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 Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]

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Dunney H
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MessageSujet: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeDim 2 Mai - 12:14

Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas quitté le quartier riche qu'il habitait, en tout cas pour autre chose que rejoindre son bureau et s'y ennuyer comme un pou sur une boule de bowling. Pour être tout à fait honnête, la plupart du temps il ne s'ennuyait pas comme un pou sur une boule de bowling, mais c'était du aux multiples cas d'urgences qui pimentaient habituellement son quotidien. Or, en ce moment, rien ne venait troubler la paisible quiétude de l'entreprise, à part peut être un ou deux récalcitrants au traitement qui nécessitaient son accord pour l'usage de drogues fortes. Rien de bien passionnant en somme. Peut être était-ce le calme avant la tempête, mais en attendant la tempête, lui, il s'ennuyait.

C'est probablement pour cette raison qu'il décida de sortir un peu de sa caverne. Cette seule décision nécessitait beaucoup de préparation car il devait admettre pleinement l'idée de n'être plus, pour les heures à venir, qu'un pauvre type banal ne gagnant pas à lui seul autant que certains petits états. Il devait donc faire en sorte de ne pas hurler qu'il allait acheter le bâtiment, ni mentionner son adresse, ou d'autres bourdes dans le même genre. Le second point important, et celui qui lui posait le plus de problèmes, c'était tout simplement les vêtements. Il n'était pas question de porter un costume à 620$ pour aller à la rencontre de classes moyenne, il se ferait lyncher. Il devait donc choisir autre chose.

Bien qu'il n'aimât pas beaucoup la sobriété, c'était encore le style qui le mettait le moins mal à l'aise, et sa forme la plus aboutie était le costume. D'où sa gêne face au jean qu'il se devait d'enfiler pour des questions de discrétions. Le tee-shirt lui posa moins de problème: il prit le premier qui se présentait dans des tons simples. Il n'était toujours pas question de se faire remarquer. Il mit une paire de baskets à contrecœur et regarda le résultat dans la glace. Le tee-shirt portait la mention "IPM". Rien de grave donc.

Il attrapa une liasse de billets qu'il froissa soigneusement les uns après les autres, et les fourra en vrac dans une poche de son jean avant de jeter un dernier coup d'œil au miroir. Il avait d'autant plus l'impression de se déguiser que cet ensemble de camouflage (jean, tee-shirt et baskets) était resté inchangé depuis un bout de temps. Il prit la résolution de se trouver un autre look à la quarantaine et commença à faire l'inventaire de ce qu'il emmenait. Puis il raya tout ce qui pouvait le trahir. Lorsqu'il ne resta plus que les clefs, les lunettes et quelques sachets de drogues douces en poudre, il mit ces différents éléments dans son manteau, l'enfila et partit à pied.

La nuit tombait lorsqu'il arriva à destination, et après une grande inspiration il se dirigea vers le bar. Ses oreilles s'offensèrent des décibels prétendument musicaux qui leur parvenaient, mais Dunney n'avait vraiment pas envie de faire demi-tour. Après tout, il n'y avait rien chez lui pour le distraire, à part sa fille qui était bien capable d'essayer de le jeter par la fenêtre s'il s'avisait d'aller la voir. Tranquillement assis au bar, il lui fallu quelques secondes pour réaliser qu'on lui parlait.


- "Qu'est-ce que vous prenez?"

Alors là bonne question. Demander un château-latouche de 1962 ne convenait certainement pas, mais par chance la liste des alcools disponibles se trouvait en face de lui. Il n'en connaissait pas beaucoup et les quelques uns qu'il connaissait avaient la réputation d'être forts. Enfin, après tout s'il ne se saoulait pas un peu la soirée n'aurait rien de divertissant.

- "Je vais prendre un whisky, et vous offrirez un verre de ma part à la prochaine personne qui arrivera. Ce qu'il ou elle voudra."


Dernière édition par Dunney S. Holster le Mer 23 Fév - 19:05, édité 6 fois
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Ross F. McGregor

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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeDim 2 Mai - 21:16

Quant à Ross, cela faisait plusieurs semaines qu’il n’était pas sorti le soir pour se détendre un peu. Etait-ce l’âge qui le poussait à rester chez lui ? Non, pas du tout. C’était simplement parce qu’il avait beaucoup de travail et qu’il mettait un point d’honneur à toujours finir ce qu’il commençait. Aujourd’hui, après avoir assisté à une réunion au quartier général de Genome, il avait eu une entrevue avec Luna. Cette jeune femme étonnante lui avait ouvert les yeux, même si il savait ce qu’il avait à faire, il avait été bon de l’entendre de la bouche d’une tierce personne. Elle avait fini par le convaincre de parler le plus rapidement possible à Wyatt. Le professeur était désormais décidé de dévoiler une partie de la vérité à son neveu. Il était décidé, certes, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Après toutes ces années… Il avait passé le reste de la journée à se torturer l’esprit. Comment allait-il aborder le sujet ? Comment ferait-il pour ne pas heurter le jeune homme ? Quelles pourraient être les réactions de son filleul en apprenant que son oncle avait un pouvoir qu’il lui avait toujours caché ?

Ce n’était pas ce soir qu’il lui en parlerait. Wyatt était sorti avec ses amis et Ross se retrouvait seul dans sa propriété bien trop grande. L’homme avait besoin de se changer les idées. Un petite virée dans un pub ou une boite de nuit lui ferait le plus grand bien. Il passa sous la douche et enfila des vêtements assez classiques : polo bleu marine par-dessus une chemise blanche au col ouvert, jean bleu marine et chaussures en cuir. Il prit son portefeuille qu’il glissa dans la poche arrière de son jean et ses clés de voiture. Après avoir tourné un petit moment dans les rues où se trouvaient la plupart des night clubs et des pubs, il se gara à la première place libre qui se présenta à lui. Il entra dans la boîte la plus proche sans chercher plus loin. Tous les night clubs se ressemblaient, aussi était-il inutile de faire un choix.

Son premier réflexe fut d’aller s’installer au bar car c’était toujours de cet endroit qu’il pouvait apprécier l’ambiance qui régnait. Cela lui permettait aussi de faire un tour d’horizon afin de voir si l’une de ses connaissances était présente. Comme d’habitude, la musique était trop forte mais ne l’empêchait pas de réfléchir. Ross regardait distraitement les gens présents discuter ou danser quant une voix d’homme se fit entendre.
«Un whisky aussi pour vous monsieur ? » demanda aimablement le barman. Surpris, Ross posa un regard étonné sur le serveur qui s’apprêtait à lui servir un whisky.

- Si c’est de l’écossais, pourquoi pas. Répondit-il avec une certaine indifférence.

Un whisky ou autre alcool importait peu. Ross était là pour tenter de faire le vide dans sa tête. Alors pourquoi pas un whisky même si il préférait habituellement des alcools plus fins.

« C’est le monsieur qui offre, là » ajouta le barman en montrant du menton le bienfaiteur du moment. L’écossais posa alors son regard sur cet homme qui lui était parfaitement inconnu. Il ne comprenait pas pourquoi il lui offrait un verre, mais bon, il n’allait pas se mettre à faire une analyse du comportement humain maintenant.

- Merci. Fit-il en courtoisement en levant son verre à l’attention de l’homme qui se tenait au bar non loin de lui.

Ross en bu une bonne gorgée en grimaçant. Ce whisky lui arrachait le gosier. C’était sans doute un petit whisky à bas prix, ce qui permettait au propriétaire du night club de se faire une bonne marge. Cela n’étonnait pas du tout l’écossais mais avait tendance à l’agacer quelque peu. Il jeta un œil sur les tarifs pratiqués et ne pu s’empêcher de faire remarquer à l’homme qui avait payé ce breuvage indigne de ses papilles et qui visiblement avait pris la même chose.

- Pas fameux pour le prix hein ?

Il se fichait pas mal de ce que pouvait penser le serveur qui se trouvait là mais il avait bien envie de savoir ce qu’en pensait son hôte du moment,

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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeLun 3 Mai - 19:46

Il n'avait pas la moindre raison de se trouver là, mais il y était: accoudé au bar sans vraiment se soucier du verre qu'il avait offert par avance et par réflexe. De toutes façons il ne craignait pas pour son portefeuille, ni pour sa réputation puisqu'il était anonyme par ici. Ce n'était pas vraiment mieux mais c'était déjà... reposant. Et puis, à tout prendre, il était plus franc lorsqu'il prétendait être normal que parmi ses semblables. Les mensonges qu'il articulait face au monde des affaires et de la haute société en général étaient autrement plus graves que de simples omissions sur son salaire et son niveau de vie.

Ceci dit, qu'il mente moins ne signifiait pas qu'il ne mentait pas du tout, et encore moins qu'il ne manipulait pas. La manipulation était chez lui beaucoup trop habituelle pour qu'il s'en défasse si facilement. Tiens, le verre par exemple. La plupart des gens qui offraient un verre ou une tournée le faisaient par caprice, par exemple lorsqu'une arrivée providentielle d'argent leur tombait sur la carte bleue. Lui, il le faisait pour qu'on ne s'aperçoivent pas qu'il n'avait que des billets et pas de monnaie, il le faisait pour avoir au moins une personne à qui parler dans la soirée, et il le faisait pour que le barman l'apprécie et l'oublie vite (comme n'importe quel pigeon en fait). Bref, c'était un acte vaguement réfléchi, mais certainement pas une fin en soi.

Or, lorsqu'on offre un verre, il advient que la personne concernée le reçoive. Un merci lancé dans sa direction l'informa que son pognon venait de diminuer de quelques $. Ce n'était pas grave pour lui, mais il devait veiller à ce qu'on ne s'aperçoive pas qu'il pouvait acheter l'intégralité du bar sans ciller sous le choc du prix. Il se contenta donc de répondre à l'inconnu (un homme en polo et chemise qui, sembla-t-il, n'apprécia que moyennement la boisson qui lui était offerte) par un sourire.

- Pas fameux pour le prix hein ?

Ah ça, il n'en savait fichtrement rien. Il ne connaissait pas les prix pratiqués en général, et quant à la qualité des alcools forts... Certes, en vins, il s'y connaissait (il valait mieux s'il tenait à se faire réinviter dans les soirées mondaines, celles avec le gratin du pays et les riches héritières) mais le whisky ne faisait pas partie de son domaine de juridiction et sa seule préoccupation c'était de ne pas se saouler trop vite. En effet, la boisson était encore plus forte que dans son souvenir et le verre lui paraissait grand. Trop grand. Regardant à nouveau l'homme au polo, il réalisa soudain qu'il devait fournir une réponse.

- "Bah, dès l'instant ou on s'assoit au bar on sait qu'on est arnaqué, mais c'est le jeu"

Parfait, il avait réussi à éviter le sujet épineux de ses finances et celui de la qualité de breuvage pour le moment. Et vu la taille de son verre, il aurait de la chance s'il parvenait à éviter de danser/acheter le bar/faire un chippendale/embrasser le barman... Stop! Tout scénario catastrophe mis à part, il aurait surtout du bol s'il rentrait sans tomber sur la chaussée. Il se connaissait et il ne lui faudrait pas beaucoup de verres pour être ivre, surtout vu la taille de ceux ci.

- "Personellement, je viens moins pour la qualité de l'alcool que pour voir les gens. Je bosse comme un dingue et les sorties son souvent remises au 36 du mois..."

Deuxième bourde évitée de justesse, et il n'avait même pas fini son premier verre. Il n'avait pas mangé mais quand même ça restait hasardeux. Il n'avait pas vraiment précisé son métier et rien ne laissait entendre sa situation, mais ça restait à ses yeux une gaffe. Enfin, le jour ou il s'arrêterait de gaffer, on pourrait sans doute se poser la question "est-il encore vivant?" avec pertinence, alors il valait mieux ne pas y penser. Il aurait bien commandé un deuxième verre, tiens, s'il avait fini le premier.


Dernière édition par Dunney S. Holster le Ven 7 Mai - 17:15, édité 2 fois
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Ross F. McGregor

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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeLun 3 Mai - 21:59

L’homme avait raison, les prix pratiqués dans les boites de nuit étaient toujours exorbitants mais c’était le jeu comme il le disait. Ross approuva d’un signe de tête. Comme il n’aimait pas gâcher et pour faire honneur à celui qui lui avait offert le whisky, il finit son verre d’un trait en se retenant de faire une autre grimace. Il se dit qu’il n’en reprendrait pas un autre verre. Comme le voulait la bienséance, l’écossais se devait d’offrir à son tour un verre à son voisin.

Avant de lui proposer un autre breuvage, il fit signe au barman de s’approcher pour lui demander discrètement ce qu’il avait en réserve un peu moins tord boyaux que le whisky bas de gamme qu’il venait d'avaler. Le serveur lui proposa du champagne ou du bordeaux. Ross n’était pas fan de champagne, il en buvait quand c’était nécessaire mais il préférait de loin un bon bordeaux. Ca tombait bien, le patron de la boîte était un amateur de bons vins et il y en avait toujours dans la cave. Certes, les clients de son night club n’en réclamaient pas souvent, excepté lors de soirées privées. Evidemment, le prix du verre était affreusement cher et il était plus judicieux d’en commander une bouteille ; ce que Ross fit.
Le barman partit chercher la bouteille de Château Margaux que l’écossais avait commandé.

- Ca vous dit un bon verre de vin ? proposa-t-il courtoisement à son voisin.

C’était bien plus convivial de partager une bouteille avec quelqu’un. Et puis, un premier cru de cette qualité ne pouvait pas se déguster seul dans son coin. Dès que le barman revint avec la bouteille, il lui fit signe de poser deux verres sur le comptoir. Son interlocuteur avait précisé qu’il ne venait pas pour la qualité de l’alcool mais plus pour voir des gens. Si la qualité était possible, pourquoi ne pas en profiter ? C’était tout de même mieux pour passer une bonne soirée. Si il n’aimait pas le vin, il pourrait toujours en faire profiter quelqu’un d’autre.

- Au fait, on ne s’est pas présenté. Moi c’est Ross et vous ?

Puisqu’il y avait un semblant de discussion engagée, autant savoir avec qui il parlait. Cela facilitait l’échange et permettait de sympathiser plus facilement ; alors, autant s’appeler par son prénom. L’homme avait indiqué qu’il bossait comme un dingue et qu’il ne sortait pas souvent. Le psychologue pensait qu’il était un peu dans la même situation avant d’être embauché comme professeur à l’université. Certes, il avait encore pas mal de boulot car il avait toujours des patients qu’il recevait en consultation, mais ce poste à l’UCLA lui permettait de mieux gérer son temps afin de veiller un peu plus sur son diablotin de neveu.

- Ah oui ! Et vous faites quoi comme boulot si ce n’est pas indiscret ? Demanda-t-il avec un certain intérêt.

Dès que barman eut rempli les verres, Ross, après avoir apprécié la couleur et la robe du vin, sirota son verre à petites gorgées.
Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Bouteille-et-verres-de-vin-rouge-zBO189N
- Vraiment bon. Observa-t-il en souriant avant de se resservir.
- Bon c’est pas tout ça mais je vais me dégourdir les jambes… Si ça vous dit ? Proposa-t-il avant de se diriger sur la piste de danse sans attendre la réponse de son voisin. Qu’il est envie de danser ou pas, ça lui était égal. L’écossais était venu pour se distraire et il avait bien l’intention de s’amuser.
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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeMer 5 Mai - 18:45

Si un verre de vin lui disait? Pour sûr que ça lui disait, mais il ne connaissait pas la qualité des vins ici et il avait eu des échos catastrophiques du genre de "vin" qui pouvait être servi dans les milieux les plus pauvres. Il ne croyait pas au mélange de vin de mauvaise qualité avec de l'eau et des euphorisants. Pour autant, ça ne l'empêchait pas d'avoir un peu peur, et bien qu'il ait acquiescé immédiatement il se montrait hésitant. Cela pouvait passer pour une indécision pure et simple devant un changement d'habitude, et il ne s'empêcha pas grâce à ce prétexte de manifester sa gêne face à cette proposition qu'il jugeait dangereuse. Par chance, la bouteille qui apparut (et fut à son grand soulagement débouchée devant eux) semblait d'assez bonne qualité. Il observa son verre comme s'il s'agissait d'une curiosité imprévue et, après un regard vers son interlocuteur, se décida à goûter le vin.

Il était de bonne qualité, mais Holster s'abstint de tout commentaire déplacé. Il n'était pas sensé y connaître grand chose, et de toutes façons il ne se sentait pas vraiment le droit de parler. En effet, il venait de se faire offrir une boisson plus chère que celle qui lui avait été offerte et était donc en position d'infériorité partielle. Sauf à acheter la meilleure bouteille de la cave et éventer ses propres bobards, il ne pouvait pas se remettre à égalité avec lui et cela l'agaçait. Dans un diner mondain, un cas de figure comme celui ci était fatal. Et il avait beau se trouver anonymement dans un bar populaire, il y avait des réflexes qu'on ne perdait pas, et pour lui c'était de ne s'adresser aux gens que s'ils lui étaient redevables ou lui donnaient la parole.

La parole, Holster la reçut lorsque Ross, puisque c'était son nom, lui demanda le sien. Il répondit négligemment qu'il s'appelait Steve et ne s'étendit pas sur le sujet. A bien y réfléchir, c'était une bonne chose d'utiliser son second prénom. Il était naturellement plus crédible, et il avait pu constater récemment qu'on lui faisait ainsi plus aisément confiance. Il restait une semaine avant le rendez-vous que la fleur blonde lui avait fixé et il n'avait pas l'intention de le rater: son pouvoir était beaucoup, beaucoup trop intéressant pour qu'il la laisse filer quitte à utiliser la manière forte. Il se tira lui même brutalement de sa rêverie en se souvenant qu'on lui avait posé une question... Quoi, son travail? Justement la question qu'il fallait pas poser... Bon, il s'était donné un rôle alors autant le tenir.


- "Oh je suis juste un employé de bureau. Mes collègues me donnent le travail qui ne leur convient pas, à cause d'une faille dans mon contrat. Je pense démissionner d'ici quelques mois mais je veux d'abord me trouver un autre job..."

Mouais, c'était crédible. Et puis il n'avait pas beaucoup menti: il faisait effectivement le travail que quelques employés téméraires ou juste distraits lui proposaient, seulement il ne s'en plaignait pas et n'envisageait pas de démissionner. Quant à la faille dans le contrat, elle existait mais pas pour lui: chacun de ses employés acceptaient de se soumettre aux règles internes de l'entreprise quelles qu'elles soient. Il aurait voulu lui demander ce qu'il faisait, lui, et si cela lui plaisait, mais il n'osait pas. Il se sentait comme revenu à ses débuts, quand il n'avait aucune influence et devait se taire quasiment en toutes circonstances. Maintenant il pouvait faire un scandale et c'étaient les autres qui se taisaient... Sauf dans ce bar ou il redevenait un simple entrepreneur sans poids ni appuis. Ses yeux se posèrent à nouveau sur son verre.

Il-ne-savait-rien, et il tentait de s'en convaincre par tous les moyens. Mais avoir une bouteille de bon vin sous les yeux sans en parler, c'était un crime. Or, cela ne semblait pas faire partie des sujets de conversations de Ross, qui avait droit de parole puisqu'il était celui qui payait. aussi se tourna-t-il vers le barman pour lui demander des précisions sur le vin. Quitte à entendre des choses qu'il savait déjà, il préférait avoir l'air d'un curieux qui s'intéresse à un sujet éloigné de son domaine de connaissances plutôt qu'avoir l'air d'un asocial incapable de prendre la parole de sa propre initiative. De plus, discuter avec le barman sur les vins, les vignes, leur qualités et les meilleures cuvées lui fournit un excellent prétexte pour ne pas bouger lorsque Ross se dirigea vers la piste de danse.

Il n'avait pas envie de danser. Ce n'était pas qu'il craignait de se ridiculiser - il n'était plus à ça près - et même il pouvait tenter une valse si une musique s'y prêtait puisqu'au moins il connaissait les danses de salon. Le problème était la musique en elle même: il ne la supportait qu'en en faisant abstraction. Or, pour danser, il fallait gesticuler en rythme sous peine d'être cru ivre, ou pire: maladroit. Donc il pouvait faire une croix dessus. Lorsque le barman alla servir d'autres clients, il redirigea son attention sur la table vide. Il n'osait pas se resservir en vin (toujours les privilèges du payeur et le droit de se taire pour le débiteur) et porta donc son attention sur l'immense verre de whisky qu'il n'avait toujours pas fini. S'il buvait à ce rythme et mélangeait les alcools, il serait vite saoul, d'autant qu'il n'avait pas mangé avant de venir.

Il n'avait pas vraiment prévu ce cas de figure. Après l'entraînement qu'il avait suivi à ses débuts pour rester sobre en toutes circonstances, surtout alcoolisées et quand de l'argent était en jeu, il pensait pouvoir supporter une petite soirée au bar. Il avait même amené un peu de drogue pour être sûr de ne plus se soucier de rien. Or, son organisme lui disait clairement en ce moment même que d'ici un ou deux verres, quel que soit l'alcool, il ne se souviendrait plus de la soirée. Il jeta un œil vers la piste de danse, ou Ross se distinguait à peine d'où il était, et regarda le barman s'affairer un peu partout. Il n'était pas près de revenir vers lui. Quand il partit vers la cave (un autre amateur de vin hors de prix?), il versa le sachet de drogue dans le verre vide à côté de lui. C'était idiot, il le savait, mais après tout, puisqu'il n'en prendrait pas, ça ne porterait pas à conséquences. Et puis comme ça, il ne serait pas le seul à faire des conneries et à dire des bourdes. Tout en sirotant son whisky comme s'il s'agissait d'un jus de fruit, il commença à fredonner la cinquième symphonie de Beethoven. Faux.
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Ross F. McGregor

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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeVen 7 Mai - 23:54

Ross se doutait que l’homme ne refuserait pas sa proposition. A moins d’être de confession musulmane ou allergique à l’alcool, n’importe qui accepterait de boire, sinon de goûter, un vin de cette qualité. Le barman ayant fait le service, l’écossais espérait que son voisin allait faire un commentaire après s’être abreuver du nectar qui lui était offert. Il n’en fit rien. Peut-être n’était-il pas amateur et ne savait-il pas quoi dire ? Ce n’était pas important et Ross respecta cet était de fait. Il trouvait cependant étrange qu’une personne qui venait dans un endroit pareil, pour « voir des gens » comme il l’avait dit au préalable, ne soit pas plus loquace ; ou alors, il fallait prendre cette précision au sens littéral du terme. Son invité ouvrit enfin la bouche pour se présenter

- Enchanté Steve. Dit-il en levant son verre à sa santé.

La musique, dans la boîte, était forte comme dans tous les endroits de ce genre. Pour écouter attentivement la réponse à sa question sur le travail de Steve, Ross était obligé de tendre l’oreille en se rapprochant un peu plus près de son voisin.

**Encore un qui s’est fait avoir par un patron !**

Ross était bien content de ne pas avoir ce genre de problèmes. Son métier de psychologue lui permettait de faire ce qu’il voulait, quand il voulait et de n’avoir de compte à rendre à personne si ce n’est à ses patients. Concernant son emploi de professeur à l’université, le contrat qu’il avait signé était tout à fait clair et ne comportait aucune clause contraignante. Si Steve s’était fait avoir, il avait le mérite de vouloir réagir sans pour autant se précipiter, ce que l’homme approuva immédiatement.

- Vous avez bien raison. Il ne faut pas se laisser faire mais il ne faut pas faire n’importe quoi non plus.

Après cela, Ross termina son verre de vin et alla danser. Steve ne le suivit pas mais ce n’était pas un souci car l’écossais n’avait besoin de personne pour danser sur des rythmes endiablés. Sur les pistes, il y avait toujours du monde et c’était souvent le hasard qui formait plus ou moins des couples le temps d’une musique. Ca lui faisait un bien fou de se remuer ainsi. Après deux ou trois morceaux, Ross s’était bien dégourdi les jambes et il revint au bar d’un pas assuré mais léger. Steve n’avait pas bougé de sa place et semblait être à mille lieus du night club. En effet, ce qu’il fredonnait était aux antipodes de la musique diffusée dans la boîte de nuit. Le psychologue n’y prêta guère attention car la danse l’avait assoiffé. Il prit la bouteille de vin restée à sa disposition et remplit son verre qu’il sirota d’un trait.

- Tiens ! Il a petit goût bizarre maintenant je trouve ! Constata-t-il en remplissant de nouveau son verre et celui de son voisin.

Il devait vérifier que ce petit goût bizarre n’était pas l’effet de son imagination, et puis, il avait encore soif. Comme son voisin n’était pas très causant, il l’incita à prendre la parole.

- Alors ? T’en penses quoi ? C’est moi ou ce vin n’est pas aussi bon que tout à l’heure ? Ils n’ont pas échangé la bouteille j’espère !

Les effets de l’alcool commençaient à se faire sentir. Sans y être invité, Ross avait tutoyé son invité, ce qu’il ne faisait jamais d’ordinaire sans l’accord de ses interlocuteurs. Pourtant, il n’avait pas beaucoup bu ! Un whisky et trois verres de vin ce n’était pas énorme pour l’écossais qui tenait plutôt bien la route. Le mélange peut-être ? A aucun moment, il n’aurait pensé que quelqu’un puisse avoir glissé quelque chose de pas très catholique dans son verre. C’était Ross dans toute sa splendeur ! Lui qui n’arrêtait pas de prodigués à son filleul tout un tas de conseils préventifs lorsqu’il sortait en boite, comme de ne jamais laisser son verre sans surveillance, il faisait le contraire de ce qu’il préconisait. Sans doute, se sentait-il à l’abri des personnes malveillantes du fait de son âge ? Non, même pas, c’était tout bêtement parce qu’il n’y avait même pas pensé.


Dernière édition par Ross F. McGregor le Sam 8 Mai - 21:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeSam 8 Mai - 20:16

Évidemment qu'il avait un goût bizarre: ce n'était pas un poison discret comme il en avait l'usage lorsqu'il ne voulait pas être impliqué dans ses propres histoires, mais Ross ne semblait pas réaliser le danger pour autant. Dans la même situation, Holster aurait immédiatement recraché le breuvage et aurait regardé attentivement les visages des personnes présentes dans l'espoir d'y remarquer une expression soucieuse, ou n'importe quel autre indice lui permettant d'identifier le coupable et il était clair que celui ci aurait morflé. Là, il n'était pas concerné, ou si peu, et se demandait seulement si son interlocuteur était naïf ou si le nom de Steve inspirait réellement confiance.

- Alors ? T’en penses quoi ? C’est moi ou ce vin n’est pas aussi bon que tout à l’heure ? Ils n’ont pas échangé la bouteille j’espère !

Il venait de le tutoyer. C'était surement involontaire, mais il ne put s'empêcher de sourire intérieurement. La raison? Oh, et bien comme son interlocuteur le tutoyait, c'était un signe implicite qu'il pouvait prendre l'initiative de la parole. Ce n'était pas si fantastique que ça en soi mais cela lui donnait l'illusion d'être en terrain connu: profiter d'une faille, d'un lapsus, d'une erreur pour agir à sa guise. Il était content de sa propre interprétation comme un gamin l'aurait été d'une bonne blague, ce qui ne l'empêcha pas de répondre immédiatement.

- "Je n'ai pas bougé d'ici et je peux t'assurer que le barman était trop occupé pour essayer de toucher à cette bouteille."

Il disait la vérité: le barman n'en avait pas eu l'occasion mais lui si. Seulement s'il s'envisageait à voix haute comme coupable éventuel et présentait un alibi il serait aussitôt jugé suspect. C'était là qu'étaient réellement les séquelles de sa petite vie de manipulateur: il ne s'arrêtait jamais, quel que soit son état. Il pouvait probablement tromper quelqu'un dans son sommeil s'il le fallait. *Tut, tut, tu ne parles pas dans ton sommeil alors la manipulation onirique...* Tiens, ça faisait longtemps qu'elle ne lui avait plus cassé les pieds celle là. Un jour il faudrait qu'il lui trouve un nom. Keira, par exemple, elle avait la même voix que sa sœur... Non, il pouvait pas nommer sa conscience comme sa sœur. D'ailleurs il n'avait pas à la nommer tout court s'il tenait à rester sain d'esprit, la meilleure chose à faire était sans doute de l'ignorer et de se reconcentrer sur la bouteille.


- "Je l'aurais défendue si nécessaire."

D'où l'importance de réfléchir avant de parler. Défendre une bouteille, il avait de ces idées parfois. Défendre ses intérêts, c'était logique. Défendre des idéaux, c'était stupide mais encore compréhensible. Défendre sa belle... bon, avec un peu de naïveté on pouvait sans doute y croire. Mais défendre une bouteille de vin dans un bar contre un barman qui voudrait l'échanger conter une autre bouteille de vin d'une qualité inférieure, c'était pas vraiment crédible. D'autant que la bouteille étant débouchée, le barman en question ne pourrait pas la revendre, ce qui réduisait les mobiles du crime à la consommation. Fort heureusement pour le reste de l'humanité, Holster n'était pas flic, ni surtout enquêteur et les énigmes policières étaient judicieusement tenues à l'écart de ses raisonnements tordus.

Ceci dit, s'incruster dans une enquête policière à titre de simple observateur devait lui être possible avec les bons documents, et il en avait un paquet (falsifiés pour la plupart) qui lui donnaient toute latitude pour s'installer dans pas mal de mairies ou autres bases militaires. Quoique, en ce moment, celles de Californie étaient un peu à vif, une histoire de Constitution apparemment. Repoussant les brumes éthyliques qui envahissaient sa mémoire, il se força à se rappeler le problème: il s'agissait d'une loi qui était peut être anticonstitutionnelle, et peut être pas, ce n'était pas encore décidé. Ce genre de question était toujours ennuyeux au possible, les gens s'intéressaient à des choses vraiment futiles. Remarque, pour qu'il s'en souvienne si bien malgré l'alcool qui lui montait à la tête, il devait s'y être lui même suffisamment intéressé. Il ne se souvenait seulement plus de l'objet de la loi.. Ah, si: les mariages homosexuels. Franchement, qui avait envie de rendre une partie de la population anticonstitutionnelle? La casse-tête étant que la loi en elle même était en ce moment même à moitié anticonstitutionnelle, d'où la difficulté de s'immiscer dans le système politico-judiciaire californien en ce moment.


- "Dis, tu sais que si on se mariait maintenant on serait à moitié anticonstitutionnels?"

La connerie à l'état pure. Il ne pouvait pas s'empêcher de parler? Non? *Ben non, t'as bu t'assumes* Non il assumait pas. il avait trop bu pour assumer, et puis de toutes façons une bourde de plus ou de moins ne changeait plus grand chose à présent. Et puis, quoi c'était un sujet de discussion comme un autre après tout. *Sauf s'il croit que tu veux te marier avec lui, banane!* Ah? ah, il avait pas pensé à ça tiens. Ce serait drôle, remarque, de se marier. Il était sûr de choquer la bonne société richissime pour de bon. Agréable perspective.
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Ross F. McGregor

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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeSam 8 Mai - 23:58

Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Left_56
Au premier verre, Ross n’avait pas remarqué ce goût bizarre. Un vin de cette qualité ne pouvait pas virer au vinaigre si vite ! D’après Steve, la bouteille n’avait pas bougé de place. Le psychologue n’avait aucune raison de ne pas le croire d’autant plus qu’il avait précisé qu’il l’aurait « défendue » si cela avait été nécessaire. L’écossais se mit à imaginer Steve armé d’un fleuret et prêt à en découdre avec celui ou celle qui aurait posé la main sur la fameuse bouteille. Cette image le fit rire aux éclats et lui fit oublié ce qu’il avait constaté quelques secondes plus tôt.

- T’en as d’bonnes ! Observa-t-il en donnant un coup de poing amical sur l’épaule de son voisin.

Il faisait chaud dans cette boîte. C’était à croire que les propriétaires augmentaient le chauffage pour pousser les clients à consommer plus que nécessaire. Ross prit la bouteille et déversa le reste du contenu dans le verre encore à moitié plein de Steve et dans le sien. Il leva alors la bouteille vide en chantonnant :
- Elle est morrr..ooorr..teuh !

C’était une sorte de coutume qu’il avait vu pratiquer dans une soirée ; une façon particulière de demander aux serveurs de ramener une nouvelle bouteille. Il avait alors trouvé cette manière de faire complètement absurde et pourtant il la reproduisait ici. C’était, sans aucun doute, le résultat d’un mélange dont il n’avait pas l’habitude car ce n’était vraiment pas son genre. Jamais il n’aurait agi de la sorte si il avait été sobre. En attendant l’écossais avait chaud et, évidemment, il avait encore soif. Il ne lui arrivait pas souvent de boire mais c’était bien connu « l’appétit vient en mangeant », sauf qu’ici il fallait l’adapter en disant « la soif vient en buvant ». Il commanda alors une autre bouteille du même cru. Après tout, le dernier verre sifflé n’avait pas de goût bizarre, il était même presque meilleur que le premier.

- Vous nous donnerez d’autres verres. Lança-t-il au barman.
- Il faut TOUJOURS changer les verres pour une nouvelle bouteille… Ajouta-t-il sérieusement.
C’était très important pour ne pas altérer le nouveau breuvage surtout si ce dernier n’était pas de la même cuvée. Tous les connaisseurs le savaient mais il doutait qu’un barman de night club le sache.
- Pas vrai Steve? Demanda-t-il comme si il était spécialisé sur le sujet.

Son interlocuteur l’avait tutoyé à son tour mais Ross le remarqua à peine. Après tout, il avait été le premier à le tutoyer sans vraiment s’en rendre compte également. La question qu’il lui posa ne manqua pas de le surprendre. L’écossais ouvrit de grands yeux étonnés. Jusqu’à présent Steve n’avait pas été très loquace, et là, subitement, il lançait un sujet de discussion qu’il abordait rarement. Lui et la constitution, ça faisait deux. Il n’avait pas vraiment d’avis sur la question d’autant plus qu’il n’était pas concerné. Certes, il avait déjà reçu des patients homosexuels, mais ils ne le consultaient pas pour des problèmes de constitution mais pour des problèmes d’affirmation de leur identité et de reconnaissance vis-à-vis de leurs familles.

- Bah… si tu le dis, c’est que tu dois avoir raison. Dit-il avec un certain détachement.

Ce n’était pas tant la constitution qui l’inquiétait mais plutôt l’exemple cité qui l’intriguait. Pourquoi faire une telle supposition à une personne inconnue quelques instants auparavant ? C’était plutôt surprenant ! Ou alors cet homme était homosexuel et avait envie de se confier ? Ross essaya alors de s’imaginer se marier à un homme. C’était difficile pour un célibataire endurci, hétérosexuel de surcroît. Il trouvait cette idée assez comique et se mit à rire de nouveau.

- Non mais… Tu nous imagines… tous les deux devant le maire ! Ca serait marrant non ? Remarque, je n’ai rien contre les homosexuels, c’est juste que le mariage… et moi ça fait deux. Faudrait que je… sois complètement bourré pour me mmmmarier…

Houlà ! Les idées de l’écossais commençaient à s’embrouiller. S’il ne voulait pas finir sous la table, il fallait arrêter. Mais bon, la soirée avait bien commencée et il n’avait pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. De plus, il en avait oublié ses problèmes et ne pensait plus du tout aux révélations qu’il s’était promis de faire à son neveu Wyatt.

- Et… toi ? Tu veux te marier ? Avec un homme, une femme, les deux ? Demanda-t-il avec un intérêt non dissimulé en passant alors son bras autour des épaules de Steve le plus naturellement du monde.
Il paraîtrait que chaque homme à une part de féminité en lui, tout comme chaque femme à une part de masculinité. Alors pourquoi faire autant de tapage autour de la vie sexuelle des humains ? C’est la nature qui veut ça après tout ! Par contre, le mariage, c’était bien un truc inventé par les hommes ça ! Ross se demandait toujours pourquoi certains voulaient absolument se marier et il n’avait de cesse d’essayer de comprendre leurs motivations.


Dernière édition par Ross F. McGregor le Sam 28 Avr - 0:22, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeDim 9 Mai - 15:08

Holster n'avait pas réagi immédiatement lorsque Ross avait réclamé à grands cris une nouvelle bouteille et aucune réponse ne franchit ses lèvres lorsque son avis fut vaguement réclamé. Il se demanda, l'espace d'un instant, si Ross avait réellement de quoi payer une seconde bouteille de vin "hors-de-pris", mais cette question s'embruma aussi vite que le reste de ses pensées. Après tout, si nécessaire il pouvait régler la note à sa place. Et au passage, il laisserait un pourboire au barman qui avait eu la gentillesse de lui parler de ses vins. Il était sympa, ce barman, alors on pouvait bien lui filer un billet de plus... Quoique nan, ça lui servait à rien, alors il se contenterait de payer la toubeille. Boutille. Boutaille, voilà, boutaille.

- Bah… si tu le dis, c’est que tu dois avoir raison.

Hé oui, Holster avait toujours raison c'était bien connu. Un immense sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il envisageait d'énoncer des vérités fausses pour les rendre vraies (par exemple dire qu'il avait les cheveux longs, juste pour voir s'ils allaient pousser). Mouais, pas sûr que ses cheveux poussent comme ça, c'était trop simple. Et puis, si ses mensonges devenaient vrais, il aurait du souci à se faire. Ceci dit, ça ne l'empêchait pas de divaguer pour le plaisir, tout en sachant que la réalité ne s'en modifierait pas pour autant. C'était toujours bien d'avoir des certitudes. Et puis, être le seul à savoir ce qui est vrai ou faux donnait un sentiment de puissance agréable.

Sans qu'il sache trop pourquoi, une image de lui et Ross devant le Maire se glissa furtivement dans son esprit, ce qui provoqua immédiatement une crise de fou-rire incontrôlable. Il imaginait le maire, gêné, leur spécifiant que le mariage pouvait être annulé d'un moment à l'autre "au vu de la conjecture législative actuelle" et sa fille, en rogne, s'apprêtant à lui lancer des tomates dès l'instant ou il dirait "oui" pour la simple raison qu'elle désapprouvait tout ce qu'il faisait, quoi que ce soit. Le fou-rire s'intensifia encore lorsqu'il imagina sa petite sœur venir (enfin) pour s'opposer à cela en vertu du paragraphe 3 du testament paternel (le vrai, pas celui qui lui avait permis d'hériter de l'entreprise) et il commença à se dire que, juste pour voir la tête des gens de son entourage, il accepterait volontiers de le faire. Oh, et aussi toutes les bonnes familles fortunées qui le mépriseraient mais seraient quand même obligés de le côtoyer... Décidément, l'idée était plutôt bonne.


- Et… toi ? Tu veux te marier ? Avec un homme, une femme, les deux ?

Hum, ça, ça demandait réflexion. Se marier à la fois avec un homme et une femme était presque encore plus tentant que se marier avec un homme seul puisque cela choquerait encore plus et qu'il se prendrait de sa fille une double ration de tomates mûres. Mais cette hypothèse comportait un inconvénient majeur: il aurait une personne de plus à indiquer sur son testament et il voulait si possible éviter de trop diviser sa fortune à sa mort. il n'était pas immortel et ne le serait jamais, mais si sa fortune pouvait diminuer le moins possible et servir éternellement la cause du projet Genetic cela lui suffisait. Il en revenait donc à la première hypothèse: le mariage qui le rendrait à moitié anticonstitutionnel...

- "Moi j-je v-veux bien m'marier avec ...n'import'qui pourvu qu-qu'il ou elle accep'de gérer ma fille: j-j'ai aucune autorité sur elle. Tu voudrais pas t'en occuper?"

Son brouillard intérieur s'intensifiait, mais une chose restait claire: la possibilité de refiler sa fille et les problèmes qui allaient de pair à quelqu'un d'autre. La mariage en lui même n'était qu'une formalité, un jeu presque. Et puis, Ross était sympa, presque autant que le barman, et il avait d'ores et déjà décidé de lui payer sa bouteille alors qu'il ne faisait rien gratuitement. S'ils se mariaient, il aurait une bonne raison de payer l'addition: question de logique. Ah, mais il fallait encore qu'il accepte... Allez accepte. **Ça pourrait être marrant...** Il ne parvint pas à ajouter autre chose. Trop épuisé. D'ailleurs, il avait utilisé sa persuasion sans vraiment réfléchir, alors c'était aussi bien qu'il n'ait pas commencé à argumenter de cette façon. Essayer de convaincre un inconnu de se marier avec vous dans le but d'être à moitié illégal, c'était louche. Ce qui n'empêchait pas Holster de croiser les doigts pour que Ross accepte, la perspective de se débarrasser de sa fille l'aidant sans doute beaucoup à espérer une telle absurdité.
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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeMar 11 Mai - 17:25

Les deux hommes s’étaient mis à rire en s’imaginant devant le maire pour se marier. Steve riait plus fort que Ross qui, de le voir rire, riait de plus belle. Il ne savait pas pourquoi son interlocuteur continuait de rire mais il s’amusait bien. Ca faisait longtemps que l’écossais ne s’était pas autant amuser. Les effluves de l’alcool aidant, le rire ne faisait pas prier.
Aux questions qu’il posa, Steve marqua un temps de réflexion et l’écossais attendait avec impatience de connaître ses réponses. Pourquoi les attendait-il ainsi ? En fait, il ne le savait pas lui-même. Enfin si, un peu quand même ! Il s’était demandé si Steve était homosexuel et si il l’était il avait certainement envie d’en parler. Ross était là pour l’écouter. Certes, en tant que psy, il ne lui serait pas d’une grande utilité ce soir mais il ferait de son mieux pour le rassurer, si toutefois il était inquiet.

Visiblement Steve n’était pas inquiet et il émettait des idées très libérales. Il voulait bien se marier avec n’importe qui. Une déduction lumineuse lui vint à l’esprit.

- Aaah ok, oki… a…. lors t’es bi…. en fait !

Enfin, cette déduction lumineuse l’était uniquement parce qu’il se trouvait dans un état d’ébriété avancé. Malgré cela, il avait, oh victoire, réussi à en déduire quelque chose de cohérent. D’ordinaire, cette conclusion aurait été des plus naturelles et il ne s’en serait pas glorifié ainsi.

Steve venait de lui apprendre qu’il avait une fille ce qui ne manqua d’étonner Ross.

- Pas… pas… Papa ! PAS possible ! s’exclama-t-il comme s’il était en face d’un extra-terrestre et qu’il n’en croyait pas ses yeux ; enfin là c’était plutôt ses oreilles mais bon, il n’était pas à ça près. Il avait même fait un jeu de mots en glissant « papa » pour tenter de dissimuler son bégaiement et ça l’avait fait rire encore une fois. Ces efforts étaient vains car n’importe qui aurait pu s’en rendre compte. Ross n’était plus tout à fait conscient et avait toutes les peines du monde à rassembler ses esprits. Qu’est-ce que son interlocuteur lui avait dit ensuite ? Euh…. Une grande concentration était nécessaire pour s’en souvenir.

- Tu voudrais…. Euh, tu voudrais quoi déjà ?... Ah oui ! Que je m’occupe de ta fille ?

Ce n’était pas une question mais il fallait qu’il répète ce que son voisin lui avait pour ne pas l’oublier. Ce n’était pas la première fois que des personnes s’adressaient à lui pour ce type de demande. Il était psychologue avant tout et il en avait vu passer des parents dans son cabinet avant de recevoir leur progéniture. Tout naturellement il accepta.

- Bé oui, si tu veux. Comme t’es sympa… Je te ferais même un prix.

Qu’est-ce qui lui prenait de dire ça ? Ross ne faisait jamais de prix sur les consultations privées. Si cela se trouvait, Steve ne lui demandait pas de suivre psychologiquement sa fille, mais c’était ce qui lui était venu à l’esprit. Oui, bon, il ne fallait plus chercher à comprendre.

- Tu sais quoi ?... Moi aussi… j’ai… un gamin ? Dit-il à voix basse, sur un ton mystérieux, en se penchant vers son voisin.
- Même qu’il s’appelle Wyatt. Et toi, elle s’appelle comment ta gamine ?

En y réfléchissant bien, ce n’était pas un secret. Devant la loi, il avait adopté son neveu, qui était en réalité son fils biologique. Donc, il avait bien un fils. L’écossais était toujours fier de parler de son neveu. Ca se voyait habituellement mais là il affichait un air tellement fier que l’assemblée aurait pu croire qu’il avait gagné un championnat du monde de la plus haute importance. De ce fait, Ross en avait oublié l’histoire du mariage. L’état dans lequel il se trouvait désormais lui assurait une mémoire de… poisson rouge.

- Ooooooooh, des poissons rouges ! Remarqua-t-il en souriant bêtement et en pointant du doigt les verres se trouvant sur le bar.

Plus de doutes, le psychologue était dans un état second et il commençait à avoir des hallucinations. C’était une chose qui ne lui était jamais arrivé jusqu’à présent. Pourtant, les sorties bien arrosées, les pétards, il connaissait mais ça ne lui avait jamais fait cet effet là. De toutes les façons l’homme n’était plus en état d’analyser quoi que ce soit. Il s'amusait, c'était tout.

Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Poissons_rouges_verre_d_eau
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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeMer 12 Mai - 19:45

Bi? Ah non non non ça il était sûr qu'il l'était pas. Dommage d'ailleurs, ç'aurait pu être assez drôle quand même. Il s'imagina présenter ses petit(e)s ami(e)s à ses employés et pouffa de rire. Il n'avait pas besoin de ça pour être la cible de toutes les rumeurs possibles et imaginables, mais c'était quand même une bonne idée. Après tout, il n'avait pas vraiment envie de vivre avec une godiche, ni... ni quoi déjà? Bon, ou était partie cette conscience, pour une fois qu'il avait besoin qu'elle lui remette les idées en place... Certes, il puait l'alcool et n'était absolument pas disponible pour une séance de moralisation, mais si on ne s'aidait plus soi même, ça devenait grave non? *Les filles qui ne se laissent pas faire, et effectivement tu pues l'alcool Dunney*. Ben voilà, suffisait de l'appeler gentiment. Donc, il ne voulait ni godiche, ni rebelle en mal d'esclaves. Enfin à bien y réfléchir les hommes n'étaient pas plus diversifiés: entre ceux qui voulaient le tuer et ceux qui lui léchaient les bottes, la frontière était mince et peu de gens se trouvaient dessus. Aucun, en fait. Ah, si: Ross et le barman y étaient maintenant. Le mot "papa" le tira de ses rêveries.

- "Bah si, jch'uis paa-pa. Et s'pas facile ça, t'sais, pas facile..."

Il marmonnait beaucoup plus qu'il ne parlait en fait. Mais parler à haute et intelligible voix nécessitait un effort qu'il ne se sentait pas prêt à produire. De toutes façons, le sujet de conversation (sa chère petite ange) était plutôt déprimant, alors peut être valait-il mieux qu'on n'entende pas distinctement ce qu'il maugréait au sujet de tentatives d'assassinats, d'empoisonnement et même de harcèlement moral. Ce dernier point au moins avait peu de chances de porter ses fruits, mais rares étaient les pères que leurs enfants voulaient mener au suicide alors il n'avait pas vraiment de point de comparaison. Attends... Il avait dit qu'il voudrait bien s'en occuper?

- "ALLELUYA TRALALA SABRE DE BOIS! J'paye c'queee tuveux, ssi tu m'la gard' ne s'rais-ce que les soirs de s'maine!"

Ah me*de, il avait pas fini de parler. Il avait donc un gamin, sauf que lui il en était fier. Et il avait le droit, avoir un gamin qui s'appelle Wyatt c'était pas donné à tout le monde hin? Ptêt que si en fait, mais son gamin à lui c'était... ben c'était son gamin quoi, un gamin normal, probablement bon à l'école, et gentil garçon... *Ou pas, si ça se trouve c'est un délinquant* N-nan, c'était sûrement pas un délinquant vu comment il en parlait. Lui, sa fille, il évitait d'en parler la plupart du temps, mais tous ses employés connaissaient le phénomène, sauf que pour eux c'était un ange apparemment. Elle était gentille avec eux, qui tuaient des gens et pas avec lui qui se contentait de signer des papiers. C'était pô juste.


- "Mary Jane, j'l'appelle Meïry pass'que j'aime pas l'nom qu'sa mère lui a r'filé."

Il s'améliorait: le prénom de Mary Jane était clairement audible. Pour le reste, il n'était pas très sûr, mais bon, vu son taux d'alcoolémie il pouvait être indulgent avec lui même. *L'indulgence mène à la défaite, ce sont tes propres mots Dunney.* Tiens, autre conséquence à l'absorption de spiritueux: sa conscience l'appelait par son prénom honni. Ceci dit, ses démêlés avec lui même étaient moins importants que son interlocuteur qui semblait particulièrement sensible à la drogue qu'il lui avait donnée. Il tenta vainement de se rappeler laquelle il avait emmenée avec lui, avant de réaliser que quoi que ce soit, dès l'instant ou c'était fort, il risquait d'attirer l'attention sur eux. En effet, l'alcool avait rarement pour effet des hallucinations, et il n'avait pas du tout, mais alors du tout envie qu'on l'accuse de... il ne savait trop quoi de grave contre la personne de Ross.

- "Mais non, s'pas un poisson rouge, 'garde. S'pas aussi solide un poisson rouge"

Ce faisant, il toquait contre le pilier pour prouver ses dires. Ah, c'était un peu trop mou pour être un pilier. Mais ça ne pouvait pas non plus être un poisson rouge, il en était sûr et certain. Les rouages se mirent en route dans son cerveau, lentement, trèèès lentement. Il tenta vaguement de s'excuser auprès du barman mais, voyant l'expression qu'affichait celui ci, paya l'addition et traîna Ross derrière lui jusque l'extérieur. Certes, contairement à lui, celui ci n'avait encore rien fait qui mérite de se faire virer, mais il n'était pas question qu'il aille porter plainte pour le truc là comme quoi il fallait pas droguer les autres sans leur avoir demandé s'il vous plait (y'avait de ces lois inutiles franchement) et donc il l'avait emmené avec lui, espérant limiter les dégâts. Même si pour l'instant il était quand même celui qui causait le plus de dégâts. Après quelques minutes de pleurnicheries comme quoi personne ne l'aimait et qu'il l'avait pas fait exprès et que c'était pas sa faute si le barman ressemblait à un poisson rouge, il se décida à s'adresser de nouveau à Ross.

- "Diiiis, tu veux vraiment pas t'marieeeeer? J'me sens seul..."

Il aurait peut être mieux fait de continuer sa discussion avec lui même en fait. Lui au moins aurait accepté de s'épouser à n'importe quel moment, tandis que là il risquait de se prendre la baffe de sa vie. Bon, la deuxième baffe de sa vie, la première étant celle de sa mère quand elle l'avait vu revenir à la maison avec un autre cartable que le sien. Mais celle là il l'avait méritée, là il avait juste pas fait attention à ce qu'il disait. Ou plutôt il n'avait pas fait attention à la personne à laquelle il s'adressait...
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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeJeu 13 Mai - 18:46

Finalement c’était deux pères qui se retrouvaient dans une boite de nuit à boire plus que de raison. A les voir, on aurait dit deux gamins à peine sortis de l’adolescence. Ils avaient beau essayé d’être discrets, ce n’était pas gagné. Les effets de l’alcool n’arrangeaient pas les choses. Quant à l’appartenance sexuelle de Dunney, ce dernier n’avait rien dit mais Ross avait déjà oublié sa déduction lumineuse. Ce fut d’un air très compréhensif que l’écossais répondit à la remarque de son interlocuteur sur le fait d’élever des enfants.

- Oooooh non ! C’est pas faciiiiiiiiiile… du tout, du tout, du tout… En pluch’ avec leurs… leurs euh… quoi d’ailleurs ? Aaaaah oui, leurs hormones qui s’bousculent, les ados nous en font voir… plus moyen de les t’niiir...

L’homme tapa amicalement dans le dos de son pote d’un soir en guise de compassion. Il avait parlé des adolescents car Wyatt avec 17 ans mais pour la fille de Steve, en fait, il n’en savait rien. Vu l’âge approximatif qu’il donnait à son interlocuteur, elle ne pouvait pas être plus vieille, plus jeune peut-être ? Oui mais non car par rapport à ce qu’il avait dit, sa fille ne devait plus être un bébé. Pas le temps de se poser plus de questions car son interlocuteur le sortit de son intense réflexion en hurlant sa joie. Il avait l’air heureux que Ross ait accepté de s’occuper de sa fille. S’occuper de sa fille les soirs de semaine ! Mais, mais non, il n’avait pas dit ça ! Il avait parlé de s’occuper d’elle d’un point de vue médical, pas plus.

- Aaah méééééééé…. Objecta-t-il sans finir sa phrase.

Mouais, bon après tout, ce n’était qu’un détail pour lui ce soir. De toutes les façons, il était déjà passé à autre chose.
Mary Jane ! Ross n’aimait pas trop les prénoms composés mais chacun ses goûts après tout. En temps normal, il n’aurait rien dit de particulier car les parents étaient libres de choisir les prénoms de leurs enfants. Encore que, il n’accordait pas beaucoup de crédit aux parents qui affublaient leurs gamins de prénoms complètement farfelus sous prétexte de vouloir être originaux ; ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. En attendant, le psychologue comprenait très bien que le père n’aimait pas le prénom donné par la mère et il éclata de rire.

- T’as trrrrrrooooooooop raison ! Re..rem…maaaaaarque, c’est t’jours mieux que… euhhh.. comment déjà ? Ah oui, comme Buffet, Clitorine ou Lucifer… encore que… y’en a bien qui s’appellent Ange… alors pourquoi paaaaas Luci….

Oups, petit bug. Le psychologue avait trop parlé et soudainement il ne savait plus où il en était. Surtout, il y avait ces poissons rouges sur le bar qui captaient désormais toute son attention. Il n’était pas d’accord avec Steve et lui faisait comprendre en hochant la tête positivement tout en écarquillant de grands yeux pour mieux voir.

**Mais siiii c’est des poissons rouges !**

Il n’eut pas le temps de prouver ce qu’il voyait que son pote le traîna hors de bar. Wahou ! L’air frais lui fit le plus grand bien mais ne le ramena pas pour autant à la raison. Son corps était trop imbibé et son esprit trop embué pour recouvrer ses esprits aussi facilement. Ross ne voyait plus la réalité, il était un peu comme dans un monde parallèle. Steve qui paraissait plutôt serein à son arrivée avait un coup de blues. Ca ne lui ressemblait pas. D’ailleurs Steve ne ressemblait plus à un homme. Ross avait devant lui une femme qui ressemblait étrangement à sa meilleure amie aujourd’hui décédée.
Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Jodie-Foster-jodie-foster-214120_100_100
Alors là ! Ross était complètement parti. Il savait encore comment il s’appelait mais plus où il habitait et à quelle époque il était. Non non, la personne en face de lui ne ressemblait pas à Nicole, c’était elle ! Et elle lui demandait si il ne voulait vraiment pas se marier car elle se sentait seule. Dur dilemme pour le célibataire endurci qu’il était, mais que ne ferait-il pas pour faire plaisir à sa meilleure amie ?

- Ben si ça peut t’faire plaisir… Répondit-il d’un air résigné.
- Mais j’te préviens… on refait pas la même connerie. Assura-t-il en pensant à Wyatt.

La bêtise n’était pas son fils, car il l’aimait plus que tout et ne pourrait pas imaginer sa vie sans lui, mais d’avoir coucher avec sa meilleure amie. D’accord pour se marier, mais pas question de consommer, ça non. Faire comme si ils étaient amants, pas de problème, au contraire ! La perspective d’un bon petit délire était plus qu’alléchante.

- Ch’uis p’t’être bourré mais j’sais encoore c’que j’fais !

Mais bien sûr ! Tout le monde y croyait. Plus de doute, le psychologue était dans la troisième dimension.

- Pas contre, j’sais pas où on peut se marier dans c’bled…

N’ayant jamais eu l’intention de se marier, Ross ne s’était pas intéressé de près ou de loin à ce genre de détails. Il n’avait aucune idée de l’endroit où les deux complices pourraient se rendre pour célébrer un mariage express. Par contre, il était bien décidé à faire plaisir à Nicole car il n’aimait pas la voir triste et s’apprêtait à la suivre.
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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeJeu 13 Mai - 21:15

Pas taper. Il le méritait mais pas taper quand même. C'était pas d'sa faute s'il était saoul... Bon si c'était d'sa faute mais, mais y'avait sûrement un tas de raison plus crédibles de s'en prendre une! Y'en avait des plus ridicules aussi remarquez, mais c'était pas une raison pour le frapper. *Tu la mérites, alors prend ta baffe et arrête de geindre* Bon, voilà qu'il parvenait à s'agacer contre lui même tout seul comme un grand. Et la baffe, d'ailleurs, elle ne venait pas. Pourtant, il avait fermé très fort les yeux et prié à la va-vite le lapin de pâques pour que rien de fâcheux ne lui arrive dans l'immédiat. Tel était donc le pouvoir du lapin de pâques: sauver les pauvres gens des gifles méritées et les remplacer par un refus aussi calme que diplomatique. Sauf qu'à en croire ses oreilles qu'aucun refus n'avait atteint, il semblerait que la gifle prévue par la météo ait été remplacée par une sorte de oui...

OUI? Oh my god, my daughter, my cat what's happening? Il ne comprenait plus rien. Depuis quand les inconnus acceptaient-ils de se marier avec le premier pleurnichard venu? Il y avait quelque chose qui clochait. *Tu l'as drogué, Dunney. Et persuadé en plus, tu te souviens?* Bon, il avait un peu aidé Ross à perdre les deux tiers de sa logique naturelle liée aux cinq sens, mais cela ne donnait généralement pas lieu à... ça? Quant à la persuasion, il ne l'avait pas convaincu de le faire, seulement que ce serait drôle et ça n'avait rien à voir. Il niait donc farouchement toute responsabilité dans cet incident. Ceci dit, Ross semblait poser certaines conditions.

La même connerie. Bon sang, mais qu'est-ce qu'ils avaient pu faire comme connerie avant au juste? Il y avait quelque chose qui clochait. Et comme il y avait quelque chose qui clochait, il se mit à réfléchir. A peu près 2 secondes. Ces deux secondes passées, sentant qu'il allait retomber lourdement sur terre, il décida de ne plus chercher et d'accepter ce qui arrivait sans se creuser la tête. Ainsi, si Ross disait qu'ils avaient fait une connerie la dernière fois, c'était qu'il avaient dû effectivement faire une grosse connerie et qu'il avait dû y avoir une dernière fois. Point. C'était tout de suite plus simple quand on disait oui et qu'on rajoutait des papillons en papier dans le décor.


- "T'en f-fais pas, ça-ça-çarisk' plus d'ar-arriver. J'chuis vraifaitement conscient qu's'ce s'rait la p-pire bêtiise qu'ch'puisse re-refaire."

Oups, double re... Tant pis, il interpréterait comme ça lui chantait. Ou alors il choisirait sa méthode, qui consistait à ne pas interpréter et tout accepter avec un grand sourire niais. Certes, c'était suicidaire, ça pouvait faire perdre beaucoup de fric et c'était totalement opposé à toutes les formes de logique rationnelle. Mais depuis le temps qu'il s'efforçait de garder le contrôôôôle toussaaaaa il pouvait bien s'octroyer le plaisir de se laisser faire par les évènements pour une fois. *Tu les as tous déclenchés, les évènements* Et si sa conscience pouvait ne pas lui rappeler ces détails dégrisants qui pour être vrais ne l'en dérangeaient pas moins, cela serait parfait.

- Pas contre, j’sais pas où on peut se marier dans c’bled…

Ben les mariages c'était le plus souvent à la mairie mais vu l'heure il était peu probable qu'il en reste une d'ouverte. Cela ne le dissuadait pas, bien au contraire: il cherchait juste quel autre institution en droit de toucher à l'administratif pouvait être ouverte à cette heure. Il n'en trouva pas, ce qui ne l'empêcha pas de continuer à sourire bêtement. A la réflexion, ils étaient à Los Angeles, une des plus célèbres villes des Etats Unis. Ce n'était pas Las Vegas mais il devait bien y avoir moyen de célébrer un mariage éclair ailleurs que dans une mairie, même s'il arrivait à cette ville de dormir profondément.


- "Ss-uis mouâ. Y'a moyen..."

Oui, il y avait moyen, mais il ne savait absolument pas comment pour autant. Tout en traînant Ross dans le dédale des rues de Los Angeles, il tenta de lui expliquer de façon plus ou moins audible et plutôt moins claire pourquoi il y avait forcément un établissement ouvert de nuit qui permettait de se marier étant donné le nombre d'habitants et de boîtes de nuit qui existaient sur place, et pourquoi cet établissement se trouvait forcément dans cette direction, et pourquoi il fallait cependant qu'ils se dépêchent car sinon il allait dégriser et il ne voulait pas redescendre sur terre... *Te marier ne va pas y changer grand chose tu sais* Non, ça ne changerait pas grand chose mais le mariage dénotait quelque chose de définitif, d'éternel et il avait absolument besoin de quelque chose d'éternel pour ne pas dé-saouler. C'était vital, et il y avait forcément quelque chose dans cette rue là, à droite... Après il ne se souvenait plus.
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Ross F. McGregor

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MessageSujet: Re: Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé]   Quand on n'a rien d'autre à faire... [Terminé] Icon_minitimeVen 14 Mai - 21:59

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