaise en bois pour lui faire la bise. Pour avoir un mince contact. Quelque chose. Juste un soupçon de contact auquel s’accrocher.
    Il m’étreint. Juste un instant. Un court moment. & je me sens affreusement con. J’aurais voulu le garder contre moi, sentir sa chaleur, son corps. Avoir un être contre moi, sous mes mains, un homme pour m’accrocher, pour remonter.
    Je me fais du mal pour rien.
    Elle arrive quand, cette maudite corde ?
    & il me lâche, m’abandonne, me quitte & me laisse avec l’amertume, la déception & la tristesse. Il me laisse avec cette phrase qui hante mon esprit & qui me répète sans cesse qu’il n’est pas à moi, mais à Bobby. & que ça sera toujours ainsi.
    L’oublier serait la solution. Mais je n’y arrive pas.
    Bordel de merde.

      Wayne — « Comment tu vas ? »


    Je ne sais pas. Mal ? Bien ?
    Je suis torturée, tiraillée, blessée, seule, amoureuse de toi & toi, tu ne l’es pas. Inquiète, opprimée, irritée, perdue, contente de te voir, embarrassée, & j’en passe.

      Joyce — « Je vais. Bien. & toi ? Je suis désolée, Wayne, je ne voulais pas te déranger. C’est égoïste de ma part. Besoin de prendre l’air sans doute, & de voir quelqu’un qui me permet d’oublier certaines choses. Je suis contente de te voir ! Tu as l’air en forme. »


    Penser à Wayne me permet d’oublier Alan. Pourquoi ? Parce que Wayne prend de la place dans mon esprit. De plus en plus chaque jour. Ca m’agace, mais je préfère souffrir pour un être en vie, que je suis sûre de voir en appuyant sur le téléphone vert de mon portable.
    C’est idiot, maso sans doute.
    Mais c’est comme ça.

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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeJeu 21 Avr - 11:04

*Wake Me up, before you Go go …*

La chanson trottait dans la tête de Dylan depuis la seconde où il s’était réveillé. Seul, d’ailleurs, ce qui n’était pas spécialement commun. Non pas que le jeune homme n’apprécie pas la solitude, mais son appartement était un véritable moulin à vent pour ses camarades étudiants, collègues de boulot, petites amies plus ou moins éphémères… Mais hier soir, il s’était couché seul. Il avait plusieurs entretiens d’embauche ce matin, et il se refusait à prendre le risque de ne pas se réveillé, et de ne pas être impeccable. Parce que bon, se présenter devant un hypothétique futur patron la gueule enfarinée et des poches sous les yeux, ce n’est pas la meilleure stratégie, surtout ici. Parce que La Marina était un petit peu le quartier où l’apparence comptait plus que tout. Dylan avait d’ailleurs fait les choses bien : il savait que pour plaire aux patrons de bars et restaurateurs, il se devait ne paraitre ni trop pauvre, car les patrons craignaient les vols et les mauvaises fréquentations, ni trop riche, car les rentiers en recherche d’argent de poche étaient souvent moins appliqués, et surtout moins ponctuels. Il fallait être décontracté mais pas négligé, souriant mais pas racoleur … Un casse-tête pour quelqu’un qui n’avait pas les codes. Heureusement, il les avait.
Dylan était sorti en avance, afin de trouver un endroit où garer sa moto. Des lunettes de soleil au sommet du crâne, une barbe de quelques jours, il avançait, les mains dans les poches, errant dans la Marina en direction de son premier entretien. Le restaurant jouissait de sa petite réputation, lieu familiale et confortable, malgré sa vétusté. Il savait que les serveurs y étaient relativement bien traités, que les horaires étaient moins exigeants que la moyenne. A choisir, il préférerait bosser ici.
Il tourna au coin de la rue, et vit apparaitre le restaurant en face de lui. Il y avait déjà des gens attablés, des couples, des familles entières, avec des enfants dégoulinants de glace à la fraise et des mères plus concentrées sur les affaires de leurs stras préférées que sur leur tendre progéniture.

Le beau medium se faufila entre les clients, bousculant une jolie blonde en tapant le bout de son pied contre sa chaise, manquant de se vautrer royalement. Oui parce qu’arriver princier et classe, cela aurait eu l’air trop beau…


- Pardonnez ma maladresse, je n’ai pas fait … Exprès.

Le dernier mot était mort dans le fond de sa gorge, encore. Comme à chaque fois.
L’inconnue blonde l’avait attrapé par le bras pour éviter qu’il ne tombe, et leurs deux regards s’étaient croisés. Un contact oculaire et un contact physique, c’était plus qu’il n’en fallait pour que le medium tombe dans le futur. Le bras et la main qui la prolongeait se détachèrent de son propre corps, qui semblait s’évaporer.

Il était toujours ici, au restaurant, mais certains éléments étaient modifiés : une des familles étaient parties, les ouvriers étaient déjà sur les établis et les échelles, pour rafraichir le toit et l’un des murs du restaurant. Lui, était près du chef, sa main dans la sienne, pour conclure leur marché. Un craquement, un cri étouffé, et un grondement sourd. Une gouttière, puis un pan de mur s’effondra, et l’un des morceaux de pierre tomba sur la jeune femme blonde, lui ouvrant le crane avec la précision d’un coup de hache. Son compagnon inconnu hurla, dans la cohue et un tourbillon de couleurs, qui signa la fin de la vision de Dylan.

Ebranlé, Le médium cilla, plusieurs fois, son regard bleu et vide fixant Joyce sans la voir. Les visions n’étaient pas agréables, et il haletait légèrement. Heureusement qu’en l’occurrence, la chute pouvait expliquer son air hagard. Il se releva prestement, s’excusant encore, conscient de son comportement étrange, et fila vers le bar et le patron, guettant le départ des clients et l’arrivée des ouvriers. Chasser le couple de leur table maintenant serait simplement suspect. Il devait attendre le dernier moment en jouant sur l’effet de surprise. Il n’avait pas vraiment le choix, mais se devait réactif. La vie de la jeune femme en dépendait. Le regard du jeune homme s’assombrit, alors que le gérant du bar faisait son apparition …
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeJeu 21 Avr - 15:13

Sans rien laisser paraître du malaise qui l’assaillait peu à peu, Wayne continua de sourire à Joyce en abordant des sujets légers. Il essaya de lui envoyer quelques vagues d’apaisement et, après quelques temps et une histoire de doudou perdu puis retrouvé, Joyce se mit à rire avec un peu plus de conviction. Elle paraissait se détendre, même si son chagrin et sa colère refoulée continuaient de marteler sa porte sans faillir et tentaient de le contaminer.
Contrairement à ce qu’elle avait affirmé, il était évident que Joyce n’allait pas réellement bien. Mais une fois encore, Wayne s’y était attendu et ne s’en formalisait pas. Il savait à quoi s’attendre quand il avait accepté de la retrouver et s’était juré de tenir le coup aussi longtemps qu’il le pourrait.
Mais le jeune mutant se connaissait assez bien pour savoir qu’il n’arriverait pas forcément à subir les assauts répétés de « tristesse et ressentiment » toute une soirée... Les démons de la jeune femme étaient bien nourris et ils se montreraient très certainement plus fort que lui. Il le savait pour avoir déjà à plusieurs reprises tenté d’approcher Aaron qui vivait le même genre de deuil que sa nouvelle amie. Wayne n’avait pas les armes pour lutter contre eux ou contre lui-même.

« Et alors elle lui a demandé de mordre la petite à son tour pour faire justice ou se venger selon les points de vue » poursuivit-il, plongé dans une de ses histoires d’école.

Bobby les trouvait passionnantes les dix premières minutes, puis elle commençait à essayer de le faire taire en l’embrassant, le caressant ou simplement en parlant plus fort que lui. Il pouvait comprendre que les aventures pourtant trépidantes et riches en émotions de gamins de 6 ans pouvaient ne pas intéresser tout le monde, mais il se vexait à chaque fois.
Joyce, elle, l’avait écouté bravement à chaque fois qu’il s’était lancé dans une de ses anecdotes et paraissait toujours très intéressée. Ses yeux pétillaient alors qu’elle les plongeait dans les siens et semblait boire ses paroles…
Une petite voix quelque part dans son esprit lui soufflait qu’il aurait aussi bien pu parler du passage aux toilettes de ses élèves ou d’un massacre en Afrique qu’elle aurait continué à arborer cet air intéressé. Parce qu’au fond, c’était simplement l’entendre parler qui lui plaisait et pouvoir le fixer sans que ça paraisse bizarre.
Mais il préférait chasser ces pensées et se convaincre que Joyce aimait simplement les enfants.

« Je m’suis interposé, je ne pouvais pas la laisser autoriser un élève à en mordre un autre sous prétexte qu’elle venait de le faire… Enfin ça parait absurde comme réaction ! Répondre au feu par le feu ne rime absolument à rien » s’exclama Wayne alors qu’elle acquiesçait, avant de reprendre d’un ton morne en saisissant la tasse de chocolat qu’il s’était commandée peu de temps après son arrivée à la table de Joyce « Mais apparemment, je suis le seul à penser ça et elle a laissé le petit mordre Tina quand j'ai eu le dos tourné. Elle lui a même dit de mordre plus fort d'après ma collègue qui n'a rien fait pour arrêter cette mascarade ! Enfin bref, je te laisse deviner qui a dû expliquer au père venu rechercher sa gosse pourquoi elle avait une empreinte de dents sur le bras… »

Alors que Joyce allait répliquer, lorsqu’un grand blond visiblement pressé se prit les pieds dans celui de Joyce et manqua de s’étaler de tout son long sur la terrasse du café. Wayne esquissa un mouvement pour le rattraper, sans y parvenir. Il faut dire qu’avec sa tasse dans son autre main et sa position assise, il n’était pas d’un grand secours.
Un petit sourire encourageant aux lèvres (qu’il essaya de ne pas faire passer pour moqueur), il l’écouta commencer à présenter des excuses à son amie. Ce qui était plutôt rare dans une ville telle que celle-ci malheureusement. En général, en plus de vous avoir bousculé, les gens s’énervaient, vexés, et vous insultait pour avoir manqué de les faire chuter et les mettre en retard. Typique.
Mais ses excuses moururent dans sa gorge et il n’alla pas au bout de sa phrase.

Wayne vit son regard changer, se faire plus lointain, comme s’il se replongeait soudain dans un souvenir particulièrement vivace. Mais pas un souvenir très agréable s’il se fiait au sentiment qui venait de l’assaillirent aussi soudainement que fugacement, le laissant plein de malaises.
De la peur. De la surprise et de la peur. Et puis plus rien.
Le jeune mutant n’était même plus vraiment certain d’avoir réellement ressenti tout cela. Son sourire avait disparu en même temps que l’air ennuyé du grand blond qui se tenait maintenant raide comme un piquet devant leur table, la respiration un peu haletante, le teint pâle. Mais ne l’ayant jamais croisé auparavant, Wayne ne pouvait pas savoir si c’était normal ou si la pâleur de son teint trahissait la peur qu’il avait ressenti en tombant ou… Ou autre chose.
Alors qu’il allait l’interroger sur son état, le garçon s’éloigna subitement pour se rapprocher du bar, à l’intérieur du café, els laissant en plan. Finalement les excuses ne devaient pas être son fort. Ou alors il avait eu trop honte pour rester une seconde de plus ici.
Wayne le suivit des yeux un instant encore, ses sourcils bruns froncé par l’incertitude. Finalement, il se retourna vers Joyce, toujours silencieuse.

« Bizarre ce type, non ? Ca va toi ? » s’enquit-il ensuite.
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeJeu 21 Avr - 17:02

    La journée est belle. Calme. Apaisante.
    Le soleil réchauffe la terre de ses rayons. L’odeur de la mer est ramené par la brise. La Marina est un endroit agréable.
    L’été est une saison incroyable.
    & moi je suis là, devant ma tasse, assisse dans le fond de la chaise en bois de ce vieux café qui est en rénovation. Une rénovation au point mort pour l’instant. Les ouvriers devaient être en pause. En train de boire un verre quelque part, pour se rafraichir. Le détenteur du café avait du leur donner un moment de détente, vu l’affluence.
    L’ heure du goûter, c’est sacré. & le monde qui flânait autour de la Marine devait avoir soif & faim.
    Je me sens affreusement idiote, vous savez.
    Mon corps brûle de l’intérieur tandis que Wayne me parle des bouts de chou qu’il éduque avec peine, parfois. Sa voix, ses mimiques.
    Il me plait, c’est indéniable. C’est agaçant.
    Apprends à te tenir, Joyce. Tu as l’air tellement idiote. Est-ce qu’il sait ? Il a du comprendre, depuis le temps. Ou peut-être pas. J’en sais rien. Je ne veux pas savoir.
    Il est heureux dans son ménage, de toute façon.
    Heureux.
    & je bois ses paroles. Wayne a toujours eu ce chic de rendre ses histoires intéressantes. Peut-être parce que mes sentiments sont lui sont vastes, & qu’il me parait parfait sur tous les points.
    Je suis cucul. Hallucinant.
    Mes lèvres s’étirent en sourire, tout au long de ses histoires. Je bois ses paroles, capte chaque mot & m’imprègne de sa voix. & même si c’est frustrant de ne pas pouvoir le toucher comme je rêverais de le faire, je me sens bien. Mieux.
    Alan s’en va peu à peu. Je le retrouverai plus tard, en rentrant dans l’appartement vide dans lequel je vis. Dans lequel il vivait.
    Mes doigts se serrent autour de la tasse que je ramène doucement au bord de ma bouche, pour avaler une gorgée. Le chocolat chaud est délicieux, ici. & ça faisait longtemps que je n’étais pas venu dans ce café. Wayne continuait son histoire.
    Il était attachant quand il parlait des enfants. Il les appréciait & avait trouvé sa voie. Je ne disais rien. Le laissant parler, le laissant partager ce qu’il voulait bien me dire. Appréciant ce qu’il voulait bien me donner.

      Wayne — « Mais apparemment, je suis le seul à penser ça et elle a laissé le petit mordre Tina quand j'ai eu le dos tourné. Elle lui a même dit de mordre plus fort d'après ma collègue qui n'a rien fait pour arrêter cette mascarade ! Enfin bref, je te laisse deviner qui a dû expliquer au père venu rechercher sa gosse pourquoi elle avait une empreinte de dents sur le bras… »
      Joyce — « N’importe qu… »


    Pas le temps de répondre & de lui adresser ma compréhension, ainsi que mon étonnement face au comportement de ces femmes qui encouragent les enfants à la vengeance, à la violence.
    Un grand blond heurta son pied contre ma chaise & perdit l’équilibre. Le voyant emporté dans un semblant de chute, ma main attrapa le bras du malheureux pour le retenir. C’est avec des yeux inquiets que je croisai son regard.

      Jeune homme — « Pardonnez ma maladresse, je n’ai pas fait… »


    Qu’est ce qu’il a d’un coup ?
    Il avait l’air ailleurs, secoué & blême, d’un coup. Comme si on venait de le tirer de ce monde, de le lessiver, de le claquer.
    Ma main le lâcha doucement, sans trop comprendre ce qu’il avait. Il resta planté là quelques secondes. De courtes secondes avant de tourner les talons.

      Joyce — « Monsieur, vous… ? »


    Ok.
    Visiblement, le jeune homme était ébranlé & troublé.
    Etrange.
    Mon regard le suivit un long moment, comme pour m’assurer qu’il allait bien & qu’il n’allait pas tomber dans l’inconscience. Il semblait au bord du comas, & ce n’était pas franchement rassurant.
    & puis, je me retournai vers Wayne, avec un air interrogateur, comme s’il pouvait me dire ce qui venait de se passer, comme s’il avait la faculté de me dire ce que le jeune homme aux cheveux blond comme la paille ou le soleil venait de vivre, d’affronter & de ressentir.
    Aucun mot ne pouvait sortir de ma bouche. Je crois que je suis aussi troublé que lui. Ce regard qu’il m’a jeté. C’est comme si j’étais la mort, ou la peste. Je ne sais pas.
    Vraiment étrange.

      Wayne — « Bizarre ce type, non ? Ca va toi ? »


    Etonnement, & sans doute pour la première fois, la voix de Wayne me paraissait lointaine.
    Je le regardais sans le voir, tentant de trouver une explication à ses yeux profonds qui avaient l’air si impliqué & troublé.
    Je ne m’y fais pas.
    C’est comme s’il avait vu quelque chose d’affreux sur mon visage ou dans mon regard.

      Joyce — « Oui. Oui, ça va. J’ai pas trop compris ce qu’il vient de se passer. Il… ‘fin, non, je ne sais pas. »
      Pause. Regard.
      Joyce — « En ce moment, je trouve qu’il y a beaucoup de moment étrange de ce genre. Mais bon. Tu es sûr que ça va, tu as l’air fatigué. Tu veux rentrer pour te reposer ? Je comprendrais, tu sais ! »

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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeJeu 21 Avr - 20:56

Bizarre. Tout cela Etait bizarre.
Il savait qu’il était surement passé pour le pire des boulets, et malpoli avec ça, à la fixer comme ça, et à tourner les talons sans un mot. Qu’importe, surement n’en prendrait elle plus ombrage une fois qu’il aurait évité qu’un bloc de béton qu’une bonne dizaine ne lui ouvre le crane comme une noix de coco. Mais l’intensité de sa vision avait été peu commune ; il n’avait que très très rarement de visions concernant des inconnus. A fortiori, ses visions le concernaient en personne, ou les rares êtres humains auxquels il tenait particulièrement, comme Shawn et Emy, ses meilleurs amis. Il savait également que les visions venaient d’un contact physique prolongé, ce qui lui causait parfois des descentes dans les abysses futuristes de ses compagnes d’une nuit. Mais là, rien ne prédestinait cette fille a être le déclencheur d’une vision, surtout aussi nette, aussi précise. Il l’avait non seulement vu, mais sentit, comme s’il était véritablement là, et chaque détail s’était gravé dans sa mémoire de manière … numérique, comme dans une base de données d’un ordinateur. Pourtant, elle ne lui avait que toucher le bras, et ses yeux …
Leurs regards s’étaient croisés, et il avait eu l’impression de tomber dans un puits sans fond, océanique, où il avait failli se noyer, frissonnant et affaibli. Alors oui, il était parti sans excuse en bonne et due forme. Mais il devait reprendre ses esprits.


- Alors Gamin, c’est toi notre futur Barman ?

Dylan se retourna, découvrant la face de son futur employeur : la cinquantaine bien tassé, le bonhomme avait le sommet du crane dégarni, une solide moustache noir sous le nez, et des petits yeux porcins, mais qui brillaient d’une sympathie apparente. Un bon gars de la classe moyenne en somme, dont le casier judiciaire se résumait a un ou de pv de stationnement, et la vie de famille à une femme, quelques marmots et un crédit pour la maison. La base, pas vraiment du genre à faire des histoires. Tant mieux, au moins avec lui, son don resterait profondément endormi. Avec un sourire engageant, dylan lui offrit une franche poignée de main, que le chef lui retourna, épongeant son front en sueur du revers de son autre manche.

-oui m’sieur, si vous acceptez de prendre le risque !

Le brave rit à la boutade comme le font les gens simples, alors que Dylan tournait légèrement la tête vers Joyce et Wayne : ils étaient revenus à leur posture respectives de départ, elle légèrement penchée vers lui, le visage dans les mains, buvant ses paroles comme on boit de l’eau dans le désert, le buste imperceptiblement penché vers lui. De toute évidence, il lui plaisait, alors que lui se tenait droit, touillant pensivement sa boisson, sans toujours la regarder dans les yeux. Dylan n’eut pas vraiment l’occasion de les observer plus, de crainte de se faire repérer d’abord, et parce qu’il devait à la fois se concentrer sur le cuistot, et sur les ouvriers qui commençaient a s’agiter près de leur camionnette : ils n’allaient pas tarder à reprendre le travail, à ne pas en douter.

- et tu as des références mon ti père ?
- Je … oui, parfaitement, j’ai bossé plusieurs mois au « Kitty’s » dans le quartier Est, j’ai fait serveur dans quelques fast foods et restaurants familiaux, histoire de me faire la main… Mais mon emploi le plus long fut dans un club de l’upper, « The more the sexier », où j’étais barman pour les évènements et les soirées privées … enfin, tout est dans mon CV …

Alors qu’il tendait l’enveloppe brune au gérant, il vit la mère de famille aux lunettes de mouche et magazine people entrer dans le restaurant et s’accouder au comptoir pour payer l’addition. La « famille » partait, dans 5 minutes à tout casser, les ouvriers seraient sur leurs échafauds, la famille partie, et la cervelle de la blondinette étalée allègrement sur les pavés. Le moustachu s’excusa, le pria de ne pas l’attendre, qu’il lui ferait part de son choix au plus vite, par téléphone. Parfait. Dylan lui sourit avec un hochement de tête, alors que l’autre lui tournait le dos pour encaisser la mère de famille. Déjà Dylan lui était sorti de la tête, et lui était sorti du bâtiment.
Lentement, il mit ses lunettes, cachant ses yeux, futile précaution, mais avez-vous déjà remarquer qu’il est beaucoup plus compliqué de décrire ou de reconnaitre une personne dont on a pas vu les yeux ? si la situation se compliquait, qu’un autre « porteur de don» le voyait faire, il ne serait pas si facilement reconnaissable. De toute façon, il comptait simplement se jeter sur elle, la faire tomber de sa chaise, et lui éviter le bloc meurtrier. Après, il se relèverait, partirait sans attendre la moindre réaction, et disparaitrait au détour d’une rue, en direction d’un prochain entretien. Ce n’était pas la première fois qu’il « accomplissait » ce genre de geste, que certains diraient héroïques, d’autres stupides et dangereux. Chacun son point de vue.


Puis, le Top départ. Il entendit le rire gras d’un des ouvriers, puis un craquement. Avec la détente d’un félin, il arqua ses jambes, prêt à bondir sur Joyce avec la précision temporelle d’un métronome …
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeJeu 21 Avr - 22:21

Joyce avait l’air contrariée. Il la sentait contrariée. Tendue, elle ne cessait de jeter des coups d’œil en direction de l’intérieur du vieux café de la marina où ils s’étaient installés. Se faire bousculer en pleine rue ou même à la terrasse d’un café n’était pas exceptionnel en soi et il doutait que la jeune femme soit traumatisée par cet acte. C’était tout le reste qui la dérangeait et qui le dérangeait bien un peu aussi, il fallait l’admettre.
C’était l’attitude du garçon ou plutôt, son brusque changement lorsque Joyce avant entreprit de l’aider à se redresser, au moment où leurs regards s’étaient croisés.
Ca n’avait duré qu’une seconde et pourtant, pour eux comme pour Wayne, cet échange non verbale avait semblé duré bien plus longtemps que cela.

Pourtant Wayne ne voulait pas rester bloqué sur cet événement toute la soirée. Il était là pour distraire la jeune femme encore endeuillée et était bien décidé à la faire sourire un peu. Elle en avait bien besoin et avec tout cela et à cause de son pouvoir, il en avait également besoin à présent.
Il fallait qu’il fasse disparaître ses angoisses pour effacer les siennes.

« Rentrer me reposer ? Tu rêves ! Bobby me ferait un sketch si je revenais après seulement une heure » fit-il mine de se scandaliser, écartant les bras dans une grimace indigné « Elle penserait qu’il s’est passé quelque chose de louche et ne me lâcherait plus tant que je ne lâcherait pas le morceau. Et crois-moi, si je lui raconte que j’ai écourté ma sortie parce que tu as fais un croche-pied à un type dans la rue… Oh à moins que ce soit ça… »

Il marqua un petit silence pendant lequel il détailla Joyce de bas en haut dans un sourire taquin. Elle finit par froncer les sourcils, incertaine, même si un petit sourire commençait à poindre à la commissure de ses lèvres. Elle savait qu’il lui préparait un coup tordu, mais pas encore lequel.

« En réalité, t’as flashé sur ce type et tu veux me chasser pour le rejoindre au comptoir, exiger qu’il te paie un verre en dédommagement et t’enfuir avec lui ! » s’exclama le mutant en pointant un index dans sa direction, ses yeux bleus/verts plissés en deux fentes accusatrice braqués sur elle « C’est vraiment pas correcte comme attitude, mademoiselle ! Laissez-moi vous dire que je suis extrêmement déçu ! »

Malheureusement, sa blague n’arrangea rien à la situation et fut loin de détendre l’atmosphère comme il l’aurait imaginé. Le sourire de Joyce s’étira un peu, elle se laissa même aller à rire, mais tout cela sonnait terriblement faux et puait le malaise. Aucune patte d’oie n’était venue décorer le coin de ses beaux yeux, signe que son sourire était feint. Et c’était sans compter sur ce qu’il ressentait, encore une fois.
Wayne poussa un petit soupir sans se dépeindre de son propre sourire qui, lui aussi, était un peu crispé à présent.

Un ange passa avant qu’il ne se décide à reprendre la parole pendant que Joyce terminait son café, le regard fuyant, et que les ouvriers venaient reprendre leur travail.

« Je suis très bien ici en tout cas » reprit-il en essayant de se montrer convainquant malgré les sentiments contradictoires qu’il recevait de sa part et de la part d’autres personnes au café.

Dont possiblement le grand blond qui avait bousculée son amie avant de s’écrouler puis de disparaître mystérieusement sans un mot d’excuse.
Le calme retomba à nouveau à leur table et, cette fois encore, ce fut au grand brun de le briser. Joyce paraissait ailleurs, absorbée par ses pensées ou occupée à revivre la scène qui venait de se jouer devant ses yeux qui avaient croisés ceux du blond maladroit.

« Au fait, qu’est-ce que tu entendais par : beaucoup de moments étranges en ce moment ? » l’interrogea-t-il alors qu’un des ouvrier éclatait de rire près d’eux.

Alors que Joyce allait enfin ouvrir la bouche pour la première fois depuis quelques minutes, un craquement sinistre s’éleva au-dessus d’eux. Wayne leva immédiatement les yeux vers ce qui lui paraissait être la source du bruit et se figea. Son cœur venait de manquer un battement et il retenait à présent son souffle sans en être encore conscient. Même s’il avait voulu bouger, il en aurait été incapable. Son cerveau était trop occupé à assimiler l’information pour penser à mettre son corps en mouvement.
Le reste de la scène se déroula dans un ralenti effrayant qui lui permit de voir une masse se jeter en direction de Joyce. Il ne l’identifierait qu’après le drame comme étant le grand blond qu’il avait rencontré cinq minutes plus tôt…
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeVen 22 Avr - 15:59

    Les choses prennent une tournure étrange.
    Avez-vous déjà ressentit quelque chose de semblable ? La sensation de perdre le contrôle, de dérailler, de dévier, de perdre le chemin qu’on avait tenté de suivre, désespérément ? Vous connaissez ?
    Moi, oui.
    Depuis quand ce sentiment de dériver me possède-t-il ? Je ne sais pas vraiment. Si je devais pointer du doigt un événement déclencheur, je désignerais sans nul doute l’incendie du gymnase, à l’université.
    A partir de ce jour, tout a merdé.
    Incendie. Accident de voiture. Décès d’Alan. Chromosomes en plein bug. & après ? Qu’est ce qu’il va encore se passer ? Qu’est ce que je fous ?
    Putain.
    Mes prunelles à la couleur océanique se posèrent furtivement sur le jeune inconnu qui m’avait tant troublée. Il était occupé avec le propriétaire & semblait avoir retrouvé son aisance, ce qui était bon signe. Mais aussi étrange.
    Comment se remettre aussi facilement de ce qui avait semblé être un malaise ?
    Mais, passons.
    Mon attention se recentra sur Wayne, sur ce beau brun qui hantait la quasi-totalité de mes pensées. Tout le temps. Même dans mes rêves.
    De simples rêves.
    Je déteste les sentiments, la sensibilité & l’amour. Parce que ce tumulte de sentiments si puissants nous mènent à la chute & à la douleur la plus criarde qui soit. La plus affreuse.
    Une douleur qui vous lacère & vous oppresse dans votre propre cœur. L’amour à sens unique & ses méfaits. & on a beau tout faire pour oublier celui qui détient notre cœur de manière inconscience, rien n’en vient à bout. Pas même les autres.

      Wayne — « Rentrer me reposer ? Tu rêves ! Bobby me ferait un sketch si je revenais après seulement une heure. »


    Bobby.
    La sonorité de ce nom me fit l’effet du douche froide.
    Une claque qui ramène à la réalité. Une claque qui t’interdit de continuer de rêver. & ça donne presque envie de vomir, tellement mon cœur vient de chavirer.
    Le fait qu’il parle d’elle rendait sa relation plus vivace, plus indestructible, & frustrante. & je conservais mon malaise pour moi, faisant comme si de rien n’était.
    Allez, souris. Il n’y à que ça à faire, de toute façon. Cache tes sentiments. Bois ta boisson, & ferme la.
    Mon cœur tambourine dans ma poitrine, cognant contre cette dernière.
    Ta gueule. Arrête de battre pour lui.
    Ma main frotte mon front de manière inconsciente. Tel un geste de lassitude. Ne rien laisser paraitre.

      Wayne — « Elle penserait qu’il s’est passé quelque chose de louche et ne me lâcherait plus tant que je ne lâcherait pas le morceau. Et crois-moi, si je lui raconte que j’ai écourté ma sortie parce que tu as fais un croche-pied à un type dans la rue… Oh à moins que ce soit ça… »


    L’interrogation était lisible dans mon regard. En même temps, il venait de l’attiser de manière subtil, avec cette voix pleine de suspens. Son regard insistant me rendait totalement incertaine. & sa manière de me fixer me donnait envie de me cacher dans un trou de souris. C’est comme s’il cherchait à lire en moi, à tenter de comprendre quelque chose.
    & je ne voulais pas qu’il comprenne quoique ce soit vis-à-vis de mes sentiments. Sa connerie allait bientôt exploser. Tout du moins, je l’espérais. Je priais qu’il me sorte quelque chose d’idiot, de taquin, & non une phrase sérieuse qui remet tout en question.
    Vas y, Wayne. Dis moi que j’ai une tâche sur le nez. Que je suis sapée comme un pingouin.

      Wayne — « En réalité, t’as flashé sur ce type et tu veux me chasser pour le rejoindre au comptoir, exiger qu’il te paie un verre en dédommagement et t’enfuir avec lui ! C’est vraiment pas correcte comme attitude, mademoiselle ! Laissez-moi vous dire que je suis extrêmement déçu ! »


    Mes yeux fixaient le doigt qu’il pointait vers moi, l’air incrédule. Je n’ai pas compris tout de suite ce qu’il voulait dire.
    Ma tête se tourna rapidement vers le blond avant de revenir sur Wayne. Le désir de m’écraser la tête contre la table était incroyablement fort. Soulagement ? Un peu. Gêne ? Beaucoup.
    En temps normal, je crois que je l’aurais réprimandé sur un ton imitant le sien. Tout ceci accompagné d’une menace que je n’aurais jamais appliquée. J’aurais ris, aussi. De manière sincère. Pas comme mon rire qui déraille totalement. Il l’a compris. Compris que je n’avais pas pris la blague aussi légèrement que lui.
    Pourquoi ? Aucune idée.
    Une chose est sûre. Il est fortement dommage que Wayne ne veuille pas s’enfuir avec moi.
    & puis merde. Voilà que je refais ma sentimentale.
    La gêne que je ressens est contagieuse & se propage aux alentours. Wayne ne dit plus rien, & je fais de même. Ce n’est pas faute d’essayer. Je cherche un sujet de conversation mais rien ne vient. Ca bloque.
    Ca pue.
    J’en ai marre. En rentrant, je foncerai me cacher sous ma couette, & n’en sortirai plus jamais. & tandis que Wayne me disait qu’il se sentait bien, je le contemplait dans les moindres détails. Surtout ses yeux, cherchant s’il s’agissait d’un mensonge ou de la vérité. Je me force à ne rien croire de ce genre de chose, à rendre ses paroles anodines, histoire de ne pas me faire de film. Afin d’éviter de croire à un double sens.
    Je fuis les faux espoirs. & me répète qu’il préférerait être dans les bras de Bobby, plutôt qu’ici.

      Wayne — « Au fait, qu’est-ce que tu entendais par : beaucoup de moments étranges en ce moment ? »
      Joyce — « Hein ? Euh… »


    Sauver par le gong. Ou pas.
    Craquement sourd. Effrayant. Les ouvriers venaient de passer depuis quelques secondes, & étaient à l’intérieur. Le propriétaire les recevait dans son bureau pour parler des travaux.
    Mon regard croise celui de Wayne, qui ne semble pas du tout rassuré.
    On est seuls. Ou presque.
    Tout ça me rappelle étrangement quelque chose. Le regard de Wayne. Mon sang qui se glace.
    Pas ça.
    Pas encore.
    & je sens quelque chose me heurter.
    Mon cœur loupe un battement. Peut-être même deux. La peur me tétanise. & je chute de la chaise, pousser par le détenteur de la touffe de cheveux blond.
    Tout va trop vite. Même pas le temps de hurler.
    Mon crane touche la terrasse. Ma vision se trouble. Ca recommence. Un bruit assourdissant résonne. & ce type m’écrase.
    Le pan de la façade s’est décroché & au lieu de me tomber dessus, il a fait la rencontre d’un film magnétique, de cette sorte de bouclier qui me suit partout, qui apparait dans les pires moments, le plus souvent. Ce truc qui fait de moi un monstre, mais qui me sauve la vie, & celles des autres, aussi. Tout du moins, la vie de Julian, & de ce type, maintenant.
    Le bois de la façade, les pierres, le plâtre, tout ces matériaux sont étalés sur la terrasse & pas un seul morceau n’a pu traverser le champ magnétique, qui les a envoyé valser.
    Je reprends mes esprits. Mes membres gigotent un peu sous le poids de l’inconnu.

      Joyce — « Oh, putain. Ca va ?! Vous n’avez rien ? »


    Je lève la tête & vois le film protecteur arrondi.
    Merde.
    Wayne. Ce type. Ils ont vu.
    Mon regard paniqué croise alors celui de Wayne.
    Je suis maudite.
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeVen 22 Avr - 19:59

Nous ne retranscrirons pas le flot de jurons que déversa dylan alors qu’il roulait sur le sol. Pour vous faire un dessin, il parla déjection, rejeton de femme de petite vertu, de fervent pratiquant de coutume de Sodome, et autres joyeusetés qu’on ne prononce pas devant une dame ou un public non averti. Non pas qu’il se soit fait mal, mais La surprise, et l’adrénaline, avait besoin de s’exprimer d’une manière ou d’une autre. Ce coup ci, se fut des jurons.

La scène s’était passée comme au cinéma, à une vitesse fulgurante, mais au ralenti. Il avait Presque réussi son saut à la perfection ; avec la détente d’un animal, il s’était jeté, presque à l’horizontale, sur Joyce, les bras grands ouverts. Il avait enveloppé la jeune fille au niveau des épaules, plaquant le dos de la jeune fille contre son torse, avant de faire plusieurs roulés boulés, et d’atterrir à plat ventre sur elle. Navré miss. Bref, le saut avait été parfaitement contrôlé, mais Dylan se rendit compte, en plein vol, qu’il était en retard d’un dixième de seconde. D’ailleurs, le bloc de ciment lui avait touché la cheville. Pourtant, il n’avait rien. Il aurait du se tordre de douleur, le pied en angle droit inverse à sa posture naturelle, la malléole explosée en milliers de petits bouts d’os. Mais non , rien, rien de rien, que dalle, a la rigueur des petites griffures sur les phalanges. Mais pas un bobo sérieux. Cela dépassait son entendement, pourtant, il en comprenait, des choses.


- non de D …

Dylan cilla plusieurs fois, comme pour reprendre ses esprits, secouant la tête comme un chien qui s’ébroue, relevant légèrement la tête vers le monde autour. Et découvrit la beauté de l’individualisme à l’américaine : à part Wayne, qui les fixait d’un air inquiet et interdit, blême, les autres badauds avaient simplement tourné la tête, surpris, mais en l’absence de drame, étaient retournés à leurs petites affaires, certains ronchonnant du dérangement, d’autres n’y pensant déjà plus. Ça va quoi, un bête mur qui s’effondre sur une fille, pas de quoi fouetter un chat, ni casser trois pattes à un canard, ni autre sévice stupide sur un quelconque animal. Les ouvriers et le tenancier du restaurant ne prêtèrent pas attention une seule seconde aux deux jeunes gens à terre, se ruant vers le mur comme si ce dernier allait prendre ses petites pattes pour s’enfuir. Décidément …
Dylan baissa à nouveau ses yeux célestins vers ceux, océaniques et éberlués de Joyce. Au moins, elle n’avait rien. Juste choquée. Il entendit vaguement ce qu’elle lui dit, se redressant sur ses coudes pour la soulager du poids de son corps masculin sur elle. Pas besoin de l’oppresser un peu plus. Alors qu’il allait répondre à l’affirmative, il sentit une sorte de résistance sur ses épaule, l’empêchant de se séparer du corps tiède de la jeune femme. Comme un film de cellophane l’enveloppant au plus près de la jeune femme. Rien d’indestructible, mais assez physique pour être sensible. Ben voyons , qu’était ce donc encore…


- Je , euh, vais bien, merci … Mais pourriez-vous « m’aider » à me relever, s’il vous plait …

Il la fixa d’un air entendu, sans équivoque. Pas besoin d’une vision pour comprendre ce qu’il se passait : il était en compagnie d’une autre personne « à don », et sans savoir vraiment de quoi il en retournait, c’était elle qui l’empêchait de se redresser. Peut être avait elle-même fait rebondir la pierre sur sa cheville. Mais pourquoi cette vision alors ? il n’avait vu aucune protection, rien d’extraordinaire, elle mourrait, point, comme n’importe quel être humain. C’était à rien y comprendre, même pour lui. Il tenta de se redresser encore un peu mais, comme engluer dans un chewing gum, il ne put pas totalement se défaire du halo qui l’entourait, et le rapprochait inexorablement de la jeune femme . C’était, comme dire, génant ? non pas qu’elle fut laide ou à l’haleine douteuse, mais bon, y en avait un qui ne détachait pas son regard d’eux deux.

- Rapidement, si vous pouviez miss, je crois que votre petit ami va s’impatienter de me voir si … familier !

Il sourit, un sourire déstabilisant pour l’occasion. Après tout, il avait prévu ce genre de situation gênante, ça arrivait parfois. Il tâtonna autour de lui, a la recherche de ses lunettes de soleil, et les remit au sommet de son crâne, haussant un sourcil vers Joyce en attendant qu’elle réagisse …
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeVen 22 Avr - 21:06

Malgré le chocolat chaud qu’il venait d’engloutir, la bouche de Wayne était affreusement sèche. Et ce n’était pas simplement dû à la poussière qui avait été soulevé par l’effondrement d’une partie de la façade en rénovation du café qui allait sûrement devoir fermer pour quelque temps après un incident pareil. Wayne avait eut tout le loisir de suivre la trajectoire de l’un des blocs s’étant détaché de la structure, et si le blond n’était pas intervenu… Encore que c’était inexact. Son intervention n’avait pas été utile…
Enfin Wayne n’en savait rien. En fait, à ce moment précis, il ne savait même plus où il habitait et était simplement largué.
Il revoyait la scène se dérouler sous son regard encore écarquillé sans réussir assimiler convenablement les informations que sa rétine balançait à son cerveau en ébullition.
Il y avait eu la chute, il y avait eu le blond et il y avait cet étrange phénomène qui s’était produit autour de Joyce, toujours étendu sur le trottoir, écrasée par l’inconnu qui semblait peiner à se redresser. Il y avait cette chose. Cet espèce de dôme de poussière, mélange de bois et de plâtre.

Les ouvriers commençaient à s’agiter sur leur échafaudage, se rejetant la faute mutuellement sans encore penser à en descendre pour s’assurer que tout le monde allait bien. Les passants se contentaient d’observer la scène d’un œil vaguement intrigué, parfois déçus de ne pas voir de sang, parfois scandalisés par ce qui s’était passé. Wayne les entendait parler d’un ton critique sans pourtant réellement comprendre ce qu’ils disaient. En tout cas, personne ne s’était encore assez approché pour voir ce que lui voyait.
Une fine couche de poussière blanche qui semblait flotter dans l’air dans le dos du grand blond… Personne ne remarquait que les débris étaient retombés tout autour d’eux sans les toucher, formant un cercle à peu près net. C’était plus qu’étrange. Un véritable miracle en réalité.
Sauf que Wayne ne croyait plus au miracle depuis qu’il avait vu ces deux énormes phares faucher sa mère un soir d’été.

Son cœur battant la chamade, le souffle court, il continua de fixer Joyce et l’inconnu qui échangeaient quelques mots, sans vraiment chercher à les écouter. Aucun d’eux n’hurlait ou ne paraissait blessé ou inconscient, c’était un fait qui lui suffisait pour ne pas accourir auprès d’eux et prendre le temps d’analyser la situation.
Sauf que de temps, il en manquait déjà.

Le barman venait d’apparaître à ses côtés, le teint pâle, les yeux exorbités d’effroi. Wayne se doutait qu’il n’était pas terrifié à l’idée d’être responsable de la mort ou des blessures causées aux deux jeunes, il était terrifié à l’idée d’être jugé responsable. Il pensait sûrement déjà au coût des dédommagements, au coût des réparations aussi, aux pertes de chiffre d’affaire qu’il allait faire quand on découvrirait ce qui s’était passé…
Et Wayne y pensa aussi et les battements affolés de son cœur s’accélérèrent encore un peu si c’était possible, devenant presque douloureux. Même si ça n’était pas grand chose, les journaux raffolait de ce genre d’histoire. « Une jeune fille frôle la mort à la marina ! » ; « Un terrible accident de chantier dans un café manque de tuer une jeune femme » ; « un passant sauve une jeune fille d’une mort certaine »… Il voyait les titres des articles sur le sujet d’ici et ça ne sentait pas bon du tout.
Quelque chose clochait et il n’arrivait pas encore à se concentrer pour savoir ce que c’était, mais c’n’était assurément pas bon. Pas bon pour Joyce et ce garçon blond.
Parce que l’un des deux venait de faire quelque chose. Quelque chose de particulier qui lui vaudrait de gros ennuis si ça venait à se savoir… Le mutant était bien placé pour le savoir. Il fallait qu’ils bougent. Tout de suite.

Le grand brun se tourna vers le gérant du bar qui observait les dégâts sans trouver les mots, sa bouche s’ouvrant et se fermant alors qu’il était toujours frappé d’effroi. Au-dessus d’eux, les ouvrier s’étaient enfin décidé à descendre de leur perchoir pour venir aider la « p’tite dame », comme l’un d’eux l’avait appelée, à se relever.
Wayne devait agir. Sur le champ.

Il se pencha alors pour dégager le grand blond et aider son amie à se relever, mais sa main heurta alors le quelque chose d’étrange, la fausse note de cette scène. Une douleur électrisante se propagea dans tout son bras. C’était comme s’il venait de cogner un mur… un mur invisible en l’occurrence. Ses doutes se confirmaient. Ils devaient absolument déguerpir tout de suite.
Mais alors qu’il allait le leur signaler, son regard croisa celui de Joyce, toujours couchée sous le grand blond qui semblait lutter pour se redresser sans vraiment y parvenir.
Et il comprit. Il comprit qu’elle savait exactement ce qui se passait…

Son regard plongé dans le sien, Wayne se décida à prendre la parole. Sa voix ne porta pas plus haut qu’un murmure, mais son ton était ferme.

« Il faut qu’on t’emmène loin d’ici. Tout de suite »
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeSam 7 Mai - 22:04

    Merde. Merde. Merde.
    Je suis dans la merde. Mon regard n’arrive pas à se défaire du visage de Wayne qui semble réfléchir à mille à l’heure. Il n’avait pas l’air choqué, mais plongé dans une réflexion déstabilisante.
    & le blond m’écrasait. Non pas qu’il était lourd, mais il était allongé de tout son long sur mon dos. J’ai la sensation d’être une planche de surf supportant le surfeur blond au cheveux en bataille. & il avait beau essayé de se relever, rien y faisait. Il était lui aussi enveloppé de ce qui faisait de moi un être différent. Un peu comme le remake d’ET. Ce truc qui me faisait peur & que je ne pouvais contrôler.
    Mon cœur battait la chamade. Maintenant, Julian n’était plus le seul au courant. Wayne & mon « sauveur » le savaient aussi. Tout du moins, ils l’avaient vu. & le blond le sentait sur son dos.
    Cette chose. Ce truc étrange. Cette espère ce bouclier.
    Ca arrivait toujours dans les moments où mes émotions étaient ostensiblement forte. En l’occurrence, ici, la peur & la surprise devaient être les éléments déclencheur. Le Halo quasi transparent prenait une forme arrondie, tel un dôme ou un bouclier des temps médiévaux. Pas de couleur, mais il était facilement visible si l’on le regardait réellement. Ce n’était pas lisse, mais en relief, comme de l’eau d’une rivière remuant paisiblement dans son lit. La poussière des débris le recouvrait & le rendait visible. C’est comme si l’on venait de verser un pot de peinture sur l’Homme Invisible. Désormais, on le voit.
    Le dôme, ce champ de force magnétique nous protégeait, le blond & moi. Impénétrable. Comme une membrane indestructible, une seconde peau aussi dure que la pierre. & c’était ce qui empêchait le jeune homme de bouger & de se défaire de moi. La situation était franchement gênante.
    Ma capacité monstrueuse venait de s’exprimer, tandis qu’un homme se jetait sur moi, sous le regard de Wayne pour qui mon cœur battait. Ce même Wayne qui m’avait soupçonné d’être attiré par le blond allongé sur moi. & celui-ci, en ouvrant la bouche, m’enfonça encore un peu plus dans mon malaise.

      « Surfeur » — « Je… Euh. Vais bien, merci… Mais pourriez vous « m’aider » à me relever s’il vous plait ? Rapidement si vous pouviez miss, je crois que votre petit ami va s’impatienter de me voir si… familier ! »
      Joyce — « Je contrôle rien. Je contrôle rien ! J’y suis pour rien ! & Wayne n’est PAS mon copain, compris ? C’pas le moment de faire le malin ! idiot. »


    Hem.
    Mon regard pourtant si clair est à présent aussi sombre que les ténèbres. & ce regard noir est destiné à cet homme si impétueux.
    Je cède à la panique. Vraiment. Cette chose n’était encore jamais apparue en public, dans un lieu où autant de monde passait. Même si les promeneurs ne s’attardaient pas plus que ça sur la terrasse du café, certaines personnes curieuses pouvaient très bien avoir remarqué quelque chose d’étrange.
    Je n’arrivais pas à me calmer. L’adrénaline était encore trop présente, omniprésente même.
    Etouffante.
    La peur continue de s’écouler dans les veines brulantes. La terreur me possède. Le blond ne semble pas choqué par ce qui le recouvre, le protège & ça ne me rassure en rien. Il aurait du tomber dans les pommes, tenter de m’étrangler en voyant que je suis un monstre. Mais non.
    Non.
    Il se permettait même de faire de l’humour & de me rappeler que Wayne n’était pas mon petit ami. L’amertume me gagne. L’envie de pleurer aussi.
    Parce que je venais de perdre Wayne. Il allait sans doute appeler la NASA pour qu’on me dissèque comme on explore le corps des grenouilles au lycée.
    Il allait me vendre. Ou même pas. Me donner.
    Je le fixais avec un air emplit de suppliques. Ne m’abandonne pas. J’y peux rien.
    Son sérieux me faisait froid dans le dos, tandis que la fatigue commençait à me gagner. Ce truc me bouffait mon énergie, chaque seconde un peu plus. Sensation d’anesthésie. Comptez jusqu’à dix.
    & Wayne me fixait comme s’il venait de tout comprendre. Son regard était différent. Je ne l’avais encore jamais vu ainsi. Perplexe, mais lucide. Il comprenait une parcelle des événements. Il voulait prendre les choses en main.

      Wayne —] « Il faut qu’on t’emmène loin d’ici. Tout de suite. »


    Comment ça « on » ? Le blond aussi était embarqué là dedans ?
    Mes yeux se posèrent sur ce dernier tandis qu’il remettait ses lunettes de soleil, arborant un sourire presque déplacé vu la situation que nous traversions tous les trois. Il était encore là, allongé sur mon corps fatigué.
    Au fil des secondes perdues, le champ de force qui nous protégeait s’amenuisait, perdant de sa largeur ainsi que de sa force. La poussière qui s’était déposée sur lui tomba telle des flocons de neige sur mon corps & sur celui du jeune homme qui me recouvrait.
    Mon rythme cardiaque se régulait, & retrouvait une stabilité perdue depuis plusieurs minutes. La voix de Wayne avait quelque chose de rassurant. Il n’avait pas l’air effrayé.
    & puis, le bouclier disparu.
    Mes mains se posèrent sur les épaules de l’inconnu avant de le pousser pour reprendre la maitrise de mon corps. Je me relevais du mieux possible, malgré mon corps fatigué & mon cerveau noyé dans un tournis.
    Mes prunelles fixèrent le beau brun. J’étais perdue, pleine d’effroi & savait que ma vie venait de prendre un autre tournant.

      Joyce — « Où est-ce que tu veux m’emmener ? & lui, il vient avec nous ? Wayne, je suis désolée. »


    Désolée. Le dire était idiot.
    Mais c’était sincère.
    Désolée de t’apporter autant d’ennui, de te prendre autant de ton temps.
    Je déglutis.
    Je panique.




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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeLun 9 Mai - 9:52

Les mâchoires encire crispées par l’appréhension, son cerveau tournant à du mille à l’heure, Wayne ne prit pas la peine de répondre à Joyce pour el moment. Les réponses viendraient en temps et en heure et pour el moment, sa priorité était de la sortir d’ici au plus vite.
Les ouvriers étaient à présent autour d’eux, les yeux encore exorbités, visiblement contrariés, mais pas autant que pouvait l’être le propriétaire. Alors que le mutant se tournait vers lui, les ouvriers commencèrent à entourer le blond et son amie pour s’excuser tous en même temps, se justifier et leur demander s’ils n’avaient rien dans un brouhaha qui n’aidait pas Wayne à se concentrer.

« Mon assureur va me détester » marmonnait le gérant du café, les mains posées sur son crâne un peu dégarni.
« C’est un scandale ! » fit mine de s’emporter Wayne qui en réalité, était plus anxieux que réellement agacé « Un véritable scandale ! Ce café devrait être fermé, monsieur ! »
« Je…je suis désolé, je ne pouvais pas prév… »
« Vous n’avez aucune excuse ! Si mon amie souffre de la moindre séquelle, je reviendrai et je peux vous assurer que cet endroit sera rasé avant que vous ayez eu le temps d’appeler votre assureur ! »
« Ecoutez, on peut trouver un arr… »
« Non ! Je vais conduire mon amie à l’hôpital immédiatement et croyez-moi, vous aurez de nos nouvelles, monsieur ! »
« Attendez,… laissez moi vous offrir un café et… »

Mais sans laisser à l’homme le temps de répliquer, Wayne s’approcha de Joyce qui assurait distraitement aux ouvriers qu’elle allait bien en cherchant son regard. Il attrapa sa main dans la sienne pour l’entrainer à sa suite, jetant un dernier coup d’œil accusateur et calculé au gérant de l’établissement avant de s’assurer que le blond leur emboitait le pas. Il avait l’air encore un peu sous le choc et décida certainement de les suivre parce qu’il ne voyait pas encore quoi faire d’autre. Un bon point pour Wayne qui avait besoin de lui parler à lui aussi. Il y avait quelque chose d’étrange dans ces réactions. Et il avait été aux premières loges.
Jouant l’américain moyen normal, furieux et prêt à porter plainte, il s’éloigna d’un bon pas du café, sous le regard de quelques passants et autres clients bien décidés à l’imiter, ne prêtant aucune attention au gérant qui continuait à essayer de trouver un arrangement avec le dos qu’il lui présentait.
Wayne détestait faire ce genre de choses. Il n’était pas du genre à s’énerver, surtout dans le cas d’un incident indépendant de la volonté de quiconque, mais il trouvait plus judicieux de quitter les lieux comme ça, plutôt que de s’enfuir sans un mot, comme des voleurs. Et après ça, le propriétaire allait être trop préoccupé par les problèmes que pourraient entrainer cet accident que par le souvenir de cet espèce de dôme qui s’était formé autour des deux jeunes. Du moins c’était ce que Wayne espérait.

Sa main toujours dans celle de Joyce, il adressa un regard au blond pour s’assurer qu’il était toujours bien là, puis à la jeune femme. Elle avait l’air paniquée, mortifiée, honteuse. Wayne détestait la voir comme ça mais pour le moment, il fallait qu’ils mettent le plus de distance possible entre le café et eux, c’était leur priorité.
Mais il en avait une autre.

Sans lâcher Joyce, il jeta des regards prudents aux alentours et se servit de son autre main pour chercher son téléphone dans sa poche. Il le porta à ses oreilles en composant de mémoire le numéro de Bobby qui décrocha rapidement.

« Al… »
« Bobby, c’est Wayne, j’ai pas vraiment le temps de te parler » la coupa-t-il d’un ton ferme qu’il n’utilisait que rarement « Est-ce que tu te souviens de l’endroit où je me suis rendu »
« O-oui mais… »
« Bien, cherche l’adresse du café et note-la quelque part. Si je ne t’ai pas rappelé dans vingt minutes, tu sauras où commencer les recherches »
« Les recherches ? Wayne tu me fais peur »
« On a eu un déclenchement en public. J’ai probablement un des nôtres avec moi et un témoin qui pourrait être plus que ça. Je rejoins la voiture et je les conduis là où on a mangé une glace à l’italienne la dernière fois. Tu vois où c’est ? »
« D'accord, je vais prévenir Adam » répondit-elle en arborant elle aussi un ton sérieux et professionnel, même si une pointe d’inquiétude y perçait.
« Suis ma progression avec le GPS, je te rappelle dans 20 minutes »

Et sans un mot de plus, il raccrocha et fourra à nouveau le téléphone prépayé qu’il utilisait pour ce genre de coups de fils dans sa poche. Accélérant encore son allure, il jeta des regards méfiants dans la rue, observant le visage de chaque passant en essayant de se souvenir si l’un d’eux lui était familier.
Si l’un d’eux pouvait appartenir à un des agents de Genetic.

« On y est presque » lança-t-il à l’adresse des deux autres qui suivaient sans broncher pour le moment.

Mais Wayne savait qu’ils ne seraient sans doute pas aussi conciliants quand il s’agirait de grimper dans le 4X4 de Bobby. Il allait peut-être falloir qu’il réponde à quelques unes de leurs questions en pleine rue. C’était terriblement imprudent mais qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre ? C’était la procédure.

Lorsque son véhicule apparu enfin dans son champ de vision, de l’autre côté de la rue, il s’autorisa enfin une pause dans leur course. Une pause forcée en réalité puisque le feu était rouge pour les piétons. Son regard croisa alors celui de Joyce. Elle paraissait dans le doute, mais également un peu méfiante et agacée d’être trainée de cette manière à travers la marina.
Wayne lâcha sa main.

« Je répondrai à toutes les questions que vous vous posez sûrement à l’intérieur de ma voiture, juste là » expliqua-t-il en la désignant « Je serai à l’avant et vous à l’arrière et vous pourrez laissez la portière ouverte, d’accord ? Je sais que tout ça doit vous paraître vraiment bizarre, je sais qu’on ne se connaît même pas vous et moi » dit-il en levant les yeux vers le blond un instant « mais il va falloir que vous me fassiez confiance dans les minutes qui vont suivre… Vos vies en dépendent peut-être »

Sa phrase n’était pas rassurante le moins du monde, mais il fallait qu’ils saisissent l’enjeu. Il ne voulait pas faire courir le moindre risque à son amie.
Alors que le feu passait au orange pour les automobiles, il envoya une vague d’apaisement aux deux jeunes dont les visages semblèrent se détendre immédiatement. Avec un peu de chance, ce serait suffisant pour qu’ils acceptent de le suivre sans faire d’histoire.
Wayne jeta un coup d’œil au feu et commença à traverser le passage pour piéton en même temps que quelques passants. Il ne tenait plus la main de Joyce mais celle-ci ne semblait pas en avoir besoin pour le suivre...

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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeMar 10 Mai - 8:13

C’était décidé, il ne sauverait plus personne, il n’écouterait plus son instinct chevaleresque, il verrait les choses, hausserait les épaules, et passerait son chemin, pour laisser la voiture ecraser la pauvre petite septuagénaire, ou la branche tomber sur la nuque de la petite fille qui fait de la balançoire, et puis tiens, quitte à pousser la vice jusqu’à la mesquinerie, il pourrait même se servir de ces visions pour gagner de l’argent, et faire des paris délirants sur les visions qu’il faisait. Mais une chose était sur, la prochaine fois qu’un mur s’effondrerait, il laisserait la blondasse mourir le crâne fendu comme un œuf à la coque. Ça lui ferait les pieds tiens.

Parce que Dylan n’était pas un idiot, et les pièces du puzzle s’étaient assembler à une vitesse affolante dans son cerveau : la vision, pourquoi sa propre cheville n’était pas en bouillie, pourquoi il n’arrivait pas à se défaire de cette fille qui fixait son ami avec un air de cocker sous anti dépresseur. Beurk. Bon sang, elle avait failli mourir, il s’en était fallu d’un cheveu, ou plutôt d’une cheville, et elle, elle se contentait de la fixer d’un air catastrophé, sans bouger d’un pouce. Il serait mauvaise langue, il vous dirait qu’il l’entendait couiner comme une souris, ou n’importe quel bébé animal apeuré. Bref. Elle se défendit d’être la copine du brun , et à la rigueur, il n’en avait franchement rien à faire. Il savait simplement que les dons défensifs s’estompaient avec la rechute de l’adrénaline, et un peu d’humour aurait pu détendre un peu la blonde. Mais non, apparemment ce genre de chose n’avait pas d’emprise sur elle, tant pis. Mais il gardait l’ « idiot » dans un coin de sa tête, quand même.

Dylan passa son regard de Joyce à Wayne, le fixant à nouveau sans rien dire. Il ne le voyait pas totalement net, comme s’il le voyait à travers une cascade, ou comme un reflet sur la surface de l’eau, déformé par endroits par des ondes quasi invisibles. Le jeune homme aperçut une myriade de sentiments passer dans les yeux perçants de l’inconnu en face de lui . Mais parmi la surprise et l’appréhension, aucune peur. Ni véritable incompréhension. Il avait juste l’air de réfléchir. Vite, très très vite. Puis il ouvrit la bouche, et s’adressa directement à Joyce. Dylan ferma la sienne , le laissant apaiser la jeune femme remarquablement vite. Il le sentait quand la parois immatérielle se réduisit en pression sur ses épaules, et bien vite Joyce l’expulsa sans ménagement, le repoussant pour le faire tomber sur le coté sans douceur. Charmante créature.

Il se redressa a son tour alors, quand un attroupement se fit enfin autour d’eux. Aïe, son embauche risquait d’être compromise… A moins qu’il menace de porter plainte s’il n’était pas embauché. Vous connaissez les américains et leur manie d’ester en justice a tout bout de champs…
Il faillit ronchonner un « lui, il a un nom », mais en même temps, il ne s’était pas présenter, et « Il » suffisait largement pour l’instant. C’était à la rigueur le moins dangereux pour lui, que cet anonymat.
Alors qu’i s’époussetait, vérifiant qu’il n’était pas blessé, il vit Wayne s’agiter, tempêter contre le gérant du bar, lui faire un scène digne d’un drame grec, avant de prendre la main de Joyce, et de la tirer vers une rue adjacente à la place. Dylan pencha la tête sur le coté, dubitatif, jusqu’à ce qu’un rapide coup d’œil de Wayne en sa direction le décide à suivre l’étrange couple. Apparemment, il savait ce qu’il faisait, alors bon . Travis Jr s’engagea alors à la suite de Joyce et Wayne, Qui avait dégainé son téléphone sans un regard pour la pauvre enfant mortifiée au bout de sa main, cramponnée comme si sa vie en dépendait. Malgré sa mauvaise fois, il pouvait comprendre l’inquiétude de cette dernière. De toute évidence, elle n’était ni membre de Génétic, ni de Génome. Elle avait l’air tellement choqué quand cette espèce d’orbe les avait entouré, leur sauvant la vie par la même occasion, qu’il en aurait mis sa main à couper qu’elle n’était pas au courant de l’existence d’individus aux compétences semblables. La pauvre.

Suivant le duo d’un pas égal, à un peu plus d’un mètre de distance, il put néanmoins entendre des bribes de la conversations de Wayne. Assez pour attraper quelques mots en vol, qui ne le firent que froncer d’avantage les sourcils, et enfoncer un peu plus profondément ses poings dans ses poches de blouson de cuir : Témoin, déclenchement en public , GPS. S’il n’était pas ce qu’il était, il aurait pu croire à un mauvais film d’espionnage. Mais non, de toute évidence, il avait eu cette vision pour ça, pour que le pouvoir de Joyce se déclenche, devant Wayne. Ses visions n’arrivaient jamais pour rien, il en avait l’intime conviction. Pour autant, il n’accordait aucune confiance ni en l’un, ni en l’autre : joyce avait peut être d’autres compétences bien plus dangereuse, et le brun avait peut être lui aussi des dons tout aussi incontrôlable. Pire, il avait tout le comportement d’un agent. De quel bord, aucune idée. Mais Dylan s’était cassé la tête bien trop longtemps pour se trahir dans une situation aussi stupide. C’était juste … inconcevable.

Dylan en était arrivé à cette conclusion donc, quand Wayne stoppa sa course au passage piéton, et s’adressa à eux. Joyce sembla sortir de sa torpeur à cet instant, et se réveiller totalement en voyons la voiture arriver. Parce que maintenant il fallait monter dans un véhicule inconnu, conduite par une inconnue, sur les conseils d’un inconnu. Non non monsieur, mon papa m’a dit de jamais monter avec les inconnus…
Dylan allait asséner une de ses répliques cinglantes dont il avait le secret, mais il sentit son cœur s’alléger considérablement, et un sourire presque béat s’étirer sur ses lèvres. Son environnement lui paru soudain moins hostile, et la situation moins compliqué. Après tout, wayne n’avait pas une si mauvaise tête, non ? Et puis Que pouvait il bien faire, après tout, il avait promis de laisser la portière arrière ouverte !

Non, un instant, stop pause, cela n’était pas normal, pas normal du tout. Et ça, c’était l’esprit scientifique, terre à terre et pas du tout mutant de Dylan qui le lui hurlait. Son comportement n’était PAS logique, et allait totalement contre sa nature. Comme pour appuyer ses signaux, il reçut une bonne décharge d’adrénaline, qui fit accélérer son rythme cardiaque et froncer à nouveaux ses sourcils. Malheureusement pour Wayne, Dylan était sorti plusieurs mois avec une télépathe. Et si leurs dons étaient totalement différents, il avait appris à son contact a détecter toute intrusion ou action sur son psychisme. Aussi, cela ne pouvait avoir autant d’impact que sur Joyce ou un humain lambda. Cela dit, cela ne fut pas totalement inefficace, et empêcha même Dylan de tourner les talons sans demander son reste.
Il se décida enfin à ouvrir la bouche, leur offrant enfin la première phrase entière, construite et sans bégayement depuis leur rencontre
.

- Je ne monterais pas dans cette voiture. J’ai fait ce que j’avais à faire, maintenant je me casse. Point .

Malgré une répugnance à l’idée de se battre, probablement du à la vague d’apaisement de Wayne, Dylan avait pu se montrer ferme, et son ton n’admettait pas vraiment de réplique. De toute façon, Il ne pouvait pas nier. Wayne avait compris quel genre d’individu il était. Mais il n’avait ni son nom, ni même son prénom, et ignorait la nature de sa capacité. S’il partait maintenant, l’empathe ne pourrait jamais le retrouver. L.A était bien trop grande pour ça. Et au pire, Dylan se raserait le crane et porterait des lentilles de couleurs un certain temps. Il l’avait déjà fait pour d’autres occasion, alors pourquoi pas ...

- Amenez Miss indestructible si ça vous fait plaisir. Moi je n’ai rien à vous dire. Ni a vous ni à qui que ce soit.
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeMer 11 Mai - 12:50

    La vie est tellement étrange, parfois. Incompréhensible. Incontrôlable.
    Déstabilisante.
    & on ne cesse de nous dire de la prendre comme elle vient. De faire avec, de se satisfaire de ce que l’on veut bien nous donner. Mais, pourtant, la vie est injuste, vous savez ?
    Oui, vous savez. Tout le monde le sait.
    Je n’ai rien demandé à cette vie. La richesse de mes parents ne m’intéresse pas, & ce don qui m’a frappé d’un coup, je ne l’ai jamais désiré. Je n’ai fait aucun vœux pour être différente.
    Tout du moins, pas pour être différente de cette manière.
    Oui, bien sûr, nous rêvons tous de prendre des chemins différents de ceux des autres, de faire de grandes choses, des choses qui ne sont pas communes.
    Voyager, sauter à l’élastique, passer l’été à faire du stop, brûler un billet de cent dollars, tout plaquer, voir des pingouins ailleurs qu’au zoo.
    J’ai fait des choses différentes dans ma vie. Mais, maintenant, je suis différente des autres. Un cas à part, isolé. & je ne peux pas en parler, à qui que ce soit. Parce que, ça pourrait être dangereux. Pour ma vie & pour la leur. Dangereux pour nos avenirs & nos visions du monde.
    J’ai l’impression que le film X-men se réalise. C’est con. Mais c’est tellement ça. Je suis un être un peu comme dans ceux que l’on croise dans ce film. Une sorte de mutant. Je mute. Est-ce que le réalisateur de ce film savait que ça arriverait ? Qu’un professeur X & un Magneto pourrait exister dans la réalité. Notre réalité.
    Putain. Je suis dans un film.
    Wayne ne me regardait plus. Il haussait le ton, jouait la comédie & faisait un scandale au propriétaire de ce café de la marina. & moi, je me sens terriblement loin de tout ça. Figée. Intemporelle. Extérieure aux événements.
    Mes pensées vagabondent tandis que le patron de ces lieux propose un café pour oublier le désagrément. Il ne comprend pas, en réalité. Il ne comprend pas que ce qu’il vient de se passer est bien au dessus d’un pan de mur qui s’écroule. Les enjeux sont tellement plus grands. Je regarde dans le vide, discernant Wayne sans pourtant le voir. Il était lointain. Mes pensées défilaient dans mon cerveau à une vitesse hallucinante.
    Une question résonnait, tapait contre mon crane & hantait mon esprit. Que devais-je faire, là maintenant ? Me barrer, pendant que Wayne était occupé à faire peur au propriétaire ? Pendant que mon « sauveur » frottait ses mains contre ses vêtements, espérant enlever la poussière qui nous était retombée dessus, telle de la neige ? Devais-je fuir ? Fuir le face à face qui s’annonçait, fuir ce que je suis.

      Ouvrier — « Mademoiselle ? Mademoiselle ?! Vous allez bien ?! »
      Joyce — « Hein. Oui, ça va, merci. »


    Fuir. Courir. Disparaitre. Ou bien rester. J’hésite. Je ne sais pas quoi faire. & mes jambes ne veulent pas bouger. Salopes.
    & Wayne glissa sa main dans la mienne, sans que je ne fasse attention. Sa main tiède & chaleureuse, bien que pressée. Il serra la mienne sans ménagement. L’appréhension peut-être. Le stress, qui sait. Il voulait faire vite.
    Je suis une idiote qui vient de laisser passer sa chance de s’en sortir. & me voilà entrainée par la main de Wayne. Entrainée dans une galère pas possible, dans un univers que je n’étais pas prête à connaître.
    Pourquoi ?
    Question typique que l’on se pose plus d’une dizaine de fois dans la journée. & cette question me ronge depuis quelques minutes. Pourquoi maintenant ? Pourquoi moi ? Pourquoi comme ça ? Pourquoi pas demain ? Pourquoi pas jamais ? Pourquoi devant Wayne ?
    Pourquoi.
    Fait chier.
    Je suis tirée vers la route, laissant derrière moi le café en ruine, & un propriétaire affolé qui allait s’en doute s’en prendre aux ouvriers. Il aurait dû le fermer son café, & c’était là sa plus grande faute. & la mienne, c’était de m’être installée à ce café alors que des travaux avaient lieu. Je suis si stupide. Le blondinet était toujours derrière nous. Il suivait Wayne avec une sorte de méfiance & de distance. Si jamais la situation lui déplaisait, il pouvait ainsi s’enfuir discrètement. & cette méfiance n’arrangeait rien à ma panique. Il avait aussi l’air de comprendre les choses.
    Suis-je donc la seule à être paumée ?
    Ma main se serra un peu plus dans celle de Wayne, tandis que celui-ci prenait son téléphone.

    SON TELEPHONE ? Pour quelles raisons ? Le nœud dans mon estomac se serra d’un coup. Inutile de dire à quel point je me sens mal. A quel point j’ai la frousse. Il appelait qui, là ? C’était vraiment le moment ?
    & puis le prénom de Bobby fut prononcé. Inconsciemment, mes oreilles se bouchèrent, n’ayant franchement pas envie de l’entendre lui parler. Je me suis donc détournée vers le blondinet, qui était toujours là. Une longue hésitation m’empêchait de lui parler. Pourtant, il fallait que je le remercie de m’avoir sauvé la vie. C’était la moindre des choses.

      Wayne — « On a eu un déclenchement en public. J’ai probablement un des nôtres avec moi et un témoin qui pourrait être plus que ça. Je rejoins la voiture et je les conduis là où on a mangé une glace à l’italienne la dernière fois. Tu vois où c’est ? »


    Mes prunelles dévisageait le dos de Wayne. Un déclenchement en public ? Bon sang, c’est quoi ce bordel ?
    J’aurais préféré être conne & me persuadé qu’en parlant de déclenchement, Wayne parlait de l’écroulement du pan de mur, au café. Mais je savais très bien de quoi il en retournait. Je savais très bien de quoi il parlait. & à Bobby en plus.
    L’agacement gagnait mes veines & mon myocarde. C’était comme une trahison. Il venait de me vendre. De divulguer mon secret sans même demander mon accord.
    Ma bouche s’ouvrit, mais je fus incapable de dire quoi que ce soit. Incapable. Rien ne voulait sortir. & pourtant je bouillonnais. & la façon dont il me tirait comme si j’étais son chien n’arrangeait rien.
    L’amertume & la rancœur me gagnait au fur & à mesure. A qui faire confiance ?
    A soi même. & à personne d’autre.
    Wayne s’arrêta, & je fis de même. Le blond restait en retrait, mais c’était lui aussi arrêté. La main tiède me lâcha & l’envie de me barrer résonnait dans mon cerveau.
    Barre-toi. Barre-toi. Cours. Casse-toi.

      Wayne — « Je répondrai à toutes les questions que vous vous posez sûrement à l’intérieur de ma voiture, juste là. Je serai à l’avant et vous à l’arrière et vous pourrez laissez la portière ouverte, d’accord ? Je sais que tout ça doit vous paraître vraiment bizarre, je sais qu’on ne se connaît même pas vous et moi mais il va falloir que vous me fassiez confiance dans les minutes qui vont suivre… Vos vies en dépendent peut-être »


    Méfiante, je le fixais sans rien dire. La peur était toujours là, mais la méfiance la dominait. L’agacement aussi. J’avais envie d’exploser. Je détestais le comportement de Wayne, en cet instant précis. Prendre les choses en main sans rien expliquer, me tirer de la sorte, me trahir en racontant ce qu’il venait de se passer à Bobby.
    Je n’avais pas envie de monter & pas envie de savoir. J’avais l’horrible sensation que si je montais dans cette voiture, le temps de l’innocence serait clos.
    Ca sent le sapin, en d’autres termes. Ca sent vraiment le sapin.

      Blondinet — « Je ne monterai pas dans cette voiture. J’ai fait ce que j’avais à faire, maintenant, je me casse. Point »


    Je ne regardais plus Wayne. Le ton de cet inconnu ne me disait rien qui vaille. Il savait quelque chose. Plus que moi, en tout cas. Sa méfiance était bien trop grande pour qu’il n’ait pas de raison valable de réagir ainsi. Wayne cachait quelque chose, tout comme ce blond. & moi, je suis au milieu, à ne rien comprendre.
    Sans que je ne veuille, mon irritation diminua quelque peu. Une sorte d’apaisement que je ne voulais pas.
    Je gardais le silence. Ne sachant que dire pour le moment.

      Blondinet —« Amenez Miss Indestructible si ça vous fait plaisir. Moi je n’ai rien à vous dire. Ni à vous ni à qui que ce soit. »


    Les sourcils froncés, j’adressai une fois de plus un regard noir à ce provocateur. Un amas de sentiments contradictoires me possédaient. La méfiance, la contrariété, l’énervement, la peur, la fatigue, l’amour. Tout ceci se mêlaient & brouillaient mes pensées.
    Devais-je faire confiance à Wayne & le suivre ? Ou bien devais-je réagir comme ce type ?

      Joyce — « Je ne veux pas monter dans cette voiture. Je sais même pas où tu veux m’emmener, réellement. J’ai pas envie de finir dans un labo de la NASA ou je ne sais quoi. Qu’est-ce que tu vas m’apprendre de plus, Wayne ? Je sais bien que j’ai un soucis ! Je veux rien savoir d’autre ! Pourquoi il veut pas monter, ce type ? Pourquoi il est aussi méfiant s’il a pas de raisons ? Il a l’air d’en savoir, lui aussi, plus que moi, en tout cas & il a pas envie de monter ! Qu’est ce que tu me caches, bon sang ? Pourquoi tu es aussi calme ? Pourquoi tu l’as dit à Bobby, putain ? Qu’est ce que tu veux me faire ? »


    J’ai envie de pleurer. & d’ailleurs, je crois bien que mes yeux sont en train de se noyer, tandis que je lutte pour qu’aucune perle ne dégouline sur mes joues. Ma voix doit trembler, je dois faire pitié. Je recule d’un pas.
    Je déteste cette situation.

      Joyce — « Pourquoi faudrait qu’on monte dans ta voiture pour avoir des réponses ? & des réponses à quoi, pour l’amour du ciel ? Je suis pas comme les autres, & alors ? Ca change quoi ? CA CHANGE QUOI ? »


    Pause. Reprends ton souffle. Respire. Calme.
    Je me retourne vers le blond, ne supportant pas le regard de Wayne.

      Joyce — « & tu es qui, toi ? Pourquoi tu as l’air de comprendre ce qu’il se passe ? Vous êtes qui vous deux, à la fin ? Vos réactions sont trop calmes pour être normales. Arrêtez de vous foutre de ma gueule, ça commence franchement à m’énerver. »



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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeMer 11 Mai - 16:57

Evidemment, les choses avaient été trop simples jusqu’à présent, Wayne aurait dû s’attendre à une telle rébellion de la part des deux suiveurs. En réalité, il l’avait envisagée, sans pour autant prévoir quel discours adopter, par quel bout commencer et à qui s’adresser.
Il s’était imaginé que Joyce serait trop sous le choc pour vraiment faire d’histoire, d’autant qu’ils se connaissaient déjà. Et pourtant, c’était elle qui s’était montrée la plus véhémente dans ses propos.
Le mutant ne pouvait pas la blâmer après ce qu’elle venait de vivre et ce qui l’attendait encore… Car il n’en doutait pas, elle savait que la suite serait peut-être encore plus difficile à digérer que les récents événements bouleversant sa vie. Sa vie qui venait de prendre un tournant impressionnant au beau milieu d’un café délabré de la marina.
Elle l’avait sentit à son ton ferme, à la façon qu’il avait eu de la trainer sans sommation à sa suite sans répondre à la moindre de ses interrogations silencieuses, et visiblement, son coup de téléphone à Bobby n’était pas bien passé lui non plus et avait été la goutte d’eau.

Il ne l’avait pas fait par plaisir de raconter les derniers potins à sa petite amie. Il l’avait fait pour sa propre sécurité et celle de toute l’équipe avec qui il travaillait à Génome. Parce qu’au fond, il ne connaissait pas Joyce si bien que ça et l’individu qui les avait suivi encore moins.
Qu’est-ce qui lui disait que tout cela n’était pas un coup monté ? Que Joyce et le blond n’étaient pas des agents de Génétic désireux de les infiltrer en l’utilisant ? Wayne se savait naïf et Bobby lui avait juré qu’un jour, son altruisme leur jouerait des tours. Si ce jour était arrivé ?
Il avait rencontré Joyce à la bibliothèque. Une bibliothèque dans laquelle ils se rendaient de temps en temps, souvent comme par hasard aux mêmes heurs qu’elle. Et si leur rencontre avait été savamment orchestrée ? Avait-elle réellement un frère récemment décédé ?
Elle avait insisté pour qu’ils se retrouvent dans un café où ils ne s’étaient encore jamais croisés puisque d’habitude, ils se retrouvaient près de l’école où il travaillait pour se voir, ou dans un parc après un détour au Starbucks. Elle avait changé leurs habitudes pour se rendre dans un café où elle avait failli mourir écrasée…
Et comme par miracle, ce grand blond étrange était sorti de nul part juste à temps pour la sauver et son pouvoir s’était déclenché… Juste devant ses yeux…
Ca lui paraissait un peu gros.

Et en même temps il voulait faire confiance à Joyce. Les sentiments qu’il éprouvait et émanait d’elle le poussaient à estimer qu’elle était sincère avec lui et qu’elle ne le dupait pas. Sauf qu’elle avait peut-être trouvé un moyen de jouer avec ses sentiments pour mieux le tromper.
Peut-être qu’ils travaillaient tous deux pour le groupe Genentech et qu’ils avaient monté ce coup pour qu’il les prenne en charge et leur révèle tout ce qu’il savait. Parce que c’était généralement comme ça que ça se passait…
Ils repéraient un mutant et tentaient de le guider. Et c’était lui-même qui était chargé de l’accueil des petits nouveaux. Wayne connaissait absolument chacun des membres de Génome. Il était au courant de quelques missions importantes et savait où se situait toutes leurs bases.
S’il était pris par l’équipe adversaire, il pourrait être responsable de la chute du groupe tout entier… Et l’empathe ne pouvait pas se permettre de prendre ce risque.

Il ne comptait pas tout révéler à Joyce ou au blond, il voulait simplement savoir ce qu’eux savaient en réalité. Il voulait les conduire sur un terrain neutre et les tester comme il le faisait souvent, en leur fournissant de fausses adresses pour voir s’ils débarqueraient en solo ou avec tout un groupe de mutants prêts à en découdre.

Cette idée que Joyce était peut-être une traitre ne l’avait pas quitté depuis le moment où il avait découvert qu’elle avait certaines habilitées, même si elle lui fendait le cœur. Pour ce qui était du blond, il ne le connaissait pas encore, ce qui rendait une possible trahison moins douloureuse à encaisser.
Et il aurait moins de scrupule à se défendre contre lui en cas d’attaque…

Wayne avait laissé Joyce s’exprimer, revenant sur ses pas pour refaire face aux deux autres. Il était partagé entre ses propres sentiments et ceux des deux autres. De la colère, de l’angoisse, du chagrin, de la rancœur… Il s’y perdait un peu dans tout ce mélange. Il fallait qu’il se concentre sur quelque chose de positif pour parvenir à rester maitre de lui-même, mais également à calmer les deux autres.
Et notamment Joyce qui pour le moment, avait ouvert les vannes et paraissaient désemparée. Si elle jouait la comédie, alors elle méritait un oscar pour sa prestation. Décidant de ne pas laisser paraître ses doutes, il entra dans son jeu, si tant est qu’il ne s’agisse que de cela.

Le mutant plongea son regard dans celui de la jeune femme et se risqua à poser ses mains sur les épaules de cette dernière. Le contact était important pour faire passer son message, mais aussi pour faciliter le transfert de ses émotions positives et rassurante à Joyce.

« Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé tout à l’heure avec toi mais je suis presque sûr que ce n’est pas la première fois que ça arrive. Je sais aussi que toi, ça ne t’a pas surpris comme ça aurait dû être le cas non plus » ajouta-t-il d’un ton un peu moins conciliant au grand blond qui, malgré son désir de fuite, était toujours à leurs côtés « On sait tous les trois que ce qui vient de se passer n’est pas normal en soit. Pas dans ce monde là, pas pour eux » expliqua-t-il en désignant les alentours d’un geste vague, redonnant toute son attention à Joyce « Et on sait tous les trois qu’à moins de faire semblant de parler d’un film de science fiction récemment sorti au cinéma, on ne peut pas parler de ça ouvertement. Ce serait trop dangereux. J’ai des réponses pour toi, Joyce, j’en ai peut-être pour toi aussi, dans une certaine mesure. Vous avez tous les deux des choses à m’apprendre aussi mais on ne peut PAS parler de ça n’importe où. Il va falloir me faire confiance sur ce coup. Je ne vous veux aucun mal et c’est pour cette exacte raison que je voudrai qu’on change de coin au plus vite. Parce que quelqu’un de mal intentionné à peut-être assisté à la scène et est peut-être en train de transmettre l’information a des personnes qui accordent très peu d’importance aux droits de l’homme et à sa liberté, et donnent encore moins de crédit aux gens comme nous… Croyez-moi, je sais de quoi je parle » souffla-t-il en espérant que son petit speech ait été un tant soit peu convainquant.
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeJeu 12 Mai - 13:27

Dylan sentit une boule désagréable se mouvoir dans ses entrailles, hésitant à s’établir dans le creux de son ventre, ou dans celui de sa gorge. Il n’aimait pas tout ça, pas du tout. Il n’avait pas peur, à proprement parler, ne craignait pas pour sa vie, enfin pas dans un futur proche, mais la situation lui échappait. Et il ne supportait pas ça. D’ordinaire, ses visions lui permettaient d’avoir un, voire deux coups d’avance vers ses adversaires. Or ici, sa vision ne l’avait mené qu’à plus d’emmerdes.
D’un côté, il y avait Joyce, apparemment c’est comme ça qu’elle s’appelait, vu que le brun avait du le répéter une demi-douzaine de fois. Malgré son vague coté hystérique, Dylan avait du mal à éprouver de l’agacement pour la pauvre jeune femme, qui avait vraiment l’air de ne rien comprendre du coup à ce qu’il se passait. Elle n’avait pas l’air bien vieille, et physiquement toute fragile, pas vraiment le genre de fille à se montrer violente en temps normal, d’ailleurs, son don collait bien avec le personnage, à son humble avis.
De l’autre, il y avait le Brun, Wayne, s’il avait bien compris. Lui par contre avait l’air calme, très calme. Pourtant, quelque chose donnait à Dylan l’impression que le jeune homme marchait sur un fil, maladroitement, comme un funambule débutant ; son regard passait entre lui et Joyce, sans savoir lequel il devait convaincre en premier. Il regardait souvent autour de lui, baisant la voix progressivement, de crainte d’être entendu par quelqu’un d’autres qu’eux trois, ce qui paraissait compréhensible d’ailleurs. Leur conversation aurait pu sortir d’un film de fantasy sans que cela n’étonne personne. Sauf que c’était la réalité, la vraie vie.
Dylan ne prit même pas la peine de répondre à Wayne, qui déjà s’affairait à répondre à Joyce, qui semblait au bord de la crise de nerf. La pauvre tremblait, les sourcils tellement froncés qu’ils se rejoignaient presque au dessus de ses grands yeux. Le médium l’aurait bien pris dans ses bras pour la rassurer s’ils avaient été intimes, mais la, bon, il ne pouvait que se contenter de ne pas bouger, les bras croisés. Fixant les deux autres intensément, il cherchait désespérément le bouton « On » de ses visions. Mais non, il avait beau chercher au plus profond de sa tête, rien ne venait, pas la moindre image, seulement la menace d’un sévère mal de crâne s’il continuait de se creuser les méninges ainsi.

Rien ne venait… Il ne pouvait en conclure qu’une seule chose : sa vie ne serait pas en danger s’il montait dans la voiture. Depuis ses 15 ans, ses flashs lui avaient prédit une douzaine de tentatives de rapt, toutes avortées, plusieurs morts accidentelles, lui avaient évité une fusillade, et bien des accidents plus ou moins importants. Et bien sur, l’avaient averti du tremblement de terre du gymnase de l’université. Où il aurait surement péri comme tous les autres.
Pourtant, son bon sens ne pouvait l’empêcher d’être suspicieux : et si son don avait une sorte de « bug » ? Je veux dire, il avait bien vu des mutants dérailler, perdre le contrôle de leur capacité, et c’était leur pouvoir même qui devenait un danger pour eux et leur entourage. Alors si sa fenêtre si le futur était juste … Bloquée ? après tout, il était rare qu’il ait plus d’une vision par jour. Alors peut-être avait-il cramé sa cartouche pour sauver Joyce, et que dès lors, il ne pouvait pas voir son propre futur pour aujourd’hui ?
Dylan secoua la tête, sortant de sa réflexion. De toute façon, il ne lui semblait pas avoir 300 milles choix. Monter dans la voiture, ou pas. Ne pas monter serait la décision la plus … sage, il le savait. Personne ne pouvait le forcer à monter, même si Wayne semblait être tout à fait capable de l’en « convaincre » par la force, qu’ils devaient avoir d’à peu près égale. Et puis il pouvait forcer le destin, et avoir enfin l’occasion de toucher du bout des doigts l’une des organisations qui concernaient les gens comme Lui. Simplement, il allait devoir la jouer fine, très fine, pour en dire juste assez pour en savoir à son tour. Le jeu en valait la chandelle, si tant est que Wayne n’était pas juste un psychopathe sortit de l’asile


- … Ma Moto. Je suis venue à moto, et la laisser à la marina serait juste un cadeau au premier mec avec une grosse pince pour couper l’anti vol. Et je ne permettrais pas qu’on me vole ma Moto. Plutôt mourir.

Cette phrase sortait totalement du contexte. Elle en devenait même indécente de désinvolture. Le médium s’était jeté sur une inconnue pour la sauver d’une mort certaine, allait entrer dans un espèce de fourgon blindé déguisé en voiture, et il parlait de sa bécane comme de sa raison de vivre ? cela ressemblait à du grand n’importe quoi. Sauf que dans les yeux de Dylan, il y avait tout, sauf de la démence. Le bleu de ses prunelles brillait d’une vivacité d’esprit rare, comme si rien ne pouvait véritablement le surprendre. Voila la position qu’il prendrait, celle de Celui qui sait. Assez déstabilisant pour que Wayne le prenne au sérieux, et ne joue pas les cowboys avec lui. Ce n’était peut être que poudre aux yeux, mais qui pouvait le savoir à part lui ?
Le jeune homme s’étira puis toujours les mains dans les poches, ouvrit la porte de la voiture sans un mot d’abord. Il salua le conducteur de la voiture poliment, avec un petit sourire même, comme si il ne lui était pas totalement inconnu. Ce qui était le cas pourtant.
Avant de s’engouffrer dans la voiture, il tourna la tête vers Joyce, pour répondre enfin à sa question, toujours avec son étrange sourire aux lèvres
:

- Moi ? Je suis juste celui qui t’a sauvé d’une mort éminente par scission du crâne en deux par un pan de mur. Et entre nous, moi j’étais juste la pour trouver du boulot, c’est ton grand copain qui me parait le plus suspect dans cette histoire.

Exaspérant. Ouais je sais. Mais en même temps, ni Wayne ni Joyce n’avaient été particulièrement tendres avec lui depuis le début, alors qu’il avait quand même sauver la vie de l’une d’entre eux. Dans son monde, cela méritait quelques égards, mais bon. Ils n’avaient pas du aller à la même école, songea t’il en faisant glisser ses lunettes de soleil sur son nez, et s’installant sur la banquette arrière de la voiture d’un air en apparence serein …
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeLun 27 Juin - 13:12

    Résignation.
    Je crois que c’est le mot parfait pour désigner ce que je ressens. Pour pointer du doigt ce que mon cœur ne cesse de me faire comprendre. Je suis un être résigné. Un de plus.
    Résigné face à son destin, face aux choix de la vie, & face à Wayne, surtout.
    Pour une fois, j’avais réussi à hausser le ton vis-à-vis de lui, à lui cracher ma rancœur. Bien sûr, c’était une réaction idiote, de vouloir à tout prix lui faire bouffer ma frustration. C’était comme pour lui dire qu’il me faisait chier à ignorer mes sentiments. Voilà, t’es chiant, alors mange ma colère.
    Bouffonne que je suis. Nonobstant, il n’y avait pas que cette rancœur dévastatrice. Il y avait aussi la peur & l’incompréhension la plus totale qui me rongeait les entrailles. Mon estomac se recroquevillait sur lui-même. Ils étaient tous les deux au courant de mon « soucis » que je n’arrivais même pas à qualifier. Tous les deux. Wayne, mon amour à sens unique & cet inconnu. Autant vous dire que ces deux personnes étaient bien évidement les dernières que je voulais mettre au courant. & je ne savais pas quoi faire, bien entendu. Peut-être pour la simple & bonne raison qu’il n’y avait rien à faire. Rien à prétendre, rien à dire. Même pas fuir.
    Coincée. Simplement. Réellement.
    Mes yeux fixaient la voiture, avec un air las & fatigué. Elle ressemblait à une punition pour mon comportement divergeant d’il y a quelques minutes. Ayant actionné mon « don » devant tout le monde, papa Wayne me punit & m’oblige à rentrer dans cette foutue voiture. Génial.
    J’ai l’impression d’être une adolescente en pleine crise, qui tente en vain de se rebeller face à l’autorité alors qu’au fond, elle sait qu’elle n’aura pas le choix. Juste histoire de gueuler ce qu’on pense.
    J’ai envie de pleurer. Mes nerfs se brisent en milles morceaux, & les larmes sont en train de monter, désireuses de s’écouler sur mes joues ébouillantée par la rage. Je voudrais réussir à me calmer, souffler & me sentir apaiser. Je voudrais remonter le temps, & empêcher tout ça. Mais, malheureusement, je n’ai pas ce don là.
    & c’est à ce moment que Wayne a décidé de s’approcher. Ses mains se posèrent délicatement sur mes épaules, tandis que son regard me faisait littéralement chavirer. & c’est avec difficulté que je soutenais ce regard bleu & profond.
    & puis, étrangement, ma rancœur diminuait. Ma colère s’évaporait. & je m’étais cette vague d’apaisement sur le compte des sentiments que j’éprouvais pour ce beau brun. Je ne pouvais lui en vouloir aussi longtemps que je le désirais.

      Wayne — « Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé tout à l’heure avec toi mais je suis presque sûr que ce n’est pas la première fois que ça arrive. Je sais aussi que toi, ça ne t’a pas surpris comme ça aurait dû être le cas non plus. On sait tous les trois que ce qui vient de se passer n’est pas normal en soit. Pas dans ce monde là, pas pour eux. Et on sait tous les trois qu’à moins de faire semblant de parler d’un film de science fiction récemment sorti au cinéma, on ne peut pas parler de ça ouvertement. Ce serait trop dangereux. J’ai des réponses pour toi, Joyce, j’en ai peut-être pour toi aussi, dans une certaine mesure. Vous avez tous les deux des choses à m’apprendre aussi mais on ne peut PAS parler de ça n’importe où. Il va falloir me faire confiance sur ce coup. Je ne vous veux aucun mal et c’est pour cette exacte raison que je voudrai qu’on change de coin au plus vite. Parce que quelqu’un de mal intentionné à peut-être assisté à la scène et est peut-être en train de transmettre l’information a des personnes qui accordent très peu d’importance aux droits de l’homme et à sa liberté, et donnent encore moins de crédit aux gens comme nous… Croyez-moi, je sais de quoi je parle. »


    Le doute prend possession de mes veines, de mon cœur ainsi que de mon cerveau. Suis-je seule dans ce cas ? Plus Wayne parle, & plus j’ai l’impression que je ne suis pas la seule à être différente. & mes doutes vis-à-vis de lui s’accentue. Wayne aurait-il, lui aussi, un don ? & cet inconnu au cheveux blond ? Mes prunelles passèrent de l’un à l’autre. & les battements de mon myocarde s’emballaient. Simple hypothèse, peut-être, mais si elle s’avérait réelle, le soulagement serait de mise. Ainsi que l’excitation. Cela voudra dire que je pourrais en parler à certaines personnes sans avoir peur d’être jugée, & en étant comprise, par la même occasion. Car même si Julian - mon jumeau idiot - était au courant, il ne comprenait rien.
    Je gardai le silence, prenant conscience, petit à petit que monter dans cette voiture était la seule issue pour en apprendre d’avantage. Juste un peu plus. Rien qu’un peu.
    La curiosité est un vilain défaut, & j’appuie avec ferveur ce proverbe. Car il est véridique.

      Blondinet — « … Ma Moto. Je suis venue à moto, et la laisser à la marina serait juste un cadeau au premier mec avec une grosse pince pour couper l’anti vol. Et je ne permettrais pas qu’on me vole ma Moto. Plutôt mourir. »


    Ce type est réellement étrange. & drôle malgré lui. Ou ironique. Il savait beaucoup de choses. Plus que moi. & était malin. S’il était encore ici, c’était pour la simple & bonne raison qu’il avait l’occasion d’en connaitre un peu plus sur tout « ça ». Il fit quelques pas, se dirigeant dangereusement vers l’automobile.
    Wayne était désormais maitre de notre destin. Le jeune homme se retourna alors vers moi, balançant avec sa désinvolture une réponse à ma question. Réponse vague, bien sûr. Toujours pas de nom, de repère. Juste un fait : monsieur cherchait du boulot.

      Blondinet — « Moi ? Je suis juste celui qui t’a sauvé d’une mort éminente par scission du crâne en deux par un pan de mur. Et entre nous, moi j’étais juste la pour trouver du boulot, c’est ton grand copain qui me parait le plus suspect dans cette histoire. »


    En tout cas, il avait raison sur plusieurs point. Premièrement, il m’avait sauvé la vie, même si, par la même, j’avais sauvé la sienne, involontairement. Deuxièmement, mon « grand copain » était en effet le plus suspect dans l’histoire. J’en avais conscience & ma méfiance vis-à-vis de lui ne s’était pas entièrement dissipée.
    Malgré son inquiétude virulente vis-à-vis de sa moto, le jeune homme s’engouffra sans un bruit dans la voiture de Wayne.
    Je déglutis.
    Savez-vous pourquoi l’être humain ressent la peur ? Parce qu’il est souvent face à l’inconnu. & moi, là, devant cette voiture sombre, je suis face à cet inconnu, cette zone d’ombre que je ne peux deviner, ni envisager. Malgré les scénarios qui défilent dans ma tête, rien ne se passera comme je l’imagine.
    Mon regard se posa de nouveau sur Wayne, & un soupir effleura mes lèvres.

      Joyce — « Ne me déçois pas, Wayne. Je n’ai pas envie de perdre confiance en toi. »


    Ca résonnait plus comme une supplique qu’une menace. Pourtant, j’avais essayé, mais c’aurait été totalement ridicule. Mes pas me guidèrent vers la voiture, dans laquelle je me faufila, posant mon corps fatigué sur la banquette arrière, aux côtés de mon sauveur. Je lui adressai un simple regard avant de laisser ma tête tomber en arrière, qui percuta doucement le repose-tête en cuir.

      Joyce — « Galère, quand tu nous tiens. Au fait, merci pour ton élan de courage, tout à l'heure. Ca m'a sauvé la vie. Sacré réflexe, quand même. », dis-je avec une pointe de soupçon à peine cachée.

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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeLun 27 Juin - 16:00

Wayne avait suivi la progression du grand blond jusqu’à sa voiture (enfin celle de Bobby) d’un air un peu ahuri. Il jurait qu’il ne montrait jamais dans sa voiture, paraissait inquiet à l’idée que quelqu’un lui vole sa moto et contrarié à l’idée de quitter la marina, et pourtant il le suivait. Un comportement pour le moins incohérent…
L’espace de quelques secondes, l’empathe se demanda si ce comportement insolite pouvait être la conséquence de l’utilisation de son pouvoir. Il pouvait influer sur les sentiments des autres et calmer à peu près n’importe qui d’un tant soit peu ouvert ou, au contraire, rendre quelqu’un furieux en un battement de cils. Peut-être avait-il créé un genre de confusion dans les sentiments de l’homme qui jurait ne pas vouloir venir mais était incapable de résister à l’envie de lui faire confiance et de monter dans la voiture.
Mais Wayne ne tarda pas à réaliser qu’il ne s’agissait pas vraiment de cela. Le blond était toujours méfiant mais il était également curieux. N’importe qui le serait sans doute à sa place.
En tout cas, les sentiments qu’il recevait depuis tout à l’heure lui paraissaient trop bruts pour être feintés et c’était une excellente nouvelle. Une constatation qui pouvait lui permettre de se détendre un peu et dissipait doucement ses propres doutes quant à la franchise de ses interlocuteurs et leurs réelles intentions. Mais encore une fois, on n’était jamais trop prudent…

Wayne attendit de voir comment allait réagir Joyce avant de lui emboiter le pas et de crier victoire trop rapidement. Il pouvait ressentir l’appréhension de son amie et elle le mettait lui-même quelque peu mal à l’aise. Il avait envie de la prendre dans ses bras à cet instant, de lui assurer que tout irait bien, qu’elle pouvait lui faire une confiance aveugle. L’enseignant aurait voulu être capable de répondre dans la seconde à toutes ses questions, de lui parler de toutes les choses merveilleuses qui pouvaient l’attendre si elle le voulait, lui parler de cette grande famille qui était devenue la sienne il y a près de six ans de cela quand il avait rencontré Aaron et Aby, souhaitait lui assurer qu’elle n’était plus seule et n’avait plus à avoir peur, mais il ne le pouvait pas. Pas encore du moins.
Tout ce qu’il pouvait faire, c’était se concentrer sur quelque chose de plus apaisant pour être capable de la calmer grâce à son pouvoir.

Il soutint son regard sans mal quand elle le plongea dans le sien, espérant qu’elle puisse y lire tout ce qu’il voulait lui dire. Tout ce qu’il ne pouvait pas vraiment lui dire.
Et finalement, avant qu’il ait pu répliquer quoi que ce soit, Joyce pénétra à l’arrière du véhicule. Puisqu’il leur avait promis de ne pas les enfermer et de se tenir à distance, il se retint de claquer la portière et contourna le véhicule à l’avant pour se glisser derrière son volant. Avant cela, il prit une fois encore le temps d’observer les alentours avec attention, tous ses sens en alerte.
Il prit une grande inspiration puis se retourna sur son siège pour faire vaguement face aux deux jeunes à l’arrière qui étaient pendus à ses lèvres.
C’était à son tour de jouer et il espérait être convainquant. Il avait déjà fait ça plusieurs fois mais l’exercice n’était pas sans risque et il n’avait pas de discours tout fait à leur sortir. D’autant qu’il devait se montrer prudent et ne pas trop en dire…

« Vous savez ce qu’est la mutation génétique je présume ? La modification de la séquence ADN entrainant, si les conditions sont réunies, l’évolution de l’espèce… Ça vous parle, n’est-ce pas ? » se lança Wayne en essayant d’avoir l’air de savoir ce qu’il faisait « Ça vous parle parce que vous possédez ce gêne depuis la naissance et qu’il s’est activé. Quelque chose a changé depuis ce moment. Vous pouvez faire des choses que personne d’autre ne peut faire... On l’appelle entre nous le gêne ‘mutant’. Pas très recherché, je sais, on a tout pompé sur X Men »

Il observa ses interlocuteurs, dans l’attente d’une quelconque réaction qui ne vint pas. Il avait vu de quoi Joyce était capable et savait qu’elle était mutante. C’était évident. En revanche, il n’avait pas vu le blond faire quoi que ce soit d’anormal, mis à part réagir plus vite que lui quand le morceau de mur s’était effondré sur son amie qu’il avait sauvée d’une mort certaine. Mais son comportement était tout de même suspect et il l’avait suivi jusqu’ici alors… Même s’il n’était pas mutant, il connaissait sûrement leur existence.
Du peu qu’il en avait entendu, Wayne avait constaté que le blond n’avait pas sa langue dans sa poche et il ne se serait sûrement pas gêné pour lui balancer une réplique cinglante s’il n’avait pas vu où Wayne voulait en venir avec ses histoires abracadabrantes de mutation…

« Quand je dis entre nous, je veux dire que j’en suis moi aussi. Mais pour ma propre sécurité et tant que je n’en sais pas plus, je ne vous dirai pas de quoi je suis capable. Je ne vais pas vous demander ce que vous pouvez faire non plus, même si dans ton cas Joyce… Eh bien ça me parait assez évident » ajouta-t-il en plongeant quelques secondes son regard dans celui de la jeune femme qu’il obligeait à se détendre à l’aide de sa capacité « Je voudrai qu’on bouge. Je voudrai que vous me fassiez assez confiance pour fermer cette portière et qu’on aille dans un endroit plus sûr. Comme je l’ai dis, il y a des gens dehors qui ne nous veulent pas du bien et s’ils ont eu vent de cet incident… Je préfère prévenir que guérir et pour le moment, ma priorité c’est de mettre Joyce à l’abri... Certains disent que quand ont sauve une personne d'une mort certaine, on en devient responsable alors tu devrais te sentir concerné toi aussi. D'autant que si qui que ce soit en a après elle, maintenant qu'ils t'ont vu partir avec nous... tu vois le tableau ? » ajouta Wayne, après s'être tourné vers le grand blond.

Il espérait que l’inconnu se montre coopératif une fois encore et qu’il ne prenne pas ses remarques pour des menaces, simplement pour des faits. Mais à part obtenir quelques infos, le jeune homme n’avait rien à y gagner et Wayne n’était pas certain que ça lui suffise. Il était doué dans la gestion de conflits, la communication au sein d’un groupe et avec les gens en général, mais pas dans ces conditions. Pas en situation de crise alors que ses sentiments et ceux des autres venaient se mêler et l’embrouillait. Sans compter qu’en réalité, il était plutôt doué dans la communication avec les moins de six ans… pas les jeunes adultes effrayés et rebelles qu’il connaissait à peine.

« Je sais que tout ça vous parait bizarre et que vous avez l’impression d’avoir atterrit au milieu du tournage d’un mauvais film d’espionnage mais… Est-ce que vos vies ne sont de toute façon pas devenues des films depuis quelques temps ? Vous voulez des réponses à vos questions et j’en ai à vous offrir, c’est certain. Et si vous acceptez de me suivre, je pourrai vous présenter à des gens qui en ont davantage encore. Des gens comme vous et moi… Tout ce que je vous demande, c’est une trentaine de minutes. Je vous conduis plus loin, on discute de tout ça au calme et vous pourrez poser toutes vos questions, ok ? Il n’y a pas de piège, rien n’était prémédité, sauf si VOUS avez orchestré tout ça. J’ai passé un coup de fil à mon amie pour assurer mes arrières. Des gens en qui j’ai confiance vont assurer ma sécurité et la vôtre si vous acceptez de me suivre, de m’écouter et de les rencontrer… Alors ? »
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeLun 4 Juil - 12:55

*Et allez, c’est parti … *

Alors qu’il avait fermé la portière de son coté de la voiture, Dylan s’étira un peu, faisant craquer quelques-unes de ses vertèbres, avant de sortir son téléphone de sa poche de jean. Il le faisait ostensiblement, afin de ne pas paraitre encore plus suspect qu’il ne l’était déjà auprès des deux autres hurluberlus qui l’entouraient. Il avait songé à appeler mentalement Emy, mais ne sachant pas où elle était, il ne pouvait pas être sûr que ce genre de cri mental serait entendu. Pire, si un autre télépathe rôdait dans le coin, il se grillerait comme un bleu. Aussi, il fit glisser rapidement ses doigts sur les touches de son téléphone, afin de prévenir un de ses amis motards de la présence de sa bécane sur la marina. A la rigueur, il préférait sacrifier un anti vol, et qu’un collègue lui « vole » sa moto pour la ramener au bercail, plutôt que de se faire crever les pneus ou piquer véritablement par le premier venu. En plus de ça, la rédaction de son message lui permettait de mettre de l’ordre dans son esprit ; il avait fait basculer son cerveau en mode scientifique, s’efforçant de ralentir les battements de son cœur, et à décortiquer chaque évènement avec plus de recul. Déjà, il savait qu’ils étaient trois « mutants » ici. Joyce, avec son espèce d’écran de protection, Wayne, dont il ne connaissait pas vraiment le don, mais qu’il soupçonnait de gérer les émotions, ou alors un don hypnotique, ou un truc comme ça, et lui-même, votre serviteur, médium de son état. Bizarrement, il se sentait plutôt lésé sur ce coup là. Les autres dons lui paraissaient beaucoup moins … Lourds à porter que le sien. Mais c’était pas vraiment le moment de faire de la philosophie, en l’espèce. Il allait se faire conduire il ne savait où, par un mutant qu’il ne connaissait somme toute pas, et surtout dont il ne connaissait absolument pas les réactions. Idem pour la blondinette. Rien de très rassurant tout ça. De plus, sa vision lui avait vampirisée pas mal d’énergie, et même si une seconde venait le prévenir d’un éventuel danger, ce qui serait un fait rarissime … Surement n’aurait il plus la force physique de se mouvoir pour l’éviter. Chic alors. Aussi, il se devait d’être extrêmement vigilant, et surtout, de garder sa bouche fermée, et ne dire que le minimum syndical. Il avait gardé son nom et son don secret pour l’instant, et comptait bien le faire le plus longtemps possible …

Le jeune homme fut tiré de sa réflexion pour un mouvement à sa droite. Finalement, mademoiselle indestructible avait décidé de le suivre dans la voiture. A la bonne heure. Il ne la regarda pas tout de suite, rangeant d’abord son téléphone dans sa poche, puis tourna un peu la tête quand cette dernière lui adressa la parole. Elle avait l’air … Lasse. Et pas rassurée, non plus. A nouveau, un élan de compassion saisi le jeune homme. Il aurait bien voulu la rassurer, lui dire que rien n’allait lui arrivé, et qu’elle n’était pas toute seule. Mais il ne pouvait pas vraiment lui promettre la sécurité. Il n’avait simplement rien vu d’anormal. Et puis, il avait adopté depuis le début de ce grand n’importe quoi une attitude des plus détachées et désinvoltes. Il ne pouvait pas changer de comportement maintenant. Encore une fois, cela serait trop ... Bizarre. Et peut être même encore plus déstabilisant pour la jeune femme. Il se contenta alors d’un nouveau sourire énigmatique, mais cette fois ci il fixa la jeune femme un petit peu plus longtemps…


- Certains appelleront ça du courage, d’autres de la stupidité. Alors il y a surement un peu des deux la dedans … Enfin bon … ça doit être le destin, ou le karma … Ou une simple coïncidence, ça dépend de ce que l’on préfère croire, à défaut de savoir …

Nouveau sourire étrange, accompagné d’un petit haussement du sourcil droit, avant que Wayne pénètre à son tour dans la voiture, et que le visage de Dylan se ferme quasi instantanément. C’était maintenant qu’il devait la jouer fine. Et fermer sa bouche. Il regarda Wayne s’installer, puis se tourner vers eux, sans ciller. Alors le grand brun commença à leur parler, d’un air docte, presque professoral, qui aurait pu tirer un vague sourire au beau blond si la situation l’y prêtait. Ce qui n’était pas le cas. Bien sur, Wayne ne pouvait pas s’imaginer qu’il avait en face de lui un étudiant en biologie, spécialisé dans les évolutions et mutations génétiques, et accessoirement en possession d’une liste impressionnante de noms de mutants, couplés avec leur don et des informations personnelles. Rien d’illégal bien sur. Juste de la curiosité. Il laissa le brun continuer sa logorrhée pseudo scientifique, surement plus destinée à Joyce qu’à lui-même. Il semblait plus désireux de les rassurer finalement que de vraiment leur apprendre quelque chose. En même temps, il n’avait toujours pas mis les clés dans le contact, il pouvait toujours partir s’il le désirait. En revanche, il fronça clairement les sourcils quand Wayne l’interpela directement, avec ses histoires de protections de Joyce, de devoir envers celle qu’il avait sauvé et tout le pataquès. Il n’avait jamais signé pour ça et, dans un petit moment de paranoïa, il décernait presque des menaces voilées sous ses conseils. Avant même que Joyce ait pu prendre la parole, il croisa les bras, fixant Wayne d’un regard plus que froid. Polaire.

- Je n’ai de compte à rendre à aucun d’entre vous. Et quand je dis vous, je parle de vous deux, et de TOUS les autres. Si je suis ici, ce n’est que pour satisfaire ma curiosité personnelle. Dès lors que la tournure des évènements commencera à me déplaire, je me casse. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Et j’en ai les … Capacités.

Oui enfin, comme tout le monde quoi. Mais Dylan voulait laisser planer le doute quant à son don. Moins Wayne en savait, plus ce dernier pouvait fantasmer et l’imaginer dangereux. Parce que du peu qu’il en savait, c’est-à-dire rien du tout, les capacités de Dylan pouvaient s’entendre de l’hyper sensibilité à l’hyper vitesse, l’élasticité ou encore la résistance corporelle accrue. Bref, à peu près n’importe quoi. Et la médiumnité n’était pas forcément le don le plus évident et deviner…

- Et au passage, si tu … Vous … qu’importe. Pouviez éviter de nous parler comme à des imbéciles. Ça peut paraitre extraordinaire comme ça, mais j’en mettrai ma main à couper que toutes les personnes présentes dans cette voiture sont majeures et vaccinées. Alors j’aime pour ma part qu’on ne me parle pas comme à un élève de maternel.


Bon … c’était virulent, c’est vrai. Et peut être un peu injuste aussi, mais Dylan se refusait à se positionner en victime, ou en suiveur. En se comportant ainsi, il signifiait à wayne, et à Joyce d’ailleurs par la même occasion, qu’il n’était pas du genre mouton de panurge, ni individu sans défense. A défaut de mener le jeu, il voulait être considérer en égal. Au moins en apparence.
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeVen 19 Aoû - 14:45


    La voiture n’avait rien de rassurant, même si les portières étaient toujours ouvertes, laissant voir l’extérieur, & la beauté du soleil qui effleurait la marina.
    Il y avait peu de passants, mais un brouhaha lointain se faisait entendre, mettant en valeur la saison estivale & ses nombreux vacanciers.
    J’aurais préféré être de ces gens. Ceux qui se baladent avec innocence, sans se soucier du monde. Paisibles vacanciers, riant aux éclats à la sortie d’un café, prêts pour aller s’engouffrer dans l’Océan, pour se rafraichir ou bien pour prendre le soleil, sur la plage non loin de là.
    Mais non, je ne suis pas vacancières, mais habitante de ces lieux. Je ne suis même pas en vacances, puisque je travaille. & je fais face à une situation critique remettant en cause tout ce que je pense de l’être humain, & qui ramène ce que je croyais être de la fiction, dans mon monde réel.
    Je me sens un peu comme Malicia, qui a laissé son copain dans le coma pendant des mois, après l’avoir simplement embrassé : en état de choc & totalement terrifié à l’idée d’être différente des autres. Je me sens arrachée au monde réel pour me retrouver dans la tourmente & l’angoisse la plus profonde. Je me sens un peu seule, aussi. Avouons-le.
    Le siège en cuir est dur, sans doute parce qu’il est peu utilisé & n’a pas eu l’occasion de prendre l’empreinte des divers postérieurs qui l’ont étouffé. Je regarde l’extérieur avec envie, mais me résigne à l’idée de devoir subir Dieu sait quoi. Wayne entre, se glisse sur son siège & nous regarde avec un air sérieux que je ne lui connais pas. Un air grave qui me pousse à croire que les événements qui vont suivre seront importants, terrifiants. Mes poings se serrent, mon estomac se noue.

      Wayne — « Vous savez ce qu’est la mutation génétique je présume ? La modification de la séquence ADN entrainant, si les conditions sont réunies, l’évolution de l’espèce… Ça vous parle, n’est-ce pas ? Ça vous parle parce que vous possédez ce gêne depuis la naissance et qu’il s’est activé. Quelque chose a changé depuis ce moment. Vous pouvez faire des choses que personne d’autre ne peut faire... On l’appelle entre nous le gêne ‘mutant’. Pas très recherché, je sais, on a tout pompé sur X Men »


    Dans d’autres circonstances, je crois que j’aurais éclaté de rire. Si je n’avais pas connaissance de ma capacité si étrange, je suis persuadée que je me serais foutue de lui. Mais là, pas même un sourire, ni une réaction. Rien. Je voulais qu’il parle, & qu’il ne s’arrête jamais, afin de savoir le plus possible. J’enregistrai chacune de ses phrases.
    & malgré ma totale nullité face aux sciences, je savais à peu près de quoi il en retournait, ayant passé diverses soirées pizza devant X-men, avec mes frères. Dans le fond, la situation paraissait tellement cocasse. On aurait pu croire à une scène de film, à une caméra cachée. & c’est bien ce qui me faisait peur. Que tout ce bordel soit vrai.
    Non. Je ne rêve pas. Je ne rêve malheureusement pas.

      Wayne — « Quand je dis entre nous, je veux dire que j’en suis moi aussi. Mais pour ma propre sécurité et tant que je n’en sais pas plus, je ne vous dirai pas de quoi je suis capable. Je ne vais pas vous demander ce que vous pouvez faire non plus, même si dans ton cas Joyce… Eh bien ça me parait assez évident »


    J’avais envie de me révolter face à cette injustice. J’étais en position de faiblesse. Eux savaient. Moi pas. Le choc n’était pas encore présent, mais n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez. C’est d’abord de l’indignation que j’ai ressenti. Je trouvai ça inégal. J’étais en droit de savoir ce dont ils étaient capables.
    En droit.
    Mais je n’ai rien dit. Je ne sais pas pourquoi, mais ma colère s’est atténuée, sans que je le veule.

      Wayne — « Je voudrais qu’on bouge. Je voudrais que vous me fassiez assez confiance pour fermer cette portière et qu’on aille dans un endroit plus sûr. Comme je l’ai dit, il y a des gens dehors qui ne nous veulent pas du bien et s’ils ont eu vent de cet incident… Je préfère prévenir que guérir et pour le moment, ma priorité c’est de mettre Joyce à l’abri... Certains disent que quand on sauve une personne d'une mort certaine, on en devient responsable alors tu devrais te sentir concerné toi aussi. D'autant que si qui que ce soit en a après elle, maintenant qu'ils t'ont vu partir avec nous... tu vois le tableau ? »


    Je crois que mon estomac ressemble à une serpillère tordue, essorée. Wayne ne nous laissait pas le choix. On était coincés. Un soupir effleura mes lèvres.

      Blondinet — « Je n’ai de compte à rendre à aucun d’entre vous. Et quand je dis vous, je parle de vous deux, et de TOUS les autres. Si je suis ici, ce n’est que pour satisfaire ma curiosité personnelle. Dès lors que la tournure des évènements commencera à me déplaire, je me casse. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Et j’en ai les… Capacités. »


    Ok. Ca c’est fait.
    Je restai silencieuse, me forçant à me faire discrète. La réaction de ce jeune homme me paraissait normale. Wayne prenait un air supérieur, sans le vouloir, sans doute. Un air de leader.
    Leader de quoi ?
    Son ton semblait nous gueuler que lui savait, & que nous, nous étions des ignorants. Ce qui était assez déplaisant.
    S’il y a une chose que je déteste, c’est de me faire dicter ma conduite. & comme mon « sauveur » je n’avais pas de compte à rendre ni quoique ce soit d’autre.
    Mes yeux se posèrent sur Wayne, qui n’avait pas réagit, trop occupé à trouver les mots pour son discours. Il avait l’air terriblement impliqué. Effrayant.

      Wayne — « Je sais que tout ça vous parait bizarre et que vous avez l’impression d’avoir atterrit au milieu du tournage d’un mauvais film d’espionnage mais… Est-ce que vos vies ne sont de toute façon pas devenues des films depuis quelques temps ? Vous voulez des réponses à vos questions et j’en ai à vous offrir, c’est certain. Et si vous acceptez de me suivre, je pourrai vous présenter à des gens qui en ont davantage encore. Des gens comme vous et moi… Tout ce que je vous demande, c’est une trentaine de minutes. Je vous conduis plus loin, on discute de tout ça au calme et vous pourrez poser toutes vos questions, ok ? Il n’y a pas de piège, rien n’était prémédité, sauf si VOUS avez orchestré tout ça. J’ai passé un coup de fil à mon amie pour assurer mes arrières. Des gens en qui j’ai confiance vont assurer ma sécurité et la vôtre si vous acceptez de me suivre, de m’écouter et de les rencontrer… Alors ? »


    Vexant.
    Se faire traiter de la sorte par un ami était effroyablement vexant. Surtout sa partie accusatrice qui remettait en cause toute la confiance qui se nichait dans notre amitié.
    Tout du moins, s’il y avait confiance. Pour ma part, oui. Mais je crois que lui n’avait la confiance que je lui accordais.

      Blondinet — « Et au passage, si tu … Vous … qu’importe. Pouviez éviter de nous parler comme à des imbéciles. Ça peut paraitre extraordinaire comme ça, mais j’en mettrai ma main à couper que toutes les personnes présentes dans cette voiture sont majeures et vaccinées. Alors j’aime pour ma part qu’on ne me parle pas comme à un élève de maternel. »


    +1.
    Je me retiens de sourire. Mon voisin me plaisait bien, au final. Drôle, de la répartie. Il me faisait oublier que ce que nous vivions était si sérieux, effrayant.
    Est-ce que j’ai déjà dit que nous n’avions pas le choix ? Oui, il me semble. Mon bras gauche se tendit vers la portière que je rabattis vers moi, afin de fermer ce côté de la voiture. Un bruit sourd coupa la conversation en cours.

      Joyce — « Je crois qu’on est tous d’accord pour te suivre, Wayne. Alors abrège & conduis nous là où tu veux, ça n’a pas d’importance. »


    Comment ça, j’abandonne ?

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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeVen 19 Aoû - 15:30

Les sourcils bruns de l’empathe se froncèrent légèrement sous le coup de la vexation. Le grand blond tentait de garder la tête haute et Wayne tentait de se convaincre que s’il lui répondait de cette manière cassante, c’était parce qu’il devait détester dépendre de qui que ce soit de quelque manière que ce soit. Il en avait croisé d’autres dans son genre, qui badinent et vous rabaissent pour ne pas avoir l’air trop intéressé parce que vous dîtes. N’empêche qu’il restait dans la voiture. Au finale, c’était tout ce qui importait…
Il laissa filer son sentiment de vexation lorsque Joyce reprit la parole en claquant sèchement la portière. Un sourire étira même ses lèvres tandis qu’il les observait tour à tour, sur le siège passager.

« Désolé, déformation professionnelle » lança-t-il simplement, avant d’ajouter quelques précision à l’inconnu assis sur sa banquette « Je suis enseignant en classe de maternelle,… en fait »

Il se racla la gorge, un peu gêné, et finit par se détourner. De nouveau face à son volant, il mit le contact et, après avoir jeté de nombreux coups d’œil dans ses rétros et aux alentours, s’inséra dans la circulation. Il avait à peine commencé à rouler que les premières notes d’une chanson pour enfants s’élevèrent dans l’habitacle.
Crédibilité : zéro…
Le brun éteignit le poste avec brusquerie avant de tourner un instant la tête vers ses deux passages sceptiques.

« Comme je vous l’disais : prof de maternelle. C’est pour le spectacle qu’on organi… Ça ne vous intéresse absolument pas. Je vais plutôt me concentrer sur la route »

Après s’être maudit quelques instants sur sa médiocrité et son manque évident de professionnalisme, il reporta ses yeux clairs sur la route. La circulation était dense et il ne lui fallut pas longtemps pour rejoindre l’endroit dont il avait parlé un peu plus tôt à Bobby. Il venait de garer la voiture lorsque son cellulaire se mit à vibrer dans sa poche.

« Je suis à vous tout de suite » s’excusa-t-il auprès des deux autres qui n’avaient pas soufflé un mot durant le trajet.

En revanche, les deux mutants lui avaient envoyés quelques décharges d’agressivité refoulée, d’appréhension, d’impatience et d’autres choses encore. Il avait bien tenté de les apaiser mais avait finit par y renoncer et les laisser faire. Les priver de ce genre de sentiments dans un moment aussi crucial n’aurait pas vraiment été juste.
C’était un jour important pour Joyce, et possiblement pour son autre invité. Wayne ne voulait pas brouiller leurs sentiments. Pas tant qu’ils restaient aussi calmes et alors qu’ils prenaient sur eux.

« Wayne ? Tu avais dis vingt minutes » le héla sa petite amie alors qu’il collait l’appareil à son oreille.
« Je vais bien. Tout le monde va bien. On est arrivé a destination. Vous ne êtes où ? »
« On est en route. Adam est avec moi et j’ai prévenu Aaron qui nous enverra sans doute du monde »
« Parfait. A tout de suite »
« Soit prudent »
« Toujours » ne put-il s’empêcher de sourire avant de raccrocher.

Il redonna alors toute son attention aux deux autres, se retournant encore une fois sur son siège pour leur faire face tant bien que mal.

« Mes amis vont arriver » les prévint-il avant de prendre une inspiration et de reprendre en espérant ne pas adopter à nouveau ce ton paternaliste qui les avaient précédemment agacés « Nous appartenons, avec un groupe d’hommes et de femmes mutants tout comme vous, à une organisation qui se fait appeler Genome. Vous en avez peut-être entendu parler, mais j’espère sincèrement que non, sinon on aurait de sérieux problèmes de fuites… Nous existons dans l’ombre depuis des années et couvrons beaucoup de terrain. Nous ne sommes qu’un groupe parmi d’autres et comme toutes les communautés, il y en a des plus... progressistes que d’autres, des plus organisées, des plus extrémistes aussi. Certains sont pour un règne mutant, d’autres souhaiteraient rester cacher et s’isolent, alors que d’autres encore aspirent à une paix relative entre mutants et humains sur le long terme. C’est notre cas, même si pour le moment, nous voulons continuer à préserver notre anonymat » expliqua-t-il en faisant voyager son regard de l’un à l’autre des occupants de l’habitacle « Nous ne sommes pas surentrainés, nous n’avons pas de jet capables de lancer des missiles, du moins pas à ma connaissance. Je suis professeur de maternelle, ma petite amie est infirmière. Nous nous mêlons au reste du monde en essayant de protéger notre secret. Et nous sommes là pour aider les plus…les plus jeunes mutants dirons-nous, à contrôler leur pouvoir afin qu’ils puissent en faire autant. Nous sommes là pour essayer de prévenir les accidents qui pourraient nuire aux mutants eux-mêmes, mais également à tous les autres. Nous devons être vigilants et discrets… Ce qui s’est passé tout à l’heure au café... Je ne dis pas que ça aurait pu être évité, je ne connais personne capable de voir l’avenir, mais les conséquences auraient pu être dramatiques. Les technologies jouent contre nous. Si l’accident avait été filmé, tu aurais pu avoir de gros ennuis Joyce… je ne dis pas que c’est ta faute, entends-moi bien » chercha-t-il à se défendre en sentant une vague d’irritation l’assaillir « ce que j’essaie de dire, c’est que trois mutants formés à réagir à ce genre d’imprévus valent mieux qu’un seul… Et vous n’avez pas de chance, je suis loin d’être la meilleure recrue de Genome. Mais j’y travaille » tenta de plaisanter Wayne
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MessageSujet: Re: ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come »   ♦ In#2 ♦ « Mama Told Me Not To Come » Icon_minitimeLun 12 Sep - 7:51

« Le hasard fait parfois bien les choses et en cet après-midi d’août, il pourrait bien avoir fait basculer plus d’une vie. Joyce, à peine remise du décès de son frère ne s’attendait pas particulièrement à passer un bon moment en compagnie de Wayne, le garçon pour qui elle est en pince et qui est malheureusement casé et bien casé, mais elle ne s’attendait pas non plus à ce que son rendez-vous dans un vieux café du bord de mer tourne au drame. En effet, alors qu’ils sont à peine installés en terrasse et commencent à papoter, une partie de la façade en rénovation s’effondre et tombe sur Joyce… Du moins, c’est de cette manière que Dylan, mutant capable d’entrevoir l’avenir, voit périr la jeune femme. Venu sur place pour se dégotter un petit boulot, il se retrouve obligé de jouer les supers héros et de sauver la situation. Du moins c’est ce qu’il pense au moment où il intervient.
Ce qu’il n’avait pas vu venir en revanche, c’était que Joyce soit comme lui, une mutante. Au moment où Dylan intervient, il se retrouve enveloppé par le bouclier inconsciemment déployé par la jeune femme qui les protège des débris sous le regard éberlué de Wayne.

Le jeune genomien réagit immédiatement et décide de prendre les choses en mains en couvrant ses arrières et ceux des deux mutants qui viennent de se révéler à lui. Peu habitué aux missions de terrains, il s’emmêle un peu les pinceaux et doit argumenter et promettre un tas de réponses aux deux autres pour qu’ils acceptent de le suivre sans faire d’histoire. La curiosité de Dylan et le besoin de réponses de Joyce finiront par les convaincre de monter en voiture avec l’empathe qui a prévu de rejoindre Adam et Bobby dans un endroit sûr.

Une fois sur place et à l’abri des regards et oreilles indiscrètes, les genomiens renseignent quelque peu les deux jeunes sur leurs activités, les risques qu’ils encourent à l’extérieur. Le sujet d’un autre groupe aux convictions différentes des leurs est évoqué et le nom de Genetic est prononcé. Mais les choses ne vont pas vraiment plus loin. Wayne sent bien que les choses sont déjà difficiles à digérer pour Joyce et après quelques minutes, Adam met fin à la discussion en leur proposant à chacun un téléphone prépayé pour qu’ils puissent les joindre quand ils auront assimilés toutes les informations fournies.
A ce stade, ils ne savent pas encore où se trouve Genome ni qui est l’homme à la tête du mouvement, par mesure de sécurité. Ce qu’ils savent en revanche, c’est qu’en cas de besoin, ils pourront compter sur eux et ne sont plus seuls à présent…
Joyce et Dylan ont de nouvelles cartes en mains à présent, à eux de les utiliser de la meilleure manière possible. »
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