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 The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]

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Dakota R. Cooper

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MessageSujet: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeMar 15 Jan - 21:13

Dak & Rem
The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival



25 janvier

Il fallait que je sorte, que je me défoule, que je me retrouve moi et moi seule. Parce que ma vie avait été bouleversée ces derniers temps. Et ces changements portaient le nom d’Adalia. Comment avais-je pu me laisser embarquer dans cette histoire ? Moi, Dakota Reese Cooper ? N’importe qui me connaissant un minimum éclaterait de rire. Bref, j’avais pris ma journée et la gamine était à l’école. Je voulais du temps pour moi, pour savoir ce que je voulais enfin et vraiment. Pour être seule, comme je l’avais toujours été jusqu’à présent. J’avais donc pris mon temps, prenant soin de moi, occupant la salle de bain à ma guise et j’avais décidé d’aller courir à Central Park. Il faisait frais, mais rien de gênant. Alors un jogging moulant, un polo conçu pour les sportifs, de bonnes baskets et le tour serait joué.

Les écouteurs sur les oreilles, j'avais donc pris la direction du parc en trottinant et en doublant tous ces vieux incontinents, toutes ces satanées poussettes qui emmerdaient les gens sur les trottoirs, et je me concentrais sur ma foulée. Rien de tel pour faire le vide. Est-ce que je voulais vraiment de ça ? De cette gamine, de ces responsabilités ? Ok, il n’y aurait pas de couches à changer et elle se limitait niveau pleurs et cris, mais… Je n’étais pas faite pour ça. Je détestais les gosses. Les gosses, ça pue, ça fait du bruit, ça casse tout et ça demande toujours « pourquoi ? ». Franchement, je ne savais pas. Encore une fois, on m’avait déviée de ma route et cela devenait lassant.

Je courais donc tranquillement quand quelque chose attira mon attention. Je fis d’ailleurs comme dans les dessins animés… Je courais et tout à coup… marche arrière enclenchée, je ralentis et me stoppai. Je rêvais ou bien… Non, c’était bel et bien cette moto…

Quelques jours plus tôt, je m’étais baladée en ville, histoire de m’acheter des chaussures. Je me souvenais qu’il y avait eu une averse ce jour là, alors que j’étais dans la boutique. J’en avais profité pour traîner et essayer trois paires de bottes, des escarpins et des ballerines. J’avais attendu que la pluie cesse pour sortir, mais le sol était trempé. J’avais donc pris le chemin du retour quand un abruti de connard enfoiré avait – et j’en suis sure – fait exprès de rouler avec sa moto dans une grosse flaque en passant près de moi. Evidemment, j’avais été aspergée jusque à mes sous-vêtements. Trempée et gelée. Et ce gros con ne s’était même pas arrêté… je crois même qu’il n’avait pas ralenti alors que je lui hurlais des noms d’oiseux… et encore, j’admets volontiers que c’était insultant pour les oiseaux. Pauvre type.

Et là, qu’est-ce que je voyais… cette même moto. Etait-ce celle de ce minable ou une autre ? Je devais en avoir le cœur net. Aussi, je m’approchais de cet engin de malheur. Du bout des doigts, je touchais le casque… Reconnaissable… C’était le même, aucun doute là-dessus. Même couleur de visière, même forme. Il était donc dans les parages… Très bien, autant lui apprendre à vivre à ce type qui s’amuse à des gamineries de ce genre. Je ne savais ni où il était ni à quoi il pouvait ressembler, mais il allait passer un sale quart d’heure. Il avait abîmé mes vêtements et mes chaussures ce gros con ! Alors de gré ou de force, j’allais lui apprendre la politesse.

J’hésitais à lui crever les pneus par contre… Je pourrai le faire, j’avais toujours un petit canif avec moi… ça lui servirait de leçon. Oui lui exploser son casque s’il n’avait pas été accroché. J’avais le choix en fait. Mais étonnamment, je fis le choix de rester très sage et de simplement appuyer mes jolies fesses sur le siège de cette bécane. De l’une de mes poches, je tirai un fin paquet de cigarettes pour en porter une à la bouche. Je fis rouler la molette de mon briquet pour l’allumer et je laissai mes pensées vagabonder. Comment faire payer son attitude à ce crétin ? S’il n’entendait pas raison, je pourrais toujours écraser ma cigarette sur le siège de sa précieuse moto. Vu comme elle était propre comme un sou neuf, j’avais encore affaire à un fétichiste de la moto qui passe certainement plus de temps à l’astiquer qu’à sauter une fille. Enfin, s’il prenait son pied là-dedans, je taperais où ça faisait le mal, j’avais le chic pour ça.

Alors que j’aspirais une bouffée de tabac, je vis un coureur arriver dans ma direction et me fixer, l’air peu commode. Etait-ce le propriétaire de la moto, mon abruti décérébré ? Peut-être. Dommage, parce que s’il ne m’avait pas mise autant en colère, il aurait pu être canon. Et certainement bien monté. Dommage de devoir le castrer… Grand, brun tirant sur le roux avec les reflets du soleil et un regard bleu acier. Intéressant. Mais s’il pensait me faire peur avec ce regard, il se fourrait le doigt dans l’œil. Ma tête ne se baissa pas. Mon regard ne dériva pas. Bien au contraire.

« J’ai toujours pensé que les mecs obligés de s’acheter ce genre de jouet cherchaient à compenser ce qu’ils n’avaient pas dans le pantalon. Néanmoins, je doute que ce soit votre cas. Alors expliquez-moi… Quel plaisir pervers prenez-vous à éclabousser les gens avec votre engin sans vous arrêter ? Retour en enfance, crise d’ado en retard ? Il y a un peu moins d’une semaine vous avez ruiné une de mes tenues, je me demande au nom de quoi je ne ruinerai pas votre précieux « bébé »… »
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Remington Pillsbury

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MessageSujet: Re: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeDim 20 Jan - 17:07

J'ouvris la porte du bâtiment pour en sortir, ne prenant pas soin de la refermer derrière moi. Nul besoin, elle avait un système qui la refermait automatiquement. D'ici quelques secondes, j'entendrais le bruit si caractéristique me signalement qu'elle était close. Une fois que ce fut fait, mes pas ne prirent pas la direction du parking. Au contraire, je pris la direction opposée, longeant les quais pour regarder le port et par delà l'horizon qui s'étendait au loin. Avant, j'avais pour habitude de glisser une cigarette entre mes lèvres. Mais c'était avant que j'arrête de fumer. La nicotine ne me manquait pas réellement, ce qui était le plus difficile à se passer, c'était les gestes des fumeurs. Les doigts qui tournent la molette du briquet puis qui portent régulièrement la clope entre les lèvres. Alors depuis je compensais, grignotant plus que de coutume, si c'était possible, des graines de tournesol. Ce jour là, je n'en avais pas sur moi mais j'avais autre chose. Un bâton de réglisse. Voilà qui ferait l'affaire. Le goût n'était pas formidable mais ça aurait son efficacité. Je n'étais pas énervé, pas même stressé. Le week-end s'était relativement bien passé. Je précise relativement car il y a toujours des hauts et des bas entre Sonny et moi. Alors un week end détente et changement d'air, cela voulait forcément dire qu'il y aurait un ou deux accrochages. Ce n'était guère important, c'était simplement nous, et à force on y était habitué. Trop de calme serait même inquiétant dans notre couple.

Je restais sur les quais à mâchouiller mon bâton de réglisse durant un moment. Puis je jetais un œil à ma montre. Il restait encore du temps. Sonny était en cours, enfin elle les reprenait sérieusement, et j'avais quelques heures devant moi avant qu'elle ne rentre. C'était suffisant pour faire un détour par Central Park. La fusillade du trente décembre ne m'avait pas marqué, cela ne m'empêcherait pas de retourner dans ce lieu. Alors le bâton fut balancé dans l'eau, et je tournais les talons, gagnant le parking du stand de tir dans lequel j'avais passé une heure, pour récupérer ma moto. Direction Central Park et un footing. Cela tombait bien, il faisait doux, je n'avais pas opté pour un jean mais pour un jogging, la tenue était adéquate pour courir. Et pour couronner le tout, la circulation n'était pas dense à cette heure-ci. Il ne me fallut donc pas beaucoup de temps pour rejoindre ce parc que j'affectionnais particulièrement pour courir. Il était suffisamment grand pour ne pas tourner en rond et suivre toujours le même trajet. C'était ce que je trouvais intéressant. Et puis de temps à autre, je repassais devant la fontaine, ou le stand de glaces et de boissons, ce qui me faisait sourire. C'était juste notre parc et d'y avoir des souvenirs me détendait davantage que je ne l'étais déjà.

La moto fut garée près d'autres, le casque attaché avec une chaîne et un cadenas que j'avais toujours dessus. Les clés au fond de ma poche, j'étais fin prêt pour un peu d'exercice. Après l'entraînement au tir, c'était l'entrainement physique. Janvier touchait bientôt à sa fin. En février, je ne savais toujours pas ce que j'allais faire. Sous traiter un contrat s'il s'en présentait un ? L'accepter au risque que Sonny me fasse une crise de panique me balançant au visage ce qui s'était produit lors de mon dernier ? Il y avait plusieurs inconnues, plusieurs réponses à trouver. J'y réfléchissais tout en courant. Peut être que j'allais devant à voir Anthony Cristiani. Une discussion avec lui m'éclairerait certainement sur la vision de mon futur au sein de l'Agence. Il y avait également Alejandro. Avec l'un ou l'autre, je pouvais discuter boulot. Le respect était de mise entre nous. Les détails ne servaient à rien et on allait directement à l'essentiel.

Je finissais un tour du parc. Un coup d'oeil à ma montre m'indiqua que j'avais le temps d'enchainer sur un second. Sauf que quelque chose attira mon attention du côté du parking. Plus précisément vers les motos et en particulier la mienne. Mes sourcils se froncèrent, mon visage se ferma quelques peu alors que ma course me fit changer de direction pour aller vers celle-ci. A mesure que j'approchais, je ralentissais l'allure, si bien que je finis par marcher pour couvrir la distance qu'il me restait à effectuer. Cela me permettrait de reprendre facilement mon souffle. Mon tee-shirt noir me collait un peu mais je n'avais pas fait suffisamment d'efforts pour qu'il soit dégoulinant de transpiration. Il avait fallu que ça tombe sur moi. De toutes les motos alignées sur le parking devant le parc, il avait fallu que cette grognasse brune s'installe sur la mienne. Dans ma vie d'avant, j'aurais profité de l'occasion pour la draguer et la mettre dans mon lit. Elle était bien roulée, semblait en forme. Nul doute qu'elle devait tenir la distance au lit. Mais ça, c'était avant. A présent, je me demandais juste pourquoi ma moto et ce qu'elle désirait. Je n'allais pas tarder à le découvrir, je finissais de couvrir la distance qui nous séparait.

C'est qu'elle attaquait fort la petite. Pas tant que ça puisqu'elle faisait une tentative de compliment au passage. Bien joué mais elle pouvait mieux faire niveau introduction. La suite était plus intéressante. Que je lui explique quoi donc ? Ah... Une victime d'éclaboussure.. Pauvre jeune femme, si j'avais réellement fait ce dont elle m'accusait, je l'imaginais passant plusieurs heures dans sa salle de bain, pestant devant le miroir contre moi et tentant de se refaire une beauté. « Un plaisir pervers dites-vous ? J'aurais plutôt tendance à dire que si je vous ai effectivement éclaboussée, je n'ai pas remarqué votre existence. » Ce qui était absolument la vérité. Peut être que j'étais effectivement coupable de ce dont elle m'accusait. J'étais bien incapable de le dire. Il avait plu dernièrement et peut être que je l'avais éclaboussée. Si je l'avais remarqué, est-ce que je me serais arrêté pour m'excuser ? Probablement pas. Donc que je connaisse ou non mon délit, cela ne changeait rien pour moi, son existence m'était inconnue jusqu'à aujourd'hui.

Je m'avançais davantage vers elle et sans lui demander la persmission, je retirais la cigarette qu'elle avait entre les lèvres pour la balancer un peu plus loin. Désolé ma belle, mais on ne fumait pas si près de ma moto. Surtout que le casque était neuf, l'engin quasi et que le tout était entrenu. Entre la voiture, la moto, et ma femme quand même, mon cœur balançait. « Vous désirez des excuses ? Je peux vous en présenter mais vous ne les trouverez pas sincères. » Et effectivement elles ne le seraient pas car je me fichais comme de ma dernière chemise d'avoir ruiné sa robe dernier cri ou ses chaussures nouvellement achetées. « Vous pouvez tenter d'abîmer la moto si ça vous soulage mais je doute que vous ayez des réactions d'adolescente attardée. Peut être que je me trompe me direz-vous. » Et la crise d'adolescence en retard ne serait pas du côté qu'elle croyait, penchant du sien plutôt que du mien.
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MessageSujet: Re: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeJeu 24 Jan - 17:11

J’avais appris à ne pas me laisser marcher sur les pieds. Et cela me tirait de bien des mauvais pas. Quand on s’écrase, les gens vous considère comme un vulgaire paillasson sur lequel ils viennent essuyer leurs pompes crasseuses à deux balles et sûrement fabriquées en Chine. Et je n’étais pas une paillasse. Je ne le serai jamais. Et cet abruti aller s’en rendre compte. On ne me dégueulassait pas mes tenues sans le payer. Et j’avais tellement de possibilités. L’empoisonner en était une mais me rendre malade pour un type aussi crétin – aussi mignon soit-il – ça n’en valait pas le coup. Non, je pouvais lui bousiller sa bécane. Il sentirait alors un grand vide entre ses cuisses. Pauvre homme, lui qui en avait une grosse, il se sentirait bien nu. Je fumais donc tranquillement en le voyant arriver. J’aurais pu me le faire avant d’oublier son nom. Quoiqu’en fait non, je ne le lui aurais même pas demandé. A part son corps, je doutais qu’il ait quelque chose d’intéressant. Mais je voulais bien lui laisser le bénéfice du doute. Aussi, une fois que je lui eus expliqué ce qui allait se passer en lui laissant une chose de s’expliquer, je tirais une bouffée de tabac en envoyant de la fumée dans sa direction.

Mon petit babouin qui avait besoin d’une grosse moto pour éclabousser les filles savait parler ! Miracle de la nature. Cet Homo Erectus était apparemment un Homo Sapiens. Quel bel exemple de darwinisme. On a tous les jours des surprises. Je lui fis un sourire lorsqu’il me dit ne pas s’être rendu compte de mon existence. Pensait-il me toucher avec ça ? Mon pauvre, c’était si mal me connaitre.

« Rassurez-vous, vous ne l’oublierez jamais. Et je serais presque déçue, pour le plaisir pervers… »

Jamais. On me haïssait, on m’admirait, on m’enviait, on avait envie de tuer, et cela me convenait très bien. Il s’avança alors, pour me priver de ma cigarette. Je n’avais pas l’intention de baisser les yeux et je persistais à le fixer. Tant pis pour la cigarette, j’en avais d’autres. Ce qu’on me prenait, je le récupérais toujours, avec les intérêts. Bref, qu’est-ce que je voulais ? Des excuses pour commencer, certainement, mais surtout qu’il redescende de son nuage. Les gens se pliaient sans doute devant lui, comme ils finissaient toujours – ou presque – par craquer devant moi. Mais là… il s’agissait de moi et il était tombé sur un os.

« Ce sont les faibles qui s’excusent… »

Ou alors ceux qui avaient une idée derrière la tête. Genre, un mari qui veut sauter sa femme alors qu’il a fait une connerie, ou une pétasse qui joue la carte de l’amitié pour prendre sa rivale dans les bras et lui renverser un cocktail à base de crème dépilatoire dans les cheveux. Bon, ok, j’avoue, ça, c’était moi. J’étais capable d’être vicieuse, je l’admettais volontiers, alors être une gamine attardée, je pouvais l’être. Mais en revanche je souris à son propos. En effet, il avait raison, je préférais être un peu plus subtile. Surtout dans les premiers rounds. Sauf si réellement j’avais affaire à un triple abruti au QI pas plus élevé que celui d’une banane. Et cela était plus fréquent qu’on ne le pense.

« Effectivement, je ne m’abaisserai pas à cela, même si niveau puérilité vous avez fait fort. Ce serait vous donner trop d’importance que de m’abaisser à votre niveau. Mais je dois avouer que vous avez l’air plus… futé, que ce à quoi j’aurais pu m’attendre. »

Je relevai alors ma jambe gauche et mon pied se posa sur le précieux joujou de mon interlocuteur. Je n’avais qu’à donner une légère impulsion et je la ferai basculer. Il saurait qu’on n’abîme pas impunément les jouets des autres.

« Dans ce monde, je pense que vous le savez comme moi, c’est œil pour œil, dent pour dent. Ce qui signifie que vos excuses, vous pouvez vous les enfoncer très profondément où je pense, comme vous semblez aimer avoir des gros engins entre les jambes. Mais j’entends bien obtenir réparation. Et je sais que vous me comprenez parce qu’à mon avis, vous n’êtes pas un homme à vous laisser marcher sur les pieds. »

De toute façon, même si cela ne lui plaisait pas j’obtiendrai ce que je voulais. De gré ou de force. En réalité, je ne savais pas trop ce que j’attendais de lui, mais on m’avait appris à ne pas me laisser marcher dessus. Et s’il y avait une personne qui pouvait se permettre de mépriser toutes les autres en les éclaboussant sans même les regarder, c’était moi. Cette ville était la mienne, et j’entendais bien que l’on respecte cela.

« Pour commencer, vous me devez une nouvelle paire de chaussures, des escarpins de Ralph Lauren et je suppose que l’homme de Neandertal que vous êtes n’a pas la moindre idée de ce que c’est mais dans ce cas, pour vous trouver un point de comparaison que vous comprendrez, c’est certainement la marque qui est aux chaussures ce que la Porsche est aux voitures. Et vous me devez également le pressing. Vous avez le droit de faire vos gros yeux et de me dire d’aller me faire foutre mais dans ce cas-là, je vous prendrai autant que ce que vous m’avez pris. »

Je soutins son regard un moment puis je me permis de le mater de haut en bas sans aucune pudeur, comme si j’évaluai la marchandise. Bien foutu, je confirmais. Puis mes yeux se rivèrent de nouveau aux siens et un grand sourire naquit sur mes lèvres. De l’extérieur, nous devions avoir l’air de deux amis discutant tranquillement. Les gens sont si naïfs… toujours à se fier à ce qu’ils voient.

« En attendant, vous n’avez pas les bonnes baskets pour courir. Tout le poids de votre corps doit peser sur votre voute plantaire et c’est très mauvais pour le dos. Ensuite, sauf votre respect, j’espère que vous n’avez pas rencart après car le trip homme des cavernes qui pue la sueur à des kilomètres à la ronde et qui est trempé alors qu’il ne s’est même pas encore envoyé en l’air, plus aucune femme n’adhère. La matière de ce tee-shirt n’est pas idéale pour courir. On crée de très bonnes tenues pour le jogging, notamment des sweats anti transpirants. Vous devriez essayer. »

Ignare…
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Remington Pillsbury

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MessageSujet: Re: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeJeu 24 Jan - 18:10

C'était une journée plutôt tranquille. Séance de tir. Jogging. Douche une fois à la maison et avant que Sonny ne rentre. Puis peut être quelques dessins que j'esquisserai, installé à ma table de travail. Il n'y avait rien de folichon dans mon emploi du temps. Il me convenait, je n'aspirais pas forcément à des folies ou à un divertissement qui sortirait de l'ordinaire. Tiens d'ailleurs est-ce le réfrigérateur était plein ou fallait-il que je fasse quelques courses avant de rentrer ? Bonne question que je me posais et qui s'entrecoupa avec la remarque de la jeune femme. Je n'oublierai jamais de remplir le frigo ? Ah non son existence apparemment. Si elle pouvait entrer dans ma tête et suivre le cours de mes pensées, elle serait certainement déçue par celui-ci. Je ne relevais pas la phrase sur son hypothétique déception pour le plaisir pervers. Aucun intérêt à mes yeux.

Je n'en avais pas davantage pour sa personne. Poliment, je lui avais proposé de lui présenter mes excuses. Celles-ci résonneraient vraiment très faux si elle les désirait. Et aucune utilité d'en présenter puisque apparemment c'était pour les faibles. Remarque très pertinente de sa part. Grâce à elle je venais de faire une découverte fondamentale qui allait révolutionner le cours de mon existence. Les faibles s'excusaient ! Que l'on grave cette phrase sur un mur à la vue de tous. La bonne blague.... Quoi d'aure ? A présent elle parlait de ma puérilité. Peut être que j'étais complètement attardé sur le moment. Peut être était-ce tout simplement elle qui partait dans un délire dont elle-seule avait le secret. Mais bon, si j'étais puéril, libre à elle de me juger ainsi. Cela me faire une belle jambe. Et pour ce qui était de s'abaisser à mon niveau, qu'elle n'y descende pas, je n'étais pas certain qu'elle soit capable de remonter. En fait, je m'en fichais complètement et pour le moment, ses paroles glissaient sur moi. Si le discours était intéressant encore, je prendrai le temps de m'attarder. Mais pour le moment, je n'y voyais aucun intérêt. J'en aurai davantage si je me rendais dans le coin du parc où il y avait les tables avec les joueurs d'échecs qui se retrouvaient souvent. Au moins, là bas, j'aurai de la réflexion.

La demoiselle venait d'oublier de réfléchir. Son royal petit pied s'était levé pour se poser sur la moto. Grave erreur de sa part. Je ne réagis pas, me contentant de jeter un œil à ce pied touchant mon précieux moyen de locomotion. Ce qui me vint à l'esprit sur le moment, ce fut quelques mouvements rapides pour lui bloquer la jambe et lui briser la cheville. De la chance que j'étais calme, ça aurait été malheureux que je mette en pratique quelques prises acquises durant ma période armée. Concentrons nous sur le discours de la demoiselle. Il se révèlerait avec de la chance intéressant. La loi du Talion... Elle manquait cruellement d'originalité que diable ! Mais jouons les étonnés avec un léger froncement de sourcils. Surtout qu'elle ne désirait pas mes excuses. Alors pourquoi parler pour ne rien dire ?

C'était une coutume courante chez les femmes : parler encore et encore sans avoir forcément quelque chose d'intéressant à sortir. Et cette brune faisait partie de la normalité, se fondant dans la masse, et étant sans doute persuadée qu'elle sortait du lot car son discours était quelque peu... piquant ? Barbant en réalité. Je lui devais une paire de chaussures, le pressing. Quoi d'autre ? Je zappais volontairement les petites explications sur ses escarpins. Je me demandais même s'il pouvait réellement intéresser des personnes autres que ses fanatiques du shopping désirant se vêtir en mode dernier cri. L'espace de quelques secondes, mon esprit dévia et j'imaginais la jeune femme devant un magasin de chaussures, trépignant d'impatience en attendant son ouverture. Bien évidemment c'était le premier jour des soldes et elle jouait des coudes pour se précipiter et obtenir sa paire à six mille dollars qui ne serait plus qu'à quatre mille dollars en solde. Intérieurement, c'était juste hilarant pour moi. Voilà qui me divertissait, merci pour ce moment de distraction !

Ce dernier s'amplifia quand elle se permit de juger mes baskets... Mais c'était une fétichiste des pieds, des chaussures ou un truc du genre ? Peut être bien les deux. Merci ma mignonne de t'inquiéter pour mon dos, je prendrai note de ton conseil... dans une autre vie. Quant à mon tee shirt, et bien il me convenait parfaitement. Et courir en sweat ? Il fallait être frileux pour adopter une telle tenue. C'était peut être son cas et je l'imaginais quelques secondes courant avec son joli petit sweat anti transpirant et avec sa petite couverture sur le dos. Le ridicule ne tuait pas, n'est-ce pas ? Et avec beaucoup d'imagination, elle espérait voler, se prenant pour la femme de superman.

Mon esprit déraillait. Pauvre de moi. Oh mais... Silence. Son discours était enfin terminé. Il était temps de revenir à la réalité. Je me penchais pour détacher et récupérer mon casque de moto, faisant fi de ce pied posé sur ma bécane. Vu le poids qu'elle faisait, même si elle avait assez de force pour la pousser avec le pied, j'avais largement le temps de réagir pour remettre l'engin d'aplomb. Le calcul était simple, c'était juste des maths. Une fois mon casque en main, mon regard se riva à la demoiselle. « Vous disiez ? C'était si intéressant que je ne sais plus à quel moment j'ai décroché. Je crois que c'était quand vous évoquiez mon niveau de puérilité qui était très bas.  En même temps, savoir que vous attachez une importance assez particulière aux chaussures, ça me fait une belle jambe et ça ne m'aidera pas à grandir. »
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MessageSujet: Re: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeVen 25 Jan - 12:26

Je lui exposais la situation. Calmement, posément, car j’avais l’impression d’avoir un crétin fini en face de moi. Et certainement d’ailleurs, car très vite, je vis dans son regard que son intelligence limitée avait décroché. Cela ne m’empêcherait pas de finir. Qu’il ait un pois chiche en guise de cerveau n’allait pas bouleverser ma vie. Le pauvre, ça devait être handicapant. Heureusement qu’il était bien fichu, sinon… il n’aurait vraiment rien. Dans ces cas là, il ne fallait pas se démonter. Il fallait parler aux débiles comme à des gens normaux. Sinon, ils risqueraient de se vexer. Enfin, je me demandais s’il était capable d’une quelconque réaction.

Il lui fallait quand même un moment pour se rendre compte que c’était à lui de parler. Quand on a le cerveau grillé, c’est foutu. Je l’imaginais déjà dans une espèce d’asile en train de réfléchir désespérément à comment faire rentrer un jouet triangulaire dans une encoche carrée, alors que des infirmiers lui expliquaient que ce n’était pas la bonne forme. Triste destin que le sien. Mais je n’allais pas le pleurer. Ce n’était pas mon genre et franchement, je me ferais une joie de l’oublier dès que j’aurais obtenu ce que je voulais. Je ne voulais rien avoir à faire avec lui. Plus jamais. Un mec sans aucune réaction, de quelque nature que ce soit, ça craignait trop, c’était chiant et j’étais du genre à aimer ce qui bougeait. Pas les lombrics.

Bien, il savait parler. Il avait certes la capacité de concentration d’un poisson rouge ou d’un gosse de deux ans mais bon… Si quelqu’un acceptait de s’occuper du poids mort qu’il était, alors peut être qu’il arriverait à s’en sortir… du moins à apprendre à pisser debout et pile dans la lunette des toilettes. Dire que je pouvais très bien me le représenter en train de faire ses besoins, de voir une mouche passer et de la suivre en oubliant son urine dégoulinant partout alors qu’il aurait ce regard vite de ceux qui n’ont pas de cervelle.

« C’est marrant… j’ai connu des enfants – notamment une fillette de cinq ans – qui étaient plus dégourdis que vous et qui ont vite compris à qui ils avaient affaire. Faites risette… »

Sans lui laisser le temps de se sauver ou de vouloir encore jouer les indifférents, je me dégageai, libérant son précieux bébé, fis quelques pas comme pour partir, dégainai mon portable et le pris en photo, immédiatement envoyée à Genetic. La personne qui recevrait le message saurait quoi faire. C’est que la maison possédait une vaste banque de données. Tussle avait l’œil sur tout et tout le monde. Il avait connaissance de l’existence de certains mutants que nul n’aurait soupçonnés. Il nous l’avait prouvé en organisant sa grande soirée d’Halloween. Aucune invitation n’avait été envoyée au hasard. Chaque invité avait été sélectionné. Comment avait-il eu ces informations ? Aucune idée, et rien à faire. Mais ceux à qui les invitations avaient été envoyées avaient été choisis. Pas comme leurs invités mais ça, on s’en foutait. Alors si mon lombric s’y était rendu, il était forcément connu de Genetic. C’était un coup à tenter et j’allais très vite avoir la réponse. En attendant, je lui adressais un sourire et fis mine de partir pour de bon, laissant en paix sa précieuse moto. Je n’allais pas m’attaquer à cela. Ce serait me sous-estimer.

« C’est juste un souvenir… Profitez bien du soleil et évitez les flaques. »

Je fis quelques pas pour m’éloigner quand je sentis mon téléphone vibrer. Vraiment rapides et efficaces. J’étais fière de mes petits agneaux. Ils en avaient peut-être eu marre de se faire gueuler dessus. Ils avaient appris leurs leçons… eux. Mon regard parcourut rapidement l’écran. Il avait bien été invité par Tussle. Il était bien venu à la soirée… et accompagné d’après les rapports. Oh… et il avait commis un meurtre. Mon lombric devenait intéressant. Son nom apparaissait aussi dans les dossiers de la mairie… normal, c’était un résident de Los Angeles après tout. Et j’en appris des choses. Finalement, j’allais peut-être être dédommagée en m’en prenant à autre chose qu’une vulgaire moto.

Je me tournai alors vers lui.

« Ce fut une agréable discussion… Monsieur Pillsbury. Je vais courir, si vous êtes revenu à la raison et que vous êtes disposé à me rembourser ce que vous me devez quand j’aurai fini mon tour, j’oublierai peut être de venir réclamer ma dette auprès de votre… compagne ? C’est un très beau quartier que vous avez choisi. Résidentiel, presque familial… Oh, rassurez-vous… je ne lui ferai strictement aucun mal. Vivre à vos côtés est un calvaire suffisant. Mais je réclamerai ce que vous me devez, vous pouvez me croire. »

Et je me mis à courir. A foulée normale. Pas question de fuir. Je ferai juste de leur vie un enfer si je n’obtenais pas qu’il s’écrase et reconnaisse ses torts. Grâce à mes contacts à la Mairie, je pouvais tout leur faire… absolument tout. Je lui laissai une chance, à lui de la saisir.
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MessageSujet: Re: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeDim 27 Jan - 20:51

Se fixer un but à atteindre dans la vie. Il n'y avait rien de plus simple. Tout le monde était capable de le faire, que ce soit l'enfant qui voulait absolument attraper ce pot de bonbons perché sur une étagère en passant par cet avocat qui était prêt à retourner un passé pour gagner son procès et enfin pour arriver à ces personnes âgées qui prenaient un plaisir sadique à voir notre tête quand on perdait patience derrière elles dans la file d'attente de la caisse d'un supermarché. Tout le monde avait un but, la seule chose qui était modifiable d'une personne à une autre, c'était le moyen et les capacités de l'atteindre. Avancer en ligne droite ou faire des détours. Les chemins n'étaient pas les mêmes, l'esprit ne fonctionnait pas de la même façon selon la voie empruntée. Face à un discours qui s'était avéré long, ma réponse avait été quelques phrases courtes. Plus simple on ne pouvait faire mieux. Plus direct également. Et c'était la meilleure méthode pour que mon interlocutrice tombe dans le panneau.

Mission accomplie. Je n'étais pas plus dégourdi qu'un enfant de cinq ans à ses yeux. On pouvait donc passer à l'étape suivante, c'est à dire qu'elle ôte son pied de ma moto avant que je ne le lui brise. Tiens, peut être qu'elle comprit enfin la pente que j'empruntais et qu'elle risquait de dévaler à tout instant quand je l'aurais décidé car elle retira son pied d'elle-même et s'écarta. Gentille fifille, en plus d'être belle, elle était intelligente. Par contre ce qui suivit l'était beaucoup moins. Mon regard la suivit alors qu'elle s'éloignait pour finalement se retourner, portable en main. Je devinais aussitôt ce qu'elle était en train de faire. Une photo, mais dans quel but ? Garder un souvenir de l'homme qui lui en ferait baver en cette journée ? Possible si elle était du genre masochiste. Elle devait probablement l'être, quelque chose dans son attitude me le disait mais je n'étais pas capable de l'expliquer. Un instant, je fus tenté de la rejoindre pour récupérer le portable et effacer cette photo. Je m'en tapais de son souvenir. Je me préoccupais encore moins d'elle. Mais j'étais du genre prudent et j'évitais que certaines informations parviennent aux oreilles et à la vue d'autrui.

« Vous devriez l'effacer. » J'ignorais délibérément son conseil sur le soleil et les flaques, me permettant à mon tour de lui en prodiguer un. Conseil d'un ami à un autre ami même si nous ne le serions certainement jamais. Elle devrait m'écouter même si je doutais qu'elle le fasse. Et bien non, elle tournait les talons et s'apprêtait à partir quand son téléphone attira son attention. Elle le consultat un instant, avant de finalement se retourner vers moi. Je poussais un soupir quand elle reprit la parole. Pourquoi ce coup ne m'étonnait même pas. Une photo, une reconnaissance faciale qui sortait d'on ne sait où car je n'étais pas fiché par la police, et voilà qu'elle savait qui j'étais. Et tout ça pour le remboursement du prix d'une tenue et d'un pressing. Elle était folle, complètement. Et moi malgré les informations qu'elle me balançait au visage, je ne sourcillais pas. Pas même quand elle évoqua Sonny.

En fait, l'idée qu'elle puisse se présenter à la maison pour réclamer de l'argent à ma fiancée me fit esquisser un sourire. Nul doute qu'elle allait le trouver idiot sur mon visage mais j'en avais que faire. Bonjour, je viens réclamer l'argent que votre compagnon me doit pour le pressing, il a éclaboussé ma tenue avec sa moto. Et imaginer la réaction de Sonny... C'était hilarant et non impressionnant. Peut être qu'elle serait tentée d'inventer une histoire disant que je couchais avec elle. J'émettais des réserves. Sonny ne la croirait pas, elle avait confiance en moi et je lui parlerai de cette rencontre saugrenue dès le soir même. Histoire qu'on en rigole et qu'on se foute de la tête d'une accro à la propreté sur soi.

Mademoiselle propre venait de partir en courant. Sachant que j'avais encore du temps devant moi, je choisis l'option de l'attendre. Je pris même le soin de m'installer à proximité dans l'herbe, contre un arbre et posant le casque à mes côtés. Appuyant mon dos contre le tronc, je patientais, jetant de temps à autre un coup d'oeil aux passants qui déambulaient dans le parc. Ainsi qu'aux sportifs dont l'allure était un peu plus rapide. Au bout d'un moment, je vis la silhouette familière qui revenait. Sachant que je n'avais pas bougé, elle devais espérer que j'étais enfin revenu à la raison et que j'allais la rembourser. Je patientais bien sagement qu'elle se rapproche et quand je jugeais que c'était suffisant pour qu'elle puisse m'entendre sans que j'ai à élever la voix, je pris la parole le premier, la devançant au cas où elle aurait l'idée stupide de me sortir encore un baratin qui pouvait impressionner des gens peu sûrs d'eux.

« Vous avez mon adresse ou je dois vous la donner ? Pensez à me prévenir le jour où vous irez voir ma compagne pour lui réclamer votre argent, que je sois présent juste pour voir votre tête face à sa réaction. » Cette femme semblait sûre d'elle. Sonny avait un fichu caractère, pire que le mien parfois. Elle ne savait pas où elle allait mettre les pieds. « Vous auriez une plaque de police ou quelque chose légitimant les recherches que vous avez fait à partir de ma photo. Ça serait dommage que je porte plainte contre vous si vous avez fait ceci illégalement. La préservation de la vie privée des citoyens est régie par certaines lois. On oublie juste de porter plainte comme beaucoup de stars le font pour s'enrichir encore davantage. » Ce n'était pas pour rien que souvent on floutait les gens lors d'une reportage ou d'une émission car ils refusaient d'être reconnus en public.
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MessageSujet: Re: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeMer 30 Jan - 16:38

J’avais envie d’une manucure. Et d’un massage aussi. Oh, tant que j’y étais, j’enchainerai avec une pédicure, cela ne pourrait pas me faire de mal. Une fois que j’aurai expliqué la vie à ce pauvre type qui ne devait pas avoir plus d’un neurone dans le crâne. J’avais les moyens de soutenir un bras de fer avec lui. Je ne savais pas s’il avait l’habitude qu’on lui tienne tête. A mon avis… non. Beaucoup devait se pisser dessus quand il lançait son regard glacial. Pas de chance Iceman, ça ne prenait pas avec moi. Il va falloir faire avec, et ne pas gagner facilement. J’avais une note de pressing sur les bras et c’était ce type qui en était responsable. Or, je n’étais pas décidée à céder. Il avait peut-être l’habitude de gagner, mais je n’avais pas celle de perdre.

Je faisais fi de ses mises en garde et me lançais dans mon plan de recherche. Je me fichais de gagner aujourd’hui, du moment que je triomphais à la fin. Et c’était bien mon but. Très vite, j’obtins les infos que je désirais. En les recoupant avec les données de la mairie, aucun pan de sa vie sociale ne m’échapperait. Je lui expliquais donc la situation et me remis à mon footing. Je ne lâchais toutefois pas mon portable. Toute la vie d’une personne accessible en quelques clics. J’appris qu’il avait acheté une maison, avec une certaine Sonny Malone. Une gamine en plus, d’après ce que je voyais. Une gamine qui n’avait pas laissé beaucoup de traces administratives. Hum. Retour sur les serveurs de Genetic car ils avaient dû enquêter sur elle depuis la soirée d’Halloween.

Je bousculai un type au passage, tellement j’étais concentrée sur les pépites que je découvrais.

« Espèce d’idiot, apprends à regarder devant toi ! »

J’avais à peine ralenti ma foulée. En revanche je m’arrêtai totalement et arborai un sourire triomphant absolument sincère. Quand on veut gagner, on ne s’embarrasse pas de boulets… Mon petit Remington allait vite apprendre cette leçon. Une faille… Il avait une faille parce qu’il avait misé sur le mauvais cheval. Voilà pourquoi il ne fallait pas s’attacher. Bénie soit Genetic qui avait des dossiers sur tout le monde ! J’avais gagné, et il l’ignorait. Je repris ma course, l’esprit plus que léger et le pied alerte, jusqu’à revenir à mon point de départ. Ce cher Pillsbury était toujours là, fidèle au poste comme un bon toutou. Je ralentis et me mis à marcher, souriante, comme si nous étions deux vieux amis qui allaient discuter de choses tout à fait banales. Il était assis, presque une belle vision. Pauvre chou. J’allai certainement l’achever, quel dommage… Il avait l’air si sûr de lui. Et si sûre de sa copine. Pathétique. Un bisounours dégoulinant d’amour. Ne pas rire quand il me menaçait de porter plainte. Pauvre petit chou… SI grand et si naïf. Sammy dans Scoubidou, peut-être.

Je m’approchai ce minable ver de terre qui pensait être de taille. La police… Mon pauvre mignon. Ça me fendrait presque le cœur, si j’en avais un.

« Merci pour l’adresse mais je l’ai. Et je vous préviendrez certainement. J’aimerais voir votre tête quand… Attendons, gardons un peu de suspens. Dites-moi… Vous allez faire comment pour porter plainte contre moi ? Deviner mon nom ? Me prendre aussi en photo et aller pleurer au commissariat en disant « ouiiiiiiin, messieurs les gentils policiers, la méchante femme sur la photo m’embête » ? Pitié. Ils ne vous pendront jamais au sérieux et quand bien même, je ne risquerais rien. En revanche, votre « compagne », elle, risque gros. Il me semble qu’elle n’est pas américaine. Sonny Malone, c’est ça ? Son nom prête facilement à confusion mais elle n’a qu’un malheureux visa étudiant… La moindre petit erreur et ça pourrait lui coûter très cher. Ce serait dommage, alors que vous venez de vous installer… Que des hommes viennent chez vous la prendre et la conduire à l’aéroport. Je suis sûre qu’en grattant un peu, n’importe qui pourrait trouver des informations tout ce qu’il y a de publiques. Cela n’a rien d’illégal mon cher. Ces infirmations, tout le monde peut les obtenir rien qu’en passant à la mairie… »

Mes yeux se portèrent sur mes ongles parfaitement manucurés. Faire sauter un visa, il n’y avait rien de plus simple pour quelqu’un de suffisamment futé. Et je l’étais.

« Un pressing et je vous fiche une paix royale, à vous comme à votre dulcinée. Je vous ai dit que je vous prendrai quelque chose à laquelle vous teniez, j’ai fait mon choix. L’avenir de votre petit couple ou le remboursement des frais que vous avez occasionnés. Verdict ? »
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MessageSujet: Re: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeVen 1 Fév - 15:49

Se rétracterait-elle, voilà une bonne question. Installé dans l'herbe, contre un arbre, je ne pris pas la peine de me lever quand la jeune femme me rejoignit après son tour de parc. Je tentais une approche, la menaçant doucement et indirectement pour voir sa réaction. Le mot police réussissait encore de nos jours à en faire trembler quelques uns. On ne souhaitait pas avoir d'ennuis avec les forces de l'ordre. Quoi de plus légitime quand on savait qu'on condamnait pour un rien. Même moi, avec un ami dans la police de Los Angeles, j'évitais d'avoir affaire à eux, car les démarches étaient longues, fastidieuses, et qu'à la fin on se lassait ou on craquait sous la pression que les gentils flics nous mettaient. La jeune femme ne craqua pas elle en tout cas. Elle était têtue. Et offensive, se moquant pour connaître la manière dont j'allais porter plainte contre elle. Si seulement elle savait. Elle se croyait intelligente, elle l'était vraisemblablement. Sauf qu'elle n'était pas la seule à avoir des cartes dans sa manche à pouvoir sortir à un moment stratégique.

« Merci pour votre sollicitude, je sais comment m'y prendre pour découvrir votre identité. » Et le tout, prononcé sur un ton très calme et faussement sérieux. Si elle se moquait de moi ouvertement, ma façon de faire était un peu plus subtile. Je me payais sa tête, indirectement. Pas besoin de grandes phrases comme elle. Un simple regard, une phrase courte, un air presque idiot, cela était suffisant. Cette inconnue se croyait supérieure, peut être que socialement elle l'était. Mais mentalement, c'était un stimuli pour mon cerveau. Je me prêtais au jeu, cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas été en face d'un tel adversaire. Francine Ford, la nièce de mon patron jouait à côté dans une cour de maternelle. Que je gagne ou que je perde, peu m'importait. Mon but était tout autre, inscrit dans ma tête. Et je ne m'en détournerais pas, car c'était mon caractère et on ne me changerait plus de ce côté.

Elle croyait pouvoir le faire, m'attaquant encore une fois de front. Les menaces n'étaient même pas dissimulées, bien présentes. C'était bas, c'était petit. C'était une méthode qu'il m'arrivait parfois d'utiliser. Me menacer de faire expulser Sonny. La manœuvre était intelligente, le retour de bâton pouvait être très risqué pour elle. D'apparence je gardais mon calme, ne sourcillant même pas face à cette attaque. Je ne perdais pas mon sang froid, non pas que je craignais de perdre Sonny, mais ne pas garder mon calme, ça serait la faire avancer vers la victoire. J'écoutais donc son petit discours, notant quelques informations dans un coin de ma tête. Plus elle en disait et plus j'en apprenais à son sujet. Et vu qu'elle semblait être du genre bavarde... Puis enfin, elle s'interrompit, admirant ses jolis petits ongles. On ne sait jamais qu'elle s'en soit cassé un en courant. C'était juste affligeant.

Je n'avais toujours pas répliqué, non parce que je me trouvais au dépourvu face à elle, mais parce que pour le moment je n'en avais tout simplement pas envie. Puis la condition fut clairement posée. Le pressing ou l'avenir de mon couple. Joli ultimatum qui m'arracha un sourire cette fois. « Verdict... Je n'aime pas le chantage. » Et je cédais rarement face à celui-ci, surtout quand j'avais une personne inconnue en face de moi. Je me décidais à me relever, me remettant debout sur mes jambes et récupérant mon casque au passage. Je remarquais un peu de terre dessus, je pris le temps de la retirer, l'essuyant d'un revers de la main. « Vous semblez être le genre de femmes à qui on ne dit jamais non, et qui parvient toujours à ses fins, peu importe les coups bas. J'aime bien, vous avez du caractère mais désolé je ne cèderai pas. » Aussi puissante qu'elle se croyait à pouvoir dénicher des informations avec son téléphone portable, elle avait forcément une faille qui ne se trouvait pas où on l'attendait. On en avait tous une. Je connaissais les miennes, j'apprenais à vivre avec. Il fallait juste que je trouve les siennes même si elle ne me croyait pas assez dégourdi pour cela. Elle n'avait pas tort, pour le moment, je n'avais pas sorti la grosse artillerie pour la contrer, me contentant d'encaisser dans la joie et la presque bonne humeur ses assauts.

J'étais le parfait idiot de base, le nain simplet en quelque sorte. Elle on pourrait plutôt la comparer à Grincheux. Tiens oui, sa façon de faire, sa manière d'être, ce n'était pas tout à fait ça, mais ça me faisait songer à un parallélisme entre le nain et elle. Mon regard se détourna de mon précieux casque pour se plonger dans le sien. Mon expression était parfaitement neutre. Il lui faudrait davantage d'efforts pour que je perde patience et m'énerve. En attendant, je m'amusais, j'avais encore du temps. « Dites, être une chieuse de base, c'est naturel chez vous ? Je ne serai guère étonné que vous ayez fini à l'hôpital si c'est le cas, ou ça ne saurait tardé. » Parce que à être chiante et miss pète-plus-haut-que-son-cul avec tout le monde, il devait forcément y avoir des personnes qui ont eu l'envie de la taper et qui n'ont pas hésité à le faire.
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MessageSujet: Re: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeSam 2 Fév - 14:25

Je n’ai jamais été fada d’astrologie. Après tout, on fonde tous notre destin, il n’est jamais écrit. Mais je suis bélier. Et il parait que les béliers sont du genre fonceur et impulsif. Peut-être que je l’étais. Mais j’étais surtout têtue. Une réelle tête de mule. Capricieuse aussi, oui, je l’admettais volontiers. Et c’était une chose qu’on apprenait vite sur moi. Et je n’avais pas de conscience. Une fois qu’on s’était fait à cette idée, ça passait tout seul. J’avais fini par accepter l’idée que rien ne me touche. Que je n’arrivais pas à avoir le moindre cas de conscience. Je pouvais torturer des gens avec mon poison. Ou à mains nues. Je n’éprouvais pas d’émotions. Ou plutôt, je n’en éprouvais plus. Alors franchement, détruire le petit couple de ce type que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam m’importait peu. Tout comme gâcher la vie de sa copine. Elle n’avait rien à voir dans l’histoire ? Et alors ? Simple dommage collatéral. Ça n’allait pas bouleverser ma vie. Par contre, ça allait changer la sienne, restait à savoir s’il était prêt pour ça.

En attendant, j’avais en face de moi un joueur expérimenté. J’étais quelque peu intriguée quand il m’affirmait avoir les moyens de connaitre mon identité, mais j’avais un bon jeu et de quoi maintenir une certaine avance. Car il avait une faille et je n’en avais pas. Parce qu’il était attaché à quelqu’un et que je n’avais pas de morale. Ce genre de petite confrontation avait du bon : il entretenait. J’étais contrariante, déterminée, chieuse et il fallait se battre dans la vie. Il n’était qu’un petit défi parmi d’autres, mais il permettait de ne pas rouiller. Il semblait se battre avec les mêmes règles que moi : pas d’émotion, ne rien laisser paraître. Stimulant d’être avec un bon rival et pas ces merdes qui s’écroulent en pleurs alors qu’on s’est à peine échauffés.

J’obtins enfin une réaction de sa part qui me fit sourire. Qui aimait le chantage ? Je détestais cela moi aussi. Comme tout le monde dans le fond. Alors, qu’allait me dire mon cher lombric maintenant qu’il avait réussi à se remettre sur ses jambes ? Petit asticot alla astiquer son casque. Les hommes, je vous jure. Désespérants… Enfin bref. Oh ! Un compliment ? Belle stratégie… Je lui souris. Effectivement, on me disait rarement “ non ”, ou alors on finissait par le regretter amèrement.

« J’aime obtenir ce que je veux. Contente que ça vous plaise, et je sens que dans le fond, sous vos airs je m’en foutiste, vous n’êtes pas du genre à vous écraser. Alors je me doute bien que vous ne voulez pas céder. »

Mais j’avais tout ce qu’il fallait pour faire de sa vie un enfer. Après tout, j’étais une bonne petite citoyenne américaine. Dénoncer une vile étrangère allant à l’encontre de la loi, ce serait faire acte de patriotisme, non ? Et quand bien même sa dulcinée était une sainte, inventer des délits était chose aisée, surtout avec les moyens dont je disposais. J’attendais les répliques, parce qu’il mollissait là… et un homme tout mou n’a plus le moindre intérêt. Je me surpris à espérer que la joute allait reprendre quand il se décida enfin à me regarder. C’est que je risquais de m’endormir à ce rythme. Etait-ce une menace ? Enfin ? Il répliquait ? Si tel était le cas, c’était élégamment amené, je devais lui reconnaître ça. Je l’énervais au point qu’il avait envie de m’envoyer à l’hosto ? Avais-je percé sa coque ? Quant à l’hosto… J’étais souvent passé par les cases infirmeries et compagnies. Et il n’y avait pas si longtemps, une grosse brute m’avait sacrément amochée, au point que j’en perde connaissance d’ailleurs. Mais je devais avouer que c’était plus souvent moi qui y envoyer mes jouets.

« Chieuse de base, je vous trouve sévère. Chieuse professionnelle, je préfère. Et ce serait mérité, avouez-le. Pour ce qui est de l’hosto, ne vous en faites donc pas pour moi, je suis solide. Et je sais me défendre. »

A bon entendeur… je n’étais pas formée par Genetic pour rien, je n’avais pas sué en vain. Les coups, je savais les recevoir mais je savais aussi les donner. Quoique ce ne serait même pas nécessaire aujourd’hui, dans cet endroit. Même s’il avait l’air d’un lombric décérébré, il n’était pas si stupide. Au contraire, je sentais en lui une grande intelligence, bien dissimulée. Il manoeuvrait habillement et il ne serait pas stupide au point de s’en prendre à une femme en plein Central Park. Non que les autres pauvres hères réagissent… à mon avis, une femme se ferait violer devant leurs yeux que cela leur serait parfaitement indifférent. Mais il pouvait y avoir quelques velléités de témoignage en cas d’agression. Et une agression entre un homme et une femme tournait rarement à l’avantage de l’homme. Ce Remington ne pourrait passer que pour un agresseur.

« Je suis fière de vous. C’est bien d’avoir des valeurs morales et de ne pas céder au chantage. Vous expliquerez cela à votre compagne quand les flics viendront la cueillir. Elle vous soutiendra de tout son cœur dans votre démarche pour vous débarrasser d’elle. J’avoue que c’est subtil et bien amené. Je vous dis au revoir, M. Pillsbury, je vais de ce pas m’occuper de faire sauter le visa de votre amie. Ce ne sera plus qu’une affaire de jours, car je suis très douée pour dénicher les secrets. »

Une infraction au code de la route, une fausse carte d’identité, une présence malencontreuse au mauvais endroit et au mauvais moment. J’étais sure de trouver quelque chose. D’autant que sa meuf était une gamine et à cet âge là, on multipliait les conneries. Elle en avait forcément commise une, je n’aurais plus qu’à grossir la bêtise à la hauteur d’un délit. Rien de plus simple. Il m’avait bousillé mon tailleur, j’allais bousiller la vie de sa copine. Griffes pour griffes.
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MessageSujet: Re: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeDim 3 Fév - 18:09

Je ne m'attendais pas à être confronté à ce genre de situation. A la base j'étais venu à Central Park dans l'unique but de faire un jogging, histoire d'entretenir ma forme. Il le fallait, l'oisiveté ne faisait pas partie de mon vocabulaire. Je préférais encore mourir plutôt que de me retrouver un jour assisté, sans pouvoir rien faire sans l'aide d'une tierce personne. Et depuis peu, j'avais constaté un changement. Cela ne faisait qu'un petit mois que j'avais arrêté de fumer mais déjà je ressentais des changements. Ce n'était peut être qu'une impression, une simple illusion pour remarquer une amélioration mais j'avais ce sentiment de pousser les efforts physiques plus loin qu'auparavant. C'était étrange, peut être que Sonny avait raison même si elle ne m'avait jamais incité à arrêter la cigarette, se contentant de me glisser une remarque par ci par là. Il allait falloir encore un peu de temps avant que je l'admette devant elle.

Ce phénomène lié à l'arrêt du tabac n'était de toute manière pas ma principale préoccupation à cet instant. J'avais d'autres chats à fouetter et ils portaient le nom d'inconnue brune et chieuse qui pouvait taper sur le système de n'importe qui à cause d'une histoire de pressing. C'était banal, c'était même bateau comme sujet de discussion, mais c'était stimulant. Et lentement, je me surprenais à me prendre au jeu même si j'avais bien conscience des conséquences que cela pourrait avoir si elle mettait ses menaces à exécution. A la regarder avec un peu plus d'attention, je pouvais constater qu'elle en était bien capable. Je me retranchais durant quelques minutes derrière mon habituel et éternel air je m'en foutiste. Il n'y avait pas mieux pour agacer les gens. Cela fonctionnait même parfaitement pour les faire fuir. En général cela prenait. Sauf que elle, et bien elle s'accrochait à moi telle une sangsue qui venait de trouver un corps pour aspirer du sang frais. Un véritable vampire prête à sucer le sang jusqu'à ce que la dernière goutte coule le long de ses lèvres, descendant jusqu'au menton. Elle ne voudrait pas la perdre. Du bout du doigt, elle la récupérerait avant qu'elle ne tombe sur le sol et se lécherait le bout du doigt pour apprécier ce fluide jusqu'au bout. Je l'imaginais très bien dans ce rôle.

Je ne m'arrêtais pas là et je la traitais de chieuse. C'était mérité, elle l'était. Je la pensais de base, elle se disait professionnelle, soit. Il y avait une différence de point de vue, elle était sans nul doute légitime. Je ne la connaissais pas suffisamment pour aller à son encontre et pour le moment, je ne souhaitais pas la connaître davantage. Juste qu'elle continue de m'amuser encore un peu avant de me foutre la paix. Elle devrait faire attention à sa santé, un jour elle terminerait à l'hôpital. J'eus l'impression qu'elle prit ma phrase pour une menace dissimulée. Légère erreur de sa part, je n'étais pas assez stupide pour l'agresser en plein parc. Je ne la suivrai pas non plus jusqu'à la coincer dans une ruelle pour m'occuper d'elle et l'amocher. Si je devais m'occuper de son cas, cela serait d'une toute autre façon, mais ça elle ne pouvait pas s'en douter.

Elle se déclara fière de moi. J'aurais presque pu lever les yeux vers le ciel, l'air de dire que je n'en avais strictement rien à faire de son opinion. Je me contentais en retour d'un léger haussement d'épaules. Elle prenait son rôle à cœur, donneuse de leçon, rabat joie. Oui c'était bien ce qu'elle était à croire que j'avais réellement des valeurs morales. Une petite recherche sur un téléphone et elle pensait savoir tout de moi. Comme elle se leurrait cette petite pimbêche. Et le pire, c'était qu'elle tentait de toucher encore à la corde sensible en appuyant là où c'était supposé faire mal : Sonny. Elle me touchait effectivement, mais pas au point de céder pour une histoire de pressing. Et enfin elle balança sa petite phrase qui devait faire mouche.

En retour, j'esquissais un léger sourire. Ma main se plongea au fond de ma poche. Non, je ne cherchais pas une arme imaginaire, loin de là. Au fond de celle-ci, mes doigts rencontrèrent un petit objet. Je le sortis et je le lançais dans la direction de la jeune femme. « Voilà qui devrait vous aider pour rembourser votre pressing mademoiselle. » Cet objet que je venais de lancer, c'était une pièce de cinquante cents. C'était tout ce que ça valait à mes yeux son chantage. Je m'en foutisme quand tu nous tiens... Du moins en apparence. « Arrêtez de faire votre chieuse « professionnelle » et renoncez à cette idée. Vous ne réussissez pas à me clouer le bec pour que je vous rembourse alors vous tapez plus bas. C'est intelligent mais également stupide de votre part. Vous ne savez rien de moi, vous n'avez pas idée de quoi je suis capable si vous vous en prenez à elle. »
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MessageSujet: Re: The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival [terminé]   The eye of the tiger, it's the thrill of the fight, risin' up to the challenge of your rival  [terminé] Icon_minitimeLun 4 Fév - 18:52

Détruire la vie de quelqu’un avant d’avoir pris un café. Voilà de quoi passer une bonne journée. Bon, d’accord, peut-être que je trouverai la faille dans la vie de cette Malone seulement après avoir bu mon petit noir… Mais l’idée me serait venue avant, donc ça comptait ! Tant pis pour la séance de manucure-pédicure, je la reporterai. Oh ! J’irais quand j’aurais mis les autorités sur la piste de cette jeune femme. Une sorte de petite récompense. Et puis quoi, ce n’était pas ma faute ! J’avais laissé le choix à ce pauvre type, je lui avais clairement exposé les faits et mes intentions. Les conditions étaient claires. Mon pressing contre l’avenir de sa copine sur le territoire. Logiquement, il n’y avait pas à tergiverser pendant des heures.

Sauf quand on s’appelait Remington Pillsbury apparemment. C’était peut-être une équation trop élaborée pour lui. Pourtant, je pouvais difficilement faire plus simple. Il était quand même sacrément perturbant car il passait du débile de base au fin stratège. Et encore, celui-ci ne transparaissait qu’au détour d’une suggestion, d’une menace délicieusement voilée. Pour ma part, je jugeais la discussion close. Il avait fait son choix. Il voulait, selon toute évidence, se débarrasser de sa copine sans avoir le cran de lui annoncer en face. Soit, il ne serait pas surpris, je l’avais prévenu. En revanche, alors que j’allais tourner les talons, il jeta quelque chose dans ma direction. Je ne sais pas par quel réflexe je l’attrapai, mais ce fut le cas. Je n’ouvris la main que lorsqu’il m’expliqua ce dont il s’agissait. Une pièce pour mon pressing. Je levais un sourcil et affichais un air amusé. Pour mon pressing ? J’ouvris la main et découvris une pièce de cinquante cents. Je la fis rouler entre les doigts avant de refermer mes doigts dessus fermement, comme si je détenais un trésor.

« Vous n’êtes pas ignare au point de ne pas connaitre Picsou, M. Pillsbury, n’est-ce pas ? Vous voyez Miss Tick qui veut toujours s’emparer du sou fétiche ? Je vais considérer cette pièce comme votre sou fétiche. En la perdant, vous perdrez tout. »

Oh, encore une menace ? Non mais, il pensait réellement me faire peur et m’atteindre, moi ? Mais je n’avais rien à perdre, plus tôt il le comprendrait, mieux il se porterait. Nos chemins pouvaient se séparer comme ils s’étaient croisés : sur une contrariété, mais on s’oublierait très vite. Alors que là, nous étions amenés à nous revoir. Car je serai aux premières loges le jour où on passera les menottes à sa petite-amies. Peut-être même que je lui ferai un signe, comme deux bons amis.

« Oh, le grand méchant loup montre les crocs ? Vous deviendriez presque intéressant. Mais ce n’est pas à moi qu’il faut vous en prendre. Je vous ai tout donné sur un plateau, je vous ai exposé mes conditions, sans rien vous cacher. Vous savez que je suis une pétasse sans le moindre remord. Mais c’est vous qui acceptez de jouer à mon jeu selon mes règles. Je n’ai pas peur de vous car vous ne pourrez jamais m’atteindre comme moi je peux vous toucher. Le seul qui peut mettre un terme à ce bras de fer, c’est vous et vous le savez. Dites à votre copine, en la regardant dans les yeux, qu’on va venir la chercher parce que votre putain d’orgueil n’a pas voulu s’abaisser à payer le pressing à une femme sans scrupule. Regardez bien son regard à ce moment-là, celui qui dira à quel point elle est déçue de vous. »

Combien de fois allait-il falloir lui expliquer ? Ses menaces, il pouvait se les carrer où je pensais. Et je me serais fait une joie de l’aider pour cela. Mais là, s’il ne comprenait pas, je passerais à la phase deux. Et il fallait que je rentre pour cela. Je chercherai dans les registres des universités, des campus. Je remonterai la piste de l’argent. Car il fallait se payer la vie à Los Angeles. Et à moins que ce Pillsbury soit son mac, elle avait dû travailler. Donc c’était une nouvelle piste pour d’éventuelles erreurs commises. Je trouverai. Au pire, j’inventerai. Falsifier des documents était chose aisée de nos jours.

Je lui tournais le dos, prête à repartir chercher tout ce qui serait utile pour lui pourrir la vie avec plaisir. Sans lui adresser le moindre regard, je lui lançais toutefois.

« Astiquez bien votre bolide, M. Pillsbury, bientôt, vous aurez besoin de votre main et de ce geste pour vous donner du plaisir. »
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Remington Pillsbury

Remington Pillsbury
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Est-ce que j'avais raison de tenir tête à cette femme ? Probablement, ce n'était pas mon genre de m'écraser. Est-ce que j'avais tort de ne pas céder ? De nouveau probablement, les conséquences pouvaient être catastrophiques si elle mettait vraiment ses menaces à exécution. Je venais de faire un effort pourtant, envoyant dans sa direction une pièce de cinquante cents pour lui payer le pressing. Elle n'était pas maladroite au point de la laisser tomber et la réceptionna en plein vol. Effort suffisant à ses yeux ? Apparemment non, cela ne lui convenait pas et elle jugea bon de faire une référence à un classique de la bande dessinée qu'elle ne devait avec de grandes chances que connaître en dessin animé. Qu'elle fasse ce qu'elle désirait de cette pièce, ce n'était plus mon affaire et elle ne m'appartenait plus. Les références à Picsou et compagnie, elle pouvait se les mettre où je pensais. Je haussais une nouvelle fois les épaules d'un geste désinvolte, préférant la mettre en garde sur ce à quoi elle s'exposait si elle persistait à être butée.

Peut être qu'elle avait des problèmes de compréhension. Ou peut être que son quotient intellectuel n'était pas suffisamment élevé pour arriver à lire entre les lignes et comprendre le message que je tentais de lui transmettre. En retour, j'eus droit à une longue tirade. Si encore le discours était intéressant. Il me donnait plutôt l'impression de se répéter que je l'avais déjà entendu. Mais je la laissais parler, elle semblait tellement y prendre son pied en s'immergeant complètement dans son trip de détruire la vie d'une personne. Et tout ça pour une histoire de pressing. Si c'était suffisant à ses yeux, je me demandais si je n'allais pas déroger également de mon côté aux quelques principes qui régissaient ma vie. Une petite entorse de temps en temps pour réduire en poussière un parasite de la surface de la terre, on n'allait pas me blâmer pour cette action non ? Au contraire, je pensais plutôt qu'il devait exister une liste de personnes qui me décerneraient une médaille pour ma bonne action.

Elle me tourna le dos, fin provisoire de l'histoire, jusqu'à ce que le second round débute. Avant qu'il ne commence, j'aurais le temps de contacter quelques personnes et à notre prochaine rencontre, nous serons sur le même pied d'égalité. Sur le coup, mes méthodes étaient plus longues mais je n'étais pas non plus du genre à me presser. Surtout pour rien. Enfin non, ce n'était pas rien, il fallait agir rapidement, efficacement car il était question de Sonny, et elle figurait dans mes priorités. Mais ce n'était pas dans mes habitudes de paniquer, de faire n'importe quoi sans un minimum de réflexion. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage comme on a coutume de le dire. Cela n'empêchait pas l'effronterie et les remarques à deux balles. Alors qu'elle me tournait toujours le dos, je lui lançais à mon tour d'une voix assez forte pour qu'elle m'entende. « C'est gentil de vous préoccuper de mon plaisir, je ne me fais aucun souci de ce côté. J'espère que du votre vos affaires sont en ordre et votre testament rédigé. Vous n'avez rien d'autre à perdre que votre vie d'après ce que j'ai compris. Ça tombe bien, je suis assez fou pour vous la prendre sans le moindre remord. »

Sur ces quelques mots, ce fut mon tour de tourner le dos. Il était grand temps que je regagne le parking pour récupérer ma moto. Il était grand temps que je quitte ce parc. J'avançais d'ailleurs dans cette direction, mon casque en main. Est-ce que Sonny avait besoin d'avoir vent de cette rencontre et de cette épée au dessus de sa tête ? Il y avait des chances pour qu'elle me crie dessus et me donne une claque pour ma réaction butée. Et si elle me demandait ce que je comptais faire pour empêcher qu'elle soit expulsée, je ne voyais qu'une solution qui ne lui plairait pas. Et tout ça en effet à cause de mon orgueil. Non, ma fiancée n'avait pas besoin que je lui parle de cette rencontre avec cette inconnue. J'allais gérer la situation à ma manière, réveillant le Remington Pillsbury qui s'était endormi et sommeillait depuis le mois de septembre de l'année dernière.

FIN
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